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    Mesdames, Messieurs les membres du gouvernement français,

    Poutine s’engage à aider la Syrie en cas de frappe américaine. Il a ordonné une riposte contre l’Arabie saoudite. La Chine livre en ce moment des armes. De nouvelles victimes civiles seront à déplorer, par centaines, au nom de votre apocalyptique vision des droits de l’homme.

    Votre gouvernement survivra-t-il aux désordres qui en résulteront ? Et vous-même, que deviendriez-vous après le silence des armes, s’il a jamais lieu ?

    Partir tête baissée dans une guerre fomentée par les autres est une spécialité tellement française ! Ne ratez pas cette occasion. Après 1870 et la disparition du Second Empire, 1914 et la fin de la puissance financière de la France, 1939 et la disparition de la IIIe république, voici venir 2013 et la fin annoncée de l’économie mondiale. Ne renoncez pas à cette occasion unique de laisser votre nom dans l’histoire au côté de tous ces grands perdants. Certains des acteurs de ces événements ont été jugés par l’histoire, d’autres par les tribunaux. Ne vous impatientez pas : vous serez bientôt renseignés sur votre sort.

    Dans un article précédent, je tentais des hypothèses sur la raison de la volte-face des Britanniques. Je l’attribuais à une probable implication directe des Russes dans le conflit syrien. L’hypothèse s’est révélée bonne mais les circonstances envisagées étaient très en dessous de la réalité.

    Cette réalité, vous la connaissez. Elle est contenue dans une curieuse dépêche parue le matin suivant le vote des députés britanniques contre la guerre en Syrie. Elle relate une entrevue qui a eu lieu fin juillet, à Moscou, entre Poutine et le prince Bandar, chef des services spéciaux de l’Arabie Saoudite. Dans cette entrevue, Bandar, votre précieux allié dans ce conflit, s’assume comme le financier du terrorisme en Tchétchénie. Il menace Poutine d’orienter ses vaillantes troupes libératrices vers Sotchi pour y commettre quelques massacres démocratiques pendant les jeux Olympiques si le Kremlin ne partage pas avec lui le gâteau que représentent les réserves syriennes off-shore de gaz et de pétrole. Un vrai défenseur des droits de l’homme, votre allié Bandar. Un très estimable représentant d’une énième révolution de palais, le contraire de ce despote élu que vous combattez en Syrie. N’a t-i l pas montré son attachement au Droit et à la dignité humaine en envoyant ses chars dissoudre les manifestations antidémocratiques dont souffrait le Bahreïn voisin ?

    Vous observerez la coïncidence entre la date de la parution de cette dépêche et celle du vote du Parlement britannique. Vous observerez aussi le curieux chemin qu’elle a pris pour venir jusqu’à nous en apparaissant d’abord sous la plume de Sorcha Faal, ce qui désigne juste assez le Kremlin pour que l’on se pose la question de son authenticité, puis dans le très atlantiste Européan Union Time pour obtenir son imprimatur de la bonne presse occidentale, restée cependant bien discrète ! Connaissant l’efficacité des services spéciaux de Sa Majesté la Livre sterling, j’ai tout lieu de penser que cette dépêche a été jugée juste assez crédible pour devoir stopper là toute velléité d’aller jouer au petit soldat en Syrie. Je ne m’étonne pas que vous l’ayez fait passer sous silence en France : la guerre que vous appelez de tous vos vœux vous fait peur, et vous avez pris parti de taire tout cela.

    Cette dépêche annonce une brutale remise en cause des marchés pétroliers, un prix de l’énergie exorbitant et la fin probable des monnaies actuelles. Les députés britanniques ne craignent pas le manque de pétrole - la mer du Nord leur permet de surmonter de longues crises. Ils ne craignent pas une déroute de leurs armes - bien que l’on murmure que depuis une dizaine de jours, la Syrie, qui nous avait promis des surprises, a montré une surprenante efficacité de ses capacités d’interception. Le Président Obama va envoyer des B2, seuls capables, sur le papier, de percer ces défenses. Vous n’avez pas de B2 ? Avec quelle arme allez combattre ? Cette question n’est plus que subsidiaire, tant les choses s’aggravent d’heure en heure.

