• Le Japon ordonne l'arrêt d'une centrale nucléaire

    Par LEXPRESS.fr avec AFP, publié le 06/05/2011 à 13:35

     
    Le Japon ordonne l'arrêt d'une centrale nucléaire

    Manifestation anti-nucléaire le 10 avril 2011 à Hamaoka.

    afp.com/Toshifumi Kitamura

    La centrale de Hamaoka est la plus dangereuse du pays en raison de l'instabilité sismique de cette région selon les militants anti-nucléaires japonais.

    Le Premier ministre japonais, Naoto Kan, a exigé vendredi l'arrêt de la centrale nucléaire de Hamaoka située dans une région à fort risque sismique du centre de l'archipel. Elle est située à moins de 200 km au sud-ouest de Tokyo et à une centaine de kilomètres de la métropole de Nagoya, au coeur d'une région industrielle. 

    Concrètement, cette décision revient à fermer les réacteurs 4 et 5 et à ne pas relancer le réacteur 3, actuellement arrêté pour vérifications. Les unités 1 et 2 de cette centrale à cinq réacteurs avaient déjà été définitivement stoppés. 

    "Les autorités compétentes, dont le ministère de la Science, ont estimé à 87% les chances qu'un tremblement de terre de magnitude 8 frappe la région au cours des 30 années à venir", a souligné le Premier ministre japonais. "Il est nécessaire de mettre en place des mesures sur le moyen et long terme, en particulier la construction de murs de protections face à la mer qui pourraient résister" à un tsunami géant, a-t-il poursuivi. 

    Les militants anti-nucléaires japonais soulignent de longue date qu'en raison de l'instabilité sismique de cette région, la centrale de Hamaoka est la plus dangereuse du pays.


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  • Entretien fleuve avec Alain de Halleux


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  • Les  liquidateurs  de Fukushima tentent de colmater une fissure

    Catastrophe dimanche 03 avril 2011
     

     

    Les autorités japonaises et Tepco, l’exploitant de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi, endommagée par le séisme et le tsunami du 11 mars, s’efforcent de combler une fissure, sur le puits en béton du réacteur n° 2, à l’origine d’une fuite radioactive, qui s’écoule dans l’océan Pacifique.

    « Nous ne sommes pas sortis de la situation d’urgence, mais elle est à peu près stabilisée. La principale préoccupation des Japonais est de savoir quand la fuite de substances radioactives s’arrêtera », a souligné dimanche Goshi Hosono, collaborateur du Premier ministre Naoto Kan, qui s’est rendu pour la première fois la veille dans la zone dévastée.

    Tokyo Electric Power Co (Tepco) a par ailleurs indiqué que les corps de deux employés avaient été retrouvés sur le site : ils étaient portés disparus depuis le 11 mars, jour du séisme et du tsunami.

    Après le béton, des polymères absorbants pour combler la fissure

    Tokyo Electric Power co (Tepco) a annoncé, samedi, la découverte de cette fissure dans un puits de béton du réacteur n° 2 où la radioactivité atteint 1 000 millisieverts par heure. Du béton y a été injecté, en vain. Tepco va tester dimanche des polymères absorbants.

    « Nous espérons que les polymères absorberont l’eau et combleront la conduite pour l’empêcher de fuir », a expliqué Hidehico Nishiyama, directeur général adjoint de l’Agence de sûreté nucléaire et industrielle. La fissure, a-t-il poursuivi, « clarifie la relation » entre l’eau contaminée et la mer.

    « Avec des niveaux de radiation en élévation dans l’eau de mer proche de la centrale, nous essayons de confirmer les causes et, dans ce contexte, (cette fuite) pourrait en être une source », avait-il déclaré la veille.

    Quels autres moyens de refroidissement ?

    Aucune autre fissure n’a été découverte lors de l’examen des cinq autres réacteurs de la centrale. L’Agence de sûreté nucléaire réfléchit en outre à d’autres moyens que l’eau pour refroidir le cœur des réacteurs et éviter une fusion catastrophique.

    Un système improvisé qui projetterait une fine brume sur les barres de combustible est notamment à l’étude, a ajouté Hidehico Nishiyama.

    Visite, samedi, du Premier ministre japonais

    Trois semaines après la catastrophe qui a fait 28 000 morts et disparus, Naoto Kan, dont la gestion de la crise a été mise en cause, s’est rendu samedi à Rikuzentakata, ville de 23 000 habitants dont il ne reste que des ruines baignant dans la boue.

    Il a ensuite pénétré dans la zone de 20 km autour de la centrale dont les 70 000 habitants ont été évacués et s’est rendu sur un terrain de sports transformé en camp de base pour les militaires, les pompiers et les ingénieurs qui s’efforcent de refroidir les réacteurs.

    Les barres de combustible sont toujours en surchauffe et une radioactivité 4 000 fois supérieure à la limite légale a été détectée au large de la centrale.

    Il faudra des années, voire des décennies, pour nettoyer le site, qui se trouve à 240 km au nord de Tokyo.

    Il faudra sans doute plusieurs mois pour stopper les fuites radioactives

    Cet accident, le plus grave depuis la catastrophe nucléaire de Tchernobyl en 1986, « va être une longue bataille », a reconnu Goshi Hosono, conseiller de M. Kan, lors d’une interview dimanche à la télévision Fuji TV. Il a notamment souligné qu’il faudrait « probablement plusieurs mois avant de stopper les fuites radioactives ».

    « Le plus grand défi concerne les quelque 10 000 barres de combustible usé dont le retraitement prendra très longtemps », a-t-il ajouté.

    L’objectif des employés de Tepco est de rétablir l’alimentation électrique afin de faire fonctionner les circuits de refroidissement des quatre réacteurs endommagés. Les réacteurs 5 et 6 ont eux été épargnés par la catastrophe.

    Mais les progrès sont lents, car d’énormes quantités d’eau utilisées pour le « lessivage » des barres de combustible ont inondé les salles des turbines et les galeries souterraines, empêchant toute intervention humaine.

    Comment évacuer les nappes d’eau contaminées ?

    Le défi principal pour Tepco est d’évacuer ces nappes hautement radioactives, dont une partie a réussi à s’échapper dans l’océan tout proche, à travers une brèche de 20 cm découverte dans une fosse reliée au réacteur 2.

    Des analyses d’échantillons d’eau de mer, pratiquées le 30 mars à 40 km au sud de la centrale, ont révélé un taux d’iode radioactif 131 de 79,4 becquerels par litre, alors que la limite légale est de 40 becquerels par litre.

    L’Agence de sûreté nucléaire a toutefois affirmé que cette substance radioactive se diluait dans l’océan et que cette pollution n’était pas dangereuse pour la santé.

    Des centaines de tonnes d’eau injectées chaque jour

    Une plateforme flottante en acier de 136 mètres de long et 46 mètres de large devrait arriver dans les prochains jours en face de Fukushima Daiichi. Ses réservoirs d’une capacité de 10 000 tonnes pourraient servir à évacuer l’eau contaminée de la centrale.

    Deux barges de la marine américaine ont également acheminé de l’eau douce, qui est en cours de transvasement dans des cuves utilisées pour le refroidissement des réacteurs et des piscines de combustible usé. Selon le journal Yomiuri Shimbun, 550 tonnes d’eau sont injectées chaque jour dans les réacteurs.

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  • Japon : une 2eme centrale touchée

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    1° avril 2011 : Bien que je sois très pris par la rédaction, dans l'urgence et avant bouclage, d'un second papier pour le numéro de mai de Nexus (le premier, dix pages, est déjà en composition. Celui-là présentera des solution alternatives réellement à l'échelle planétaire) je me dois de continuer d'informer mes lecteurs sur le développement du drame de Fukijima. Ce matin, aux aurores, je peux reproduire un texte minimal, que j'étofferai plus tard dans la journée, d'apports personnels et d'images. Voici ce texte, auquel j'adhère à 100 % et qui recoupe les informations qui me parviennent de mes contacts au Japon, des plus inquiétantes. Si son auteur accepte d'être cité (je fais toujours la demande préalable, je le ferai).

