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    Journaliste et écrivain.
    Il a présidé la Bibliothèque de France et a publié plus d'une vingtaine de romans et d'essais.

    Il n’avait fallu rien de moins que l’amicale mais insistante pression des États-Unis, allié, protecteur, mécène et indéfectible garant de l’État hébreu, pour qu’Israël, après trois ans d’interruption, accepte de rentrer en pourparlers avec l’Autorité palestinienne. Certes, ni l’organisateur ni les deux partenaires de ces retrouvailles n’attendaient grand-chose de la reprise de négociations sans autre programme qu’une discussion préliminaire sur la forme, la méthode, le calendrier et l’objet de ces négociations mêmes. Au moins, le simple fait qu’Israéliens et Palestiniens se réunissent autour d’une table pouvait-il être considéré comme un geste positif. Nous avons appris, sur ce dossier, à nous contenter de peu, et tout ce qui peut y faire baisser la tension, si peu que ce soit, ne peut qu’être bien accueilli. La décision du gouvernement israélien de puiser dans son abondant vivier de détenus palestiniens pour en libérer quelques-uns n’était-il pas un gage supplémentaire de bonne volonté ?

    C’était compter sans la duplicité habituelle et la mauvaise volonté bornée de M. Benyamin Netanyahou. À quarante-huit heures de la réunion inaugurale de ce nouveau cycle de négociations, son gouvernement lançait hier un appel d’offres pour la construction de mille nouveaux logements dans deux blocs de “colonies” situés à Jérusalem-Est et en Cisjordanie, c’est-à-dire, faut-il le rappeler, sur des terres illégalement occupées et abusivement annexées de fait par Israël depuis près de cinquante ans. Le casus belli est une étrange manière d’entrer sur le sentier de la paix. Les colombes, on le sait, sont craintives, et la simple présence d’un faucon, sans même parler de ses menaces, suffit à les faire envoler.

    Sans espoir de retour ? Sûr de sa force et de l’appui de son grand allié embringué avec lui dans les préparatifs de sa prochaine guerre, M. Netanyahou, qui n’a jamais renoncé au grand dessein du “grand Israël”, sème la haine à pleines poignées. Cela nous prépare de sanglantes moissons dont la région et le monde seront une fois de plus les victimes collatérales.


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    En l'an 1492, la très catholique cour d'Espagne savoure sa victoire. Elle vient d'achever sa « reconquista » avec la chute de Grenade, qui met fin à plus de cinq siècles de présence musulmane dans la péninsule et à sa riche civilisation arabo-andalouse. Cette même année, le roi, fort d'une flotte qui sillonne les côtes africaines et la Méditerranée, s'est laissé convaincre par un jeune audacieux de financer une expédition pour atteindre les Indes en passant par l'Atlantique, pour « rejoindre le Levant par le Ponant ».

    En abordant les Caraïbes, Christophe Colomb va découvrir un « Nouveau Monde » dans lequel vont s'engouffrer d'autres navigateurs aux motivations moins idéalistes : des conquistadores devenus célèbres, comme Hernando Cortés, Francisco Pizarro ou Diego de Almagro. Car, durant ce XVIe siècle, ce qui motive les puissants du continent européen, c'est l'or, ce métal synonyme de richesse, et dans une moindre mesure, l'argent. Pour l'Espagne, c'est le début du « Siglo de oro », le bien nommé « Siècle d'or » qui atteindra son apogée durant le règne du roi Philippe II (1527-1598) sur un empire « où le soleil ne se couche jamais ».

    Durant plus de cinquante ans, les Espagnols vont piller jusqu'aux tombes l'or du Nouveau Monde, en particulier les trésors des Aztèques au Mexique et des Incas au Pérou. Brutaux et cruels, ces conquérants se livrent à des massacres de masse, comme le narrera l'aumônier Bartolomé de las Casas dans sa « Très Brève Relation de la destruction des Indes ». Cette fièvre aurifère passe aussi par l'exploitation minière. Les populations locales forcées de travailler dans des conditions effroyables sont rapidement décimées. Les nouveaux maîtres vont devoir trouver une main-d'oeuvre plus nombreuse et plus robuste. Elle viendra d'Afrique. La juteuse traite négrière va même concourir à intensifier le trafic maritime, les cales étant chargées d'esclaves à l'aller et d'or, d'argent, d'épices, de bois exotiques au retour.


