• La Grèce : tête de pont pour la Chine

     


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  • Le Parlement irlandais approuve la baisse du salaire minimum

    On remarque que les smicards perdent 11,5% de leur salaire, tandis que les membres bien rémunérés du gouvernement n’en perdront que 6% !

    Le Parlement irlandais a approuvé vendredi la baisse du salaire minimum, ainsi que celle de la rémunération des membres du gouvernement. Ces mesures figurent dans le budget 2011 présenté en début de semaine, le plus rigoureux de l’histoire du pays.

    Le salaire horaire minimum, perçu par environ 50’000 personnes en Irlande, sera ainsi réduit d’un euro, à 7,65 euros. Par ailleurs, la loi prévoit une baisse des salaires du Premier ministre et des autres membres du gouvernement d’environ 6%, à 214’000 et 181’000 euros par an respectivement.

    Le vote de cette nouvelle loi, qui fait suite à l’approbation de plusieurs autres mesures budgétaires cette semaine, permet au budget 2011 de franchir une nouvelle étape en vue de son adoption définitive.

    Celle-ci ne sera toutefois pas bouclée avant le début de l’année prochaine, voire février, vu que la loi de finances proprement dite, qui forme le plus gros morceau de la législation budgétaire, ne sera pas examinée par les députés avant la mi-janvier.

    Le budget irlandais pour 2011, présenté mardi, représente un effort de rigueur de 6 milliards d’euros. C’est le plus sévère de l’histoire du pays et il forme la principale contrepartie du sauvetage de l’île par l’Union européenne et le Fonds monétaire international.

    Parallèlement à l’examen du budget, le Parlement irlandais se prononcera mercredi prochain sur le plan d’aide international. Le gouvernement avait accepté ce jeudi de le soumettre à un vote des députés.


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  • Bosser plus pour gagner moins : mais si, c'est possible !

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    La dernière médication à la mode contre la crise : travailler plus ! Gérard Longuet et Dominique Strauss-Kahn le préconisent. Mais personne ne fait attention au plan des syndicats européens pour retrouver une vraie croissance

     
     
    C’est fou ce que certains politiques ont des obsessions. Parlez de la crise à Gérard Longuet, président du groupe UMP du Sénat, il réplique aussitôt « yakaenterminéavéles35eurs ». Je blague ? Non, il suffit de relire son interview au Monde  de samedi : « ou on sort de l’euro, ou on sort des 35 heures », explique-t-il. Qu’entend-il par là ? Tout simplement « travailler plus pour le même prix ». Les feignants de travailleurs devront réparer les dégâts du capitalisme causée par l’absolue perte de contrôle de la finance, par des financiers follement payés, et des politiques complices. Le plus étrange c’est que l’idée séduit aussi Dominique Strauss-Kahn. Dans le fameux discours de Francfort , qu’on ne revisitera décidément jamais assez, le directeur général du FMI s’en prend lui aussi aux horaires trop maigres des salariés européens : « Europe’s living standards have stopped improving for one key reason—citizens are not reaching their full potential. To some extent, this reflects a conscious social choice to work fewer hours. There is nothing problematic here—after all, happiness does not come from income alone. But there is a dark side. Unemployment in Europe is chronically high, and employment participation is persistently low—especially among women, older workers, and the young. A key reason is that labor market institutions tend to reward privileged insiders at the expense of excluded outsiders. » (1)

    Si l’on suit l’homme qui introduisit les 35 heures dans le programme du Parti socialiste en 1997, le choix social conscient de travailler moins produirait le sous-emploi des  vieux, des jeunes et des  femmes (ça va faire jaser au PS…). Cela réjouira les 9,3% de chômeurs en moyenne en Europe…
     

    Il existe bien une nuance (et davantage, évidemment) entre Longuet et Strauss-Kahn. Le premier imagine basiquement que la fin des 35 heures (donc le retour aux 39 heures sans augmentation de salaires) permettra de supprimer 20 milliards d’euros d’allègement de cotisations sociales qui pèsent sur le budget de l’Etat. Le second analyse le marché du travail actuel comme « dual », excluant les salariés moins productifs ou considérés comme tels par les employeurs
     

    Mais ces étranges appels convergeant à travailler plus longtemps a une signification : tout simplement que nos élites, face à la crise, ont fait le deuil du progrès social. S’il existe un manque de productivité en Europe (il est plus que réel), il ne peut plus être comblé que par le recul du coût du travail et des « rigidités » du marché du travail. Ce que les Grecs, les Irlandais, les Portugais et els Espagnols ont déjà subi, nous aurons à le subir à notre tour.
     

    Faut-il se résigner ? Non. On peut aussi écouter les syndicats, qui proposent la voie d’un New Deal réactualisé. La Confédération européenne des syndicats (pas des anarcho-syndicalistes, ceux-là) a élaboré un plan très malin, baptisé Initiative pour la dette et l’investissement, qui consiste à faire absorber la dette publiques jusqu’à 60% du PIB par la BCE, et à lancer de euro-obligations pour financer un vaste programme d’investissement. Ils l’ont adressé  aux ministres des finances réunis à Bruxelles lundi et mardi. John Monks, secrétaire général de la CES, se dit près en entrer dans une négociation qui permette de sauver et l’euro et le modèle social européen. Reste à savoir s’il y a un chef de gouvernement dans l’Union qui aura assez de courage pour se sortir de la gangue néolibérale et relever le défi!
     

    (1)   "Le standard de vie des Européens a cessé de progresser pour une raison clé: les citoyens de donnet pas leur plein potentiel. D'une certaine manière cela est reflété par el choix social conscient de travailler moins longtemps. Il n'y a rien là de problématique. Après tout le bonheur ne vient pas que des revenus seuls. Mais il y a une face noire: Le chômage est chroniquement élevé, essentiellement pour les femmes et les travailleurs jeunes ou âgés. L'une des explication est que le marché du travail privilégie ceux qui sont déjà en poste au détriment de ceux qui sont en dehors" Traduction HN


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  • À Fribourg, les deux chefs d'État se sont montrés hostiles à l'idée d'une mutualisation des dettes européennes.

    C'est à Fribourg, à l'occasion du sommet franco-allemand, que le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière Angela Merkel ont martelé qu'ils sont «profondément attachés à l'euro». «L'euro, c'est l'Europe», a affirmé le Français lors de la conférence de presse, vendredi. «L'Europe, c'est la partie non négociable de l'avenir de nos pays», a-t-il ajouté. «Nous ferons ce qu'il faut pour défendre l'euro et l'Union européenne.»

    Les deux dirigeants ont cependant rejeté une nouvelle fois l'idée d'une mutualisation des dettes européennes sous forme d'émissions obligataires européennes («eurobond»). «En ce qui concerne les Euro-obligations, j'ai dit que la mutualisation des taux (...) ne nous aiderait pas beaucoup», a déclaré Angela Merkel. Il faut plutôt «améliorer la cohérence des politiques économiques (…) il ne s'agit pas de mutualiser les risques».

    Des obligations européennes «déresponsabiliseraient les États» en faisant remonter la dette au niveau de l'Europe, a justifié Nicolas Sarkozy, alors qu'au contraire «nous voulons les responsabiliser». Le président français a toutefois ajouté que, lorsque les politiques budgétaires et fiscales seront mieux harmonisées, «peut-être pourra-t-on en reparler». «Il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs», a-t-il insisté.


    note Webrunner : les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent...


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  • Anger in London


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  • Jacques Delors : "L'Europe se laisse aller, traversée par des effluves populistes et nationalistes"

    LEMONDE pour Le Monde.fr | 07.12.10 | 12h18  •  Mis à jour le 07.12.10 | 12h19

     

     

    L'ancien président de la Commission européenne, Jacques Delors, lors d'une conférence de presse à Bruxelles, le 30 novembre 2009.

    L'ancien président de la Commission européenne, Jacques Delors, lors d'une conférence de presse à Bruxelles, le 30 novembre 2009.AFP/JOHN THYS

    A sa manière douce, Jacques Delors, l'ancien président de la Commission européenne, ne décolère pas contre les Etats membres qui ont refusé à de nombreuses reprises les transferts de souveraineté au profit de l'Union européenne. Dans un entretien publié dans Le Monde daté mercredi 8 décembre, il juge que "les 16 membres de la zone euro n'ont pas été capables d'une vraie coopération. Ils ne réalisent pas qu'ils ont un bien commun à gérer : l'euro".

