• Le bal des vampires

     

    La bête est mourante, elle agonise au fond de son trou, tous les grands spécialistes, économistes, scientifiques, philosophes et politologues sont penchés sur son cas. Tous les projecteurs médiatiques sont braqués sur elle. Tous cherchent et diagnostiquent en attendant l’oracle salvateur qui nous permettrait de reprendre le cours tranquille de nos vies. La bête, n’est pas le capitalisme, qui a encore quelques beaux jours devant lui, mais sa mascotte, les Etats-Unis. Tel un cavalier touché en pleine course, il cherche à se rétablir par tous les moyens.

    Le dollar, sang de la bête, vecteur de 70% des échanges mondiaux est encore dans les poches des vampires capitalistes. La crise économico-financière est parvenue à ouvrir certains pans de lumière sur leurs sombres refuges et pratiques occultes (paradis fiscaux, titrisation, spéculation, blanchiment d’argent, trafics illégaux, etc.). Eblouis, ils ont vite fait de changer de place ou de gentiment fermer les rideaux en laissant quelques boucs émissaires en pâture : Bush, Maddof, Lippens… A la place de Bush, ils ont trouvé un homme de couleur, charismatique et médiateur. Un homme, tel un ange sorti de l’ombre, paré de vertu et de bonté, qui pourra, encore et toujours, laisser les vampires en paix.

    Alors qu’on nous rabat les oreilles avec un programme de désarmement nucléaire qui n’en est pas un, on diabolise en même temps l’Iran, dernier bastion pétrolifère résistant à l’hégémonie US et capitaliste. Après l’Irak, l’Iran. Ce qui a marché sous Bush fils devrait être d’autant plus faisable sous le fraichement nommé prix Nobel de la paix. Et surtout, pas un mot sur l’arsenal nucléaire Israélien au beau milieu du Moyen-Orient pétrolier.

    Le nouveau START (Strategic Arms Reduction Treaty) permet à chacune des deux parties de conserver 1 550 têtes nucléaires déployées, soit un nombre à peine inférieur (10 % environ) à l’actuel (…)

    C’est avec ces faits que le président Obama se présentera le 12 avril au Conseil de sécurité, en exhibant le nouveau START qui confère aux deux plus grandes puissances nucléaires, détentrices de 95 % des plus de 23 000 armes nucléaires existant dans le monde, le droit de « guider » la lutte contre la prolifération des armes nucléaires. Le doigt accusateur sera pointé sur l’Iran (comme le confirme la rencontre Obama-Sarkozy du 31 mars), accusé de vouloir fabriquer la bombe atomique, tandis qu’on laissera à coup sûr dans l’ombre le fait qu’Israël possède un arsenal de centaines d’armes nucléaires, qu’il garde pointées sur d’autres pays de la région.

    Nouveau traité START et vieille politique de puissance

    Obama coupable d’hypocrisie « politique », ploie sous la pression des lobbies et des médias. Il est manipulé de toute part. Ce qui est désolant c’est qu’il puisse encore dire que « les Etats-Unis sont encore capable de grandes choses ».

    Car au sujet de la réforme du système de santé dont on nous a également rabattu les oreilles, on apprend que ce projet de loi n’est qu’un « moyen supplémentaire de renflouement de Wall Street et qu’il n’a ni le souci de réduire les dépenses publiques, ni celui du bien-être de la population (…) Ce projet de loi vise à augmenter les profits des sociétés d’assurance aux dépens des contribuables (…) Les familles qui n’ont pas les moyens de payer les cotisations élevées, les franchises et tout ce qui n’est pas remboursé, qui représentent, en général, selon les estimations, entre 15 et 18% des revenus des familles, devront se passer de couverture maladie, ce qui augmentera le nombre des personnes non assurées. Les compagnies d’assurance privées peuvent unilatéralement augmenter les prix sans plafonnement et monopoliser les marchés locaux pour écraser la concurrence. »

    Ah, ils nous la vendent bien, la réforme du système de santé d’Obama !

    Des médecins dénoncent la réforme santé d’Obama

    Dans le même temps (réforme santé, nucléaire, Israël-Iran) ailleurs : « en Indonésie viennent d’être publiées des informations sur le rôle des forces armées indonésiennes soutenues par les Etats-Unis dans les assassinats de militants politiques survenus l’an dernier, dans la province d’Aceh, quelques jours avant les élections locales. Aceh est une province riche en ressources, située à l’ouest de l’Indonésie. (…) Le gouvernement des Etats-Unis mène d’intenses négociations avec le Congrès sur la possibilité de rétablir l’aide à l’armée indonésienne »

    La mauvaise recette d’Obama pour l’Indonésie

    Tout cela sans négliger la présence militaire US en Irak pour le pétrole et en Afghanistan pour la drogue. Sans oublier l’endoctrinement islamophobe et les discours haineux sur l’axe du mal tout en prétendant apporter « paix » et « démocratie » dans le monde. Guatemala, Vénézuela, Equateur, Honduras, Panama, Chili, Iran, Irak, Yemen, Tchad, Nigeria, Rwanda, Tibet, etc, etc. nombreux sont les pays à avoir été victimes des manigances, coups d’Etats et falsification de la réalité par les Etats-Unis. Il faut lire Paul KENNEDY, John PERKINS ou Michel COLLON pour comprendre les techniques impérialistes d’appropriation des ressources planétaires. Techniques fondées sur la psychologie des foules et les effets d’annonce. La politique des Etats-Unis n’a pas changé et ne changera pas. Ce n’est pas Obama ou le pape qui y changeront quoi que ce soit.

    Et qu’on ne jubile pas trop vite en pensant qu’il n’y a que les Etats-Unis. Tous les Etats « développés » ont recours à ce genre de pratiques. Pratique nécessaire pour assouvir nos appétits de consommateurs jamais contents, jamais satisfaits…

    Les Etats-Unis sont la mascotte d’un rêve d’enfant gâté. Un rêve qui se meurt. Un rêve qui prend ses désirs pour des réalités. La fin d’un rêve. La fin d’un mythe.

    Pour ma part, je vais maintenant cesser de relater les fourberies de cette mascotte. Un site le fait avec beaucoup de professionnalisme, je ne puis qu’en recommander une lecture régulière, ne fusse que pour avoir un autre son de cloche : http://michelcollon.info

    Il existe aussi l’excellent blog d’emcee : http://blog.emceebeulogue.fr/

    Quelques articles en vrac

    Nigeria - pétrole

    Afghanistan - opium

    Le monde nous appartient (Noam CHOMSKY)

    Tibet, victime ou instrument ?

    Démocratie mensonge, le cas palestinien

    Un message des faucons de Washington (Honduras)

    Les 5 règles de la propagande de guerre, cas du Honduras

     

    1. Cacher l’Histoire.
    2. Cacher les intérêts économiques.
    3. Diaboliser l’adversaire.
    4. Blanchir nos gouvernements et leurs protégés.
    5. Monopoliser l’info, exclure le vrai débat.


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  • Les États-Unis négocient pour l’installation d’une base militaire au Brésil

    Alors qu’au Honduras l’armée soutenue par les États-Unis est entrain d’expulser violemment les paysans de terres appartenant à l’État, terres qu’ils ont récupérées des mains des latifundistes pour être cultivées suivant l’ordonnance du décret 2009 (voté sous Zelaya).

    Le grand voisin continue à étendre son ombre sur le sud : les États-Unis vont être durant la première moitié du mois d’avril en négociation avec le Brésil afin d’y installer une base militaire pour « lutter contre le narcotrafic » tout comme c’est à priori la mission des 7 bases qui doivent être installées en Colombie.

    La réponse du Brésil risque fort de sceller le destin du continent dans son ensemble, car on sait bien que les bases militaires US ne servent pas qu’à « lutter contre le narcotrafic » et qu’une fois qu’ils ont mis le pied dans un pays ils ont du mal à ne pas influencer la réalité de celui-ci.

    Arturo Valenzuela, Secrétaire Adjoint pour l’Hémisphère Occidental des États-Unis, a assuré lundi que le Gouvernement nord-américain négocie l’installation d’une base militaire au Brésil.

    Valenzuela a fait l’annonce à la fin d’une conférence à la faculté Latino-américaine des Sciences sociales (FLACSO) à Quito capitale de l’Équateur [1].

    Il a dit que « les États-Unis négocient comme ils l’ont toujours fait » pour tenir des relations fluides avec d’autres pays , « ils cherchent à établir des accords cadres de coopération« .

    Si l’accord est accepté la base sera installée à Río de Janeiro et aura pour mission de contrôler le trafic de drogue dans la région.

    Le haut fonctionnaire étasuniens a indiqué que les deux gouvernements sont encore en discussion pour l’obtention d’un accord.

    Il a écarté le fait que cette négociation puisse entraîner une nouvelle polémique avec l’Union des Nations Sud-américaines (UNASUR), qui avait fortement critiqué l’installation de 7 bases similaires US en Colombie.

    Selon Valenzuela, les différents pays de la région ont accepté les explications données par la Colombie et les EU affirmant que l’installation des bases fait partie d’un accord bilatéral sans aucune intention extraterritoriale.

    Robert Gates, Secrétaire de la Défense, prévoit de visiter le Brésil vers le milieu avril pour signer l’accord de coopération stratégique militaire entre les deux nations.

    Notes

    [1] L’endroit où a été prononcée cette déclaration est soit très symbolique puisque c’est dans cette même ville qu’a eu lieu en mars 2007 une conférence mondiale pour l’abolition des bases militaires étrangères. La conférence a eu pour objectif de souligner les impacts politiques, sociaux, environnementaux et économiques des bases militaires étrangères et de faire connaître les principes des mouvements anti-bases (militaires), et construire formellement un réseau, ses stratégies, structure et plans d’action.

    Les objectifs principaux de la conférence furent :

    • Analyser le rôle des bases militaires étrangères et d’autres formes de présence militaire dans la stratégie de domination globale et ses impacts sur la population et l’environnement,
    • Partager des expériences, de solidarité avec les luttes de résistance contre les bases militaires étrangères dans le monde,
    • Atteindre un consensus sur des mécanismes d’objectifs, de plans d’action, de coordination, de communication et de prise de décision pour un réseau global pour l’abolition de toutes les bases militaires étrangères et d’autres formes de présence militaire,
    • Établir des luttes et des plans d’action globaux qui renforcent les luttes de gens du pays et assurent leur coordination à l’échelle internationale. Source : mondialisation.ca

    Source : Primitivi


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  • Cocu à vingt ans

     

     

    article lié : Histoire d’une marionnette


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  • L’Amérique, empire fragile

    par Niall Ferguson pour Los Angeles Times

    Comment meurent les empires ? Quelle est la nature de ces bouleversements à l’échelle historique ? Est-ce l’aboutissement d’un long processus de gestation ou bien le résultat d’un incident mineur imprévisible, mais cependant doué d’un potentiel déstabilisateur catastrophique, s’interroge l’historien Niall Ferguson. Comparant les institutions humaines à des systèmes physiques complexes, en perpétuelle recombinaison et dont la stabilité n’est qu’apparente, il souligne combien l’éventualité d’une subite « transition de phase » – à l’image du passage soudain de l’état solide à l’état liquide – leur est consubstantielle. Et d’avertir les dirigeants américains : le risque réel, aujourd’hui, n’est pas celui d’un lent déclin, mais bien d’un évènement d’apparence anodin, et pour autant capable de déclencher une réaction en chaîne incontrôlable dans un système déjà fragilisé.

    Depuis des siècles, les historiens, politologues, anthropologues, tout comme l’opinion publique, ont pensé les processus politiques en termes de saisons et de cycles. De Polybe à Paul Kennedy, de la Rome antique à l’Empire britannique, nous discernons un rythme propre à l’histoire. Les grandes puissances, comme les grands hommes, naissent, s’élèvent, règnent, puis disparaissent peu à peu. Que le déclin des civilisations soit culturel, économique ou écologique, il s’agit d’un processus prolongé dans le temps.

    De la même manière, les défis auxquels sont confrontés les États-Unis sont souvent décrits comme évoluant lentement. C’est la transformation de la démographie – augmentant le ratio des retraités par rapport aux actifs – et non pas une politique inadaptée qui condamne les finances publiques des États-Unis à s’enfoncer dans les déficits. C’est la croissance inexorable de l’économie chinoise, pas la stagnation américaine, qui rendra le produit intérieur brut de la Chine supérieur à celui des États-Unis en 2027.

    Concernant le changement climatique, l’heure de vérité pourrait être distante d’un siècle. Ces menaces semblent très éloignées par rapport au calendrier du déploiement des soldats américains en Afghanistan, dans lequel l’unité de compte est le mois, non l’année, et encore moins la décennie.

    Et si l’histoire ne se déroulait pas de façon cyclique et lente, mais de manière arythmique – tantôt presque stationnaire, mais était également capable d’accélérations brusques, à l’image d’une voiture de sport ? Que faire si la chute ne se déroule pas durant plusieurs siècles, mais surgit tout à coup, tel un cambrioleur nocturne ?

    Les grandes puissances sont des systèmes complexes, formés d’un nombre très important de composants en interaction, organisés de manière asymétrique. Ce qui signifie que leur assemblage s’apparente plus à une termitière qu’à une pyramide égyptienne. Ces composants opèrent quelque part entre l’ordre et le désordre. De tels systèmes peuvent paraître fonctionner de manière relativement stable pendant un certain temps, semblant être en équilibre, alors qu’en fait ils s’adaptent constamment. Mais vient un moment où les systèmes complexes atteignent un état « critique ». Un évènement déclencheur mineur peut provoquer une « transition de phase » faisant passer d’un équilibre d’apparence inoffensive à une crise – un seul grain de sable peut provoquer l’effondrement d’un tas entier.

