• La Hongrie défie le FMI

    rediff du 24/08/2010

    Article placé le 15 août 2010, par Agata Kovacs (Genève)

    source : mecanopolis

    La Hongrie qui assurera pour 6 mois à partir du 1er janvier 2011 la présidence de l’UE (Union Européenne), subit très fortement les conséquences d’une crise financière qui n’en finit pas. Pourtant pas si éloignée des objectifs de Maastricht en matière de déficit (3,8 % en 2008), la Hongrie devient le premier pays de l’Union européenne à obtenir un soutien financier de la Troïka FMI, UE et Banque mondiale.

    fmi

    En octobre 2008, un plan de 20 milliards d’euros est décidé pour la Hongrie : 12,3 milliards d’euros sont prêtés par le FMI ; 6,5 par l’Union européenne et 1 par la Banque mondiale. Le stock de la dette s’accroit mécaniquement. Outre la perte sèche en paiement des intérêts qui alourdit le déficit, les conditions sont sévères pour la population : hausse de 5 points de la TVA, aujourd’hui à 25 % ; âge légal de départ à la retraite porté à 65 ans ; gel des salaires des fonctionnaires pour deux ans ; suppression du treizième mois des retraités ; baisses des aides publiques à l’agriculture et aux transports publics…

    L’extrême droite entre au Parlement

    La Hongrie, auparavant gouvernée par les sociaux-démocrates, avait réussi à sauvegarder un système social relativement protecteur, mais l’application, sur injonction du FMI, de telles mesures d’austérité a mécontenté la population et bénéficié à la droite conservatrice qui a remporté les élections législatives d’avril 2010. Pourtant, la victoire du nouveau premier ministre conservateur, Viktor Orban, est aussitôt saluée par l’agence de notation Fitch Ratings qui estime que son parti, le Fidesz, obtenant la majorité nécessaire pour modifier la Constitution, « représente une opportunité pour introduire des réformes structurelles » |1|. Les sociaux-démocrates ont ainsi connu une défaite historique et ont ouvert un boulevard à l’extrême-droite (Jobbik) qui est entrée au Parlement pour la première fois avec un score de 16,6 %.

    A peine arrivé à la tête de l’Etat, le gouvernement lance des déclarations alarmistes sur la situation financière du pays évoquant une sous-estimation des comptes par l’exécutif précédent ramenant le déficit à 7,5 % du PIB, bien plus que les 3,8 % escomptés par le FMI. Coup de bluff ou falsification de comptes ? Le lendemain 5 juin 2010, un vent de panique fait chuter les Bourses de Londres, Paris, Budapest…et l’euro se déprécie dans la crainte de difficultés semblable à celles de la Grèce. Le gouvernement sous pression tente alors de se reprendre et multiplie les communiqués pour calmer tant bien que mal les spéculateurs survoltés.

    Taxer le capital ou le travail ?

    Pour réduire son déficit à 3,8% du PIB en 2010 comme le réclame le FMI et l’UE, le gouvernement prépare l’instauration d’une taxe temporaire sur l’ensemble du secteur financier, qui permettrait de prélever 0,45% de l’actif net des banques (calculée non pas sur les bénéfices, mais sur le chiffre d’affaires), de taxer à hauteur de 5,2% les revenus des compagnies d’assurance et de 5,6 % pour les autres entités financières (bourse, agents financiers, gérants de fonds d’investissement…). La Hongrie surenchérit ainsi sur Obama qui a timidement évoqué une taxe de seulement 0,15 % sur les banques. Mais cette mesure qui devrait rapporter environ 650 millions d’euros de recettes annuelles pendant deux ans (en 2010 et 2011), soit environ 0,8 % du PIB selon le gouvernement, ne plait pas aux banques : celles-ci font pression et menacent de retirer leurs investissements en Hongrie. Quand au FMI, il stoppe toute négociation et menace de fermer le robinet du crédit accordé en 2008. Le plan devant initialement expirer en mars 2010 avait pourtant été prolongé jusqu’à octobre de la même année.

    C’est bien évidemment le projet de taxe sur le secteur financier, véritable pomme de discorde entre le FMI et la Hongrie, qui bloque la poursuite du prêt. Le Fonds estime que le pays doit prendre des mesures en adéquation avec le dogme néolibéral en cours : entendez par là taxer les pauvres avant de taxer les banques : certes, les pauvres ont peu d’argent mais il y a beaucoup de pauvres… N’auriez vous pas remarqué le cynisme à l’œuvre ?

    De plus, le projet de plafonnement des rémunérations dans la fonction publique, salaire du gouverneur de la banque centrale compris, est tout à fait aux antipodes des recommandations du Fonds qui préfère un nivellement par le bas en réduisant ou gelant les salaires comme en Grèce ou en Roumanie par exemple. Attention à ne pas se faire d’illusion pour autant de la part d’un parti au pouvoir qui avait déjà favorisé la pénétration du néolibéralisme dans les années 1990…

    « C’est soit la taxe bancaire, soit l’austérité »

    Christoph Rosenberg, qui conduisait la délégation du FMI en Hongrie, a indiqué que l’organisation internationale souhaitait obtenir davantage de précisions sur le budget de l’année prochaine : « Lorsque nous viendrons la prochaine fois, à moins que nous ne venions la semaine prochaine, le gouvernement aura logiquement avancé sur le budget 2011 et ce sera un budget très important », a-t-il dit |2|. Une fois de plus le FMI s’apprête à revoir la copie du gouvernement et intervenir directement dans l’élaboration du budget hongrois au dépend de toute souveraineté. En attendant, le FMI estime que le pays va devoir prendre « des mesures supplémentaires » d’austérité pour parvenir aux objectifs de déficit qu’il a lui-même fixé. De son côté, le ministre de l’Economie Gyorgy Matolcsy déclare lors d’un entretien : « Nous avons dit que nous ne pouvions pas mettre en place de nouvelles mesures de rigueur [...]. Cela fait cinq ans que nous appliquons des mesures d’austérité, c’est pourquoi nous en sommes là ». « Nous allons imposer la taxe bancaire, nous savons que c’est un lourd fardeau supplémentaire, mais nous savons également que nous pouvons atteindre (l’objectif) d’un déficit de 3,8% », « C’est soit la taxe bancaire, soit l’austérité », a-t-il par ailleurs ajouté |3|. Afin de se protéger d’une extrême droite en pleine ascension lors des prochaines élections municipales début octobre, la droite conservatrice au pouvoir veut éviter des mesures trop impopulaires et rejette toute poursuite de négociation avec le Fonds.

    Rupture consommée entre la Hongrie et le FMI ?

    Le 17 juillet le FMI suspend la négociation et par voie de conséquence, le versement de nouvelles tranches. Dans un premier temps, la sanction des marchés ne s’est pas fait attendre et la monnaie nationale, le forint reculait d’environ 2,4% à l’ouverture, tandis que la Bourse perdait plus de 4%. Le premier ministre, Viktor Orban, monte au créneau et réussit à calmer les spéculations en remerciant le FMI pour son « aide de trois ans » tout en indiquant que « l’accord sur le prêt expirait en octobre, et qu’il n’y avait donc rien à suspendre. ». « Les banques étaient à l’origine de la crise mondiale, il est normal qu’elles contribuent au rétablissement » de la situation, a-t-il souligné |4|.

    La nouvelle loi sur la taxe financière qui prévoit par ailleurs une réduction de l’impôt sur les petites et moyennes entreprises (PME) de 16 à 10 %, est approuvée haut la main (301 votes en faveur et seulement 12 contre) le 22 juillet par le Parlement dominé par le Fidesz de M. Orban. Sans surprise, dès le lendemain, les agences de notation financière Moody’s et Standard and Poor’s placent la note de la dette souveraine hongroise sous surveillance avec un possible abaissement à la clé. Le rôle de ces agences, juges et parties d’un système spéculatif mortifère, est résumé en peu de temps : on améliore la note lors de l’accession du gouvernement conservateur au pouvoir en l’estimant sur la voie de l’austérité capitaliste et quand on se rend compte que les mesures prennent un chemin divergeant du dogme néolibéral, on s’apprête à l’abaisser.

    Le journal “Le Monde” soutient les créanciers

    Contrairement aux dire du journal français Le Monde |5| dans son édition du 20 juillet, il faut soutenir l’insoumission affichée du gouvernement hongrois envers le FMI et défendre l’idée qu’il en fasse de même avec son autre créancier, l’Union européenne. Prendre ses distances envers ces créanciers ne constitue en rien une insulte envers le peuple hongrois qui devra in fine rembourser une dette dont les conditions imposées par le FMI et l’UE sont déjà un lourd fardeau pour la population.

    Bien sûr, il faut aller au-delà d’une simple rupture diplomatique en proposant par exemple un front de pays unis contre le paiement de la dette, car comme l’a si bien dit Sankara, ancien président du Burkina Faso, quelques mois avant d’être assassiné : « La dette ne peut pas être remboursée parce que d’abord si nous ne payons pas, nos bailleurs de fonds ne mourront pas. Soyons-en sûrs. Par contre si nous payons, c’est nous qui allons mourir. Soyons-en sûrs également. (…) Si le Burkina Faso tout seul refuse de payer la dette, je ne serais pas là à la prochaine conférence. Par contre, avec le soutien de tous, dont j’ai besoin, (applaudissements) avec le soutien de tous, nous pourrons éviter de payer. Et en évitant de payer nous pourrons consacrer nos maigres ressources à notre développement. » |6| Seule une mobilisation populaire réclamant la vérité sur la destination des sommes empruntées au même titre que la satisfaction des revendications en termes de salaires, emplois ou protection sociale permettra de faire payer le coût de la crise aux véritables responsables de celles–ci.

