• La crise II : The Foreclosure Gate ?

    On croirait presque qu’il s’agit d’une blague. Cela paraît si simple et si compliqué, si grotesque et si incroyable, qu’on peine à y croire. J’ai eu, je dois vous l’avouer, du mal à tout comprendre, mais je crois que j’ai saisis l’essentiel. Ce que l’on peut craindre, c’est que ce nouveau scandale du Foreclosure Gate, fasse s’effondrer la faible reprise économique à peine engagée. L’affaire est si grave que Ben Bernanke a annoncé qu’il allait réunir, les banques pour trouver des solutions.

    Qu’est-ce que le Foreclosure Gate ?

    Littéralement le Foreclosure Gate, c’est le scandale des saisies immobilières. En effet lors de la crise des subprimes aux Etats-Unis il s’est avéré que de très nombreuses saisies immobilières auraient été entachées de vices, voir même d’illégalités. Même si le problème apparaît bénin, circonscrit aux Etats-Unis, identifié et apparemment limité, il peut très vite contaminer les marchés financiers, puis l’économie mondiale. Le problème des subprimes ne paraissait au début assez insignifiant pour contaminer le monde par la crise. Le Foreclosure Gate semble avoir les atouts de la même insignifiance contaminante.

    L’origine du Foreclosure Gate

    Pour bien comprendre, il faut revenir à l’origine du problème. A partir de 2003 il y a eu un emballement des marchés immobiliers aux Etats-Unis. Dans ce contexte les loyers de l’argent étaient peu élevés et les banques ont prêté à tour de bras des fonds pour que les américains deviennent propriétaires. On a parlé par exemple du mythe de la femme de ménage qui gagnait 10 dollars par jour et pouvait obtenir 500 000 dollars de prêt. Et le système était si bien fait que moins on avait de capacité pour rembourser et plus on devait payer d’intérêts. On a octroyé des prêts à des citoyens américains qui comblaient, voir même dépassaient, leurs capacités de remboursement en se disant "de toute façon si ils ne parviennent pas à rembourser leur maison, on pourra la saisir, la hausse des prix immobiliers permettra de combler le déficit de l’opération". Seulement entre temps il y a eu la crise immobilière, jetant de nombreuses personnes à la rue et octroyant aux banques des maisons saisies n’ayant plus aucune valeur. Ces créances titrisées et diluées dans l’économie mondiale ont contaminé la finance, puis l’économie et enfin la planète. Pour corriger ce problème on a renfloué les banques, garantie le crédit et établit des plans de relance de l’économie. Le problème semblait résolu. Mais depuis il se profile à l’horizon le Foreclosure Gate.

    L’illégalité des procédures de Foreclosure

    Comme je l’expliquais les banques ont titrisé les créances détenues sur l’immobilier. Elles les vendaient comme des valeurs garanties puisqu’elles reposaient sur des éléments réels, solide, des maisons, des appartements ... le home sweet home américain, quoi de plus sûr ? Mais pour faciliter cette titrisation les banques auraient eu recours à des procédures illégales. En effet le problème d’une créance immobilière, une hypothèque, c’est qu’elle nécessite une procédure d’enregistrement qui est longue et coûteuse. Les banques ont transféré une très grande partie de leurs créances immobilières à des établissements de défaisance, les célèbres Freddie Mac et Fanni Mae. Pour faciliter ce transfert et en éviter les coûts, les banques et établissement de défaisance ont crée un système d’enregistrement informatique automatisé commun ; le MERS. Le problème c’est qu’au moment de la crise des subprimes, le système s’est emballé et a révélé à posteriori que les procédures de saisies étaient entachées d’illégalités. Tout d’abord le système d’enregistrement automatiques d’hypothèques a été jugé illégal par un tribunal. Ce sont donc des centaines de milliers de transfèrement de créances et donc le chambranle de la validité des prêts qui pourraient tomber. Au de là de cela la crise il y a eu une explosion du système de saisies immobilières par le nombre, au point que dans de nombreux cas on ne sait plus qui est le véritable titulaire de la créance. Certaines banques auraient perdu leurs titres, d’autres banques en possession d’un même titre prétendraient détenir le même bien. Enfin les banques pour assurer leurs titres d’hypothèque auraient même produit des faux sous la forme de documents antidatés. Ce bordel facilite la contestation des saisies par les propriétaires déchus devant les tribunaux. Ils attaquent la validité des saisies, la validité de la détention des hypothèques par les banques ou simplement la validité des prêts. Déjà de nombreuses procédures de saisie ont été annulées par la justice américaine. Pour faire face à ce fatras le Gouvernement américain a annulé jusqu’à nouvel ordre les procédures de saisies. Déjà les experts estiment que le coût de ces procédures en annulation, en dommages et intérêts et en condamnation des banques pourrait atteindre plus de 700 milliards de dollars.

    Les fraudes du système

    Le système d’enregistrement MERS avait pour avantage l’automaticité de l’enregistrement. Le système était simple et rapide. Seulement les concepteurs du système ont oublié qu’ils devait y avoir aussi un enregistrement du transfèrement d’hypothèques auprès des administrations américaines. Et là bas qui dit enregistrement dit taxes auprès des Etats et des municipalités. La multiplication des transferts de créances auprès des sociétés de défaisance impliquerait le payement de plusieurs centaines de milliards d’euros d’arriérés d’impôts. Sur le seul Etat de Californie le montant des arriérés atteindrait au minimum les 60 milliards de dollars.

