• Déficits: Bruxelles juge le Portugal et l'Espagne trop optimistes

    Déficits: Bruxelles juge le Portugal et l'Espagne trop optimistes

    BRUXELLES — La Commission européenne s'est montrée lundi plus pessimiste que certains gouvernements, à commencer par le Portugal et l'Espagne, sur leurs capacités à réduire leurs déficits publics l'an prochain, ajoutant que la situation sur les marchés financiers restait "inquiétante".

    Dans ses dernières prévisions économiques, Bruxelles estime que le déficit public du Portugal sera ramené à 4,9% du PIB l'an prochain, après 7,3% cette année.

    C'est mieux que sa prévision du printemps (7,9% pour 2011), mais plus élevé que les 4,6% de déficit prévus dans le projet de budget du gouvernement portugais.

    Même constat pour l'Espagne: Bruxelles estime que le déficit tombera à 6,4% du PIB l'an prochain après 9,3% cette année, contre une prévision précédente pour 2011 de 8,8%. Mais le gouvernement socialiste espagnol espère redescendre à 6%.

    Le Portugal et l'Espagne sont particulièrement dans le collimateur des marchés, qui voient en effet en eux des maillons faibles de la zone euro et parient sur le fait qu'ils auront bientôt besoin, comme déjà la Grèce et l'Irlande, d'une assistance financière.

    Résultat: ces pays se retrouvent dans un cercle vicieux. Ils doivent payer des taux d'intérêt de plus en plus élevés pour emprunter de l'argent et financer leurs déficits, qui du coup augmentent encore du fait de la charge de la dette.

    Lundi, au lendemain de l'annonce des détails de l'aide à l'Irlande qui était pourtant censée calmer les marchés, le taux des emprunts espagnols a dix ans a ainsi enregistré un nouveau record depuis 2002, à 5,330%.

    La Commission s'est inquiétée lundi du contexte de marché actuel.

    "La situation des marchés financiers reste inquiétante, avec de nouvelles tensions possibles, comme l'a montré récemment la réapparition de tensions sur les marchés de la dette souveraine", note-t-elle dans son communiqué.

    Cette situation pourrait en effet peser sur la croissance en zone euro, que Bruxelles espère à nouveau voir accélérer à 1,8% en 2012 après un ralentissement fin 2010 (où la croissance devrait au final atteindre 1,7%) et en 2011 (1,5%).

    Bruxelles a aussi mis en doute lundi les prévisions de déficits de pays moins visés aujourd'hui par les marchés.

    C'est notamment le cas de la France. Bruxelles estime que la deuxième économie de la zone euro devrait ramener l'an prochain son déficit à 6,3% du PIB contre 7,7% cette année, quand le Premier ministre François Fillon s'était engagé la semaine dernière à redescendre à 6% dès 2011.

    "Les turbulences sur les marchés financiers soulignent le besoin d'actions politiques robustes" pour réduire les déficits, a estimé le commissaire aux Affaires économiques Olli Rehn, cité dans le communiqué.

    Les programmes d'austérité mis en place dans de nombreux pays commencent malgré tout à porter leurs fruits.

    La Commission estime ainsi que le déficit public moyen de l'ensemble de la zone euro devrait baisser plus vite que prévu l'an prochain, à 4,6% du PIB après 6,3% cette année.

    Dans ses prévisions de printemps, elle tablait encore sur un déficit à 6,1% l'an prochain après 6,6% cette année.

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