    C’est pourquoi il est primordial pour les peuples d’Europe et d’ailleurs, d’auditer ces dettes entachées d’illégalités pour en répudier le paiement. C’est un premier pas vers la souveraineté qui permettrait d’envoyer les énormes fonds dédiés au remboursement de la dette vers les véritables besoins des populations en matière de santé, d’éducation ou de pensions de retraite, de sauvegarder leurs services publics plutôt que de les offrir aux entreprises privées.

    Jérôme Duval, pour le CADTM

    Notes :

    1. Le Figaro du 26 avril 2010

    2. Nouvel Obs du 18 juillet 2010

    3. Dépêche Reuters du 19 juillet 2010

    4. Le Monde du 19 juillet 2010

    5. Discours de Thomas SANKARA à Addis-Abeba, le 29 Juillet 1987, quelques mois avant sa mort.

    source : http://www.mecanopolis.org/?p=19116


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  • L’Irlande annonce-t-elle une Europe dans l’impasse ?


    Dernier épisode de la crise financière en Europe. Les pays de la zone euro, associés au FMI, viennent d’allouer à l’Irlande des garanties financières et des prêts à hauteur de 90 milliards d’euros, ce qui représente une goutte d’eau rapportée au PIB européen. Mais cette somme est très importante si on la rapporte aux actifs des banques à sauver. En effet, il ne faut pas omettre de préciser à quoi cet argent va servir. Non pas à payer les employés, aider les pauvres ou financer des services publics mais à sauver les banques irlandaises dont les finances sont au plus bas. Du côté de la population, c’est l’inverse qui se produit, car cette aide finalement demandée officiellement par l’Irlande n’est pas sans contrepartie. Un plan drastique « d’assainissement » des comptes publics est engagé, avec à la clé coupes dans les salaires et les services publics. Impression de déjà vu ? Oui, c’est un dispositif de cette nature qui fut engagé il y a six mois, pour accompagner la très mauvaise passe que traverse la Grèce. Les 110 milliards d’euros alloués à ce pays étaient aussi assortis d’un plan de rigueur de grande ampleur. Et comme pour l’Irlande, les discours officiels noyés dans les commentaires approximatifs des médiacrates évoquaient un sauvetage non seulement des banques mais aussi de la zone euro.
     
    Sans aller jusqu’à évoquer une arnaque, une tromperie, on ne pourra éviter de penser à un jeu de dupes car on ne sait pas qui sont ces banques, leurs comptes, ce qu’elles ont fait comme opérations à risque. S’agissant de la Grèce, la dette était détenue non pas par des établissements locaux mais par des banques étrangères, françaises, allemandes… La situation irlandaise est certainement différente, ce pays étant doté d’une économie singulière dans laquelle le système bancaire est fortement impliqué « Accorder une aide à l’Irlande est justifié par le besoin de préserver la stabilité financière de l’Europe » a dit le commissaire européen à l’économie, Olli Rehn à Reuters, ajoutant de plus que « Le plan en préparation devra répondre de façon décisive aux défis budgétaires de l’économie irlandaise et aux besoins potentiels en capitaux à l’avenir dans le secteur bancaire » La Grande-Bretagne, pays où la finance est reine, accorde quant à elle un prêt de 8 milliards d’euros au titre d’assistance à un pays ami. Comme quoi, les gros comptes font les bons amis. Il est aussi question d’apaiser les marchés. Au bout du compte, ces opérations semblent des plus opaques, se jouant comme un marchandages entre politiques et financiers s’arrangeant pour colmater les failles dues à un développement fébrile et mal assuré du système bancaire, le tout sur fond d’économie mal agencée et parfois vacillante ou bien en trompe-l’œil.
     
    Officiellement toujours, du moins dans les commentaires médiatiques, l’aide à la Grèce et à l’Irlande sont déployées afin que la crise bancaire ne se propage pas dans d’autres pays de la zone euros avec l’effet systémique bien connu. Dans la liste, le Portugal est cité en premier, puis l’Espagne, ensuite viendra l’Italie, quant à la France, nul ne sait si elle bénéficie d’une protection surnaturelle comme au moment du nuage de Tchernobyl qui a contourné notre pays. Ce qu’on peut dire, c’est qu’avec l’Espagne ou l’Italie, on a affaire à du lourd, autrement dit des PIB de taille imposante, respectivement 11.6 et 17 % de la production dans la zone euro, alors que la Grèce, l’Irlande et le Portugal ne pèsent que 6.3 %. Sommes-nous entrés dans une nouvelle phase économique ? Pour l’opinion publique, le FMI est une institution dont le rôle a été d’aider les pays à se développer. C’est vrai dans les faits, surtout depuis 1980. On oublie aussi que le rôle officiel du FMI est de stabiliser les finances mondiales. Et c’est ce qu’on constate en 2010, alors que suite au G-20 de Londres, une augmentation des ressources du FMI a été décidée, passant de 300 à 1000 milliards d’euros. Signe d’une inquiétude notable. La nouvelle économie qui se dessine présente des traits particuliers. Les dettes nationales des pays industrialisées étaient auparavant des produits d’épargne sains, destinés aux gestionnaires bon pères de famille. Maintenant, certaines de ces dettes sont des produits risqués. On le constate en Europe. Autre signe de nouveauté, le FMI qui vient en aide à des pays industrialisés, enfin, disons intégrés dans une économie très avancée, celle de la zone euro. Dernier point. Les aides du FMI ont souvent accompagné une croissance et un développement des pays émergents, avec l’élévation du niveau de vie. En 2010, le FMI va aider la Grèce et l’Irlande alors que pour une tranche de la population, le niveau de vie baissera. L’Irlande est disposée à diminuer les allocations familiales, les indemnités du chômage, le salaire minimum. C’est ce que Bernard Conte désigne comme « tiers-mondialisation de la planète » dans son livre paru aux PUB. 
     
    Dans un corps malade, une crise dévoile quelle partie est atteinte ou alors que l’organisme est fragilisé. En économie, il en va de même que pour le corps humain. Jusqu’en 2008, la situation était comparable à une plage bordée par une mer accueillante où l’on se baignait sans inquiétude. C’était la mondialisation heureuse si on veut. Puis, la mer s’est brusquement retirée. Une banque prise en défaut de liquidités a coulé aux Etats-Unis. La mer a été à nouveau remplie de liquidités mais comme il y a plein de fuites dans le système, des zones se retrouvent asséchées, laissant apparaître des rochers représentant l’état d’une économie. C’est ce qui s’est passé en Europe. La crise systémique accompagnant la réorganisation de l’économie planétaire a laissé entrevoir les différences notables dans les pays de la zone euro. Les eurocrates ont marché sur deux rochers préoccupants, la Grèce et l’Irlande, deux pays dont les économies en trompe-l’œil se sont révélées. l’ Espagne a dévoilé sa fragilité, avec une économie artificiellement boostée par la spéculation immobilière. Quelle sera la suite ? Frédéric Lordon pense que l’Europe n’a que des solutions désastreuses, pressentant un effondrement bancaire associé aux dettes colossales accumulées dans la zone euro. Ce n’est pas certain mais ce qu’on peut anticiper, c’est une économie atone, bref, le scénario à la japonaise bien connu et peut-être, aggravé par la concurrence féroce des NPI, phénomène qui n’existait pas en 1990, quand débuta la décennie perdu au pays du soleil levant.
     
    Le mot de la décennie 2010 ne sera pas récession, ni perdu mais impasse. Nous sommes sans doute dans une impasse avec l’effet conjugué de la dette et de la concurrence internationale et comme conséquence une désindustrialisation, une baisse de la consommation et des dépenses publiques. Ce vocable « impasse » étant entendu dans le sens d’un chemin qui s’arrête, d’une voie interrompue. Cette voie, c’est celle de la croissance et de l’enrichissement partagé. On peut imaginer un niveau de vie contrasté, avec des situations aisées sauvegardées accompagnant un appauvrissement généralisé de la population européenne. Cette Europe qui la première a imaginé le progrès social et économique se trouve maintenant dans une impasse. Elle ne sait pas où aller, incapable pour l’instant de réfléchir à son destin et de trouver une voie praticable. Il faudrait aussi réfléchir aux dirigeants. Ce sont peut-être eux, avec la complicité de la cupidité et des égoïsmes, qui ont placé l’Europe dans une telle impasse, ou du moins, conduite sur une mauvaise voie.
     

    par Bernard Dugué (son site) lundi 22 novembre 2010


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  • Les Euros de Panurge, ou la fin d’une illusion collective

    Une grande question a taraudé le XXème Siècle : comment le communisme et le fascisme ont-ils été possibles ? Comment tant de gens intelligents et de bonne foi ont-ils pu y croire ?

    Le début du XXIème Siècle soulève une question plus intrigante encore : que se passe-t-il si tout le monde se trompe en même temps ? Comment une bulle se dégonfle-t-elle s’il n’y a personne en dehors pour la faire éclater ?


     Une serpillère dans le Goulag

    La bulle, c’est l’Europe, et plus précisément sa manifestation la plus tangible : l’Euro. Peut-on comparer l’« européisme » au communisme ou au fascisme ? Écartons tout de suite tout malentendu : il n’y a pas de Goulag à Bruxelles, et le brave van Rumpuy, dont le charisme avait été comparé à celui d’une serpillère humide, ferait un bien piètre kapo. Non, la ressemblance est ailleurs, dans la ferveur messianique, et superbement déconnectée du réel, qu’ont inspirée ces idéologies. Que l’européisme n’ait jamais eu besoin de recourir à la terreur pour s’imposer ne rend son triomphe que plus remarquable.

