• C'est déjà demain

    2014 : l’euro est enterré, à Athènes, une junte militaire a pris le pouvoir, et Berlin renforce son arsenal militaire...

    « Le général Charilaos Pangalos observe d’un œil satisfait la place Syntagma… Deux chars Abrams américains veillent de part et d’autre du bâtiment ». Jean Quatremer, correspondant du quotidien français Libération auprès de l’Union Européenne, a prophétisé sur son blog « Coulisses de Bruxelles » ce que seraient les conséquences du retrait de la Grèce de la zone euro.

    2014 : A la fin de l’année 2011, l’Europe avait décidé d’imposer un défaut grec de l’ordre de 60% sur les dettes des investisseurs privés, qui avait généré une ruée bancaire, et l’effondrement du système bancaire grec. Les institutions européennes qui ont pris le relais, mais trop tard, et les épargnants grecs sont ruinés. Les caisses de retraite qui subissent la décote de l’Etat sont au bord du dépôt de bilan, et elles ne payent plus que des pensions réduites, ce qui provoque la colère populaire. De nouvelles élections sont organisées.

    Samaras, le nouveau dirigeant, décide le retrait immédiat de la Grèce de l’Euro. Il pense qu’en dévaluant la drachme, la Grèce pourra renouer avec la croissance avec la relance de ses exportations et que le contrôle de la monnaie permettra de financer les dépenses de l’Etat.

    Cette décision provoque une nouvelle ruée bancaire et les Grecs transfèrent tous leurs avoirs à l’étranger. En réponse, Samaras décide la fermeture des frontières aux capitaux, mais trop tard, et avec l’arrêt de l’aide européenne, les banques sont toutes déclarées en banqueroute. La Grèce convertit ses dettes en drachmes, ce que les investisseurs internationaux qualifient de défaut. La République hellénique ne peut plus emprunter. Qu’à cela ne tienne, on fait tourner la planche à billets pour alléger la dette, ce qui provoque une énorme inflation qui atteint de plein fouet les plus défavorisés, et les entreprises qui avaient emprunté en euros, qui subissent un surenchérissement de leur crédit.

    La drachme de déprécie de 50% et le déficit commercial explose avec l’augmentation de la contrevaleur des importations. Les exportations se développent, mais elles ne permettent pas de combler le déficit commercial. Comme la Grèce ne peut plus payer ses importations, des pénuries de matières premières surgissent. L’économie se réduit de 40%. Les Grecs perdent la moitié de leur patrimoine, et l’Etat ne peut plus payer les fonctionnaires, qu’il licencie massivement. Avec l’inflation, le pouvoir d’achat s’écroule.

    Le chaos économique engendre des émeutes, et le gouvernement appelle l’armée pour les réprimer : le pays sombre dans la guerre civile. En 2014, une junte militaire appuyée par les Américains a pris le pouvoir, tandis que la guerre civile s’achève...

    Pendant ce temps-là, en Europe… Le retrait de la Grèce a fait craindre une contagion aux autres pays européens en difficulté, et l’Europe est boudée par les investisseurs sur les marchés financiers mondiaux. L’Allemagne est le dernier pays de la zone à inspirer confiance. Les épargnants, qui se sont précipités aux guichets des banques pour retirer tous leurs avoirs, les ont d’ailleurs transférés en Allemagne, et le système financier européen est au bord de la faillite. Et lorsqu’ils veulent y remédier, les Etats augmentent leur dette, renforçant la panique. Fin 2012, il n’y a plus rien à faire, l’euro doit faire place aux différentes monnaies d’origine.

    Toutes les devises des pays du Sud sont immédiatement dévaluées, tandis que le mark s’apprécie de 50%. C’est la faillite pour la zone euro, et les pays lourdement endettés comme la France ou l’Italie perdent l’accès aux marchés financiers. Les gouvernements sont obligés de pratiquer des coupes drastiques dans les budgets, et de renoncer à des pans entiers de protection sociale. Les banques centrales augmentent les taux d’intérêt pour défendre leur monnaie, ce qui dissuade d’emprunter. Comme 80% des échanges sont réalisés entre pays européens, les pays n’améliorent pas pour autant le solde de leur balance commerciale, alors que le prix des matières premières s’envole. En 2013, les pays instituent des barrières douanières. De son côté, l’Allemagne a perdu sa compétitivité avec un mark trop fort, et le pays s’est lourdement endettée avec les différents plans de sauvetage tentés pour sauver l’Europe.

