• Fukushima : la décontamination de l'eau prend du retard

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    Le dispositif de décontamination de l'eau radioactive installé à la centrale de Fukushima souffre de pannes à répétition. Le traitement a pris beaucoup de retard.

    Photo prise le 3 juin de l'unité de traitement de l'eau à Fukushima. (TEPCO/Kyodo News) Photo prise le 3 juin de l'unité de traitement de l'eau à Fukushima. (TEPCO/Kyodo News)

    Une fois de plus, le dispositif de décontamination de l’eau radioactive a été stoppé à la centrale nucléaire accidentée de Fukushima Daiichi ce vendredi 26 août. Un incident qui vient s’ajouter à la longue liste des problèmes rencontrés par Tepco, l’opérateur de la centrale, depuis la mise en route de ce système de décontamination.

    Aujourd’hui Tepco précise que c’est la pompe qui transfert l’eau vers le dispositif de décontamination d’Areva, après être passée par les filtres à césium, qui est tombée en panne.

    Cette unité de décontamination est composée de plusieurs éléments apportés par des sociétés américaine (Kurion), française (Areva) et japonaises (Toshiba et Hitachi). Elle comprend en bout de chaîne un système de désalinisation qui permet de recycler l’eau en la réinjectant sur les réacteurs accidentés pour la refroidir. Après un démarrage poussif en juin, les difficultés se sont accumulées. L’unité ne fonctionne qu’à 50 ou 60% de ses capacités en moyenne. La très forte concentration de l’eau en radionucléides serait l’une des explications des pannes à répétition

    Le dimanche 7 août, l’unité a cessé de fonctionner après les pannes successives de plusieurs pompes. Auparavant, le 5 août, Tepco a annoncé qu’une fuite de 700 litres d’eau très radioactive s’était produite sur l’unité de décontamination. Les concentrations de césium communiquées à ce moment-là par Tepco sont de 6,27 millions de Becquerels/cm3 pour le césium-137 et de 5,5 millions de Becquerels/cm3 pour le césium-134. Pourtant, dans un document daté du 15 juin, les chiffres donnés pour l’eau avant traitement étaient inférieurs à 2 millions de Becquerels/cm3. Tepco n’a jamais communiqué de données précises sur les concentrations de radionucléides dans l’eau avant le démarrage de l’unité. Ce qui est certain c’est que l’eau baignant les bâtiments des réacteurs 1 et 2 est plus radioactive que pour les réacteurs 3 et 4.

    Un module supplémentaire, le SARRY (Simplified Active Water Retrieve and Recovery System) fournit par Toshiba a été ajouté en août par Tepco, afin d’augmenter les capacités de décontamination. Quelques jours après son entrée en fonction, le 22 août, son activité a été stoppée. Des radiations de 3 sieverts par heure ont en effet été mesurées lors du changement de ses pièges à césium.

    Tandis que la décontamination prend du retard, l’eau continue à s’accumuler sur le site puisque les réacteurs sont toujours refroidis par arrosages. Fin juillet les très fortes pluies dues au passage d’un typhon ont aggravé la situation en faisant encore monter le niveau de l’eau dans les bâtiments ou les canalisations.

    C.D.
    Sciences et Avenir.fr
    26/08/11


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  • Libye - Les démons et les ombres du « Printemps arabe »

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    On est bien loin, en Libye, sur le terrain, de l’image virtuelle et simplifiée, véhiculée par la plupart des médias européens, d’une rébellion populaire renversant la dictature féroce du gouvernement de Mouammar Kadhafi.

    La société libyenne, en effet, se structure en un ensemble de tribus, dont les intérêts divergent ; organisées en fonction de liens de parenté solides, elles sont elles-mêmes segmentées en plusieurs clans, plus ou moins rivaux, dont les alliances se recomposent en permanence, en fonction des circonstances et d’intérêts sur le très court terme.

    Ainsi, s’il est vrai que, au début des événements, le 17 février 2011 et durant les jours qui ont suivi, on a pu voir l’émergence d’une société civile s’exprimant lors de manifestations hostiles au colonel Kadhafi, ces mouvements sont néanmoins restés très limités et ont rapidement servi de prétexte aux soulèvements de chefs de clans, auxquels ils ont cédé la place, et lesquels ont plongé la Libye dans le chaos. De même, croyant leur heure arrivée, plusieurs mastodontes du régime se sont dressés contre leur ancien maître et ont pris le contrôle d’une partie de la rébellion.

