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  • Publié par le 7 mars 2012
    Dominique Venner : la victoire de Poutine et la presse occidentale

    Le sort et l’avenir de la Russie ne peuvent laisser indifférents les Européens que nous sommes. Ce qui retient notre attention dans la nette victoire du président Poutine, ce sont les commentaires unanimes de la presse française sous influence américaine. Partout on y relève une hostilité voilée au président russe et à sa victoire démocratique. Comment expliquer que des journaux aux opinions en apparence aussi différentes que Le Monde, Le Figaro ou Libération, se soient rejoints dans des interprétations soupçonneuses et perfides ?

    On les voit user à l’égard de la Russie d’une « langue de bois » qui fait songer à ce qu’était l’ancienne « Pravda », une « Pravda » de la bien pensance occidentale. Cette « pensée unique » est également à l’œuvre sur les sujets les plus chauds de la société française et européenne, telle l’entreprise du « grand remplacement » dénoncée par Renaud Camus. Mais revenons à la Russie. Un exemple de commentaires spécieux est offert par Le Figaro du 5 mars 2012, parlant de Poutine :  « L’aisance de sa victoire [64 % des suffrages semble-t-il] ne peut cacher l’affaiblissement de celui qui, depuis le tournant du siècle, veut incarner la “verticale du pouvoir” en Russie. » Il me semble quant à moi, que si un candidat français à la prochaine élection présidentielle obtenant 64 % des suffrages au premier tour, on ne parlerait pas d’affaiblissement, mais plutôt de miracle. Mais poursuivons.

    Pour Le Figaro, « Une opposition nouvelle est née de la contestation des résultats des législatives [de décembre 2011] » Le journaliste concède que « ce mouvement exprime les aspirations d’une nouvelle classe moyenne urbaine, qui, par son existence même, reflète l’un des principaux succès de l’ère Poutine : celui d’avoir sorti la société russe de la misère soviétique ». Visiblement, pour l’auteur de l’article, cet exploit pourtant herculéen est insuffisant. Comme ses pairs des autres médias, il exige plus : une « ouverture sur le monde et l’abandon des vieilles lunes de la guerre froide qui semblent revenues au centre de la politique étrangère du Kremlin ». Selon nous, ces « vieilles lunes de la guerre froide » semblent surtout réactualisées contre la Russie elle-même par la presse « occidentale » d’inspiration américaine. Pourquoi ? Le journaliste a donné lui-même la réponse : la Russie du président Poutine est coupable d’un défaut d’ « ouverture sur le monde ». On sait que ce type d’ouverture mondialiste a pour caractéristique première d’abolir les protections que les États nationaux peuvent opposer aux flux financiers de la « fortune vagabonde » dont le siège est à Wall Street. Selon toute évidence, ce « défaut d’ouverture » est une faute « morale » dont le président Poutine ne peut être absous. Ce qui justifie l’action dans les affaires intérieures russes de diverses ONG dont on connaît les attaches et les financements américains, des ONG qui sont pour quelque chose dans les manifestations de l’hiver.

    Pour ceux qui s’étonneraient de l’unanimité des grands médias occidentaux à l’égard de la Russie du président Poutine, il faut rappeler une réalité fondamentale et pourtant méconnue de nos « démocraties ». Dans une tribune publiée naguère par le journal Le Monde, un publicitaire réputé avait analysé avec une franchise inhabituelle le système doucereusement totalitaire mis en place dans le monde occidental sous direction américaine après l’effondrement du communisme. Un système fondée sur le pouvoir presque absolu de la pub : « La publicité assure aujourd’hui une part importante de la fabrication et du maintien du lien social, expliquait l’auteur. La publicité déclare la guerre au politique pour mieux prendre sa place. (…) L’option ultralibérale de la publicité rejoint la promesse de tous les démagogues agitant le fantasme d’une démocratie directe où le peuple, débarrassé des instances représentatives classiques, se parlerait directement à lui-même. (…) La publicité produit un discours politique plus performant que le discours politique lui-même : faire obéir les être humains, canaliser leurs désirs transformés en révérence, les faire marcher droit en leur faisant emprunter l’énigmatique chemin de la servitude volontaire [1]»