    Tous les pays sombrent dans des crises économiques très graves, qui provoquent des troubles sociaux. Les partis populistes s’installent aux commandes dans plusieurs pays. C’est la méfiance générale. Paris tente de ressusciter une union avec les pays du Sud. L’Allemagne, qui se sent rejetée, décide de renforcer son arsenal militaire…

    Les journalistes sont très inspirés par la crise de l’euro, et l’on voit fleurir de nombreux scénarii pour décrire son issue. Mais cela n’est pas anodin. Le journal français Le Monde avait ainsi publié une série d’articles fictionnels citant nommément la Société Générale, et décrivant sa chute. Un tabloïd britannique, The Mail on Sunday, a pris ces faits pour argent comptant et suscité une panique sur les marchés. La Société Générale a perdu 14,74% de sa valeur en une séance de négociation.


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  • Pierre Jovanovic sur le document historique de France2


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  • Un "sioniste de gôche" m’écrit

    par Jacob Cohen

    Joel Baron, écrivain a ajouté un nouveau commentaire sur votre message "Un blanc sioniste contre 1000 bougnoules !" :

    Quand on voit les images de Guilad Shalit et celles des terroristes palestiniens libérés, on ne peut qu’ètre saisi par le contraste. Shalit maigre, presque cadavérique, blème, les yeux cernés de noir, titubant sur ses jambes.

    Et les terroristes gras, joufflus, fessus, bedonnant, pétant de santé. C’est toute la différence entre un Etat qui sanctifie la vie humaine, et une organisation terroriste qui envoie des gosses de 13 ans se faire exploser dans des autobus.

    "sioniste de gôche" est un oxymore (2 termes incompatibles). Rappelons que c’est la "gôche" sioniste qui a nettoyé ethniquement la Palestine en 48, rasé la presque totalité des villages palestiniens, églises, mosquées, et cimetières compris, conquis, occupé et colonisé la Cisjordanie, etc.

    Si je comprends bien mon correspondant, les Palestiniens devraient faire de longs séjours dans les geôles sionistes. Ils échapperont à l’occupation, au chômage, à la faim, aux maladies et à la misère.

    Finalement, les "sionistes de gôche" ne comprennent sincèrement pas pourquoi les Palestiniens refusent l’occupation sioniste, qui contribue à leur épanouissement.

    C’est à vous désespérer de faire le bien.


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  • La disparition de la civilisation européenne

    Jean-Paul BourreRadio Ici et Maintenant (95,2 FM), 27/10/11

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  • L'Espagne, laboratoire de la déchéance sociale européenne - 1

    - Ecrit par Philippe MEONI 
     
       

     

    La crise ! Toujours la crise... Voilà un mot qui fait notre quotidien, depuis déjà bien des années, à tel point que j'ai l'impression de n'avoir connu que ça depuis ma jeunesse des années 80...

    Sauf que depuis 4 ans, elle semble prendre une ampleur, à lire les médias, qui la titre telle la plus grave de l'histoire de la société industrielle, pire même que celle de 29 qui était de loin restée la référence du "plus jamais ça" !

    La crise aujourd'hui, qui la comprend vraiment ? Tenter de l'expliquer, c'est d'abord de voir que LA crise est en fait un conglomérat de plusieurs crises simultanées, économique, bancaire, politique, sociale, démocratique, le tout sévèrement compliqué par celles et ceux qui en tirent les bénéfices, à constater que, malgré tout, un certaine classe de la société, déjà riche, s'enrichit encore d'avantage.

     

    Mais, expliquer la crise est une chose, et ce qui m'intéresse, moi en particulier,  comme certainement beaucoup d'entre vous, serait plutôt savoir comment y faire face et en sortir...

    Parce que, à l'échelle planétaire, pendant que le plus petit nombre s'enrichit à outrance, la majorité s'appauvrit de jour en jour, de manière insidieuse et sournoise, certains mêmes, sont totalement exclus du système sociétal, malgré tout ce qu'on nous chante de la "protection sociale" en "haut lieu"...

     

    La crise a ses effet, au quotidien, et même si en France, pour le moment, beaucoup en sont encore relativement épargnés, il faut se demander pour combien de temps encore, car, ne pensez pas que l'impensable ne puisse pas survenir dans un futur proche...

    Certains me diront que oui, il suffit de regarder la Grèce aujourd'hui, pendant que d'autres affirmeront avec raison que ce n'est pas comparable, en raison de la situation de ce pays qui a "triché" au moment de son entrée dans l'Europe...