    Qui sont ces rebelles que l’Occident, la France en tête, a pris le parti de financer, d’armer, d’appuyer par un soutien logistique et militaire inconditionnel, bien au-delà du mandat onusien qui appelait à la protection des populations civiles, mais en aucun cas au renversement du chef de cet État pétrolier ?

    Qui sont les leaders de cette insurrection qui s’est opposée au gouvernement de Mouammar Kadhafi et l’accuse d’avoir massacré sa propre population ? Quels sont leurs objectifs et quelle en est la légitimité ?

    Comment faut-il qualifier ce conflit qui, prétendu soulèvement de « civils désarmés » à l’origine, s’est rapidement révélé sous les traits d’une guerre franche ?

    Guerre tribale ? Guerre des clans ? Guerre des chefs ? Guerre de succession au trône ? Guerre civile ? Ou bien guerre du gaz et du pétrole ?

    Pour tenter d’appréhender les réalités du désastre qui ravage la Libye aujourd’hui, nous nous sommes rendus au cœur de la rébellion, dans son fief de Benghazi. Nous avons suivi les rebelles dans leurs déplacements ; nous avons interrogé leurs chefs ; nous avons accompagné leurs milices dans les combats qui les opposaient aux troupes restées loyales au gouvernement.

    Éléments de réponse…

    par Pierre PICCININ, en Libye (août 2011)

    Loin de constituer une force politiquement organisée avec l’objectif d’instaurer une démocratie laïque en Libye et plus loin encore de former un ensemble uni sous la conduite du Conseil national de Transition (CNT), qui se présente comme le nouveau gouvernement légitime, la rébellion a été menée par une tripotée de chefs de guerre, qui se disputent régulièrement le contrôle de telle ou telle parcelle de territoire.

    En toile de fond, on trouve la répartition des champs pétrolifères, mais aussi de l’eau. Et les clans rebelles n’obéissent que ponctuellement aux injonctions du CNT, qui, en définitive, autoproclamé, ne représente que lui-même.

    Plus justement, il ne faudrait donc pas parler de « la » rébellion, mais « des » rébellions. Et cette configuration de la scène libyenne, à laquelle Européens et États-uniens ne s’attendaient pas, a provoqué l’embarras de l’OTAN : si, par le déploiement de moyens considérables, l’alliance atlantique a réussi, péniblement, à faire progresser les rebelles vers la capitale, dans l’objectif avoué de destituer Mouammar Kadhafi, c’est le contrôle du pays qui pose désormais problème…

    Ces chefs de guerre, désorganisés, indisciplinés, ont ainsi profité du désordre ambiant pour accroître leur influence, sans toujours beaucoup se soucier du front que le CNT a tenté de maintenir face à l’armée fidèle à Tripoli, la capitale, siège du gouvernement du colonel Kadhafi : sans aucune vision nationale, leur but n’est pas de conquérir des régions traditionnellement sous le contrôle d’autres tribus et, dès lors, ils se sont montrés peu enclins à aller se battre contre les troupes gouvernementales. Ces bandes armées opèrent donc quelques sorties, qui se négocient entre eux et le CNT au coup par coup, au gré de l’humeur de leurs chefs. Les gars, souvent ivres, d’alcool ou de hachich, vident quelques caisses de cartouches et rentrent ensuite à leur bivouac pour y faire la fête. Tout le monde danse, tire en l’air des rafales entières ; la moitié des munitions se perd ainsi… Les projectiles retombent… et font des victimes.

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     © photo Pierre PICCININ (août 2011)

    Parfois, à la surprise générale, certains clans ont changé de camp, généralement au détriment de Tripoli : imitant leurs voisins, s’ils y trouvaient intérêt, ils se sont libérés de la tutelle du gouvernement pour « rejoindre l’opposition ». Et c’est en grande partie de cette manière que « la rébellion a progressé ».

    Autrement dit, sans l’interventionnisme armé de l’OTAN, l’armée régulière, en grande partie loyale au gouvernement libyen, aurait remis de l’ordre dans le pays, rétablissant l’autorité de Mouammar Kadhafi qui avait réussi, durant plus de quarante ans, à gérer les rivalités tribales et à forger un semblant de cohésion dans cette région instable, mais riche en pétrole et en gaz.