     

    Il préconise de créer "des obligations publiques européennes non pour combler les déficits, mais pour financer des dépenses d'avenir", l'institution d'un "fonds d'aide conjoncturelle à mettre en œuvre dans les phases de faible croissance" et "une caisse d'amortissement qui prendrait une partie du déficit de chacun des 16 Etats", afin de dégager des marges pour le soutien de leur activité.

    Jacques Delors estime que des sanctions sont indispensables contre les Etats laxistes. "Les sanctions les plus logiques, dit-il, seraient de priver des fonds d'aide structurelle – pour partie et provisoirement – les pays qui ne pratiqueront pas une politique saine."

    DÉFENDRE "L'AUTRE" CAPITALISME

    Il est aussi très remonté contre les conseillers des banques qui tétanisent les pays en leur intimant l'ordre de réduire leurs déficits, puis en s'alarmant de la panne de croissance qui pourrait en résulter. "Ce n'est pas aux banquiers qui ont reçu des Etats, comme prêts ou garanties, 4 589 milliards d'euros de dicter aux gouvernements leur comportements, s'emporte-t-il. La politique doit être l'ultime référence."

    Il appelle à combattre le "capitalisme financier", celui qui a fait du marché et de la création de valeur l'alpha et l'omega de la vie économique et qui "a provoqué la crise mondiale". Il entend défendre "l'autre" capitalisme, "celui de la production des biens et services, de la vraie création de richesses".

    Jacques Delors ne regrette pas d'avoir soutenu la création de l'euro qui "nous a protégés contre nos laxismes", mais qui n'a pas stimulé l'économie européenne, en l'absence d'un pacte de coordination économique et en raison d'une focalisation excessive sur les indicateurs d'inflation et de déficits.

    "Pessimiste actif", il prédit le pire si… "l'Europe se laisse aller, traversée comme elle l'est aujourd'hui par ces effluves populistes et nationalistes, c'est le déclin assuré, même si nos gouvernants ne s'en rendent pas compte. Et même le meilleur élève de la classe européenne [l'Allemagne] y laissera des plumes…"

    Propos recueillis par Alain Faujas et Alain Frachon


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  • Les organisateurs de la "révolution Cantona" dénoncent les médias

    Depuis le début du mois de novembre 2010, nous avons assisté à un nouveau type de censure. Chacun s’attendrait à ce que la censure consiste à ne pas parler d’un sujet du tout. Un peu comme à l’époque de l’EX-URSS. Aujourd’hui, la censure consiste à faire du bruit autour d’un sujet qu’on ne peut plus cacher à cause de l’intérêt qu’il suscite sur le net. Faire du bruit, beaucoup de bruit... Mais surtout ne rien dire. Ne pas entamer de débat de fond. Ne pas quitter l’anecdotique... reprendre des dépêches foireuses d’agences de presse, coller des photos... des titres slogans. Mais surtout pas de débat de fond.

    Nous avons accordé des dizaines d’heures d’interview aux médias, où nous avons lourdement insisté sur le fait que nous combattions un système, un mode de création monétaire reposant sur une dette qui ne peut être que exponentielle et impossible à amortir. Sur le fait que le Traité de Lisbonne imposé aux citoyens européens nous rendait tributaires des caprices des marchés financiers et des agences de quotations qui obligent nos gouvernements et chefs d’état à nous soumettre à tous les sacrifices pour répondre à leurs exigences.

    Nous avons lourdement insisté sur l’importance démocratique de retrouver le pouvoir d’émettre et de contrôler notre monnaie, de renationaliser les banques, de séparer les banques commerciales des banques d’investissement de sorte qu’il ne soit plus possible de spéculer avec les dépôts des citoyens... Et aussi sur l’immense arnaque que représente le fait de titriser nos dettes, nos emprunts pour s’en servir comme actifs, pour spéculer sur les marchés financiers. Nous avons expliqué que c’est contre tout cela que nous luttons, car on ne pourra pas résoudre la crise que nous vivons aussi longtemps que les causes ne seront pas identifiées et combattues.

    Les banques ont été les premières bénéficiaires de la crise que nous subissons à cause de leur irresponsabilité. Elles ne se sont jamais autant enrichies ! La BNP Paribas est aujourd’hui plus riche que l’Etat Français ! Dans ces conditions, l’Etat ne peut plus contrôler, sanctionner ou réguler ceux dont il dépend.

    Si vous relisez les articles qui sont parus suite à nos interviews, ou si revoyez les émissions de télévision ou reportages de JT qui ont couvert cet événement, vous constaterez que rien de tout cela n’a jamais été abordé ! On a parlé de Canto, de sa légitimité ou pas à faire ce genre de déclaration, on a parlé de l’effet buzz d’internet, de la colère légitime des français contre leurs banques qui ne les aident pas assez... Mais après ???? Quel débat de fond y-a-t’il eut ? Il y avait tant et tant de choses à dire ! Pourquoi n’y a-t’il eut que du bruit et aucune analyse honnête sur le fondement de notre action ?

    Pourquoi les médias officiels ont-ils renoncé à jouer leur rôle de 4ème pouvoir ?

    Les banques représentent aujourd’hui l’une de leurs plus grosses sources de recettes publicitaires des médias ! Les pubs pour les banques et les incitations aux crédits se répandent au même rythme que la misère s’installe.

    Nul ne mort la main qui vous nourrit. De par sa dépendance aux recettes publicitaires générés par les banques, la presse officielle n’a plus l’indépendance qu’elle DEVRAIT avoir. Voilà encore un constat de dérive démocratique. Et voilà pourquoi de plus en plus de citoyens s’en détournent pour se retourner vers les médias alternatifs.

    Nous assistons non seulement à une faillite de l’économie mondiale, mais également à la faillite des médias.

    Nous vous invitons donc à prendre avec beaucoup de réserve les messages qu’ils vous desservent entre deux pubs pour Cetelem et à les interpeller pour qu’ils répondent de leurs manquements. Ecrivez-leur, faites-leur savoir que vous voulez qu’ils parlent des sujets que nous avons abordés au sur les pages de ce site. Exigez des débats contradictoires entre leurs “experts” qui nous baladent depuis des années et ceux qui dénoncent ces fumisteries depuis le début de notre dépendance aux marchés financiers. Poser les questions justes, exiger de vraies réponses, ne plus croire ou laisser dire n’importe quoi. Leur montrer que nous n’acceptons plus qu’on nous infantilise. C’est ainsi seulement que nous gagnerons la guerre contre la néo-censure.


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  • Crise systémique : l’heure de vérité approche !

    Le 8 novembre 2010 a eu lieu un événement d'une importance capitale qui a fait deux lignes dans la plupart des grands quotidiens. En effet, lundi 8 novembre, Ambac Financial, l'assureur obligataire américain, s'est inscrit sous protection du chapitre 11 de la loi sur les faillites aux Etats-Unis. L'inscription en faillite du groupe devant l'U.S. Bankruptcy Court de Manhattan est le signe précurseur d'une catastrophe économique sans précédent à venir car Ambac est un réhausseur de crédit (ou monoline en anglais) qui est au coeur même du processus de titrisation basé sur une logique assurantielle. En effet, ils transforment par ce biais les dettes (créances) en titres financiers, une vaste pyramide de Ponzi !

    Ils apportent ainsi leur garantie de paiement en cas de défaut ou de faillite de l’émetteur de ces titres. C'est donc tout notre système financier qui est en train de s'effondrer sous nos yeux et les montants en jeu sont si colossaux qu'aucun état ne pourra assumer ces pertes qui devront être prises en charge par une structure supranationale (FMI, BCE).
     

    Par exemple, Ambac garantirait pour 700 milliards de dollars de ces instruments de dettes (CDS) ce qu’il faut comparer aux 400 milliards de dollars (selon les analystes d'IFR, un service de Thomson Reuters) de Lehman Brothers dont la faillite, le 15 septembre 2008 a donné le coup d’envoi de la crise actuelle.

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  • APOCALYPSE DES REVOLUTIONNAIRES DE PACOTILLE - LLP

     

     

    "Nous voici avec la preuve des connivences entre politiques dont le seul et unique lien commun à tous est la franc-maçonnerie hypocrite et criminelle. Nous voici devant l’Histoire, devant la réalité et n’est-elle pas sublime ? Les politiques de "gôôche" ont tombé leur masque et nous les découvrons sous leur véritable nature : de vulgaires salariés des banksters. Nous y voilà...