    Même à l’apogée de leur prestige respectif, les hideuses sœurs jumelles du XXème Siècle n’avaient jamais réussi à convaincre qu’une partie de l’Establishment ; il y’avait toujours eu en France un grand nombre de politiques et d’intellectuels qui n’avaient adhéré ni au communisme, ni au fascisme. Alors qu’elles se sont effondrées, brutalement en 1945 pour le fascisme, progressivement entre 1956 (XXème Congres du PC d’URSS, insurrection de Budapest) et 1989 pour le communisme, il n’a donc pas manqué de procureurs pour dresser leur acte d’accusation. Nul n’aime reconnaître ses erreurs, il est donc souvent nécessaire que les autres nous mettent le nez dedans. Les adeptes du fascisme ont subi l’Épuration. Les communistes ont bénéficié de plus de mansuétude : les plus intègres ont reconnu et analyse leurs erreurs, d’autres ont choisi de s’accrocher à leurs dogmes. L’indifférence et le discrédit ont été leur sanction.

    Tous ensemble tous ensemble

    Venons-en à l’Euro. Nous nous trouvons la dans la situation inédite ou tout l’Establishment a participe à une erreur majeure. Prenez tout le gratin de la politique, des média et de la haute fonction publique des 20 dernières années. Ne perdez pas votre temps avec les marginaux et les franc-tireurs, les rigolos et les trublions. Non, je ne veux que du doré sur tranche, du respectable, du 100 carats, la crème de la crème. En vrac, coté politique : Mitterrand, Delors, Juppé, Rocard, Giscard, DSK, Bayrou, Balladur. Cote haute fonction publique : Trichet, Jouyet, Lamy. Cote média : Minc, Boissonat, Colombani, Fottorino, Duhamel, Barbier, Giesbert, Imbert. Prenez tout ce beau monde donc, et voyez ce qu’ils ont dit sur l’Euro au cours des 20 dernières années. Ils étaient tous pour, et ce pour une raison bien simple : l’européisme était la condition sine qua non d’appartenance au « Cercle de la Raison » (selon l’expression merveilleusement arrogante d’Alain Minc) : la boucle était bouclée. Du coup, ils se sont tous trompés sur tout. Non seulement cela, mais ils se sont trompés dans les grandes largeurs : c’est à chaque fois précisément le contraire de ce qu’ils avaient anticipé qui est arrivé. Un récapitulatif :

    Avant l’introduction de l’Euro :

    Ils ont dit : l’Euro va générer une phase de forte croissance et le retour du plein-emploi.

    Les faits : l’Eurozone a été la zone de plus faible croissance au monde dans les années 2000. Quant au plein-emploi...

    Ils ont dit : l’axe Paris-Francfort va supplanter Londres comme premier centre financier européen.

    Les faits : Londres a considérablement accru sa suprématie sur Paris et Francfort, dont les salles de marché ont décampé l’une après l’autre au cours de la décennie pour traverser la Manche.

    Ils ont dit : jamais les pays de l’Eurozone ne devront renflouer d’autres pays de l’Eurozone ; d’ailleurs, le Traité de Maastricht, devenu en 2007 Traité de Lisbonne, l’interdit formellement. Et puis de toute façon, la question ne se pose pas, puisque chacun sait qu’il est inconcevable qu’un pays de l’Eurozone fasse faillite.

    Les faits : plans de sauvetage massifs de la Grèce, puis de l’Irlande, bientôt du Portugal, en attendant l’Espagne. Tant pis pour les Traités.

    Ils ont dit : jamais la Banque Centrale Européenne n’achètera des obligations d’un État européen, d’ailleurs ses Statuts l’interdisent formellement.

    Les faits : la BCE intervient massivement pour acheter les obligations des États en crise, soit directement, soit indirectement au travers des banques de ces pays. Tant pis pour les Statuts.

    Ils ont dit : la Grande-Bretagne demandera piteusement au bout de quelques années à intégrer l’Euro.

    Les faits : oh, que non !!!

    Pendant les premières années de l’Euro :

    Ils ont dit : succession de « miracles » économiques européens. Miracle hellénique (eh oui ! On l’a un peu oublié, celui-là, mais en 2004, lors des Jeux Olympiques d’Athènes, il n’y en avait que pour lui), miracle espagnol, « Tigre Celtique ».

    Les faits : Grèce, Espagne, Irlande... Les miracles étaient tous des mirages.

    Depuis la crise (2008 à aujourd’hui) :

    Ils ont dit : l’Eurozone sera épargnée par la crise (la métaphore en vogue était celle du paquebot qui résiste à la tempête, pendant que les frêles esquifs tout autour chavirent).

    Les faits : alors que le reste du monde sort de la crise (poussivement aux États-Unis, vigoureusement dans les pays « émergents »), l’Eurozone continue de s’y débattre.

    Ils ont dit : l’Eurozone sera un pôle de stabilité financière dans un monde instable.

    Les faits : l’Eurozone est devenu l’épicentre du risque financier systémique, tandis que le reste du monde est convalescent.

    Ils ont dit : l’Euro supprimera le cycle de bulles spéculatives suivies de crises violentes.

    Les faits : l’Irlande et l’Espagne ont connu des bulles spéculatives plus spectaculaires que partout ailleurs, qui ont explose de façon plus douloureuse que partout ailleurs aussi.

    Ils ont dit : entre l’Islande et l’Irlande, la seule différence, c’est l’Euro.

    Les faits : ca, par contre, c’est bien possible ! Le résultat des courses, c’est que l’Islande aujourd’hui sort de la crise toute guillerette, malgré ses volcans intempestifs, tandis que l’Irlande est à l’agonie. Ooops ! Ce n’était pas dans le scenario !

    Ils ont dit, lors du premier paroxysme de la crise grecque, en mai 2010 : c’est un complot des spéculateurs anglo-saxons. La preuve, c’est qu’ils épargnent l’Irlande, évidemment, parce que c’est de Dublin qu’ils gèrent leurs fonds (en raison de la fiscalité ultra-favorable de l’Irlande).

    Les faits : épargnée, l’Irlande ?...

    Au bilan, rarement aura-t-on vu idéologie se faire aussi férocement déchiqueter par les faits !

    Perfide Albion

    On devrait donc entendre tonner les procureurs, on devrait voir les repentis battre leur coulpe, n’est-ce pas ? Traversez la Manche, et c’est bel et bien ce qu’il s’y passe. En Grande-Bretagne, une très grande partie de l’élite avait pris parti pour l’Euro dans les années 90 et 2000 : Blair et la majorité du Labour, les Libéraux-Démocrates, le groupe de presse Pearson (The Economist, the Financial Times), The Guardian, une bonne partie de la City, les « éléphants » du Parti Conservateur (Clarke, Heseltine, Howe), ceux qui avaient poignardé Margaret Thatcher en 1990 en raison de son refus « déraisonnable »de s’engager dans l’unification monétaire. Du très beau linge. Oui mais en face, il y’avait quand même aussi du répondant : une fraction croissante du Parti Conservateur, le groupe de presse Murdoch (notamment The Times), Daily Telegraph, et un Gordon Brown très tiède sur le sujet.

    Aujourd’hui, tout le monde en Grande-Bretagne reconnaît l’échec de l’Euro. Les europhiles d’hier ont déserté la cause l’un après l’autre sans tambour ni trompette et, jetant un regard inquiet sur le voisin irlandais, le pays se félicite de ne pas être dans la même galère. Du coup, les « anti » de toujours se délectent à brocarder les ex « pro », pénitents de fraiche date. Pendant la campagne électorale, David Cameron (anti) se faisait un malin plaisir lors des débats publics de relire avec une emphase ironique les anciennes déclarations euro-lyriques de Nick Clegg (pro). Rires goguenards de l’audience, bredouillements embarrassés de Nick Clegg (« vous citez mes propos hors de leur contexte... Bien entendu, je ne voulais pas de l’Euro pour tout de suite !... De toute façon, je garantis que si je suis élu, je resterai en dehors de l’Euro pendant toute la durée du mandat »). Petit jeu cruel mais sain : rappelons-le, nul ne prend plaisir à reconnaître ses erreurs, il faut que l’on nous y aide un peu ! De même, un député européen eurosceptique (ca existe, là-bas) demande-t-il aux ex- « pro Euro » les plus éminents de s’excuser publiquement de leurs erreurs, en rappelant pour chacun d’entre eux leurs anciennes déclarations pro-euro. Certains l’ont fait, la plupart ont refusé de lui répondre, mais peu importe désormais : ite missa est.

    En France, rien de tel, et pour une raison bien simple : quels seraient les « anti » qui pourraient sommer les « pros » de rendre des comptes ? Toutes nos élites sont dans le même bateau, ils couleront donc tous ensemble. Il n’est pas de solidarité plus implacable que celle des complices dans l’erreur. Malheur à celui par qui le scandale arriverait ! Tant qu’ils s’en tiennent tous au même discours, ils font front, on ne peut pas les attaquer. Par conséquent, ne vous faite pas d’illusion : vous attendrez en vain de lire dans le Monde ou dans l’Express l’article qui tirerait un bilan des échecs de l’Euro et des erreurs des europhiles, comme nous l’avons fait plus haut. On aurait beau jeu de leur rappeler qu’ils en ont toujours été les zélateurs. Pourtant, ce serait amusant, comme idée d’article, non ? Ça nous changerait de Sarkozy matin, midi et soir, ou des marronniers sur le pouvoir des francs-maçons. Et tandis que la crise de l’Euro n’en finit pas de se métastasier de pays en pays (tiens, maintenant c’est la Belgique qui s’y met, aie, ce n’est plus « la périphérie », ca, la Belgique !), il y’a peu de sujets qui soient plus d’actualité. Mais il serait trop douloureux aujourd’hui de reconnaître une erreur d’une telle ampleur, et le reste de l’Establishment se vengerait impitoyablement d’une telle rupture de solidarité venant de l’un des leurs. Imaginez : vous êtes rédacteur en chef d’un grand journal, vous passez à la télé, vous dinez avec les Ministres, la vie est belle, les femmes faciles : seriez-vous prêts à sacrifier tout cela ? Pas évident. Publiez ce maudit article, et le carrosse redeviendra citrouille, retour à la mine. Donc vous continuez, vous creusez le sillon coute que coute : l’Euro est un succès, bien sur, simplement il faut... Il faut que les Allemands comprennent ceci, que les Grecs acceptent cela, que Barroso fasse ce qu’il faut qu’il fasse, il faut que les peuples changent, il faut de nouvelles règles, plus de fonds... L’idéologie n’est pas en cause, non, elle est plus belle et plus rayonnante que jamais : ce sont les faits qui ont tort, les hommes qui ne sont pas dignes du beau cadeau qu’on leur a offert, les vilains spéculateurs qui ont tout gâché. Et les Anglo-saxons : ah, vile engeance ! Comme le monde serait beau, comme l’air serait pur s’il n’y avait pas les Anglo-saxons et leurs noirs desseins !