    Mais qui, à présent, parviendra à remettre au pas tous ces chefs de guerre, qui se sont surarmés à l’occasion du pillage des casernes, s’organisent déjà pour garder le contrôle de leur territoire et renforcent leurs milices ? Qui saura restaurer l’unité de l’État libyen ? Qui pourra représenter la Libye et en maîtriser les ressources ?

    Il faut bien comprendre aussi et insister sur le fait que la partie n’est pas finie : seuls les clans du nord-est se sont soulevés contre Mouammar Kadhafi, c’est-à-dire dans la région de Cyrénaïque, dont les principaux fiefs sont Benghazi et Tobrouk. Les tribus du Fezzan (tout le grand sud), de Tripolitaine (région de la capitale, au nord-ouest) et de Syrte (au centre de la façade maritime libyenne) ont en revanche soutenu le chef de l’État libyen et combattu pour lui, mobilisant à cet effet leurs réseaux tribaux extrêmement ramifiés, et qui couvrent la plus grande partie du pays. Ce sont aujourd’hui les grands perdants de la « révolution ». À l’ouest, uniquement les clans de Misrata et Zlitan et, juste au sud de la capitale, les Berbères du Djebel Nefoussa ont rejoint la rébellion.

    Le soulèvement des Berbères et les rébellions de Misrata et Zlitan ont permis l’encerclement de la capitale. Mais la prise de Tripoli ne signifie pas nécessairement la fin de la guerre civile : la capitale, dans cette antithèse de l’État-nation qu’est la Libye, ne constitue pas un enjeu déterminant. Et la guerre, la guérilla, pourrait perdurer des années durant et ruiner le pays : l’armée se confond avec la population ; les civils s’arment ; chaque homme, chaque adolescent membre du clan, de la tribu, est un guerrier potentiel ; une fois encore, la structure de la société libyenne invalide les prévisions atlantistes.

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      © photo Pierre PICCININ (août 2011)

    Concernant le CNT, ensuite, autre acteur de la pièce, on ne peut que souligner sa faiblesse et ses divisions. En outre, il serait difficile de qualifier ses leaders autoproclamés de démocrates représentatifs des aspirations du « peuple libyen » : composé d’une poignée d’anciens ministres du régime qui sont à peu près parvenus à s’entendre sur ce que pourrait être le partage du pouvoir dans un hypothétique après-Kadhafi, le CNT ressemble davantage à un repère de brigands, le couteau entre les dents, et de mafieux, s’adonnant à tous les trafics, qu’au rassemblement d’une opposition démocratique comme on a pu en rencontrer, par exemple, en Égypte ou en Tunisie. Et les quelques militants des droits de l’homme qui y siègent, mis en minorité, lui servent difficilement de caution…

    Le président du CNT, ainsi, Mustapha Mohammed Abud al-Jalil, était jusqu’il y a peu ministre de la justice de Kadhafi, dénoncé en décembre 2010 par Amnesty International comme l’un « des plus effroyables responsables de violations des droits humains en Afrique du nord » ; c’est lui qui avait condamné à mort les cinq infirmières bulgares, dans l’affaire que l’on sait. Aux affaires étrangères, on trouve l’ancien ministre de l’économie, Ali Abdel-Aziz al-Essaoui. Quant au commandant des opérations militaires, également ministre de l’intérieur, il s’agit d’Omar al-Hariri, de retour d’exil, que lui avait valu sa tentative de coup d’État en 1975. Il partageait le commandement avec le général Abdul Fatah Younis, ancien chef de la police politique de Kadhafi, chargé de la répression de l’opposition au régime.   

    Ce dernier a cependant été assassiné en juillet pour des raisons encore inconnues, mais qui semblent tenir, notamment, aux rivalités internes au CNT : trop influent sur les quelques troupes régulières qui ont fait défection à Tripoli et constituent la seule force disciplinée à disposition du CNT, il menaçait le pouvoir de ses partenaires.

    Bref, ce sera à qui mangera l’autre, s’ils parviennent à s’imposer par-delà les rivalités tribales et claniques.

    Troisième composante qui apparaît de plus en plus au grand jour, le mouvement islamiste : on connaissait quelques chefs de bande salafistes et islamistes de la tendance dure (Groupe islamique de combat libyen et filières d’al-Qaïda), qui s’étaient mêlés aux rebelles. Par contre, aucun observateur n’avait vu venir les mercenaires qui se réveillent à présent, apparemment financés par le Qatar (étrangement très impliqué en Libye) et dont le nombre impressionne, au point d’inquiéter le CNT qui n’a aucun contrôle sur ces groupes armés, lesquels poursuivent leurs propres objectifs ; c’est toute une structure parallèle et autonome inconnue qui se révèle.