    Pendant la crise, au moment où les banksters étaient fragilisés et au bord de la banqueroute, nos gouvernants ont injeté des milliers de milliards d’euros sans aucune contre partie ! On les avait tels des loups piégés mais nos laquais des banksters qui nous servent de gouvernants n’ont rien fait, rien exigé !!! Un comble, une gabegie qui nous coûte aujourd’hui la prostitution de l’Irlande, suivront le Portugal, l’Espagne et pourquoi pas nous ? Et dire que l’Irlande a été obligée de "revoter" contre sa volonté initiale "pour" l’UE, tout ça pour se retrouver en FAILLITE voire de ne même pas se faire aider car trop faible ! La blague du siècle...

    Et si cette journée ne rassemble pas tout le monde espéré, qu’elle soit renouvelée jusqu’à l’écroulement complet de ces chateaux de cartes. Que ça brûle.. [...]"
     
    LeLibrePenseur

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  • Alerte en Espagne !

    Avec une constance qui n’a d’égal que l’aveuglement, le gouvernement espagnol tient le discours de la ferme assurance. ’L’Espagne n’a rien à craindre’. Face au chômage de masse et aux fragilités du système bancaire, les belles paroles ne suffisent cependant pas. En France, pendant ce temps, on écoute les vidéos de Cantona...

    L’Espagne est le gros éléphant dans la crise de la dette européenne, parce qu’il n’y aura probablement pas assez d’argent pour la renflouer financièrement  » a récemment affirmé lors d’une conférence à Prague Nouriel Roubini qui enseigne à l’Université de New York. Ces propos tombent mal, compte tenu des efforts réalisés par les gouvernements européens pour secourir l’Irlande le mois dernier (85 milliards d’euros). « Le gros éléphant dans le magasin de porcelaines n’est pas le Portugal, mais l’Espagne. Il n’y a pas assez d’argent disponible pour réaliser le sauvetage irlandais en cas de problème. »

    Dans le pire des cas, l’Espagne aurait besoin de 351 milliards d’euros sur trois ans. Son déficit est le troisième de l’UE, mais Madrid affirme contrôler la situation. Pourtant, les banques espagnoles détiennent 181 milliards d’euros d’actifs plus ou moins liés à l’immobilier. « En Espagne, de mon point de vue, l’ardoise dépassera les prévisions du gouvernement espagnol. Les tests d’effort pratiqués à l’encontre des banques n’ont pas levé les doutes. » Le New-Yorkais anticipe d’ores et déjà l’intervention du FMI. [source].

    On reproche à Nouriel Roubini son pessimisme. Je manque malheureusement des compétences pour en juger. Il me semble qu’il expose toutefois avec clarté les mécanismes de la crise européenne entamée il y a quelques mois en Grèce. Celle-ci a démarré lorsque des investisseurs privés ont obtenu que leurs pertes se transforment en dette publique. Econoclaste utilise l’expression de déni de réalité pour qualifier la décision des dirigeants européens de refinancer la dette grecque puis irlandaise. Le problème demeure entier, simplement repoussé dans le temps. Mais en 2008, le gouvernement américain n’a-t-il pas sauvé la banque Lehman Brothers et les deux principaux organismes spécialisés dans le refinancement des crédits hypothécaires (Fannie Mae et Freddie Mac), accusés de ne pas avoir maîtrisé leurs investissements ? Les dirigeants européens avaient-ils une alternative ? De fait, les grandes banques françaises, allemandes, suisses, ou anglo-saxonnes ont temporairement réussi à passer entre les gouttes.

    En Espagne, le premier ministre bat des records d’impopularité depuis qu’il a opté pour une stricte orthodoxie budgétaire [El Zapatero]. La presse tente de déceler des signaux positifs. Jose-Luis Zapatero gagnerait du temps, essaierait de protéger le pays des attaques extérieures. Les semaines ne passent pas sans qu’il annonce une nouvelle série de mesures, cette semaine la fin des aides aux chômeurs en fin de droit, la privatisation partielle de la loterie nationale et celle de l’autorité de régulation du trafic aérien. Cette seule annonce a déclenché une grève sauvage dans les aéroports espagnols [source]. A Madrid, on réfléchirait à une prochaine augmentation des taxes sur les carburants, l’alcool et le tabac [source]. L’augmentation du prix des cigarettes en France permettra de toutes façons d’améliorer les recettes fiscales espagnoles ; les buralistes français protestent en vain [source]. La ministre de l’Economie et vice-présidente du gouvernement espagnol se démultiplie pour répandre la bonne parole dans les organes de presse européens. Elle répond aux interrogations avec le ton protecteur et rassurant du médecin qui peine à soigner un malade chronique. Le gouvernement espagnol maîtrise la situation, argumente t’elle à la BBC.

    Elena Salgado ne se contente pas de reprendre les critiques déjà entendues sur les politiques menées à l’intérieur de l’Union européenne contre la crise : naïves (« Il y a en effet de la spéculation contre l’euro »), tardives, et mal coordonnées. Dans une interview aux Echos, elle soutient que son pays ne recourra à aucune aide financière étrangère dans le futur, en insistant bien sur les spécificités grecque et irlandaise. Les banques espagnoles répondent bien aux tests d’effort, précise t’elle sans mentionner leurs engagements risqués au Portugal, ou leur implication dans un marché immobilier en difficulté [Lorsque je suis fort, c‘est alors que je suis faible]. Sur ce point, la ministre espagnole use d’arguments sibyllins. « Le déséquilibre du bâtiment s’est corrigé de lui-même : le nombre d’habitations en construction est très inférieur à la demande. Le stock va donc se réduire. […] La crise [immobilière] est terminée mais elle laisse un stock important. Et le stock le plus important concerne les logements secondaires. Mais c’est assez normal, car je rappelle que plus de 80% des Espagnols sont propriétaires, ce qui, à terme, est une bonne chose. » On peut en douter. En septembre 2010, plus de 20 % des actifs sont au chômage, deux fois plus qu’en France [source].

    La dette publique espagnole reste cependant en deçà des seuils observés dans d’autres pays de l’Union. Malgré la part prise par les régions et les municipalités, aucune des quatre plus grosses économies de l’Union n’est parvenue à une maîtrise équivalente des dépenses : ni l’Italie (118 % du PIB), ni la France (78 %), ni l’Allemagne (73,5 %) ni le Royaume-Uni (68 %) [source]. Madrid préfère toutefois prendre les devants en affichant un objectif de déficit deux fois moindre en 2011 (6 %) qu’en 2010 (11 %) [source] Le gouvernement espagnol n’assume même pas ses responsabilités au lendemain d’élections qui ont balayé la coalition socialiste - autonomiste au pouvoir à Barcelone, les électeurs sanctionnant une gestion hasardeuse. En octobre dernier, la Generalitat a ainsi décidé de lancer un emprunt - pompeusement appelé bon patriotique - au taux annuel de 4,75 %… afin de payer ses fonctionnaires [source] ! Le gouvernement s’aveugle sur la situation actuelle de l’Espagne, défend mal la part inattaquable de son bilan et privilégie des pistes hasardeuses pour échapper à la menace d’une déflation [source].

    Kenneth Rogoff émet lui aussi des réserves au sujet de la capacité de l’Etat espagnol à intervenir en cas de défaut de son système bancaire : « Le cas de l’Espagne est plus compliqué. Le gouvernement central est sans doute solvable, ce qui ne semble pas être le cas de plusieurs municipalités et établissements bancaires espagnols. La grande question dans ce cas est de savoir si le gouvernement central est prêt, comme en Irlande, à assumer la dette privée (et municipale). A nouveau, l’histoire n’incite pas à l’optimisme. Il est très difficile pour un gouvernement central de rester sur la ligne de touche quand des acteurs clés de l’économie sont au bord de la faillite. » On pourrait ajouter sur la liste des dettes inquiétantes celles des vingt clubs de football de la Lliga espagnole, estimées l’an passé à plus de 3,5 milliards d’euros [source].

    Un footballeur fait justement parler de lui en France en ce début de mois de décembre. Une vidéo d’Eric Cantona circule sur Internet dans laquelle il recommande un retrait massif de liquidités pour déstabiliser les banques détentrices du vrai pouvoir. Cette boutade - à moins qu’il ne s’agisse d’une réflexion sérieuse, nul ne sait - a provoqué de multiples commentaires dans le monde politique, jusqu‘à celle de la ministre française de l‘Economie ! Proche de celui des Allemands, le taux d’épargne des ménages français (16 % en 2009) est certes deux fois plus élevé que celui observé dans les autres grands pays industrialisés (Italie, Royaume Uni, Japon, Etats-Unis). Le taux d’épargne des ménages espagnols a pratiquement doublé entre 2007 et 2009, dépassant l’an passé le taux français. Beaucoup d’Espagnols anticipent manifestement une crise profonde [source].