    En moins d'un siècle, le volume cumulé d'or en circulation en Europe va tripler, celui de l'argent va quintupler. 8 milliards de livres d'or et d'argent (3,8 millions de tonnes) franchissent ainsi l'Atlantique alors qu'il ne s'élevait qu'à 1 milliard de livres à la fin du XVe siècle. L'accumulation aussi rapide d'une telle richesse est inédite dans l'Histoire. Elle va permettre à l'Espagne d'imposer sa domination, sous la férule d'un État royal au pouvoir absolu, qui durant des dizaines d'années sera en guerre contre la France, l'Angleterre, les Provinces-Unies (la Hollande), le Portugal, la Catalogne, l'Italie du sud.

    Cette richesse bouleverse l'économie du pays et de ses voisins. L'activité des chantiers navals connaît un boom à Cadix et à Lisbonne, mais aussi en France, en Angleterre ou encore à Anvers. Il faut de plus en plus de bateaux pour effectuer des voyages d'une durée de quelque huit mois, durant lesquels il faut affronter les pirates et essuyer des tempêtes violentes. Très vite, il s'agit d'organiser la traite négrière : comment aménager des cales pour acheminer un maximum d'esclaves ou, dans un autre registre, concevoir des navires escorteurs pour protéger les précieuses cargaisons. Pour financer de tels projets, l'emprunt est la solution. C'est l'époque de l'apparition des compagnies coloniales, ces sociétés privées, constituées par l'émission d'actions, mais placées sous le contrôle des États.

    Séville, centre régional qui tirait son importance de l'activité agricole des alentours, va, grâce à son port, devenir le centre de gravité et la plaque tournante du trafic entre les deux continents, mais aussi concentrer une partie de l'activité commerciale et industrielle européenne : secteurs industriels comme l'armement, place financière, marchés agricoles, particulièrement vigne et olive, immenses entrepôts pour le stockage. Au centre-ville, trône la Casa de la Contratación. Elle organise, contrôle, taxe ce commerce et son trafic. Le dynamisme de Séville attire une population cosmopolite, qui va compter jusqu'à 300.000 âmes, le triple d'antan. La richesse s'affiche aussi à travers les maisons luxueuses, les spectacles, la culture (les peintres Vélasquez et Zurbaran feront une partie de leur carrière dans la cité sévillane).

    Pourtant, cette concentration rapide de métaux précieux a son revers. Malgré la perception d'un quart de l'or rentrant sur le territoire, le grand train mené par l'Espagne oblige le roi Philippe II, protecteur du catholicisme, à s'endetter auprès de l'armée et de banquiers étrangers. Le royaume connaît des situations de faillites, en 1557, 1575 et 1596. Pour honorer ses dettes, il met de plus en plus de pièces en circulation, provoquant une dépréciation de la valeur de l'or. Dans le même temps, le boom démographique se traduit par une envolée de la demande de biens de consommation, de produits de base et de services concourant, avec la dévalorisation de l'or, à une augmentation des prix et à une inflation galopante. Ainsi, le prix du blé va tripler. Même la France en fait les frais : la livre tournois, sa monnaie de référence, perdra les quatre cinquièmes de sa valeur en moins de cent ans.

    En outre, les fortunes rapidement amassées par les nouveaux riches s'investissent dans les ouvrages de marque. Églises et monastères se multiplient grâce à la générosité de donateurs qui rivalisent pour se faire bien voir du monarque catholique. C'est à cette époque que sera construit le palais et monastère de l'Escurial, ce joyau architectural. Aveuglées par l'abondance, noblesse et aristocratie ne se préoccupent pas de l'avenir. L'investissement productif est négligé. Des secteurs comme l'agriculture ou l'industrie textile, jusqu'alors fleurons du pays, commencent à péricliter, plus du tiers des terres cultivées sont laissées en friche. Situation inouïe, c'est durant le Siècle d'or que la Castille, région du centre du pays, va connaître des périodes de disette, les céréales importées des régions de la Baltique ne pouvant être acheminées.