    Les autorités japonaises, s'attendant au pire et sans en informer le public, font depuis plusieurs jours provision d'une gelée, dispersée par avion, destinée à coller au sol des rejets de matière radioactive, avant nettoyage par des "liquidateurs", comme cela avait été fait jadis à Tchernobyl. Il n'est pas impossible, au cas où une criticité se manifesterait, avec un rejet important, qu'ils aient à se servir de ce produit.

    Source :

    http://www.independent.co.uk/news/world/asia/suicide-squads-paid-huge-sums-amid-fresh-fears-for-nuclear-site-2256741.html

    C'est confirmé: la fusion des barres de combustible est en cours et la situation est réellement hors de contrôle.

    Le noyau radioactif dans un réacteur de la centrale de Fukushima semble avoir fondu dans le fond de sa cuve de confinement selon la mise en garde d'un expert hier.  Des craintes ont été émises quant aux gaz radioactifs qui pourraient être libérés bientôt dans l'atmosphère.

    Richard Lahey, qui a été chef de la sécurité des réacteurs chez General Electric, dit que les travailleurs ont maintenant perdu leur combat.   Le noyau a fondu à travers le fond de son récipient, dans le réacteur no.2, et une partie de cette substance se trouve maintenant sur le plancher.

    Les travailleurs sont payés très cher pour tenter de mettre fin à ce cauchemar, exposés à un très haut niveau de radiation, mais il semble que leur bravoure suicidaire pourrait s'avérer vaine et mortelle!  

    L'opérateur de la centrale espère arrêter la contamination en cours sans quoi 130 000 personnes seront forcées de quitter leur maison.

    En date d'aujourd'hui, le lait est contaminé, les légumes et l'eau potable.  L'eau de mer autour de la centrale l'est tout aussi, sans compter les marées qui disperseront les éléments radioactifs.  Les autorités ont noté des quantités de plutonium dans le sol en dehors de
    la centrale.  Les tunnels qui relient les réacteurs 1, 2 et 3 sont remplis d'eau contaminée et ce, à des niveaux importants.

    L'Agence de sécurité nucléaire du Japon prétend que les niveaux de plutonium ne sont pas dangereux pour la santé humaine [vraiment?], mais confirme tout de même que la situation est extrêmement grave et qu'une fusion partielle serait en cours dans au moins un réacteur.

    Les ingénieurs continuent de tenter de réparer le système de refroidissement, mais ils sont forcés de travailler entourés de radiations et sans électricité.

    Florent B.

    Vendredi 1° avril 2001, 2 h 47

    Source:

    http://edition.cnn.com/2011/WORLD/asiapcf/03/30/japan.daini/

    Ce n'est plus une centrale, mais deux centrales nucléaires de Fukushima qui fument!

    De la fumée a été repérée à une autre centrale nucléaire dans le nord du
    Japon mercredi selon Tokyo Electric Power.

    La société a déclaré que de la fumée a été détectée dans le bâtiment de la
    turbine no.2 du réacteur de la centrale vers 18h.

    Cette usine nucléaire se situe à environ 10 km de la centrale de Fukushima.
    Un ordre d'évacuation a été donné pour les habitants qui vivent dans un
    rayon de 10 km de cette centrale.

    Depuis, les autorités n'ont pas exprimé d'autres commentaires sur la situation.

    Florent B.


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  • FUKUSHIMA (suite 24) LES CERISIERS ONT COMMENCE A FLEURIR


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    Jeudi 31 mars. 21H20. C'est à Deauville, à la fin mai, que sera évoquée au niveau international et des chefs d'état du G8 eux-mêmes, la question de la "sûreté nucléaire". A Tokyo, Nicolas Sarkozy a en effet d'emblée planté le décor : on peut parler "sûreté" mais sûrement pas "abandon du nucléaire". L'Allemagne fera-t-elle entendre une autre petite musique ?

    Aujourd’hui, après l’annonce d’une contamination grave d’une nappe phréatique à 15 m de profondeur sous la centrale, la journée nous inspire surtout deux choses :

    La première entre en résonance avec un commentaire posté l’autre jour sur ce blog par un lecteur- internaute (que je remercie). Il s’y présentait comme un ancien du plateau d’Albion ou plus précisément, un «  Contrôleur militaire des protocoles d'assemblages des armes nucléaires au Plateau d'Albion de 1979 à 1986, base aérienne 200, 1er Groupement de Missiles Stratégiques. » Il y évoquait certain scénario « politiquement incorrect » de la catastrophe de Fukushima qui, selon lui, (ne pouvait) « être convenablement géré que par des techniciens et des ingénieurs militaires et de la sécurité civile, totalement indépendants des organismes privés car il relève d'un contexte similaire à celui desconséquences d'un conflit nucléaire. »

    Je suppose que notre lecteur ne sera donc pas étonné d’apprendre, selon une l’agence Kyodo news que « quelque 140 spécialistes militaires américains en radiations nucléaires vont être prochainement dépêchés au Japon pour aider les Japonais à enrayer la crise dans la centrale atomique accidentée de Fukushima ». Les Forces d’autodéfense japonaises (l’armée nippone) sont déjà intervenues à des moments cruciaux (quand il fallait, par hélicoptère, remplir les piscines contenant des combustibles usagés à ne pas mettre à l’air (1). Preuve qu’avec l’accident nucléaire, par nature ( ?) - comme le suggéraient les physiciens cités dans notre blog avant-hier (2) il faut… reprendre des réflexes militaires. Secret, obéissance, sacrifice... robotisation (?). Une certaine idée de l’ordre s’impose aux portes d’une centrale. Voire autour, comme dans la « zone d’exclusion » (le demi-cercle de 20 km de rayon autour de la centrale que les habitants ont dû quitter).

    Cette zone est apparue comme plus sinistre encore ces dernières heures, après l’annonce par la police de la présence des corps de 1000 personnes décédées et laissées là, en l’état, après le tremblement de terre et le tsunami.  Leurs dépouilles mortelles n’ont pas été sorties de la zone – par peur des radiations. Et maintenant, sinistre retour des choses, ce sont ces pauvres corps eux-mêmes qui seraient dangereux, vu les doses reçues ? On pense à ces enterrements qui eurent lieu après la catastrophe de Tchernobyl, où du plomb et du granit furent empilés sur des tombes, afin d’éviter que les morts, chargés en radioactivité, n’irradient les vivants. On voudrait inventer une métaphore plus mortifère qu’on n’y parviendrait pas.

    Notre deuxième pensée va à ceux qui, doucement, dans l’archipel s’interrogent et s’inquiètent – même pour nous ! Une traductrice, avec laquelle nous avions travaillé il y a trois ans, exactement à la même époque, nous a ainsi écrit ce mail depuis Tokyo que nous avons eu envie de reproduire tel, et dont nous la remercions :

     « Tous les jours, jour et nuit, à la TV, à la radio, dans les journaux,
    on parle des centrales nucléaires FUKUSHIMA.
    Les spécialistes de ce domaine nous donnent les nouvelles de l'état actuel
    en détail, tout le temps et toute la journée.

    Mais, franchement parlant, je voudrais savoir simplement, quand
    on peut
    arrêter complètement ce problème.
    Je pense que presque tous les Japonais souhaitent la même chose que moi.

    J'habite à plus de 200 km de ces centrales FUKUSHIMA.
    Tous les jours, on nous donne le degré  de la pollution atmosphérique.
    Par exemple, dans la région où j'habite, hier c'était 0,079 micro sievert
    qui est 0,044 d'habitude. Et avant-hier, c'était 0,083.

    Ce que je crains, c’est que l'accident de ces centrales donne le dégât
    terrible non seulement aux êtres humains mais à tout ce qui existe dans ce globe.

    Je suis accablée de vous donner tant de souci.

    Moi, je vis presque normalement, s'il n'y a pas la panne d'électricité programmée.
    Les cerisiers viennent de commencer à fleurir.
    Les fauvettes annoncent l'arrivée du printemps.
    Il fait beau et il fait doux.

    Je vous exprime ma gratitude très profonde pour votre sollicitude. »

     

    1)      Dans le dernier numéro de Sciences et Avenir (avril 2011, n° 770), titré « Le Nucléaire en questions » et sorti aujourd’hui en kiosque, nous décryptons la catastrophe et revenons sur l’impératif de sûreté dans les centrales françaises.  