    Résumons. Si les Espagnols retiraient leurs économies des banques nationales, il en résulterait un affaissement de leur système banquier. Si les Français faisaient de même le système banquier français s’effondrerait, suivi du système espagnol. Les banques françaises auraient placé en effet 220 milliards d’euros en titre d’Etat ou sous forme de dette privée [source]. En réalité, les banques françaises se soucient sans doute assez peu d’un Cantona qui bat la campagne. Qui ne fait châteaux en Espagne ? En revanche, les sommes engagées en Grèce, en Irlande et bientôt au Portugal ou en Espagne ne seront jamais récupérées. Comme le lait renversé de Perrette.

    PS./ Geographedumonde sur la Catalogne : Verse fredaine et casse trogne.

    Incrustation : La laitière et le pot au lait.

    par Bruno de Larivière (son site) mardi 7 décembre 2010


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  • La Catalogne  paye cher les conséquences de la crise

    Longtemps première région économique d'Espagne, la Catalogne a payé cher les conséquences de la crise et est aujourd'hui devancée par la région de Madrid. Le chômage, en forte progression, est devenu la préoccupation numéro un pour 40 % des Catalans, selon le Centre d'études d'opinion (CEO). La dette de la Catalogne a flambé pour atteindre 29,5 milliards d'euros fin juin 2010.

    Et le gouvernement régional a décidé en octobre de s'adresser aux habitants en lançant le « bon patriotique », au taux de 4,75 % en un an, pour lever 3 milliards d'euros. Pour Gonzalo Bernardos, vice-recteur d'économie à l'Université de Barcelone, cette émission est   « le fruit du désespoir, pour payer les salaires » des fonctionnaires.


    En situation de crise,   « c'est en Catalogne que les effets se font le plus sentir », reconnaît le député socialiste Joan Ferran.   « Mais quand l'économie reprendra, la Catalogne sera la première à récupérer », assure-t-il.   « La crise économique a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase », remarque le député CiU Oriol Pujol, en estimant que « les socialistes n'ont pas été à la hauteur des circonstances ». 


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  • Et au total, ce sont 4.589 milliards d'euros d'aides publiques autorisées par la Commission européenne entre 2008 et octobre 2010! Des chiffres que les Etats et les banques préfèrent oublier quand les plans d'austérité se multiplient.

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  • La "fausse bonne idée" qui inquiète les banques

    A la veille de l'échéance fixée par l'appel à retirer l'argent des banques, le secteur tente de temporiser, estimant que l'ancien footballeur pose "les bonnes questions" mais que cet appel menace non seulement les emplois de la banque mais aussi l'économie du pays.

     
    Eric Cantona. (AFP) Eric Cantona. (AFP)

    "Pour parler de la révolution (...) Il y a une chose très simple à faire (...) tu vas à la banque de ton village et tu retires ton argent", lançait Eric Cantona le 6 octobre dernier. Sur internet, le message est devenu : "Révolution ! Le 7 décembre, on va tous retirer notre argent des banques". Alors que le buzz suscité par cet appel à retirer l'argent des banques s'étend à travers l'Europe comme une trainée de poudre, les cibles de "Canto" tentent une prudente riposte, entre compréhension et avertissement. Il s'agirait ainsi d'une "fausse bonne idée", ont déclaré lundi 6 décembre  les syndicats CFE-CGC des banques et FO-Banques. Retirer son argent des banques serait une solution non exempte de risques pour les salariés du secteur et l'économie française en général.

    Sur le même sujet

    Pour les banques, l'appel de l'ex-footballeur relayé sur internet pose les bonnes questions : "quel doit être le rôle du système bancaire mondial ?"
    Mais "le danger n'est pas totalement négligeable" que les clients se ruent dans les agences. "Le système bancaire français pourrait s'écrouler, comme le souhaite Eric Cantona, mais c'est aussi toute l'économie de notre pays qui subirait le même sort", estiment les syndicats CFE-CGC.

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  • Espagne: l'état d'alerte pourrait être prolongé

    MADRID - Le chef du gouvernement espagnol Jose Luis Rodriguez Zapatero a évoqué lundi une possible prolongation de l'état d'alerte décrété ce week-end en réponse à la grève des contrôleurs aériens, affirmant qu'un décision serait prise "en fonction des circonstances".

    Le gouvernement a décrété samedi (bien: samedi) l'état d'alerte pour 15 jours.

    Mais selon le quotidien El Mundo, cette mesure pourrait être prolongée jusqu'à deux mois.

    "En fonction de l'évolution des circonstances, le gouvernement prendra la décision opportune sur une prorogation de cette mesure et le fera bien sûr en prenant en compte l'avis de l'ensemble des groupes politiques", a dit M. Zapatero à son arrivée au Parlement, pour une cérémonie officielle à l'occasion de la Journée de la Constitution.

    Il s'agit de sa première déclaration publique depuis qu'une grève sauvage des contrôleurs du ciel a été déclenchée vendredi soir, paralysant le trafic aérien dans tout le pays pendant 24 heures au moment où des centaines de milliers d'Espagnols s'apprêtaient à partir pour un pont de cinq jours.

    Le gouvernement avait immédiatement dénoncé un "chantage intolérable" et opté pour la fermeté en décrétant l'état d'alerte, une mesure réservée aux circonstances exceptionnelles, comme les catastrophes naturelles ou les accidents majeurs, sans précédent en 35 ans de démocratie.

    Les contrôleurs avaient aussitôt cédé et repris le travail.

    En vertu de cette mesure, le contrôle aérien a été placé sous l'autorité de l'armée et des procédures disciplinaires ouvertes contre les grévistes, qui pourront être sanctionnés ou même licenciés. 442 procédures disciplinaires ont été ouvertes, avait annoncé dimanche le ministre des Transports, Jose Blanco.

    Selon El Mundo (centre-droit), le gouvernement "n'a pas l'intention de lever au bout de 15 jours" l'état d'alerte "car il se trouverait à la merci des mêmes contrôleurs en pleine période de Noël".

    Le journal affirme que la mesure d'exception pourrait être prolongée jusqu'à deux mois, "soit la période considérée comme nécessaire pour préparer un premier groupe de contrôleurs militaires qui pourront remplacer les premiers contrôleurs civils licenciés, gravement sanctionnés ou poursuivis pénalement".

    Une extension de l'état d'alerte au-delà de 15 jours doit être, selon la Constitution, soumise à l'avis du Parlement.

    M. Zapatero doit s'adresser jeudi aux députés pour exposer les raisons qui ont conduit le gouvernement à prendre cette mesure.

    Selon El Mundo, le chef du gouvernement devrait ensuite, "dans deux semaines, demander l'approbation de la Chambre basse" pour une extension de l'état d'alerte.

    La grève sauvage déclenchée vendredi fait suite à un conflit larvé depuis des mois entre les 2.300 contrôleurs aériens espagnols et le gouvernement, qui cherche à limiter les avantages dont bénéficie cette profession, avec des salaires moyens de 200.000 euros par an et un système très avantageux d'heures supplémentaires.

    (©AFP / 06 décembre 2010 13h31)


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  • Confessions d'un jeune banquier / N°76

    lablanche

    L’autre jour, alors que j’avais encore passé l’après-midi à traîner sur le marché du chômage, j’ai décidé de me reprendre en main et de devenir auto entrepreneur. Ne me restait plus qu’à choisir une profession.

    Champion du monde de Formule 1 ? Non : pas envie qu’on me mette une grenouillère rouge et qu’on m’asperge de champagne. En plus, je ne rentre pas dans les voitures.

    Chanteur ? Déjà essayé. Ça a eut payé (mais ça paye plus). Pas facile de choisir.
    C’est à ce moment-là que je suis tombé sur l’appel de Cantona à retirer son argent des banques pour foutre la merde. J’ai réfléchi et ça m’a donné une idée… mais une idée plus constructive : et pourquoi est-ce que je ne créerais pas ma propre banque, plutôt ?

     

    Je suis donc descendu au bistrot d’en bas pour trouver mes premiers clients. J’ai immédiatement proposé mes services à mes copains Jean-Pierre (celui qui a organisé les attentats du 11 septembre par erreur), et Momo, un peu fatigué parce qu’il fait le nadamar (le contraire du ramadan) depuis déjà trois semaines.