     

    Mais l'Espagne... Qui se souvient de l'Espagne, celle d'il y a dix ans, citée en exemple à grand cris médiatico-politiques, comme modèle économique exemplaire, sa croissance à 10 %, son modèle social révolutionnaire, ses excédents commerciaux, ses infrastructures devenues gigantesques, peuplée de 90% de propriétaires... ? Le pays rêvé, pour la classe politique Française toute entière, envieuse de cette réussite, preuve aussi de la réussite de l'union européenne...

    PUIS...

    2011, l'Espagne : 21 % de chômAGE... 800.000 familles à la rue, sans AUCUN revenu ni aide ou prestation sociale, une dette du crédit bancaire insurmontable, une industrie paralysée, 80% des régions administratives en faillite (à tel point qu'elles entraînent la faillite des pharmacies auxquelles elle ne peuvent rembourser les médicaments distribués aux patients...), 40 % d’hôpitaux publics fermés, les salaires publics et privés dévalués, une inflation annuelle de 10 %, 2 millions de foyers vivant sous le seuil de pauvreté (426 euros mensuels)...

    Une Espagne, dont on minimise sciemment la situation globale, pour ne pas effrayer plus les "marchés" et autres agences de notation, qui dissimule en son sein une bombe à retardement économique liée à l'hécatombe du crédit immobilier dans le secteur bancaire...

    Et ce n'est pas un hasard de constater que c'est en Espagne que sont arrivé les premiers "indignados", c'est qu'ils ont eu les bonnes informations, au bon moment, pour s'indigner face à la manipulation d'une coalition politico-financière qui détruit brutalement le tissu sociétal du pays...

    Comment un tel pays, sorti avec tant de brio de la pauvreté d'une guerre civile et d'une dictature militaire, a pu en revenir à cet état de misère ? C'est ce que je vais tenter de détailler, au fil de mes articles, témoignant de mon expérience d'expatrié et résident en Espagne depuis 6 années...

    Je vais surtout mettre en surbrillance l'analogie entre le déclin Espagnol et celui qui commence à apparaître en France, sans que rien ne semble pouvoir, ou vouloir le freiner.

    Les châteaux en Espagne...

    Un petit rappel succinct de l'histoire récente de l'Espagne est inévitable pour comprendre par la suite que bien des "erreurs" politiques et économiques ont été commises pour en arriver à la catastrophe.

    Régime monarchique par excellence, l'Espagne a toutefois connu une première courte période républicaine démocratique entre 1873 et 1874, qui échoua, pour revenir au règne de la dynastie des Bourbons en 1875.

    En 1936, nouvelle tentative des Républicains qui débouche sur une guerre civile (appelée aussi révolution Espagnole), perdue en 1939 contre les Nationalistes qui instaurèrent un régime dictatorial et militaires sous pouvoir de Francisco Franco

    1975, à la mort de Franco, lui succède le roi Juan Carlos, qui laisse naître la démocratie parlementaire. Il signe ainsi la fin d'une ère de dictature militaire, malgré une tentative de coup d'état fomentée par les généraux "nostalgiques" en 1981, et avortée.

     

    L'Espagne entre alors au royaume des démocraties reconnues, à celui du libre échange international et surtout européen par son adhésion à la CEE en 1986, marquant l'époque du développement du pays. Grâce aux aides européennes intarissables, l'Espagne surtout a fondé sa croissance sur la les secteurs de la construction et l'immobilier, incitée, sous le gouvernement de droite d'Aznar, à penser que les valeurs immobilières ne seraient jamais affectées dans le futur.

    L'Espagne a aussi développé un second axe majeur de croissance en développant très significativement son secteur du tourisme balnéaire e majeure partie, mais aussi montagnard et rural, dont elle jouissait déjà, avec un certain succès, depuis les années 50.

     

    L'industrie lourde n'a cependant pas réellement fait partie de la stratégie de croissance, le boum de la consommation intérieure étant essentiellement porté par les importations, dont beaucoup de provenance Allemande, on ne vit se développer que de petites structures "artisano-industrielles" locales, vouées à la sous traitance ou répondre à une demande de proximité. Les plus grosses industries se comptaient surtout dans le secteur de l'extraction minière, charbons et métaux non précieux.

    L'industrie financière, quant à elle, a été le support le plus fort de ce développement. Adossée au système hypothécaire présumé infaillible, la dette privée était quasi proportionnelle que celle constatée aux Etats-Unis au plus fort de l'ère du consumérisme frénétique Espagnol. C'est ainsi que la majorité des familles Ibèresse sont retrouvées majoritairement propriétaires, influant une forte demande de construction neuve qui permirent de grands chantiers d'urbanisation...

