• Une dépossession en douce

    Une dépossession en douce

    par FRIDA vendredi 14 mai

    La France rencontrerait des difficultés sans l’Europe, prétendaient certains. L’Europe allait lui apporter prospérité et paix, elle allait lui faciliter et lui permettre ce qu’elle ne pouvait pas concrétiser seule. C’est le même raisonnement que l’on nous chante maintenant. Sans l’Europe, sans l’euro, la France aurait été plus en difficulté, cela aurait pu être pire, heureusement que l’euro est là, disent-ils. Pourquoi d’autres nations ont pu émerger malgré le retard pris par rapport à la France et sans l’euro ??? Mais ils n’en savent fichtrement rien.

    Une dépossession en douce, avec des manipulations de toute sorte s’apparente à de l’escroquerie tel que définie dans le code pénal français « L’escroquerie est le fait, soit par l’usage d’un faux nom ou d’une fausse qualité, soit par l’abus d’une qualité vraie, soit par l’emploi de manœuvres frauduleuses, de tromper une personne physique ou morale et de la déterminer ainsi, à son préjudice ou au préjudice d’un tiers, à remettre des fonds, des valeurs ou un bien quelconque, à fournir un service ou à consentir un acte opérant obligation ou décharge. »

    Rétrospectivement, la situation des peuples de l’Europe et notamment le peuple français fait penser à celui qui s’est fait dépossédé déloyalement. Il s’est trouvé dépossédé de sa souveraineté, trompé dans ses aspirations et ses objectifs. On lui a promis tant de choses, paix et prospérité. Et le voilà face à une crise qui le met à genoux, une Europe qui le met en tutelle. Et en prime la culpabilité d’être fainéant et dépensier.

    L’article 34 de la Constitution réserve à la loi de fixer les règles concernant l’assiette, le taux et les modalités de recouvrement des impositions de toutes natures ; le régime d’émission de la monnaie.

    Mais que constatons-nous actuellement ??

    Le peuple est sommé de se soumettre aux diktats des marchés financiers, tout faire pour ne pas subir leurs courroux. Les électeurs votent, et au lendemain du scrutin, les représentants du peuple se transforment par magie en VRP des intérêts financiers. D’où la question de l’utilité du vote qui se pose d’une manière légitime.

    Mais insistons sur les fondamentaux. Le peuple, son vote, ses représentants, et sa constitution.

    La constitution a été défigurée à force de rajouts, mais nous pouvons malgré tout deviner son esprit. Son préambule contient la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, et le préambule de la constitution de 1946. Mais à force de nous parler de la Constitution européenne, on ne fait quasiment plus référence à celle de V République sauf pour la dénigrer et lui trouver toutes les tares possible.

    Quand les représentants cherchent à tout prix à s’affranchir de leur responsabilité, ils se cachent derrière leur mandat qui n’est pas impératif. Le pire c’est que sous une prétendue discipline du parti, ils se transforment en scripteurs des intérêts hostiles au peuple.

    Le vote n’a plus aucun effet, tous les politiques œuvrent dans la même direction, et le peuple est désemparé ne sachant à quel saint se vouer. Il lui reste le vote extrême ou l’abstention, les voies encore légales pour montrer son insatisfaction.

    Alors que pouvons-nous préconiser ???

    De ne plus céder aux discours de la peur, discours alarmistes ??

    Demandons des comptes ??!

    Ceux qui ont œuvré pour une Europe de paix et de prospérité doivent être purement disqualifiés de la scène politique, les médias boycottés.

    Le constat est terrible, les citoyens assistent démunis, devant l’effritement du rôle de l’État, de la dépossession de leurs droits. Et ce n’est pas terminé.

    Il faut créer une chaîne citoyenne pour faire entendre la voix du peuple, pour inverser le cours des choses. Mais est-ce possible ?? Il suffit de comparer deux évènements, les apéros géants des réseaux sociaux, et la no day Sarkosy. Cela découle probablement de la nature des deux évènements. L’un divertissant, l’autre impliquant une prise de position. L’un suscite l’enthousiasme et l’autre des réticences.

    Que reste-t-il à la France sinon la peur et toujours la peur. « La France a peur », décrètent les politiques et les médias. Elle a peur ou doit avoir peur de ne pas être assez compétitive, que sa dette soit importante, le régime des retraites soit en faillite, de ne pas être à la hauteur dans la mondialisation financières etc.

    Alors il faut la soumettre à une diète et une rééducation afin de la remettre au travail, et lui inculquer le sens des responsabilités.

    Il ne faut pas critiquer, c’est très mal vu. Il ne faut pas chercher les causes du mal. Difficile de prendre le temps de faire l’inventaire et d’étudier sereinement les responsabilités des uns et des autres. Si l’on ne propose rien il ne faut pas critiquer. Voilà le postulat de ces politiques.