    -   Mes chers amis, je vous propose solennellement d’être les premiers clients de ma banque.

    Momo a tout de suite été emballé par mon idée. Il trouvait ça cool d’être pote avec un banquier. Jean-Pierre était plus circonspect, il m’a demandé :

    -   Et comment qu’elle s’appelle, ta banque ?

    barbara_banquier-53311.jpg C’est vrai ! Il me fallait un nom de banque, un nom original, un truc international et qui ne manque pas de sel.  J’ai dit :

        -   la Saltin’ Bank !

    J’étais hyper fier de ma trouvaille. Momo avait l’air ennuyé :

        -  Le problème c’est que je n’ai pas d’argent à mettre dans ta banque. C’est que ça coûte, la célébration du nadamar ! Un mois entier au bistrot, c’est pas donné.

     -   Momo, t’es con ou quoi ? Je suis une banque, maintenant, si tu n’as pas d’argent, je t’en prête, hé, banane ! Il faut juste que tu ouvres un compte chez moi ! Comme ça, tu peux finir le nadamar tranquille !

     -   Ah bon ?

     -   Tu n’as qu’à mettre 100 € sur ton compte à ma banque et moi, si tu veux, pour t’arranger, je te prête, disons 900 €, ça t’irait ?

     -   Ah oué, cool ! Et les intérêts ?

     -   Ah ben oui, il y aura des intérêts, je suis une banque, merde !

    Momo me regarda d’un air attendri, heureux qu’un banquier lui fasse suffisamment confiance pour lui prêter 900 €. Je passai à Jean-Pierre et lui dis :

    -   Et toi, mon Jipé, combien tu pourrais mettre sur ton compte pour m’aider à démarrer ?

    -   Ben heu, je pourrais peut-être emprunter 1000 € à maman…

    -   Magnifique ! Et ben moi, pour te remercier, je t’accorderais un prêt de 9000.

    Là, les deux me regardèrent d’un air soupçonneux et Jean-Pierre me demanda :

    -   Dis-donc, où c’est que t’as trouvé 9900 € à nous prêter, toi qu’a jamais un rond.

    -   Putain ! Les mecs, vous comprenez rien ? Je vous dis que je suis une banque, maintenant !

    -   Et alors ?

    -   Et alors c’est très simple, si je suis une banque, quand tu me prêtes 1, moi j’ai le droit de te prêter 9. Ou 20. Ou 33, dans certains cas. Je te fais un chèque et puis c’est bon.

    -   Avec quel argent ? banque-id701.jpg

    -   Ben, le vôtre, pardi !

    Jean Pierre prit un air exaspéré :

    -   Hé, je suis peut-être nul en maths mais comment tu peux nous filer 9900 € alors qu’on a mis que 1100 dans ta banque ? Hein ? Tu nous prends pour des caves ?

    -   Mais parce que je suis une banque, justement !

    -   Oui mais t’es une banque  fauchée ! Comment tu vas nous prêter de l’argent que t’as pas, hein ?

    -   Oh, les nuls ! Alors vous ne savez même pas qu’une banque n’a pas besoin d’avoir de l’argent pour en prêter ? Je peux inventer de l’argent qui n’existe pas. C’est comme ça, une banque.

    -   Inventer de l’argent ?

    -   Ben oui, c’est pour ça que banquier, c’est mieux que chanteur : c'est maître !

    -   Tu veux dire que ce n’est pas l’Etat qui crée la monnaie ?

    -   Et ben non : maintenant c’est moi, mon pote ! C’est la bonne combine, les mecs, regardez : vous mettez de l’argent chez moi et hop, je le re-prête en le multipliant par 9. Après, je spécule, je joue votre thune sur les marchés financiers pendant que vous me payez des intérêts… et en plus, si je me plante, hop ! l’Etat me garantit mes pertes. C’est pas beau, la vie ?

    Le silence qui suivit me fit comprendre que merde ! j’en avais trop dit : Jean-Pierre regarda Momo d’un œil avide (et Momo regarda Jean-Pierre d’un œil seulement) puis annonça :

    -   Mon cher Momo, je vais te donner un conseil financier : surtout n’ouvre pas de compte à la Saltin’ Bank, c’est des voleurs. Viens plutôt à la John & Peter Intl Bank, je viens juste de l’ouvrir. En plus, si tu viens chez moi, les nouveaux clients ont droit à une bière gratuite.

    Et il annonça :

    -   Patron, une bière !

     

    Et voilà comment je perdis mes premiers clients. C’est aussi ce jour-là que j’appris la règle N°1 du métier de banquier :

    Ne jamais dire à personne comment ça marche.


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  • David Mascré : crise crack collapsus

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    l'abandon nécessaire de l'idéologie libéral-libertaire

    David Mascré, docteur en mathématiques et docteur en philosophie et en histoire des sciences.

     
    Chargé de cours à l’université Paris V, professeur de géopolitique à l’école des Hautes études internationales et à l’école des Hautes études commerciales, il collabore à de nombreuses revues et participe aux travaux de plusieurs fondations.
     
    Spécialiste de géostratégie et d’analyse prospective, titulaire d’un troisième cycle en analyse des menaces criminelles contemporaines, il s’intéresse de près aux nouvelles menaces et aux nouvelles formes de violence et de criminalité qui traversent et structurent le monde contemporain.
     

    Pour résumer, David Mascré est ce qu’on appelle "une tête"..


    David Mascré la crise causes et conséquences
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    David Mascré la crise causes et conséquences partie 2
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  • Révolution Cantona : Jorion vs Lubochinsky

    Ce jeudi 2 décembre, sur France 3, l’un des sujets abordé dans l’émission Ce Soir Ou Jamais de Frédéric Taddéï était intitulé "Cantona et les banques". Il a principalement opposé l’économiste Catherine Lubochinsky et l’anthropologue Paul Jorion. J’ai trouvé ce débat fort intéressant à décrypter, car peut-être sans le vouloir, beaucoup de choses y sont dites. Voici mon décryptage.

    Le débat est lancé par la diffusion d’un extrait du 19/20 de France 3. L’accroche du sujet ne fait pas dans la dentelle : "Après les autographes et le cinéma, le casse du siècle du système bancaire, c’est le nouveau créneau d’Eric Cantona."
     
    Le "casse du siècle", vraiment ? Comme vous y allez, chers journalistes de France 3 ! Ainsi, Eric Cantona, ainsi que le collectif qui a repris l’idée qu’il a lancée "à la cantonade" lors d’une interview télévisée, serait un appel à faire un braquage dans une banque ? Voyons voir : si je comprend bien, aller récupérer NOTRE argent dans notre banque, c’est BRAQUER la banque ? Intéressant. On va le voir, ce raisonnement va être confirmé implicitement par Catherine Lubochinsky et explicitement par Paul Jorion dans la suite des propos qui vont être tenus tout au long du débat.
     
    Madame Lubochinsky commence en disant qu’elle n’est pas inquiète, mais qu’elle ne trouve pas drôle du tout, cette idée de Cantona. Ah ? Mais donc, si ce n’est "pas drôle du tout", ne serait-ce pas qu’il y a là quelque chose d’un peu inquiétant tout de même ?

    Elle enchaîne aussitôt par une énorme contre vérité, en répétant à nouveau ce mythe que "ce sont les dépôts qui font le crédit, donc s’il n’y a plus de dépôts, il n’y aura plus de crédit, donc tous ceux qui ont besoin de crédit à la consommation n’en auront plus". Enfin, je dis "mythe", mais en réalité, cette explication est en partie vraie bien sûr. Comme tout bon mensonge, il faut qu’il repose sur un fonds de vérité, histoire d’être crédible, et d’autre part sur l’ignorance des mécanismes du crédit contemporain - ignorance entretenue par le mythe de la "bonne banque". Elle continue en outre en nous expliquant que 75 % de l’activité économique est financée par les banques. Intéressant également, ça : cela confirme donc implicitement - pour ceux qui ont encore du mal à l’admettre - que ce sont bien les banques qui dirigent réellement notre société. On comprend mieux pourquoi de plus en plus de gens se lèvent en dénonçant l’inqualifiable subordination des représentants politiques aux milieux de la finance et des banques.
     
    Puis, elle poursuit sur la sa lancée en nous disant que "ce n’est pas le moment de foutre la pagaille dans le système bancaire". Mais enfin, Madame Lubochinsky, je croyais que vous n’étiez pas inquiète ? Et là vous sous-entendez que ce serait foutre la pagaille ? ...
     