    Il est lancé aux Etats Unis une procédure d’enquête contre des banques pour fraude. Elle a été jointe par 50 procureurs généraux, par une procédure fédérale et par des class actions. En effet aux Etats-Unis on commence à se demander pourquoi les banques et les sociétés de défaisance de créances ont pris de tels risques avec la légalité ? De plus en plus d’experts pensent que les banques ont caché volontairement ces créances pour ne pas montrer aux contrôleurs de Mortgage Backed Securities (MBS) (fonds de titrisation de subprimes), aux autorités de marchés et aux régulateurs bancaires que les créances étaient détenues dans des conditions illégales ou que les prêts avaient été souscrits sans aucune garantie (environ 1/3 des prêts). En cachant les procédures d’enregistrement et de transfèrement d’hypothèques les banques auraient en fait caché volontairement que les titres de marchés étaient chargé volontairement d’emprunts pourris. Malheureusement ces titres ont passé les contrôles ont obtenu le triple AAA rassurant des agences de notation et ont pu être diffusés sur les marchés et ont généré la crise. L’enjeu est alors de savoir si les banques ont pris volontairement des libertés avec la légalité pour écouler leurs créances douteuses sur les marchés. Quoi qu’il soit ces illégalités révèlent soit une escroquerie gigantesque ou au mieux une incompétence évidente des acteurs financiers.

    Quelles seront les conséquences économiques ?

    Il est encore trop tôt pour tirer une conclusion de ce qui ressemble déjà au plus grand scandale financier de tous les temps. Le Foreclosure Gate peut être la mèche qui peut rallumer le feu récessionniste, dont on envisageait déjà le retour. Je crains que le marasme soit plus long qu’on ne le pensait. Si le scandale se révélait aux Etats Unis, on peut craindre que l’économie du pays ne parvienne jamais à s’en remettre. Avec quoi sauvera-ton cette fois les banques ? Le Foreclosure Gate révèle néanmoins certains maux de nos sociétés ; la rapacité du gain au mépris des règles élémentaires de sécurité et de respect de l’individu. Ou le risque immense que l’on prend à bâtir nos économies sur de la dette privée ou publique.

    par politoblog (son site) jeudi 21 octobre 2010


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  • B’nai B’rith, régionalismes et protection des groupes ethniques dans le nouvel ordre mondial

    B'nai B'rith

    Article placé le 23 oct 2010, par Mecanopolis

    Par Pierre Hillard

    La dislocation des Etats par la promotion de l’ethno-régionalisme est un moyen permettant la digestion plus rapide des nations par les tenants de l’oligarchie mondialiste. L’éclatement de la Tchécoslovaquie et de la Yougoslavie au cours de la décennie 1990 ; les tensions internes en Espagne, l’agonie de la Belgique ou, sur d’autres continents, les tentatives de démembrement des Etats comme le Soudan et le soutien intéressé apporté aux tenants de l’indépendance tibétaine rentrent parfaitement dans la logique du solve et coagula si utile à la mystique du nouvel ordre mondial. Un monde émietté et interchangeable doit naître de la matrice babéliene.

    En fait, le processus fut véritablement expérimenté, pareil à un test en laboratoire, au lendemain de la Première guerre mondiale lors de la rédaction du Traité de Versailles. En dehors des condamnations drastiques infligées à l’Allemagne en 1919, peu de personnes savent qu’une partie du Traité de Versailles servit de tremplin à la protection des groupes ethniques en Europe. Du fait de la disparition de l’Autriche-Hongrie et de la naissance de nouveaux Etats comme la Pologne, de multiples ethnies s’opposaient au cœur de l’Europe centrale. Il s’en suivit la rédaction d’un mémorandum qui, sous les ors de la galerie des glaces de Versailles, devint la magna carta censée régenter ces différents peuples. Ce texte fut l’œuvre de l’organisation maçonnique juive, les B’nai B’rith1, avec le soutien bienveillant du président Wilson. Il est d’usage de parler de complot dès que l’on aborde des sujets ayant trait à ce type d’organisation. Des âmes charitables nous rappellent sans cesse que le peuple étant souverain, ce genre d’arguments ne vaut pas tripette. L’affirmation sans relâche de ces « vérités » par les médias officiels conduit à reléguer de nombreuses personnes éprises de vérité mais sourdes aux incantations de Big brother dans la catégorie des « demeurés ».

    Que le lecteur se rassure. Pour une fois, Big brother va prendre un solide uppercut dans les dents. En effet, nous présentons un document unique à la fin de cet article ; le seul texte expliquant les préparatifs et la mise en forme des travaux des B’nai B’rith : la thèse de Nathan Feinberg écrite en 1929 intitulée La question des minorités à la Conférence de la paix de 1919-1920 et l’action juive en faveur de la protection des minorités. Possédant le document original, nous estimons faire œuvre de salubrité publique en permettant la diffusion sur la toile de ce travail universitaire remarquable qui – de plus – est facile à lire. Bref, que tout le monde en profite.

    Cependant, nous devons continuer sur notre lancée. En effet, les B’nai B’rith n’hésitèrent pas à coopérer avec les mouvements pangermanistes dans les années 1920. En effet, sous l’égide du chancelier Gustav Stresemann, il se mit en place un « Congrès des nationalités » chargé de promouvoir l’émancipation des groupes ethniques en Europe en liaison avec la Société des Nations (SDN). Ce congrès exerça ses talents de 1925 à 1938 sous la direction d’Ewald Ammende. Ce dernier est l’auteur d’un ouvrage exceptionnel consistant à recenser dans les moindres détails tous les groupes ethniques en Europe centrale complété par une étude sur les Catalans et les Basques. Ce livre paru en 1931 est le fruit d’une coopération étroite entre dirigeants issus de différentes nationalités. Il est intéressant de noter qu’Ewald Ammende remercie le représentant juif, Léo Motzkin, chargé du chapitre consacré au judaïsme2. Or, c’est le même Léo Motzkin qui présidait le groupe de travail dans la rédaction du « Mémorandum » dans le cadre du Traité de Versailles et sous la direction des B’nai B’rith.