    Les Espagnols ne sont pas les seuls à faire preuve d'avidité pour l'or. Leurs galions avec leur riche cargaison sont une proie facile pour les nombreux pirates qui sillonnent les océans. L'un des plus célèbres est Francis Drake. Ce corsaire s'attaque non seulement aux navires, mais aussi aux colonies fondées par l'Espagne. Après trente-quatre mois passés en mer, à bord de son bateau, le « Golden Hind » (le « Cul doré »), il ramène une forte cargaison d'or en Angleterre. Le 30 septembre 1580, la reine le fait chevalier de Sa Majesté. Il est vrai qu'elle avait personnellement financé l'expédition et en retirait un substantiel bénéfice !

    À la fin du XVIe, l'Espagne se retrouve économiquement affaiblie. La production industrielle s'est inexorablement amenuisée, la détention des richesses extraordinaires se révélant incompatible avec une certaine application au travail. Les besoins se sont accrus, mais ils sont satisfaits par l'industrie des autres pays. Et quand le royaume impose un contrôle sévère des frontières, la contrebande prend le relais.

    En 1627, le Premier ministre de Philippe IV, le comte d'Olivares, Gaspar de Guzman, prend une série de mesures pour redresser l'économie : lutte contre la corruption et l'inflation, centralisation de l'administration, recherche d'un excédent commercial grâce au développement du commerce extérieur, théorie connue sous le nom de mercantilisme. Mais il est trop tard pour enrayer le déclin. L'Espagne voit sa présence sur le Vieux Continent entamée par la France, l'Angleterre et surtout la Hollande. Les Provinces-Unies, en particulier le port d'Amsterdam, s'imposent militairement et commercialement sur les mers du globe. Ironie de l'histoire, une large part de la réussite hollandaise est à mettre au compte des proscrits juifs chassés de la péninsule Ibérique par la Très Sainte Inquisition : marchands, banquiers, ingénieurs, savants. Ce sera au tour de la Hollande de connaître son siècle d'or.

    Nul mieux que Jean Bodin (1529-1596), économiste et juriste français, ne résumera les raisons qui entraînèrent l'affaiblissement du royaume catholique : « L'Espagnol qui ne tient vie que de France est contraint, par force inévitable, de prendre ici les blés, les toiles, les draps, le pastel, le papier, les livres, voire la menuiserie et tous les ouvrages de main, et nous va chercher au bout du monde l'or, l'argent et les épiceries. » Bodin, pour la première fois, théorisa la relation étroite entre la masse monétaire en circulation et la hausse des prix des marchandises dans un pays. La leçon reste d'actualité !

    source : http://www.latribune.fr/opinions/tribunes/20130814trib000779529/l-espagne-du-siecle-d-or-vaincue-par-sa-conquete.html


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  • source : http://www.lepoint.fr/monde/les-medecins-de-guantanamo-justifient-l-alimentation-forcee-12-08-2013-1713317_24.php

     

    Lors d'une visite organisée cette semaine sur la base américaine de Guantánamo, le personnel médical de l'hôpital de la prison a montré la chaise où les grévistes de la faim sont sanglés et entravés pour être alimentés de force. Une pratique qui concerne 38 grévistes de la faim dans la prison américaine, et qui a été qualifiée de "juste inconfortable", mais "nécessaire" par les autorités américaines.