    2)      http://sciencepourvousetmoi.blogs.nouvelobs.com/archive/2...


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  • Japon : des millions de personnes à la merci de la radioactivité !

    par CRIIRAD (son site) jeudi 31 mars 2011
     
    Depuis lundi 28 mars, l’attention est focalisée sur l’activité de l’eau de mer et certains médias s’inquiètent de la survenue d’une « catastrophe écologique » (1). La CRIIRAD rappelle que l’urgence concerne la protection sanitaire des habitants des zones contaminées. Depuis le 12 mars dernier, ils subissent, jour après jour, heure après heure, l’impact des rejets radioactifs de la centrale nucléaire de FUKUSHIMA DAIICHI. Toutes les voies d’exposition se cumulent :
     
    • Exposition aux rayonnements qu’émettent les aérosols et les gaz radioactifs que les vents transportent vers les zones habitées, celles de la Préfecture de Fukushima, bien sûr, mais aussi bien au-delà de la ville de Sendai, à 100 km au nord et bien au-delà de Tokyo à 230 km au sud. 
     
    • Exposition aux rayonnements émis par les produits radioactifs qui retombent progressivement au sol (du fait de la gravitation, des pluies et de la neige) et s’accumulent sur les surfaces ; Les débits de dose sont multipliés par 10 à bien plus de 100 km de la centrale nucléaire, par 100 à quelques 60 ou 70 km de distance et quand l’on considère un périmètre d’une cinquantaine de kilomètres certaines valeurs dépassent de 1 000 fois le niveau normal. Il s’agit là de zones où les populations n’ont été ni évacuées, ni confinées. Et ces niveaux d’exposition ne correspondent pas à des élévations ponctuelles des flux de rayonnements. Rappelons qu’une valeur de 8 μSv/h (qui ne constitue pas un maximum) correspond à 64 μSv pour 8 h de présence et à 1 152 μSv sur 18 jours, soit une valeur supérieure à la limite de dose maximale admissible sur 1 an (1 mSv). Et si les gaz radioactifs ont pénétré, comme nous le pensons, à l’intérieur des habitations, il faut calculer les doses d’exposition externe sur la base de 24 h/jour (on arrive alors à plus de 3 mSv/an, soit 3 fois la limite de dose maximale admissible sur 1 an).
     
    • Contamination externe à cause du dépôt des particules radioactives sur la peau et les cheveux (une contamination qui peut très facilement se transformer en contamination interne si la peau comporte des blessures ou de simples microlésions ; si les doigts sont portés à la bouche, aunez ; si la personne manipule des aliments sans s’être lavé les mains ; si les aérosols déposés sur les cheveux sont remis en suspension et inhalés…) ;
     
    • Contamination interne par INHALATION des aérosols et gaz radioactifs présents dans l’air : parce que l’on ne peut pas s’arrêter de respirer, parce que les simples masques à poussières portés par la population ne procurent AUCUNE PROTECTION contre les iodes radioactifs gazeux dont l’air est chargé ; parce que le confinement à l’intérieur des bâtiments est une contremesure de COURT TERME qui n’aurait jamais dû être prolongée sur plus de 15 jours : soit les personnes s’asphyxient parce que le confinement fonctionne, soit il est imparfait, et elles sont alors approvisionnées en oxygène ET en produits radioactifs ! ;
     
    • Contamination interne par INGESTION d’eau et d’aliments contaminés : parce que le contrôle des aliments à risque a commencé de façon tardive ; parce que ne sont retirés de la consommation que les aliments dont le taux de radioactivité dépasse les normes, qui sont plus protectrices que les normes en vigueur en France et en Europe, mais qui restent quand très élevées (2).
     
    Pour calculer la dose de rayonnement reçue par une personne, et évaluer ainsi le risque sanitaire auquel elle est exposée, il faut tenir compte de toutes les voies d’exposition, interne et externe, de tous les radionucléides, de tous les aliments. Ce travail est difficile à réaliser étant donné l’absence de mesure sur les débits de dose dans les zones les plus exposées pendant tout le début de la crise, la rareté des contrôles relatifs à la contamination de l’air, les interrogations sur la composition isotopique des rejets radioactifs, l’absence de résultats sur les niveaux d’exposition à l’intérieur des habitations où la population est confinée (rayon de 30 km).
     
    Depuis une dizaine de jours, les résultats se multiplient. Du fait de l’urgence, la stratégie de prélèvement et d’analyse manque de cohérence et beaucoup de chiffres sont inutilisables pour l’évaluation des doses et des secteurs à risque : mesures de débits de dose ponctuels, mesures d’activité surfacique en becquerels, sans mention des radionucléides concernés, etc. Cependant, de nombreux résultats, même ponctuels, témoignent du niveau de risque auquel les populations sont confrontées. La CRIIRAD publiera demain une première synthèse des éléments qu’elle a collectés.
     
    Compte tenu de l’importance de la contamination, compte tenu de l’impossibilité de prévoir quelles quantités de produits radioactifs seront encore rejetés demain, après-demain… dans l’atmosphère, la CRIIRAD réitère son appel aux autorités japonaises pour que le maximum soit fait pour évacuer la population bien au-delà du rayon de 20 km et pour apporter aux populations les plus affectées le maximum de produits alimentaires non contaminés. Elle appelle également la communauté internationale à apporter tout l’aide logistique et financière possible pour que les interventions se fassent au plus vite. Tant de jours ont déjà été perdus !
     
    Corinne CASTANIER
     
    (1) « Alerte maximum pour éviter la catastrophe écologique » - Dauphiné Libéré du 30 mars 2011. Une « catastrophe » somme toute assez limitée : « « A l’échelle planétaire ou même à l’échelle du pacifique, cela ne créera aucun problème. Mais à proximité immédiate du Fukushima, il va falloir envisager une interdiction stricte de la pêche » durant des mois estime Simon Boxelle, professeur au centre national d’océanographie de l’université de Southampton ».
     
    (2) Cf. communiqué CRIIRAD du 20 mars 2011.
     

    Annexe :

    Document de l'Agence fédérale de protection de l'environnement (US-EPA)


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  • L'énigmatique disparition de Masataka Shimizu

    Masataka Shimizu, numéro 1 de Tepco, n'a plus été vu en public depuis le 13 mars. Pour de bonnes raisons.

    L'énigmatique disparition de Masataka Shimizu, patron de Fukushima

    Masataka Shimizu, le patron de Tepco, lors de sa dernière apparition publique, le 13 mars dernier. © JiJi Press / AFP


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    Par Cyriel Martin

    Livide, les yeux humides derrière de petites lunettes métalliques, vêtu d'un inhabituel bleu de travail, Masataka Shimizu est hagard. Nous sommes alors le 13 mars. Le patron de Tokyo Electric Power Company (Tepco) s'adresse pour la première fois à la presse depuis la catastrophe qui, le 11 mars, a ravagé le Japon (consultez notre dossier spécial), et plus particulièrement son usine de Fukushima. "Le tsunami a dépassé nos prévisions", déclare, sonné, le numéro 1 d'une centrale nucléaire qui menace d'exploser à tout instant... Ce sera la dernière fois que Masataka Shimizu apparaît en public. Depuis, c'est le vice-président de Tepco, Sakae Muto, qui assure la communication du groupe. Mais sur le P-DG, rien n'a filtré jusqu'à ce mardi 29 mars, au soir. "M. Shimizu est tombé malade la nuit dernière et a été admis à l'hopital", a fini par annoncer l'entreprise. Repos forcé, exil, ou même suicide, les rumeurs les plus folles circulaient à son sujet.

    Reste que son absence fait enrager les plus hautes autorités japonaises, pourtant peu enclines à étaler leurs émotions sur la place publique. "La disparition de Shimizu n'est pas tant extrêmement bizarre qu'inexcusable", a tonné le président de la chambre haute du Sénat, Takeo Nishioka. Même le Premier ministre Naoto Kan, à en croire les quotidiens de Tokyo, se serait laissé aller à un mouvement d'humeur après avoir rencontré Shimizu au début de la crise : "Mais qu'est-ce que c'est que ce bordel !", se serait-il exclamé devant plusieurs témoins. Le légendaire flegme japonais en prend pour son grade. Il faut dire que le chef du gouvernement n'avait été informé qu'une heure après de la première explosion sur l'un des réacteurs...

