• EDITO: Le jour où l’Iran a l’arme nucléaire, qui peut penser sérieusement que son premier souci sera de la jeter sur Israël et de se faire nucléariser à son tour dans les minutes qui suivront ? C’est pourtant sur cette idée implicite (personne n’ose la formuler de peur d’en révéler l’absurdité) mais omniprésente que les gigantesques intérêts nationaux et économiques à la manoeuvre au Moyen-Orient asseyent leur politique déstabilisatrice auprès des opinions publiques occidentales. Maintenant, posons-nous la question suivante : Pourquoi l’Iran veut-elle la bombe ? La réponse est bien évidemment la même que pour la France, l’Angleterre, les Etats-Unis, etc… : Pour vivre en paix ! CQFD : le jour où l’Iran a la bombe, les conditions sont réunies pour que la paix se fasse au Moyen-Orient.

    Concrètement, que se passerait-il ?

    Tout d’abord en Iran : la paranoïa, ô combien justifiée, des Iraniens disparaîtrait instantanément pour faire place à la responsabilité, prémisse indispensable à la reprise du processus démocratique partiellement interrompu en 2001 (suite à l’énorme regain d’agressivité occidentale dans la région) qui a abouti à l’élection en 2005 de Mahmoud Ahmadinejad, succédant au gouvernement islamiste modéré de Mohammad Khatami.

    Dans les pays avoisinants, hormis Israël : l’Iran reprenant le chemin de la démocratie fournit un modèle réussi d’application de l’Islam modéré à la vie politique qui est la seule alternative possible aux régimes autocratiques corrompus auxquels les peuples ont décidé de mettre fin tout en manquant de solutions alternatives. Par ailleurs, l’animosité sunnito-shiite, sur laquelle les Occidentaux ont mis beaucoup d’huile ces derniers temps, diminuera dès lors que l’Iran fournit un modèle attirant applicable à l’Islam sunnite (carotte) et dispose de l’arme nucléaire (bâton).

    En Turquie : la pression sera évidemment énorme pour que l’autre puissance démocratique de la région, sunnite celle-ci, se dote également de l’arme nucléaire, ce qu’elle ne tardera pas à faire, parachevant l’équilibre stratégique de la région, chaque groupe religieux (juifs, sunnites, shiites) disposant de son moyen de protection.

    En Israël, où l’opinion est très divisée sur la question iranienne (la moitié de la population ayant parfaitement conscience qu’attaquer l’Iran pour l’empêcher de s’armer n’est certainement pas la voie vers un avenir radieux de leur pays dans cette région du monde), les gouvernements extrémistes actuellement en place ayant échoué et devenant clairement des dangers publics sont remplacés par des gouvernements modérés favorables à solutionner la question palestinienne, à coopérer avec le reste de la région, bref à reprendre le cours du processus interrompu par l’assassinat de Rabin en 1995 et destiné à mettre Israël sur la voie de son intégration pérenne dans la région. Et si ses voisins ne se sentent plus menacés par Israël, ils seront beaucoup plus faciles à convaincre de coopérer à leur tour et à mettre un mouchoir sur 70 ans de haine.

    En Occident, les intérêts pétroliers, ne pouvant plus utiliser la question israélienne pour justifier la mobilisation de forces militaires occidentales, cessent leur incessant travail de sape et de manipulation et se mettent à travailler d’égal à égal avec des Etats forts, comme ils le font avec la Russie, le Venezuela, le Brésil, la Norvège, etc... Personne ne pleurera ce dommage collatéral, surtout si l’on considère que les politiques menées par ces intérêts ne sont même plus capables de garantir un pétrole bon marché… bien au contraire (obliger l’Iran à bloquer le Détroit d’Ormuz n’est certainement pas la voie vers une essence bon marché…). La Russie et la Chine n’ont plus besoin de montrer les dents et d’envisager de se réarmer comme ce qu’a récemment déclaré Poutine. La tension baisse entre Occident et BRICS.