    Au plan gouvernemental, ce fut aussi l'euphorie totale... Infrastructures autoroutières, ferroviaires, portuaires, aéroportuaires... Des musées, des théâtres, des salles de concert, complexes sportifs, stades et piscines municipales dans des villages de 500 habitants... (Si si... !), des subventions à tout va pour la culture, "l'environnement et la création d'entreprise" (j'y revendrai ultérieurement), des fêtes locales rivalisant de merveilles spectaculaires...

    Le décor général est donc planté, laissant s’accroître opulence, abondance, plein emploi, richesse, loisirs, confort, le tout fortement aidé par un Euro, nouvelle monnaie abondante qui a fait grimper les prix à la folie, pour des acheteurs insouciants de payer grâce aux multiples cartes de crédit offertes sans gage de contrepartie...

    Puis vint 2007 et le début des problèmes... et vous donne rendez vous dans mon prochain billet où vous découvrirez vite le revers de la médaille, pourquoi et comment...


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  • SARKOZY, le lien américain

     
    21 Juillet 2010 Par arquius

    Frank WISNER :(CIA, BILDERBERG, OTAN, MOUVEMENT EUROPEEN)

    Né en 1909, mort en 1965, membre de la CIA.

    En tant que directeur du bureau de coordination politique des opérations spéciales de la CIA, il a été à l’origine de la création du groupe de BILDERBERG dans l’immédiat après guerre ; en liaison avec Colin GUBBIN, patron du MI16 britannique et Joseph RETINGER conseiller diplomatique du gouvernement SIKORSKI en exil à LONDRES.

    Au moment de la création du groupe de BILDERBERG, Joseph RETING était le secrétaire général du Mouvement Européen.

    Frank WISNER est le père de Frank Georges WISNER.

     

     

    Mouvement Européen : (CIA, fondations ROCKFELLER et FORD)

    Mouvement créé en 1948 avec pour objectif de pousser à la création d’un parlement européen.

    Présidé par Robert SHUMAN et Paul henry SPAAK, directement financé par la CIA par l’intermédiaire des fondations ROCKEFELLER et FORD.

     

    Frank Georges  WISNER : (département d’Etat, ENRON, ROCKEFELLER BROTHERS FUND, Christine de GANAY)

    Fils de Frank WISNER, né en 1938.

    A servi sous Cyrus VANCE (époque CARTER) au département d’Etat puis a rejoint la compagnie ENRON puis HAKLUYT, société britannique de Business intelligence. (influence et renseignements d'affaires)

    Au conseil d’administration de HAYKLUT siègent les patrons ou anciens patrons de HSBC, SHELL, BP, FORD, BRITSH AIRWAYS, ROLLS ROYCE, l’ancien ambassadeur de Grande Bretagne aux USA ; également Bill BRADLEY ancien candidat à la Maison Blanche dont il avait fait la campagne. Aux USA, il a également fait les campagnes d’Hillary CLINTON, Georges W BUSH, Al GORE et  John KERRY.

    Il est également Membre du conseil du ROCKEFELLER BROTHERS FUND dont ont fait partie : Dean RUSK (faucon de la guerre de Coréeet de celle du Viet Nam), Henry KISINGER, Edward TELLER (initiateur du programme de militarisation de l’espace de REAGAN), John GARDNER (initiateur du programme de philanthropie stratégique (sic) de la CARNEGIE CORPORATION)

    Père de David WISNER.

    Remarié à Christine de GANAY en 1977.  

     

     

    Christine de GANAY :(Pal SARKOZY, Nicolas SARKOZY, Frank G WISNER)

    Ancienne épouse de Pal SARKOZY, devenue l’épouse de Frank Georges  WISNER en 1977.

    Elle est donc la belle mère de Nicolas SARKOZY qui séjourne souvent chez les WISNER aux USA.

     

     

    David WISNER :( campagne de Nicolas SARKOZY)

    Né en 1981, fils de Frank Georges WISNER.

    Très courte expérience professionnelle puis véritable correspondant et supporter de la campagne de Nicolas SARKOZY aux Etats unis en 2007.

    http://www.support-sarkozy-france.com/videos/

    Depuis 2008, travaille au département d’Etat en ex AEF et ex AOF. (Afrique Equatoriale Française, Afrique occidentale Française)

    Le 4 juillet 2010 il est à BANGUI pour parler des élections dans ce pays.