    La suite devient drôle, lorsqu’elle avoue - non sans une certaine "gêne" (elle a broubelé) - "que certes, les banques ont sûrement commis des erreurs et sont, euh, un ... hum, enfin, une des composantes de la crise financière dans laquelle elles nous ont mis". Alors, faudrait savoir : les banques sont "une" des composantes de la crise ? Ou bien ce sont effectivement elles qui nous y ont mis ? Décidez-vous. Il va falloir "entre guillemets" les punir, dit-elle ensuite, "puisqu’elles ont fauté". Et que nous propose Madame Lubochinsky pour punir les banques (et accessoirement "comprendre ce qui s’est passé") ? Tenez-vous bien : aller voir un film ! Oui, vous lisez bien : en allant tous en cœur au cinéma voir "l’excellent" film Inside Job, nous punissons les banques (sic) ! Punir les banques en allant voir un film, fallait l’oser[1] : elle l’a fait ! Bravo Madame Lubochinsky, vous vous êtes surpassée. Mazette. Je comprend mieux le "punir entre guillemets".

    Frédéric Taddéï demande alors si c’est possible d’aller, comme ça, dans les banques retirer son argent, si c’est aussi simple, ce à quoi Paul Jorion répond "non, on ne pourra pas parce que ce n’est pas comme ça que cela fonctionne". Et il explique : "ce que les gens oublient c’est que quand ils déposent leur argent à la banque, et bien ce n’est plus vraiment leur argent".
     
    J’ai bien entendu, là ? Lorsque je dépose mon argent dans une banque, ce n’est plus vraiment mon argent ? Madre de dios ! Ce serait donc encore pire que tout ce que nous craignions, alors ? Mama mia ! Je comprend ce que voulait dire cette accroche du 19/20 de France 3 lorsqu’ils parlaient de "casse du siècle". En effet : si l’argent que nous déposons à la banque n’est plus "vraiment" notre argent, alors le retirer c’est effectivement braquer la banque. Oui, mais euh, non ! Non, non, non ! C’est mon pognon, bordel ! Je n’ai fais que le déposer à la banque parce que somme toute, dans le système actuel, ben je n’ai pas le choix : je suis pratiquement obligé d’avoir un compte en banque. Alors quoi ? Les banques nous volent nos sous ? Ben faut croire que oui, mon bon Monsieur. En tout cas, on en déduit au minimum qu’elles en disposent comme bon leur semble, et peuvent le cas échéant refuser de nous le rendre. Je sais pas vous, mais moi, oui, ça a tendance à m’inquiéter !
     
    Jorion nous offre ensuite son interprétation des propos de Cantona : "Mais c’est pas ça, qu’il a dit Cantona, hein, c’est pas vraiment ça : il a dit "il faut faire la révolution". Il a dit "il faut faire la révolution", alors, c’est vrai que c’est un footballeur, c’est pas un technicien de la finance. Il ne va pas vous dire "ça fonctionne comme ça dans les banques, donc il faut faire comme ça". Il lance une idée en l’air. Il lance une idée en l’air pour dire "on en a marre", "on en a assez", "on en a plein le ..." Bon. (...) Il parle de la révolution, il ne parle pas des banques. Bon, alors il y a des gens qui ont pris ça au vol, alors lui, il va peut-être retirer son argent maintenant de la banque, (mais) c’est parce qu’il ne connaît pas de meilleur moyen pour le moment."

    Ah ? Il ne parle pas des banques ? Tiens, pourtant, j’aurais cru ... Attendez, revoyons cette vidéo, voulez-vous : qu’est-ce qu’il a dit, Cantona ?
     
    "(...)Tu parlais de la révolution : on (ne) va pas aller prendre les armes, on va pas aller prendre des "machins" (mitraillettes ?), on va pas aller tuer des gens. La révolution, elle est très simple, au contraire, à faire. Le système, c’est quoi ? Le système, il tourne autour des banques. Le système est bâti sur le pouvoir des banques. Donc il peut être détruit par les banques. C’est-à-dire qu’au lieu qu’il y ait trois millions de gens qui aillent dans la rue avec leurs "machins"(calicots), ils vont à la banque, ils retirent leur argent, et les banques s’écroulent. Trois millions... ou dix millions de gens. Et là, il y a une vraie menace, là il y a une vraie révolution. La révolution, elle se fait dans les banques. Et là, on commencera à nous entendre autrement."

    Dix phrases et le termes "banque" est mentionné six fois. Alors, effectivement, Cantona parle bien de la révolution, nous sommes parfaitement d’accord. Mais lorsqu’il conclu par "la révolution, elle se fait dans les banques", vous ne pouvez plus dire que Cantona "ne parle pas des banques", qu’il "ne dit pas vraiment ça". Désolé de vous contredire, mais c’est ce qu’il dit, il ne tortille pas du cul, il dit : il faut vider nos comptes en banque, point barre. Paul Jorion modère cependant son interprétation en précisant que Cantona dit cela "parce qu’il ne connaît pas de meilleur moyen". C’est vrai, Cantona il est comme la plupart d’entre nous, simples citoyens, pas vraiment initié aux arcanes de la finance et à l’opacité du système bancaire.
     
    On nous dit - comme le fait encore Lubochinsky - que "nos dépôts font le crédit", alors, quand on voit, comme Cantona, que les grèves, les manifestations, les syndicats, tout ce cirque ne sert plus a rien, qu’on se fiche du peuple et de ses revendications, qu’on renfloue les banques en dressant la facture aux peuples qui n’y sont strictement pour rien, ben qu’est-ce qu’on peut encore faire ?
     
    Raisonnement par A + B : je récupère mon pognon à la banque. "Simplissime", nous dit à un moment Madame Lubochinsky. Ben oui, simplissime, précisément. Mais les choses simples s’énoncent clairement, que je sache, non ? Les idées les plus simples sont souvent les meilleures. Même d’Ockham l’affirmait, nous dit-on en cours de sciences.
     
    Mais dites-moi, je pensais à quelque chose, là : que font les escrocs lorsqu’ils montent une arnaque ? D’abord, ils se font passer pour des personnes de confiance, membres d’un organisme au dessus de tout soupçon par exemple - au service du public si possible. Puis ils présentent un produit ou une solution simple, facile et avantageuse à un problème courant. Ils embobinent le pigeon par des propos mielleux, noient les réponses aux éventuelles questions clefs dans un charabia technique, puis lorsque le pigeon est ferré, ils lui font signer un document et l’affaire est faite. Le pigeon est cuit, le mouton tondu et l’alouette plumée. Curieux, ça me rappelle quelque chose. Mais quoi ?
     
    Bon, revenons à notre débat. Jorion nous expose une idée d’action pour punir les banques. Il dit : "Je propose qu’on interdise les paris sur toutes les fluctuations de prix. Là, vous réduisez les moyens de la finance tels qu’ils sont maintenant, vous les réduisez de 80 % d’un coup et vous la cantonnez à faire des choses utiles." Okay. Peut-être. Pourquoi pas ? Moi j’y connais pas grand chose, moi. Lui, il a l’air de s’y connaître, alors oui, moi je veux bien. Mais je fais comment, moi, simple citoyen, pour "interdire les paris sur les fluctuations de prix" ? Je vais à la Bourse avec un grand calicot "INTERDIT DE PARIER SUR LES FLUCTUATIONS DE PRIX !" ? J’aurais pas l’air con, tiens (remarquez, j’ai l’habitude).
     
    Lubochinsky réplique à cela par une mauvaise astuce de dialectique éristique qui tombe à l’eau, parce que Paul Jorion a visiblement l’air rompu à cet exercice. Et celui-ci de lui river son clou par une autre astuce à la Schopenhauer : l’argument technique. "Je dis : interdiction des paris sur les fluctuations de prix. Par exemple les "CDS position nues"[2], puisque vous voulez être technique." J’aime bien quand un débatteur s’y entend en dialectique et ne se fait pas avoir. Elle n’en menait pas large sur le sujet, du coup, la pauvre Madame Lubochinsky. Jorion one point - Lubochinsky zéro point. Elle ne recommencera pas.
     
