• Zone euro : l'Espagne aurait-elle ouvert la boîte de Pandore ?

    (Easybourse.com) A peine dix jours après que le premier ministre ait unilatéralement relevé l'objectif de déficit de l'Espagne, les ministres des finances de la zone euro ont décidé de valider ce relèvement en l'atténuant cependant quelque peu.

    Fin février, quelques temps après avoir signé le nouveau pacte budgétaire, le premier ministre espagnol Mariano Rajoy, sans informer les autres dirigeants de la zone européenne a relevé son objectif de déficit de 4,4% à 5,8% du PIB, invoquant le fait que les comptes dont son gouvernement a hérité étaient pires que prévus.
    Le gouvernement avait largement manqué sa cible de 6% de déficit fixé pour 2011. Ce dernier avait atteint 8,5% du PIB.

    A peine dix jours après cette annonce, les ministres des finances de la zone euro prennent acte de la décision de M Rajoy, et décident de la valider.  «Les ministres ont décidé de relever l’objectif de déficit 2012 de l’Espagne de 4,4% du PIB à 5,3%» a déclaré le président de l’Eurogroupe Jean-Claude Juncker.

    Pour légitimer leur décision, les ministres ont reconnu les progrès substantiels faits en Espagne par l'adoption de réformes structurelles pour stimuler le marché du travail et doper la croissance.
    Le nouveau gouvernement aurait déjà mis en oeuvre des mesures d’austérité permettant de dégager 15 milliards d’euros, incluant un alourdissement de la fiscalité.

    Toujours dans une optique de justification, M Juncker souligne que ce qui compte vraiment c’est la promesse faite par l’Espagne d’arriver à un objectif de 3% de déficit en 2013. «C’est ce chiffre qui doit rester à l’esprit».

    En cela des efforts supplémentaires sont tout de même demandés au nouveau gouvernement espagnol. « L’Espagne doit faire davantage» indique le ministre des finances allemand Jan Kees de Jager. «Nous devons nous en assurer. Le pays doit mettre en application les réformes et les mesures d’austérité nécessaires».

    D’aucuns pensent cependant que la validation a postériori d’une décision prise isolément par le gouvernement de M Rajoy pourrait bien amener certains autres dirigeants de la zone euro à agir de même.

    Les Pays Bas, la France, mais aussi la Grèce pourraient à leur tour remettre en cause leurs engagements.

    Aux Pays-Bas, les autorités nationales débâtent actuellement à propos de ce qu’ils doivent faire concernant leur propre objectif de déficit. En cela ils pourraient bien considérer avec intérêt ce qui s’est produit avec l’Espagne.

    En France, le candidat à la présidentielle François Hollande a signalé qu’il reviendrait sur le pacte budgétaire s’il venait à gagner les élections. Il n'est alors pas exclu que celui-ci affiche également sa volonté de revenir sur l’objectif de réduction du déficit de l’Hexagone.

    Des élections à Athènes sont prévues en avril. En contrepartie de l’aide financière qui lui a été accordée, la péninsule hellénique a pris des engagements drastiques pour assainir ses finances publiques qui ont vocation à prolonger une récession qui domine le pays depuis maintenant cinq ans.
    L'Espagne pourrait bien avoir ouvert la voie à un revirement sur certaines promesses faites.


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