    Une spécialité.

     

     

    Nicolas SARKOZY : (WYSNER, CIA, BILDERBERG, OTAN, EUROPE, ROCKEFELLER BROTHERS FUND)

    Président de la république depuis 2007.

    Comme l’avait dit BESSON avant son transfert : ‘’Un néoconservateur américain avec un passeport français’’.


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  • La France a dépensé 300 millions d’euros (au moins…) pour installer la Charia en Libye.

    Quelques jours après que la sauce libyenne a commencé à bien reposer, il m’est permis de tirer quelques leçons de l’opération de l’OTAN contre le régime de Kadhafi.

    La mission de l’OTAN, Protecteur unifié, qui a débuté le 31 mars 2011, a rassemblé, durant 7 mois, pas moins de 18 pays, qui pour certains (comme la France) ont mobilisé de nombreux avions et des navires de guerre. Plus de 26 000 sorties aériennes, dont plus de 9 650 avec des objectifs d’attaque, ont été menées par la coalition. Les chiffres de l’OTAN sont les suivants : 6000 cibles détruites, dont 1600 bases militaires, 1300 dépôts de munitions, des centaines de véhicules, de radars ou de lance-roquettes. La France, qui a mobilisé ses avions Rafale ainsi que des hélicoptères Puma et Gazelle, aura dépensé officiellement 300 millions d’euros. Cela tombe bien, c’est le même chiffre, à la devise près (la livre) que les Anglais, lesquels annoncent officiellement avoir dépensé 300 millions de livres (soit 344 millions d’euros).

    Heureusement, officiellement, pas de pertes françaises. Officiellement car quid des forces spéciales au sol, mêlées aux combattants ? Mais qui officiellement ne devaient pas y être donc qui officiellement n’avaient pas le « droit de mourir »…

    Selon le CNT (Conseil National de Transition, organe de la rébellion libyenne), cette guerre aura fait 30 000 morts. Attardons-nous un moment sur ce chiffre. En supposant seulement que tous ces morts aient été causés par les attaques aériennes, soit 9650 attaques aériennes, cela fait une moyenne d’un peu plus de 3 morts par attaque aérienne. Si tel est le cas, il ne faut même plus parler de frappes chirurgicales, mais de frappes microchirurgicales et d’une guerre qui aurait atteint un niveau de propreté (ou d’inefficacité ?) inégalé. Rien qu’en considérant donc les seules offensives aériennes, le bilan du CNT n’est pas crédible. Mais songez qu’il faut en plus prendre en compte les pertes, sans doute importantes, causées par les combats très violents qui ont opposé, durant des mois, les forces loyalistes et les rebelles, et ceci avec usage intensif d’artillerie lourde, destruction quasi-totale de nombreuses villes (dont la vieille ville de Syrte) et villages. Ces 30 000 morts au total sont donc encore une énorme couleuvre que la guerre de désinformation menée par l’alliance OTAN/islamistes libyens veut nous faire avaler.

    La réalité dépasse sans doute les 100 000 morts… et une Libye dévastée. Car la Libye est complètement dévastée.

    Deuxième élément : le bilan politique. La mort de Kadhafi et de son fils, à l’évidence tous deux achevés après avoir été dégradés (le Guide de la Révolution libyenne a même été sodomisé à l’aide d’un bâton par la foule vociférant ; il semble toutefois que dans cette affaire il n’ait pas été le seul à l’être, n’est-ce pas messieurs les donneurs de leçon européens ?), outre le fait qu’elle en dit long sur le degré de civilité de nos démocrates libyens installés par l’OTAN, ouvre incontestablement une nouvelle ère politique dans laquelle les deux maîtres mots seront « chaos » et « islamisme ».

    Un petit rappel d’abord des communiqués lancés par les membres de la coalition le 23 octobre, à l’annonce de la mort de Kadhafi :

    Le ministre des affaires étrangères britannique, William Hague : « La chute de Syrte, la mort de Kadhafi et la déclaration de libération nationale représentent une victoire historique pour le peuple libyen et un moment décisif dans sa lutte pour la liberté ».

    Le ministre des affaires étrangères français : « la période de dictature, des violences et des divisions » est « terminée ».

