• Le prochain désastre japonais : la faillite ?

    Le prochain désastre japonais : la faillite ?

    Les médias relayent actuellement des images du Japon désastreuses, dans lesquelles ont voit le peuple japonais confronté à un triple péril cataclysmique ; du séisme, du tsunami et du risque nucléaire. On devrait tirer des leçons de ce peuple qui reste digne, uni et combatif dans le désastre. Si la catastrophe japonaise était transportée dans notre pays, on imagine très bien l’occasionnement de scènes de paniques et la révélation de nos individualismes. Malgré les malheurs qui s’abattent sur le Japon son peuple se tient toujours debout. Mais demain s’annonce peut être une catastrophe d’un autre ordre dont le Japon aura les pires difficultés à se relever ; la faillite ?

    Une situation économique déjà difficile

    Les économies occidentales ont été très longtemps fasciné par le Japon, alliant parfaitement une culture, des traditions et des arts millénaires avec une technique et une industrie modernes. Mais depuis deux décennies le Japon est en crise économique permanente. En 1990 éclate la première bulle économique japonaise, liée à la sur évaluation des actifs boursiers et immobiliers. En 1997, le Japon subit de plein fouet la crise asiatique provoquée par la chute des monnaies des pays émergents. A peine remis le Japon sera touché à la suite par l’éclatement boursier de la bulle Internet et bien sûr la dernière grande crise économique liée au subprimes. Vingt années de crises économiques successives, vingt années de relances économiques ratées , vingt années de croissance économique faible, de la déflation et vingt années de déficit démographique ont fait exploser l’endettement public japonais. En 2011 la dette public japonaise devait atteindre les 220 % de son Produit Intérieur Brut (PIB). En janvier le Japon était mis en difficulté sur la qualité de sa dette souveraine. Standard & Poor’s a déclassé la note de la dette à long terme du Japon de AA à AA-, Moody’s Investors Service donnait lui la note de Aa2 à la dette japonaise. Rien de grave jusqu’alors, sauf peut être que c’était la première des très grandes économies qui était attaquée. Le question de la dette japonaise est un problème qui se règle en interne. Ce sont les japonais qui détiennent 95 % de la dette de l’Etat (seulement 30 % pour la France). Le rendement est faible (1 à 1,5 %), mais les japonais échaudés par les crises boursières successives privilégient le placement garantie au rendement élevé, mais risqué. Mais les choses pourraient bien changer. D’abord l’épargne des ménages, bien que très élevée, est entrain de décroitre, à cause des crises économiques successives et surtout du vieillissement de la population, mais surtout les japonais pourraient bien se détourner vers d’autres placements. Jusqu’au déclenchement du séisme le Japon devait enregistrer une croissance de 2,1 % en 2010-2011, grâce à l’effet de relances budgétaires tenant encore de la dernière crise économique. Mais sous l’effet des mesures de gestion budgétaire, sous l’effet de la déflation continue et du maintien d’un chômage continuellement élevé, le Japon devait être le seul pays de l’OCDE a enregistrer un ralentissement de sa croissance en 2011-2012 (1,8%) . C’est surtout à cause de ces mauvaises perspectives économiques que les agences de notation avaient dégradé la notation de la dette souveraine japonaise.

    Quels sont les risques économiques après le séisme ?

    Le futur économique du Japon devait être gris. Après le séisme il pourrait bien être noir. Déjà les marchés, cynique, ont réagit. L’indice Nikkei a perdu 6,18 %, après le séisme. Les marchés sont néanmoins sélectifs. L’action de la société Tokyo Electric Power (Tepco) qui exploite les centrales nucléaires en difficulté a perdu 23,5 %. Par contre les cours des sociétés du btp se sont envolés, en perspective des besoins de reconstruction liés au séisme et au tsunami. Le constructeur japonais Shimizu a par exemple gagné 11,01 % sur la dernière séance. Les agences de notation Moody’s et Standard & Poor’s ont affirmé aujourd’hui qu’elles n’allaient pas dégrader les notes japonaise, pour l’instant du moins. Officieusement on sait que la fiabilité de la signature japonaise est durablement dépréciée. On estime que les dégâts liés au séisme pourraient coûter jusqu’à 150 milliards de dollars. Comment le Japon qui avait déjà un niveau d’endettement élevé, une croissance économique faible va payer le coût de la construction au prix d’une longue austérité économique ? De plus les coupures d’électricité, la paralysie des moyens de transport, les arrêts de production industrielle pourraient bien coûter des points de croissance à l’économie japonaise. Le Japon pourrait même replonger en récession économique. Est-ce qu’alors les agences de notation seront encore aussi clémentes ? Certains économistes font référence au séisme de Kobé de 1995. A la suite de cet évènement l’économie japonaise avait été revitalisée grâce à la reconstruction, dit-on. La croissance économique avait été de 2,6 % en 1996. Mais à cette époque l’Etat japonais avait encore les moyens d’agir. Déjà la Banque du Japon a injecté 131 milliards d’euros en 2011. Cette somme n’est consacrée qu’à la stabilisation des marchés boursiers pour éviter le krach à la bourse de Tokyo. Ne va t-il pas falloir procéder à une nouvelle injection de fonds, lorsque que l’on constate que la bourse de Tokyo s’effondre malgré cette intervention ? La banque centrale japonaise ne peut même pas procéder à une détente monétaire puisqu’elle pratique déjà une politique du taux zéro. L’économie japonaise ne peut plus compter sur ses institutions. Il reste encore le dévouement et le patriotisme économique de ses entreprises et de ses citoyens. Peut être à terme la communauté internationale sera appelée à la rescousse ?

    par politoblog (son site) mardi 15 mars 2011


  • Commentaires

    1
    JCL31
    Mardi 15 Mars 2011 à 12:28
    Comme lors du tremblement de terre de Kobe fin 1994, le yen pourrait exploser à la hausse contre le dollar US, ce qui ferait chuter la monnaie US contre toutes les autres devises, ainsi que le comportement négatif du dollar US Index le laisse présager depuis quelques temps, et la bourse des actions japonaise Nikkei pourrait s’effondrer en cascade, stoppant voire renversant la reprise de toutes les autres bourses mondiales sans toutefois provoquer un krach boursier aux USA en raison de la chute du dollar US -et de celle des US Treasury Bonds- qui sont traditionnellement plutôt bénéfiques pour les actions US à la condition que la chute de la monnaie US reste relativement sous contrôle et que les taux d’intérêt à long terme US ne montent pas trop vite.

    Ce sont l’or et l’argent-métal qui devraient être les grands bénéficiaires de tous ces bouleversements.
    Achetez de l'or et de l'argent maintenant, dans 2 3 ou 4 semaines se sera trop tard....
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