• Vers un nouveau désordre familial Partie 1

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    Dans son programme « Mes 60 engagements pour la France », le conquérant François Hollande a promis par l’alinéa 31 d’ouvrir « le droit au mariage et à l’adoption pour les couples homosexuels ». Cette proposition de loi, basée sur la proposition socialiste rejetée en 2011 à l’Assemblée par 293 voix (UMP, Nouveau Centre) contre 222 (PS, PCF, Verts), devrait conduire à une légalisation dès le printemps 2013. Un imminent bouleversement de notre tradition matrimoniale qui incite à quelques réflexions…

    D’abord, il n’existe pas une homosexualité unitaire, monolithique, mais une pluralité d’homosexualités. Que d’écarts, par exemple, entre le goût des hommes adultes pour les eunuques dans l’Empire perse et la pédérastie des hommes d’élite du Bataillon sacré de Thèbes ; entre l’homosexualité des Kasuas qui pratiquent la sodomie et celle des adolescents Baruyas pour qui cette pratique est prohibée ; entre celle, dandy et insolente, d’Oscar Wilde et celle, confuse et dévorante, de Ludwig Wittgenstein ; entre celle du barebacker Erik Rémès et celle de l’esthète Renaud Camus. Que de divergences entre les revues Akademos et Têtu !

    Que de distances entre les rôles actif et passif, entre l’uranisme (entre hommes) et le saphisme (ou lesbianisme, entre femmes), entre homosexualité biologique et homosexualité psychique, entre homosexualité transgressive et homosexualité bourgeoise, entre le sain et le pathologique… Et quel mensonge éhonté de nier l’aspect pathologique de certains cas d’homosexualité et d’immaturité psycho-sexuelle ; à ce régime-là on finira par considérer la bipolarité, la pyromanie ou la zoophilie comme autant de cultures !

    C’est en somme un fantasme de croire que les homosexuels se ramènent à une même communauté, qui plus est victimaire et revendicative, reliée par une histoire et un destin communs. Parler de communauté masochiste, de communauté échangiste ou de communauté pansexuelle serait tout aussi fantasmatique : la sexualité n’est pas un fondement identitaire.

    Il existe bel et bien, en revanche, des associations et des lobbys homosexuels : Rainbow Rose, HES, GLP, Projet Ornicar, SNEG, CCUC, Act Up, etc., ces groupes de pression étant des représentants autoproclamés qui ne sont donc représentatifs que de leur propre représentation. Ainsi Gilles Bon-Maury, chargé des questions LGBT (lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres) dans l’équipe de François Hollande, est-il également président de l’association HES (Homosexualité et socialisme).

    Ce que doivent comprendre les homosexuels de tout poil, c’est qu’une société désireuse d’assurer sa stabilité et sa pérennité a besoin de normes, de symboles et d’interdits. Si la société garantit à ses membres des droits, elle impose en contrepartie des devoirs, notamment celui de respecter le modèle naturel sur lequel est fondée ladite société : la famille. Et qu’est-ce que le mariage, cher lecteur patriote, sinon la consécration religieuse et/ou la sanction symbolique de la famille naturelle ?

    En d’autres termes, si la République française punit les discriminations à l’égard des personnes à raison de leur orientation sexuelle, elle impose à ces mêmes personnes de respecter le socle anthropologique universel qu’est la famille biologique. Que la France se préserve de l’homophobie n’implique pas de normaliser l’homosexualité ni de la reconnaître comme un équivalent de l’hétérosexualité ! Ces deux orientations sexuelles divergent (et c’est énorme !) et ne reposent guère sur un socle anthropologique commun.

    Pourquoi l’existence d’une multitude d’orientations sexuelles conduirait-elle nécessairement à une relativisation des identités sexuelles masculine et féminine ? Le rôle de la loi n’est pas de légaliser les orientations sexuelles ni d’institutionnaliser le désir. Halte à la politisation de la sexualité ! A bas la sexualisation de la politique !

    Au nom de quoi la famille classique (union matrimoniale entre adultes sexuellement différents) serait-elle un simple modèle parmi d’autres ? Ce qui la distingue d’autres modèles n’est pas l’hétérosexualité des adultes/parents, qui serait donc une tendance sexuelle anodine, mais la potentialité procréatrice naturelle que leur permet l’altérité des sexes au sein du couple.