    Le lendemain, 24 octobre, après ce moment d’euphorie des « puissances démocratiques », le président du CNT, Moustapha Abdeljalil (le « héraut » démocrate de BHL, celui, qui, en sa qualité de président de la cour d’appel de Tripoli et par deux fois, avait confirmé la peine de mort pour les infirmières bulgares lorsqu’il servait le chef libyen, avec la plus grande servilité faut-il le rappeler), déclarait, dans un discours enflammé, que la charia serait la nouvelle constitution, que la polygamie serait réintroduite, que le divorce voulu par les femmes serait interdit (rappelons que le régime de Kadhafi avait interdit la polygamie et autorisé le divorce pour les femmes). Au printemps dernier, ce brave Abdeljalil, reçu en grandes pompes à l’Elysée, avait sans doute omis de préciser à Sarkozy et BHL qu’il était lui-même polygame et que sa deuxième épouse, ça ne s’invente pas, s’appelait… charia.

    Le plus drôle (ou triste, au choix) tient sans doute aux contorsions de nos journalistes, écrasés sous le poids de leurs contradictions, et cocus à une échelle qui dépasse l’entendement, et, qui dans les deux jours suivant cette annonce, tentèrent tous les arguments pour atténuer les effets dévastateurs sur l’opinion publique. J’ai même entendu un journaliste de France Info soutenir que le retour de la polygamie en Libye serait peut-être un bienfait pour toutes ces veuves privées de mari après la guerre. Malheureusement ce n’était pas de l’humour au second degré.

    Mais alors, si vraiment il y autant de veuves à la sortie de cette guerre, c’est qu’il y a peut-être beaucoup plus de victimes que l’on ne le dit officiellement ? Ce qui est certain, c’est que le CNT a oublié de comptabiliser les charniers de ses propres assassinats de masse. Pas seulement les 53 corps des pro-Kadhafi exécutés sommairement à Syrte, et qui ont provoqué le début d’une petite polémique sur le comportement du CNT, histoire sans doute de faire avaler à l’opinion publique que les donneurs de leçon de morale resteraient vigilants quant aux agissements du CNT…

    Le plus étonnant dans tout cela tient au fait que l’Union européenne, en réaction au discours d’Abdeljalil, a rappelé son souci des Droits de l’Homme et des principes démocratiques, mais en omettant de rappeler aux chefs islamistes du CNT que l’un des préceptes essentiels de la tradition islamique est qu’un musulman soit inhumé dans les 24 heures suivant sa mort.

    Or, loin d’être inhumés selon la règle de base de l’islam, les corps de Muammar et de Mouatassim Kadhafi, capturés vivants mais achevés d’une balle dans la tête et la poitrine après avoir été lynchés, ont été exposés au moins 4 jours à la vue de milliers de Libyens. Kadhafi et son fils ont en effet été enterrés dans la nuit du lundi 24 au mardi 25 dans un lieu tenu secret et ceci 5 jours après leur mort !

    Kadhafi (comme Saddam Hussein et Oussama Ben Laden) ne devait pas survivre. Sa puissance financière, même prisonnier, lui aurait donné la capacité de révéler ce que tous les donneurs de leçons démocratiques qui s’étaient mis en tête de lui faire la peau ne voulaient surtout pas qu’il révèle : leurs turpitudes, leurs compromissions avec son régime dans les années passées, l’appétit immense qu’ils avaient montré pour son argent et pétrole. Kadhafi avait acheté au moins autant d’hommes politiques et de décideurs économiques européens qu’il avait acheté de chefs de tribus en Libye. Ce secret, Kadhafi devait l’emporter avec lui. Qu’on l’aime (comme le leader d’un peuple qu’il a voulu dressé face aux grandes puissances) ou qu’on ne l’aime pas (sa folie et ses crimes terroristes sont difficilement contestables), il est mort les armes à la main et au combat, sur sa terre. Il n’a pris aucun avion et n’a pas cherché à fuir. Son pays est maintenant livré d’un côté à l’islamisme, de l’autre aux mains étrangères qui s’intéressent à ses richesses pétrolières et gazières. Le parallèle avec l’Irak est frappant.

    Au chapitre des contradictions, ajoutons un mot quant à la déclaration de l’Iran, pays qui salue la libération totale de la Libye. Voilà un fait dont l’Occident américain ne se vante pas. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi, a salué le 25 octobre, dans un message adressé à Moustapha Abdeljalil, chef du CNT, « la victoire du peuple musulman libyen et la libération totale du pays ». Rappelons que l’Iran entretenait de très mauvaises relations avec Kadhafi ; Téhéran avait dénoncé tant la répression de Kadhafi contre une partie de son peuple que l’ingérence occidentale. Un fait important : les Iraniens, qui n’ont pas la mémoire courte, sont attachés à la vérité sur le sort de l’imam Moussa Sadr, un dignitaire chiite libanais, originaire d’Iran et qui a disparu en Libye en 1978. Ils comptent sur la collaboration avec le nouveau régime pour le savoir.