    "Pas d'ennemis, pas de scandales, pas d'erreurs"

    La colère est d'autant plus vive que la disparition de personnages-clés en temps de crise n'est pas chose rare au Japon. Le patron de Toyota avait déjà fait faux bond pendant la vague de rappels de véhicules en 2009 et en 2007 et plusieurs dirigeants pris dans la tourmente des faux étiquetages alimentaires avaient fait de même. Une attitude qui ne surprend pas Jean-Marie Bouissou, directeur de recherches à Sciences Po, spécialiste du Japon. "Rien ne prépare ces patrons à ce genre de situation", explique-t-il. Le principe est simple, selon Jean-Marie Bouissou : "Grande université, grande boîte", mais jamais d'école de commerce, encore moins de formation en communication. Les règles d'or du patronat japonais, à ses yeux : "Ne pas faire d'ennemis, ne pas mettre les pieds dans le plat et, surtout, ne pas commettre d'erreurs".

    Et c'est bien là le problème. "Des erreurs catastrophiques ont été commises, et le rituel d'excuse japonais ne suffit plus", constate Jean-Marie Bouissou. En effet, le numéro 1 de Tepco, qui annonçait fièrement en 2010 avoir économisé sur l'entretien de la centrale de Fukushima, n'a même pas pris la peine de se prosterner devant les caméras, comme le voudrait l'usage à Tokyo. Car derrière les fautes répétées de l'opérateur, c'est tout un système qui est mis à nu par la catastrophe. "La collusion entre la classe politique, les industriels, le monde médiatique et la filière nucléaire est totale", témoigne Michel Théoval, premier vice-président de la Chambre de commerce et d'industrie française au Japon. "Même la maison impériale suit cette question de près", assure cette figure des relations industrielles franco-japonaises, qui a représenté Thales à Tokyo entre 1997 et 2010. Autant de verrous qui empêcheront toute remise en cause du programme nucléaire nippon, selon lui. Et ne pousseront certainement pas un patron à venir s'excuser.


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  • FUKUSHIMA (suite 19) IMPARDONNABLE !

    Impardonnable. Impardonnable le fait que l’agence de sûreté nucléaire japonaise, il y a quelques heures encore, ait nié la possibilité (1) qu’il y ait des fuites dans le réacteur n°3 de Fukushima. Un constat qui maintenant s’impose aux autorités du pays. Au fil des jours, la radioactivité n’a cessé de grandir (le combustible ne réchauffant au point de fondre, devenant incontrôlable) – il s’agit aussi bien d’un rayonnement gamma dur que de neutrons très pénétrants ou de particules alpha, venus des éléments radioactifs du cœur du réacteur. Ils sont désormais passés dans l’eau injectée qui fuite et envahit les lieux. Rappelons, pour mémoire, que toute une série d’éléments très dangereux, que nous avons mentionnés plusieurs fois dans ce blog (uranium, plutonium, produits de fission divers…) sont entraînés par cette eau.

    Mais à cette heure-ci, nous ne reviendrons pas sur le scénario de l’accident et les fragilités de la technique. A cette heure-ci, nous avons surtout deux pensées attristées. Pour ceux qui doivent continuer de tenter de maîtriser ce cœur fondu –en train de grignoter la base de l’enceinte de confinement (sans oublier les deux autres réacteurs, ainsi que les piscines où sont entreposées les barres de combustible usagé). On ne voit pas que ces hommes puissent être d’une quelconque manière réellement protégés des rayonnements très puissants émis actuellement.

    L’autre pensée est pour tous les évacués – près de 200 000. Il a été demandé par le gouvernement à ceux qui se trouvent actuellement dans la zone se trouvant entre 20km et 30km, de pratiquer une « évacuation volontaire », curieux concept qui ferait sourire s’il n’était un constat d’impuissance. le ravitaillement de la zone serait devenu trop difficile. On espère, à défaut d’informations précises à ce sujet, que ces milliers, dizaines de milliers voire plus d’une centaine de milliers de gens qui iront ainsi se réfugier ailleurs (où ?) pourront être suivis médicalement. Il est en effet extrêmement difficile, dans ce genre de situation, d’évaluer la dose réelle que chacun a reçue. De cette dernière, pourtant, dépend la santé ultérieure de l’individu, à différents niveaux, physiologique (cancers et autres types de maladie…), psychologique (dépression, grande fatigue …). Sans oublier, ce que l’on n’ose imaginer, qu’ils pourraient devenir victimes d’une certaine « stigmatisation sociale ». Rappelons-nous comment les « hibakushas », ceux qui avaient survécu aux bombes de Hiroshima et de Nagasaki, ont souvent été discriminés (parce que ces personnes irradiées faisaient peur. N’étaient-ils pas contagieux ? Dangereux ?). Il ne faudrait pas que les évacués de Fukushima deviennent de nouveaux « hibakushas ».

    Mais on anticipe. L’urgence, en ce moment, demeure de refroidir les réacteurs et les piscines de cette centrale devenue un enfer pour les humains, et pour cela il va falloir beaucoup de courage et de sacrifice. Alors que ce constat de la catastrophe maximale était fait – fonte d’un cœur de réacteur avec relâchement de radioactivité massive vers l’extérieur- s’est tenue une téléconférence, la première du genre, aux Nations-Unies. Le secrétaire général Ban Ki Moon a parlé au directeur général de l’AIEA (agence internationale de l’énergie atomique) ainsi qu’à Tibor Toth (secrétaire exécutif de la commission préparatoire de l’organisation du traité d’interdiction totale des essais nucléaires).  Cette catastrophe du nucléaire civil requiert en effet une réflexion globale, qui pourrait bien dépasser le niveau des Etats. Car preuve vient d’être assénée que dans un pays très avancé, la catastrophe technologique majeure arrive. Et cela demande une prise de conscience d’un nouveau genre. Ce n’est pas la fin de l’histoire, mais nous venons d’entrer dans une nouvelle ère. Celle du post-Fukushima.

    1)     Extrait de Kyodo news, dépêche du 25 mars, reprise en date du 26 mars (compter avec le décalage horaire de huit heures). Early Friday, concern grew that the high-level radiation leak detected with the workers' exposure Thursday could indicate possible damage to the No. 3 reactor vessel, but the government's nuclear safety agency later denied the possibility, saying no data, such as on the pressure level, have suggested the reactor vessel has cracked or been damaged. The No. 3 reactor used plutonium-uranium mixed oxide fuel for so-called ''pluthermal'' power generation.

    2)     Lire blogs depuis lundi dernier http://sciencepourvousetmoi.blogs.nouvelobs.com/archive/2011/03/21/fukushima-suite-15-le-coeur-du-reacteur-n-3-est-il-a-l-air.html


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  • FUKUSHIMA  "20% de TCHERNOBYL" ? 60%

    Pour ses trois premiers jours, la catastrophe de Fukushima atteindrait 20% celle de Tchernobyl, en termes de rejet d’iode. Et atteindrait 20% voire 60% en termes de rejets de césium. Telle est l’annonce, faite aujourd’hui sur son site par le laboratoire autrichien de météorologie Zamg, dont nous avions présenté la simulation des vents (et pluie) pour le week-end du 19 et 20 mars (1). Des pourcentages en hausse par rapport aux annonces de la semaine dernière, évoquant Fukushima comme un accident à "10% de Tchernobyl". Pour ces estimations, le laboratoire se base sur les mesures réalisées par les stations (dotées des meilleurs détecteurs) du grand réseau du CTBT (l’organisation qui surveille la bonne observance du « Traité d’interdiction complète des essais nucléaires »). Notamment celle de Sacramento (Californie) où le panache dilué est passé le 17 mars et celle de Takasaki, le 15 mars au Japon.