    Peu de temps après que se soient produites de telles crises, les historiens arrivent sur les lieux. Ces chercheurs se spécialisent dans l’étude des évènements atypiques – ceux dont la fréquence d’apparition est faible. Il s’agit de moments de grande portée historique qui sont par définition hors norme, et sont donc situés dans les « queues » des distributions de probabilité – comme les guerres, les révolutions, les krachs financiers et la chute des empires. Mais les historiens peinent fréquemment à saisir la complexité lorsqu’ils tentent de décoder ces événements. Ils ont été formés à analyser les calamités en termes de causes à long terme, souvent à l’œuvre depuis des décennies. C’est ce que Nassim Taleb dénonce à juste titre comme une « illusion narrative » dans son ouvrage « The Black Swan. »

    En réalité, la plupart des phénomènes statistiquement atypiques étudiés par les historiens ne sont pas des moments de paroxysme survenant dans des séquences déterministes d’histoire longue ; au contraire, ce sont le résultat de perturbations, et parfois de ruptures des systèmes complexes.

    Pour comprendre la complexité, il convient d’examiner comment les scientifiques utilisent ce concept. Pensez à l’organisation spontanée des termites, qui leur permet de construire des monticules et des nids, ou à la géométrie fractale des molécules d’eau lorsqu’elles forment des flocons de neige aux motifs compliqués. L’intelligence humaine elle-même est un système complexe, un produit de l’interaction de milliards de neurones dans le système nerveux central.

    Tous ces systèmes complexes partagent certaines caractéristiques. Dans de tels système, de faibles stimuli peuvent produire d’énormes changements, souvent imprévus – ce que les scientifiques appellent « l’effet amplificateur. » Les relations de causalité sont souvent non linéaires, ce qui signifie que les méthodes traditionnelles de généralisation à partir de quelques observations sont de peu d’utilité. Ainsi, lorsque les choses tournent mal dans un système complexe, l’ampleur de la perturbation est quasiment impossible à anticiper.

    Il n’existe par exemple rien de tel qu’un incendie de forêt typique ou moyen. Pour utiliser le jargon de la physique moderne, une forêt avant le départ d’un feu est dans un état de « criticité auto-organisée » : elle est en équilibre au bord de la catastrophe, mais la dimension de celle-ci reste une inconnue. Verra-t-on se déclencher un incendie limité ou énorme ? C’est presque impossible à prédire. Le point clé, pour de tels systèmes, c’est qu’un choc relativement mineur peut entraîner une perturbation disproportionnée.

    Toute construction politique de grande envergure est un système complexe. La plupart des grands empires ont une autorité centrale instituée – soit un empereur héréditaire ou un président élu – mais, en pratique, le pouvoir souverain de tout individu est une fonction résultant du réseau de relations économiques, sociales et politiques auxquelles il ou elle préside. En tant que tel, les empires présentent de nombreuses caractéristiques d’autres systèmes adaptatifs complexes – y compris la tendance à passer de la stabilité à l’instabilité très soudainement.

    L’exemple connu le plus récent de déclin précipité est fourni par l’effondrement de l’Union soviétique. Avec le recul, les historiens ont décelé au sein du système soviétique les traces de tous les types de dégénérescence jusqu’à l’époque de Brejnev et en amont. Peut-être, comme l’affirme l’historien et politologue Stephen Kotkin, est-ce le cours élevé du pétrole dans les années 1970 qui a permis d’éviter la chute. Pourtant, tel ne semblait pas être le cas à l’époque. L’arsenal nucléaire soviétique était supérieur à celui des Etats-Unis. Et les gouvernements dans ce qu’on appelait alors le Tiers Monde, du Vietnam au Nicaragua, avaient basculé en faveur des Soviétiques durant les 20 années précédentes.

    Pourtant, moins de cinq ans après que Mikhail Gorbachev ait pris le pouvoir, l’empire soviétique en Europe centrale et de l’Est avait implosé, suivi par l’Union soviétique elle-même en 1991. Si jamais un empire s’est effondré en un instant, au lieu de décliner doucement, c’est bien celui qui fut fondé par Lénine.

    Si les empires sont des systèmes complexes qui, tôt ou tard succombent à de soudains et catastrophiques dysfonctionnements, quelles sont aujourd’hui les implications pour les États-Unis ? Tout d’abord, discuter des étapes du déclin pourrait n’être qu’une perte de temps. C’est l’hypothèse d’une chute brutale et inattendue qui devrait d’abord préoccuper les dirigeants politiques et les citoyens. Deuxièmement, la plupart des chutes d’empires sont associés à des crises financières. Les sonnettes d’alarme devraient donc retentir très fortement lorsque les États-Unis prévoient un déficit de plus de 1 500 milliards de dollars en 2010 – soit environ 11% du PIB, déficit le plus important depuis la Seconde Guerre mondiale.

    Ces chiffres sont mauvais, mais au royaume du politique, le rôle de la perception est tout aussi crucial. En cas de crise impériale, ce ne sont pas les fondements matériels du pouvoir qui sont vraiment importants, mais les prévisions sur le pouvoir futur. Les chiffres du budget ne peuvent en eux-mêmes amoindrir la force des Etats-Unis, mais ils peuvent concourir à affaiblir une confiance installée dans la capacité des États-Unis à surmonter n’importe quelle crise.

    Un jour, l’annonce inattendue de mauvaises nouvelles – cela pourrait être un avis négatif émis par une agence de notation – fera la une des journaux durant une période de calme. Et soudainement ce ne seront plus seulement quelques passionnés de ces questions qui s’inquièteront de la viabilité de la politique budgétaire américaine, mais le grand public, sans parler des investisseurs à l’étranger. C’est ce changement qui est essentiel : un système adaptatif complexe est en grande difficulté lorsque ses composants perdent foi en sa viabilité.

    Durant ces trois dernières années, le système complexe de l’économie mondiale à basculé de l’euphorie à la récession – tout cela parce que quelques américains ont commencé à ne plus rembourser leurs prêts hypothécaires à risque, provoquant ainsi d’énormes trous dans les modèles économiques de milliers d’établissements ayant fait jouer un fort effet de levier d’endettement. La prochaine phase de la crise actuelle pourrait débuter lorsque l’opinion publique commencera à réévaluer la crédibilité des mesures monétaire et fiscales radicales qui ont été décidées en réponse.

    Ni les taux d’intérêt à zéro, ni les relances budgétaires ne peuvent parvenir à un redressement durable si les populations, aux Etats-Unis et à l’étranger, décident collectivement, du jour au lendemain, que ces mesures se solderont par des taux d’inflation beaucoup plus élevés ou par un défaut de paiement pur et simple. Les taux des emprunts publics peuvent s’envoler si les prévisions sur la solvabilité future des Etats se modifient, aggravant la crise des finances publiques déjà mal en point en augmentant le coût du service de la dette nouvellement émise. Demandez donc ce qu’il en est à la Grèce.

    Demandez-le également à la Russie. Une défaite militaire dans les montagnes de l’Hindu Kush représente depuis longtemps un signe avant-coureur de la chute d’un Empire. Ce qui est advenu il y a 20 ans rappelle qu’en fait la naissance, l’essor, le règne, le déclin et la disparition des empires ne se déroulent pas selon des cycles récurrents et prévisibles. Ce sont les historiens qui présentent rétrospectivement ces processus de dissolution impériale comme agissant lentement. Au lieu de quoi, les empires se comportent comme tous les systèmes adaptatifs complexes. Ils fonctionnent en équilibre apparent pendant une certaine période, d’une durée imprévisible. Puis, assez brusquement, ils s’effondrent.

    Washington, vous voilà averti.

    Niall Ferguson est historien, enseignant à Harvard, spécialiste de l’économie et de la finance. Il a publié récemment « The Ascent of Money : A Financial History of the World. »

    Source : Contre Info


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  • Un an de répit entre deux fois vingt ans de guerres froides

    Lisa Sion 2

    Entre le 9 novembre 89 et le 15 janvier 91, durant ce court répit ayant vu tomber le plus lourd symbole de l’Europe écartelée, j’ai finalement décidé de mettre au monde un enfant dans ce climat qui me semblait enfin sorti de ce bras-de-mur-de-rideau-de-fer...J’avais trente sept ans. Nous l’avons conçue le 14 octobre 90 afin qu’elle naisse le soir du 14 juillet 91, lui offrant ainsi à chaque anniversaire une formidable salve de ce feu pacifique, et tout a fonctionné exactement comme nous l’avions prévu, à part le caractère pacifique de ce monde soumis au feu endiablé permanent.

     

    « Selon un sondage, publié début janvier 91, 75% des Français pensaient que rien ne pouvait justifier une guerre contre l’Irak. Par contre quelques jours plus tard, ces mêmes Français approuvaient à 80% l’offensive militaire des alliés. Entre les deux que s’était il passé ? Une couverture médiatique massive qui présentait une « guerre courte et propre », dans laquelle les Occidentaux risquaient peu de pertes… » .

    C’est une formidable histoire toute fraiche qui m’avait persuadé que l’humanité basculerait enfin tranquillement dans la grande paix mondiale aux confins de ce périlleux millénaire qui devait s’achever dix ans plus tard, et aborderait enfin le suivant sur un nuage de bonheur contagieux au point de décider d’accepter d’y engendrer notre progéniture :

    Deux jeunes allemands avaient entrepris de faire le tour du monde sur leur latitude en planche à voile. Ils partirent vers l’ouest et arrivèrent un jour à Vladivostok, Russie orientale, touchant la côte sous le regard médusé de deux plantons dans une guérite...Ceux ci prirent leur téléphone pour signaler à Moscou la présence de ces intrus afin d’obtenir l’autorisation d’entrée sur le territoire, et Moscou interpréta immédiatement comme un début d’invasion tellement la ligne devait être mauvaise. Ils envoyèrent instantanément deux gros porteurs bourrés d’hommes en armes, firent sonner toutes les alarmes et les feux rouges clignotants, et réveillèrent instantanément toutes les troupes en alertes rouge, ce qui est extrêmement révélateur du climat de vigilance stressante qui régnait pendant toute la durée de ladite guerre froide...

    Arrivés surplace, et après observation soutenue de toutes les vues satellites de toute la zone, l’état major tenté au préalable de refouler ces deux envahisseurs dans les eaux froides du détroit de Bering, finit par accepter la poursuite de leur périple, mais pas sans les faire suivre par une patrouille de militaires. L’affaire fit si grand bruit que nos jeunes méritants arrivèrent sur la place rouge entre deux files de badauds applaudissant sur leur passage. Ils furent reçus au Kremlin par de hauts dignitaire du parti et j’avais pensé personnellement que ces petits hommes de bonne volonté allaient enfin réussir à eux seuls, à faire tomber les barrières et rompre les chaines de la scission européenne déjà nettement fragilisée. A peine rentrés chez eux, le mur de Berlin s’écroulait quelques semaines plus tard.

    J’ignorais qu’en fait, le mur finit par tomber pour une autre raison dont ne se vantaient pas les médias de l’époque : «  Depuis les années 1950, les hommes de la guerre froide en Allemagne de l’Ouest lancèrent une violente campagne de sabotage et de subversion contre l’Allemagne de l’Est en vue d’enrayer au maximum l’appareil économique et administratif de ce pays. La CIA et d’autres services de renseignement et de l’armée recrutèrent, équipèrent, entraînèrent et financèrent des groupes d’activistes et des individus de nationalité allemande, de l’Ouest comme de l’Est, pour qu’ils mènent des actions en tous genres, allant du terrorisme à la délinquance juvénile, en bref, tout ce qui pouvait rendre la vie pénible aux citoyens est-allemands et miner leur soutien au gouvernement ou donner la plus mauvaise image qui soit aux communistes. Ce fut une remarquable entreprise. Les États-Unis et leurs agents recouraient aux explosifs, provoquaient des incendies, des courts-circuits et usaient d’autres méthodes encore pour endommager centrales électriques, chantiers navals, canaux, docks, bâtiments publics, gazomètres, transports en commun, ponts, etc. Ils faisaient dérailler des trains de marchandises, blessant gravement des travailleurs ; un jour, ils incendièrent douze wagons d’un autre train de marchandises. Ils détruisaient des stations d’air liquide ou autres ; se servaient d’acides pour endommager les machines vitales de certaines usines, jetaient du sable dans la turbine d’une autre, la forçant à l’arrêt. Ils mirent le feu à une tuilerie. Ils encourageaient le ralentissement des cadences dans des ateliers. Ils tuèrent par le poison 7.000 vaches d’une laiterie coopérative. Ils ajoutaient du savon au lait en poudre destiné aux écoles est-allemandes. Quand on les arrêta, ils étaient en possession d’une quantité importante de cantharidine, à l’aide de laquelle ils avaient l’intention d’empoisonner des cigarettes destinées à tuer des Allemands de premier plan. Ou encore ils déclenchaient des bombes puantes pour semer la pagaille dans des meetings politiques. Un jour, ils tentèrent de perturber le Festival mondial de la jeunesse à Berlin-Est en envoyant de fausses invitations, de fausses promesses de gratuité du gîte et du couvert, de faux avis d’annulation, etc. Ils agressèrent même des participants au festival à l’explosif, à la bombe incendiaire ou en recourant à des dispositifs pour crever les pneus de voitures. Ils fabriquaient et distribuaient de fausses cartes de ravitaillement en vue de créer la confusion, de provoquer des pénuries et ainsi le mécontentement de la population. Ils envoyaient de faux avis de taxation et autres directives et documents de l’État pour stimuler la désorganisation et la foire d’empoigne dans l’industrie et les syndicats… Et la liste est loin d’être terminée. Tout au long des années 1950, les Allemands de l’Est et l’Union soviétique introduisirent un nombre incalculable de plaintes auprès des anciens alliés occidentaux de l’URSS ainsi qu’auprès des Nations unies à propos d’actes spécifiques de sabotage et d’activités d’espionnage ; ils réclamèrent également la fermeture des bureaux en Allemagne de l’Ouest qu’ils tenaient pour responsables, en fournissant même des noms et des adresses. Toutes ces plaintes furent lettres mortes. »Source, http://www.comite-valmy.org/spip.php?breve154

    Le mur a fini par tomber parce que ce n’était finalement qu’une odieuse mascarade politicienne.