    Mesdames, Messieurs les membres du gouvernement français, vous le savez, aucune raison ne peut arrêter les honorables représentants du peuple britannique sur le chemin de la guerre, surtout quand il s’agit du contrôle du pétrole. De plus, ils avaient prévu que d’autres la fassent en partie à leur place. Les parlementaires britanniques ne craignent qu’une chose : l’effondrement de la livre sterling. C’est pourquoi ils ont renoncé à la guerre ce 29 août.

    Vous savez combien les monnaies les plus impliquées dans les échanges internationaux, le dollar, l’euro, la livre sterling, le yen, ont à craindre d’un bouleversement du marché de l’énergie qui provoquerait l’arrêt de l’économie. Malgré les B2, sans argent, endetté, privé de son usine chinoise, l’occident ne pourra soutenir longtemps cette guerre. Le rouble, monnaie d‘un pays capable de survivre en autarcie, adossé aux réserves de gaz et de pétrole sibérien, dégagé de toute dette, craint beaucoup moins une crise installée dans la durée. Mieux, une flambée du prix du pétrole pourrait la faire sortir de ses difficultés actuelles. Poutine, selon que vous en décidiez ou non, profitera de l’intervention occidentale en Syrie pour détruire notre économie. Survivrez-vous à cette déroute ?

     

    Mesdames, Messieurs les membres du gouvernement français, posez-vous la question de savoir s’il n’en rêve pas la nuit !

    Mesdames, Messieurs les membres du gouvernement français, vous nous demandez de considérer les Droits de l’Homme, la dignité des Peuples, et de sanctionner les tortionnaires. En l’espèce, vous voudrez bien cesser d’alimenter la rébellion syrienne si vous souhaitez que votre discours recouvre un jour un fond de crédibilité. En ce moment, des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants, sans droits, son déchiquetés par les armes fournies à ces terroristes que vous soutenez et que vous financez dans le seul but, selon les propres paroles de Badar, de permettre au Qatar et à l’Arabie Saoudite de mettre la main sur les immenses réserves de gaz et de pétrole qui s’étendent à l’est du bassin méditerranéen.

    Mesdames, Messieurs les membres du gouvernement français, vous avez fait pleurer la France en évoquant d’insoutenables images d’enfants gazés, au regard définitivement figé dans la terreur, faisant surgir des images que nous espérions avoir oubliées. Vous levez la voix pour demander le châtiment des coupables. Au nom des mères de ces enfants je vous en prie, ayez la dignité de vous taire enfin et de stopper cette guerre ! Les mères de ces enfants ont porté plainte pour assassinat !

    Mesdames, Messieurs les membres du gouvernement français, vous êtes inscrits sur la liste des commanditaires de ce crime ! Selon les termes de cette plainte, reprise par la Voix de la Russie, ces enfants ont été enlevés à leur famille par des terroristes deux semaines auparavant dans des villages alaouites aux environs de Lattaquié, à 200 kms de la Ghouta. Les images ont été mises en ligne avant l’attaque chimique du 21 août. Ces enfants n’ont pas été enlevés par le régime syrien ! La plainte accuse les djihadistes, vos propres troupes ! Des enfants ont été enlevés et gazés afin de justifier votre prochaine attaque contre la Syrie, et vous osez demander de punir les coupables !

    N’ajoutez l’infâme excuse de l’ignorance à votre complicité. Si ces Droits de l’Homme dont vous vous prévalez président un jour aux destinées du monde, plusieurs parmi vous courent le risque de passer devant le Tribunal pénal international pour avoir soutenu la rébellion syrienne. Les tribunaux, vous le savez, ont en horreur l’ignorance des bourreaux.

    Que sera ce conflit ? Quelle en sera l’issue ? Personne ne peut le prévoir. Si leurs responsables sont un jour convoqués par une cour internationale de justice, priez le ciel que la victoire des armes vous installe parmi les juges, et non parmi les jugés.

    Pour un peu d’argent, vous nous apportez la guerre et le déshonneur. L’Histoire, d’ores et déjà, a retenu vos noms et les associeront dans la plainte des mères à la date infâme du 21 aout 2013.

    parRenaud Delaporte(son site)samedi 7 septembre 2013


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  • Cette fois, Bachar al-Assad le dit clairement : il n'est pas responsable de l'attaque chimique du 21 août dans un quartier de Damas (Syrie), qui aurait fait entre 300 et 1400 morts selon les estimations. Il l'a affirmé à une journaliste de CBS qui l'a interviewé à Damas.«Il a nié avoir quelque chose à voir dans cette attaque», a raconté Charlie Rose.