    Cet aveu mérite d’être souligné. Relisons-le pour nous en pénétrer : « La publicité produit un discours politique plus performant que le discours politique lui-même : faire obéir les être humains, canaliser leurs désirs en leur faisant emprunter l’énigmatique chemin de la servitude volontaire. » Le personnel politique occidental et ses conseillers publicitaires, ont assimilé cette réalité de la persuasion clandestine. En revanche, ceux qui refusent de s’y soumettre, à l’exemple de Vladimir Poutine, sont voués à être désignés comme des ennemis.

     Dominique Venner
    www.dominiquevenner.fr

    Notes

    1. Tribune publiée dans Le Monde du 29 mars 2000 par Dominique Quessada, publicitaire et philosophe.
    2. À propos de l'auteur

      Dominique Venner est écrivain et historien. Il dirige La Nouvelle Revue d’Histoire. Il est l’auteur de nombreux essais consacrés à l’histoire contemporaine, notamment son diptyque : Histoire critique de la Résistance et Histoire de la Collaboration (Pygmalion, 1995 et 2000), ainsi que Le Siècle de 1914 (Pygmalion, 2006), ou encore Ernst Jünger. Un autre destin européen (Le Rocher, 2009). Dans un autre registre, son Histoire et tradition des Européens. 30 000 ans d’identité (Le Rocher, 2004) propose un retour aux sources de l’identité européenne.


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  • Des fonds spéculatifs refusent d'apporter les titres de dette grecque qu'ils détiennent à l'opération d'échange, menaçant de solliciter les tribunaux si l'offre n'est pas améliorée.
    Ces fonds cherchent à réunir une minorité suffisante pour bloquer le processus, au risque de faire dérailler l'échange de dette et d'acculer la Grèce à la faillite.
    Les détenteurs de dette grecque doivent apporter leurs titres avant jeudi à 20h00 GMT. De l'avis de responsables grecs, l'opération avance dans la bonne direction, même si des banques et ainsi que des hommes politiques européens ont fait part de leurs incertitudes.
    "J'ai été averti que plusieurs investisseurs réfléchissent sérieusement aux options qui sont à leur disposition, dont celle de la voie judicaire", a déclaré Steven Friel de Brown Rudnick, un cabinet qui conseille les investisseurs sur les stratégies légales envisageables en Grèce.
    Les hedge funds privilégient les titres de dettes qui ne relèvent pas du droit grec, plus difficilement éligibles aux dispositifs contraignants mis au point par Athènes.
    Bingham McClutchen, un autre cabinet juridique, a dit lundi qu'il conseillait des détenteurs de 650 millions de francs suisses de dette grecque. Des investisseurs détenant des montants non négligeables de dette grecque se sont réunis pour trouver "ensemble des réponses à leurs inquiétudes et protéger les droits des détenteurs", selon le cabinet.
    Les hedge funds détiendraient plus d'un quart de la dette grecque libellée en francs suisses ainsi que 450 millions d'euros d'obligations arrivant à maturité et cela pourrait suffire à empêcher le gouvernement grec d'imposer aux créanciers privés d'accepter de prendre leurs pertes.
    Ils espèrent que le gouvernement préfère trouver un arrangement avant mai plutôt que de faire défaut en dépit des avertissements lancés par les responsables politiques grecs qui ont prévenu qu'il n'y aurait pas de nouvelle offre.
    Faute d'arrangement, les fonds pourraient passer sur le terrain judiciaire, quitte à en appeler ensuite à la Cour européenne des droits de l'homme en invoquant une violation du droit de la propriété.
    Cette option pourrait toutefois se révéler longue et coûteuse pour les investisseurs.

     


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  • Des chefs de tribus et de milices de l'Est libyen ont déclaré aujourd'hui l'autonomie de cette région pétrolière, où est née il y a un an la révolte ayant fait chuter Mouammar Kadhafi, alors que les nouvelles autorités se sont plusieurs fois prononcées contre le fédéralisme.

