• Tollé en Grèce sur des privatisations

    Tollé en Grèce sur des privatisations

    ATHENES - L'Union européenne et le FMI ont jugé "regrettable" dimanche le tollé provoqué en Grèce par les nouvelles demandes de privatisations massives dont ces institutions ont assorti la poursuite de leur assistance financière.

    "Nous reconnaissons les défis difficiles auxquels est confrontée l'économie grecque et nous avons le plus profond respect face aux efforts énormes consentis par la population grecque", ont déclaré le Fonds monétaire international, l'Union européenne et la Banque centrale européenne, dans un communiqué commun.

    "Il est regrettable qu'une impression différente ait pu avoir été perçue. Notre collaboration avec la Grèce est fondée depuis toujours sur la confiance mutuelle et le restera", ont-ils ajouté.

    Samedi, le gouvernement socialiste grec a jugé "inacceptable la conduite" de ces trois institutions.

    Celles-ci ont accepté vendredi le versement de la quatrième tranche d'un prêt accordé en mai 2010 par la zone euro et le FMI pour éviter la faillite du pays.

    Mais, malgré de gros efforts d'assainissement budgétaire déjà réalisés, elles ont aussi exigé une "accélération significative" et un "élargissement" des réformes structurelles.

    L'annonce qui a le plus frappé les esprits porte sur la révision à la hausse de l'objectif de privatisations souhaité par la troïka : 50 milliards d'euros d'ici à 2015, au lieu de 7 milliards sur trois ans initialement annoncé.

    Dans un premier temps, le ministère grec des Finances a diffusé un document informel semblant avaliser la création d'un portefeuille d'actifs promis à une privatisation et pouvant rapporter "au moins 50 milliards d'euros". Mais samedi, le gouvernement a fait volte-face et fait réagir son porte-parole, George Petalotis.

    "Nous sommes dans le besoin, mais nous avons aussi des limites (...) Nous ne négocierons les limites de notre dignité avec personne. Nous prenons des ordres seulement auprès du peuple grec", a déclaré M. Petalotis, en soulignant notamment qu'aucune terre appartenant à l'Etat ne serait vendue.

    Tandis que la presse grecque, y compris celle proche des socialistes au pouvoir, se déchaînait, le Premier ministre George Papandreou a fait savoir qu'il s'était plaint personnellement auprès du FMI et de la Commission européenne.

    De son côté, le représentant de la Commission européenne Servaas Deroose a alimenté la fureur grecque en proposant dans le quotidien To Vilma, de "vendre les plages pour développer le tourisme et le marché des propriétés touristiques".

    La Grèce pourrait facilement lever cinq milliards d'euros en vendant l'ancien aéroport d'Athènes, situé dans une zone côtière lucrative, a-t-il suggéré dans une autre interview à Proto Thema, préconisant la vente de terrains, d'aéroports régionaux et de ports pour un bénéfice de 35 milliards d'euros.

    Des propos jugés dimanche "pour le moins déplacés" par le ministre grec des Finances George Papaconstantinou.

    Le chef de la mission du FMI Poul Thomsen y est allé lui-aussi de ses encouragements à "vendre des terrains, y compris l'ancien aéroport" d'Athènes.

    "Nous sommes à un point crucial où nous avons besoin d'une accélération des réformes", a encore déclaré M. Thomsen, cité par le quotidien Kathimerini.

    (©AFP / 13 février 2011 13h33)


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