    Vingt ans après, les services secrets étasuniens, qui avaient eux même armé les Allemands dans les années trente, fomenté eux même la dernière guerre mondiale, encouragé la construction du mur de Berlin, participé à la ruine programmée de l’Empire russe, et à la Mac Carthysation du communisme, arrivent aujourd’hui, dans leur longue campagne de déstabilisation du monde entier, jusqu’aux confins de l’Afghanistan. Il ne leur reste plus qu’un maillon manquant pour réunir leur chaine aux chevilles de tous les pays tranquilles du monde entier...Il ne leur reste plus qu’un élément à assembler pour finir le puzzle des plus belles pièces de leur Monopoly mondial des pays esclaves... Il leur faut absolument dans le filet de leur course infâme à travers les cinq continents soumis, alpaguer... l’IRAN.

    Ce dernier pays, entièrement autonome et non agressif, en dehors d’un franc parler redoutablement courageux et tellement vrai devant toutes les tribunes de chaque congrès international, et d’une politique de défense naturelle dénuée de toute paranoïa maladive, a le malheur de ne pas être cent pour cent juif et doit donc se plier sous le joug de la maquedoïsation de n’importe quelle musulmanière !

     

    Question ? Ne serait-ce pas finalement les deux guerres froides et toutes ces interventions violentes et récurrentes qui participeraient le plus au réchauffement de la planète, qui pèse le plus lourd auprès de ceux qui cultivent avec désespoir le sol poussiéreux de pays ravagés où vivent 1,4-milliard-de-pauvres ? Et ne serait-ce pas encore un nouveau millénaire de guerre froide qui nous pend au nez... ?

     

    Voilà, ma fille a dix huit ans, et je ne suis pas fier du monde dans lequel j’ai eu le béat optimisme de croire au point de l’y inviter à naitre. Après vingt ans de guerre froide qui ont conditionné toute ma jeunesse, cette courte pause ayant réveillé ma graine d’espoir, et ces vingt nouvelles années de guerre froide que la couverture médiatique massive présentait comme une « guerre courte et propre », toutes ces guerres d’un autre age commencent à me chauffer les oreilles.

    Le moment n’est-il pas venu d’une savante frappe chirurgicale ?


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  • La Chine est encerclée par le système anti-missiles américain

    Le Quotidien du Peuple en ligne

    D’après des spécialistes en études militaires, il semble que Washington soit déterminée à encercler la Chine avec un système anti-missile de fabrication américaine.

    D’après Defense News, publication américaine, Taiwan est devenu l’année dernière le cinquième acquéreur dans le monde du système de défense anti-missiles Patriot, après le Japon, la Corée du Sud, les Emirats Arabes Unis et l’Allemagne.

    De nombreux experts militaires ont fait remarquer que ce dernier contrat en date avec Taiwan est un élément clé d’une stratégie américaine d’encerclement de la Chine dans la région Est-asiatique, et que ces missiles pourraient bientôt former un arc de cercle s’étendant du Japon à la Corée du sud et à Taiwan.

    Le colonel Dai Xu, stratège de renom de l’armée de l’air chinoise, écrivait d’ailleurs dans un article publié ce mois que « La Chine se trouve dans une zone d’encerclement en arc de cercle. Cette zone commence au Japon, s’étend à travers divers pays dans la Mer de Chine méridionale vers l’Inde et se termine en Afghanistan. Le déploiement de systèmes anti-missiles opéré par Washington en périphérie de la Chine forme une zone d’encerclement en arc de cercle ».

    Pour Ni Lexiong, expert en affaires militaires à l’Institut de Sciences Politiques et de Droit de Shanghai, qui répondait le 21 février aux questions du journal Guangzhou Daily, « Le système anti-missile américain au voisinage de la Chine est une réplique exacte de la stratégie américaine antérieure en Europe de l’est contre la Russie. L’administration Obama à commencé à envisager ce genre de système autour de la Chine après la suspension de son projet en Europe de l’Est ».

    Tang Xiaosong, directeur du centre de Sécurité Internationale et d’Etudes Stratégiques à l’Université des Etudes Etrangères du Guangdong fait lui remarquer que cet arc qui encercle la Chine peut également être étendu dans d’autres directions à n’importe quel moment. Ainsi, dit-il Washington espère-t-elle vendre à l’Inde et à d’autres pays de l’Asie du Sud-Est son système anti-missiles Patriot Advanced Capability (PAC)-3.

    Les analystes disent que la Chine surveille de près la coopération indo-américaine en matière de défense anti-missiles, car toute intégration éventuelle de l’Inde dans le système global de défense anti-missiles américain pourrait affecter profondément la sécurité de la Chine.

    Cependant, d’après l’ancien ambassadeur de Chine en Inde Pei Yuanying, il est peu probable que l’Inde fasse un jour partie du moindre plan américain dirigé contre la Chine.

    « New Delhi tient à développer ses relations avec les Etats-Unis, mais elle veut également être une puissance internationale indépendante sur la scène internationale », dit-il.

    M. Pei pense qu’il est nécessaire de prendre en considération les aspects multiples des relations sino-américaines. « Les Etats-Unis ont suivi de longue date une politique de rapprochement-confinement à l’égard de la Chine, et cette politique ne changera pas d’une manière générale durant le mandat du Président Obama », dit-il.

    Defense News a également rapporté les propos de John Holly, Vice-président des systèmes de defense anti-missiles chez Lockheed pour qui les perspectives de ce marché restent bonnes.

    Evoquant les programmes de missiles en Corée du Nord, en Iran, en Russie et en Chine, il a déclaré « Ce monde n’est pas un monde très sûr, et il nous incombe, dans cette industrie, de fournir (au Pentagone) les meilleures capacités possibles ».

    Beijing a souvent critiqué le développement du système anti-missiles américain et s’est efforcée d’apporter des limitations à ce genre de systèmes lors des forums des Nations Unies.

    Ainsi le ministre des Affaires Etrangères Yang Jiechi, qui s’était exprimé lors d’une conférence sur le désarmement en août dernier à Genève avait-il déclaré « Les Nations ne devraient ni chercher à obtenir une prépondérance stratégique ni développer des systèmes de défense anti-missiles susceptibles de saper la stabilité stratégique mondiale ».


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  • Haïti : Profits pour les élites, faim et maladie pour des millions de personnes

     

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    Bill Van Auken
    Mercredi 24 Février 2010

     

    Famine en Haïti : la population en est réduite à manger des 
galettes d’argile
    Famine en Haïti : la population en est réduite à manger des galettes d’argile
     

    « Il est grave de ne pas profiter des opportunités d'une crise », a confié George Sassine, président de l'association des manufacturiers d'Haïti, au Washington Post.

    « C'est ce qu'est le tremblement de terre aujourd'hui : une chance, une chance immense », a ajouté Reginald Boulos, décrit par le Post de lundi comme le propriétaire d'un « petit empire » constitué de supermarchés, d'un hôtel et d'un concessionnaire automobile. « Je crois que nous devons faire savoir que nous sommes prêts à faire des affaires. C'est vraiment un monde de possibilités. »

    Le Miami Herald a rapporté la semaine dernière que « des firmes américaines ont commencé à manoeuvrer pour profiter du filon des travaux de nettoyage », et qu’« au moins deux compagnies des Etats-Unis ayant des relations politiques ont recruté les services de puissants alliés haïtiens afin de se positionner pour cette importante avenue économique. »

    L'une de ces compagnies, AshBritt, s'était vu attribuer un contrat fédéral de 900 millions de dollars pour le nettoyage de la Nouvelle-Orléans après l'ouragan Katrina, surtout grâce à ses contacts avec de puissants lobbyistes comme Haley Barbour, gouverneur du Mississippi et ancien président du Parti républicain.

    Ces compagnies concluent maintenant des ententes avec des hommes d'affaires haïtiens et courtisent les politiciens du pays pour gagner des contrats qui vont assurément accaparer une grande partie de l'aide internationale offerte pour la reconstruction d'Haïti.

    Même avant le séisme, Haïti était le pays le plus pauvre des Amériquesainsi qu'un des plus inégaux : 80 pour cent de la population vit dans la pauvreté, 70 pour cent est au chômage et plus de la moitié survit avec moins d'un dollar par jour.

    Il semble maintenant certain que la catastrophe va élargir le gouffre entre la richesse et la pauvreté, la caractéristique centrale de la société haïtienne.

    La riche élite dirigeante haïtienne, ainsi que des sociétés américaines, salive devant les possibilités de richesses et de gros profits liés à la reconstruction pendant que des millions de travailleurs pauvres sont menacés par la famine et des maladies qui pourraient venir alourdir de plusieurs centaines de milliers de morts un bilan qui est déjà épouvantable.

    Il a plu encore une fois sur Port-au-Prince dimanche, ce qui a rendu les conditions encore plus infernales pour le demi-million de personnes se trouvant toujours dans des camps de fortune dans la capitale, souvent avec rien d’autre qu’une couverture pour se protéger des éléments. Il est estimé que plus d’un million et demi de personnes sont sans abri dans le pays à cause du séisme.

    Le plus récent rapport du Bureau de la coordination des affaires humanitairesdes Nations unies (BCAH) a indiqué que des centaines de milliersde sans-abri sont menacés par la saison des pluies qui débutera sous peu. Parmi ceux-là, on trouve 25.000 personnes campant sur un terrain de golf de Pétionville, le plus grand camp de sinistrés en Haïti.L’agence de l’ONU décrit le camp densément peuplé comme « un des sites les plus vulnérables aux épidémies et aux inondations », avertissant qu’un « grand nombre d’abris sont installés sur des pentes instables et des pluies importantes pourraient les emporter ».

    La distribution d’abris d’urgence est désespérément lente. « En date du 11 février, plus de 49.000 bâches ont été distribuées ainsi que 23.000 tentes pour une famille » a rapporté le BCAH. Le gouvernement haïtien a insisté sur le fait qu’il avait besoin de 200.000 tentes de façon urgente, près de 10 fois plus que le nombre distribué à ce jour.

    Dans de telles conditions, la crainte granditque de nombreuses autres personnes meurent. La plus importante cause de décèsdans les camps est maintenant l’infection pulmonaire aiguë, selon le rapport. Plusieurs de ceux qui ont été sérieusement blessés dans le séisme se retrouvent dans ces camps où les mauvaises conditions d’hygiène et le manque d’abris menacent de voir leur état se compliquer d’une infection fatale. Il y a la menace plus générale quela malaria et de la dysenterie, des maladies habituellement courantes durant la saison des pluies, se développent à grande échelle en plus des autres maladies infectieuses, à cause des conditions misérables auxquelles des millions de personnes sont condamnées.

    Alors que les agences de secours ont établi un système d’approvisionnement de nourriture mieux supervisé, nombreux sont les sinistrés qui n’ont toujours pas d’aide alimentaire. « La sécurité alimentaire, déjà précaireavant le tremblement de terre, s’est empirée », a déclaré un porte-parole du BCAH.

    Les Haïtiens sont de plus en plus frustrés par le fait que la vaste majorité de la population n’a toujours pas une aide suffisante. Au cours des derniers jours, cela a éclaté en mouvement de colère dénonçant les responsables du gouvernement haïtien autant que les agences et les dirigeants étrangers, y compris l’ancien président américain Bill Clinton choisi comme émissaire spécial de l’ONU en Haïti.

    De nombreux travailleurs de l’aide humanitaire sont aussi frustrés devant l’échec à amener plus rapidement à la population les immenses quantités de matériel qui s’empilent à l’aéroport de Port-au-Prince. Cet aéroport est sous contrôle de l’armée américaine depuis le lendemain du tremblement de terre du 12 janvier.

    Un article du Miami Herald du lundi 15 févrierdonnait un compte rendu parlant de la situation régnant en Haïti.

    « Une enquête des Nations unies a établi que les organismes d’aide humanitaire ont distribué environ 20.000 matelas aux survivants du tremblement de terre en une journée récemment. 35 fois ce nombre attend toujours dans un entrepôt » a écrit le Miami Herald.

    « Environ 32.000 bâches ont été distribuéesdimanche dernier, mais on en trouve 104.132 entreposées alors que des dizaines de milliersde personness’abritent encore sous des couverturesqu’ils ont tendues au-dessus de leurs têtes pour se faire un abri improvisé. »

    Eric Klein, le fondateur de l’organisme d’aide humanitaire CAN-DO, actif en Haïti, a dit au Miami Herald « Il n’y a pas d’excuses pour que du matériel médical stagne dans un entrepôt se trouvant à cinq minutes d’un hôpital où l’on fait des amputations et où l’on a que de l’ibuprofène pour soulager la douleur. »

    Un correspondant du réseau de télévision vénézuélienteleSur a rapporté que la nourriture distribuée à partir de l’aéroport arrive souvent à la population dans un mauvais état pour avoir été entreposée si longtemps au soleil.

