• DECRYPTAGE DU GRAND GUIGNOL SOCIAL

    1. L’arnaque de l’opposition syndicale
    On ne peut que le constater : les moutons bêlent et la loi passe.
    Forcément, c’était déjà négocié entre patronat (MEDEF), politiques (UMPS) et syndicats (CFDCGT) avant même que le texte ne vienne devant l’Assemblée, puisque ce texte est en tous points conforme aux directives sociales européennes. Directives sociales européennes validées et ratifiées par tous, y compris par la CGT, dorénavant membre de la Confédération européenne des syndicats (CES), comme nous le rappelle Roger Silvain, ancien collègue entré en dissidence contre le futur commissaire européen aux ouvriers : Bernard Thibaut qui change désormais de couleur de cheveux à chaque passage télé pour affirmer sa différence !

    2. L’arnaque de la nécessité de l’allongement de la durée de travail
    Cette petite mise au point faite, rappelons ensuite que l’argumentaire de l’allongement de la durée de travail comme fatalité arithmétique et nécessité comptable (donc apolitique) est tout autant une arnaque, puisque les gains de productivité obtenus depuis les années 70 sur le Travail (automatisation, automation, flexibilité…) et qui sont allés majoritairement au Capital, permettent largement de compenser la baisse du nombre d’actifs recensée depuis.
    Tout autant une arnaque, l’argument du “demain on vivra plus longtemps”, puisque l’allongement de la durée de vie, vrai pour les actifs nés dans les années du baby-boom (années 50-60) est désormais une fiction. La tendance étant depuis quelques années déjà au recul de l’espérance de vie pour cause de dégradation globale des conditions d’existence : pollution, mal bouffe, stress, médecine à deux vitesses due à la rupture du pacte social de l’Etat providence… Une tendance qui touche de plein fouet les actifs nés dans les années 70-80, visés en premier lieu par la réforme.
    Arnaque également l’argument de la dette publique, puisque les causes de la dette ne sont pas à chercher prioritairement dans la pyramide des âges, mais en premier lieu dans la loi d’organisation de la dette du 3 janvier 1973 (voir Flash n°50) et secondairement dans le coût de l’immigration.
    Arnaque encore l’argument de la baisse fatale du nombre d’actifs, puisque la première cause de la baisse du nombre d’actifs – cause en soi de déséquilibre dans une logique de retraites par répartition – est cette volonté politique insufflée par le Capital mondialiste : la désindustrialisation de l’Europe. La seconde, cette volonté également politique de dénatalité française voulue par le Capital et les loges, via le planning familial : non reconnaissance du statut social de la mère (nécessité du salaire maternel) et mise au travail forcé des femme grâce au slogan des idiotes utiles féministes :”Arbeit macht frei” ; d’où leur permanent relais médiatique…

    3. L’arnaque du service public déficitaire
    Un déséquilibre organisé par le vrai pouvoir, celui des forces d’argent, visant en dernière instance à faire tomber ce marché captif des retraites par répartition – lié aux acquis du CNR comme la sécurité sociale (d’où le rôle de la CMU) – dans les mains des sociétés d’assurance, avec déjà en embuscade le propre frère du Président de la République initiateur de la loi malgré ses mensongères promesses électorales :  Guillaume Sarkozy à la tête du groupe Malakoff Médéric (voir : http://www.lepost.fr/article/2010/10/14/2265356_retraite-la-joint-venture-des-freres-sarkozy-contre-les-regimes-par-repartition.html)