    « Les faits sont têtus » disait Lénine, et l’échec de l’Euro se fait de plus en plus insistant. Le déni ne pourra pas durer éternellement. Les phases du deuil de l’idéologie européenne vont se succéder inexorablement : après le déni (« je vous assure, l’Euro est un succès ») et la colère (« c’est un complot des spéculateurs ! Il faut les punir ! ») viendront la dépression et, enfin, l’acceptation. Peut-être alors pourra-t-on tirer le bilan de cette première grande illusion collective du XXIème Siècle. Pendant ce temps-là se préparera la suivante : l’Histoire ne s’arrête jamais !

    par Matthieu Vasseur vendredi 26 novembre 2010


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  • Pour sauver les Européens, brisons les tabous

    Nous sommes témoins d’un spectacle aberrant où l’Irlande subit de la part de l’Union une intense pression pour emprunter plus et ce dans le seul but de rassurer des marchés qui ne forceraient ainsi pas à la hausse les coûts de refinancement des dettes portugaises et espagnoles. Car ce n’est pas tant la solvabilité de la dette souveraine irlandaise qui constitue l’urgence absolue que celle de son système bancaire. En persuadant l’Irlande de demander une aide de 100 milliards d’Euros, les responsables Européens espèrent en outre préserver certaines banques de l’Union qui subiraient une implosion en cas de banqueroute d’établissements financiers irlandais. Souvenons-nous en effet des fameux « stress tests » des banques Européennes dont la publication en Juillet dernier n’avait procuré que peu de réconfort quant à la solidité de notre système bancaire… 

    N’est-il pourtant pas scandaleux d’exiger encore plus de sacrifices de la part du contribuable irlandais encore appelé à la rescousse car prié de recapitaliser ses établissements financiers ? Sauver un système bancaire et apaiser les marchés ne justifie en effet pas de contraindre ses citoyens à s’endetter plus dans le but de renflouer des banques ayant commis tous les excès. L’Irlande – et par extension l’Europe - devraient aujourd’hui sérieusement planifier la restructuration de leurs banques plutôt que d’hypothéquer l’avenir de leurs citoyens. Cet inéluctable assainissement épargnerait ainsi à certains Etats de creuser leurs déficits – et donc d’exacerber leur fragilité – en s’endettant plus afin de sauver certaines banques. Il est désormais malsain de temporiser car il est impératif d’interrompre sans tarder cette mécanique infernale qui veut que les nations d’Europe périphériques soient priées de s’endetter afin de renflouer des banques (locales et nationales) qui entraîneraient dans leur faillite d’importantes institutions financières appartenant au « noyau » Européen… De plus, il est immoral dans la conjoncture présente de favoriser les créanciers de ces banques au détriment du contribuable, les pertes latentes de ces établissements se devant ainsi d’être redistribuées sur l’ensemble de la chaîne dont bien-sûr l’actionnariat.

    L’option choisie par l’Irlande de nationaliser les pertes de son système bancaire et d’en faire porter le fardeau à ses citoyens doit absolument être évitée par d’autres nations Européennes car elle aggrave inconsidérément les endettements et intensifie la pression sur une population déjà suffisamment sinistrée. Laissons plutôt les banques les plus fragiles disparaître tout en protégeant les petits et moyens épargnants car, en s’acharnant à sauver des établissements moribonds, un Etat va droit vers le défaut de paiement. En réalité, la faillite souveraine elle-même ne devrait plus être tabou, une restructuration bien organisée dans le paiement de la dette d’un pays n’étant pas susceptible de provoquer un effondrement généralisé… A cet égard, la comparaison avec la déconfiture cataclysmique de Lehman Brothers est fallacieuse car les débiteurs et créanciers d’un pays comme la Grèce sont bien connus alors que les interconnections des opérations et autres titrisations de Lehmann recouvraient potentiellement l’ensemble du spectre. 

    Il est donc temps de sortir des sentiers battus et de rompre avec les formules éculées si nous voulons que notre Union se tire par le haut de cette crise grave.

    par Michel Santi (son site) jeudi 25 novembre 2010 -


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  • Portugal : grève générale historique contre l’austérité

    Enseignants et cheminots mais aussi pompiers, artistes ou médecins : la grève générale contre l’austérité, convoquée mercredi au Portugal, a remporté la plus forte adhésion jamais enregistrée dans l’histoire du pays, selon les syndicats.

    "C’est la plus grande grève jamais réalisée, plus importante que celle de 1988", année de la dernière grève générale unitaire du pays, a déclaré le dirigeant de l’UGT Joao Proença, tandis que son collègue de la CGTP Manuel Carvalho da Silva faisait état de "plus de trois millions de grévistes".

    Le mouvement, convoqué par ces deux centrales syndicales, a provoqué la paralysie quasi-totale des transports publics, et tous les vols commerciaux au départ comme à l’arrivée au Portugal ont été annulés.

    Lire la suite de l’article : http://www.leparisien.fr/flash-actu...


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  • La crise irlandaise confirme la suprématie de l'Europe allemande

    Le Vrai Débat - Blogueur Associé | Mardi 23 Novembre 2010

     

    L'euro se casse la figure, les Etats-Unis et la Chine nous concurrencent sévèrement sur la monnaie mais la grande Europe reste passive et continue de prêter de l'argent à tout va. L'objectif avoué, que les pays touchés par la crise ne quitte pas la zone euro alors que cette fuite semble inéluctable. Le Vrai Débat considère que ce constat ne signifie qu'une chose: la soumission de l'Europe à l'Allemagne.


     

    Flickr - Julius! - cc
    Après la Grèce, le plan de sauvetage de l'Irlande - 90 milliards d'euros de prêts étalés sur trois ans - marque encore davantage la soumission des élites européennes au dogme de l'euro, et derrière ce dogme à ce que nous ne devons plus avoir peur d'appeler « l'Europe allemande ».

    Ce plan de sauvetage, comme le précédent et comme le suivant, n'a en effet qu'un seul objectif : permettre aux pays touchés par la banqueroute de survivre sans avoir besoin de quitter l'euro.
    Au lieu de tirer les conséquences de l'échec désormais patent de la monnaie européenne, les élites dirigeantes préfèrent sacrifier les peuples à cette vache sacrée, et prennent toutes les mesures pour sauver le soldat euro. Quitte à entraîner avec elles dans le gouffre de leur folle idéologie les peuples d'Europe !

    Derrière la politique de l'euro à tout prix, il y a la soumission à l'Europe allemande.

    Comme l'écrit Emmanuel Todd, avec beaucoup d'autres et de nombreux économistes (citons Jean-Luc Gréau par exemple), l'euro est un instrument aux mains de l'Allemagne pour affirmer sa suprématie sur le continent et écraser ses concurrents. En effet, à l'époque des monnaies nationales, les pays comme la France ou l'Italie, présents sur les mêmes marchés que l'Allemagne, pouvaient rester compétitifs vis-à-vis de leur puissant voisin en pratiquant régulièrement des dévaluations monétaires. Quand l'Allemagne baissait le coût de sa main d'oeuvre, ces pays dévaluaient leur monnaie nationale. Ainsi, de 1950 à 1990, la parité entre le franc et le mark est passée de 1 mark = 1 franc à 1 mark = 3,5 francs. La France résistait sur les marchés extérieurs, et notre croissance économique ne souffrait pas de cette politique, au contraire.

    Depuis la création de l'euro, cette équation n'est plus possible. Face à une Allemagne qui fait pression comme jamais à la baisse sur ses propres salaires, la France ou l'Italie, notamment, ne sont plus en mesure de riposter, liées par une monnaie qu'il leur est impossible de dévaluer. Le résultat est très clair : les 2 tiers de la dégradation de notre balance commerciale avec l'Allemagne a lieu au sein même de la zone euro. C'est au sein de la zone essentiellement, et non en Chine ou ailleurs, que l'Allemagne grignote régulièrement des parts de marché sur le dos des exportateurs français et italiens, essentiellement.

    Mettre le paquet pour sauver la monnaie unique, c'est donc assurer la pérennité de ce modèle euro-germanique.

     

    La crise irlandaise confirme la suprématie de l'Europe allemande
    D'autres signes témoignent de la suprématie allemande sur la construction européenne.
    Prenons l'exemple du Traité de Lisbonne, que les dirigeants européens ont récemment accepté de réouvrir, sous pression d'Angela Merkel. Cette réécriture partielle du Traité a une explication majeure, rarement perçue dans les médias français : la nécessité pour l'Allemagne de l'adapter à ses propres règles constitutionnelles. La Cour constitutionnelle allemande de Karlsruhe (équivalent de notre Conseil Constitutionnel) n'a en effet accepté la création du Fonds européen de stabilisation financière qu'à condition qu'il soit temporaire. Il était donc nécessaire de modifier Lisbonne pour répondre à cette exigence de la Cour allemande.