    Au lendemain de la Seconde guerre mondiale, le « Congrès des nationalités » mua pour se transformer en une « Union fédéraliste des communautés ethniques européennes » (UFCE ou Föderalistische Union europäischen Volksgruppen, FUEV). En effet, c’est au Palais de Chaillot à Paris que le Breton Joseph Martray lança un Congrès, en avril 1949, en présence de nombreux groupes ethniques (Catalans, Frisons, Basques, …) et de divers hommes politiques européens dont un certain François Mitterrand3. Suite au succès de ce Congrès, il fut décidé de créer l’UFCE en novembre 1949 à Versailles afin de promouvoir l’idéal ethnique. C’est à partir de 1956 que les autorités politiques allemandes apportèrent leur soutien financier par l’intermédiaire de son ministère des Affaires étrangères4. L’UFCE se doit d’être connue car c’est elle qui est à l’origine des grands textes en faveur de la promotion de l’ethnicisme en Europe : la charte des langues régionales ou minoritaires et la convention-cadre pour la protection des minorités.

    Les dirigeants de l’UFCE en liaison avec de nombreux juristes allemands et autrichiens élaborèrent tout un corps de doctrine incarné par ces documents susnommés en étroite coopération avec les élites politiques allemandes. C’est sous l’égide d’Alfons Goppel (ministre-président du Land de Bavière) en 1984, du Comte Franz Ludwig von Stauffenberg en 1988 puis de l’avocat Siegbert Alber en 1993 et ancien président de la Paneurope Allemagne5, institut mondialiste par excellence, que le projet prit forme. Ces trois personnages entourés de collaborateurs réputés réussirent à imposer dans le droit européen – malgré quelques échecs au début – tout le programme ethno-linguistique.

    En fait, c’est à partir de 1988 que ce programme commença à s’imposer. Nous présentons des documents inédits en langue allemande provenant des archives de l’UFCE ; mais qui peuvent rendre service aux germanophones :

    • Le discours de présentation de l’avocat Herbert Kohn lors du Congrès de l’UFCE à Anvers en 19886 lançant la résolution 192 (1988)7 permettant la mise sur orbite de la Charte des langues régionales ou minoritaires.
    • Le discours du juriste autrichien, Theodor Veiter, qui présidait le groupe de travail élaborant la résolution 192 (1988) dont le rapporteur était Herbert Kohn. Theodor Veiter a lui aussi prononcé le discours à ses côtés lors du Congrès de l’UFCE à Anvers8.
    • Le discours de l’avocat Siegber Alber en 1993 lors du congrès de l’UFCE à Flensburg9. C’est lui qui réussit à donner la forme finale au programme ethniciste permettant ensuite sa mise en forme définitive dans le cadre des instances européennes.
    • Enfin, nous présentons deux lettres envoyées par les instances de l’UFCE à l’auteur confirmant l’action des personnages susmentionnés10.

    La matérialisation de ces textes dans la législation européenne doit son existence à l’action de Rolf Gossmann, en particulier la convention-cadre pour la protection des minorités. De nombreux rapports ont été rédigés décrivant l’évolution de ces travaux. Nous ne présentons qu’un exemple de ce travail où figure le nom de Rolf Gossmann11. Véritable figure de proue en faveur de ces textes ethnicistes, cet homme était au cours de la décennie 1990 l’agent intermédiaire entre le gouvernement allemand et l’UFCE. En fait, c’était un haut fonctionnaire travaillant au ministère de l’Intérieur allemand. Son action était d’autant plus grande que lui et ses successeurs contribuent en liaison avec l’UFCE à soutenir une centaine de mouvements régionalistes et indépendantistes en Europe dynamitant l’unité des nations européennes. Le rapport de l’UFCE lors du Congrès à Haderslev en 1999 présentant la liste de ces mouvements indépendantistes européens le prouve sans ambages12. De part ses activités, Rolf Gossmann a été en mesure de nouer des liens les plus divers avec des mouvements indépendantistes, en particulier kossovar, comme le montre le congrès de l’UFCE à Pörtschach en 199713.

    Tout ce travail d’arrière-fond en faveur de la promotion ethnique va de pair avec le développement du régionalisme promu là aussi par les autorités allemandes. La charte européenne de la démocratie régionale promouvant l’émancipation politico-financière des régions aux dépens des Etats s’appuie à l’origine sur un document rédigé en 1997 par un député socialiste allemand, Peter Rabe, au Land de Basse-Saxe14. Ce travail de sape ethno-régionaliste ne peut que favoriser le nouvel ordre mondial car ces entités en formation contournent l’autorité nationale pour traiter directement avec les lobbies anglo-saxons et consorts à Bruxelles. Recevant en 2000 la plus haute distinction en faveur du renforcement de l’Union européenne, le Prix Charlemagne, le président Clinton (eh, oui !) s’est plu à souligner la régionalisation de l’Europe15. Dans cette relation à trois – régions, Etats, Union européenne – comme pour toute relation humaine, il y a un élément en trop. Dans cette construction, c’est l’Etat pris dans un étau entre l’autorité supranationale de Bruxelles et la montée en puissance des prérogatives régionales qui se retrouve court-circuité.