    «La chose la plus importante qu'il ait dite, c'est "il n'y a pas de preuve que j'ai utilisé des chimiques contre mon peuple"», a ajouté le journaliste américain. Des extraits de l'interview avec le dirigeant syrien devaient être diffusés lundi matin par la chaîne puis l'intégralité lundi soir sur une autre chaîne, PBS.

    Dans une interview au Figaro la semaine dernière, 
    le président syrien avait déjà laissé entendre qu'il n'était pas responsable de cette attaque, défiant «les États-Unis et la d'avancer une seule preuve». «Supposons que notre armée souhaite utiliser des armes de destruction massive : est-il possible qu'elle le fasse dans une zone où elle se trouve elle-même et où des soldats ont été blessés par ces armes, comme l'ont constaté les inspecteurs des Nations unies en leur rendant visite à l'hôpital où ils sont soignés? Où est la logique?» s'était-il interrogé.

    Les services secrets allemands auraient confirmé

    Ce dimanche, 
    le quotidien allemand Bild cite par ailleurs une source du BND, les services secrets allemands, qui affirme que Bachar al-Assad n'aurait pas donné l'ordre de l'attaque chimique. Selon une conversation interceptée par le BND, il ne l'aurait jamais approuvé personnellement. De hauts gradés de l'armée syrienne «réclament régulièrement depuis environ quatre mois des attaques chimiques au palais présidentiel à Damas (mais) ces demandes ont été toujours refusées, et l'attaque du 21 août n'a vraisemblablement pas été approuvée personnellement par Bachar al-Assad», écrit le Bild am Sonntag.

    A la veille de cette semaine décisive, qui doit voir 
    le Congrès américain voter pour ou contre une intervention en Syrie et François Hollande s'adresser aux Français, les préparatifs continuent en France et aux Etats-Unis. Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a poursuivi dimanche en Europe son offensive diplomatique pour justifier des frappes. 

    Après avoir obtenu samedi 
    le «soutien politique» des Européens à une «réponse claire et forte», le responsable américain a rencontré à Paris ses homologues de plusieurs pays arabes ainsi que le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi. Ensemble, ils ont conclu qu'«une ligne rouge» avait été franchie.

     


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    6 septembre 2013 dans Armes et armementÉtats-UnisSyrie par Stéphane GAUDIN

    logo CW

    Inutile de répéter tout ce qui a mille fois été dit, à juste titre, sur la barbarie que constitue l’usage d’armes chimiques, et en particulier contre des populations civiles. Impossible, en même temps, de passer à côté de l’imposture des Etats-Unis quand ils dénoncent haut et fort une violation des sacro-saintes normes internationales aujourd’hui. Il ne s’agit pas d’évoquer ici les formes multiples et variées, hautement contestables et contestées, d’armes qui ont été employées récemment par l’Amérique dans tel ou tel conflit. Tout comme on ne va pas s’attarder maintenant sur les failles criantes d’un argumentairearticulé autour des armes chimiques, pour justifier une éventuelle intervention militaire en Syrie. Nous n’allons même pas s’éterniser sur la coïncidence pour le moins embarrassante entre les envolées lyriques sur « l’obscénité morale » des armes chimiques d’une part et, au même moment, les révélations de la presse sur la complicité des Etats-Unis, alors alliés de Saddam Hussein, quand celui-ci les avait utilisées contre l’Iran. 

    On se contentera donc de revenir, de manière presque anecdotique, sur l’attitude américaine vis-à-vis de la CIAC (Convention sur l’interdiction des armes chimiques). Alors que le porte-parole de la Maison Blanche fustige la « violation patente des règles internationales » par la Syrie, on est en droit de se demander si les Etats-Unis sont-ils vraiment les mieux placés pour la rappeler à l’ordre ou, mieux encore, la « punir ». Rappelons que la Syrie n’a pas signé ladite convention, en jugeant que la possession semi-officialisée d’armes nucléaires par Israël lui donne une assez bonne raison. Comble de l’ironie, à la lumière du passé on ne peut même pas affirmer avec certitude que Washington aurait permis à Damas d’adhérer au traité, quand bien même le régime syrien y aurait été disposé. On se souvient de la destitution, orchestrée par l’Amérique, du directeur de l’organisation censée veiller à la mise en œuvre de la convention sur les armes chimiques. Notamment lorsque celui-ci paraissait trop déterminé à persuader le président Saddam Hussein d’y adhérer, et de laisser donc entrer les inspecteurs pour vérifier les sites… au risque de priver Washington d’un casus belli.