    "D'abord, nous leur proposons un repas normal, quand ils le refusent, nous leur proposons d'avaler eux-mêmes la substance nutritive Ensure ; quand ils refusent encore, les gardiens les emmènent jusqu'à la chaise et les attachent", explique un aide-soignant, qui se cache sous le nom de "Leonato", emprunté au répertoire shakespearien pour conduire cette procédure largement condamnée par les organisations de défense des droits de l'homme. Ensuite, "nous mesurons la longueur nécessaire du tube, leur proposons un gel [anesthésique] ou de l'huile d'olive", ajoute-t-il, en montrant la fine sonde en caoutchouc qu'il faudra insérer dans le nez jusqu'à l'estomac. "Le flux alimentaire dure 30 à 35 minutes." "C'est une procédure rapide", renchérit son collègue "Froth", "la plus grande irritation vient du tube qui passe dans la gorge, mais ce n'est pas douloureux". "C'est juste inconfortable", estime un autre aide-soignant, Eric.

    "Alimentation interne"

    Aucun journaliste n'a jamais pu assister à une de ces séances, conduites deux fois par jour à l'intérieur des camps 5 et 6 sur les 38 des 53 détenus en grève de la faim encore dénombrés dimanche par la prison. Depuis six mois, les hommes détenus sur des soupçons de liens ou d'activités terroristes protestent ainsi contre leur incarcération sans charge ni procès depuis plus d'une décennie.

    "Évidemment, si ces hommes ne mangeaient pas depuis six mois, aucun d'entre eux ne serait encore en vie", a expliqué le capitaine Robert Durand, en charge des relations extérieures à Guantánamo. "Nous préservons la vie sur des bases légales", dit-il, préférant parler d'"alimentation interne" comme le veut l'armée, plutôt que d'"alimentation forcée". "La plupart d'entre eux se plient à la procédure, qui est conçue pour être sans douleur", ajoute le responsable, en réfutant catégoriquement la description qu'en a faite récemment la juge fédérale Gladys Kessler : "douloureuse, humiliante et dégradante". "Cela n'a rien à voir avec la présentation théâtrale faite par le musicien", fustige encore le responsable militaire, interrogé sur la récente vidéo-choc du rappeur Mos Def, qui, revêtu d'une combinaison orange, tête, jambes et bras sanglés, hurle et se débat quand on lui insère un tube par le nez.

    "Douleur atroce"

    "C'était une douleur atroce dans ma poitrine, ma gorge et mon estomac", a écrit récemment un gréviste de la faim dans une tribune au New York Times. Le Yéménite Samir Naji al-Hasan Moqbel dit n'avoir "jamais ressenti une telle souffrance auparavant". Quatre autres détenus ont parlé de "torture" et imploré, en vain, la justice de mettre fin à ce "gavage". "Ce n'est pas une procédure que l'on prend à la légère", admet un médecin-chef de la prison, mais elle est "nécessaire pour préserver la vie" des détenus, en conformité avec les prisons fédérales.

    Ce médecin, qui préfère cacher son nom et son visage, a ausculté la majorité des 106 grévistes de la faim dénombrés en juin, au plus fort du mouvement dans la prison qui compte 166 détenus. Pas moins de 137 personnels médicaux travaillent à la prison, dont 37 appelés en renfort pour la grève de la faim. Le médecin admet qu'il a craint pour la vie de certains patients. "Nous en avons eu quelques-uns à l'hôpital que nous avons ressuscités", confie-t-il. Si aucun n'a jamais été décrété en "danger" par les autorités pénitentiaires, le médecin n'exclut pas une "mort soudaine" en raison des "problèmes médicaux induits par une longue grève de la faim".

    Alors, quand un détenu rencontre les critères de perte de plus de 15 % du poids corporel, de 21 jours consécutifs de jeûne et de symptômes cliniques établis, le médecin en chef recommandera qu'il soit ainsi intubé, de gré ou de force.

     


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  • Publié par le 11 août 2013 dans Éditoriaux - 1 commentaire

    Obama mauvais perdant

    Après son revers militaire en Géorgie, son échec en Syrie, où son soutien massif aux terroristes jihadistes ne peut venir à bout de la résistance d’Assad, il restait à Washington son arme ultime, la campagne de presse anti-russe.