    Monsieur Taddéï, qui a tout de même dû, comme moi, cogiter depuis tout à l’heure à cette question de retirer son pognon de la banque, revient avec une question plus directe ; il veut savoir si oui ou non les banques sont tenues de nous rendre notre fric. Réponse collégiale : "Oui, mais pas immédiatement, pas instantanément." Madame Lubochinsky précise : "Sur un dépôt - sur un compte à vue - ils sont tenus de vous le rendre. Alors, il y a des limites "techniques" : au delà d’un certain montant, vous devez nous donner deux ou trois jours, ça dépend des montants." ... Des limites "techniques". Ben tiens. Foutredieu, je reste un indécrottable paysan, moi : dès qu’on me cause "technique", je deviens méfiant, c’est plus fort que moi. Et Lubochninsky de conclure : "Mais quel est l’intérêt de faire ça ? Aucun !"
     
    Et là, Frédéric Taddéï va nous sortir un truc énorme ! "L’intérêt, vous le savez bien, c’est qu’il y a environ 1,5 milliards d’argent dans les banques, et sur les comptes courants, il y a 270 milliards, donc vous savez très bien que vous pouvez créer la panique."
     
    Parle-t-il réellement d’argent "en banque" ou veut-il parler d’espèces "en circulation" (dont une partie serait en banque, et l’autre en circulation) ? Si quelqu’un peut déjà trancher ça ? Cantona, lui, parle de trois millions de personnes qui iraient chercher leur argent à la banque. Le collectif bankrun2010 propose, lui, de retirer son argent des comptes d’épargne et comptes courant. Si effectivement 3 millions de Français (soit environ 5 % de la population Française, seulement) allaient retirer leur argent, ils pourraient en moyenne retirer chacun 500 euros. Cinq cents euros par personne, pour vider un compte courant et/ou un compte d’épargne, c’est pas beaucoup, hein. Et vlan ! plus un kopeck en banque ? Si c’est vrai, alors Cantona a indéniablement raison. Par "sécurité", il monte même le nombre de personnes à dix millions, mais même avec trois millions, on y arrive. Il y a environ 4,6 millions de sans emploi en France : si chacun d’eux allait retirer le même jour 325 euros, les banques seraient vidées ... Là, ceux qui croient encore que les simples citoyens n’ont aucun moyen de faire trembler les banques par le simple retrait de leurs fonds, ben je ne sais pas ce qu’il leur faut.
     
    Bon, d’accord, il n’y aura peut-être en réalité qu’entre 50 et 100 fois moins de gens qui iront réellement retirer leur fric le 7 décembre. Le système ne s’écroulera pas. Pas encore. Mais il va se prendre une bonne petite douche froide. Comme quand on se prend un verre à la figure. En fait, ils savent, eux. Ils savent qu’ils sont fragiles, et que si on veut, on les tient par les couilles. Cela va être démontré par la suite dans le débat.
     
    Madame Lubochinsky nous explique alors que l’on appelle cela effectivement un "bank run" (course au guichet en français). Elle nous dit : "En général, ces courses aux guichets se produisent quand il y a une incertitude sur la qualité de la banque." Oui, Madame Lubochinsky, exactement : "une incertitude sur la qualité de la banque", c’est bien de cela qu’il s’agit. Vous ne croyez pas que l’on a largement de quoi avoir des "incertitudes sur la qualité des banques", après le bordel de 2007 qui nous a plongés dans la crise où nous sommes encore en ce moment ? Vous ne croyez pas qu’il y a une incertitude sur la qualité de la banque quand on voit qu’il faut à grands coups de "rigueur budgétaire" des états, voter en force des plans de sauvetage en Grèce, en Irlande, et demain, où ça ? Le Portugal, l’Espagne, la Belgique et pourquoi pas la France, même ? Bon, alors.
     
    En fait, personnellement, j’ai bien l’impression que le pire va effectivement venir. Je pense que le premier semestre, peut-être même le premier trimestre 2011 verra le système s’effondrer, lorsque le dollar dégringolera. Ce que de toute façon, tôt ou tard, il fera ! Alors tant qu’à faire, autant retirer ses billes avant que cela n’arrive, sans quoi, effectivement, on sera doublement baisés.
     
    Sur ce, Paul Jorion ne nous rassure pas, en répondant à Frédéric Taddéï que oui, cela se produit, il l’a même vécu chez IndyMac, en Californie. "C’est possible, et c’est le talon d’Achille du système bancaire", précise-t-il, confirmant ce que je déduisais ci-dessus. Madame Lubochinsky ne dit pas autre chose, en parlant elle d’un autre exemple de bank run, daté de 2007, en Angleterre, avec la banque Northern Rock, "qui avait simplement un problème de liquidités, qui est un problème vieux comme le monde dans les banques", dit-elle. Ah bon ? Un problème vieux comme le monde ? Vous m’en direz tant.
     
    Comprenant que les propos de Paul Jorion concernant le retrait d’argent à la banque sont de nature à faire peur aux citoyens, Madame Lubochinsky revient sur le sujet : "(...) je m’inscris en faux, je suis désolée : les dépôts des ménages, c’est de l’argent qui leur appartient (aux simples citoyens, ndlr) et la banque les leur rend immédiatement" nous dit-elle. Nous voilà rassurés. Quoique : les exemples ne manquent pas - même en dehors de bank run (je n’en ai jamais connu de mon vivant) - où la banque rechigne à rendre l’argent. J’en ai objectivement connus, notamment avec la Caisse d’Epargne Écureuil, en France. Pour des raisons "techniques" a-t-on répondu à ma compagne, après lui avoir simplement dit "on ne peut pas" sans autre explication (agence de Sedan). Alors à choisir qui je vais croire entre les propos rassurants de Lubochinsky et ceux inquiétants de Jorion, je pense que les faits penchent hélas pour le dernier.
     
    Madame Lubochinsky, mise sur la sellette par Jorion, se défend en expliquant : "Je comprend que les inégalités ce sont extrêmement accrues au cours de ces vingt dernières années à cause du développement de la finance. Ceci étant, ceux qui vont aller - et ceux qui seront le plus pénalisés ! - par des problèmes dans les banques, ce ne sera pas les personnes aisées, ce sera la catégorie des gens les moins aisés." Et que propose-t-elle pour punir les banques ? A part aller voir un film didactique qui nous explique comment le monde de la finance nous plume ? "Vous voulez punir les banques, Monsieur Jorion, c’est pas compliqué, vous limitez l’effet de levier GLOBALEMENT." Très bien, Madame Lubochinsky : par un "effet de levier". C’est que je suis un simple paysan, moi, voyez-vous. Quand on me demande quel est ma culture, je répond "la betterave". Un "effet de levier", je sais ce que c’est : pour soulever mon tracteur, par exemple. Mais pour protester contre les banques et les punir, par contre, je vois pas trop. Sauf à utiliser une barre à mine pour défoncer les portes de mon agence. Ce n’est pas ça que vous suggéreriez, par hasard ? Non, pas vous. Vous êtes raisonnable, Madame Lubochinsky, vous nous dites, en sommes, que le gouvernement peut punir les banques par un "effet de levier" (un terme technique des arcanes financière, j’imagine). Puis ensuite, vous nous dites que de telles mesures seront impossibles (ou inefficaces) car elles ne peuvent pas être prises GLOBALEMENT "parce qu’en même temps, chaque pays essaye d’être le plus compétitif, d’avoir la place financière la plus compétitive. Il y a donc un conflit d’intérêts entre les régulateurs eux-mêmes, et les gouvernants ont un conflit d’intérêts eux-mêmes". Donc les mesures que vous préconisez ne seront JAMAIS prises, et vous le savez pertinemment. Donc nous sommes impuissants.
     
    Attention, chère Madame Lubochinsky, attention ! Jeu dangereux ! Vous semblez méconnaître ce proverbe qui dit que "La violence est le dernier recours de l’impuissance". Si vous nous convainquez que nous sommes impuissants face à l’incurie et le dictat inacceptables des banques et de la finance, vous risquez fort de récolter, non plus de la colère... mais de la violence ! Curieusement, j’ai comme dans l’idée que cela ne déplairait pas à certains, que le peuple se déchaîne quelque peu de façon violente : cela justifierait le déploiement de forces de répression et la prise de mesures encore plus liberticides que celles déjà prises jusqu’ici (lois spéciales contre le terrorisme). Tout droit vers un régime ultra répressif, proto dictatorial. Le seul, en sommes, qui soit encore en mesure de sauver les banques, le monde de la finance et les privilégiés qui en tirent profit face à la révolte légitime des peuples. Comme une sensation de déjà vu, non ?
     