    Au sein du CNT, certains, même, montrent du doigt le président al-Jalil, l’accusant d’avoir partie liée avec le Qatar et les islamistes et d’avoir donné son accord à l’assassinat du général Younis, qui s’était déclaré catégoriquement opposé à l’idée d’un État islamique en Libye (c’est lui qui, en 1996, aurait supervisé l’exécution de plus de mille deux-cents prisonniers, parmi lesquels de nombreux islamistes, enfermés dans la prison d’Abou Salim à Tripoli). L’assassinat de Younis s’apparenterait à « un véritable coup d’État », comme nous l’a confié un haut responsable du comité politique du CNT…

    De plus, depuis l’annonce de l’assaut sur Tripoli, l’imam Ali Sallabi, leader islamiste libyen en exil à Doha, propulsé sur le devant de la scène par la chaîne de télévision satellitaire qatari al-Jazeera, exhorte les Libyens à renvoyer chez eux les Occidentaux et les forces de l’OTAN et à se lever tous au nom d’Allah.

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     © photo Pierre PICCININ (août 2011)

    Enfin, comment réagiront les dix à vingt mille mercenaires de Kadhafi, pour la plupart des Tchadiens dont leur pays ne veut plus et qui n’ont d’autre choix que de se battre jusqu’à la mort, dont beaucoup ont déjà rejoint la région du Fezzan ?

    La question n’est donc plus de savoir ce qu’il adviendra du régime de Mouammar Kadhafi, mais de savoir quel sera l’avenir d’un pays tiraillé de toutes parts : c’est maintenant que la guerre civile pourrait vraiment commencer.

    Soutenu par les amis britanniques et états-uniens, le coup de poker mal inspiré (par le philosophe Bernard-Henri Lévy, s’il faut en croire certaines sources…) et joué trop rapidement par Nicolas Sarkozy se solde par un fiasco.

    L’actuelle équipe gouvernementale française avait reconnu sans attendre le CNT comme nouveau partenaire, espérant ainsi retirer de succulents profits de cette alliance. Sa politique a plongé la Libye dans la guerre civile, sur la voie de l’État failli, de la « somalisation »…

    D’autres États sont aussi intervenus, en fonction d’intérêts divers, et ont rendu la situation plus complexe encore : tandis que le Tchad et le Nigéria ont soutenu Tripoli en lui envoyant mercenaires et armement, de même que l’Algérie, qui a ravitaillé le Fezzan voisin en carburant et en eau, le Qatar expédiait des chars d’assaut aux rebelles...

    Certains gouvernements, qui s’étaient gaillardement engagés aux côtés des franco-britannico-états-uniens dans cette opération, baptisée « Unified Protector » par les propagandistes atlantistes, sans trop savoir dans quoi ils mettaient les pieds (en réalité, seulement six des vingt-huit États membres de l’OTAN participent effectivement aux opérations), pourraient bien commencer à regretter la main de fer de Kadhafi, qui assurait l’ordre en Libye et l’approvisionnement régulier des centres pétroliers et gaziers.

    Les compagnies pétrolières elles-mêmes semblent désormais s’alarmer également, elles qui avaient espéré augmenter leurs parts de bénéfice en diminuant celle de l’État libyen, que Kadhafi avait accrue pour financer le développement du pays (on oublie trop vite que l’analphabétisme, à titre d’exemple, est passé, sous son gouvernement, de 72% de la population en 1969 à moins de 5% aujourd’hui).

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     © photo Pierre PICCININ (août 2011)

    Une solution acceptable serait une « période de transition » vers un État fédéral où toutes les régions prendraient plus ou moins leur sort en main. Une autre option serait d’admettre la partition du pays en deux États. Mais ces hypothèse ne plaisent ni à l’OTAN, ni aux pétroliers, car elles multiplieraient le nombre des intermédiaires politiques, ni non plus à ceux des Libyens qui, situés dans la « mauvaise partie », se verraient priver de la manne pétrolière et des réserves en eaux…

    Quoi qu’il en soit, l’intervention, empêtrée dans ce chaos imprévu, risque de tourner au conflit de guérilla sur le très long terme. À moins que l’OTAN, comme en ex-Yougoslavie ou en Afghanistan, ne s’érige en gendarme de la région.