    Qu’on le veuille ou non, hétérosexualité et homosexualité ne possèdent pas les mêmes qualités ni les mêmes potentialités. Ces deux catégories ne se valent pas, et la seconde n’a aucune raison de se modéliser sur la première. L’homosexualité n’est pas source de cohésion sociale : elle brise la généalogie, la continuité naturelle. Qu’elle cherche à s’hétérosexualiser via le différentialisme égalitaire, c’est l’éternel problème de la quadrature du cercle… Les invertis radicaux de l’époque du FHAR (Front homosexuel d’action révolutionnaire) et des Gazolines l’avaient bien compris, pour qui le mariage classique était une mode hétéropatriarcale, bourgeoise et réactionnaire à désintégrer !

    V’là-t’y pas que notre bonne vieille République serait homophobe ? Que nenni, lecteur patriote : un homosexuel a parfaitement le droit d’épouser une personne si, conformément à l’article 144 du Code civil, cette personne est de sexe différent. C’est simplement que la tradition filiale patrilinéaire exclut l’homosexualité en tant que norme, parce qu’elle est naturellement non-procréatrice. Bigre ! Mais alors dans ce cas, ne devrait-on pas priver les personnes stériles du droit de se marier puisqu’elles sont également infertiles ? Le hic, c’est justement qu’elles sont inégalement infertiles : le couple unisexe est naturellement infertile tandis que le couple hétérosexuel est potentiellement fécond.

    Est-il légitime de briser cette institution sacrée qu’est le mariage sous prétexte de satisfaire ses désirs privés ? La pulsion individualiste doit-elle primer sur les principes normatifs et faire varier les invariants sociaux ?

    Bien que le catholicisme ne régisse désormais plus nos existences, l’Église a sinon le devoir, du moins le droit, en tant qu’institution traditionnelle, de perpétuer ses sacrements et par là même de s’opposer à l’union religieuse de deux personnes de même sexe. La Congrégation pour la Doctrine de la Foi l’a fort bien compris. Et le mariage civil et laïc (décret du 20 septembre 1792) reste une tradition, une institution immuable qui n’a pas à se soumettre aux fluctuations ni à l’instabilité émotionnelle et relationnelle d’autrui. Exiger pareille soumission relève du « moi-je ! » égoïste, pulsionnel et infantile.

    Quid de l’adoption, camarades invertis ? Rappelons au préalable que si certaines associations communautaires susmentionnées font pression pour légaliser le mariage homosexuel, c’est pour permettre l’accès à l’adoption aux homosexuels ; sans cette exigence, la loi sur le PACS (Pacte civil de solidarité), votée en 1999 sous le gouvernement Jospin, eût été suffisante. Éventuellement eût-elle mérité une lutte pour réclamer, concernant les droits d’héritage et de succession, de menues rectifications.

    Précisons ensuite qu’en France, cette bonne vieille France misogyne et homophobe comme chacun sait, un homosexuel peut tout à fait, à titre individuel, en tant que personne et s’il est âgé de plus de vingt-huit ans, adopter un enfant (loi du 5 juillet 1966). En tant que concubin ou en tant que pacsé, ce droit lui sera refusé. Comme il sera d’ailleurs refusé à tout concubin et à tout pacsé, homme ou femme. Cette exigence est indépendante de l’orientation sexuelle du demandeur.

    Si l’adoption est autorisée pour les couples hétérosexuels mariés, c’est qu’elle est un remède au handicap biologique qu’est l’infertilité. Or, répétons-le, l’homosexualité ne constitue pas un handicap biologique à la procréation : elle est intrinsèquement une impossibilité de procréation. L’adoption ne peut être instrumentalisée pour remédier à une sexualité naturellement inféconde. Et encore moins pour satisfaire une requête communautaire !

    L’enfant n’est pas une marchandise qu’on acquiert selon ses désirs. Au nom de quels principes le priverait-on du droit et du besoin d’être élevé par un homme et une femme constituant ses parents naturels ? De même, la parenté n’est pas un rôle précaire réduit à l’éducation, voire à la gestion. Selon le prêtre et psychanalyste Tony Anatrella, spécialiste de la question sexuelle, les parents assument la triple fonction de géniteurs, de nourriciers et d’éducateurs. Cette trifonctionnalité assure la cohésion sociale et la filiation entre les générations. Pourquoi les tenants du mariage gay tiennent-ils tant à l’abolir ?

    Amusant paradoxe, d’ailleurs, que ces revendications s’appuient sur un prétendu respect de la différence, quand l’homosexualité est intrinsèquement une négation de la différence et un désir du même ! Étonnant paradoxe aussi qui consiste à promouvoir la parité dans la vie sociale quand les rôles sociaux y reposent sur la compétence, tandis qu’on promeut l’unisexualité du couple quand l’altérité sexuelle y est primordiale…


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