    Ce phénomène, c’est Bart de Wever, président du mouvement indépendantiste flamand la NVA, qui l’a parfaitement compris. Avec justesse, il a résumé cette évolution par cette formule lapidaire : « La Belgique finira par s’évaporer entre l’Europe et les régions ». Suite aux élections du 13 juin 2010, la Belgique n’arrive pas à former un gouvernement (pour le moment) pour le plus grand plaisir des indépendantistes flamands. En fait, la NVA colle parfaitement à la logique mondialiste. Catalogué à droite voire à l’extrême-droite, il est intéressant de noter que ce parti est membre à part entière du parti européen « les Verts/Alliance libre européenne » de Daniel Cohn Bendit16. Figure de proue de l’idéologie mondialiste, les Verts de Cohn Bendit sont alliés à l’Alliance Libre Européenne qui regroupe une trentaine de partis régionalistes indépendantistes. Ce sont les Verts/ALE qui sont les auteurs d’une carte de 2004 représentant une Europe décomposée ethniquement17. Cet engagement de la NVA en faveur de la disparition des Etats européens est d’autant plus fort que le président de l’Alliance Libre Européenne (ALE) n’est autre qu’Eric Defoort co-fondateur de la NVA et bras droit de Bart de Wever18. Elu président de l’ALE19 en mars 2010, il s’est plu à confirmer dans un discours sa volonté de renforcer les prérogatives ethno-régionalistes20. Les multinationales soucieuses de rabaisser les Etats ont dû applaudir à tout rompre.

    Que peut-on dire à la présentation de ces documents et acteurs annonçant cette mutation planétaire. Ce n’est pas fini. Nous ne sommes qu’au début d’un basculement complet. La crise économique et financière alliée aux revendications ethno-régionalistes est la voie royale pour conduire à la mise en forme d’une gouvernance mondiale. « Agitez le peuple avant de s’en servir » comme le résumait si bien le diplomate Charles-Maurice de Talleyrand. Destruction des Etats, formation d’unités régionales continentales, mise en forme d’un Parlement mondial dans le cadre d’une Assemblée planétaire des Nations Unies (APNU)21, refonte complète du système financier, monnaie planétaire (appelée par certains « Bancor ») et banque centrale mondiale en bout de course, comme le recommande un rapport du FMI du 13 avril 201022, sont les objectifs déclarés d’une oligarchie qui semble sur le point de gagner. Que les lecteurs soucieux de combattre le nouvel ordre mondial connaissent nos ennemis. Il faut impérativement lire pour agir, ne pas nous diviser sur des sujets futiles ; l’ennemi n’attend que cela. L’espérance est une vertu. La nouvelle Babel échouera car le mondialisme est un messianisme pressé. A nous d’empêcher sa naissance.

    Pierre Hillard, pour Mecanopolis

    Auteur de « La décomposition des nations européennes », avec le sous-titre « De l’union euro-atlantique à l’Etat mondial » 2è Edition, François-Xavier de Guibert, 2010.



    Texte inédit : La question des minorités à la Conférence de la paix de 1919-1920 et l’action juive en faveur de la protection des minorités

    Couverture

    Page de garde

    Table des matières

    Avant-propos

    Chapitre 1

    Chapitre 2

    Chapitre 3

    Chapitre 4

    Chapitre 5

    Chapitre 6

    Chapitre 7

    Chapitre 8

    Chapitre 9

    Chapitre 10

    Chapitre 11

    Chapitre 12

    Conclusion

    Annexe A

    Annexe B

    Errata

    Quatrième de couverture


    Notes de l’article :

    1 B’nai B’rith signifient en hébreu « les Fils de l’Alliance ». C’est une organisation maçonnique n’acceptant que des Juifs et qui fut fondée le 13 octobre 1843 à New York au Café Sinsberner par 12 Juifs immigrés d’Allemagne in Tribune juive, n° 997, 13 au 19 novembre 1987, p. 18.

    2 Ewald Ammende, Die Nationalitäten in den Staaten Europas, Vienne-Leipzig, Editions Wilhelm Braumüller, 1931, avant-propos, page IX.

    3 PDF : Information, Haderslev, Union fédéraliste des communautés ethniques européennes, Flensburg, Editions UFCE, 12-16 mai 1999, p. 2.

    4 Ibid., p. 6.

    5 > http://de.paneuropa.org/index.php/pan/geschichte

    6 PDF : Discours d’Herbert Kohn, Congrès de l’UFCE à Anvers en 1988.

    7 PDF : Présentation de la première page de la résolution 192 (1988) du rapporteur Herbert Kohn.

    8 PDF : Discours de Theodor Veiter, Congrès de l’UFCE à Anvers en 1988.

    9 PDF : Discours de Siegber Alber, Congrès de l’UFCE à Flensburg en 1993.

    10 Lettres adressées à l’auteur de janvier et de février 1999.

    11 PDF : Comité ad hoc pour la protection des minorités nationales (CAHMIN), rapport de réunion, 1994 : Couverture du rapport et page 12.

    12 PDF : Rapport du Congrès de l’UFCE, Haderslev, 1999, présentant la liste des mouvements indépendantistes soutenus par l’Allemagne.

    13 PDF : Présentation du haut-fonctionnaire du ministère de l’Intérieur allemand, Rolf Gossmann, en liaison avec les représentants des groupes indépendantistes.

    14 PDF : Recommandation 34 (1997) sur le projet de charte européenne de l’autonomie régionale, Congrès des Pouvoirs Locaux et régionaux de l’Europe, Peter Rabe, 1997 (présentation de la 1ère page).