    4. L’arnaque de la grève panacée du combat social
    Dans ce contexte de violence orchestrée du Capital et de connivence des soi-disant forces de gauche (PS, CFDCGT) les grèves servent donc à quoi ?
    Faisons déjà remarquer que par leurs nuisances : blocage des transports en commun, pénurie de carburant, dégradations publiques, elles ne pénalisent que les victimes de la loi. Un. Le petit peuple salarié du parcours Nation-Bastille-République ; jamais Neully-Trocadéro-Elysée. Deux. Les PME que le Grand capital cherche par ailleurs à absorber et à liquider.
    Des manifs qui ne nuisent, en revanche, aucunement aux fourriers de la régression sociale : ces messieurs de la haute finance off shore, des multinationales délocalisées et de la politique avec jet ou chauffeurs, qui s’en contrefoutent !
    Les syndicats n’étant là que pour garantir au pouvoir, dont ils tiennent leur fausse légitimité (monopole syndical réservé à la CFDCGT malgré à peine 7 % de syndiqués chez eux), que leurs moutons en colère respectent bien le parcours balisé, afin que la grève se résume à ce qu’elle est : des pauvres défilant pour rien devant des pauvres.

    5. L’arnaque de l’alternative à gauche
    Des grèves nuisibles et inutiles au peuple en l’état, qui ne servent au final qu’à maintenir la mascarade d’une opposition de gauche à un pouvoir de droite, afin de nous amener lentement et sûrement à la déjà programmée “alternance à gauche” ;  soit à l’élection du candidat du PS à la future élection présidentielle.
    Une gauche PS qui prétend avoir un projet alternatif à la solution UMP sur les retraites, alors qu’elle a validé, ratifié, elle et ses partenaires syndicaux, tous les diktats de l’UE menant à cette unique gestion libérale.
    Une gauche chargée en fait en 2012, comme ce fut le cas du Mitterrand de la “rigueur” succédant au Giscard de la “nouvelle société”, de finir le sale boulot : la mise au pas de l’exception française par le système anglo-saxon.

    6. L’arnaque de la gauche de la gauche : le pitre Mélenchon
    Mais face à cette relative prise de conscience populaire, due quand même à vingt-quatre années de collaboration socialiste au pouvoir libéral (de la politique de la rigueur insufflée par le gouvernement Fabius en 1983 à la ratification en douce du Traité de Lisbonne en 2007), le pire serait encore de croire à une solution pouvant venir de “la gauche de la gauche” avec Jean-Luc Mélenchon.
    Un Mélenchon claquant la porte du Parti Socialiste après 31 ans de service (1977-2008) pour nous la jouer jeune vierge révolutionnaire !
    Un Mélenchon issu de la pire école trotskiste de trahison sociale et d’infiltration : l’OCI.
    Un Mélenchon franc-maçon, sans doute du Grand Orient, parcours socialiste oblige.
    Un Mélenchon ancien sénateur socialiste (“sénateur socialiste”, ça sonne un peu comme “enculé mondain” !)
    Et un Mélenchon qui fait semblant, devant Pierre Carles, de ne pas savoir ce qu’est Le Siècle de Martine Aubry…

    7. L’arnaque de la gauche unie pour faire barrage à la droite, et inversement
    Bref, un Mélenchon chargé de ramener les dégoûtés du PS – à juste titre – au vote PS au second tour des prochaines présidentielles pour – selon l’expression consacrée qui ne veut plus rien dire – “faire barrage à la droite” ; comme certains de l’UMP, Christian Vanneste en tête, osent encore appeler les électeurs du Front national à voter Sarkozy pour “faire barrage à la gauche” !
    Cohn-Bendit, l’autre escroc rabatteur sur tous les mauvais coups depuis mai 68 – de l’éviction du général De Gaulle à la Guerre du Golfe – étant chargé, lui, de ramener à ce même “vote utile” du second tour pour DSK – du FMI – ou Martine Aubry – du Siècle – les écologistes crétins, charmés par les moustaches de José Bové. Le facteur factice Besancenot étant chargé de rabattre de son côté, lors de la même opération, les étudiants gauchistes incultes et boutonneux…