    D’aucuns jugeront ce scenario simpliste et optimiste mais demandons-nous ce vers quoi tend leur scenario – celui qui est malheureusement sur la table : attaquer l’Iran pour l’empêcher de se doter de l’arme nucléaire (sachant que ce pays met désormais toute son énergie pour l’obtenir et que plus on l’attaque moins on lui donne le choix), faire exploser les tensions déjà très élevées dans la région, contribuer à extrémiser Israël (avec notamment le départ de la frange la plus modérée des Israéliens) et le reste de la région (en désespérant les peuples des printemps arabes), créer une polarisation géopolitique entre un Occident arcbouté sur ses anciens privilèges et chasses gardées d’une part et les puissances émergentes au premier rang desquelles les BRICS, d’autre part, avec reprise d’une course à l’armement à la clé…

    Bien sûr, quitte à ce que l’Iran se dote de l’arme nucléaire (et je le répète : quoi qu’on fasse, ils y arriveront), il y aurait eu moyen de limiter vraiment les risques, mais pour cela il nous aurait fallu des leaders politiques visionnaires que nous n’avons pas eu : il aurait fallu qu’au niveau de l’ONU soit créé un système officiel d’accession au statut de puissance nucléaire impliquant pour les pays candidats des processus de mise à niveau en matière démocratique, technique, diplomatique, etc… C’est ce que l’article qui suit, intitulé “Vers une dissémination nucléaire contrôlée”, propose et argumente. Pour l’Iran, il est probablement trop tard mais le cas se représentera inévitablement ailleurs. Après tout, protéger sa population est un devoir régalien.

    source


    votre commentaire

  • Un héritage rayonnant - Les déchets nucléaires

     

    Des chercheurs finnois et suédois pensent avoir trouvé un moyen de stocker les déchets radioactifs dans le granit que recèle le sous-sol de leur pays. L'Europe serait-elle sauvée ? Le hic, c'est que pour l'instant, aucun pays ne peut légalement exporter ses résidus en Suède ou en Finlande. Mais le commissaire européen à l'énergie, Günther Oettinger pense que deux ou trois pays membres de l'Union devraient s'associer pour s'attaquer à cette question. En Finlande, la perspective de nouveaux marchés mobilise les hommes politiques locaux, particulièrement dans les régions où le chômage est élevé, ce qui ne règle pas le problème du transport .


    votre commentaire
  • Au passage, Soral met le nez de Mélenchon dans ses "contradictions" politiciennes.
     


    votre commentaire
  • Le gouvernement portugais de Passos Coelho est décidément un bon élève. En février, pour la troisième fois, les envoyés de la Troïka (Fonds monétaire international, Union européenne, Banque centrale européenne) ont ausculté le pays pour vérifier la réalité des mesures d'austérité imposées à la population.

    Ils ont pu constater la hausse des impôts et de la TVA, la baisse des salaires des fonctionnaires et des retraites, l'aggravation des conditions de vie de toute la population laborieuse. Ils ont donc donné leur feu vert au versement d'une nouvelle tranche de 15 milliards de prêts. Le pays aura reçu 50 des 78 milliards promis pour le redressement de ses finances.

    Mais ces mesures d'austérité ont pour corollaire l'appauvrissement global du pays et la récession économique. Le gouvernement a beau mettre en avant la bonne tenue des exportations, il constate une baisse de 1,5 % du produit intérieur brut en 2011 et prévoit pour cette année une baisse de 3,3 % et un chômage à 14,5 %, au point que des experts économiques appellent maintenant à ne pas accentuer davantage les politiques d'austérité.

    C'est pourtant ce que va faire le gouvernement portugais, avec ses plans de privatisations et de révision du droit du travail. Après avoir bradé une partie du réseau de distribution d'électricité, de la Poste et du fret ferroviaire, il s'apprête maintenant à mettre en vente la TAP, la compagnie aérienne nationale, ainsi que l'ANA, qui gère les aéroports du pays. Cela lui procurera sans doute sur le moment quelques milliards de liquidités, mais diminuera d'autant ses recettes annuelles.

    Quant à la révision du droit du travail, il s'agit une fois de plus de supprimer un certain nombre « d'archaïsmes », de dispositions protégeant un peu les travailleurs, de façon à les rendre plus malléables, plus désarmés face au patronat.

    Pour satisfaire la bourgeoisie, le gouvernement écrase un peu plus les travailleurs. De ce fait il creuse la récession, faisant croître la révolte des opprimés contre les nantis et les gouvernants à leur service.

    source


    votre commentaire


  • votre commentaire
  • Nouveau rebondissement dans la saga des armes wallonnes. Des FAL de la FN Herstal auraient été livrés aux insurgés de Benghazi par le Qatar en avril 2011. La Belgique était-elle informée ?