    Vous avez bien lu : quand l'Allemagne juge qu'un Traité n'est pas conforme à sa Constitution, ce n'est pas sa Constitution qu'elle modifie comme la France l'a déjà fait à 5 reprises pour des raisons liées à l'Europe depuis 1992, mais c'est le Traité qu'elle modifie !

    Cette attitude qu'on peut qualifier de « souverainiste » est aux antipodes de la position « européiste » de notre Conseil Constitutionnel, et témoigne de ce que l'Allemagne n'a pas froid aux yeux quand il s'agit d'assurer sa suprématie.

    La Cour constitutionnelle de Karlsruhe est d'ailleurs de plus en plus clairement sur une ligne très nationale, qui renforce ce sentiment de domination germanique assumée.
    Ainsi, dans un arrêt très intéressant rendu le 30 juin 2009 à l'occasion de l'adoption du Traité de Lisbonne, la Cour a pointé du doigt « un déficit de démocratie structurel au niveau de l'Union européenne » (nous n'imaginons pas une seconde nos « Sages » du Conseil Constitutionnel se permettre un tel affront à l'encontre de la Sainte-UE...).
    Mais ce n'est pas tout. Dans le même arrêt, la Cour allemande exige une place plus importante pour le parlement allemand dans le processus de prise de décision européen. Elle demande à l'Union européenne de ne pas « outrepasser les compétences qui lui sont octroyées », et affirme que la primauté du Droit européen n'est pas « absolue » (de quoi faire tomber tomber de leur chaise nos grands juges du Conseil d'Etat, de la Cour de Cassation ou du Conseil Constitutionnel...) et se réserve le droit de bloquer certaines lois pour préserver « la souveraineté et l'identité constitutionnelle allemandes ».

    Enfin, elle considère - avec justesse oserons-nous écrire - qu'il n'existe pas de peuple européen, et que dans ces conditions le parlement européen n'a pas de légitimité politique propre. Celle-ci émane des peuples, et donc des nations.

    Décoiffant pour qui appartient à l'élite européiste française !

    L'Union européenne de plus en plus nettement est sous domination allemande. L'Allemagne l'utilise pour promouvoir ses propres intérêts nationaux. Il n'y a rien de choquant à le dire, à l'écrire et à le faire savoir. Il faut simplement en être conscient et se dire qu'après tout, il n'y a qu'en France qu'on croit encore naïvement que l'Europe est le paradis des bisounours, unis pour la paix et l'amour.

    Non, l'Europe est une affaire politique, et donc par définition une question de conflits d'intérêts. A nous de savoir retrouver le sens légitime de nos intérêts nationaux !


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  • Plan de rigueur irlandais : hausse de la TVA, impôt sur les sociétés inchangé

    LEMONDE.FR avec Reuters et AFP | 24.11.10 | 15h35

     

    L'Irlande a dévoilé, mercredi 24 novembre, un plan de rigueur draconien visant à diviser par dix un déficit public astronomique d'ici à 2014 : conditions d'un vaste plan de sauvetage international de l'île, ces mesures d'austérité, les troisièmes depuis l'entrée en récession de l'ancien Tigre celtique en 2008, étaient redoutées par une population qui a déjà fait de nombreux sacrifices.

    Ce programme budgétaire sur quatre ans sera composé aux deux tiers d'une réduction des dépenses et d'un tiers de hausse de la fiscalité. Dublin a ainsi annoncé que la TVA passera à 22 % en 2013 et 23 % en 2014, dans le but de lever 620 millions d'euros. En revanche, l'Irlande maintiendra son taux d'imposition sur les sociétés à 12,5 %. Par ailleurs, les dépenses courantes seront réduites de 7 milliards d'euros d'ici à 2014.

    Les mesures annoncées visent à dégager 15 milliards d'euros par le biais de mesures d'austérité, soit près de 10 % du produit intérieur brut (PIB), d'ici à 2014. Pour la seule année 2011, l'objectif est d'économiser 6 milliards d'euros. L'objectif est de ramener le déficit public irlandais à 3 % du PIB, comme l'exige l'UE, contre 32 % cette année. Par ailleurs, l'île maintient ses prévisions de croissance à 1 % du PNB réel en 2011 et prévoit un taux de croissance annuel de 2,5 % sur 2012-2014.

    Le plan de rigueur constitue un préalable incontournable à l'octroi d'une aide de l'Union européenne et du Fonds monétaire international, en cours de mise au point. Elle "sera autour de 85 milliards d'euros", a déclaré mercredi le ministre du budget français, François Baroin. C'est "20 000 euros" par Irlandais, a calculé l'Irish Sun.


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  • Quand DSK dévoile son plan secret pour l’Europe

    DSK a fait un rêve… Celui d’une Europe où les citoyens travailleraient plus, où un marché du travail unique s’imposerait et où la Commission européenne aurait toujours plus de pouvoir. Un songe qui s’avère tellement audacieux qu’il risque fort de ne jamais se réaliser. Et heureusement, car ce serait un véritable cauchemar pour les pays membres.

    En un temps où l’étoile de DSK semble retrouver quelque éclat parmi les astres morts de la galaxie socialiste, il n’est pas inintéressant de se pencher avec attention sur les propos tenus récemment à Francfort par le chef du Fonds Monétaire International (FMI).

    Lire la suite de l’article : http://www.marianne2.fr/Quand-DSK-d...


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  • Après la Grèce, l’Irlande. La verte érin, portée aux nues avant la crise financière mondiale pour son insolente réussite économique, est au bord du gouffre. Hier à Dublin, des experts de l’Union Européenne et du FMI, mettaient au point les détails d’un vaste plan de sauvetage, qui pourrait atteindre jusqu’à 90 milliards d’euros sur trois ans, principalement en faveur des banques irlandaises. « Les négociations peuvent être finalisées d’ici à la fin novembre », affirmait hier Olli Rehn, commissaire européen aux Affaires économiques.

    Mais la situation s’est encore compliquée avec une crise politique s’ajoutant à la crise financière. Car si l’Irlande appelle au secours, elle reste en revanche accrochée à son impôt sur les sociétés, l’un des plus faible au monde, symbole de son attractivité. La Commission européenne s’efforce de rassurer Dublin : la hausse de son impôt généreux ne serait pas la grande priorité des négociations en cours, en dépit des pressions répétées de plusieurs pays européens, dont la France et l’Allemagne.

    Le gouvernement irlandais, qui joue sa survie, a toutes les peines du monde à convaincre la population qui vit cette intervention de la communauté internationale, comme une « reddition éhontée », une « capitulation sans précédent » selon les titres de la presse locale d’hier matin.

    « Nous ne sommes pas en faillite », tente de rassurer le ministre des Finances Brian Lenihan, démentant que le FMI se mette dorénavant à gérer les affaires de l’île. Car le plus dur est à venir pour le gouvernement irlandais qui doit annoncer demain son plan de rigueur. Celui-ci prévoit 15 milliards d’euros d’économies d’ici à 2014 afin de ramener à 3 % du produit intérieur brut (PIB) le déficit public, actuellement de 32 %. Parmi les principales mesures à l’étude, la réduction des allocations familiales, du salaire minimum et des indemnités aux demandeurs d’emploi. Un préalable au plan de sauvetage international et qui a pour but de prévenir toute contagion à des pays aux finances publiques fragiles, comme l’Espagne ou le Portugal.

     


    Article original : http://www.ladepeche.fr/article/2010/11/23/954350-Irlande-Il-faut-sauver-le-tigre-celtique.html


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  • Le bal des vampires

    Ce qui est dit dans ce court extrait est très intéressant mais surtout très grave. Comme nous le savons déjà, l’élite de Goldman Sachs n’a jamais été aussi riche et puissante que depuis la crise financière et économique de 2008. Ils se sont énormément enrichis sur le dos des contribuables Américains, et donc des honnêtes travailleurs. Les banksters sont littéralement des parasites qui se nourrissent de leurs victimes, ils n’existent pas sans elles ; ce sont des criminels.

    par la-matrice (son site) mardi 23 novembre 2010


    Goldman Sachs Ou La Magie Du Renflouement [VOSTFR]
    Cargado por la-matrice_org. - Mira las noticias más recientes en video.


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  • Nous n’avons pas les mêmes valeurs !

    Le scénario décrit par certaines mauvaises augures selon lesquelles l’Euro cessera simplement d’exister est tout à la fois extrême et fort peu crédible. En revanche, il est quasiment acquis que la fragmentation de la zone Euro sera admise, voire - pourquoi pas ? - formalisée d’une manière ou d’une autre. En comment ne pas reconnaître une telle dichotomie entre un noyau "dur" de pays à l’économie florissante et des nations dites "périphériques" ... et condamnées à le rester ! Les statistiques économiques Allemandes publiées la semaine à venir (P.I.B., indices de confiance...) achèveront ainsi d’attester de la robustesse du Nord par rapport à une frange de pays au sort peu enviable. Ce qui sépare en effet ces deux blocs est nettement plus déterminant que ce qui les unit ! Et tant pis pour l’union monétaire, pour les liens institutionnels et autres vœux pieux de solidarité... 

    Il faut dire que ces douze derniers mois ont été extrêmement chargés pour la zone Euro en terme de tourmentes et, de fait, la sécurité et la stabilité d’un bloc monétaire n’ayant cessé de défrayer la chronique en termes négatifs ne sont plus aujourd’hui qu’illusion. Le rêve Allemand d’un bloc aux taux d’intérêts bas (justifiés par la frugalité des pays du Nord) a sombré. L’alliance entre des peuples industrieux et peu consommateurs et des pays ayant dû affronter une bulle immobilière et spéculative pour n’avoir pas su profiter des liquidités mises à leur disposition en vue d’améliorer productivité et investissements à long terme s’est révélée contre nature. Cette alliance a accouché aujourd’hui d’un monstre de divergences, de déséquilibres et de rancœurs entre un Nord qui ne tolère plus de financer les excès de la périphérie.