    Après son revers militaire en Géorgie, son échec en Syrie, où son soutien massif aux terroristes jihadistes ne peut venir à bout de la résistance d’Assad, il restait à Washington son arme ultime, la campagne de presse anti-russe. Désespérée, la Maison Blanche compte que les bataillons de militants gays envoyés sur ce front seront plus efficaces que les soldats et instructeurs de l’armée américaine à Tbilissi ou Istanbul.

    Nous avons pu apprécier la discipline de nos médias nationaux subventionnés, adoptant comme un seul homme la position du Département d’État. Le Figaro pousse la servilité jusqu’à faire porter la responsabilité du gel à la Russie, abandonnant une fois de plus son statut de journal sérieux pour celui de fanzine atlantiste. Madeleine Leroyer et ses amis démocrates de la presse française souhaitent-ils que Snowden soit livré aux États-Unis ?

    La décision d’annuler le sommet n’appartient pas, de toute façon, à Barack Obama. Il est bon de rappeler que ce dernier n’est que Président des États-Unis, c’est-à-dire pas grand-chose, face à l’État profond incarné parfaitement par le Congrès et l’inénarrable John McCain. Ce dernier, jamais avare d’une bourde, menace désormais la Russie du bouclier anti-missile et de l’extension de l’OTAN, alors que les administrations américaines successives nous ont expliqué pendant 25 ans que ni l’un ni l’autre n’étaient dirigés contre la Russie.

    Que l’on s’imagine la situation inverse ! Un dissident russe du FSB se réfugie aux États-Unis, quel suspens ! Barack Obama va-t-il livrer ce défenseur de la démocratie à la Russie ? Début septembre 2013, Alexei Navalny subira la double-peine de sa condamnation pour escroquerie et de son échec électoral, les deux punitions étant parfaitement méritées. Que se passera-t-il si l’agitateur se réfugie à l’ambassade américaine à Moscou, sera-t-il livré aux autorités russes ? C’est peu probable.

    Le paradoxe est que, grâce à Snowden et grâce à la publicité faite autour de son refuge en Russie, Obama vient de proposer plus de transparence dans l’application des lois totalitaires du « Patriot Act ». Sans donner aucune leçon, la Russie est ainsi en train de faire avancer les libertés publiques dans une Amérique rongée par le « soft totalitarism » occidental.

    Xavier Moreau


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  • par Jacob Cohen

    Pour notre « justice », agresser en bande organisée un écrivain âgé de 68 ans, le couvrir de peinture, de farine et d’œufs pourris, l’insulter et le menacer, filmer l’agression, la poster et la revendiquer, et poursuivre le travail de sape, de harcèlement et d’insultes sur le même site, et tout cela parce que cet écrivain ne partage pas les idées des agresseurs.

    Pour le procureur de notre république, ces faits ne méritaient pas à l’époque (mars 2012) l’ouverture d’une enquête et la désignation d’un juge d’instruction. D’ailleurs, ayant laissé passer un délai de décence (17 mois), sans la moindre enquête, sans inquiéter le moins du monde les 7 ou 8 jeunes nervis qui se sont attaqués courageusement à l’écrivain, le procureur vient de décider de classer l’affaire. Oui, classer l’affaire !

    Ah oui, j’oubliais un détail, un petit détail : l’écrivain en question se dit antisioniste, et ses agresseurs, membres de la Ligue de Défense Juive, de bons juifs, sionistes, protégés par les instances sionistes en France. Notamment par le CRIF et par les médias juifs. Des « bons gars » qui « déconnent » de temps en temps, selon un journaliste de la fréquence 94.8.

    Il y aurait pourtant un soupçon d’explication. Lorsque notre république affirme déclarer la guerre à toutes les formes d’agressions racistes, il faut savoir décrypter. Seuls sont concernés et donc protégés les bons juifs du CRIF. Dans la même semaine où j’ai été agressé, un jeune juif du CRIF a été insulté (seulement insulté) dans un train. Intolérable ! Proprement scandaleux ! Police et juge d’instruction mobilisés. Rappelés d’urgence. C’était le week-end. Arrestation du coupable dans les 24 heures. Jugement immédiat.