    En février 2011, Benghazi mettait le feu aux poudres de la révolution libyenne. La Belgique, elle, s'interrogeait en découvrant que ses armes servaient à réprimer dans le sang le soulèvement populaire. La découverte, huit mois plus tard, sur le colonel Muammar Kadhafi, d’un pistolet doré qui faisait partie d'un lot plus important d'armes belges livrées peu auparavant, est loin d'avoir mis le point final à ce dossier. 

    Au terme d’une enquête menée notamment en Libye, Le Vif/L’Express révèle, dans son édition de cette semaine, que les rebelles de Benghazi ont reçu des armes belges après le début de l’intervention militaire de l’OTAN, le 19 mars, en violation d'une interprétation stricte de l'embargo sur les armes à destination de la Libye imposé par la résolution 1970 du Conseil de sécurité (26 février 2011). 

     

    D'après les témoignages recueillis par l'envoyé spécial du Vif, l'armement provenait du Qatar. Mais ces livraisons posent aussi question sur le rôle de la Belgique dans le commerce d'armes à destination des pays du Golfe. Première hypothèse : le Qatar a pu décider de réexporter les FN FAL livrés aux rebelles sans en informer la Belgique, ce qu'il a déjà fait avec du matériel suisse par exemple. Seconde hypothèse : le Qatar a pu demander et obtenir l'autorisation de la Belgique. Les autorités belges compétentes rejettent cette dernière possibilité, sans toutefois pouvoir définitivement se dédouaner : problème de confidentialité. 

    L'enquête du Vif/L'Express révèle aussi qu'une partie des armes vendues par la FN au régime Kadhafi en vertu d'un contrat conclu en 2008 et approuvé par le ministre-Président de la Région wallonne Rudy Demotte en 2009 sont désormais aux mains des combattants de la Brigade Tripoli, une des brigades chargée de la sécurité de la capitale et qui dépend du Conseil militaire de Tripoli dirigé par le très islamiste Abdelhakim Belhaj, ancien djihadiste d'Afghanistan. 

    Un dossier sensible au moment où la Région wallonne débat d'une nouvelle procédure en matière d'exportation d'armes. 

    La sénatrice Nele Lijnen (Open VLD) interpellera le ministre belge des Affaires étrangères Didier Reynders ce jeudi après-midi sur ces nouvelles informations. 

    Source du texte : levif.be


    votre commentaire
  • Toute l’attention des médias est actuellement dirigée vers la Syrie et vers l’Iran alors que le véritable enjeu géostratégique se joue peut-être ailleurs, dans une partie du monde dont on parle peu en Occident.
     
    L’Himalaya : un cocktail détonnant.
     
    Personne ne peut douter que la réorientation de la stratégie des États-Unis vers l’Asie et plus précisément vers les océans Indien et Pacifique est destinée à bloquer l’expansion de la Chine dans son environnement proche et à l’empêcher de conclure des alliances avec ses voisins du sud. 
     
    La subordination des pays producteurs de matières premières aux États-Unis et le contrôle des routes maritimes d’approvisionnement de la Chine permettront d’asphyxier son économie si elle devait un jour avoir des velléités de concurrence de l’hégémonie étatsunienne. 
     
    Après la Somalie, la Cote d’Yvoir et la Libye, pays où la Chine avait entamé une pénétration économique, d’autres pays, également partenaires de la Chine, pourraient suivre la même voie, celle de la déstabilisation.
     
    Le dessein qui semble s’esquisser est la mise en place de blocs de pays vivant sous la tutelle d’une puissance régionale, elle-même vassale des États-Unis. Ces derniers leur accorderaient aide militaire et protection.
     
    Une Europe étranglée par la dette souveraine et sans plus aucune ambition de politique étrangère au-delà de ses proches voisins serait prise sous la tutelle d’un pilier européen de l’OTAN. La Turquie pourrait retrouver son influence sur une grande partie de l’Empire ottoman. L’Arabie Saoudite gèrerait le monde arabo-sunnite. L’Australie étendrait son influence vers le nord. Le Japon et la Corée du Sud seraient les verrous orientaux de l’Asie.
     