    "La région fait le choix du système fédéral", ont affirmé ces dirigeants dans un communiqué conjoint, qui fait également état de l'élection du cheikh Ahmed Zoubaïr à la tête de l'entité baptisée Cyrénaïque, qui s'étend de la frontière égyptienne à Syrte, région natale du colonel Kadhafi.

    Plusieurs milliers de personnes ont assisté à cette cérémonie au cours de laquelle a également été nommé un Conseil chargé de gérer les affaires de cette région.

    Cousin de l'ancien roi Idriss al-Sénoussi renversé par Kadhafi en 1969, Ahmed Zoubaïr est lui-même membre du Conseil national de transition (CNT) au pouvoir. 

    La Libye était autrefois divisée en trois régions administratives : la Cyrénaïque, la Tripolitaine (ouest) et le Fezzane (sud). Le système fédéral a été supprimé en 1963.

    mission accomplie ...


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  • Quelques minutes d'authenticité, ça ne fait pas de mal !


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  • Par Quentin Mauguit, Futura-Sciences

    Bruce Logan et son équipe nous avaient déjà étonné avec un dispositif produisant du courant et de l’hydrogène à partir de trois types d’eau : salée, douce et usée. Problème : le dispositif MREC ne pouvait être utilisé qu’à proximité du littoral. Il peut maintenant s’installer n’importe où grâce au remplacement de l'eau de mer par des sels de bicarbonates d’ammonium, récupérables. La nouvelle cellule est même plus efficace que l'ancienne, y compris pour traiter les eaux usées...

    En septembre 2011, Bruce Logan de l’université de Pennsylvanie, avait proposé un concept étonnant : produire de l’hydrogène et de l’électricité à partir d’eau de mer, d’eau de rivière et d'eaux usées. Sa solution : la « cellule d’électrolyse par électrodialyse inverse microbienne », dite MREC (pour Microbial Reverse-electrodialysis Electrolysis Cell).

    Petit rappel : ce système se compose d’un RED intercalé entre les électrodes d’un MFC. Mais encore ? RED (Reverse Electrodyalisis) désigne un dispositif d’électrodyalyse inverse, qui génère un courant grâce à un gradient de salinité, par exemple entre de l’eau de mer et de l’eau douce. Il fonctionne grâce à des membranes perméables aux ions. Un MFC est une pile à combustible microbienne (Microbian Fuel Cell). Elle se compose d’un compartiment contenant des eaux usées et des bactéries. Il y a cependant une astuce : ces petites bêtes sont exoélectrogéniques, rejetant des électrons durant leurs repas.

    Le MREC combine donc deux dispositifs générant de l'électricité gratuitement et employée pour hydrolyser des molécules d'eau au niveau d'électrodes. Or, cette réaction chimique provoque un dégagement d’hydrogène, combustible recherché. Entre 0,8 et 1,6 m3 de gaz peut être produit par jour pour 1 m3 d’eau utilisé. Soit, mais qu’y a-t-il de nouveau ?

    La MREC a deux défauts. Premièrement, elle ne peut être employée qu’à proximité d’un littoral. Il faut en effet continuellement remplacer l’eau de mer. Deuxièmement, les particules en suspension encrassent le dispositif. Dans un article de la revue Science Express paru ce 1er mars, Bruce Logan explique comment il s'est affranchi de ces problèmes, en collaboration avec deux de ses étudiants.

    Un peu de chaleur et hop… on recommence

    L’emploi d’eau de mer est certes très écologique tant qu’il ne faut pas la nettoyer. Malheureusement, elle contient de nombreuses particules organiques en suspension susceptibles de boucher les pores des membranes du RED. Les sels de bicarbonate d’ammonium, poudre à lever communément employée dans l’industrie alimentaire, supprimeraient ce problème.