    L’année prochaine, qui verra l’élection du successeur de Jean-Claude Trichet à la tête de la BCE, sacralisera cette ligne de partage entre Nord et PIIGS étant entendu que le troisième Président de la BCE héritera d’une Union en crise, au moins sur le plan institutionnel. Candidats tour à tour évoqués comme favoris, Axel Weber, Président de la Bundesbank, et Mario Draghi, Gouverneur de la Banca d’Italia, auront - s’ils succèdent à Trichet - à faire face à des défis monumentaux ... même s’il est très probable qu’aucun des deux ne parviendra à ce poste majeur. Comment confier les clés de la politique monétaire Européenne à un chantre Allemand de la lutte inflationniste alors même que cette stratégie est en partie responsable des déboires du Sud ? Quant à introniser un ancien haut responsable de Goldman Sachs (en la personne de Draghi), autant cautionner un système Anglo-Saxon ayant poussé l’appât du gain jusqu’à la caricature... En fait, la nomination du futur patron de la BCE sera au cœur des enjeux et des luttes intestines parfois peu reluisantes de l’Union Européenne.

    par Michel Santi (son site) lundi 22 novembre 2010

    note WR : de source bien informée, les allemands ont déjà imprimé des euro-deutschmarks


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  • Alea Jacta Est

    L'IRLANDE VENDUE AU FMI, A LA BCE ET A L'ANGLETERRE, LA FRANCE DANS LE COLLIMATEUR
    du 22 au 25 novembre 2010 : C'est clair, le fait que l'Irlande, contrainte et forcée, ait été obligée de demander l'aide internationale, 90 milliards, eh bien elle a mis de facto ses habitants en esclavage, et je ne suis pas le seul à le penser. ZH et BI disent la même chose: désormais Irlandais = Argentins. Et cela arrange bien les Anglais, comme d'habitude... Totalement fou. Qui aurait imaginé que l'Irlande connaîterait le même sort que l'Argentine. Le Tigre celtique transformé en esclave comme au bon vieux temps où Rome importait des Irlandaises et des Irlandais... Portugais et Espagnols, le même sort vous attend. Ce cirque des sauvetages ne peut durer éternellement. Sur CNBC, Nouriel Roubini a même été plus radical: "Bientôt la dette sera à 120% du PIB, comme celle de la Grèce... Maintenant vous avez des super-souverains, FMI, BCE, qui viennent sauver les souverains ... Il n'y aura personne de la planète Mars ou de la Lune qui viendra sauver les super-souverains... Et puis il y a le problème de la France. Sarkozy est arrivé au pouvoir disant qu'il allait faire des réformes, mais il n'en a fait aucune. Maintenant il est faible et pourrait perdre les élections. Conséquence: ils vont repousser les réformes et les austérités fiscales, et ça c'est un grave problème parce que la France n'est pas en meilleur état que l'Espagne, le Portugal ou l'Italie ... et pour le reste l'Espagne est le véritable élephant dans la pièce: Spain is too big to fail on one side—and also too big to be bailed out". Youpi... En clair, il n'y a pas assez d'argent nulle part chez les super-souverains pour sauver l'Espagne qui fonce vers le défaut de paiement dès que ses taux vont atteindre les mêmes que ceux de la Grèce. Alea Jacta Est. D'ailleurs à ce propos, regardez cette trouvaille de Zero Hedge, un député irlandais qui dit à un autre "Fuck you". "A year ago Irish Green Party politician Paul Nicholas Gogarty told Irish Labor Party TD "With all due respect, in the most unparliamentary language; Fuck you, Deputy Stagg, fuck you!... We Are Screwed As A Country Because Of The Wrongdoing Of Others." It took a year for Gogarty to be proven correct.". Lire ZH ici.. N'oubliez pas, il faut que l'Irlande continue à rembourser les banques !

    jovanovic.com


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  • Glenn Beck : George Soros, dollar, inflation S/T


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  • L'Irlande face aux experts et aux doutes

    samedi 20 novembre 2010
     

    L'Europe et le FMI veulent trouver une solution globale à la crise. Les Irlandais craignent pour leur indépendance.

    Depuis hier, une trentaine d'experts de l'Union européenne, de la Banque centrale européenne et du Fonds monétaire international (FMI) sont plongés dans les livres de caisse des banques irlandaises... Leur mission, qui devrait durer au moins quinze jours, est d'éviter la banqueroute aux établissements bancaires.

    D'après les représentants du FMI, des négociations formelles ont été engagées sur « des mesures qui pourraient assurer la stabilité financière ». Le gouvernement irlandais a déjà injecté 50 milliards d'euros dans ses banques. Le FMI, le Fonds européen de stabilité financière (FESF), ainsi que des fonds internationaux, pourraient verser plusieurs dizaines de milliards.

    En fait, les experts estiment que les besoins irlandais pourraient se monter à 80 milliards, si la situation de l'économie est prise en compte. Ce que refuse pour l'instant Dublin, qui souhaite circonscrire le problème aux banques. Le gouvernement, fragilisé à la veille d'élections législatives partielles, sait que les Irlandais sont farouchement opposés à toute aide extérieure. Cela mettrait à mal une indépendance chèrement acquise.

    La colère enfle, relayée par les journaux. « Humiliés », a titré, hier, l'Irish Daily Mail. « La liberté perdue », a écrit l'Irish Sun, tandis que l'Irish Examiner publiait une « Déclaration de dépendance », fabriquée à partir de la proclamation d'indépendance de 1916.

    Eurosceptiques, les Irlandais craignent que Bruxelles les oblige à renoncer à leur très avantageuse fiscalité sur les entreprises. Ils redoutent aussi que le FMI leur impose une austérité encore plus sévère que celle qu'ils subissent déjà. L'Union européenne veut régler « le problème » irlandais rapidement. Pour éviter tout emballement, toute contagion, toute hésitation...


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  • Chute du dollar = chute du yuan
    Rafael Michaut

    D'un côté, la Chine...
    Forte de son excédent commercial et de ses réserves en devises disproportionnés, elle limite toute hausse du yuan !

    Son argument : "seule une appréciation progressive éviterait des perturbations sociales et économiques". Ritournelle traditionnelle du Parti communiste chinois.

    Mais sa rhétorique communiste sonne faux, car la Chine est aux mains des capitalistes les plus sauvages de l'Histoire humaine, s'appropriant les richesses de l'Etat (le peuple en démocratie, n'est-ce pas ?). Ces "élus" (sic) s'enrichissent comme des Rockefeller....

    De l'autre, les Etats-Unis...
    En prise avec un chômage record (de plus de 26 ans) et un niveau d'inflation incompatible avec une croissance durable, ils ont "lâché" le dollar.


    Concrètement, l'inflation va remplacer la croissance pour supporter l'économie américaine. Chacun sait que le recours à la planche à billets lamine la monnaie qu'elle imprime. Tous les autres pays vont le payer : les épargnants investis en actions ; les Etats détenteurs des bons du Trésor américain, Chine en tête, les nations riches en matières premières dont les cours sont libellés en dollars, etc.

    Chute du dollar = chute du yuan
    N'oubliez pas : le yuan n'est pas une monnaie à part entière, c'est une "monnaie dollar" - cours fixé en fractions de dollars -, comme la... gourde haïtienne ! La roupie indienne, autre puissance montante, est aussi très liée au dollar.


    Tant que la décision politique du Parti communiste chinois est de garder la parité du yuan en dollars, chute du dollar égal chute du yuan... pour les autres devises ! Pour certains experts, la valeur d'équilibre se situerait à 1 dollar pour 3 ou 4 yuans et non pas les 6,82 actuels.

    En l'absence d'ajustement des devises, nous assistons à une sorte de guerre monétaire
    Les Etats-Unis cherchent à provoquer l'inflation en Chine, et Pékin voudrait pousser Washington à la déflation. Les deux camps sont persuadés d'avoir raison. Aucun ne l'emporte ; et le reste du monde pâtit des conséquences.


    Il est peut-être déjà trop tard pour arrêter le virage du "protectionnisme".

    L'interventionnisme fait rage
    Chine, Brésil et Japon utilisent leurs réserves pour limiter toute hausse de leur monnaie en rachetant massivement la devise de leurs principaux marchés d'exportation. Leur compétitivité commerciale ainsi préservée, ils continuent à entretenir leur croissance aux dépens des pays qui leur importent biens ou matières premières.


    Piégés entre les deux, les marchés émergents adoptent un contrôle des mouvements de capitaux ou interviennent directement sur les changes pour garder leur compétitivité face à la Chine ou pour limiter la spéculation.

    La BCE elle-même s'inquiète, si l'on en croit l'intervention dans la presse de son numéro trois. "Il faut empêcher coûte que coûte ces fluctuations des monnaies de dégénérer en course à la dévaluation qui serait fatale, car elle déboucherait sur du protectionnisme", a t-il affirmé sans langue de bois.

    Le point de vue de la Chine se défend
    Son obsession : éviter à tout prix le sort du Japon après les accords du Plaza-Athénée de 1985. Coincé entre une compétitivité amoindrie par la forte appréciation de sa monnaie et les pressions américaines pour réduire son déficit des comptes courants, le Japon avait choisi de se lancer dans une énorme expansion monétaire -- au lieu de procéder aux réformes structurelles nécessaires !


    La bulle qui en résulta ne fut pas pour rien dans la "décennie perdue" nippone des années 1990. Autrefois leader mondial, le Japon sombra dans le marasme.

    Pour la Chine, comme pour le Japon depuis 20 ans, une telle perspective serait catastrophique.