    La Russie, débarrassée de son ambition impériale et soumise aux États-Unis pourrait, comme puissance régionale, garder une influence sur son étranger proche ou, en cas de non-acceptation, être déstabilisée de l’intérieur, soit par une révolution colorée, soit en manipulant sa minorité musulmane (ou les deux).
     
    Pour atteindre une hégémonie globale sur la planète, les États-Unis auraient encore à affaiblir la Chine en la fragilisant par ses points les plus faibles : les régions himalayennes de son territoire, le Xinjiang et le Tibet.
     
    Trois pays de cette zone sont des puissances nucléaires : la Chine, l’Inde et le Pakistan. Une quatrième puissance nucléaire, la Russie, n’est pas loin et une cinquième, les États-Unis, est encore pour quelques années militairement présente. (Afghanistan.)
     
    Cela pourrait, de toute évidence, faire un cocktail détonnant en cas de conflit régional.
     
    Les ingrédients du cocktail.
     
    Les frontières politiques himalayennes sont des frontières subies, un héritage du début du XXe siècle. Le colonisateur britannique a défini des frontières naturelles (ligne Mac Mahon) plus aisées à défendre, sans tenir compte ni des ethnies locales ni des États régionaux qui se sont ainsi trouvés divisés. Il s’agissait à l’époque d’arrêter l’expansion de la Russie tsariste en créant des États tampons et de voir la Chine perdre tous ses territoires périphériques. Tout cela faisait partie du Grand Jeu dont Zbigniew Brzezinski s’est inspiré pour écrire Le Grand Échiquier.
     
    Après l’indépendance de l’Inde et du Pakistan et après la victoire communiste en Chine, des guerres postcoloniales ont ajusté les limites de chacun de ces États. 
     
    La Chine annexera d’abord le Xinjiang (Turkestan oriental ou chinois) et le Tibet. L’Aksai Chin et l’Arunachal Pradesh seront pris à l’Inde lors de la guerre de 1962. La Chine se retirera de l’Arunachal Pradesh lors de la signature du cessez-le-feu mais le revendique encore toujours aujourd’hui alors que l’Inde continue à revendiquer l’Aksai Chin.
     
    De son côté, en 1948, l’Inde annexera la plus grande partie du Cachemire. Un État majoritairement peuplé de Musulmans qui voulaient un rattachement au Pakistan mais qui était gouverné par un Maharadjah hindou qui préférait voir son pays devenir un État tampon indépendant. 
     
    Suite à un soulèvement populaire soutenu par le Pakistan, il demanda une intervention militaire et le rattachement à l’Inde. Le référendum prévu par les accords de partage de l’Inde n’aura jamais lieu au Cachemire.
     
    Les tensions entre les deux pays restent très vives, particulièrement du côté du glacier du Siachen.
     
    Aujourd’hui, l’entièreté du Cachemire est encore revendiquée par l’Inde et par le Pakistan. 
     
    En 1975, un autre État tampon, le Sikkim, sera rattaché à l’Inde suite à l’appel du premier ministre incapable de faire face aux revendications de ses administrés.
     
    L’Inde doit aussi faire face aux revendications séparatistes en Assam.
     
    Et il y a encore la guérilla naxalite dans tout le sud-est du pays qui a fait des milliers de morts et qui dure depuis 40 ans. Il est à noter que cette rébellion maoïste n’est pas du tout soutenue par la Chine (pour le moment). Elle représente la plus grande menace pour la sécurité intérieure de l’Inde.
     
    Le Bhoutan, aussi un État tampon, et son Bonheur National Brut semble vivre en dehors du temps et avec d’autres règles de vie. On sait, malheureusement, que certains n’aiment pas ceux qui n’acceptent pas les règles de la mondialisation alors, une petite révolution pour renverser le roi et instaurer la démocratie de force. Pourquoi pas !
     
    Le dernier et principal État tampon entre l’Inde et la Chine est le Népal. C’est un pays complexe, multi-ethnique, multi-religieux, multilingue et au relief varié. 
     
    Les populations semblent vivre dans la tolérance et le respect des autres. J’ai parfois gravi des collines coiffées de temples en compagnie de Bouddhistes et d’Hindouistes qui bavardait ensemble en toute convivialité.
     
    Il ne faut cependant pas oublier que le royaume du Népal a longtemps été un pays interdit aux étrangers et que certaines vallées jouissaient d’une autonomie totale.
     