    Conclusion : comment démasquer l’escroc ?
    Au milieu de tout ce pataquès, ce billard à huit bandes, la meilleure façon de démasquer l’escroc est de poser à tous ces défenseurs de la “gauche sociale”, cette même simple question : “En cas de second tour DSK/Marine Le Pen, par exemple, c’est à dire du patron du FMI, pilier de la pire droite mondialiste, face à celle qui la combat le plus frontalement, vous appelez à voter pour qui en 2012 ?”
    Au premier journaliste intègre qui a encore la carte (on m’a retiré la mienne) d’aller leur poser la question.
    Pour la réponse les paris sont ouverts…

    Bloc-notes N°52 d’Alain Soral (paru dans Flash Magazine)


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  • Morin cible Beyrou

     


    Hervé Morin, ex-ministre de la Défense
    Cargado por FranceInfo. - 


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  • ......................!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

     




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  • Pourquoi tricher sur les contrats avec la Chine ?


    C’est vrai ! Le Président, un piètre représentant de commerce, prend la presse française et ses compatriotes pour des idiots. Jugez-en : les fabuleux contrats concrétisés hier sont ceux qui avaient été passés lors du premier voyage présidentiel en Chine le 22 novembre 2007. En supplément il ajoute à l’addition des accords qui ne sont pas encore établis et d’autres qui ne profitent qu’aux Chinois et aux actionnaires de compagnie d’assurance sur la vie.
     
    Voici les évidences :
     
    A l’époque du premier voyage à Pékin la multinationale EADS/Airbus négociait la vente de 110 A320 et 50 A330. Quelques avions ont été livrés depuis, dont les premiers assemblés en Chine dès la fin 2009.
     
    Hier, dans la fanfaronnade rapportée par les médias pour 10 milliards €, il s’agissait du reliquat de 50 A320 et 42 A330 auxquels s’ajoutaient 10 A350 en remplacement d’une poignée d’A320 annulés. A cette occasion, il serait souhaitable de cesser de considérer Airbus comme une entreprise française. Quelle est la part de construction réalisée en France dans les avions qui seront assemblés en Chine ?
     
    Quel est le montant net des dividendes encaissable par la France dans ce contrat annoncé pour la seconde fois à 3 ans d’intervalle ? Qui peut répondre ! A en juger par ceux rapportés à l’Etat actionnaire de Sogema (EADS/Aérospatiale) en 2009 : 0€. Airbus ne contribue en rien à l’enrichissement de l’Etat et ce contrat ne préserve aucun emploi. Bilan rien de nouveau sur ce secteur.
     
    Pas la peine de claironner que le Président est le plus grand homme d’affaires de la planète. A moins qu’il ne s’agisse d’"affaires" genre Karachi ou de la fourniture éventuelle de sondages à l’UMP, les résultats sont voisins de l’échec : les rafales de Lula et les frégates de Medvedev ne sont pas encore construits.... 
     
    Je vous fais grâce du contrat Areva c’est celui en discussion depuis novembre 2007 et il n’est pas encore conclu à 100%. Toutefois la société Areva est un meilleur producteur de dividendes qu’Airbus. Elle a rapporté 21 millions € à l’Etat en 2009, même pas de quoi payer la transformation d’Air Sarko One... 
     
    Quant au projet Total, c’est une lettre d’intention, en outre, il ne rapporte rien puisque le pétrolier compte investir 2 ou 3 milliards pour transformer en 2015 du charbon de Mongolie intérieure en produits pétrochimiques qu’il nous revendra au double ou triple du prix du revient si l’affaire vient à être conclue en 2011.
     