    Les médecins, les travailleurs et les responsables de l’aide humanitaire de plusieurs pays ont blâmé la militarisation de l’aide après le tremblement de terre par le gouvernement américain pour les retards, particulièrement lors des deux premières semaines si cruciales.

    Environ 22.000 soldats et marins américains ont été déployés dans ce pays des Caraïbes, alors que des troupes équipées pour le combat prenaient le contrôle de l’aéroport, du port et du palais présidentiel. Pendant ce temps, les navires de guerre et de la garde côtière américaine patrouillaient au large de la côte haïtienne pour empêcher les victimes du séisme de fuir vers les Etats-Unis.La semaine dernière, les garde-côtes ont retourné 78 Haïtiens interceptésau large des Bahamas dans leur pays sinistré.

    Le général Douglas Fraser, le commandant en chef du Commandement du Sud américain, a annoncé samedi que le Pentagone avait diminué le nombre des troupes à 13.000. La plus grande partie de soldats quittant Haïti seront déployés en Irak ou en Afghanistan. Le général a refusé de dire pour combien de temps les troupes restantes en Haïti demeureront en Haïti, affirmant seulement que ce sera aussi longtemps que « nécessaire ».

    La considération principale de cette occupation militaire est la défense de l’élite dirigeante haïtienne ainsi que des compagnies américaines cherchant à tirer profit de la main d’œuvre à bon marché et de la dévastation contre la menace que la crise ne provoque une révolte sociale au sein de la population appauvrie d’Haïti.



    http://www.wsws.org/


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  • La répression de Haïti par les États-Unis se poursuit

    Project Censored   

    Le gouvernement américain prévoit d’exproprier et de démolir les logements de centaines de Haïtiens dans le bidonville de Cité Soleil afin d’agrandir la base militaire des forces occupantes de l’ONU. 

     

    NB: Le Project Censored est un livre reprenant certains articles censurés. "La répression de Haïti par les Etats-Unis se poursuit" fait partie de ce projet. Datant de 2008, l'article qui suit se présente dans son intégralité puis est accompagné de mises à jour. Investig'Action



    L’entreprise du gouvernement américain, DynCorp International (DCI), un bras quasi officiel du Pentagone et de la CIA, est responsable de l’expansion de la base. La base hébergera les soldats de la mission de stabilisation de Haïti de l’ONU (MINUSTAH).

    Cité Soleil est le champ de bataille le plus truffé de balles de l’occupation militaire étrangère, qui a débuté après que les Forces spéciales américaines ont kidnappé et exilé le président Jean-Bertrand Aristide, le 29 février 2004. Depuis lors, des citoyens ont été victimes de massacres réitérés des œuvres de la MINUSTAH.


    Les contrats de DCI, portant sur 5 millions de dollars, comprennent l’expansion de la base principale, la reconstruction du poste de police de Cité Soleil et de deux autres postes militaires avancés, de même que l’aide à la formation et la livraison d’équipements.
     Selon le maire de Cité Soleil, Charles Joseph, et un responsable de DCI sur le site, c’est l’US Agency for International Development (USAID) du département d’État se charge du financement de l’expansion de la base – une façon guère orthodoxe de se servir de l’aide au développement.


    L’avocat Evel Fanfan, président de l’Action des unités motivées pour une Haïti de droit (AUMOHD) déclare qu’environ 155 constructions seront rasées au moment où l’expansion de la base devra aller de l’avant. En mars 2009, quatre-vingts habitations avaient déjà été démolies. La plupart des bâtiments visés sont des habitations, mais il y a également une église.
     « Ils ont commencé les travaux sans dire quoi que ce soit aux personnes qui vivaient là », a déclaré Fanfan. « Les autorités ne leur ont pas dit ce qu’on allait faire, ni si elles allaient être relogées, ni comment elles allaient être dédommagées ni même si elles allaient être dédommagées du tout. »


    Inquiets, des résidents de la zone ont constitué le Comité pour les maisons devant être démolies (KODEL), qui a contacté l’AUMOHD. Fanfan a rédigé un communiqué de presse et le KODEL a tenu une conférence de presse.
     « Les soldats de la MINUSTAH sont venus à notre conférence de presse et nous ont dit d’envoyer un avocat discuter avec l’ambassade des États-Unis, parce que c’est celle-ci qui est responsable des travaux », a déclaré la pasteur auxiliaire Eddy Michel.
     « Légalement, le gouvernement haïtien n’a autorisé personne à faire quoi que ce soit », a expliqué Fanfan. « Le maire de Cité Soleil, est supposé avoir autorisé la construction, mais il n’y a ni papier, ni décret, ni ordre qui l’autorise. »


    Le 25 mars 2009, l’ambassadrice des États-Unis à Haïti, Janet Sanderson, a été rejointe par le chef de la MINUSTAH, Hedi Annabi, au cours de la cérémonie d’inauguration de la remise en état de la base, qui hébergera trente-deux policiers haïtiens, y compris une unité de contre-insurrection spécialisée dans la lutte contre les émeutes, de même qu’un contingent plus important de troupes des Nations unies.


    Un communiqué de presse de DCI, daté du 31 mars 2008, expliquait : « Conformément au devis  des tâches de l’Initiative de stabilisation de Haïti, DCI fournit une aide à la formation de 444 membres de la Police nationale de Haïti. Le devis comprend la livraison par DCI aux forces de police haïtiennes d’équipements de base et d’équipements spécialisés non mortels, de véhicules et d’appareils de communication. La valeur de ce travail est de 3 millions de dollars. DCI a également été chargé de remettre à neuf le poste de police principal de Cité Soleil. Ce poste fonctionnera en tant que base principale de cette nouvelle unité spécialisée. Les travaux de remise à neuf s’élèveront à plus de 600.000 dollars. »


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  • Yes, we can !

    par Jim Lobe

    Que reste-t-il des espoirs levés par Obama ? Escalade de la guerre en Afghanistan, absence de progrès au Proche-Orient, échec du sommet de Copenhague, impasse de la tentative d’ouverture avec l’Iran, regain de violence en Irak, déception dans le monde arabe mais aussi en Amérique du sud, tensions croissantes avec la Chine, remise en cause de l’alliance stratégique par Tokyo, le paysage diplomatique de la Maison Blanche s’est considérablement assombri en l’espace d’un an. Analyse de Jim Lobe.

    IPS News

    Au Moyen-Orient et en Asie du Sud, où ont été déployés l’essentiel des efforts en politique étrangère depuis son investiture il y a un an, Obama n’a réalisé que peu ou pas de progrès dans deux de ses principales priorités régionales : une action résolue vers une solution à deux Etats dans le conflit israélo-palestinien et une stabilisation de l’Afghanistan.

    Et tandis qu’il a respecté son calendrier pour un désengagement graduel des troupes américaines d’Irak, les récentes évolutions politiques sur place – y compris l’interdiction faite à quelque 500 hommes politiques principalement sunnites de se présenter aux élections de mars, ainsi que les attentats meurtriers de cette semaine au coeur de Bagdad – ont souligné la fragilité des progrès qui y ont été réalisés.

    De même, Obama a réussi à repousser les pressions exercées par Israël et ses puissants soutiens politiques aux Etats-Unis en faveur d’une politique de confrontation avec l’Iran. Toutefois, on ignore s’il pourra continuer dans cette voie, surtout en l’absence d’une réponse conciliante du régime combatif et divisé en place à Téhéran, tout comme d’un comportement plus unitaire des autres membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, notamment la Russie et la Chine.

    Bien que les défis dans le monde islamique – pour la plupart hérités de la politique désastreuse de son prédécesseur, George W. Bush – vont assurément rester sur le devant de la scène de la politique étrangère lors de la deuxième année à la présidence Obama, l’ Asie, en particulier les relations avec le Japon et la Chine, devient également une zone de préoccupations importantes – et potentiellement encore plus lourdes de conséquences.

    Tout comme le soutien populaire dont jouit Obama, bien que restant encore plus élevé que toute autre personnalité politique américaine, a diminué par rapport à ses premiers mois au pouvoir, l’énorme bienveillance suscitée à l’étranger par son élection semble se dissiper – quoique beaucoup plus progressivement.

    La conclusion décevante du Sommet de Copenhague sur le climat, où l’Europe a été littéralement exclue de la négociation finale – associée à l’escalade militaire d’Obama en Afghanistan et aux pressions incessantes sur les alliés membres de l’OTAN pour qu’ils y accroissent leurs engagements – ont souligné dans nombre de nations du « Vieux Monde » que la politique américaine était plus marquée par la continuité que par le changement, en dépit du passage de relais à la tête de l’Etat.

    L’étoile d’Obama semble même pâlir en Amérique latine, où sont déçues les grandes attentes d’ouverture d’une nouvelle ère dans les relations entre les deux hémisphères.

    Les vieux ressentiments ont ré émergé du fait de la timidité de ses mesures d’allègement de l’embargo contre Cuba que Washington impose depuis 50 ans, du manque de concertation dans les négociations ouvrant l’accès à des bases militaires en Colombie, et de son abandon brutal de sa demande initiale de rétablissement dans ses fonctions du président hondurien Manuel Zelaya après le coup d’Etat militaire de juin dernier.

    Le fait qu’Obama entre dans sa deuxième année au pouvoir dans une position politique affaiblie sur le plan intérieur – l’exemple le plus récent de cet affaiblissement ayant été spectaculairement apporté par la perte dans le Massachusetts la semaine dernière d’un siège Démocrate critique au Sénat – réduira presque certainement sa liberté d’action sur la scène internationale.

    Sans une majorité absolue dans la chambre haute, il sera sensiblement plus difficile d’obtenir une loi ambitieuse de réduction des émissions américaines de gaz à effet de serre – que la plupart des observateurs internationaux considèrent comme une pré-condition pour qu’un nouveau traité contraignant puisse prendre la place du Protocole de Kyoto.

    Il en va de même pour les espoirs d’Obama d’obtenir la ratification par le Sénat du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (CTBT), depuis longtemps attendu, que les experts considèrent comme essentiel pour la crédibilité de l’ambitieux agenda de non-prolifération nucléaire qu’il avait détaillé pour la première fois dans un discours en avril dernier.

    Pour l’emporter, dans l’un ou les deux cas, Obama devra dépenser un précieux capital politique, ne serait-ce que pour obtenir le soutien des démocrates conservateurs, qui sont les plus vulnérables dans les prochaines élections de mi-terme en Novembre – sans même évoquer le cas des républicains.

    Un échec ou un retard de ces initiatives seraient susceptibles de porter un coup majeur à la fois à sa crédibilité internationale, en particulier parmi les alliés européens de Washington, et à ses efforts pour promouvoir la coopération multilatérale.

    De même, la faiblesse supposée d’Obama et les préoccupations électorales des démocrates au Congrès le rendront probablement moins enclin à faire pression sur Israël pour obtenir des compromis essentiels sur le projet de la solution à deux Etats, en dépit des affirmations récentes de son envoyé spécial, George Mitchell, sur le fait que Washington s’attend à un accord dans les deux ans.

    Une paralysie persistante sur ce front, cependant, est très préoccupante pour de nombreux fonctionnaires de l’administration et des experts indépendants qui pensent qu’elle affaiblira davantage les forces modérées dans le monde arabe et au-delà au profit de l’Iran, de Al-Qaïda et de ses affiliés.

    Certains, y compris les plus proches alliés arabes de Washington, avertissent de la possibilité d’une nouvelle intifada palestinienne qui pourrait raviver, selon la façon dont Israël et Washington réagiraient, le sentiment anti-américain dans la région aux niveaux sans précédent atteints sous Bush, surtout après l’invasion de 2003 et de nouveau pendant l’offensive militaire israélienne de l’an dernier à Gaza.

    Pendant ce temps, la fragilité de la situation politique en Irak – notamment la disqualification des candidats sunnites prétendument liés au parti Baas – est à l’origine de difficultés considérables, un certain nombre d’experts avertissant que, si cette situation devait se prolonger, elle pourrait déstabiliser le pays et forcer Washington à réviser complètement sa stratégie de sortie.

    Dans le même temps, de hauts responsables militaires américains prédisent une année sanglante en Afghanistan alors qu’ils tentent, avec les alliés de l’OTAN, de faire basculer la perception d’une guerre gagnée par l’insurrection talibane. Leur récent échec à persuader l’armée pakistanaise de s’en prendre aux sanctuaires talibans dans le Waziristan du Nord rendra probablement leur tâche beaucoup plus difficile.

    Mais c’est cependant l’Asie qui pourrait poser pour l’administration ses plus épineux défis à long terme.

    Après une quinzaine d’années de calme relatif, les relations sino-américaines pourraient entrer dans une période de tensions graves au milieu d’accusations et contre-accusations de censure sur Internet et d’espionnage, les énergiques protestations contre les ventes prévues d’armes américaines à Taiwan, et le renforcement des capacités militaires chinoises qui, combinés au statut de Pékin de plus gros créancier de Washington, ont donné naissance aux Etats-Unis à un malaise grandissant face à l’émergence de la Chine comme puissance mondiale.

    Dans le même temps, la victoire électorale du Parti démocrate du Japon (PDJ), dont le programme de politique étrangère appelait à un rééquilibrage des accords de sécurité entre Tokyo et Washington et le resserrement des liens avec Pékin et le reste de l’Asie, semble avoir paralysé les décideurs des Etats-Unis.