    C’était le cas du royaume du Mustang, situé dans la vallée du même nom et qui ressemble à un doigt enfoncé dans le Tibet. Il est peuplé par quelques milliers d’habitants d’origine tibétaine.
     
     C’est là que la CIA avait établi un camp d’entrainement par où sont passés deux mille Tibétains qui ont ensuite participé à des opérations antichinoises au Tibet. Ce camp a définitivement été démantelé en 1974 par les autorités népalaises. C’était une condition exigée par la Chine pour établir des relations diplomatique avec les États-Unis. Le principal camp d’entrainement était établi dans les Rocheuses, à Camp Hale.
     
    Ces dernières années, on a vu fleurir au Népal des mouvements politiques qui peuvent parfois exploser dans la violence et qui pourraient à nouveau embraser le pays. 
     
    Le mélange du shaker.
     
    Les deux géants régionaux, la Chine et l’Inde, en plus d’être des rivaux géopolitiques, ont de sérieux contentieux frontaliers. Le statut quo prévaut pour le moment mais les deux pays sont loin d’être des alliés, même s’ils font parties des BRICS et que l’Inde fera peut-être un jour partie de l’OCS. Ils ont tous les deux de bonnes relations diplomatiques avec la Russie.
     
    Le Pakistan est l’ennemi juré de l’Inde et est politiquement soutenu par la Chine et économiquement par les États-Unis. La Russie ne lui pardonne pas sa responsabilité de base arrière durant sa guerre d’Afghanistan et son soutien aux Islamistes du Caucase par djihadistes interposés.
     
    Les États-Unis cherchent à amener l’Inde dans leur orbite tout en gardant un œil sur l’arsenal nucléaire pakistanais. Ils tentent aussi de repousser l’influence de la Russie hors de cette région d’Asie. (Lire Le Grand Échiquier. Par Zbigniew Brzezinski qui est le principal conseiller en géostratégie de Barack Obama.)
     
    Depuis les attentats de Bombay, en 2006, l’Inde cherche aussi ce rapprochement avec les États-Unis et avec l’Occident en général mais ne veut pas rompre son partenariat stratégique avec Moscou.
     
    Le Népal est sous l’influence de l’Inde mais cherche à davantage s’émanciper en s’ouvrant sur la Chine et cela au grand dam de l’Inde.
     
    Le Bhoutan est entièrement sous le contrôle de l’Inde et se méfie de la Chine.
    Vu la complexité des rapports des États de la zone himalayenne entre eux, la maxime bien connue « L’ennemi de mon ennemi est mon ami. » ne s’appliquera pas du tout à cette région. 
     
    Le boutefeu.
     
    Il est clair que les États-Unis aimeraient voir l’Inde jouer un plus grand rôle de puissance régionale. Il n’y a qu’à voir les accords dans le nucléaire civil (alors que l’Inde n’a pas adhéré au TNP) ou la proposition de vente d’avions de combat F35 pour s’en convaincre. 
     
    La contrepartie serait de voir l’Inde ou un de ses satellites jouer le rôle de base arrière pour la formation d’une opposition politique et militaire au Tibet chinois comme avant 1974.
     
    L’impression qui prévaut actuellement est que l’Inde accepterait le rapprochement stratégique avec les États-Unis d’égal à égal mais pas de vassal à suzerain. 
     
    Le Népal serait une base idéale mais il faudrait écarter le gouvernement actuel qui ne tolère pas les manifestations antichinoises. 
     
    De son côté, l’Inde voudrait bien garder le Népal sous son influence et freiner les appétits chinois sur ce pays. C’est sans doute le meilleur argument que les États-Unis puissent présenter à l’Inde.
     
    Empêcher un accord militaire entre la Chine et le Pakistan et promettre la récupération de l’Aksaï Chin en sont deux autres. Avoir une influence sur l’Afghanistan, voire sur le Myanmar aussi.
     
    Le deuxième front, le Xinjiang, serait infiltré par la nébuleuse islamique sunnite aidée par une ou des monarchies du Golfe soutenues par les États-Unis. On a vu récemment les liens entre la Chine et les dirigeants saoudiens se distendre avec la crise syrienne.
     
    Conclusion.
     
