• Que l'UE aille se faire foutre

    « Que l’UE aille se faire foutre » : Ce que l’incident Nuland nous en dit sur l’Europe de la défense

    7 février 2014 dans États-UnisRelations internationalesUnion européenne

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    « Que l’UE aille se faire foutre », c’est donc l’opinion lapidaire de la secrétaire d’État américaine adjointe chargée de l’Europe, Mme Victoria Nuland, sur « l’indispensable partenaire » des Etats-Unis. Inutile de s’y attarder davantage, les propos divulgués sont suffisamment savoureux en eux-mêmes. En revanche, impossible de ne pas faire le lien entre cet incident et ce que Mme Nuland représente dans la phase actuelle de l’Europe de la défense.

    C’était en février 2008, Mme Nuland, alors ambassadeur des Etats-Unis à l’OTAN, a prononcé deux discours très remarquésl’un à Londresl’autre à Paris. A l’époque, son intervention fut unanimement saluée comme le signe d’un revirement de la position US, dans le sens d’un réel soutien en faveur d’une véritable défense européenne. Nul besoin de préciser qu’en réalité, il n’en était rien.

    N’empêche. Ses discours sont restés dans les annales comme le point de départ d’une nouvelle ère pour l’Europe de la défense où les Etats-Unis ne mettraient plus des bâtons dans les roues des Européens, mais, au contraire, les encourageraient sérieusement à mieux se prendre en main. Enfin. Sauf que c’était du vent. Primo, les propos de Mme Nuland ne se sont pas tellement écartés de la ligne traditionnelle de Washington en matière d’Europe de la défense.

    L’Amérique fut bel et bien prête à soutenir le développement de « capacités européennes plus fortes et plus efficaces », dans la mesure où celles-ci lui seraient utiles. Mais sans céder un iota de son contrôle et de ses leviers d’influence effectifs. Secundo, si l’habillage a pu changer et la crispation US semblait diminuer sur la défense européenne, c’est parce que cette dernière avait déjà déviée de sa trajectoire initiale, et s’est révélée être, du point de vue du maintien de l’emprise US, totalement inoffensive.

    D’où le « virage pro-UE » de la position américaine, relayée à l’époque par Mme Nuland en premier. L’administration Obama, arrivée au pouvoir peu de temps après, n’eut qu’à reprendre la même rhétorique. Au plus grand bonheur des dirigeants européens qui font mine d’y croire (ou y croient vraiment ; ce qui est sans doute encore pire). Et brusquement, la voilà, Mme Nuland, avec son « F…ck the EU » retentissant. Contexte ukrainien ou pas, difficile d’imaginer un démenti plus éloquent.

    Hajnalka VINCZE


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