    A moins d’être gérés avec soin, les contretemps actuels sur la relocalisation des forces américaines du sud de l’île d’Okinawa pourraient bien marquer le début inopportun d’une réévaluation fondamentale de la plus importante et conséquente alliance stratégique de Washington dans le Pacifique.


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  • Le Yémen et la militarisation des voies navigables stratégiques

    Sécuriser le contrôle étasunien de l’île de Socotra et du golfe d’Aden

    par Michel Chossudovsky

    « Quiconque atteindra la suprématie maritime dans l’océan Indien sera(it) un joueur important sur la scène internationale. » Géostratège de la Marine des États-Unis, le contre-amiral Alfred Thayus Mahan (1840-1914)

    L’archipel yéménite de Socotra (ou Suqutra) dans l’océan Indien est situé à quelque 80 kilomètres de la corne de l’Afrique et à 380 kilomètres au sud du littoral yéménite. Les îles de Socotra sont une réserve faunique reconnue par l’UNESCO comme patrimoine naturel mondial.

    Socotra se situe au carrefour des voies navigables stratégiques de la mer Rouge et du golfe d’Aden (voir la carte ci-dessous). L’île est d’une importance cruciale pour l’armée étasunienne.

    La militarisation des voies maritimes figure parmi les objectifs tactiques de Washington. Ce cours d’eau stratégique relie la Méditerranée à l’Asie du Sud-Est et à l’Extrême-Orient par le canal de Suez, la mer Rouge et le golfe d’Aden.

     

    Il s’agit d’un important passage pour les pétroliers. Une grande part des exportations industrielles de la Chine vers l’Europe de l’Ouest passe par cette voie navigable stratégique. Le commerce maritime de l’Afrique de l’Est et du Sud vers l’Europe de l’Ouest transite également à proximité de Socotra, par le golfe d’Aden et la mer Rouge (voir la carte ci-dessous). Une base militaire à Socotra pourrait être utilisée pour superviser le mouvement des navires, dont les navires de guerre entrant et sortant du golfe d’Aden.

    « L’[océan] Indien est un couloir maritime majeur reliant le Moyen-Orient, l’Asie de l’Est et l’Afrique avec l’Europe et les Amériques. Il possède quatre voies d’accès cruciales facilitant le commerce maritime international, à savoir le canal de Suez en Égypte, Bab-el-Mandeb (longeant Djibouti et le Yémen), le détroit d’Ormuz (longeant l’Iran et Oman) et le détroit de Malacca (longeant l’Indonésie et la Malaisie). Ces « points d’étranglement » sont primordiaux pour le commerce mondial du pétrole puisque d’énormes quantités de pétrole passent par ceux-ci. » (Amjed Jaaved, A new hot-spot of rivalry, Pakistan Observer, 1er juillet 2009)

    Le pouvoir maritime

    D’un point de vue militaire, l’archipel de Socotra est un carrefour maritime stratégique. De plus, à la sortie est du golfe d’Aden, l’archipel s’étend sur une zone maritime relativement grande, de l’île d’Abd al Kuri jusqu’à l’île principale de Socotra (voir la carte 1 ci-dessus). Cette zone maritime de transit international se trouve dans les eaux territoriales yéménites. Le but des États-Unis est de maintenir l’ordre sur toute la voie maritime du golfe d’Aden à partir des littoraux du Yémen et de la Somalie. (Voir carte 1)

    Socotra se situe à quelque 3000 km de la base navale étatsunienne de Diego Garcia, l’une des plus grandes installations militaires des États-Unis à l’étranger.

    La base militaire de Socotra

    Le 2 janvier 2010, le président Saleh et le général David Petraeus, commandant du l’US Central Command se sont rencontrés derrière des portes closes pour des discussions de haut niveau.

    La rencontre Saleh-Petraeus a été simplement présentée par les médias comme une réaction opportune à l’attentat à la bombe déjoué de Noël à Détroit à bord du vol 253 de Northwest. Cette rencontre avait apparemment été planifiée sur une base ad hoc comme moyen de coordonner les initiatives de contre-terrorisme dirigées contre Al-Qaida au Yémen, incluant « l’utilisation (de) drones étasuniens et de missiles sur les terres du Yémen ».

    Toutefois, plusieurs reportages ont confirmé que les réunions Saleh-Petraeus visaient à redéfinir l’engagement militaire des États-Unis au Yémen, incluant l’établissement d’une base militaire à part entière sur l’île de Socotra. Le président du Yémen, Ali Abdullah Saleh, aurait « cédé Socotra aux Étatsuniens qui y construiraient une base militaire, en soulignant que les représentants étatsuniens et le gouvernement yéménite s’étaient entendus pour l’établissement d’une telle base à Socotra afin de contrer les pirates et Al-Qaida » (Fars News 19 janvier 2010)

    Le 1er janvier, un jour avant les rencontres entre Saleh et Petraeus à Sanaa, le général Petraeus a confirmé en conférence de presse à Bagdad que l’« assistance à la sécurité » au Yémen allait plus que doubler, passant de 70 millions à plus de 150 millions de dollars, ce qui représente une augmentation multipliée par 14 depuis 2006. (Scramble for the Island of Bliss: Socotra!, War in Iraq, 12 janvier 2010. Voir aussi CNN 9 janvier 2010, The Guardian, 28 décembre 2009).

    Ce doublement de l’aide militaire au Yémen a été présenté à l’opinion publique mondiale comme étant une réaction à l’incident de Détroit, prétendument ordonné par les opérateurs d’Al-Qaida au Yémen.

    Les médias étasuniens ont décrit la construction d’une base aérienne sur l’île de Socotra comme faisant partie de la « guerre mondiale au terrorisme » :

    « Parmi les nouveaux programmes, MM. Saleh et Petraeus se sont mis d’accord pour permettre l’utilisation d’aéronefs étatsuniens, possiblement des drones, ainsi que des « missiles maritimes », tant que les opérations sont préapprouvées par les Yéménites, selon un haut représentant du Yémen ayant requis l’anonymat lorsqu’il abordait des sujets délicats. Des représentants des États-Unis disent que l’île de Socotra, à 200 miles au large de la côte du Yémen, sera renforcée. Sa petite piste d’atterrissage (sous la juridiction de l’armée du Yémen) sera transformée en une base complète afin de soutenir le programme d’aide élargi, ainsi que pour combattre les pirates somaliens. Le général Petraeus tente également de fournir de l’équipement de base aux forces yéménites, tel que des humvees avec protection additionnelle et possiblement plus d’hélicoptères » (Newsweek, 18 janvier 2010, c’est l’auteur qui souligne).

    Installation navale étatsunienne ?

    Cependant l’installation militaire étatsunienne de Socotra que l’on propose ne se limite pas à une base aérienne. Une base navale étasunienne a aussi été envisagée.

    Le développement de l’infrastructure navale de Socotra était déjà en cours de réalisation. À peine quelques jours avant (29 décembre 2009) les discussions entre MM. Petraeus et Saleh (2 janvier 2010), le Cabinet du Yémen a approuvé un prêt de 14 millions de dollars aux États-Unis venant du Kuwait Fund for Arab Economic Development (Fonds koweitien pour le développement économique arabe, KFAED), en appui au développement du projet de port maritime à Socotra.

    Le Grand Jeu

    L’archipel de Socotra relève du Grand Jeu opposant la Russie et les États-Unis.

    Durant la guerre froide, l’Union Soviétique avait une présence militaire à Socotra, qui faisait partie à l’époque du Yémen du Sud.

    Il y a à peine un an, les Russes ont renoué les discussions avec le gouvernement du Yémen concernant la création d’une base navale sur l’île de Socotra. Un an plus tard, en janvier 2010, dans la semaine suivant la rencontre Petraeus-Saleh, un communiqué de la Marine russe « a confirmé que la Russie n’abandonnait pas ses plans d’ avoir des bases pour ses navires […] sur l’île Socotra. » (DEFENSE and SECURITY (Russie), 25 janvier 2010)

    Les discussions entre MM. Petraeus et Saleh le 2 janvier 2010 ont joué un rôle crucial dans la diminution des ouvertures diplomatiques de la Russie au gouvernement du Yémen.

    L’armée étasunienne a l’œil sur l’île de Socotra depuis la fin de la guerre froide.

    En 1999, Socotra a été choisie « comme site sur lequel les États-Unis planifiaient construire un système de renseignement électro-magnétique […] ». Les médias de l’opposition yéménite ont rapporté que « le gouvernement du Yémen avait accepté de permettre à l’armée étatsunienne d’accéder à la fois à un port et à un aéroport sur Socotra ». Selon le quotidien de l’opposition Al-Haq, « un nouvel aéroport civil construit sur Socotra pour promouvoir le tourisme avait été construit conformément aux spécifications militaires des États-Unis ». (Pittsburgh Post-Gazette (Pennsylvania), October 18, 2000)

    La militarisation de l’océan Indien

    La construction d’une base militaire étasunienne à Socotra relève d’un processus élargi de militarisation de l’océan Indien. Ce dernier consiste à intégrer et relier Socotra à une structure existante, ainsi qu’à renforcer le rôle clé que joue la base militaire de Diego Garcia dans l’archipel des Chagos.

    Le géostratège et contre-amiral de la Marine étatsunienne Alfred T. Mahan avait suggéré avant la Première Guerre mondiale que « quiconque atteindra la suprématie maritime dans l’océan Indien sera un joueur important sur la scène internationale » (Indian Ocean and our Security)

    Dans les écrits du contre-amiral Mahan, c’est le contrôle stratégique par les États-Unis des grandes voies maritimes océaniques, plus particulièrement de l’océan Indien, qui était en jeu : « Cet océan est la clé des sept mers du 21e siècle : le destin du monde se décidera dans ces eaux. »

    Article original en anglais, Yemen and The Militarization of Strategic Waterways, Securing US Control over Socotra Island and the Gulf of Aden, Global Research, le 7 février 2010.

    Traduction : Julie Lévesque pour Mondialisation.ca.

    Source : Mondialisation.ca


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  • Circulez...y-a-rien à voir


     
     A propos du retour-en-arrière des nouveaux médias du net sur l'affaire Chavez-Séisme-haïti :
     petit repérage des sites qui ont retiré l'information et les vidéos:
     

     Dailymotion
     Haiti: Chavez soupçonnerai une arme sismique.
     www.dailymotion.com/.../xbykll_haiti-chavez-soupconnerai-une-arme_news
       retiré
     
     
     AOL
     Haiti: Chavez soupçonnerai une arme sismique US
     video.aol.fr/video-detail/haiti-chavez...une.../434202254
     
     retiré
     
     
     kendincos
     Haïti: Etats-Unis auteurs du séisme !? Chavez ne l'a pas dit, mais...
    http://fr.kendincos.net/video-rhfjhth-haiti-chavez-soupconnerai-une-arme-sismique-us.html retiré
    retiré
     
      mondialisation.ca
    http://www.mondialisation.ca/index.php?context=viewArticle&code=CAR20100121&articleId=17135
     retiré
       
     Le réseau voltaire n'a rien modifié dans ses articles, mais a stoppé net toutes littérature sur le sujet.
     Alors est-il vraiment raisonnable de dire que cette information est fausse?


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  • A Port-au-Prince, des amputations par milliers...
     
    LE MONDE | 29.01.10 | 10h47  •  Mis à jour le 29.01.10 | 12h00
    Port-au-Prince, envoyée spéciale


    e fut du jamais vu. Des amputations par milliers. A la chaîne. Bras, mains, doigts, jambes. Sans radio préalable. Parfois sans anesthésiques ni antalgiques. Le plus souvent à ciel ouvert. Ou sous le seul éclairage d'une lampe frontale. Il fallait aller vite ; des milliers de blessés attendaient, et chaque minute comptait. Il importait d'être efficace ; on craignait la gangrène ; on savait qu'il fallait libérer les places au plus vite ; on se disait qu'il n'y aurait pas de suivi postopératoire.

     

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    Alors, dans le chaos, dans l'improvisation vertigineuse des premiers jours sans grand loisir pour réfléchir, on a jugé que sauver la vie méritait bien de sacrifier un membre.

    On a donc amputé. Certains, aujourd'hui, pensent qu'on est allé trop vite. Et qu'on a trop "coupé". On ne le proclame pas, bien sûr. Qui oserait critiquer les équipes médicales venues de tant de pays ?

    Mais quand on discute avec des médecins, des infirmières, des aides-soignants, le sujet est spontanément abordé, avec amertume, pour ne pas dire colère.

    "LES AMÉRICAINS, FIERS DE CET ABATTAGE"

    "Une équipe de médecins texans, déjà repartie, a causé des ravages et fait de la médecine de guerre", ose un médecin des pompiers de Paris, interrogé entre deux soins dans la cour de l'hôpital du Sacré-Cœur, encore encombrée de lits, perfusions, et tentes de repos.

    Il ne souhaite pas qu'on cite son nom – "on ne va pas déclencher un nouveau conflit France-Amérique !" –, mais il lance le débat. "L'amputation est un geste de sauvetage et de dernier recours, quand un membre est broyé ou quand menace la septicémie. Mais les Américains l'ont rendue presque systématique, sans prendre le temps d'imaginer une autre solution, fiers de cet abattage leur permettant de se prévaloir de chiffres impressionnants de patients."