    15 > http://www.karlspreis.de/preistraeger/2000/rede_von_bill_clinton_englisch.html

    16 > http://www.e-f-a.org/parties.php?name=*

    17 > http://www.voltairenet.org/IMG/jpg/fr-carte-grand_format.jpg

    18 > http://www.rtbf.be/info/matin-premiere/eric-defoort-nva-est-linvite-de-matin-premiere-237867

    19 > http://www.e-f-a.org/bureau.php

    20 > http://www.e-f-a.org/images/content//pictures_bureau/Speech_Eric_Defoort_EN.pdf

    21 > http://fr.unpacampaign.org/about/unpa/index.php

    22 > http://www.imf.org/external/np/pp/eng/2010/041310.pdf

    Tenez ça c’est pour vous, le livre de Nathan Feinberg en integrale compiler, à diffuser sur l’article :

    Texte inédit :

    La question des minorités à la Conférence de la paix de 1919-1920 et l’action juive en faveur de la protection des minorités - Nathan Feinberg

    http://www.megaupload.com/?d=6RL6S2OO

    Posté par LorelianeGTQ | Mardi 26 Octobre 2010 à 00:19


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  • Lagarde : la leçon aux grévistes qui "s'amusent" en affichant une garde-robe à 10 000 euros?

     
    Hier soir sur TF1, le ministre de l'économie et des finances, Christine Lagarde nous a offert un grand moment de communication politique emblématique de l'actuel régime.

    Or donc, la France étant angoissée, inquiète, jeunes et vieux confondus, sans essence, bientôt sans retraites dignes de ce nom, voici que paraît au journal de 20 heures l'intendante des finances de l'actuel régime.

    (Source: TF1 / Fred Lille)

    lien video

     

    Première constatation. Les conseillers en com' de la ministre (diplômée de l'IEP d'Aix et non de Sciences po Paris comme son CV tendrait à la faire croire) ont oublié de lui rappeler qu'en télévision (média du sentiment), le premier message délivré, c'est soi-même. Que le téléspectateur juge en tout premier lieu la tête de celui qui va causer dans le poste, son « look », sa posture. Et hier soir, Lagarde, dans le genre la « Pompadour comes back », a fait très fort. Écharpe en cachemire rose resplendissante, boucles d'oreilles reluisantes, broche scintillante, tailleur éclatant... Autant d'éléments permettant d'affirmer que la garde de robe de la ministre, compte tenu de son train de vie (et de son habitus de grande bourgeoise), devait représenter hier soir dans les 10 000 euros... Quand on vient parler des pauvres inquiets pour la retraite des vieux, cela vous pose.



    Seconde constatation : Lagarde a mis un soin particulier à faire en sorte que la forme rejoigne le fond. Évoquant les mouvements sociaux, les grèves, les blocages nés de l'illégitimité des actions du gouvernement actuel, elle a déclaré : « Et j'appelle vraiment à la responsabilité, en particulier ceux qui s'amusent à bloquer, qui s'amusent à casser, c'est grave pour notre pays ». Les grévistes « s'amusent », c'est bien connu, à perdre des journées de salaires, de l'argent. Et on admirera l'habile procédé qui consiste à considérer cet « amusement » au même niveau que celui des casseurs.


    Tout était dit. Entre l'affichage d'une garde robe évaluée à 10 000 euros (à vue de nez) et la leçon aux grévistes qui « s'amusent », voilà les Français fixés sur la nature profonde de ceux qui les gouvernent. C'est à la fois risible et odieux, comme d'habitude.
     

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    Par Bruno Roger-Petit


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  • Le désastre photovoltaïque espagnol

    La bulle du photovoltaïque espagnol commence à produire ses effets : champs couverts de panneaux solaires, arbres arrachés en masse, familles endettées et une électricité plus chère. Mais il y a aussi des gagnants : les fabricants de panneaux solaires allemands et chinois.
    Le secteur du photovoltaïque en Espagne se trouve au bord du précipice alors que s’effondrent les subsides. C’est ce que rapporte cette semaine Bloomberg dans son reportage « Spain’s Solar Deals on Edge of Bankruptcy as Subsidies Founder ». On y apprend comment l’éclatement de la bulle a ruiné un grands nombres de petits propriétaires ruraux. La politique erratique du gouvernement socialiste fait un maximum de victimes alors que seuls quelques-uns arrivent à tirer leur épingle du jeu, ayant deviné ce qui se cachait derrière les promesses écologistes de Rodríguez Zapatero ou ayant obtenu plus d’informations avant les autres. Sortent également gagnants les fabricants de panneaux solaires qui ont inondé l’Espagne entre 2007 et 2009. Le problème étant que la grande majorité de ces entreprises sont chinoises et allemandes. C’est-à-dire que la pluie millionnaire de subventions n’a aucunement donné naissance à une industrie espagnole réellement puissante dans ce secteur.
     
    Pour illustrer le reportage, Ben Sills rapporte le cas de Germán Vilimelis, petit agriculteur de la province catalane de Lérida qui en 2007 arracha deux hectares de poiriers pour installer des panneaux solaires. En s’endettant pour 25 ans et faisant confiance au gouvernement qui garantissait théoriquement les subventions assurant la rentabilité du projet. Aujourd’hui, après la marche arrière de l’exécutif, l’électricité qu’il arrive à vendre ne lui permet pas de rembourser les échéances de son emprunt. Endetté, il doit donc consacrer une partie des bénéfices de son activité principale pour maintenir une « ferme solaire » qui ne lui rapporte rien.
     