    Mais l’Irak n’était pas la seule pomme de discorde entre Washington et le directeur José Bustani. Celui-ci reprochait surtout à l’Amérique de modifier les règles à sa guise. En effet, les contraintes imposées par le Congrès au moment de la ratification ont instauré un régime spécial pour les Etats-Unis : le cercle des sites à déclarer a été réduit, le Président US s’est vu octroyer le droit de bloquer n’importe quelle inspection impromptue, et les échantillons relevés devaient rester, et donc être analysés, sur le territoire de l’Amérique. Comme l’a noté Bustani : « Il était presque impossible de faire cet examen ailleurs que dans les laboratoires américains, nous n’avions donc aucune garantie que les résultats ne seraient pas faussés ». Désespéré devant le précédent ainsi créé, l’ancien directeur ne mâche pas ses mots : « Les Américains n’acceptaient pas que les fonctionnaires de l’OIAC puissent enquêter chez eux. Dans ces conditions, il n’était pas possible de vérifier si elles fabriquaient des produits chimiques à des fins pacifiques. A chaque inspection, ils voulaient changer les règles du jeu ». Pour ce qui est de la défense des normes internationales, on a vu plus exemplaire et respectueux.

    Hajnalka VINCZE / Une certaine idée de l’Europe


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    Au moins dix civils ont été tués samedi dans l'est de l'Afghanistan par une frappe aérienne de l'Otan, ont annoncé dimanche de hauts responsables locaux. L'attaque visait des insurgés talibans.

    "Un véhicule civil (...) a été frappé par un drone des forces internationales" dans la province de Kunar, le long de la frontière pakistanaise, a indiqué à l'AFP le chef de la police locale, Abdul Habib Sayedkhil.

    "Quatorze personnes ont été tuées", dont dix civils (quatre femmes, quatre enfants et deux chauffeurs), a-t-il ajouté, précisant que l'attaque avait aussi causé la mort de "quatre insurgés armés".

    Le gouverneur de la province, Shujaul Mulk Jalala, a de son côté évoqué la mort "d'au moins douze civils, dont quatre femme, quatre enfants et quatre hommes". Il a également assuré que "quatre insurgés armés appartenant à Al-Qaïda avaient été tués".

    "Frappe de précision"

    La Force internationale de l'Otan en Afghanistan (Isaf) a confirmé, dans un communiqué, "que les forces de la coalition ont mené une frappe de précision hier (samedi) dans la province de Kunar". Cette attaque "a causé la mort de dix membres des forces ennemies", a ajouté la coalition. "A ce stade, nous n'avons pas d'informations sur l'existence de victimes civiles".

    Les victimes civiles causées par les frappes aériennes de l'Otan en Afghanistan sont une source de tension entre la coalition et le gouvernement afghan.



    (ats / 08.09.2013 12h24)


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    Georges Papandreou, l'ancien premier ministre socialiste grec, a reconnu, dans la nuit de dimanche à lundi, au cours du débat sur le plan d'austérité, la faillite collective du système grec et la responsabilité des politiciens dans celle-ci. Il s'est "excusé" pour la gabegie institutionnalisée qui règne dans son pays depuis le retour de la démocratie en 1974."Notre système politique est responsable collectivement de tous les fonctionnaires que nous avons embauchés par favoritisme, des privilèges que nous avons accordés par la loi, des demandes scandaleuses que nous avons satisfaites, des syndicalistes et des hommes d'affaires que nous avons favorisés et des voleurs que nous n'avons pas mis en prison".

     

    Ces quelques extraits de son discours nous ont été fournis par des internautes grecs. Il y a sans doute plus, mais, curieusement, on n'en trouve pas trace dans les dépêches des agences, ce qui est regrettable. Car ce n'est pas tous les jours qu'un ancien chef de gouvernement reconnait solennellement la responsabilité collective de l'élite politique dans la faillite de son pays et la corruption généralisée des moeurs politiques. Une telle déclaration pourrait-elle servir de base à une action en justice ? Le problème est qu'en Grèce la justice est elle-même largement corrompue comme en témoignent les très rares condamnations pour fraude fiscale... Pauvre Grèce !


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