    Mais quelles seraient alors les réactions du reste du monde ? Rappelons en effet que les États engagés en Libye sont tous occidentaux : ni la Chine, ni la Russie, ni le Brésil, ni l’Inde, autant de géants qui siégeaient au Conseil de sécurité lors du vote de la résolution 1973, n’a donné son aval en faveur de l’ingérence.

    Car c’est peut-être là le plus important : le conflit Libyen, la reconnaissance du CNT par certains États et l’implication militaire de l’OTAN constituent un pas supplémentaire, après la guerre d’Irak de 2003 ou l’affaire du Kosovo, vers l’abandon des principes westphaliens du droit international, vers l’imposition par l’Occident au reste du monde des nouveaux concepts « d’ingérence humanitaire » et de « gouvernance ». Un nouveau coup de boutoir, significatif, à l’encontre du droit international tel qu’il s’était progressivement construit de puis le XVIIème siècle.

    L’Union africaine avait déjà sévèrement dénoncé la tournure prise par les événements, condamnant le glissement des objectifs : au départ, il s’agissait d’empêcher l’utilisation de l’aviation et de protéger les civils en bombardant les troupes en mouvement vers les zones menacées ; ensuite, il s’est agi du renversement du chef de l’État, en ciblant ses résidences et celles de sa famille.

    Début juillet, L’Union africaine avait en outre appelé ses États membres à refuser de collaborer avec la Cours pénale internationale, qui avait lancé un mandat d’arrêt contre Mouammar Kadhafi pour crime de guerre. L’Union africaine s’est expliquée en accusant la CPI de discrimination, lorsqu’elle entend poursuivre les responsables de crimes commis en Afrique, mais se tait en ce qui concerne les criminels occidentaux qui massacrent des civils en Irak et en Afghanistan, notamment.

    De même, la Ligue arabe a renoncé à cautionner les bombardements, par l’intermédiaire de son président, l’Égyptien Amr Moussa, qui a publiquement regretté d’avoir, à l’origine, soutenu le projet d’une intervention occidentale.

    Reste aussi l’épineuse question du rôle singulier joué par la France dans cette affaire. Mais peut-être en apprendra-t-on davantage à ce sujet, si Mouammar Kadhafi est pris vivant et bénéficie d’un vrai procès public, devant la Cour pénale internationale, au lieu de finir pendu après un jugement expéditif comme Saddam Hussein ou de trépasser dans sa cellule, comme Slobodan Milosevic…

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    Lance-roquettes abandonnés par l'armée régulière à Brega et utilisés par les rebelles

    Ligne de front - Ras-Lanuf (24 août 2011) - © photo Pierre PICCININ 



    Lien(s) utile(s) : Le Soir.be, L'Orient-Le Jour et L'Humanité

    Lire aussi : LIBYE - Ne jamais vendre la peau de l'ours..., LIBYE - Les manipulations de la gouvernance et LIBYE - D'une ingérence décomplexée aux dérives néocolonialistes.

    Et Entretien avec Pierre Piccinin : à propos du "Printemps arabe".

     

    © Cet article peut être librement reproduit, sous condition d'en mentionner la source (http://pierre.piccinin-publications.over-blog.com).

     


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  • Alain Soral, retour de Syrie


    Alain Soral - Retour de Syrie por ERTV


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  • États-Unis, la chute finale ?

    Publié par le 29 juin 2011 

    États-Unis, la chute finale ?

    En décembre 2009, nous écrivions que l’annonce du Président Obama de renforcer les troupes américaines en Afghanistan, afin de remporter une victoire décisive contre les Talibans, puis de se retirer du pays équivalait à l’annonce d’un retrait pur et simple.

    Les faits confirment une fois de plus la justesse des analyses de Realpolitik.tv. Aucune victoire décisive n’a bien sur été remportée, en dehors du scenario rocambolesque de l’élimination de Ben Laden, qui à n’en pas douter, amusera beaucoup les historiens du déclin américain dans une vingtaine d’années. Point de victoire décisive donc, mais un retrait bien orchestré pour l’opinion internationale, démontrant une fois de plus que la communication du Pentagone est plus efficace que son infanterie. Cette défaite confirme également que la ruine de l’économie américaine est une meilleure garantie pour la stabilisation mondiale, que le prix Nobel décerné au Président Obama. C’est bien là, la motivation première du retrait. Les Talibans ont gagné sociologiquement cette guerre d’usure, car comme l’a fort bien souligné Emmanuel Todd, le temps joue en leur faveur. Chaque jour de conflit renforce les Talibans, tandis qu’il affaiblit l’armée américaine.