    En effet, comme le rappelle le laboratoire autrichien, les vents ayant changé de direction le 14 mars, il est devenu possible de détecter avec précision les émissions de la centrale de Fukushima revenues survoler le territoire japonais, alors que les 12 et 13 mars, les vents entraînaient ces émissions vers l’est, au-dessus du Pacifique. C’est à partir de ces mesures sur le terrain et de leurs modèles de simulation de la dispersion du panache radioactif, que les spécialistes sont « remontés » à la source (en note (2) les chiffres cités par le laboratoire Zamg). Autrement dit à une estimation, en becquerels (unité de mesure de la radioactivité) de ce qui a été rejeté par la centrale pendant les trois premiers jours. Un petit calcul simple (ajout des quantités estimées pour les 3 premiers jours à Fukushima divisé par le chiffre global de Tchernobyl) montre que l’Iode 131 des trois premiers jours à Fukushima est de l’ordre de 20% de celui rejeté à Tchernobyl.

    Quant au césium, les choses sont moins claires, car les chiffres diffèrent vraiment entre les estimations des 2 premiers jours et celle du 3è jour basé sur la mesure japonaise. Si l’on se base sur les chiffres des 2 premiers jours, le rejet de césium est approximativement 20% celui de Tchernobyl. Mais si l’on prend en compte le chiffre mesuré au Japon, il bondit à 60% de Tchernobyl. Question : combien de becquerels supplémentaires ont-ils été rejetés plus tard ? Pour les jours suivants, les vents étant repartis vers le Pacifique, le laboratoire annonce qu’il doit encore faire des analyses approfondies à partir des mesures des stations et de ses simulations. Bientôt des révisions à la hausse ? 1)

    En Europe, l'Organisation Météorologique Mondiale (OMM) a demandé à l'Institut Central pour la Météorologie et la Géodynamique (Autriche) de soutenir l'Agence Internationale de l'Energie Atomique (AIEA) en réalisant des calculs de dispersion du panache. Lire aussi http://sciencepourvousetmoi.blogs.nouvelobs.com/archive/2... 2) Voici les chiffres donnés par Zamg. Ils estiment ainsi les rejets de la centrale à 1.3x10puissance17 Bq (130 millions de milliards de becquerels) par jour en Iode 131 et 5x10puissance15 Bq (5 millions de milliards) par jour en Césium pour les deux premiers jours, et à 1.2 x 10puissance17 Bq (120 millions de milliards de becquerels) par jour en Iode 131 et 4 x 10puissance16 Bq (40 millions de milliards de becquerels) par jour en Césium pour le jour suivant. Quant aux chiffres de Tchernobyl - dans un scénario d’accident où tous ces éléments volatils ont été relargués- les rejets totaux d’Iode 131 et de Césium 137 ont été respectivement de 1.76 x 10puissance18 Bq (1760 millions de milliards de becquerels) et 8.5 x 10puissance16 Bq (85 millions de milliards de becquerels).


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  • FUKUSHIMA  FUITES D'URANIUM et de PLUTONIUM

    évoquées par l'opérateur TEPCO

    Jeudi 24 mars. 21H50. Dans une dépêche, reproduite intégralement ci-dessous, deux éléments retiennent notre attention :

    1)      Pour la première fois, est évoquée par TEPCO, l’opérateur de la centrale de Fukushima, l’idée d’une fuite d’uranium et de plutonium hors des réacteurs.

    2)      Est envisagée par l’opérateur une reprise ponctuelle de la « fission nucléaire ».

     

    la suite ici


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  • Fukushima, silences coupables

    LEMONDE | 26.03.11 | 13h40  •  Mis à jour le 26.03.11 | 13h59

     

     

    Des représentants de Tepco, jeudi 23 mars.

    Des représentants de Tepco, jeudi 23 mars.AFP/GO TAKAYAMA

    Tokyo Correspondants - Sous-informés par les autorités, de plus en plus conscients du risque d'une catastrophe dont ils sont, pour la plupart, dans l'incapacité d'évaluer la gravité, les Japonais sont désormais d'autant plus inquiets que fait aujourd'hui surface, à la lecture de la presse et grâce aux témoignages d'experts nucléaires diffusés sur des chaînes privées de télévision ou sur des blogs, l'arrière-plan nauséabond de ce drame : la puissance de ce que, par pudeur, on nomme le "lobby nucléaire".

     

    Un milieu riche et puissant dont le coeur bat au ministère de l'économie, du commerce et de l'industrie (METI), qui a la haute main sur la politique nucléaire, et dont les ramifications comprennent la Fédération des compagnies d'électricité (FEPC), l'Agence de sûreté industrielle et nucléaire (NISA), les groupes industriels qui construisent les centrales - Toshiba et Hitachi en tête - et les opérateurs.

    Ce lobby, qui voit d'anciens hauts fonctionnaires des ministères et agences liés au nucléaire "pantoufler" dans des compagnies d'électricité, est passé maître dans l'art de verrouiller l'information. Il finance d'importantes campagnes publicitaires dans la presse et à la télévision pour assurer que le nucléaire est parfaitement sûr.

    L'arrivée au pouvoir, en 2009, d'une nouvelle majorité n'a pas modifié la donne, car le Parti démocrate du Japon (PDJ) s'appuie sur la puissante confédération syndicale Rengo, dont l'une des principales composantes est la branche regroupant les travailleurs du secteur de l'énergie, très attachée au nucléaire.

    Cette collusion à grande échelle entre la haute administration, les agences de surveillance, les constructeurs de centrales et les opérateurs fait non seulement taire les oppositions mais aussi évacuer toute question sur le nucléaire. Ce n'est pourtant pas faute de preuves - étayées par des documents - de négligences, de mensonges par omission ou de pures falsifications. Ces agissements s'étaient traduits, en 2002, par la mise en cause des dix compagnies d'électricité du pays pour dissimulation d'incidents dès les années 1970, début du nucléaire dans l'Archipel. La compagnie d'électricité de Tokyo (Tepco), propriétaire et opérateur des centrales de Fukushima, était la première visée.

    S'ajoutent cette fois des témoignages - appelés à être vérifiés et remis en perspective - d'anciens de Tepco. Mais, pour l'instant, "brutes de décoffrage", ces révélations font froid dans le dos. Si elles reflètent la réalité, il apparaît que les opérateurs - Tepco, certes, mais aussi ses homologues - ont fait passer la rentabilité à court terme avant l'impératif de sécurité à long terme, ou, dans le meilleur des cas, n'ont pas suffisamment pris en compte le risque dans un pays à forte activité sismique et à tsunamis.

    Les centrales de Fukushima étaient conçues pour résister à une vague de 5,5 mètres en prenant comme référence celle qui avait frappé le Chili en 1956... Les réacteurs ont résisté au séisme et se sont arrêtés automatiquement, mais le système de refroidissement, insuffisamment protégé, a cessé de fonctionner. Deux ingénieurs de Toshiba qui ont participé à la conception de la centrale de Fukushima, cités par le quotidien Tokyo Shimbun, estiment qu'un "risque trop bas" a été retenu comme base de calcul.

    Du bout des lèvres, le ministre de l'économie a reconnu que "lorsque la situation de crise aura été maîtrisée, nous devrons examiner la gestion de Tepco". Certes, mais entre-temps, combien de victimes seront-elles dénombrées ?

    Un ancien ingénieur de Toshiba, qui témoigne anonymement, est plus direct : "Ce n'est pas à une catastrophe naturelle que le Japon est confronté, mais à une catastrophe provoquée par l'homme." Un long article du Wall Street Journal reprend les données exposées par Hidekatsu Yoshi, député communiste et ancien ingénieur nucléaire, qui a démontré, dans un livre paru en 2010 s'appuyant sur des documents de la NISA, que la centrale de Fukushima est celle qui, dans tout le Japon, a connu le plus grand nombre d'incidents, dont une quinzaine d'accidents entre 2005 et 2009, et que ses employés ont été les plus exposés aux radiations au cours de la décennie écoulée. Est également pointé le recours, pour la maintenance des centrales, à des sous-traitants souvent inexpérimentés, qui paient aujourd'hui un lourd tribut à la lutte contre la catastrophe.

    La réaction tardive de Tepco est également mise en cause. "Tepco a pris en compte le danger avec lenteur", a déclaré un haut fonctionnaire à l'agence de presse Kyodo. Dans les deux premiers jours qui ont suivi le séisme et le tsunami, le souci de préserver les équipements semble l'avoir emporté sur la prise en compte du risque pour les populations.