    A terme, la principale et la plus dynamique économie émergente du monde ne peut que voir sa monnaie se réapprécier.


    Le yuan monte et montera .


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  • Pour occulter le dollar, rouvrons le dossier des PIGS

    Je vous le disais il y a quelques semaines, il faut s’attendre à ce que les regards se tournent vers la zone Euro, après que le dollar ait sérieusement chuté à l’approche de l’annonce du QE2 de la Fed (voir mon article de la semaine dernière en cliquant ici).

    Eh bien voilà : depuis quelques jours, on nous ressort les mêmes dossiers qu’au printemps dernier : les PIGS sont de retour ! (Pour ceux qui ne le savent pas, les PIGS (ou PIIGS) sont l’acronyme donné par les cambistes anglo-saxons aux pays de la zone euro en proie à des difficultés budgétaires importantes : Portugal, Irlande, Italie, Grèce et Espagne).

    Tout cela serait extrêmement risible si ce n’était pas sérieux. On nous dit maintenant que le Portugal pourrait sortir de la zone Euro (voir l’article ici de Boursorama), où l’on apprend que Van Rompuy (vous savez, notre président de l’Europe) n’a plus peur de parler d’éclatement de la zone Euro. "Nous sommes confrontés à une crise pour notre survie" a-t-il déclaré.

    Moi j’ai plutôt envie de dire "nous sommes confrontés à une crise pour la survie du système monétaire corrompu par la Fed, où on tente de régler des problèmes de surendettement par de la dette supplémentaire".

    Mais que voulez-vous : tant qu’on fera croire aux gens que la survie du système monétaire et leur survie personnelle c’est pareil, nous continuerons à nous saigner de plus en plus pour payer des intérêts qui montent au ciel et s’accumulent au fur et à mesure que nos gouvernants continuent à injecter plus de dette dans le système. La spirale infernale, très loin de se réduire, ne fait que s’accélérer.

    Pendant ce temps, les marchés vont porter leur attention sur l’euro, laissant un peu de côté le dollar, et nous allons assister au retour en grâce du dollar, comme avant l’été 2010. Ce faisant, l’illusion que les monnaies valent toujours quelque chose peut perdurer.

    C’est de la folie, mais c’est bien réel !

    Afin de bien comprendre comment fonctionne ce système monétaire en déroute, je vous propose de lire cet article écrit par un professeur Allemand, Eberhard Harner, que vous pouvez retrouver en cliquant ici. Cet article, écrit en 2005, donc bien avant que la crise éclate au grand jour, est très instructif. Et surtout, il nous mettait en garde : ce qui se passe aujourd’hui était prévu par M. Harner.

    Que faire aujourd’hui ? Il faut bien comprendre qu’on ne sortira pas de cette crise en gardant ce système monétaire. La fuite en avant à laquelle nous assistons nous mène au désastre, c’est évident. A chaque étape, on recule l’échéance un peu plus, c’est tout. Mais alors qu’est-ce qui se prépare ? Que nous concoctent nos dirigeants ? Quel nouvel ordre mondial ? Toutes les spéculations sont possibles : nouvelle monnaie (euro-dollar) avec une banque centrale unique aux mains des mêmes banquiers qui ont déjà la Fed, en passant par une guerre histoire de relancer la machine, ou bien on laisse l’Europe et les USA se désagréger, les problèmes sociaux prendre de l’ampleur histoire de mettre un peu de chaos et de pagaille, ce qui aura pour conséquence immédiate qu’une grande partie des populations voudront se mettre sous la protection de gouvernements forts ? Nul ne sait.

    Pourtant, il y a bien une chose à laquelle nous pourrions tous réfléchir : un nouveau système monétaire. Mais je voudrais avant tout être bien clair : analyser le système tel qu’il est aujourd’hui et en faire la critique ne veut certainement pas dire que les solutions sont à chercher du côté des révolutionnaires de tous poils, qui pensent que la solution au problème est plus d’impôts, faire payer les riches (toujours la même rengaine) et en finir avec le capitalisme. La crise que nous traversons n’a rien à voir avec le capitalisme, ni "l’ultra-libéralisme". D’ailleurs, qu’est-ce que l’ultra-libéralisme ? On est soit pour la liberté (d’opinion, d’entreprendre, d’échanger, etc.), soit on ne l’est pas. Il y a la liberté ou pas. Je ne connais pas "d’ultra-liberté" ! Et de libéralisme, aucun pays n’en a jamais connu, surtout pas les USA : plus interventionniste tu meurs !

    Non, la crise du système est une crise monétaire. Depuis 1913, date de la création de la Fed, année où on a mis le monopole de création monétaire du dollar dans les mains de banquiers oligarques, en passant par 1944 et les accords de Bretton Woods faisant du dollar (adossé à l’or) la monnaie mondiale, puis 1965 et De Gaulle changeant tous ses dollars en or et créant la panique, puis 1971 et Nixon annulant la parité avec l’or (laissant ainsi les mains totalement libres aux banquiers contrôlant la Fed), puis dans la foulée 1973 et la loi Pompidou Giscard interdisant à la Banque de France de prêter au Trésor Français sans intérêt, et enfin le traité de Lisbonne de 2007 inscrivant au niveau constitutionnel (les traités ont valeur constitutionnelle) l’abandon de la prérogative aux gouvernements de battre monnaie et laissant cela à la BCE, que de chemin a été parcouru par ces oligarques !

    Alors que faire ? A mon avis, la première des choses est d’éduquer nos concitoyens sur ce qu’est la monnaie, afin qu’ils cessent de chercher des solutions palliatives dans des schémas "droite gauche" complètement dépassés. Le coeur du problème est là, et c’est là qu’il sera réglé. Alors faut-il revenir aux bons vieux systèmes d’avant 1973, qui permettaient aux gouvernements "d’imprimer" leurs monnaies sans intérêts ? Cela engendrait bien souvent d’autres types de manipulations, par les gouvernements cette fois, qui avaient une fâcheuse tendance à "trop" imprimer, créant de l’inflation (qui est une forme de taxe déguisée, puisque l’argent que vous gagnez vous est confisqué non pas par l’impôt mais par la perte de valeur due à l’inflation).

    Il existe aujourd’hui des formes de monnaie qui élimineraient totalement tous les problèmes : plus d’inflation incontrôlée, plus de dette lorsqu’elles sont émises, plus de manipulation sur la quantité en circulation, plus de taux de change fluctuant. Ces monnaies sont aujourd’hui embryonnaires, à l’essai. Des sites existent et en parlent. Les SEL (systèmes d’échange locaux) en sont un exemple. Certains imaginent des monnaies virtuelles, émises par n’importe quel acteur économique du moment qu’il offre un service ou un produit dans lequel d’autres sont intéressés. Sans entrer dans les détails ici, plein de possibilités existent. Paul Grignon et son "digital coin" a des idées très intéressantes. Une monnaie virtuelle basée sur ces idées existe même ici : bitcoin.

    Nous n’en sommes qu’au début. Je suis pourtant certain d’une chose : implémenter ce genre de nouveauté sera très compliqué, car nos oligarques y perdraient beaucoup (ou du moins ils ne gagneraient plus autant). Et cela, ils ne le laisseront jamais faire...

    par dimitripas (son site) mercredi 17 novembre 2010 -


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  • STRESS MAXIMUM SUR LES GOUVERNEMENTS EUROPÉENS

    mardi 16 novembre 2010, par Comité Valmy

     

    Sa Majesté de droit divin, Herman 1er van Rompuy, mêlant panique réelle et manipulation, met la pression en dramatisant à outrance : "c’est une question de survie !"

    Si certains avaient imaginé, avant la réunion des ministres des Finances des seize pays coincés dans la zone euro, qu’il serait peut-être enfin possible de revenir à la réalité et envisager, enfin, de privilégier l’économie réelle en écoutant leurs peuples en colère, le président de l’UE, nommé par le groupe de Bilderberg, dramatise pour faire passer le message : "le 1er qui bronche sera diabolisé comme jamais, il portera la responsabilité de la chute de l’Empire. Aucun châtiment ne sera trop doux pour son peuple, aucune représailles ne lui sera épargnée."

    Réunion de crise à Bruxelles, le président de l’UE estime que le zone euro joue “sa survie”

    La zone euro et l’Union européenne tout entière avec elle ne “survivront pas” si les problèmes budgétaires actuels de certains pays ne sont pas résolus, a mis en garde mardi le président de l’UE, alors que les inquiétudes grandissent au sujet de l’Union monétaire.

    “Nous sommes confrontés à une crise pour notre survie”, a déclaré Herman Van Rompuy lors d’une intervention devant un centre de réflexion bruxellois, le European Policy Center.

    “Nous devons tous travailler de concert afin de permettre à la zone euro de survivre. Car si la zone euro ne survit pas, l’Union européenne ne survivra pas non plus”, a-t-il ajouté.

    “La première année du traité de Lisbonne”, entré en vigueur en décembre 2009, “a été marquée par la crise de la zone euro,

    c’était une période de survie et ce n’est pas encore terminé”, a encore souligné le président du Conseil européen.

    “Mais j’ai confiance dans le fait que nous allons surmonter cela”, a-t-il ajouté.

    Il s’exprimait alors que la zone euro traverse une nouvelle zone de fortes turbulences en raison des inquiétudes que suscitent l’Irlande, mais aussi le Portugal, le Grèce ou même l’Espagne, des pays handicapés par un déficit très important.

    Les ministres des Finances des seize pays de l’Union monétaire, qui se réunissent dans l’après-midi à Bruxelles, doivent discuter de la situation.

    Dublin, en particulier, est sous pression de certains de ses partenaires et surtout de la Banque centrale européenne pour accepter une aide financière extérieure afin de renflouer ses banques, rassurer les marchés et éviter un phénomène de contagion aux autres pays de la zone euro.