    Le grand bénéficiaire de cette guerre aux États-Unis reste le complexe militaro-industriel et les sociétés de services privées du secteur de la défense, que l’effort de guerre a enrichi considérablement. Le grand perdant est le peuple américain. Trompé, manipulé massivement par un discours de propagande peu évolué, il a démontré à l’ensemble du monde civilisé son immaturité politique fondamentale. Depuis 20 ans, en dehors d’une petite partie de la gauche américaine et de la faction minoritaire des conservateurs républicains que l’on retrouve aujourd’hui autour de Ron Paul, le peuple américain a été incapable du moindre éclair de lucidité, que ce soit sur la Yougoslavie, l’Afghanistan, l’Irak et aujourd’hui l’Iran. Cette faute se paiera au prix fort et se traduira par ces centaines de milliers de vétérans dont il faudra s’occuper et ensuite réintégrer dans une économie exsangue. Incompétence et aveuglement des élites, guerres inutiles et perdues d’avance, pollution industrielle massive (liée a l’exploitation du gaz de schiste), hypertrophie du complexe militaro-industriel, crise économique, appauvrissement et endettement hors de contrôle, perte de légitimité morale, mensonge de masse, les États-Unis de 2011 rappellent de plus en plus l’Union Soviétique de 1991.

    À propos de l'auteur

    Saint-Cyrien et officier parachutiste, titulaire d'un DEA de relations internationales à Paris IV Sorbonne, spécialisé sur les relations soviéto-yougoslaves pendant la guerre froide. Fondateur d'une société de conseil en sûreté des affaires, installé en Russie depuis 10 ans, travaillant également sur l'Ukraine, le Kazakhstan et la Serbie.

    Xavier Moreau


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  • Chronique du choc des civilisations, d’Aymeric Chauprade

    Aymeric Chauprade revient sur le devant de la scène géopolitique avec la nouvelle version de son atlas de géopolitique, « Chronique du choc des civilisations, du 11 septembre au Printemps arabe ». Un décryptage du monde sans concession. Découvrez la présentation ! Le 26 août 2011 dans toutes les bonnes librairies.


    Chronique du choc des civilisations, nouvelle... por realpolitiktv

    Professeur de géopolitique et Directeur de la Revue Française de géopolitique et du site www.realpolitik.tv est l’auteur de l’ouvrage de référence « Géopolitique, constantes et changements dans l’histoire » éd. Ellipses.


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  • Kadhafi : La curée

    O tempora ! O mores ! Dans quel siècle vivons-nous ?

    Alors qu’en Libye des milliers de corps calcinés fument encore sur l’autel du profit et d’un droit international bafoué, sinon celui du plus fort, voici le chef d’un état souverain ou un ex-chef d’état selon toute apparence - Kadhafi, en l’occurrence - dont la tête est soudain mise à prix "dead or alive" pour 1,7 M$, comme au bon vieux temps du Talion et du Far-West, par les rebelles et le CNT (organisme érigé et cautionné par la seule "communauté internationale", à défaut de l’être encore par le peuple libyen).

    Une information joyeusement reprise en chœur et relayée par les médias occidentaux et leurs gouvernements, sans que cela n’émeuve le moins du monde nos "démocrates" épris de justice et de beaux principes, nos grands intellectuels et l’homme de la rue, tous prêts à participer à cette chasse à l’homme digne des premiers temps d’une Amérique. Une curée et une justice expéditive qui en disent long sur les commanditaires de cette tragédie, sur le système qui nous corrompt et sur les mœurs actuelles.

    Voilà qui ne présage rien de bon pour nos chères démocraties et pour le pauvre peuple libyen. Quelle triste époque épique !

    Marcel Zang

    Ecrivain


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  • La Syrie a cessé depuis mardi toute transaction en dollars au profit de l’euro

    La Syrie a cessé depuis mardi toutes ses transactions en dollars en raison des sanctions imposées par les États-Unis et s’est tournée complètement vers l’euro, a indiqué hier à l’AFP le gouverneur de la Banque centrale Adib Mayaleh.