    Les 8 employés d'Areva, entreprise française leader mondial du nucléaire, qui étaient présents sur le site au moment du séisme, ont rapidement pris la mesure du danger puisqu'ils ont été parmi les premiers à partir. Areva n'avait pourtant jamais émis la moindre crainte sur des risques présentés par les centrales de son client Tepco.

    Philippe Mesmer et Philippe Pons

    La compagnie d'électricité Tokyo Electric Power (Tepco) reconnaît que la cuve du réacteur 3 peut être endommagée, quels nouveaux risques pose une telle éventualité ?

    - On ne sait pas encore où est située la fuite, dans la cuve elle-même ou au niveau d'une vanne. Quoi qu'il en soit, de l'eau hautement radioactive s'écoule dans les bâtiments puis retourne en mer, ce qui est préoccupant pour les poissons et végétaux marins. Une hypothèse avancée est que la cuve soit percée et que du corium (mélange de combustible et d'acier fondus) très radioactif s'écoule dans le bâtiment du réacteur puis ultérieurement au-delà.


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  • Des taux de radioactivité alarmants dans l'océan


    Au large de Fukushima, les dernières mesures réalisées par Tepco ont révélé des niveaux d'iode radioactif 1.250 fois supérieurs à la norme légale en mer a annoncé samedi l'Agence japonaise de sûreté nucléaire, soit une augmentation considérable en quelques jours. Mardi dernier, le taux d'iode n'était encore "que" de 126 fois le seuil toléré.

    "Si vous buvez 50 centilitres d'eau courante avec cette concentration d'iode, vous atteignez d'un coup la limite annuelle que vous pouvez absorber. C'est un niveau relativement élevé" a concédé un porte-parole de l'Agence de sûreté avant d'expliquer que cette radioactivité avait tendance à se diluer avec les marées et ne serait pas nécessairement absorbée en totalité par les animaux et les végétaux marins.

    "En outre, la concentration d'iode se réduit de moitié tous les huit jours, donc lorsque les gens mangeront les produits de la mer, sa quantité aura probablement fortement diminué" a ajouté le porte-parole. Soit. Mais dans le même temps, Tepco a fait état de concentration en césium 137 près de 80 fois supérieur à la norme légale, or, les concentrations de cette substance radioactive ne se réduisent de moitié que tous les trente ans...

    Considérant que depuis le début de la crise, "les autorités ont en permanence donné l'impression de sous-estimer à la fois les risques et l'étendue de la contamination radioactive", l'organisation écologiste Greenpeace a annoncé qu'elle allait procéder de son côté à des mesures de la radioactivité en dehors de la zone d'exclusion de 20 km autour de Fukushima Daiichi.

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  • Le syndrome chinois
     
    C'est Hollywood qui l'a imaginé en 1979: le réacteur nucléaire chauffe, fond, traverse la cuve qui le contient, ronge le béton du bâtiment réacteur et commence un long chemin dans le sol qui menace de le conduire jusqu’en Chine, de l'autre côté de la terre…
    - Image du film Le Syndrome Chinois avec Jane Fonda et Jack Lemmon réalisé en 1979 par James Bridges -

    La succession brutale des événements qui frappent trois des réacteurs de la centrale nucléaire de Fukushima ne fait que nourrir les pires inquiétudes en dépit des propos rassurants des autorités japonaises. L’éventualité d’une fusion, partielle ou totale, de l’un voire des trois cœurs de ces installations, ravive le spectre du «syndrome chinois» popularisé en mars 1979 par le film du même nom réalisé par James Bridges. Trouvé excessif par certains lors de sa sortie, ce long métrage mettait en scène un scénario imaginé huit ans plus tôt par un physicien américain: celui d’un réacteur nucléaire construit par des sociétés peu scrupuleuses présentant une série de défaillances qui conduisent au «dénoyage» de son combustible. Faute d’être correctement refroidi, celui-ci monte en température, fond, traverse la cuve qui le contient, puis ronge le béton du bâtiment réacteur et commence, tel un dard de chalumeau, un long chemin dans le sol qui menace de le conduire jusqu’en Chine de l'autre côté de la terre!

    Quinze jours après sa sortie, ce film devint en partie une triste et terrible réalité. Le 28 mars 1979, vers 4 heures du matin, alors que le réacteur numéro 2 de la centrale de Three Mile Island, située près de la ville de Harrisburg en Pennsylvanie, fonctionne à 97% de sa puissance, les opérateurs de l’installation détectent une anomalie dans le circuit secondaire de refroidissement de l’installation. Celle-ci entraîne aussitôt une montée en température du circuit primaire qui refroidit les éléments combustible: des pastilles d’uranium faiblement enrichi contenus dans des gaines métalliques elles mêmes assemblées dans une cuve d’acier hermétiquement fermée. A peine cette anomalie est détectée que l’installation se met automatiquement à l’arrêt.

    Tout semble donc maîtrisé. Mais un cœur nucléaire est un peu comme une plaque de cuisson. Il reste chaud longtemps et ce d’autant plus qu’en son sein ont été engendrés des produits de fission qui, par désintégration nucléaire, continuent à l’alimenter en chaleur. Et c’est là que la catastrophe qui mène au syndrome chinois commence. Du fait du dysfonctionnement de certains matériels, du manque de certains détecteurs, des erreurs de diagnostic de l’équipe de conduite et de la mise en œuvre de procédures de secours inadaptées durant de longues heures, la centrale échappe à ses opérateurs.

    Le cœur n’étant plus refroidi suffisamment, son combustible entre en surchauffe et une partie commence à fondre. Se forme alors un «corium», une sorte de magma bouillant – certains évoquent des températures supérieures à 2.500 degrés, voire plus – ou sont mélangés en une sorte de pâte liquide du combustible nucléaire, des gaines métallique qui le protègent et des éléments d’assemblage du cœur. La question qui se pose alors à tous les opérateurs de centrales nucléaires est de savoir si ce corium va percer la cuve, puis attaquer le béton du radier, une dalle qui supporte une partie de l’installation, dernier rempart avant le sol. Une fois ces barrières brisées, le syndrôme chinois va à son terme.

    Fort heureusement, il n’a pas eu lieu à Three Mile Island. Après des heures de bataille, un système de refroidissement du cœur a pu être mis en place qui, finalement, a protégé la cuve du réacteur, retenu le corium et évité qu’il n’attaque le radier. Mais les conséquences de ce terrible accident ont été considérables. Certes, on n’a pas eu à déplorer la moindre victime, mais il a fallu, malgré tout, se résoudre à rejeter dans la nature des  effluents radioactifs liquides et gazeux et tenter d’organiser l’évacuation de l’hydrogène produit par la réaction chimique de l’eau au contact du zircaloy des gaines de combustibles. A Fukushima aussi, on a fait de même, sans que cela semble vraiment maîtrisé!

    A Three Mile Island, une poche de 320 kilos d’hydrogène avait bien explosé dans l’enceinte de confinement mais sans dommage pour elle. Et le reste a été progressivement et prudemment libéré au cours des jours suivants. Rien de comparable à ce qui s’est produit sur deux des réacteurs japonais dont des pans entiers de bâtiment ont été soufflés par des explosions. Les enceintes de confinement tiennent-elle encore? Les autorités japonaises le laissent entendre. Mais sont-elles assurées qu’aucune fusion de cœur n’a eu lieu? Rien n’est moins sûr. Celui de la tranche 3 pourrait avoir en partie fondu et sur la 2, il semble que le cœur soit déjà dénoyé exposé à de terribles dommages. Les tonnes d’eau de mer chargé d’acide borique – un produit qui «mange» les neutrons et empêche les réactions nucléaires – injectées dans les réacteurs pourront-elles refroidir à temps le combustible?