    Il faut laissez le champ libre et allez faire des carrières internationales, ou présider des commissions ; revenir vers 2012 pour proposer une posture, un coup médiatique construit par le système.

    Seulement, ce n’est pas le manque de propositions intelligentes, sensées et efficaces qui autorise nos politiques de prétendre qu’en dehors d’eux il n’y a pas de salut, c’est le bannissement des moyens de communication de tout ce qui peut les contredire. Les propositions d’un projet économique et social sont inaudibles, inconnus du public. D’où ce sentiment de fatalité, il n’y a rien à faire.

    Les électeurs ont bien voté pour quelqu’un qui se déclarait en faveur d’un mini traité constitutionnel pour l’Europe alors qu’une majorité des votants s’est prononcée auparavant contre le traité établissant une Constitution pour l’Europe. Comment pouvait-il interpréter ce vote sinon comme lui accordant un blanc seing pour une totale remise en cause de la souveraineté du peuple. Ce n’est plus étonnant que les acquis obtenus grâce au programme du Conseil national de la résistance soit en cours de démantèlement. C’est quoi la différence ente l’Europe d’avant le mini traité et d’après sa ratification ???

    Nous somme maintenant face à une mini France, à coté d’une Allemagne qui joue solo et tire profit de la situation européenne et internationale pour revenir sur la scène internationale, plus forte que jamais. Elle avait besoin de l’Europe pour revenir dans le concert des Nations, mais la France avait intérêt à sauvegarder son autonomie et son indépendance. L’une a réussi son pari et l’autre a perdu de son prestige.

    La France rencontrerait des difficultés sans l’Europe, prétendaient certains. l’Europe allait lui apporter prospérité et paix, elle allait lui faciliter et lui permettre ce qu’elle ne pouvait pas concrétiser seule. C’est le même raisonnement que l’on nous chante maintenant. Sans l’Europe, sans l’euro, la France aurait été plus en difficulté, cela aurait pu être pire, heureusement que l’euro est là, disent-ils. Pourquoi d’autres nations ont pu émergé malgré le retard pris par rapport à la France et sans l’euro ??? Mais ils n’en savent fichtrement rien. C’est décrété, La France qui tombe et sans la mondialisation financière pas de salut.

    Ce qui était impossible, voire irresponsable et immorale il y a moins d’un mois, venir en aide à la Grèce était présenté comme une infamie. Elle n’avait qu’à assumer les conséquences de ses turpitudes, la triche, la paresse, l’économie parallèle etc. Nous n’avons pas eu la même réaction face à des banques en banqueroute, non en ce moment il fallait plaindre les épargnants qui allaient perdre l’économie de toute une vie de labeur. La morale à géométrie variable.

    Pourquoi la bourse s’est mise à chuter la semaine dernière ?? pas d’explication, seulement des hypothèses, des suppositions. Aucune investigation, mais les politiques se jettent corps et âmes dans des rounds pour trouver une solution, mais à quoi exactement ?? et les journalistes qui se prennent pour des conteurs d’histoires magiques, il faut faire durer le suspense. Enfin on nous présente un plan accouché dans la douleur par ces braves politiques qui ne comptent plus les heures ni les déplacements.

    Historique, sauvegarde, gigantesque, endiguer une crise financière, mobilisation, la BCE accepte pour la première fois de prêter de l’argent aux États de la zone euro, les adjectifs et les superlatifs abondent. Pour expliquer quoi ?? Sinon l’économie réelle est ailleurs qu’en France, et accessoire à l’économie financière, qu’est-ce qui justifie cet effondrement et d’un coup cette envolée, ou « euphorie » pour reprendre le terme largement utilisé par les médias ?

    Nous pensons que nous auront un peu de répit, pendant quelque temps, question de récupérer avant de recevoir un autre coup de massue.

    Dorénavant, puisque les peuples et parmi eux le peuple français ont renoncé à leur souveraineté, la Commission européenne de haut de sa légitimité démocratique, veille à ce que le dessaisissement soit achevé. Elle exige le contrôle préalable des budgets nationaux. Et d’aucuns trouvent cela utile. Nous sommes décidément sur une pente bien dangereuse. Comment ne pas se laisser convaincre que tout ce qui se passe est bien calculé, prémédité, ce n’est pas de l’incompétence, mais bien une politique réfléchie qui se construit par étape, pour ne pas inciter les gens à descendre dans la rue. Il faut garder l’illusion de la démocratie et de l’adhésion des peuples aux choix des politiques. Convaincre les gens qu’il n’y a pas d’autre issue que la mondialisation financière, l’abandon de la souveraineté, la régression sociale, l’ordre naturel des inégalités etc. Celui qui dira le contraire, s’il arrive toutefois à se faire entendre, sera traité d’irresponsable, démagogue, nationaliste, etc.


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