    « Depuis deux jours nous ne pouvons plus faire de transactions en dollars et nous nous sommes donc tournés vers l’euro. Depuis 2005, nous avions encouragé tous les secteurs économiques à faire des transactions en euros mais malheureusement ils continuaient dans leur très grande majorité à la faire en dollars », a-t-il dit. « Maintenant c’est complètement arrêté. C’est la première fois dans l’histoire du pays », a-t-il ajouté.

    Barack Obama qui a exigé la démission du président syrien Bachar el-Assad a également annoncé tout récemment avoir pris de nouvelles sanctions très dures contre le régime de Damas.

    Le président américain a signé un décret interdisant l’importation de pétrole et de produits pétroliers de Syrie aux États-Unis et gelant tous les avoirs que l’État syrien pourrait avoir sous juridiction américaine.

    M. Mayaleh a indiqué que les réserves du pays se montaient actuellement à 17,4 milliards de dollars, soit 800 millions de dollars de moins par rapport à la mi-mars, au début du mouvement de contestation contre le régime de Bachar el-Assad.

    « Le taux de change de la livre syrienne est resté plus ou mois stable. C’est notre principal objectif depuis le début de la crise », a-t-il ajouté.

    Interrogé sur un transfert de 6 milliards de dollars de l’Iran pour soutenir la livre syrienne, il a répondu : « C’est de la rigolade. C’est n’importe quoi. Les milliards sont venus comment ?

    En camions ? Par un transfert bancaire alors que les deux pays sont sous embargo ? La centrale des règlements interbancaires en a fait état ? C’est ridicule. »

    « Nous avons créé il y a deux ans un fonds pour la fluctuation de la monnaie et la position des changes avec les banques. Il tournait autour de 5 milliards de dollars et depuis la crise, nous avons déboursé deux milliards pour protéger notre monnaie », a-t-il ajouté.


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  • Infosyrie & Alain Soral : ce que nous avons vu à Damas et Hama

    Comme promis, voici le récit, sous forme d’entretien, du séjour que notre collaborateur Guy Delorme et Alain Soral, contempteur bien connu du Nouvel ordre mondial et auteur du best-seller géopolitique »Comprendre l’Empire », ont effectué, dimanche 21 août et lundi 22, avec quelque 200 journalistes et personnalités de 18 nations en Syrie, à Damas d’abord puis à Hama, naguère point très chaud de l’agitation. Pas de langue de bois pro-Bachar, comme on le verra en lisant ce récit, dans la bouche de ces deux Français, mais pas non plus, évidemment, de ces lieux-communs et mensongers diffusés depuis plus de 5 mois, à présent, par les médias sous influence – de leurs préjugés comme de leurs gouvernements.

    Certains nous objecteront que deux journées et demie, c’est court pour prendre la vraie mesure d’une situation complexe. Nous répondons que c’est assez pour que des esprits aiguisés, dotés malgré leurs sympathies politiques d’esprit critique et connaissant leur « dossier » syrien, se fassent une idée assez exacte de l’atmosphère prévalant en Syrie, au moins en ce qui concerne ces deux cités essentielles que sont Damas et Hama. Et l’on verra que l’atmosphère en question est assez détendue, même à Hama, et donc à mille lieues du tableau mélodramatique et manichéen que dressent invariablement les commentateurs d’Occident.

    Bon voyage « alter-journalistique » en Syrie « opprimée » !

    suite ici


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  • Cineclub : les valseuses


    Les valseuses - Blier - extrait por manugin


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  • Les rejets de césium 137 à Fukushima 168 fois plus importants qu'à Hiroshima

    La quantité de césium radioactif dégagée depuis le 11 mars par la centrale nucléaire accidentée de Fukushima (nord-est du Japon) est 168 fois plus importante que celle dispersée en un instant par la bombe atomique d'Hiroshima, a affirmé jeudi un journal nippon. Selon le Tokyo Shimbun, qui dit s'appuyer sur des estimations du gouvernement, les réacteurs endommagés par un tsunami géant ont dégagé jusqu'ici 15.000 terabecquerels de césium 137 au fil des mois. En août 1945, la bombe atomique larguée par l'armée américaine au-dessus de la ville d'Hiroshima (sud-ouest) avait relâché instantanément dans l'atmosphère 89 terabecquerels de cet isotope dont la période radioactive est de 30 ans.


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