    Le docteur François-Xavier Verdot, chirurgien orthopédiste au CHU de Saint-Etienne et travaillant sous la bannière de Pompiers humanitaires français, ne désigne pas de coupables. Mais il n'est pas loin de faire le même diagnostic. "J'ai vu des fractures simples de bras, traitées par l'amputation, alors qu'on aurait pu les réparer. J'ai vu le résultat des "guillotines amputation" – c'est l'expression anglo-saxonne – et ces membres tranchés comme par un coupe-cigare. Le risque infectieux est énorme alors, car l'os est à découvert, et l'on n'a pas prévu une chirurgie secondaire pour modeler un moignon sur lequel pourrait être fixée une prothèse."

    Beaucoup de blessés reviennent donc, avec une plaie nécrosée qui nécessite une deuxième amputation. "Il faut alors couper plus loin, plus haut. C'est désolant."

    Sophie Grosclaude, une jeune chirurgienne orthopédiste française, engagée dans la Chaîne de l'Espoir, opère à la clinique Lambert, à Pétionville, dans la banlieue de Port-au-Prince. Elle non plus ne mâche pas ses mots. Elle revient "effarée" d'une discussion avec un chirurgien américain rencontré à l'hôpital israélien, qui pliait bagages. "Je lui racontais que pour réparer les fractures, je faisais exactement comme en France, en posant des clous et des fixateurs externes dont on dispose désormais en grand nombre." Et alors ? "Il trouvait ça fou ! Il me disait: “A quoi bon ? Ce pays est trop pauvre. Il n'y aura pas de suivi médical sérieux de vos patients. C'est tellement plus simple de les amputer. C'est propre, définitif…”"

    La chirurgienne est bouleversée. "Il me parlait d'une sous-population ! D'un peuple trop peu évolué pour mériter la médecine des Occidentaux. Mais enfin, on ne tranche pas comme ça une jambe ! Si on n'est pas obligé de la couper, il faut se battre pour la garder. On n'est pas en guerre ! On peut revoir et suivre nos patients !"

    On peut surtout prendre le temps de la décision, bien plus que dans les premières heures. On peut se permettre d'attendre une prise en charge lourde (une greffe des tissus, par exemple) et un suivi de pointe que peu de structures peuvent faire. "Ça vaut le coup, tout de même, pour un enfant ou un adulte jeune, de refaire les pansements tous les jours pour lui garder un membre et lui donner un avenir social", dit avec conviction Denis Larger, médecin urgentiste chez les marins pompiers de Marseille.

    Certaines amputations sauvent bien sûr une vie, comme celle qu'il a pratiquée le jour même de son arrivée pour désincarcérer une jeune femme dont le bras était écrasé sous une tonne de béton. Conditions extrêmes d'intervention : "A plat ventre dans un trou de souris, bras tendu pour atteindre la victime."

    D'autres amputations ne s'imposent pas. Et mardi soir, par exemple, refusant la suggestion de leurs collègues américains d'amputer le bras d'une femme dont la fracture s'était infectée, les pompiers français l'ont fait transporter par hélicoptère sur le Siroco, le bâtiment français ancré au large de Port-au-Prince, où elle a été soignée.

    "IL FAUT UN SUIVI, TANT MÉDICAL QUE PSYCHOLOGIQUE"

    Président de Douleurs sans frontières (DSF), le docteur Alain Serrie, qui a pourtant connu d'autres théâtres de catastrophes, est bouleversé par l'incroyable dénuement des hôpitaux haïtiens et la perspective d'une génération d'infirmes et de mutilés. Oui, dit-il, il y a eu des tas d'amputés à la va-vite, remis à la porte de l'hôpital deux heures après l'intervention.

    "Où sont-ils aujourd'hui ? Il faut faire un listing ! Beaucoup risquent nécrose, septicémie, et doivent être recoupés. Il faut les retrouver. Il leur faut un suivi tant médical que psychologique. Ils vont affronter les sensations bien connues des “membres fantômes”. Beaucoup éprouveront des douleurs intolérables qui peuvent rendre impossible l'installation d'une prothèse…"

    DSF et Handicap International réfléchissent à un programme d'appels à la radio pour leur demander de se présenter dans les hôpitaux proches de chez eux. Ils envisagent aussi la création de centres dans lesquels on prendrait en charge ces souffrances si particulières.

    Médecins et infirmiers ont tous en tête des images de patients. Le docteur Grosclaude se rappelle ce petit garçon qui disait : "Je ne m'en sortais déjà pas avec mes deux bras. Alors avec un seul…" Le docteur haïtien Johnny Miller pense à cette petite fille affolée à l'idée qu'après avoir perdu sa main gauche, elle allait de nouveau se faire ôter trois doigts : "Comment ferai-je la lessive ?"

    Quant au docteur Vadot, il songe au chant triste entonné par une jeune fille amputée, toujours sous sédatif, sur la table d'opération : "Moi j'ai eu 18 ans, le jour du tremblement ; et j'ai perdu ma petite sœur, le jour de mon anniversaire ; ce fut le jour le plus terrible de ma vie ; ma maman, en France, ne sait même pas qu'elle a perdu sa fille ; et je suis encore là, amputée, 18 ans, le jour du tremblement…"

     

    Annick Cojean
    Article paru dans l'édition du 30.01.10

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  • Haïti et l’arme sismique

     

    par Thierry Meyssan

    La polémique ouverte par la publication sur notre site d’un article évoquant la possible origine artificielle du tremblement de terre à Haïti requiert quelques précisions. Oui, l’arme sismique existe et les Etats-Unis, entre autres, la possèdent. Oui, les forces états-uniennes étaient pré-positionnées pour se déployer sur l’île. C’est insuffisant pour conclure, mais cela mérite réflexion.

    En publiant « Les Etats-Unis ont-ils provoqué le tremblement de terre à Haïti ? », notre objectif était de relayer une question qui agite les milieux militaires et médiatiques dans plusieurs pays, mais était ignorée dans d’autres [1]. Cela ne vaut pas prise de position. Simplement, fidèles à notre méthode, même si elle est souvent mal comprise, nous considérons qu’on ne peut comprendre les relations internationales qu’en étudiant ce que pensent les dirigeants de la planète. Le conformisme ambiant conduit à ce que lorsque nous rendons compte des débats à Washington, personne ne s’en offusque, mais quand nous relayons les débats des pays non-alignés, nous assistons à une levée de boucliers en Europe. Tout se passe comme si les Européens jugent a priori que seules les problématiques « occidentales » sont pertinentes et que les autres sont déraisonnables.
    Un de nos collaborateurs a tenté de retracer l’origine de l’imputation selon laquelle le tremblement de terre à Haïti pourrait être artificiel. Il s’est inquiété qu’il puisse s’agir d’une pure intoxication introduite par un certain David Booth (alias Sorcha Faal) qui se serait propagée dans des milieux gouvernementaux dans le monde. En définitive, nous ne savons pas avec certitude qui est la source initiale, mais nous savons que cette question est débattue au plus niveau dans plusieurs Etats en Amérique latine, en Europe orientale et en Asie.
    En tant que responsable de publication du Réseau Voltaire, j’ai fait le choix de rechercher et de traduire la dépêche de ViveTV, qui avait été éditée sous forme de communiqué sur le site web du ministère de l’Information du Venezuela, et de la publier avec le sujet vidéo de Russia Today, en les assortissant d’un remarque préliminaire : « Etrangement, la télévision vénézuélienne source ses imputations en désignant l’armée russe, tandis que la télévision russe source les mêmes imputations en désignant le président Chavez. »
    Si ces éléments ont été repris avec fidélité par de nombreux journaux, notamment au Proche-Orient, ils ont été déformés par la presse atlantiste en s’appuyant sur l’article de Sorcha Faal. Celui-ci a extrait des passages du texte de ViveTV, et les a placés entre guillemets dans la bouche du président Chavez. Ce qui était une hypothèse de travail devenait alors une position gouvernementale. Certains de ces journaux sont allés plus loin encore en inventant de toutes pièces le contexte dans lequel le président vénézuélien se serait exprimé, de manière à conclure que le le président et son auditoire sont atteints de délire anti-américain aigu, et que le Réseau Voltaire participe de la même pathologie.
    Ne nous laissons pas intimider par cette manipulation et approfondissons cette hypothèse.

    Que savons nous de l’arme sismique aujourd’hui ?

    Durant la Seconde Guerre mondiale des chercheurs néo-zélandais ont tenté d’élaborer une machine à provoquer des tsunamis qui puisse être utilisée contre le Japon. Les travaux furent dirigés par l’Australien Thomas Leech de l’université d’Auckland, sous le nom de code « Projet Seal ». Plusieurs expériences à petite échelle furent réalisées, en 1944-1945, à Whangaparaoa. Elles furent couronnées de succès.
    Les Etats-Unis considéraient ce programme comme aussi prometteur que le « projet Manhattan » de fabrication d’une bombe atomique. Ils désignèrent le docteur Karl T. Compton pour faire la liaison entre les deux unités de recherche. Compton était le président du MIT. Il avait déjà recruté de nombreux savants pour l’effort de guerre et il était l’une des huit personnes chargées de conseiller de président Truman sur l’usage de la bombe atomique. Il pensait que celle-ci pouvait fournir l’énergie nécessaire à l’équipe de Leech pour provoquer de plus vastes tsunamis.
    Les travaux de Thomas Leech furent poursuivis durant la Guerre froide. En 1947, George VI éleva le savant à la dignité de Chevalier de l’Empire britannique pour le récompenser d’avoir élaboré une arme nouvelle. Le Projet Seal étant toujours un secret militaire, il ne fut pas révélé à l’époque qu’il était honoré pour la bombe à tsunami. Par la suite, les services US se sont appliqués à faire croire que ces recherches n’avaient jamais existé et que tout cela n’était qu’un leurre pour impressionner les Soviétiques. Cependant, l’authenticité des essais de Leech a été établie, en 1999, lorsque une partie de la documentation a été déclassifiée par le ministère néo-zélandais des Affaires étrangères. Officiellement les études ont repris aujourd’hui à l’université de Waikato. [2]
    On ignore si les recherches anglo-saxonnes ont été poursuivies durant les années 60, mais elles ont repris par la force des choses lorsqu’il fut décidé de procéder à l’abandon des tests nucléaires dans l’atmosphère au profit de tests sous-marins. Les Etats-Unis craignaient de provoquer involontairement des tremblements de terre et des tsunamis. Ils voulaient donc savoir le faire volontairement.
    Officiellement, à la fin de la guerre du Vietnam, les Etats-Unis et l’Union soviétique ont renoncé aux guerres environnementales (tremblements de terre, tsunamis, bouleversement de l’équilibre écologique d’une région, modifications des conditions atmosphériques -nuages, précipitations, cyclones et tornades-, modification des conditions climatiques, des courants océaniques, de l’état de la couche d’ozone ou de l’ionosphère) en signant la « Convention sur l’interdiction d’utiliser des techniques de modification de l’environnement à des fins militaires ou toutes autres fins hostiles » (1976).
    Toutefois, à partir de 1975, l’URSS a ouvert de nouvelles recherches de Magnétohydrodynamique (MHD). Il s’agissait d’étudier la croute terrestre et de prévoir les séismes. Les Soviétiques étudièrent la possibilité de provoquer de petits séismes pour en éviter un grand. Ces recherches furent bientôt militarisées. Elles aboutirent à la construction de Pamir, la machine à tremblement de terre.
    Lors du démantèlement de l’URSS, des responsables de ce programme décidèrent par appât du gain de passer aux Etats-Unis, mais leur recherche étant inachevée le Pentagone refusa de payer. En 1995, alors que la Russie était gouvernée par Boris Eltsine et l’oligarque Viktor Tchernomyrdine, l’US Air Force recruta les chercheurs et leur laboratoire à Nijni Novgorod. Ils y construisirent une machine beaucoup plus puissante, Pamir 3, qui fut testée avec succès. Le Pentagone achèta alors les hommes et le matériel et les transporta aux USA, où ils furent intégrés au programme HAARP.

     

    Rien ne distingue un séisme provoqué d’un séisme naturel, cependant on ne sait provoquer que des séismes superficiels, comme celui d’Haïti.
    Ce qui suscite le trouble, c’est que la réaction des Etats-Unis. Alors que les médias atlantistes se contentent de relayer la polémique sur les violations de la souveraineté haïtienne, les médias latinos-américains s’interrogent sur la rapidité du déploiement des GI’s : dès le premier jour, plus de 10 000 soldats et contractants sont arrivés à Haïti. Cet exploit logistique s’explique simplement. Ces hommes étaient déjà pré-positionnés dans le cadre d’un entraînement militaire. Sous l’autorité du commandant en second du SouthCom, le général P. K. Keen, ils participaient à la simulation d’une opération humanitaire, à Haïti, après un ouragan. Keen et son équipe étaient arrivés quelques jours auparavant. Au moment précis du tremblement de terre, ils se trouvaient tous à l’abri, à l’ambassade US qui est construite selon les normes anti-sismiques, à l’exception de deux hommes qui se trouvaient à l’hôtel Montana et qui auraient été blessés.
    Le général Keen a donné de nombreuses interviews à la presse états-unienne, qui a multiplié les reportages et émissions à propos des opérations de secours. Il a souvent fait mention de sa présence à Port-au-Prince durant le séisme, mais jamais des motifs de cette présence.
    Parmi les objectifs de l’exercice militaire figurait le test d’un nouveau logiciel permettant de coordonner les efforts humanitaires des ONG et des armées. Dans les minutes qui ont suivi la catastrophe, ce logiciel a été mis en ligne et 280 ONG s’y sont inscrites.
    Il est légitime de se demander si ces coïncidences sont ou non l’effet du hasard.


