• Un livre sur BHL censuré ?

    Un livre sur BHL censuré ?


    Après le canular Botul, une nouvelle affaire va-t-elle secouer Bernard-Henri Levy et le monde médiatico-littéraire ? Observe-t-on les lueurs d’une petite révolution intellectuelle qui va remuer la France ?
     
    Daniel Salvatore Schiffer, philosophe et essayiste italien de culture française vient d’engager la polémique. 
    Son dernier ouvrage ne sera pas publié. La maison d’édition Fayard en a décidé ainsi.
    Il s’agit d’un essai qui s’intitule « Critique de la déraison pure ». Le sous-titre, explicite, plante le décor : « D’une certaine philosophie française et de ses errances idéologiques ». Il y dénonce les « intellectuels médiatiques » qui sclérosent une certaine pensée philosophique française : Bernard-Henri Levy, André Glucksmann, Alain Finkielkraut et Pascal Bruckner.
     
    Plus précisément c’est une « critique philosophique, rigoureuse et systématique, conceptuelle et non pas "ad hominem", de l’œuvre tout autant que de la pensée de ce que l’on a appelé la "nouvelle philosophie". J’y attaque aussi leur action politique : leur engagement et leur alignement notamment - ce qui s’avère pour le moins paradoxal de la part d’anciens "maoïstes" ou "trotskystes" - sur la politique américaine (George W. Bush en Irak ou en Afghanistan) et/ou sarkozyste. J’y épingle aussi l’engagement de BHL en Bosnie, au Kosovo, en Tchétchénie, en Géorgie, etc. »
     
    Daniel Salvatore Schiffer crie à la censure.
     
    Le livre qui aurait dû paraître chez Mille et Une Nuits, filiale de Fayard, vient d’être déprogrammé, alors même que le livre figurait sur le programme éditorial papier de février 2010 de Fayard et était annoncé sur divers sites (Fnac, Amazon, Evene...).
     
    Cette déprogrammation aurait pu passer inaperçue, mais les choses avaient été faites dans les règles : non seulement le contrat avait été signé avec l’auteur de longue date, mais l’ouvrage était quasiment sous presse, le communiqué de presse de Fayard était même prêt.
     
    Que s’est-il passé ?
     
    Le 23 mars 2009, Daniel Salvatore Schiffer signe un contrat d’édition avec Claude Durand, patron des éditions Fayard. Le manuscrit est remis en novembre. Mais entre temps le patron des éditions Fayard a changé et s’appelle désormais Olivier Nora, grand ami de Bernard-Henri Lévy. Lien de cause à effet ?
     
    Pour le philosophe Daniel Salvatore Schiffer il n’y a aucun doute :
     
    « Le nouveau PDG de ce groupe, Olivier Nora, déjà PDG des éditions Grasset, et lui-même très proche de Bernard-Henri Lévy (récemment nommé "conseiller" à la présidence de ce groupe), cible principale de ma "Critique de la déraison pure" précisément, à déprogrammé ce livre, in extremis, après avoir demandé à le lire personnellement. Pis : il refuse toute éventuelle modification, ou suggestion, pour en atténuer les charges les plus dures et frontales. Car j’étais près, sur base d’un échange courtois et civil, de critiques sensées et justifiées, à un compromis en la matière, quitte à retarder, à l’automne prochain par exemple, la parution de ce livre. Olivier Nora a cependant refusé cette idée même, jugeant mon manuscrit "irrécupérable" ! »

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