    Une certitude, il faut faire vite. Il n’avait fallu que quinze longues heures aux Américains pour y parvenir tout en préservant la centrale. Rien de tel pour les Japonais qui en plus doivent prendre en compte les dégats faits au site par le tsunami. A Three Mile Island, 45% du cœur a fondu et une vingtaine de tonnes sont parvenus sous forme liquide jusqu’au fond de la cuve du réacteur sans heureusement la traverser. A Tchernobyl, en 1986, des équipes ont dû forer une galerie qu’elles ont rempli de béton pour éviter que le corium n’entre en contact avec des nappes d’eau ce qui aurait eu pour conséquence une terrible explosion de vapeur avec projection supplémentaire de produits radioactifs. A Fukushima?

    Le sujet est si grave que d’importantes recherches sont menées sur ce thème. Notamment à Cadarache (Bouches du Rhône) avec le réacteur d’essais Phébus. Essais qui ont conduit les concepteurs des centrales de troisième génération à prévoir sur l’EPR franco-allemand et le VVER russe des cendriers faits d’un matériau réfractaire très résistant qui récupéreraient le combustible fondu en cas d’accident.

    Jean-François Augereau

    source : http://www.slate.fr/story/35497/reacteur-fukushima-fusion-nucleaire-syndrome


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  •  LE COEUR DU REACTEUR N°3 EST-IL "A L'AIR" ?

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    Fukushima après les deux explosions du réacteur n°1 et n°3 14 mars 2011.jpgSur cette photo de la centrale de FUKUSHIMA, on peut voir le bâtiment de l'unité n°1 qui a totalement perdu son toit (lors de la première explosion du samedi 12 mars), à comparer au bâtiment n°2 à sa droite quasiment intact.

    Mais l'important dans cette photo, c'est l'unité n°3 surmontée de deux panaches, après avoir subi une explosion de beaucoup plus grande ampleur (lundi 14 mars). Ces deux panaches correspondent à de la fumée s'échappant de la PISCINE et du REACTEUR. Cette photo conforte les hypothèses émises ci-dessous et qui indiquent la possibilité d'une "mise à l'air" du coeur du réacteur, avec relargage directement dans l'air des produits de fission.

     

     Lundi 21 mars. 18H. Nous voulons ici poser solennellement la question : où en est vraiment le cœur du réacteur n°3 de la centrale de Fukushima chargé de combustible MOX (mélange uranium-plutonium) ? Serait-il, si ce n’est «  à nu » [autrement dit sorti de sa cuve – celle-ci s’étant largement fissurée, par exemple] du moins en contact direct avec l’air ? Nous mentirait-on depuis plusieurs jours en affirmant que l’enceinte du réacteur « semble » toujours étanche. Et qu’au contraire, les fumées que l’on n’a cessé de voir se dégager puis disparaître, puis revenir au-dessus de ce réacteur, sont en train de relarguer quasi en continu dans l’atmosphère des produits de fission – dont du plutonium, issus d’un cœur largement dégradé (peut-être à 100%)?  Ou encore, pour le dire autrement, qu’à Fukushima a déjà eu lieu ce qu’on peut appeler l’accident majeur, au même niveau 7 (voire plus) de l’échelle INES que Tchernobyl ? Mais que personne n’ose le dire ! C’est une accusation grave, il y aurait donc eu relâchement dans l’atmosphère d’éléments radioactifs très dangereux en bien plus grande quantité et à un tout autre niveau que tout ce que les annonces de ces derniers jours laissent à penser. Et cela expliquerait aussi pourquoi, aujourd’hui, il a fallu évacuer la centrale  pour cause de radiations bien trop fortes pour les travailleurs !  

    Voici pourquoi nous posons la question : souvenons-nous, le lundi 14 mars a lieu une explosion (à 11h01 heure japonaise) que nous avons tous pu voir sur nos écrans télé. Explosion bien différente de la première, sur le réacteur n°1, où de gros nuages blancs partis en tous sens traduisaient la simple destruction violente du toit du bâtiment réacteur. L’explosion du 14 mars sur l’unité n°3 s’est faite violemment et verticalement, emportant manifestement toutes sortes de débris – d’où sa couleur gris-noir. On a compris depuis que sa puissance avait été telle qu’une dalle anti-missile, située à la verticale de la cuve, avait été soulevée (l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire français l’évoque dans son point d’hier matin (1)). On a évoqué, bien sûr, une explosion hydrogène (voir blogs précédents (2)). Mais nous nous posons d’autres questions aujourd’hui, pour essayer de mieux cerner le niveau de dangerosité de ce réacteur n°3, en ce moment même.

    Pour comprendre ce questionnement, force est de regarder attentivement le schéma en coupe du réacteur BWR, que chacun peut trouver sur le site de l’AIEA (agence internationale pour l’énergie atomique) (3). Il faut se pencher sur cette image et essayer d’en décoder les méandres. Un exercice utile pour comprendre pourquoi le cœur pourrait finalement être « à l’air »… et donc extrêmement dangereux. Car, comme il a été estimé, notamment par l’IRSN, sur une photo visible sur Internet (4), « la protection biologique au-dessus de l’enceinte [a] disparu » - ce qui signifie, en clair, que tout relâchement se fait sans aucune espèce de filtre.

     

     

     

    Hypothèse « optimiste » malheureusement peu probable. Regardez ce qui ressemble à une sorte de casque fin jaune, baptisé « steel containment vessel » ou enceinte de confinement en acier, juste au dessus de la cuve du réacteur (reactor vessel) qui a l’air d’un gros suppositoire noir.  On peut imaginer que de l’hydrogène aurait pu s’accumuler entre ce « casque » d’acier (fixé à l’intérieur de l’enceinte par des gros boulons sur des sortes de surplombs) et l’enceinte de confinement en béton au-dessus. A noter : sur ce béton, on voit d’ailleurs dessiné un demi-cercle, sorte de « bouchon » qui peut sauter en cas de besoin. C’est d’ailleurs ce qui s’est passé.Schéma de réacteur à eau bouillante, comme à Fukushima.jpg

    Deux remarques nous conduisent à abandonner cette hypothèse : d’abord on ne comprend pas comment l’hydrogène aurait pu s’infiltrer là-dedans, alors qu’il n’y a aucun tuyau ou espace qui y conduit. Ensuite, y aurait-il eu assez d’hydrogène accumulé pour faire sauter la fameuse « dalle anti-missile » ? Et comment aurait-il fait pour exploser là, alors qu’il a besoin d’oxygène ou d’une étincelle pour démarrer l’ignition et l’explosion. Nous aimerions savoir quelle doit être la puissance d’une explosion qui fait sauter une dalle anti-missile. Un expert pourrait certainement le préciser !

    Hypothèse « pessimiste » qui est peut-être bien la bonne. L’hydrogène s’est accumulé ailleurs, dans l’enceinte de confinement baptisée « concrete shell dry-well » sur le graphique. Il aurait trouvé facilement « un point chaud » poussant à son explosion vers le bas de l’enceinte. Alors, dans cette enceinte en forme de « poire », plus renflée vers le bas, un flux ayant pris, en quelque sorte son élan pour remonter extrêmement violemment vers le haut (dans un goulet moins large qu’en bas) aurait brisé le confinement d’acier, puis le bouchon de béton du dessus. Il aurait emporté dans cette remontée des morceaux de béton mais aussi des bouts de métal… Des experts ne pourraient-ils analyser attentivement les images de cette explosion pour s’assurer qu’aucun morceau de métal ne peut y être distingué – [par exemple le « casque » jaune évoqué ci-dessus] ?

    On ne peut imaginer que lors de cette explosion des problèmes collatéraux ne se soient pas développés. Par exemple des tuyaux ébranlés… Il doit exister des systèmes de valves qui, en principe, doivent fermer ces tuyaux s’ils venaient à être brisés ou ébranlés. Question : l’injection d’eau de mer et la cristallisation du sel n’aurait-elle pas empêché que ces systèmes de sécurité fonctionnent ?

    On peut même se demander si ce n'est pas le bouchon de la cuve lui-même qui aurait pu sauter ? Et qu'il faudrait chercher sur les images. En clair, nous nous interrogeons : dans quel état est actuellement la cuve dans laquelle se trouve le combustible ? Fissurée, légèrement ouverte au niveau de certains tuyaux brisés, totalement ouverte ? Et donc en contact avec l’extérieur ?