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  • HAARP constitue un problème global

    Ci-dessous un rapport pour le moins édifiant de la Commission européenne des affaires étrangères, de la sécurité et de la politique de défense (rapport A4-0005/99 en date du 14 janvier 1999) sur les expériences menées par les Etats-Unis via le projet HAARP (High Frequency Active Auroral Research Project).

    La mise en lumière de ce document officiel est plus que jamais nécessaire alors que l’on semble si préoccupé de la protection de l’environnement, de la prolifération nucléaire et qu’il y a peu Barack Obama recevait le prix Nobel de la paix.

    « HAARP - Un système d’armement modifiant le climat »
     
    Le 5 février 1998, la sous-commission sécurité et désarmement du Parlement a procédé à une audition portant notamment sur HAARP. Des représentants de l’OTAN et des États-Unis avaient été conviés à la réunion. Ils ont toutefois choisi de ne pas venir. La sous-commission a déploré que les États-Unis n’aient envoyé aucun représentant à l’audition et qu’ils n’aient pas saisi l’opportunité de faire des commentaires sur le matériel présenté(24).
     
    HAARP est un programme de recherche sur le rayonnement à haute fréquence (High Frequency Active Auroral Research Project). Il est conduit conjointement par l’armée de l’air et la marine des États-Unis et par l’Institut de géophysique de l’université d’Alaska à Fairbanks. Des tentatives analogues ont lieu en Norvège, dans l’Antarctique, mais aussi dans l’ex-Union soviétique(25). HAARP est un projet de recherche utilisant un équipement terrestre, un réseau d’antennes. Chacune est alimentée par son propre émetteur pour réchauffer des parties de l’ionosphère(26) au moyen d’ondes radio puissantes. L’énergie ainsi générée réchauffe certaines parties de l’ionosphère, ce qui crée des trous dans l’ionosphère et des "lentilles" artificielles. HAARP peut avoir de multiples applications. La manipulation des particularités électriques de l’atmosphère permet de contrôler des énergies gigantesques. Utilisée à des fins militaires contre un ennemi, cette technique peut avoir des conséquences terribles. HAARP permet d’envoyer à un endroit déterminé des millions de fois plus d’énergie que tout autre émetteur traditionnel. L’énergie peut aussi être dirigée contre un objectif mobile, notamment contre des missiles ennemis.
     
    Le projet améliore la communication avec les sous-marins et permet de manipuler les conditions météorologiques mondiales. Mais l’inverse, perturber les communications, est également possible. En manipulant l’ionosphère, on peut bloquer la communication globale tout en conservant ses propres possibilités de communications. La radiographie de la terre sur une profondeur de plusieurs kilomètres (tomographie terrestre pénétrante) à la fin de découvrir les champs de pétrole et de gaz, mais aussi les équipements militaires sous-terrains, et le radar transhorizon qui identifie des objets à grande distance au-delà de la ligne d’horizon sont d’autres applications du système HAARP.
     
    Depuis les années 50, les États-Unis procèdent à des explosions nucléaires dans les ceintures de Van Allen(27) afin d’examiner les effets des impulsions électromagnétiques qu’elles déclenchent sur les communications radio et le fonctionnement des équipements radars. Ces explosions ont généré de nouvelles ceintures de rayonnement magnétique qui ont pratiquement entouré la terre tout entière.
     
    Les électrons se déplaçaient le long de lignes de champs magnétiques et créaient une aurore boréale artificielle au-dessus du pôle nord. Ces essais militaires risquent de perturber à long terme les ceintures de Van Allen. Le champ magnétique terrestre pourrait s’étendre sur de vastes zones et empêcher toute communication radio. Certaines scientifiques américains estiment qu’il faudra plusieurs centaines d’années avant que les ceintures de Van Allen retrouvent leur état initial.
     
    HAARP peut bouleverser les conditions climatiques. Tout l’écosystème peut être menacé, en particulier dans l’Antarctique où il est fragile. Les trous dans l’ionosphère causés par les ondes radio puissantes qui y sont envoyées constituent un autre effet très grave d’HAARP. L’ionosphère est notre bouclier contre le rayonnement cosmique. L’on espère que ces trous se refermeront, mais l’expérience acquise suite à la modification de la couche d’ozone donne à penser le contraire. Le bouclier de l’ionosphère est fortement percé à plusieurs endroits.
     
    En raison de l’ampleur de ces incidences sur l’environnement, HAARP constitue un problème global et il faudrait évaluer si les avantages que procure ce système compensent les risques encourus. Ses incidences écologiques et éthiques doivent être évaluées avant la poursuite des travaux de recherche et la réalisation d’essais. L’opinion publique ignore pratiquement tout du projet HAARP et il est important qu’elle soit mise au courant.
     
    HAARP est lié à la recherche spatiale intensive menée depuis 50 ans à des fins clairement militaires, par exemple en tant qu’élément de la "guerre des étoiles" en vue du contrôle de la haute atmosphère et des communications. Ces travaux de recherche doivent être considérés comme extrêmement néfastes pour l’environnement et la vie humaine. Personne ne sait avec certitude ce que peuvent être les effets de HAARP. Il faut lutter contre la politique du secret en matière de recherche militaire. Il faut promouvoir le droit à l’information et au contrôle démocratique des projets de recherche militaire ainsi que le contrôle parlementaire.
     
    Une série d’accords internationaux ("la convention sur l’interdiction d’utiliser à des fins militaires ou à d’autres fins hostiles des processus modifiant l’environnement, le traité sur l’Antarctique, l’accord établissant les principes des activités des États en matière de recherche spatiale, en ce compris la lune et d’autres corps spatiaux ainsi que la convention des Nations unies sur le droit maritime) font que HAARP est un projet hautement contestable non seulement sur les plans humain et politique mais aussi du point de vue légal. En vertu du traité sur l’Antarctique, l’Antarctique ne peut être utilisée qu’à des fins pacifiques(28), ce qui signifie que HAARP enfreint le droit international. Tous les effets des nouveaux systèmes d’armement doivent être évalués par des organes internationaux indépendants. Il faut encourager la conclusion d’autres accords internationaux afin de protéger l’environnement contre toute destruction inutile en temps de guerre.
     
    (24) Ce paragraphe est basé sur des données émanant de l’audition.
    (25) Nick Begich, expert convié à l’audition.
    (26) L’ionosphère contient de gigantesques champs magnétiques protecteurs appelés ceintures de van Allen, capturant des particules chargées (protons, électrons et particules alpha).
    (27) En 1958, l’US Navy a fait exploser trois bombes contenant du matériel nucléaire fissile à une altitude de 480 km au-dessus de l’Atlantique sud. Le projet dirigé par le département de la défense des États-Unis et la commission de l’énergie atomique et portait le nom de code Project Argus. Source : Dr Rosalie Bertell.
    (28) Article 1, traité sur l’Antarctique.

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  •  l’armée yankee va doubler ses stocks d’armements en Israel

    Posted By geostrategie On Jeudi, 14 janvier 2010 

    Le très sérieux « Defense News », magazine américain dédié à l’actualité militaire internationale, révèle ce lundi que les Etats-Unis auraient décidé de doubler leurs stocks d’armements et de munitions sur le territoire israélien. Si un conflit éclate brutalement, il est également prévu que l’armée israélienne en fasse librement usage.

    Le montant du matériel militaire US qui sera stocké en Israël devrait donc rapidement passer de 400 à 800 millions de dollars. Entamées il y a un an, les discussions entre responsables américains et israéliens de la défense devraient prochainement déterminer quels types d’armes seront entreposées dans les bases de Tsahal. Jusqu’ici, les entrepôts israéliens abritent essentiellement des véhicules blindés de l’armée américaine, des missiles, des pièces d’artillerie et du matériel anti-aérien.

    A l’origine, ces stocks d’armes devaient uniquement servir aux forces américaines déployées dans la région et à d’autres pays alliés. L’accord qui permet désormais à l’armée israélienne de puiser dans ces réserves d’armements a été conclu par le général Ofer Wolf, qui commande le département logistique et technologique de Tsahal, et Andy Brown, directeur du département logistique du COMRAD, le commandement des forces américaines en Europe.

    Les Etats-Unis ont commencé à stocker des armes en Israël au moment de la guerre du Golfe, en 1990. A l’époque, le montant des équipements américains entreposés n’excédait pas 100 millions de dollars. Israël n’est toutefois pas le seul pays bénéficiaire de cette pratique. Depuis le début des années 80, l’armée américaine achemine régulièrement des munitions dans les hangars militaires de la Corée du Sud.

    Réagissant à ce nouvel accord israélo-américain, un haut responsable du Pentagone a déclaré qu’il reflétait l’engagement indéfectible de l’administration de Barack Obama à assurer la sécurité de l’Etat hébreu.


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  • Le porte parole des Shabab : " les mercenaires américains sont en train de préparer des attentats à Mogadiscio, comme ils le font en Afghanistan, au Pakistan et en Irak"

    By fonzibrain

    Cela faisait plus de six mois que les mercenaires de la société militaire privée « Xe », le nouveau nom de Blackwater, entrainaient dans le sud de la Somalie les miliciens d’Ahlu Sunna Waljamaca, un groupe armé et financé par Washington, afin de les opposer aux Tribunaux islamiques qui ne cessent de regagner du terrain dans tout le pays. Le 12 janvier dernier ils sont passés à l’action à Wabho et Warhole, situés au nord de la capitale Mogadiscio.


    Les combats auraient fait 18 morts dans les rangs des miliciens et plusieurs dizaines de prisonniers qui, face aux Shabab, la fraction armée des Tribunaux islamiques, ont du battre en retraite. Le porte-parole des Shabab, Ali Mohamed Rage, a indiqué aux journalistes que, dans cette opération, les mercenaires de Xe avaient directement participé aux combats, qui ont duré trois jours. Il a également précisé que « les mercenaires américains sont en train de préparer des attentats à Mogadiscio, comme ils le font en Afghanistan, au Pakistan et en Irak, pour ensuite nous les attribuer et prétendre que nous sommes lié à Al-Qaeda ». « Nous savons que des agents de Xe sont entrés dans la capitale et qu’ils préparent des actions de ce type dans des mosquées et au marché de Bakara » a encore ajouté A.M. Rage, en menaçant les américains de représailles s’ils mettent leurs projets à exécution.

    Les États-Unis pourraient en effet être tenté de prendre leur revanche en Somalie, où leur précédente intervention, en 1992, s’était soldée par fiasco mémorable. A l’époque, Bill Clinton avait envoyé les marines dans le pays afin de « rétablir l’ordre ». L’intervention « humanitaire » s’était terminée, lors d’une opération pour le moins hasardeuse, par la mort de 19 soldats et le retrait des troupes US.

    Mais, au-delà des raisons invoquées par Washington, c’est surtout le pétrole qui motivait l’intervention des États-Unis, comme l’indique le site SomaliaWatch.com : « Sous la surface du drame tragique de la Somalie, quatre grandes compagnies pétrolières américaines sont tranquillement assises sur une fortune prospective et des concessions exclusives pour explorer et exploiter des dizaines de millions d’hectares de la campagne somalienne. Ces terres, de l’avis de géologues et d’analyste pétroliers, pourrait fournir d’importantes quantités de pétrole et de gaz naturel ».

    Selon des documents révélés par The Times, c’est plus des deux tiers du territoire de la Somalie qui a été allouée aux géants du pétrole américain Conoco, Amoco, Chevron et Phillips par l’ancien président somalien Mohamed Siad Barre avant sa destitution lors des émeutes de 1991. A la lumière de ces informations, on comprend mieux l’intérêt de l’administration américaine à vouloir récupérer l’investissement des compagnies pétrolières US, de même que la récente déclaration de Barack Obama, après l’attentat manqué du 25 décembre dernier : « : «Nous allons continuer à utiliser tous les éléments en notre pouvoir pour intercepter, détruire et vaincre les extrémistes violents qui nous menacent, qu’ils soient d’Afghanistan, du Pakistan, du Yémen ou de Somalie. » Quelle aubaine pour le prix Nobel de la « paix » : les extrémistes violents n’agissent que dans des pays où les terres regorgent d’hydrocarbures.

    Spencer Delane, pour mecanopolis


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  • D'étranges missionnaires fondent sur Port-au-Prince

    De notre envoyé spécial à Port-au-Prince, Tanguy Berthemet
    26/01/2010 | Mise à jour : 22:39
    <script language="JavaScript" type="text/javascript">figcom_sep_bulle='avec';</script><script type="text/javascript" src="http://www.lefigaro.fr/media-communautaire/js/profil/figaro/nbcmt.php?article=20100127ARTFIG00055"></script>
    La paroisse du Sacré Cœur à Port-au-Prince, détruite par le 
séisme.
    La paroisse du Sacré Cœur à Port-au-Prince, détruite par le séisme. Crédits photo : AFP

    Plusieurs groupes chrétiens fondamentalistes américains ont afflué en masse dans la capitale haïtienne pour «venir en aide» aux sinistrés.

    Sur le tarmac de l'aéroport de Port-au-Prince, Rose attend sur une chaise pliante. Cette pimpante retraitée de Floride a débarqué en Haïti il y a une semaine «pour aider» car «le Seigneur nous a dit de montrer de la compassion envers les plus pauvres». Mais tout comme ses six compagnons de voyage, dont son pasteur d'époux, envoyés par son église évangéliste de Tampa, en Floride, Rose n'a pas dépassé les environs de l'aéroport. «C'est mal organisé. On ne nous dit pas où aller. Nous avons tout de même dépensé 10.000 dollars pour louer un avion», proteste-t-elle.