    En résumé, le CNT n’a pas seulement Washington comme nouvel ami, il a aussi… l’Iran.

    Un bilan en terme de droit international et de respect des grandes conventions peut également être tiré.

    Dans ce monde où l’Occident américain transgresse de plus en plus ouvertement, et violemment, les règles élémentaires du droit international comme des conventions de Genève, il nous faut la Russie pour remettre les choses à l’endroit. La Russie a en effet demandé, vendredi 21 octobre, que le Conseil de sécurité mette fin à la zone d’exclusion aérienne de l’OTAN lorsque celle-ci, outrepassant largement son mandat, a pris pour cible le convoi de Mouammar Kadhafi. Ce même jour, à Moscou, Sergueï Lavrov s’interrogeait sur la légalité de la frappe de l’OTAN contre le convoi du Guide libyen. « Nous nous intéressons notamment aux actes de l’OTAN du point de vue de la législation internationale » ; en effet, les frappes aériennes étaient autorisées par le Conseil de Sécurité de l’ONU uniquement pour faire respecter la zone d’exclusion aérienne et protéger les civils. En l’espèce, ce fut un convoi qui n’attaquait personne (il était même en fuite) qui a été visé.

    J’ajouterai aux éléments soulevés par la diplomatie russe, un détail intéressant et qui nous montre à quel point le domaine de la guerre de l’information est maîtrisé par les Américains. Dans l’iconographie qui représente l’attaque de l’OTAN, telle que livrée dans la presse américaine, deux véhicules militaires blindés ont été ajoutés au convoi. Or, plusieurs autres photos prises sous un angle qui donne à voir la totalité du convoi montrent que celui-ci n’était composé en fait que de 4×4 civils. L’OTAN, disposant sans doute d’une information selon laquelle Kadhafi était dans ce convoi (venait-elle des services allemands particulièrement bien informés comme le laisse penser les révélations du Spiegel ?) a donc bien pris pour cible un convoi purement civil.

    Le dépassement du mandat est en réalité bien plus profond que le bombardement du convoi. Le 26 octobre, le Qatar ne se cachait plus quant à la participation de centaines de soldats de son armée aux opérations militaires au sol, aux côtés des rebelles. Ces militaires qui parlent l’arabe faisaient en fait la jonction entre la planification occidentale et les rebelles exécutants. C’est grâce à cette planification occidentale, puis cet accompagnement qatari, que des rebelles disposant d’aucune formation (sauf les anciens djihadistes libyens d’Irak !) ont pu s’emparer une à une des villes libyennes, jusqu’à la chute de Tripoli en août dernier.

    Deuxièmement, les Russes ne se sont pas contentés de rappeler le droit international, ils ont rappelé les conventions de Genève quant au traitement des prisonniers de guerre. Kadhafi était en effet vivant, comme son fils d’ailleurs, quand ils ont été capturés. Le camp de l’OTAN a donc exécuté purement et simplement des prisonniers de guerre.

    Jeudi 27, le Premier Ministre russe Vladimir Poutine a critiqué les images « dégoûtantes » de la mort de Kadhafi : « Toute la famille de Kadhafi a été tuée, son cadavre a été montré sur toutes les chaînes internationales. Il est impossible de regarder cela sans être dégoûté. C’est quoi tout ça ? » « Il est tout ensanglanté, blessé, encore vivant, puis achevé (…) et on exhibe  tout ça sur les écrans » « Des millions de gens regardent ces images y compris des enfants, ce ne sont pas des dessins animés ».

    S’il avait été cruel il aurait pu ajouter : « Une des caractéristiques typiques des guerres d’ingérence menées par l’Occident, depuis 1990, est d’agir en contradiction avec la morale proclamée. » En réalité cela n’a rien de bien nouveau. Il faut y voir là directement le double héritage de la Terreur révolutionnaire française et de la Terreur nordiste durant la Guerre civile américaine. Deux terreurs aussi jumelles que les tours qui sont tombées ; deux terreurs qui constituent la matrice des guerres d’ingérence modernes. A propos de la Guerre civile américaine, j’en profite pour renvoyer les lecteurs à l’extraordinaire numéro hors série de la NRH consacré à ce sujet.