    Voici l'équipe qui a conçu cette cellule révolutionnaire. De gauche à droite, elle se compose de Younggy Kim, Roland Cusick et Bruce Logan. Ils posent derrière plusieurs de leurs cellules et des fils électriques qui leurs sont associés. Certaines parties du dispositif pourraient encore être améliorées !
    L'équipe qui a conçu cette cellule révolutionnaire : de gauche à droite, Younggy Kim, Roland Cusick et Bruce Logan. Ils posent derrière plusieurs de leurs cellules et des fils électriques qui leurs sont associés. Certaines parties du dispositif pourraient encore être améliorées ! © Bruce Logan, Penn State

    Avoir recours à ce composé chimique présente un avantage non négligeable. Plus besoin de changer continuellement l’eau douce et celle contenant les sels au départ. Exposés à une température de 43 °C, les ions dissous réagissent et s'échappent des liquides sous la forme d'un dégagement gazeux d’ammoniac et de dioxyde de carbone (CO2). Ces deux composés peuvent alors être captés, modifiés puis réemployés. La chaleur requise pourrait provenir des pertes d'énergie thermique affectant de nombreuses entreprises (7 à 17 % des énergies consommées) durant leurs différentes phases industrielles.

    Production de courant et… traitement des eaux usées

    L’utilisation des sels de bicarbonate d’ammonium présente un autre avantage de taille. Les MREC pourraient être construits à l’intérieur des terres, puisqu’il ne faudrait plus d’eau de mer. Ce changement de stratégie permettrait alors de profiter des 17 gigawatts de courant dormant dans les déchets organiques américains.

    Le MREC purifie également les eaux usées grâce à l’action de ses bactéries. Selon les auteurs, le nouveau procédé aurait accéléré la dégradation de la matière organique de très petites tailles en suspension. Ces déchets sont difficiles à éliminer dans les stations d’épuration car ils requièrent des filtres particuliers. Le traitement des eaux usées dans le MREC aurait des répercutions sur l’énergie électrique employée pour purifier l’eau dans les circuits conventionnels. Plus de 60 gigawatts pourraient être économisés.

    Voici donc comment ce dispositif pourrait produire de l’électricité ou de l’hydrogène sans émettre de gaz à effet de serre et en purifiant les eaux usées. Et le rendement alors ? Il serait supérieur à celui obtenu en utilisant de l’eau de mer. Le chiffre de 5,6 watts par mètre carré de surface de cathode est avancé.


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  • Une info capitale vous a été cachée : l'auteur du mythique "1984", George Orwell (1903-1950), était révisionniste ! THE EVIDENCE =>


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  • Article placé le 04 mar 2012, par Mecanopolis

     

    Après les portraits de Sarkozy, de Hollande et de Bayrou, nous publions un nouvel extrait du livre d’Adrien Abauzit, « Né en 1984 ».

    Le Front National n’est pas un parti fasciste, il est Emmanuel Goldstein

    Par Adrien Abauzit

    « Pendant toutes les années du mitterrandisme nous n’avons jamais eu face à une menace fasciste, donc tout anti fascisme n’était que du théâtre. Nous avons été face à un parti, le Front national, qui était un parti d’extrême droite, populiste à sa façon. Mais nous n’avons jamais été dans une situation de menace fasciste, même pas face à un parti fasciste. »

    Ces mots sont ceux de Lionel Jospin.

    Si celui qui les a prononcés n’avait pas fait partie de la gauche officielle, il aurait eu à faire face à l’accusation de compromission avec le fascisme et le racisme. Mais tout le monde le sait, Lionel Jospin à raison.

    Le Front national n’a permis qu’à certains bobos de passer pour des héros qu’ils n’étaient pas.

    Mais si le Front national n’est pas un parti fasciste, pourquoi la lutte contre sa personne a été à ce point mise en avant, pour ne pas dire béatifiée, par les perroquets de la presse ?

    Pour la simple raison que pointer du doigt le Front national comme danger officiel permet de mieux masquer les réelles forces d’asservissement de la société française : oligarchie financière, Union européenne, sociétés occultes, sous culture mercantile anglo-saxonne. Le rôle qui a été attribué au Front national dans la société française est similaire à celui qui a été attribué à Emmanuel Goldstein dans la société d’Oceania décrite dans 1984 (le livre culte de Georges Orwell, Ndlr).