    Ah ! Si j’avais été un écrivain juif ET sioniste, adoubé par le CRIF, et agressé par des fanatiques islamistes (excusez le pléonasme) j’aurais peut-être été reçu par le président de « ma » république et on m’aurait au moins donné la légion d’honneur. C’est à vous dégoûter de poursuivre des chimères pour le droit et la justice dans le monde.

    Dans notre république, (« Liberté Égalité Fraternité » Ha ha ha !), il n’est pas bon aujourd’hui être musulman. Connaissez-vous, Mister Justice (je n’ai pas l’honneur de connaître votre identité) l’histoire de ce vigile musulman, marié et père de famille qui a eu le malheur de croiser le chemin d’une bande de juifs (toujours les bons) et qui l’ont jeté dans le canal et qui en est mort ? Silence sidéral. Affaire classée ? Affaire enterrée ?

    Et ce commissaire français poignardé lors d’une manifestation sioniste ? A-t-on fait le nécessaire pour retrouver les coupables ?

    Notre « justice », notre grande et belle justice, a des antécédents. Elle s’est fait la main sur les juifs sous Vichy et sur les progressistes pendant la guerre d’Algérie. Maintenant, la France est devenue, par la grâce d’une classe politique soumise au CRIF et humiliée par Israël, fille aînée du sionisme.

    Alors, tout leur est permis, aux judéo-sionistes en France. La classe politique va prendre ses instructions au dîner du CRIF. Le ministre de l’Intérieur, une kippa sur la tête, clame son sionisme et traque les troublions, tous ceux qui remettent en cause la prééminence du « judéo-sionisme ». Et la ministre de la justice appelle à poursuivre avec la plus extrême sévérité les inconscients qui appellent au boycott du dernier État colonial de la planète. Et la laïcité ? Cette belle invention républicaine destinée à ménager les dates des examens pour les bons juifs observants et incidemment à contenir l’émergence de cette communauté musulmane tant redoutée.

    Vous me proposez, Mister Justice, la possibilité de faire appel de votre décision de « classement ». Mais votre mascarade judiciaire ne mériterait même pas un timbre ! Et en plus, vous me mettez en garde. « L’article 177-2 du code de procédure pénale prévoit la sanction des constitutions de parties civiles abusives ». Je suis certes inconscient de m’attaquer au lobby sioniste en France, mais je ne suis pas assez fou pour réclamer justice, des indemnités ou la condamnation des coupables. Je risque de me retrouver accusé, avec la bénédiction du parquet que vous dirigez, « d’action sournoise motivée par la haine raciale aux accents antisémites ». Les « judéo-sionistes » ont beaucoup d’imagination, et n’ont rien à craindre des institutions « françaises » qui les servent servilement.

    Les temps changeront. Et le sionisme mourra de son arrogance et de son appétit insatiable pour la domination et l’extension de son espace vital. Alors, la « justice française » retrouvera ses esprits. Elle a l’habitude de ces revirements. Elle réapprendra à servir ses nouveaux maîtres avec la dignité et la diligence qui l’ont toujours caractérisée et qui ont fait sa réputation.

    J’attends avec une résignation amusée votre prochain courrier m’annonçant le classement de la seconde agression que j’ai subie le 5 juillet 2012 et dont les auteurs sont visibles sur le site de la LDJ. Mais on ne peut pas trop demander à la « justice » française que d’aller collecter ce genre de preuves. Laissez passer le délai de décence (ou d’oubli) habituel.

    Et puis, vous m’enverrez une belle lettre, bien tournée et tout. Et vous aurez bien mérité de vos véritables maîtres qui, j’en suis sûr, n’oublieront pas votre exemplaire dévouement à la cause.

    Retrouvez Jacob Cohen chez Kontre Kulture :


    "Le Printemps des Sayanim"
    de Jacob Co


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