• Comment l’Islande est en train de sortir de la crise

    Comment l’Islande est en train de sortir de la crise

    Confrontée elle aussi à une crise due aux excès de son secteur bancaire, l’Islande a refusé de transférer les pertes des banques aux contribuables et a dévalué sa monnaie. Résultat : la crise s’avère moins profonde que prévu et le redressement est en marche.

    Un article de Courrier International, relayant le Daily Telegraph, fait le point sur la sortie de crise de l'économie irlandaise, désormais en bonne voie. Les moyens employés par l'Islande sont radicalement opposés à ceux imposés à l'Irlande.

    Située hors de la zone euro, l'Islande est restée maîtresse de ses stratégies de sortie de crise. Pas question de transférer les pertes des banques sur les contribuables et de se laisser imposer une cure déflationiste qui aggrave la dette.

    Résultat : deux ans à peine après une crise présentée comme cataclysmique, l'Islande est en train de s'en sortir. Et c'est le FMI qui le dit. Pour être précis, c'est son représentant Mark Flanigan qui déclare : “La récession s’est révélée moins profonde que prévu”. Le modèle social nordique a été préservé et l'endettement décroit progressivement, grâce à une forte dévaluation de la monnaie (qui a perdu 30 % en deux ans) et à l'inflation qui atténue les dettes. Le chômage est fortement retombé (de 9,7% à 7,3 %, pourcentage à comparer à celui de l'Irlande : 14,1 %). La reprise se traduit en chiffres (1,3 % au troisième trimestre).

    Le président islandais s'en explique sans ambages à Bruxelles : “La différence est qu’en Islande nous avons laissé les banques faire faillite, a-t-il expliqué. C’étaient des institutions privées ; nous n’y avons pas injecté de l’argent pour les maintenir à flot. L’Etat n’a pas à assumer cette responsabilité.”

    Le prix Nobel d'économie Paul Krugman attribue ce redressement aux facteurs suivants : dévaluation de la monnaie, contrôle des capitaux. Il constate aussi que l'Islande est faiblement sanctionnée.

    Si quelques dents grincent à Bruxelles, les créanciers étranger n'ont pas été remboursés, mais ils ne peuvent trop rien dire, puisqu'ils étaient créanciers de banques et non de l'Etat, qui n'avait aucune obligation de se charger d'un fardeau venu du privé. La faible taille du système bancaire islandais a sans doute aussi allégé les conséquences externes. 

    par Catherine Segurane mardi 28 décembre 2010


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