    La bulle du photovoltaïque commença en Espagne quand le gouvernement socialiste de José Luis Rodríguez Zapatero déclara vouloir faire de l’« énergie verte » une des clés de son modèle productif et promit mille aides publiques pour toutes les les entreprises du secteur. Entre 2004 et 2007, le gouvernement assura de subventionner ce secteur à hauteur de 44 centimes par kW/h pendant les 25 prochaines années, plus de dix fois le prix moyen payé pour les autres énergies. Bien évidemment, un grand nombre de ruraux se ruèrent sur l’aubaine et couvrirent leurs terrains de panneaux, assurés de pouvoir compter pendant 25 ans sur un revenu garanti par une loi dûment promulguée à cet effet. Rien que pour l’année 2009, le coût pour le contribuable espagnol s’éleva à près de six milliards d’euros. Le secteur du photovoltaïque se réservant près de la moitié du splendide gâteau avec 2,6 milliards. De plus, les subventions favorisant ce secteur moins rentable firent augmenter de 23% le coût final de la facture d’électricité. Pire, la bulle générée par le gouvernement socialiste fut si soudaine que les investisseurs espagnols durent importer la majeure partie des panneaux solaires parce que les producteurs locaux ne pouvaient satisfaire la demande. Pour le plus grand bénéfice d’entreprises allemandes et chinoises. Et malgré tout l’argent dilapidé, l’énergie solaire ne représente que 2,72% de l’énergie électrique consommée en Espagne.
     
    Malheureusement, ce mirage d’Eldorado dura peu : trois ans après l’adoption de la loi, le gouvernement socialiste dût faire marche arrière toute. Face à l’évidence économique, il se rendit compte du scandaleux gaspillage que représentaient ces subventions qui renchérissaient spectaculairement l’électricité sans assurance aucune que le secteur de l’« énergie verte » devienne un jour rentable. En 2010, face à l’énorme déficit public qui obligeait le gouvernement à réduire salaires et pensions, celui-ci comprit qu’il devenait intenable de payer 6 milliards d’euros par an pour ce secteur budgetivore et le ministre Miguel Sebastián décréta une réduction drastique de 40% des subventions, rendant insoutenables la plupart des installations « écologiques » actuelles.
     
    Les investisseurs du photovoltaïques de plaignent donc de ce que le gouvernement socialiste ait changé les règles du jeu au milieu de la partie. Selon les données des associations du secteur, des 50.000 installations photovoltaïques que l’on trouve en Espagne, 48.000 correspondent à des particulier ou des petites ou moyennes entreprises, pour des puissance inférieure à 100kW. Il ne s’agit donc plus de grandes entreprises qui font faillite ou doivent renvoyer du personnel, mais bien d’innombrables familles qui se fièrent aux promesses du gouvernement (et souvent sur base de cette promesse, se lancèrent dans des projets financièrement insoutenables) et qui se trouvent ruinées. Le reportage de Bloomberg épingle l’exemple d’Isofon, une entreprise espagnole qui se consacrait à la construction de panneaux solaires et qui a vu ses ventes chuter de 83% et eu une pertes en 2009 de 226 millions d’euros.
     
    Au final, une grande facture à payer par les entreprises, les familles et les contribuables. Mais sans contrepartie technologique, ni savoir-faire, ni valeur ajouté. Une grande réussite de l’écologie socialiste.

    par Lucilio (son site) vendredi 22 octobre 2010


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  • 15.000 ouvriers sont menacés de chômage technique
     
    Grève: 15.000 ouvriers des chantiers routiers menacés de chômage - La Dépeche
    De très nombreux chantiers routiers sont arrêtés en France à cause de la pénurie de bitume et 15.000 ouvriers sont menacés de chômage technique la semaine prochaine, a annoncé jeudi 22 octobre à l'AFP un porte-parole de la Fédération nationale des travaux publics (FNTP). Durée 00:42

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  • Cueillette des olives dans la violence en Cisjordanie
     
     
    Cueillette des olives dans la violence en Cisjordanie - La Dépeche
    A Farta'a, dans les Territoires palestiniens, les colons israéliens ont mis le feu, vendredi 15 octobre, à une oliveraie palestinienne. La saison de la cueillette des olives vient de commencer et sous le regard des soldats israéliens, des paysans palestiniens essayent d'éteindre le feux. Images et sonores. Durée: 00:40.

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  • Le feu aux poudres

    Par Marie Bartnik
    22/10/2010 | Mise à jour : 11:31 source le Figaro

    Crédits photo : PHILIPPE HUGUEN/AFP

    Le tribunal de grande instance de Nanterre est revenu ce vendredi sur la décision de la Cour d'appel de Douai. Une décision qui pourrait s'avérer explosive, alors que les douze raffineries françaises sont toujours bloquées en protestation contre la réforme des retraites.

    Total vient d'être autorisé par le tribunal de grande instance de Nanterre à ne pas procéder au redémarrage de l'activité de sa raffinerie des Flandres, située près de Dunkerque (Nord). En autorisant ce vendredi le groupe pétrolier à fermer ce site, il pourrait bien mettre involontairement le feu aux poudres. La décision rendue ce vendredi par le tribunal de grande instance revient en effet sur une précédente décision de la cour d'appel de Douai, qui appelait en juin dernier le groupe pétrolier à redémarrer la raffinerie sous peine d'amende, pour défaut d'information des représentants du personnel.