    Le Front national permet d’éviter que soient posées les bonnes questions. Ainsi, les candidats à la présidentielle de 2012 évoquent tous leur envie de lutter contre Marine Le Pen. En revanche, aucun n’a déclaré vouloir lutter contre l’oligarchie.

    Il existe des gens au Front national pour se réclamer du statut de militants « antisystèmes ». Contrairement à ce que ces derniers peuvent penser, loin de vouloir marginaliser le Front national, le « système », pour reprendre leur mot, à besoin de lui en tant que qu’épouvantail officiel. Le FN a été l’instrument consentant d’une stratégie de diversion. Il est un élément clés du système. Sans lui, la mascarade libérale-libertaire ne tiendrait pas.

    C’est pourquoi voter pour le Front national n’est pas un acte de dissidence. Ce n’est pas un bras d’honneur fait au « système ». C’est déverser sa colère là où le système a prévu et voulu qu’elle soit déversée. Le FN sert à neutraliser la colère du peuple.

    Le fait que Marine Le Pen et Bruno Gollnish ont voté au Parlement européen pour la résolution ayant pour objet la constitution d’un marché transatlantique, ce qui va à l’encontre de tous leurs engagements européens officiels et passés, nous prouve bien que le FN n’est en réalité qu’un soutien de l’esthétique bourgeoise, et qu’il croit autant en la patrie que le PS et la lutte des classes ou l’UMP au général de Gaulle.

    Perroquet de presse et pensées officielle se sont servis du FN pour préserver ce qui leur tient à cœur et cacher au peuple ce qu’il devait légitimement rejeter : la mondialisation néolibérale et tout ses sbires.

    Adrien Abauzit

    A propos de l’auteur, lire « Né en 1984 », l’indispensable livre d’Adrien Abauzit

    Publié en exclusivité sur Mecanopolis avec l’autorisation des ayants droit
    Reproduction autorisée avec indication des sources

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  • Publié par le 5 mars 2012

    Bonne nouvelle pour la multipolarité, par Aymeric Chauprade

    Le dimanche 4 mars 2012 restera sans doute comme une date historique. Vladimir Poutine revient en effet à la présidence de la Russie. J’avais déjà pu écrire que 1999 avait été un tournant dans l’histoire de la géopolitique contemporaine parce que son arrivée au pouvoir avait mis fin à la tentative unipolaire américaine. Nous pouvons affirmer aujourd’hui que Poutine va consolider le monde multipolaire qui se dessine et achever sa mise en déroute de l’oligarchie américaine et de son État profond dont l’action occulte et agressive (à l’œuvre en ce moment en Syrie) ne cesse de miner, chaque jour un peu plus, les possibilités de paix dans le monde.

    Qu’est-ce qui nous permet d’affirmer cela ? La simple observation du déchaînement médiatique contre Poutine, que chacun d’entre nous aura pu observer, ces derniers mois, en Europe comme aux États-Unis. Manque de chance pour nos habituels aboyeurs de leçons démocratiques (qui ne sont en fait que les bons petits soldats de l’oligarchie occidentale), le peuple russe soutient massivement Poutine. Et ce ne sont pas les quelques irrégularités de fonctionnement du scrutin, statistiquement inévitables dans un pays aussi vaste que la Russie, et certainement moins graves que l’étrange comédie des bulletins de vote à trous lors de l’élection de Bush ou que l’obstruction en France à une candidature pesant autour de 20 %, qui pourront amoindrir l’incontestable légitimité de Poutine.

    Vladimir Poutine, candidat plébiscité par les Russes, que, dans des temps anciens on aurait sans doute appelé Vladimir le Bien élu, est sans conteste aujourd’hui, dans l’hémisphère nord, le chef d’État le plus légitime qui soit. Cela ne peut que redonner espoir à ceux qui doutent du politique. Remettre son pays sur le chemin de la puissance et obtenir du même coup le soutien massif de son peuple, oui ça reste possible !