    Les États-Unis ont toujours eu une vision stratégique globale à long terme. Ils ne doivent cependant pas tarder à agir. La Chine et la Russie deviennent chaque jour plus puissantes et les Occidentaux plus faibles.
     
    L’arrivée de Vladimir Poutine au Kremlin ne va pas faciliter le dessein des États-Unis.
     
    Pourront-ils suffisamment convaincre l’Inde que son intérêt est de s’allier à leur projet antichinois ? 
     
    C’est là toute la question.
     

    par Pierre jeudi 8 mars 2012


    votre commentaire
  • L'Espagne devient un cas d'école des dangers de l'extrême rigueur budgétaire

    Alors que la récession s'installe dans la zone euro, le cas de l'Espagne, qui refuse d' accentuer son programme de rigueur alors qu'elle projette un PIB en recul de 1,7 % cette année, commence à faire débat en Europe.

    L\'Espagne devient un cas d\'école des dangers de l\'extrême rigueur budgétaire

    L' Espagne pourrait rapidement devenir « le »  pays test d'une nécessaire réévaluation du degré de rigueur soutenable pour un pays. Confronté à une récession annoncée de 1,7 % cette année, le gouvernement de Mariano Rajoy a fait savoir, en marge du dernier sommet européen de Bruxelles, qu'il ne tiendrait pas ses objectifs de réduction de déficit public. Après un dérapage à 8,5 % l'an dernier, il a annoncé qu'au lieu de le ramener comme prévu à 4,4 % cette année, il afficherait un déficit de 5,8 % . La gageure est déjà importante puisque, selon le ministre des l'Economie , Luis de Guindos, l'effort réel pour les comptes publics est de 3,5 % du PIB , soit un ajustement de quelque 37 milliards d'euros. En effet, à la correction nominale de 2,7 %, il faut ajouter une correction supplémentaire correspondant à la dégradation des finances liées aux pertes de recettes et aux dépenses supplémentaires générées par la forte hausse du chômage. Ce changement de calendrier impromptu -«  je fais ce que je pense raisonnable » a dit Mariano Rajoy -n'a pas plu à la Commission européenne. De passage à Paris, mardi, le commissaire européen en charge des Affaires économiques et monétaire, Olli Rehn, a répété que l'Espagne devait définir une stratégie de moyen terme pour ramener le déficit dans les clous des traités européens - soit 3 % du PIB -en 2013. L'Espagne est déjà sous le coup d'une procédure pour déficit excessif depuis 2009 et s'est engagée en 2010 à ramener son déficit sous les 3% en 2013. De nombreuses voix s'élèvent pour considérer qu'obliger l'Espagne à accentuer sa politique de rigueur serait absurde et dangereux. «  On ne peut pas laisser un pays où le chômage dépasse les 20 % s'enfoncer davantage dans la récession », a lancé avant-hier Daniel Cohn -Bendit à l'occasion d'un débat à Paris sur la crise de la dette.

    « Indésirable »

    De façon plus argumentée, l'économiste Jean Pisani Ferry a souligné que si la politique d'ajustement budgétaire était entièrement justifiée dans la zone euro , le rythme actuel de correction n'était pas opportun pour l'Espagne, qui traverse une récession. «  Il n'est pas souhaitable que l'Espagne le fasse », a-t-il insisté, ajoutant «  qu'autant que l'objectif, il est important de sélectionner les bonnes réformes budgétaires qui renforcent le potentiel de croissance ». Pour Jesus Fernandez-Villaverde, professeur d'économie à l'Université de Pennsylvanie, «  si l'Espagne fait un ajustement trop brutal, elle détériorera plus encore son économie ». Il a suggéré d'atteindre «  6 % du PIB cette année » puis de réduire le déficit de 1 % par an pendant cinq à six ans. Atteindre 3 % dès 2013 lui semble non seulement «  très difficile » mais aussi «  indésirable ». Quant à Eric Chaney, chef économiste du groupe Axa, il trouve cette «  hyper consolidation budgétaire absurde . L'idée du pacte budgétaire est précisément de tenir compte de la récession pour ne retenir que les déficits corrigés de la conjoncture. L'objectif doit être de réduire les dépenses mais pas le déficit. Si l'Europe lui met la tête sous l'eau, l'Espagne n'aura pas assez d'argent pour la soutenir et ira droit dans le mur. »