    Mais les autorités irlandaises refusent pour le moment.

    “L’Irlande ne sollicitera aucune aide financière parce que nous sommes totalement financés jusqu’au milieu de l’année prochaine”, a déclaré le Premier ministre irlandais Brian Cowen lundi soir à la radio publique de son pays.

    M. Van Rompuy a rappelé que la zone euro avait traversé une période très difficile déjà au printemps avec la crise grecque et sa contagion à l’ensemble de la zone euro. Les pays européens avaient dû à l’époque voler à la rescousse d’Athènes, puis mettre en place un Fonds de secours pour les autres pays de la zone euro si nécessaire.

    “Lors de la crise de l’euro, l’Union européenne a fait la preuve de sa détermination” et elle pourrait encore avoir à le “prouver”, a-t-il dit.

    Le président de l’UE est confronté à une situation délicate car la gestion de la crise actuelle suscite des divergences entre responsables européens.

    La BCE pousse pour un plan d’action rapide car elle redoute de graves répercussions sur le marché des emprunts d’Etat. Elle est soutenue par des pays comme le Portugal ou l’Espagne qui veulent éviter d’être à leur tour emportés par la bourrasque.

    Mais d’autres capitales apprécient peu ces pressions, selon des diplomates.

    En outre, certains pays européens règlent ouvertement leurs comptes.

    Le Premier ministre grec Georges Papandréou a ainsi accusé lundi Berlin d’être à l’origine de la hausse spectaculaire la semaine dernière des taux d’intérêt payés par l’Irlande et le Portugal, par sa volonté de faire payer les investisseurs privés en cas de défaillance d’un Etat, dans le cadre d’un Fonds de secours permanent de la zone euro actuellement en discussion, qui serait mis en place à partir de 2013.


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  • La zone euro au chevet de l'Irlande

    Source AFP

    La zone euro au chevet de l'Irlande

    L'inquiétude monte en Irlande et dans le reste de l'Europe, alors que la probabilité d'une aide financière à l'Irlande grandit © Peter Morrison / Sipa

     

    Les ministres des Finances de la zone euro se retrouvent mardi pour une réunion de crise alors que la probabilité d'une aide financière à l'Irlande grandit et que les risques de contagion à d'autres pays comme le Portugal s'accentuent. La rencontre de l'Eurogroupe doit débuter vers 17 heures à Bruxelles et sera suivie mercredi par une réunion élargie aux ministres des Finances de toute l'Union européenne. Elle était programmée de longue date mais intervient dans un contexte très sensible.

    L'Irlande, confrontée à une grave crise de son secteur bancaire suite à l'explosion d'une bulle immobilière, est sous la pression de certains de ses partenaires ainsi que de la BCE pour accepter une aide financière extérieure. Objectif : rassurer les marchés et éviter la contagion comme au printemps lorsque la crise de la dette en Grèce avait fait vaciller les fondements mêmes de la zone euro, créée en 1999.

    La zone euro s'inquiète d'une contagion

    Pour le moment, le gouvernement irlandais résiste et entend profiter de la réunion de l'Eurogroupe pour rassurer. Il affirme qu'il sera en mesure de régler ses problèmes financiers tout seul car une intervention extérieure risquerait d'être vécue dans le pays comme une perte intolérable de souveraineté. L'Irlande a vu les taux sur sa dette souveraine s'envoler la semaine dernière à des niveaux sans précédent, les investisseurs privés se délestant de leurs obligations par crainte que le pays n'arrive pas à juguler son déficit abyssal. Celui-ci devrait culminer à 32 % du Produit intérieur brut (PIB) cette année à cause du renflouage des banques nationales. Le reste de la zone euro s'inquiète d'une contagion à des pays comme le Portugal, la Grèce ou l'Espagne, dont les taux d'emprunt à long terme ont également flambé.

    Le ministre portugais des Finances, Fernando Teixeira dos Santos, a parlé d'un risque "élevé" que son pays doive aussi faire appel à l'aide de l'Europe. Cette dernière a mis en place au printemps un filet de sécurité de 750 milliards d'euros au total pour sauver la monnaie unique. Dans un premier temps, une enveloppe de 60 milliards de prêts garantis par l'UE est prévue. Puis, si cela ne suffit pas, une enveloppe de 440 milliards d'euros de garantie de prêts des pays de la zone euro, complétée par 250 milliards d'euros de prêt du FMI, peut être débloquée.


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  • Les Faux-Monnayeurs

    La Réserve Fédérale Américaine s’est donc lancée vendredi dernier dans ses premiers achats de Bons du Trésor dans le cadre de son programme « QE2″ constituant son second round des baisses de taux quantitatives. En réalité, cette dénomination purement cosmétique de QE2 masque une évidence, à savoir que les QE 1 ne sont pas terminées car la Fed ne cesse de manipuler – quasi frauduleusement – les marchés obligataires de son pays et, partant, mondiaux ! 

    Il est entendu que les Etats du reste du monde sont, par nature, acheteurs de Bons US afin de recycler et de rentabiliser leurs (parfois) immenses réserves en dollars ainsi que leurs excédents commerciaux. Pour autant, la masse de Bons du Trésor actuellement sur les marchés est tout simplement vertigineuse et sans précédent dans l’Histoire du fait des besoins vitaux en liquidités du Gouvernement Fédéral Américain. Gouvernement qui affirme que ses Bons – toujours plus nombreux en circulation – trouvent facilement des amateurs qui feraient même monter les enchères en payant toujours plus cher ces papiers-valeurs Américains… Pourtant, ces investisseurs étrangers – privés et institutionnels – expriment publiquement les doutes les plus sérieux vis-à-vis de la valeur et de la fiabilité de ces mêmes Bons du Trésor US. 

    En fait, c’est l’Etat Américain qui achète lui-même – via la Fed – ses propres Bons en laissant croire que les investisseurs internationaux sont heureux de s’en porter acquéreurs à des prix qui, de surcroît, se retrouvent à leur plus haut niveau historique. Cette propagande éhontée et de bas étiage mise en place par les responsables de ce pays n’ayant évidemment pour but que d’éviter un glissement – voire un effondrement – de la valeur de ces obligations avec, comme conséquence immédiate, la remontée des taux d’intérêts Américains qui sera le signal de la liquéfaction nationale Américaine… La Réserve Fédérale et le Gouvernement Américains se lancent ainsi dans une tricherie d’une ampleur gigantesque afin de s’épargner la faillite de leur Etat et de leur économie. 

    Le fait est que le bilan de cette Réserve Fédérale, fondée en 1913 et prétendument arbitre de la stabilité des prix, est absolument désastreux puisque le billet vert – qu’elle est censée défendre – a perdu 97% de sa valeur depuis cette époque ! Dernier Président en date, Ben Bernanke s’est donc lancé dans la destruction des 3% résiduels en faisant tourner à un rythme infernal sa planche à billets afin de remplacer rapidement les anciens dollars par de nouveaux … qui ne vaudront quasiment plus rien. La croissance sera-t-elle au rendez-vous de ces injections massives de billets considérablement dévalorisés ? Et quand bien même elle le serait : cette croissance hypothétique ne sera qu’illusion. 

    En fait, nous n’assistons pas seulement à la banqueroute programmée de ce pays mais également à la faillite intellectuelle des Gouvernants Américains ! Qui pourrait nier que cette masse de billets créés à partir du néant et injectée dans le système ne sert qu’à diluer les actuels dollars et, donc, à fortement entamer ce qui leur reste de valeur … à l’instar d’une société qui chercherait à améliorer ses résultats en émettant à vide quantités de nouvelles actions ? Soyons aujourd’hui conscients du fait – regrettable et dramatique – que nous sommes spectateurs du suicide économique des USA assisté de sa Réserve Fédérale avec, dans le rôle du charlatan, Ben Bernanke… Charlatan voire escroc car imprimer ainsi comme il le fait des dollars par centaines de milliards revient en fait tout bonnement à créer de la fausse monnaie !

    par Michel Santi (son site) lundi 15 novembre 2010


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  • Irlande : l'UE verserait plus de 45 mds

    Reuters 14/11/2010

    L'aide financière européenne à l'Irlande qui ferait l'objet de discussions porterait sur un montant compris entre 45 et 90 milliards d'euros, selon que Dublin aura besoin ou non de soutenir son secteur bancaire, a-t-on déclaré hier à Bruxelles de source proche de la zone euro. L'Irlande n'a pas officiellement demandé une aide de l'UE, mais des sources proches de la zone euro indiquaient vendredi que des discussions sur une telle éventualité étaient d'ores et déjà en cours.

    Alors que la Commission européenne et l'Irlande se sont efforcés ces derniers jours à rassurer les marchés, selon certains journaux, et notamment l'Allemand Welt am Sonntag, l'Espagne et le Portugal pousseraient à la mise en place d'un plan de sauvetage d'environ 70 milliards d'euros, similaire à celui de 110 milliards créé en mai pour la Grèce par l'Union européenne et le Fonds monétaire international.

    Selon le Wall Street Journal, les Européens veulent agir de manière anticipée pour ne pas se retrouver acculés comme avec la Grèce au printemps. Car le risque d'une contagion se manifeste à nouveau. Jeudi, les taux des emprunts d'Etat irlandais à 10 ans ont atteint près de 9% et les portugais ont dépassé 7%, dans les deux cas du jamais-vu depuis l'entrée du pays dans la zone euro. Les taux espagnols et italiens se sont aussi retrouvés sous pression.

    Le marché obligataire a enregistré une accalmie vendredi, mais nul ne sait pour combien de temps. Les ministres des Finances devraient donc se saisir du problème, lors d'une réunion mardi à Bruxelles à l'échelle de la zone euro, puis mercredi à celle de toute l'UE.


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