    Hors l’accord :
    - Entre la société franco-américaine Alcatel-Lucent et des opérateurs chinois de Téléphonie mobile passé pour 1,1 milliard  ;
    - La Création d’une coentreprise 50-50 entre Axa et Industrial and Commercial Bank of China dans l’assurance vie qui pourrait rapporter aux actionnaires d’Axa ne saurait être chiffrée et ne sert pas le marché de l’emploi en France ;
    - La création d’une coentreprise 50-50 entre Groupama et le Chinois AVIC dans l’Assurance dommages qui risque de coûter cher aux assurés français quand les Chinois seront inondés ou les mineurs disparus dans un coup de grisou, ceci ne sert pas le marché de l’emploi dans notre pays ;
    - de coopération entre GDF-Suez et la municipalité de Qingdao dans le domaine du traitement des boues et des eaux usées qui ne fait l’objet d’aucune estimation officielle, coopération qui ne sert en aucune manière le marché français de l’emploi, mais sera financée pour grande partie par le groupe français ; 
    - et le nouveau contrat d’Alstom passé mi-septembre dernier avec Dong Fang Electric Limited (DECL) pour 100 millions €.
     
    Quoi d’autre ? Rien !
     
    Où sont les 20 milliards€ de contrat pour la France ? Que l’Elysée daigne nous l’expliquer.
     
    Où sont les avantages de ces contrats sur le marché du travail ? Que l’Elysée et Monsieur Woerth veuillent nous le préciser.
     
    Le plus inquiétant est la qualité de la Presse nationale qui se relaie et se réjouit d’un tel succès. En revanche, la Communication de l’Elysée est presque parfaite. Il faudrait songer avec toutes ses places de travail sauvées et tous ces milliards engrangés qui appartiennent pour grande partie aux autres actionnaires d’EADS à augmenter son auteur.
     
    Les politiciens et les médias prennent vraiment les électeurs pour des naïfs et les Français pour des cons. Pas plus que la classe politique nos médias, à de rares exceptions, ne sont crédibles et ne méritent notre considération. Pauvre France !

    par minusabens lundi 8 novembre 2010


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  • Les taupes de l'oligarchie et du patronnat

     

     

    Toi tu bouffes des pâtes et eux du caviar (avec ton fric bien sûr)


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  • Une marée noire pour faire peau neuve

    En définitive rien ne vaut une bonne marée noire pour justifier des décisions auxquelles on n’avait pas pensées auparavant. C’est un peu alambiqué comme stratégie de communication mais vu ce qu’il vient d’endurer dans le golfe du Mexique, BP (Bon Pollueur) n’est plus à cela près. Et sur un malentendu cela peut bien passer auprès du marché. De fait, la litanie de chiffres trimestriels évacuée, Bob Dudley, le tout nouveau, tout neuf, tout américain patron de la major britannique entre dans le vif du sujet : la facture de la marée noire. Celle-ci s’élève désormais à 40 milliards de dollars. Gloups … Boby, très cool derrière son pupitre, une main dans la poche explique à son auditoire que vu les cessions d’actifs, il n’y a pas de quoi mazouter trois pattes à un pélican … On entend une mouche voler …

    Blague à part, cette marée noire est une aubaine puisqu’elle a permis au groupe de céder des actifs non-stratégiques, nettoyer son portefeuille et enfin ressusciter, totalement épuré, laver de ses impuretés, blanc comme un cierge. Si, si … Attention investisseurs, le nouveau BP est arrivé ! Et en prime, Boby promet la reprise du versement des dividendes dès l’an prochain. Là, ça fait mouche ! Le titre reprend du poil de la bête en bourse et s’adjuge 1,80 % …Une marée noire pour faire peau neuve, il fallait y penser !


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  • L'escroc

     


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  • Trois barbus, c'est des barbouzes

    vendredi 29.10.2010, 05:09 - OLIVIER BERGER

    | LE TEMPS FORT |

    À l'instar de la grippe saisonnière, un autre genre d'épidémie semble frapper brutalement des journalistes traitant l'affaire Woerth - Bettencourt, ses innombrables ramifications et l'indéfectible fraternité transgenres unissant la finance et la politique.

    Un journaliste du Monde, un du Point et deux du site Mediapart, enquêtant sur ce joli monde, se sont fait barboter en quelques jours, des ordinateurs (dont un cadenassé au bureau !), un GPS, des CD-Roms et un disque dur externe. Comme les gens sont mal intentionnés.