    Quatrième dimension du bilan : la situation sécuritaire en Libye et dans tout le Sahara.

    Le lendemain de la mort de Kadhafi, des responsables de l’ONU ont insisté sur le fait qu’une partie conséquente des stocks d’armes du Guide libyen devait être entre les mains des rebelles du Darfour, des membres d’Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI) et d’autres guérillas encore. Le représentant spécial de l’ONU pour la Libye, Ian Martin, estime que le régime de Kadhafi a accumulé un stock immense de missiles anti-aériens. L’ONG Human Rights Watch estime que l’OTAN a échoué à sécuriser ces stocks et que des milliers de missiles sol-air (notamment des SA-24 de fabrication russe avec lesquels des groupes mal intentionnés peuvent abattre un avion civil au décollage ou à l’atterrissage) sont dispersés dans le Sahara.

    Plusieurs journalistes ont témoigné mercredi 26 octobre qu’un arsenal d’une dizaine de milliers de tonnes de munitions de l’armée libyenne était livré à lui-même, sans surveillance, dans le désert à une centaine de kilomètres de Syrte.

    En résumé, le Sahara est sans dessus dessous, et les Américains vont donc pouvoir prétexter de ce nouveau chaos pour accélérer leur coopération sécuritaire avec tous les Etats de la région. C’est ce qu’ils ont fait le 24 octobre en Algérie à propos de leur « préoccupation » quant au trafic d’armes. Le secrétaire d’Etat adjoint américain pour les affaires du Proche-Orient et l’Afrique du Nord, Jeffrey D. Feltman a en effet été reçu par le président Bouteflika pour évoquer ce sujet. 

    Bon bilan donc pour les États-Unis : la politique américaine du désordre mondial visant à affaiblir les compétiteurs de la multipolarité (Européens, Russes, Chinois…) s’amplifie. L’islamisme se renforce sur l’autre rive de la Méditerranée. Ce sont les Européens, les Français donc, mais aussi les Italiens, les Espagnols et tous les autres qui vont en subir les conséquences.

    Bagdad, Belgrade, Tripoli… Depuis l’effondrement de l’URSS, les Européens ne cessent de se tirer des balles (américaines) dans le pied. Il est temps que la mondialisation américaine ne s’effondre définitivement, emportée par la folie destructrice de son système financier, afin qu’un nouvel monde multipolaire, fondé sur la souveraineté des Européens et des autres ne puisse enfin voir le jour.

    Carnet de bord d’Aymeric Chauprade, du 12 au 28 octobre source


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  • En Espagne, le chômage atteint son plus haut niveau depuis 15 ans

    LEMONDE.FR avec AFP

    En Espagne, le chômage a atteint son plus haut niveau depuis 15 ans.

    En Espagne, le chômage a atteint son plus haut niveau depuis 15 ans.REUTERS/SUSANA VERA

    Le chômage en Espagne est reparti à la hausse au troisième trimestre, à 21,52 %, son plus haut niveau depuis 1996 et un record parmi les pays industrialisés, selon les chiffres officiels publiés vendredi 28 octobre. A la fin septembre, le nombre de sans-emploi en Espagne s'élevait à 4,978 millions, contre 4,83 millions à la fin juin (20,89 %), a annoncé l'Institut national de la statistique. Il s'agit du taux de chômage le plus haut enregistré en Espagne depuis le quatrième trimestre 1996, lorsqu'il avait atteint 21,6 %.

    La tranche d'âge des 16-24 ans est particulièrement touchée, avec 45,8 % de chômeurs. Parmi les dix-sept régions autonomes du pays, la plus frappée est l'Andalousie, dans le sud, avec 30,93 % de chômeurs, la Navarre, avec un taux de 11,68 %, étant la région souffrant le moins.

     

    L'EMPLOI, BÊTE NOIRE DE ZAPATERO

    Le chômage, actuellement le plus élevé de l'Union européenne et des pays de l'OCDE, reste le principal point noir dans le tableau économique du pays. Jeudi, la zone euro a encouragé dans une déclaration l'Espagne à faire des efforts supplémentaires afin de réduire le "niveau inacceptable" du chômage dans le pays, à l'issue d'un sommet à Bruxelles. L'UE souhaite que Madrid réforme son marché du travail "pour accroître la flexibilité au niveau des entreprises et de la main-d'œuvre". Le texte insiste aussi sur des réformes nécessaires "pour améliorer la compétitivité", notamment dans le secteur des services.


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