    Des Rose, Port-au-Prince en compte désormais des centaines. Les groupes chrétiens fondamentalistes américains ont afflué en masse en Haïti, île catholique considérée comme terre de mission. Devant une petite clinique montée à la hâte, Justin Boland, de l'ONG Act of Mercy, se présente aussi comme le directeur de la communication du Temple d'Antioch, une Église «indépendante» basée à Waco, Texas. Les quinze médecins que l'association affirme soutenir dans différentes cliniques de la capitale sont invisibles.

    Act of Mercy, comme la plupart des groupes fondamentalistes chrétiens, se concentre sur les nombreux orphelinats qui manquent de tout. Les 135 pensionnaires de l'un de ces établissements, la Maison des enfants de Dieu, campent autour de leur bâtiment fissuré. Une quinzaine de missionnaires américains, pour la plupart des adolescents, campent à leurs côtés, encombrés de lourds bagages. Le directeur adjoint de la Maison, Alexis Pierre-Delet, ignore l'origine de ces «Blancs» et leur mission : «Ils ont promis de nous aider mais ils n'ont rien donné. Je crois qu'ils veulent rapatrier les enfants aux États-Unis.»

    Note WR : les évangélistes sont des chrétiens sionistes


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  • Quake machine


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    Machine sismique sous-marine par Jean-Pierre Petit
     
     
     
     
    version terrestre (PAMIR)
     

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  • La veille du tremblement de terre à Haïti, l’armée US simulait le déploiement des forces armée dans l’île suite à un ouragan….

    By fonzibrain

    Un scénario catastrophe Haïti avait été envisagé au siège de l’US Southern Command (SOUTHCOM) à Miami une journée avant le séisme.

    La tenue de pré-simulations de catastrophes naturelles se rapportaient à l’impact d’un ouragan en Haïti. Ils ont eu lieu le 11 Janvier. (Bob Brewin, la Défense lance un système en ligne pour coordonner les efforts de secours Haïti (1/15/10) – GovExec.com, le texte complet de l’article figure en annexe)

    La Defense Information Systems Agency (DISA), qui est sous la juridiction du ministère de la Défense (DoD), a été impliqué dans l’organisation de ces scénarios, au nom du US Southern Command. (SOUTHCOM).

    Défini comme un soutien au combat de «l’Agence», la DISA a pour mandat de fournir des TI et de télécommunications, les systèmes, les services logistiques à l’appui de l’armée américaine. (Voir site DISA: Defense Information Systems Agency).

    Le jour avant le séisme », le lundi [Janvier 11, 2010], Jean Demay, directeur technique de la DISA pour l’agence transnationale partage de l’information Projet de coopération, se trouvait au quartier général du Commandement Sud des États-Unis à Miami préparer pour un test du système dans un scénario impliquant la fourniture de secours à Haïti dans le sillage d’un ouragan. « (Bob Brewin, op cit, nous soulignons)

    The Information Sharing Projet de coopération transnationale (SCCI) est un outil de communication des informations qui « liens des organisations non gouvernementales avec les États-Unis [gouvernement et l'armée] et d’autres pays pour le suivi, coordonner et organiser les efforts de secours ». (IT au gouvernement Scrambles Pour Aide Haïti, TECHWEB Janvier 15, 2010).

    La SCCI est une composante essentielle de la militarisation de secours d’urgence. L’armée américaine par DISA supervise l’information – système de communication utilisée par les organismes d’aide. Essentiellement, il s’agit d’un système de partage des communications contrôlées par l’armée américaine, qui est mis à la disposition des organisations non agréé, partenaire du gouvernement. La Defense Information Systems Agency aussi « fournit une bande passante à l’aide des organisations impliquées dans les efforts de secours en Haïti. »

    Il n’ya pas de détails sur la nature des tests effectués le 11 Janvier au siège SOUTHCOM.

    DISA Jean Demay a été chargé de coordonner les essais. Il n’existe pas de rapports sur les participants impliqués dans les scénarios de secours.

    On aurait pu s’attendre, compte tenu du mandat de la DISA, que les tests se rapportaient à la simulation des communications. logistique et systèmes d’information dans le cas d’un important programme de secours d’urgence en Haïti.

    Le concept fondamental qui sous-tendent la DISA Transnational Information Sharing Projet de coopération (SCCI) est de «réaliser l’interopérabilité avec Warfighters, Coalition partenaires et les ONG » (Defense Daily, Décembre 19, 2008)

    Dès l’achèvement des essais et des scénarios catastrophe sur Janvier 11, SCCI a été jugée, par rapport à Haïti, dans « un stade de préparation avancé». Le 13 Janvier, le jour suivant le tremblement de terre, SOUTHCOM a pris la décision d’appliquer le système TISC, qui a été répété à Miami deux jours plus tôt:

    «Après le tremblement de terre a frappé le mardi [Janvier 12, 2010], Demay dit SOUTHCOM décidé d’aller vivre avec le système. Le [lendemain] mercredi [Janvier 13, 2010], la DISA a ouvert son Tous les partenaires du réseau d’accès, soutenue par Partage de l’information Projet de coopération transnationale, à toute organisation qui appuie les efforts de secours en Haïti.

    Le partage de l’information projet, élaboré avec un soutien des deux SOUTHCOM et le département de la Défense commandement européen, a été en développement pendant trois ans. Il est conçu pour faciliter la collaboration multilatérale entre les organismes fédéraux et non gouvernementaux.

    Demay a déclaré que depuis DISA mis en place un Haïti de l’aide humanitaire et de secours aux sinistrés des communautés d’intérêts sur APON mercredi [le jour suivant le tremblement de terre], P rès de 500 organisations et individus y ont adhéré, y compris une gamme d’unités de défense et de diverses organisations non gouvernementales et les secours groupes. (Bob Brewin, de la Défense lance le système en ligne pour coordonner les efforts de secours Haïti (1/15/10) – GovExec.com nous qui soulignons)

    DISA est une commande du Sud (SOUTHCOM) Bureau hors Siège à Miami. En vertu du Programme d’urgence en cas de catastrophe Haïti ouverte le Janvier 12, le mandat de la DISA est décrite dans le cadre d’une opération militaire soigneusement planifiée:

    «La DISA assure le Commandement Sud des États-Unis avec des capacités de l’information qui appuiera notre nation à répondre rapidement à la situation critique en Haïti, a déclaré Larry K. Huffman, directeur principal de la DISA directeur de Global Information Grid Operations. «Notre expérience dans le soutien aux opérations de contingence dans le monde des postures entre nous de s’adapter pour répondre aux exigences USSOUTHCOM’s. »

    DISA, une agence de soutien au combat, les ingénieurs et [sic] prévoit capacités de commandement et de contrôle et d’infrastructure d’entreprise de fonctionner en continu et à assurer un réseau mondial d’entreprise centrées dans le soutien direct aux combattants conjointe, au niveau national des chefs, et de la mission et les autres partenaires de la coalition à travers le spectre complet des opérations. En tant que leader du DoD des communications par satellite, la DISA est d’utiliser le Defense Satellite Communication System pour fournir une fréquence de bande passante et le soutien à toutes les organisations dans l’effort de secours en Haïti. Cela comprend des missions super haute fréquence qui sont offrant une bande passante pour les navires de l’US Navy et une unité expéditionnaire des Marines qui arriver prochainement sur la station de fournir une aide médicale, la sécurité, et d’hélicoptères entre l’appui aux autres. Cela inclut également toutes les communications par satellite pour le tour de manutention US Air Force-the-clock contrôle du trafic aérien et les opérations de fret aérien au port très occupé-au-Prince Airport. DISA fournit également des militaires canaux de fréquence ultra-haute et de contrats de missions SATCOM commerciales supplémentaires qui augmentent considérablement cette capacité aux efforts de secours. (DISA-Communiqué de presse, Janvier 2010, non daté, nous soulignons)

    Dans la foulée immédiate du tremblement de terre, la DISA a joué un rôle de soutien clé pour SOUTHCOM, qui a été désigné par l’administration Obama comme de facto le « chef de file» dans le programme d’allégement haïtienne États-Unis. Le système sous-jacent consiste à intégrer les organismes d’aide civile dans l’orbite d’un système de communications avancées de l’information contrôlée par l’armée américaine.

    «La DISA est également tirer parti d’une nouvelle technologie en Haïti, qui relie déjà les ONG, les autres nations et les forces américaines ainsi que de suivre, de coordonner et de mieux organiser les efforts de secours» (Ibid)

    Related article

    La militarisation de l’aide d’urgence à Haïti: Est-ce une opération humanitaire ou une invasion?
    - Par Michel Chossudovsky – 2010-01-15

    ANNEXE

    Défense lance un système en ligne pour coordonner les efforts de secours Haïti

    Par Bob Brewin, Govexec.com 01/15/2010

    http://www.govexec.com/story_page.cfm?articleid=44407&dcn=e_gvetwww

    Que le personnel représentant des centaines d’organismes gouvernementaux et non gouvernementaux de partout dans le monde se précipitent au secours du tremblement de terre a dévasté Haïti, la Defense Information Systems Agency a lancé un portail Web avec des outils de réseaux sociaux multiples afin d’aider à coordonner leurs efforts.

    Le lundi [11 Janvier 2010, un jour avant le tremblement de terre], Jean Demay, directeur technique de la DISA pour l’agence transnationale partage de l’information Projet de coopération, se trouvait au quartier général du Commandement Sud des États-Unis à Miami préparer pour un test du système dans un scénario impliquant la fourniture de secours à Haïti dans le sillage d’un ouragan. Après le tremblement de terre a frappé le mardi [Janvier 12, 2010], Demay dit SOUTHCOM décidé d’aller vivre avec le système. Mercredi [13 Janvier, 2010], la DISA a ouvert son Tous les partenaires du réseau d’accès, soutenue par le partage de l’information Projet de coopération transnationale, à toute organisation qui appuie les efforts de secours en Haïti.

    Le partage de l’information projet, élaboré avec un soutien des deux SOUTHCOM et le département de la Défense commandement européen, a été en développement pendant trois ans. Il est conçu pour faciliter la collaboration multilatérale entre les organismes fédéraux et non gouvernementaux.

    Demay a déclaré que depuis DISA mis en place un Haïti de l’aide humanitaire et de secours aux sinistrés des communautés d’intérêts sur APON le mercredi, près de 500 organisations et individus y ont adhéré, y compris une gamme d’unités de défense et de diverses organisations non gouvernementales et les groupes de secours.

    APON offre une série d’outils de collaboration, notamment des systèmes d’information géographique, les wikis, MySpace et YouTube-like pages multilingues et salles de clavardage.

    Pendant ce temps, d’autres organisations s’attaquent à différents défis technologiques. Gianluca Bruni, basée à Dubaï chef technologies de l’information pour la préparation et réponse aux urgences pour le Programme alimentaire mondial, est mise en place des réseaux et des systèmes à l’appui des Nations Unies et les organisations non gouvernementales en Haïti. Le PAM a déjà dépêché deux trousses de communication en Haïti, avec des systèmes par satellite qui fonctionnent à 1 mégabit par seconde et peut supporter jusqu’à 100 utilisateurs. Elle a également envoyé des ordinateurs portables, points d’accès Wi-Fi et perspective à long-range-à-point des systèmes sans fil pour connecter les utilisateurs à distance aux terminaux satellite. Bruni dit enfin le PAM prévoit de mettre en place de cybercafés en Haïti pour utiliser tous les travailleurs humanitaires dans le pays.

    Jon Anderson, un porte-parole de la DISA, a indiqué l’agence fournit 10 mégabits de capacité satellitaire à la Marine, la Marine et des unités de la Force aérienne engagés dans l’opération de secours en Haïti.

    Bon nombre des organisations de secours en Haïti et des organismes apportent leurs systèmes radio propres au pays. DISA a déployé une équipe de trois personnes à partir de son spectre mixte de gestion des éléments pour aider à la gestion du spectre des fréquences radio.

    Le Joint Forces Command’s Joint Communications Élément de soutien déployé deux équipes disposant de systèmes par satellite et les téléphones VoIP pour soutenir SOUTCOM à Port-au-Prince mercredi soir. Ces systèmes sont opérationnels »en quelques heures », a déclaré JCSE chef d’état-major Chris Wilson. L’organisation enverra une autre équipe à Haïti dans les prochains jours.

    Wilson a dit JCSE a pu obtenir son engin en Haïti rapidement parce que les systèmes étaient déjà chargés sur palettes à Miami en préparation pour un exercice qui a été annulée.

    Donc, de nombreux gouvernements et organismes de partout dans le monde ont réagi à la crise en Haïti, qui ont submergé la capacité de Port-au-Prince aéroport pour accueillir des vols de secours entrants. La Federal Aviation Administration a eu un rez-de-stop à bord des avions à destination Haïti pour une grande partie des deux derniers jours.

    La FAA a averti dans un vendredi consultatifs que «en raison de l’espace au sol limitée à Port-au-Prince aéroport », à l’exception des vols de fret international « , les Haïtiens sont de ne pas accepter tous les appareils dans leur espace aérien. »

    L’avis a ajouté que les vols domestiques civil et militaire américain en Haïti doivent d’abord être autorisés par son centre de commandement. Les dérogations ne peuvent être fondées que sur la base de la rampe. L’agence a également nettement mis en garde « il n’y a pas de carburant » au Port-au-Prince aéroport.

    Copyright Bob Brewin, Govexec.com 2010.
    traduction google
    globalresearch.ca


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