    BUREAU DE BRUXELLES
    Catherine chatignoux avec Jessica Berthereau correspondante à madrid et anne bauer

    votre commentaire

  • du 5 au 8 mars 2012 : La BNP est très mal, pour preuve, elle vend encore des bijoux, la North American Energy spécialisée dans le pétrole, à la Wells Fargo... Blythe n'a pas dû faire une offre assez élevée... Le montant de la vente n'a pas été révélée, mais cela se chiffre en milliards, lire ici le FT... qui dit surtout ça: "BNP has been looking to sell the portfolio of loans as part of its attempt to reduce its balance sheet by about 10 per cent before the end of 2012 to cut its dollar funding needs and improve its capital ratios". Lire le FT ici. La BNP a vraiment des soucis, mais pas autant que la Banque Postale. Revue de Presse par Pierre Jovanovic © www.jovanovic.com 2008-2012


    votre commentaire
  • Un an après son lancement, le mystérieux X-37B est toujours en orbite !

    Par Rémy Decourt, Futura-Sciences

    En toute discrétion, le drone spatial X-37B vient de fêter son premier anniversaire en orbite. Une performance remarquable pour un engin évoluant à plusieurs centaines de kilomètres de la Terre et dont on ne sait toujours pas ce qu’il y fait.

    Un an après son lancement, le drone spatial X-37B est toujours en orbite autour de la Terre. Malgré le secret qui entoure ce programme, on peut au moins s'étonner de cette performance. Le premier exemplaire de la série avait volé en 224 jours en 2010, d'avril à décembre et la plupart des spécialistes s’attendaient à ce que sa durée de vie en orbite soit d’environ 270 jours.

    Plus surprenant encore, rien n’indique que cet engin soit de retour bientôt sur Terre. Robustesse, production d’énergie, contrôle d’altitude sont autant de paramètres difficiles à contrôler sur une telle période pour un engin capable de modifier son orbite. La mission semble se passer normalement et le vaisseau se comporte bien mieux que ce que les responsables du programme avaient bien voulu dire. C’est évidemment de bon augure pour l’avenir de ce programme de drone spatial aux objectifs essentiellement militaires.


    Le lancement réussi du deuxième véhicule de test orbital (X-37B), en mars 2011. © Boeing/Unitel launch Alliance

    X-37B : transporter des Hommes et du fret

    Reste à savoir ce qu’il fait de ses journées... Si la mission principale et officielle du X-37B est de démontrer la robustesse et la fiabilité des pièces et autres systèmes utilisés pour le construire, il a d’autres objectifs qui n’ont pas été divulgués. On sait, par les images, qu’il est doté d’une soute mais aucun détail sur sa cargaison n’a été rendu public. On suppose qu’elle abrite un panneau solaire déployable (voire deux) intégré dans ses portes. Elle pourrait également contenir quelques équipements et pièces mécaniques en test et susceptibles de servir à l’avenir sur des satellites militaires. Enfin, cette soute pourrait transporter des pièces qui ont volé sur le premier exemplaire de la série. Pour finir, il serait surprenant que cet engin ne comporte pas une petite charge utile dédiée à l’observation de la Terre à des fins qui n’ont guère de chances d’être scientifiques.

    Quant à la dernière rumeur concernant cet engin, elle vient de spécialistes américains qui supposent que Boeing et l’US Air Force travaillent sur une évolution de l’X-37B, provisoirement baptisée X-37C. L’idée serait de le faire évoluer vers une véritable mininavette spatiale capable de transporter un équipage et du fret vers la Station spatiale internationale ou des destinations plus lointaines.

    En attendant, la prochaine étape du programme sera de faire voler de nouveau un des deux X-37B pour une troisième mission, de façon à démontrer la réutilisabilité du système. Il s'agira vraisemblablement de l’exemplaire du premier vol, tant il serait surprenant que le deuxième X-37B, après son vol d'une exceptionnelle durée, retourne immédiatement dans l'espace.

    Dans ce contexte, la Russie et la Chine n'ont pas la même vision que les officiels américains. Dans ces pays, on juge cet engin bien plus offensif que ce qui est dit et on s'inquiète ouvertement du développement d’un tel appareil de supériorité spatiale. Ces deux puissances ont en mémoire les perspectives américaines de développement d’un bombardier stratégique sans pilote, une fonction que pourrait facilement remplir un X-37B adapté.


    votre commentaire