    Ce vendredi, si la justice a également reconnu cette entrave, elle a seulement condamné le groupe Total à verser 5000 euros au comité central d'entreprise. Et autorisé la direction du groupe à «ne pas procéder au redémarrage» du site, et à mettre ainsi de fait un terme à son activité. Un projet de fermeture qui avait en mars dernier suscité l'ire des salariés du secteur et engendré le blocage de six raffineries françaises durant une semaine.


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  • Ubu Roi : Sarkozy et Merkel veulent déjà modifier le traité de Lisbonne !

    Sarkozy Ubu Roi UBU ROI, dessin d’Alfred Jarry, revu et corrigé aux couleurs de l’européisme.

    Avec 27 États, 27 intérêts nationaux et géopolitiques divergents, 23 langues officielles, 3 alphabets différents, 506 combinaisons possibles de traduction, 54 chefs d’État et de gouvernement, plus d’une centaine de chefs d’État, de ministres et de dirigeants de la Commission européenne censés avoir tous le souci de “faire parler l’Europe d’une seule voix” sur la scène internationale, avec 230.000 pages de réglementations communautaires parues à ce jour au Journal Officiel des Communautés Européennes, et une prolifération de 100 pages de réglementation supplémentaire par JOUR ouvrable (soit 12 nouvelles pages de textes réglementaires à l’heure), avec une seule monnaie et un seul taux d’intérêt pour 16 économies de plus en plus exsangues dont les besoins sont opposés, la construction européenne est bel et bien entrée dans une phase critique de son histoire.

    Chaque jour qui passe révèle un peu plus que l’Union européenne est bien arrivée au stade du blocage absolu. Ce blocage est la conséquence logique et imparable du “Stratagème des chaînes”, théorisé depuis des siècles par les stratèges chinois et intelligemment adapté à Washington, à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, pour vassaliser l’ensemble du continent européen au profit des États-Unis. Ce stratagème machiavélique, qui fait partie des “36 Stratagèmes chinois” que j’expose dans mes réunions publiques devant des auditoires de plus en plus attentifs à travers toute la France, a permis d’annihiler toute la puissance créatrice d’un continent en lui “conseillant” aimablement de se ligoter dans une construction absurde et auto-bloquante. La démonstration de l’efficacité de cette ruse est désormais quotidienne.

    La dernière démonstration en date est celle qui nous a été administrée ce 19 octobre 2010.

    On a appris que les ministres des Finances de l’Union européenne se sont mis d’accord - un accord de façade, comme toujours - pour renforcer de façon drastique la gestion de leurs finances publiques, suite à la crise grecque et de l’euro du printemps. Le compromis présenté à la presse prévoit de nouvelles sanctions financières contre les pays qui, à l’avenir, afficheraient des niveaux de déficits ou de dette trop importants. Les sanctions pourraient être des dépôts bancaires forcés, des amendes, voire la privation de subventions européennes. Et il est prévu qu’elles devraient s’appliquer de manière plus automatique que jusqu’à présent. Un pays rappelé à l’ordre disposera de six mois pour corriger le tir avant d’être “puni”.

    Le ridicule de ces coups de menton médiatiques tient au fait qu’ils appartiennent à un genre usé jusqu’à la corde. Les européistes aiment se donner des airs de Père Fouettard quand les problèmes ne se posent pas encore, et adorent promettre une rigueur sans faille quand les problèmes se poseront. Mais, dès que la prochaine crise surviendra, ces mêmes Matamores de la BCE et de la Commission passeront immédiatement sous le tapis. Imagine-t-on sérieusement qu’une poignée de technocrates sans la moindre légitimité démocratique et vivant comme des nababs au sein de la nomenklatura européiste puissent réellement “punir” tout un pays et tout un peuple pour mauvaise gestion, en lui faisant subir des amendes phénoménales ? Du reste, comment ces Messieurs de Francfort et de Bruxelles pourraient-ils “priver de subventions européennes” un pays contributeur net qui ne leur obéirait pas au doigt et à l’oeil, par exemple un pays comme la France qui verse chaque année des milliards d’euros en pure perte à l’usine à gaz bruxelloise ?

    En vérité, l’illégitimité de l’ensemble de la construction européenne est devenue telle, et son sourd rejet par les peuples tellement massif, que l’on peut penser que la moindre tentative pour mettre en œuvre pour de bon une politique de sanctions drastiques à l’égard des “mauvais élèves” aurait toutes les chances de provoquer un feu d’artifice général qui mettrait à bas l’ensemble de l’édifice européen.

    Cette simple remarque de bon sens ne semble pourtant pas avoir effleuré M. Sarkozy et Mme Merkel, puisqu’ils ont décidé, tous les deux comme des grands lors d’une escapade à Deauville, d’aller encore plus loin dans la mise en place de schémas coercitifs. Par la bouche de ces deux responsables, la France et l’Allemagne ont fait savoir qu’elles souhaitaient d’une part pérenniser un Fonds de sauvetage pour les pays de la zone euro qui connaîtraient de graves difficultés financières, mais qu’elles voulaient d’autre part en profiter pour introduire des “sanctions politiques” contre les États jugés “laxistes”, telles que des suspensions de droits de vote lors des réunions européennes.

    On remarquera au passage que, l’Allemagne et la France étant les deux premiers “contributeurs nets” à la construction européenne [c’est-à-dire les deux pays dont les contribuables payent le plus pour les autres], cette déclaration Merkel-Sarkozy en dit long sur leur degré d’exaspération devant la saignée financière que l’Europe occasionne à leurs budgets nationaux et jette une lumière crue sur la prétendue “solidarité européenne” qui anime tout ce petit monde. Derrière les sourires de circonstance, ces menaces méprisantes de “sanctions politiques” et de “suspensions des droits de votes” sont animées par la rancoeur et l’antipathie. C’est d’ailleurs bien une“approche moralisatrice, voire raciste” qu’avait dénoncée Théodoros Pangalos, vice-premier ministre grec, le 5 avril dernier, en évoquant la façon dont l’Allemagne considérait le problème des finances publiques grecques.

