• Vivre à fond....à 80 km/h

     

     

    big-brother-1984

     

     

    Le 12 octobre 2013

    Le rapport rendu vendredi dernier par le Conseil national de la sécurité routière pour atteindre l’objectif de moins de 2.000 morts par an sur les routes est emblématique de notre société.

    C’est un grand paradoxe de notre temps : l’État, oublieux de l’intérêt général de la cité, se penche de plus en plus sur la vie quotidienne des citoyens. Ce paradoxe en amène un second qui est la conséquence du premier : alors qu’il rechigne à garantir la société contre délinquants et criminels, il prétend à toujours plus protéger les gens d’eux-mêmes.

    D’abord, la vitesse devrait être réduite sur les routes de 90 à 80 kilomètres/heure… Parce qu’un chiffre pair, c’est mieux ! Comme c’est désormais l’usage, il y aura encore plus de radars, placés partout où l’on peut, histoire de profiter au maximum de l’abaissement de la limitation. Sont aussi prévus l’abattage (devenu presque rituel) de tous les arbres et le comblement des fossés, transformant ainsi nos routes en pistes d’aéroport. Dans mon enfance, on me promettait des voitures volantes pour l’an 2000 : disons que c’est un début.

    Mais la meilleure des propositions est tout de même celle d’installer des éthylotests dans les voitures qui ne démarreront que si l’on a été sage. Jusqu’où iront-ils ?

    Bien sûr, la vie humaine est importante mais jusqu’où peut-on vouloir infantiliser l’être humain en contrôlant le moindre de ses faits et gestes ? Le nombre de permis nécessaires pour pouvoir pratiquer tout un tas d’activités est en constante augmentation ; ainsi d’ailleurs que la difficulté pour les obtenir. Il n’est plus exagéré d’imaginer un prochain permis« vélo » ou « transports en commun » qui attesterait que nous sommes sensibilisés aux risques d’un tel mode de transport…

    Nous sommes confrontés à une conception progressiste de la sécurité qui veut toujours trouver de nouvelles normes, imposer de nouvelles contraintes, de nouveaux châtiments, dans le but d’atteindre un chimérique risque zéro. De même qu’on étend toujours plus loin l’assistanat à coup de subventions, allocations et autres, voilà qu’on force les gens à être scrupuleusement prudents dans tout ce qu’ils font.

    Le résultat est toujours le même : sous couvert de protéger, on asservit l’individu en réduisant drastiquement sa marge de mouvement, on l’abrutit en lui niant toute responsabilité dans la conduite de sa vie et en le maintenant sous la menace constante d’une sanction.


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