• S&P place la note de l'Espagne sous surveillance négative

    S&P place la note de l'Espagne sous surveillance négative

    [ 10/12/09  ] <script language="Javascript" src="http://commentaires.lesechos.fr/onglet2.php?id=020261450938"></script>

    L'agence de notation, qui avait rabaissé à AA+ la note de la dette à long terme, au mois de janvier, s'inquiète de la détérioration persistante des finances publiques espagnoles. Après la Grèce, la pression monte sur l'Espagne.

    GILLES SENGÈS, Les Echos
    DE NOTRE CORRESPONDANT À MADRID.

    Alors que José Luis Rodriguez Zapatero présente, aujourd'hui, le rapport économique 2009 devant les partenaires sociaux, et que le Trésor s'apprête à émettre, ce même jour, de 2 à 3 milliards d'euros d'obligations à dix ans, Standard & Poor's (S&P) a jeté un froid, hier, en Espagne. Après avoir baissé, début janvier, à AA+, la note de la dette à long terme du pays, l'agence de notation l'a placé sous surveillance négative pour les deux ans qui viennent. Ce qui, ajouté à la décision de Fitch de dégrader, mardi, la dette grecque de A-à BBB+, augmente la pression sur les « PIGS », acronyme anglais pour englober le Portugal, l'Italie, la Grèce et l'Espagne, les enfants malades de l'Europe.

    Inquiet de la détérioration des finances publiques de l'Espagne, qui figure parmi les derniers grands pays de l'Union à ne pas être encore sortis d'une récession entamée il y a quinze mois, S&P évoque l'absence de mesures plus agressives de la part des autorités pour faire face aux déséquilibres fiscal et extérieur. Pour nourrir ses craintes, l'agence liste, pêle-mêle, le risque d'une reprise écono mique faible, un endettement privé très élevé représentant 177 % du produit intérieur brut (PIB) et un marché du travail rigide. Ce qui pourrait nourrir des pressions déflationnistes. Selon l'agence, la dette, jusque-là bien contenue, pourrait représenter 67 % du PIB à la fin 2010 contre 54,3 % au 31 décembre 2009.

    Taux de chômage proche de 20 %

    L'Espagne, qui a encore enregistré un recul de son PIB de 0,3 % au troisième trimestre et de 4 % en glissement annuel pourrait renouer avec des chiffres légèrement positifs à la fin de ce trimestre ou lors des trois premiers mois de 2010 grâce à la reprise de ses exportations. Mais le bout du tunnel n'est pas encore en vue. Avec un taux de chômage qui s'apprête à avoisiner les 20 % (près de 4,5 millions de personnes), la consommation n'est pas près de redémarrer selon les spécialistes, en désaccord avec les prévisions du gouvernement Zapatero pour les années qui viennent. Croyant dur comme fer être en mesure de ramener les déficits publics en dessous des 3 % en 2013 comme le lui a imposé Bruxelles, Elena Salgado, la ministre de l'Economie et des Finances, table pour cette année sur un solde négatif de 9,5 % et de 8,1 % l'an prochain quand le consensus parle de 10,4 % pour 2009 et de 10,5 % en 2010.

    Pas d'inquiétude

    Les prévisions gouvernementales diffèrent aussi en matière de croissance pour 2009 (- 3,6 %) et 2010 (- 0,3 %) avec celles des experts pour cette année (- 3,7 %) et l'an prochain (-0,6 %). Ce qui nourrit la crainte des marchés selon lesquels le pouvoir en place n'a pas pris conscience de la gravité de la situation. Hier, le ministère de l'Economie expliquait qu'il « respectait » la décision de S&P mais « ne la partageait pas » et qu'il n'y avait « pas de motifs de préoccupation ».


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