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    Θεόδωρος Πάγκαλος
    (Theodoros Pangalos), vice-premier ministre grec, a mis les pieds dans le plat de la prétendue “solidarité européenne” dans une interview donnée au quotidien portugais Jornal de Negocios le lundi 5 avril 2010 en déclarant au journaliste : “Certains pays, tels que l’Allemagne, par exemple, ont choisi une approche moralisatrice de notre problème. Les Grecs ont des problèmes. Pourquoi ont-ils des problèmes ? Parce qu’ils ne travaillent pas suffisamment. Pourquoi donc ? Parce qu’ils bénéficient d’un bon climat, aiment la musique et sont portés sur la boisson, et, à la différence des Allemands, ils ne sont pas sérieux. C’est une approche moralisatrice, voire raciste, qui n’a rien à voir avec la réalité. »

    Quoi qu’il en soit, et pour se donner les moyens de placer ainsi totalement sous tutelle économique, financière et politique, des peuples souverains dont la gestion nationale n’aurait pas eu l’heur de plaire, M. Sarkozy et Mme Merkel ont annoncé sans vergogne qu’ils s’étaient mis d’accord pour modifier“d’ici à 2013″ le traité de Lisbonne.

    Franchement, il faut relire à plusieurs reprises les dépêches de presse et se pincer pour croire à cette déclaration. Quand on pense au Chemin de Croix politique et diplomatique que fut l’élaboration de la Constitution européenne, puis sa signature par les 27 États, puis sa ratification, puis son échec du fait des Non français et néerlandais, puis l’élaboration du traité de Lisbonne en remplacement, puis sa ratification par les 27, et la forfaiture que sa ratification par le Congrès a constituée pour la France, et quand on songe que ce calvaire a duré quelque 7 ans, on reste sans voix en apprenant que le président français et la chancelière allemande ont décidé, un an après l’entrée en vigueur au forceps de ce traité de Lisbonne, de le remettre sur le chantier.

    Cette stupéfaction a aussi, semble-t-il, été celle des autres “Européens”, d’ailleurs certainement furieux de prendre connaissance d’une semblable incartade en écoutant la radio.

    Le Premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker, qui est également président de l’Eurogroupe et qui prend volontiers la pose du Sage de l’UE, a laissé tomber d’un ton blasé que “pour avoir assisté à tant de révisions des traités, mon goût pour reprendre cet exercice est assez limité”. Le gouvernement britannique a fait savoir qu’il “ne soutiendra pas” un changement du traité européen s’il “implique un transfert de pouvoirs” de Londres à Bruxelles. Ne sachant pas très bien quoi dire, le ministre des Finances belge Didier Reynders, dont le pays préside l’UE, s’est contenté d’enfoncer une porte ouverte en déclarant que “maintenant il faut un débat entre les chefs d’État et de gouvernement, puisque l’on passe à des changements de traité”.

    En fait, tous les dirigeants européistes savent bien qu’un nouveau changement de traité ouvrirait une nouvelle boîte de Pandore, en offrant l’occasion à de nombreux autres pays de réclamer d’autres changements institutionnels en Europe, chacun les siens bien entendu. La déclaration Sarkozy-Merkel a donc toutes les chances de soulever une tempête lors des prochains sommets européens et des empoignades à n’en plus finir si leur idée devait perdurer.

    Pourquoi donc M. Sarkozy et Mme Merkel ont-ils pris le risque d’ouvrir une énième guerre de tranchées entre les 27 États-membres de l’UE, en proposant une réforme d’un traité dont l’encre est à peine sèche après 7 ans de conflits ?

    Les imaginatifs qui aiment voir des coups fourrés suspecteront peut-être les deux responsables français et allemand d’avoir l’idée de créer délibérément une déflagration pour favoriser une sortie anticipée de l’euro ? C’est un scénario qui ne serait pas totalement impossible en Allemagne, où l’on ne se fait plus nulle illusion sur la pérennité de l’euro à long terme et où une “task force” secrète préparerait, selon la rumeur, des scénarios de sortie unilatérale de l’euro par Berlin.

    Mais c’est un scénario totalement improbable en France, où toute pensée libre sur cette question est taboue, je suis personnellement bien placé pour l’avoir appris à mes dépens.

    Alors ? Eh bien alors, il faut se résoudre à envisager que M. Sarkozy et Mme Merkel n’ont tout simplement plus les pieds sur terre. Qu’ils ne comprennent pas l’évolution souterraine des opinions publiques en Europe, et notamment pas celles de leur propre pays. Complètement déconnectés de la réalité, ils ne voient sans doute d’échappatoire aux innombrables blocages de l’Europe que dans une fuite en avant toujours plus irréelle.

    Tels UBU ROI s’entourant de ses “Larbins des Phynances”, les dirigeants français et allemand seraient alors l’illustration de cet adage terrible des anciens Romains qui avaient noté que le pouvoir poussait à leur propre perte ceux qui n’en étaient pas dignes : QUOS VULT PERDERE JUPITER DEMENTAT PRIUS, “Jupiter commence par rendre fous ceux qu’il veut détruire”.

    François ASSELINEAU

    par François Asselineau (son site) jeudi 21 octobre 2010


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