    Une fois cette hypothèse examinée, on voit que toute une série de questions se posent alors. Les relargages de radioactivité, visibles de façon comme « pulsées » sur les graphiques présentés par l’IRSN (5) ont-ils été volontaires ? Ces rejets étant, quand on regarde bien le graphique en échelle logarithmique, plus de 1000 fois plus intenses que ceux du réacteur n°1. Ou bien ont-ils correspondu, par exemple, aux dégagements de vapeur lorsque de l’eau a été envoyée sur l’unité, pour refroidir le réacteur MAIS AUSSI sa piscine qui pose toujours un problème majeur. Celle-ci, nous l’avons déjà dit (voir blog d’hier dimanche), ne doit pas perdre son eau sinon les relargages de radioactivité par les assemblages de combustible usé seront très forts. Le problème est celui de son étanchéité (peut-être dès après le séisme, et certainement depuis l’explosion dans le bâtiment).

    A l’heure où de la radioactivité violente localement rayonne dans la centrale (évacuation rendue nécessaire ce lundi), nous apprécierions que les autorités françaises compétentes et connaisseuses du domaine – ASN, IRSN, AREVA, EDF… - répondent à nos questions. Car les réponses permettront de mieux comprendre quel air (et demain l’eau, les plantes, les animaux…) les Japonais respirent aujourd’hui et respireront demain. A Fukushima mais aussi à Ibaraki, Tokyo ou ailleurs…  

     

    1)       http://www.irsn.fr/FR/Actualites_presse/Actualites/Docume...

    2)       Ce  gaz hautement explosif est issu des réactions entre des gaines de combustible (oxyde de zirconium) en train de fondre et la vapeur d’eau (H20), réaction très exothermique et productrice d’hydrogène.

    3)       http://www.iaea.org/newscenter/images/spent-fuel-pool-820... Image destinée à illustrer un propos ayant trait à la piscine du réacteur d’où la mise en avant du mot « spent fuel pool » (piscine de combustible usé)

    4)       http://www.irsn.fr/FR/Actualites_presse/Actualites/Docume...

    5)       http://www.irsn.fr/FR/Actualites_presse/Actualites/Docume...


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  • L'enceinte de confinement du réacteur n°3 ne semble plus étanche

    Tepco, l'opérateur de la centrale, a annoncé vendredi que la cuve du réacteur n°3 - le plus inquiétant - serait endommagée. "Des substances radioactives se sont échappées loin du réacteur", a de son côté expliqué Hideyuki Nishiyama, porte-parole de l'Agence japonaise de sûreté nucléaire. "Selon ce que semblent montrer les analyses, nous pensons que la capacité de confinement atteint encore un certain niveau, mais il y un fort risque que le réacteur soit endommagé", a-t-il ajouté. Cela signifierait que le coeur du réacteur aurait fondu et pourrait commencer à attaquer l'enceinte de confinement. Une mauvaise nouvelle confirmée par l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire : "l'enceinte de confinement du réacteur n°3 ne semble plus étanche".


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  • La mystérieuse disparition du PDG de Tepco

     Depuis le 13 mars, soit deux jours après le séisme, Masataka Shimizu, président de l’opérateur de la centrale, reste introuvable.


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    De notre correspondant à Tokyo Michel Temman

    Le PDG de Tepco, Masataka Shimizu en mai 2009.

    Le PDG de Tepco, Masataka Shimizu en mai 2009. (Toru Hanai / Reuters)

    Mais où est donc passé Masataka Shimizu, le PDG de Tokyo Electric Power (Tepco), quatrième producteur mondial d’électricité (fondé en 1951) et opérateur des centrales nucléaires de Fukushima ? Mardi, c’est le vice-président du groupe, Norio Tsuzumi, qui a présenté ses excuses aux japonais...

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  •  Fukushima: la présence de sel dans l'eau injectée présente des risques

    La présence de sel dans l'eau injectée dans la centrale nucléaire japonaise de Fukushima pourrait altérer, « à très court terme », le refroidissement du combustible, s'inquiète l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). Il y aurait un « risque de cristallisation du sel injecté avec l'eau de mer dans les cuves des réacteurs », lequel pourrait entraîner des phénomènes de corrosion, avoir un « impact sur le refroidissement des cœurs », ou encore entraîner « un risque de blocage des soupapes ».

    14h04. La radioactivité au réacteur n°2 atteint un niveau record

    La radioactivité au réacteur n°2 de la centrale nucléaire de Fukushima était mercredi à son plus haut niveau depuis le séisme qui a endommagé l'installation, a annoncé l'Agence japonaise de sûreté nucléaire. Le niveau enregistré était de 500 millisieverts par heure.


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  • La FDA bloque des importations

    La crise humanitaire et nucléaire auquel est confrontée la troisième économie mondiale menace aussi de se transformer en crise sanitaire.
    L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré que la présence d'éléments radioactifs dans certaines denrées alimentaires constituait un problème bien plus sérieux qu'on ne le pensait initialement et que la contamination alimentaire n'était pas un problème limité aux abords de la centrale.

    La FDA bloque des importations

    Des traces de radioactivité supérieures aux normes de sûreté ont été détectées sur onze types de légumes produits dans la préfecture de Fukushima, où se trouve la centrale endommagée.

    La municipalité de Tokyo a aussi annoncé que des purificateurs d'eau étaient affectés par des niveaux trop élevés de radiation à Tokyo et dans cinq communes périphériques. L'eau ne doit pas être donnée aux nourrissons, a-t-elle dit. De l'iode radioactive en faible quantité a été détectée par ailleurs dans l'eau du robinet à Tokyo et des traces de substances radioactives ont été trouvées dans l'océan Pacifique au large de la centrale.

     

    Communiqué CRIIRAD du 22/03/2011 à 7h :
    PANACHE RADIOACTIF :
    Quels sont les risques attendus sur la France ?


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  • Japon : la radioactivité s'étend à l'eau de mer
      2011-03-22 12:15:13  cri

    Mardi, la société Tepco (Tokyo Electric Power Company) a annoncé que des niveaux anormalement élevés de substances radioactives ont été détectés dans l'eau de mer près de la centrale de Fukushima Daiichi. Les taux d'iode 131 et de césium 134 étaient respectivement 126,7 fois et 24,8 fois plus élevés que les normes fixées par le gouvernement japonais, a-t-elle précisé.

    Un responsable des pêcheries dans la préfecture de Fukushima a souligné que la pêche n'avait pas encore repris dans la région car les bateaux et les ports ont été détruits par le tsunami. "Les pêcheurs ne reprendront le travail qu'après que nous avons vérifié le niveau de radioactivité dans les produits de la mer", a déclaré Shunji Suzuki.

    Selon l'agence de presse Jiji, le ministère de la Science a annoncé qu'il allait procéder à partir de mercredi à des tests en mer à huit endroits différents et à 30 km de la côte de Fukushima. Et le ministère de la Santé a demandé aux préfectures de Chiba et Ibaraki, à l'est de Tokyo, d'intensifier leurs contrôles sur les poissons et mollusques pêchés le long des côtes. 


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  • Japon : le réacteur 1 à nouveau en surchauffe

    Dans un état déplorable, les réacteurs 3 et 4  qui laissent échapper des vapeurs blanches par moments causent aussi beaucoup de soucis aux techniciens. Fortement endommagé, le réacteur 3 reste la priorité des autorités nippones pour éviter la catastrophe. Il est le seul à contenir du MOX, un mélange d'oxydes de plutonium et uranium dont les rejets radioactifs sont considérés comme plus dangereux.

    Un camion doté d'un immense bras articulé pouvant atteindre une hauteur de 62 mètres était en route mardi de la Chine vers le Japon. Il devrait être déployé à la centrale de Fukushima pour tenter de refroidir les installations nucléaires endommagées, a annoncé son fabricant chinois. Le camion-pompe, embarqué à Shanghai, devrait arriver dans le port nippon d'Osaka (centre-ouest) mercredi ou jeudi. «Il servira principalement dans l'opération d'arrosage du réacteur 4». Ce véhicule est normalement utilisé pour couler du béton sur des chantiers de bâtiments élevés. Son constructeur, le groupe chinois Sany, est spécialisé dans la machinerie lourde de chantier.


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