    L’écrivain Percy Kemp, qui était également présent sur le plateau, a très peu parlé, mais je ne voudrais pas vous priver de son intervention, qui allait dans le même sens que celle de Paul Jorion. Il dit notamment : "(...) quand Eric Cantona dit "au lieu qu’il y ait trois millions de personnes qui aillent dans la rue, il faut qu’il y en ait trois millions à la banque", il parle symboliquement en ce sens que ce qu’il veut dire, c’est "si vous en avez marre, il faut sortir du système". Madame parle de carte de crédit ou de crédit à la consommation, mais ce que Cantona dit, c’est qu’il ne faut plus vouloir tout ça, finalement." Encore une fois, je ne crois pas que Cantona parle symboliquement. Je sais ce qu’est un symbole, et ce que Cantona dit n’a rien de symbolique. Cela dit, je suis d’accord sur votre interprétation : il faut sortir du système. De ce système. Il ne s’agit pas de le "réformer" : il est in réformable. Il faut donc le faire s’écrouler pour en sortir, parce que nous sommes aliénés à ce système, que nous le voulions ou non. Il agit tel un égrégore sur nos vies, et nous sommes enchaînés à ce système. Comme les humains de la trilogie Matrix sont enchaînés et aliénés à La Matrice. Comme le dit très bien Percy Kemp en conclusion : "l’appauvrissement n’est pas dû à une diminution des richesse, mais uniquement une augmentation de l’avidité". L’avidité, l’égoïsme et l’individualisme forment le cœur de l’idéologie libérale, c’est sur ce moteur que repose la base de son édifice doctrinal. Par essence, ce système porte en germe le fruit de ses excès. Ce n’est pas un bon système, ni un projet de société souhaitable. Il convient donc d’en changer. Non pour une raison idéologique, non pour une raison morale ou éthique (encore qu’il y aurait des choses à en dire tout de même) mais pour une raison pratique et factuelle : cela ne fonctionne pas !
    Paul Jorion conclu en évoquant le syndrome Robin des Bois. "C’est un type de personnage que l’on vous apprend à admirer, quand vous êtes petit, et vous avez peut-être envie, un jour, de devenir un Robin des Bois. Alors quand l’occasion vous est donnée, vous l’utilisez."
     
    Catherine Lubochinsky répond que Paul Jorion mélange tout, que c’est un problème de société. Mais oui, Madame, c’est un problème de société, vous avez raison. Dans une société, tous les facteurs interagissent entre eux, ils sont interdépendants, par conséquent, il n’est pas ici question de "tout mélanger" : tout est intriqué. Oui, Madame Lubochinsky, c’est un problème de société.
     
    Et cette société, nous allons la changer, parce que nous n’en pouvons plus de la vôtre.
     
    Conclusions
     
    Ce mardi 7 décembre (jour probable de diffusion du présent article), nous aurons une idée de la mobilisation à ce bankrun2010, et on saura quel impact il aura sur les banques.
     
    Personnellement, j’ai fais le choix d’y participer, et même de poursuivre le mouvement par toute une série de mesures simples, qui visent toutes à me retirer au maximum du système bancaire tel qu’il existe. Totes choses concrète qui demeure à ma portée de simple citoyen.
     
    Premièrement, j’ai demandé l’annulation d’une "facilité de caisse" (crédit déguisé, à près de 12 % d’intérêts), "facilité" à laquelle je n’ai d’ailleurs jamais souscris : elle m’a été "accordée" (gracieusement, j’imagine ?). On peut d’ailleurs s’interroger sur la légalité de cette façon de faire : n’ayant jamais rien signé relatif à cette "facilité de caisse", ne suis-je pas en droit de réclamer tous les intérêts qui m’ont été ponctionnés ? Il y a là une piste à suivre pour un avocat d’affaire désireux d’aider les simples déposants (on est des millions dans le cas). L’appel est lancé.
     
    Deuxièmement, j’irai retirer quelques deux cent euros (ce qui me reste), ne laissant que moins de cent euros, pour les payement d’urgence.
     
    Troisièmement, je vais envoyer une lettre à mon banquier.
     
    Quatrièmement, je continuerai à l’avenir à ne laisser que le strict minimum sur mon compte courant, et je ne souscrirai pas de compte d’épargne (ce serait idiot, ils tournent à plus ou moins 1.5 % alors que l’inflation tourne à plus ou moins 3 %).
     
    Cinquièmement, je ne vis plus à crédit. Finit les emprunts, finit le crédit à la consommation, finit de payer deux fois le prix des choses. Quand j’achète, je paye cash, et en liquide de préférence : là, on sait ce qu’on dépense, on a un vrai rapport - physique - avec l’argent. L’impact sur la prise de conscience de la valeur des choses est tout de suite très nette.
     
    Sixièmement, je cogite à une proposition visant à mettre en place un autre système, une autre façon de construire les échanges dans une société. Et pour l’action immédiate, je réfléchit à ce qu’il convient d’exiger au monde bancaire, et à la meilleure façon d’utiliser notre propre "effet de levier" : la récupération massive de nos billes. Comme le dit Cantona : là on nous entendra autrement !


    [1] notez, dans l’extrait que je met en lien, qui voyons-nous interviewée ? Une certaine Christine Lagarde ...
    [2] Credit–Default Swaps

    par Morpheus (son site) lundi 6 décembre 2010


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  • Les Etats européens ont apporté 1.100 milliards d'aides à leurs banques en 2009

    Les Etats européens sont prêts à dépenser sans compter pour sauver le système financier. Entre 2008 et octobre 2010, le volume des aides publiques autorisées par la Commission européenne s'est élevé à 4.589 milliards d'euros. En 2009, les aides véritablement dépensées ont représenté 1.106 milliards. Des chiffres que les Etats comme les banques préfèrent oublier, surtout lorsque la crise de la zone euro amène à mettre en cause les dépenses publiques.

    source


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  • Germania ar putea renunţa la euro
     

    0-313020-eurogermania.jpgCancelarul Angela Merkel a avertizat la summitul Consiliului european de la Bruxelles că Germania ar putea renunţa la moneda euro.

    Cotidianul britanic The Guardian susţine că premierul grec George Papandreu ar fi asistat la o discuţie privată în care Merkel ar fi făcut propuneri "mai puţin democratice".

    Cancelarul german ar fi fost nemulţumit de problemele economice pe care le întâmpina anumite ţări din zona euro, notează Antena 1.

     
     
     
     
    L'Allemagne pourrait abandonner l'euro a mis en garde la chancelière Angela Merkel au sommet du Conseil européen à Bruxelles
     Le quotidien britannique The Guardian a déclaré le Premier ministre grec George Papandreou avait assisté à une conversation privée dans laquelle les propositions d'Angela Merkel seraient pas très démocratiques.
    La chanceliere allemande aurait été irritée par les problèmes économiques rencontrés par certains pays de la zone euro », note  antenne1.
     
    Note Webrunner : cet article est spécialement dédié à un abruti qui sévit sur le forum Agoravox sous le pseudo "leplancherdesvaches" qui se permet d'insulter les gens  à l'abri derrière son ordi. Avec un pseudo pareil, ce type doit être une bouse !

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  • Madrid casse la grève surprise des aiguilleurs espagnols

    MADRID (AP) — En décrétant l'"état d'alerte", Madrid a contraint les aiguilleurs du ciel à mettre fin samedi à leur grève surprise qui avait bloqué de nombreux voyageurs dans les aéroports du pays: l'espace aérien espagnol a rouvert et des avions ont pu décoller de la capitale, de Bilbao et des Canaries. Le gouvernement estimait qu'un retour à la normale prendrait encore un ou deux jours.

    Des dizaines de milliers de passagers étaient ainsi coincés dans l'attente de leur vol lorsque le gouvernement de José Luis Zapatero a placé les tours et les centres de contrôle sous l'autorité de l'armée samedi. Une fois l'"état d'alerte" décrété, si les grévistes refusent de retourner à leur poste, ils peuvent être inculpés et risquent une peine d'emprisonnement.

    La grève surprise ayant provoqué le chaos dans les aéroports, le gouvernement espagnol a déclaré samedi l'"état d'alerte", une première. La clause sur "l'état d'alerte" figure dans la Constitution espagnole approuvée en 1978, trois ans après la mort du général Franco, mais n'avait jamais été invoquée jusqu'à ce samedi. Elle est destinée à aider le gouvernement à faire face à des catastrophes naturelles telles que des séismes et des inondations, ou, dans ce cas précis, au blocage d'un service public essentiel au fonctionnement du pays comme le trafic aérien.


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