    Logiquement il y a quelqu’un qui devrait être content ce soir, c’est Alain Soral. Quelqu’un qui a tout compris des forces profondes de l’histoire, celles que ne veut pas voir notre bon « bourgeois occidental » (Molière avait raison avec son bourgeois gentilhomme) aveuglé qu’il est par les chiffrons rouges agités devant ses yeux par la « grande presse ». Donc écoutez-le et lisez-le. Nous n’utilisons pas forcément les mêmes mots (et tant mieux), mais nos pensées sont en convergence.

    Ce soir du 4 mars 2012 en tout cas, la dissidence internationale a marqué un point. Un point sans doute décisif pour l’avenir. Unissons nos forces, car au-delà de la cause des peuples souverains qui résistent à l’Empire, n’oublions pas qu’in fine, c’est la question de la liberté individuelle qui est en cause. L’Empire, machine à crétiniser les hommes en les gâtant en citoyen-consommateur, avance en effet tout à la fois vers « 1984 » et le « Meilleur des mondes ». Face à lui, les États qui nous sont aujourd’hui présentés comme des dictatures implacables (Syrie, Iran…) ne sont jamais que les premiers réfractaires à ce Big Brother mondial lequel masque de moins en moins ses desseins. A ceux qui en douteraient, confrontés aux images de l’incontestable brutalité de la guerre en Libye, puis en Syrie, je rappellerais qu’ils ne voient qu’une face de l’histoire. Sur l’autre, les projecteurs des médias occidentaux ne s’allument jamais. Cette autre face, je n’ai pas grand mérite, je l’ai prise en pleine poire en 1996, dans le Sud du Liban, devant les cadavres calcinés d’une bonne centaines de femmes et d’enfants libanais qui avaient cru qu’un abri de l’ONU restait un endroit sacré auquel jamais une armée ne s’attaquerait. Ils ne pouvaient pas savoir, les pauvres, ce que j’ai compris devant leurs corps en bouillie : l’histoire est dite par les vainqueurs et le droit ne s’applique qu’aux vaincus. Si vous êtes dans le club qui s’est autorisé à avoir l’arme atomique, vous pouvez écraser un pays, au nom d’une légalité que vous avez décrétée, tout pays qui prétend entrer dans le club sans votre autorisation. Si vous êtes pro-américain vous êtes forcément une démocratie, et si vous ne l’êtes pas, ce n’est pas grave ! Si vous êtes une démocratie mais que vous n’êtes pas pro-américain, c’est grave et vous ne pouvez donc pas… être une démocratie..

    Donc je veux bien que l’on soit horrifié par les bombardements sur Homs qui doivent être terribles pour les civils piégés. Mais alors, il faut avoir le courage de regarder en face le résultat des bombes de l’OTAN sur la Serbie, sur l’Irak, sur la Libye, sur l’Afghanistan ; le résultat des bombes d’Israël sur Gaza ou le Sud du Liban. Car enfin, ces corps-là, ces enfants-là, ces femmes-là, on ne vous les montre jamais ! Comme on ne vous parle pas des reporters de guerre qui sont morts sous des bombes occidentales dans les prétendues guerres humanitaires de l’ère post-soviétique.

    Peut-être que l’intelligence consiste aussi à être capable d’imaginer (un peu de bon sens devrait suffire, pas besoin de longues études) ce que les télévisions occidentales ne vous montrent jamais…

    En résumé :

    1. L’Occident de l’ingérence humanitaire a davantage massacré dans toutes les agressions qu’il a menées depuis 1990 que les régimes qu’il combattait.
    2. Il y a, au moins, autant de trucages et de verrouillages dans les élections dites démocratiques des pays occidentaux (surtout en France et aux États-Unis, car je ne parle pas de la Suisse, seule authentique démocratie d’Europe) qu’il y en a dans cette Russie présentée sans cesse comme une éternelle autocratie.

    Conclusion : Qu’on cesse de nous prendre pour des cons parce qu’il reste, en France, quelques penseurs qui ne sont pas « à la gamelle » et qui continuent à réfléchir. Quand j’étais gosse, dans mon école publique (je n’ai été que dans des écoles publiques) on m’apprenait que l’école ça sert à former l’esprit critique. Je n’ai retenu que cela.

    Aymeric Chauprade
    blog.realpolitik.tv


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