    Et là, depuis la profondeur des gorges, émergent les « officines », publiques ou privées, grises assurément. Dans cette histoire, comme le déclamait doctement dans Les Barbouzes Lino Ventura, alias Francis Lagneau : « Un barbu, c'est un barbu.

    Trois barbus, c'est des barbouzes ! » On pourrait en sourire. On devrait.

    Sans remonter à l'affaire des plombiers du Canard enchaîné en 1973 (des agents de la DST pris en flagrant délit de pose de micros), des écoutes sous Mitterrand, le pouvoir s'est toujours plu à surveiller le quatrième (pouvoir). C'est assez navrant, convenons-en, mais l'affaire Woerth - Bettencourt avec ses cadeaux fiscaux douteux, ses remises de Légion d'honneur bienveillantes, ses financements de campagne hasardeux, ses cessions d'hippodrome amicales, ses emplois de complaisance et ses retours d'ascenseur pourraient bien gêner aux entournures. Bref, ça pue.

    Déjà, le procureur de Nanterre, Philippe Courroye, s'est prévalu d'écoutes, d'études illégales de « fadettes » (factures détaillées) menées par la DCRI pour dénicher le mécréant qui renseignait deux journalistes du Monde et chercher des poux dans la tête de la juge d'instruction Isabelle Prévost-Desprez. Somme toute, la rutilante loi du 4 janvier 2010 relative à la protection des sources des journalistes, les articles 77-1 et 56-2 du code de procédure pénale sur la perquisition dans les entreprises de presse ne pèsent pas lourd dans la magnifique balance de la Justice des « officines ».

    Les journalistes ont porté plainte mais restent très prudents, se gardant d'accuser quiconque. À qui profite l'indiscrète opération ? « Le commanditaire cherche à intimider nos sources, explique François Bonnet de Mediapart. Il cherche à couper le robinet de l'affaire Woerth - Bettencourt en envoyant un signal. Pas de sources, pas d'infos. Pas de secret des sources, pas de sources. » Et la vie est plus belle.

    Pour cacher durablement leur interview du professeur de kayak UMP de Liliane Bettencourt ou la remise de Légion d'honneur au maréchal-ferrant des Woerth à Chantilly, on conseille le cryptage ou le mot de passe introuvable genre : « Si la pluie continue, les fraisiers seront en retard.

    - Mais les grenouilles seront en avance... » Ah, les barbouzes.

    Et là, depuis la profondeur des gorges, émergentles « officines », publiques ou privées, grises assurément.

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  • Le siecle

     


    27/10/2010 - Le diner du club "le Siècle"


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  • La saga des frères Sarkozy

    Sarkoland, ton univers impitoyaaableeeeeeeeeee

    On parle beaucoup de conflits d’intérêts dans la vie politique ces derniers temps. Des amitiés de Nicolas Sarkozy avec le milieu de la finance et des médias, de l’affaire Woerth-Bettencourt aux récentes révélations du livre de Martin Hirsch, mais les journalistes « officiels » oublient aussi d’autres évidences. Alors que le déficit prévisionnel de la Sécurité Sociale a été annoncé cette semaine et qu’une diminution des remboursements est d’ores et déjà au programme, il est temps de se pencher sur le secteur de la santé, de comprendre son fonctionnement, et surtout d’en connaître les acteurs.

    Le Pôle Emploi, né de la fusion de l’ANPE et de l’ASSEDIC sur une idée de Nicolas Sarkozy, compte 50.000 employés. La Sécurité Sociale, comprenant l’Assurance Maladie, l’Assurance Vieillesse et les URSSAF compte 120.000 employés. Ces deux organismes ont été concernés par une réforme récente concernant les Complémentaires Santé. Ainsi, depuis le 1er janvier 2009, 170.000 employés ont été contraints de résilier leurs contrats avec leurs mutuelles pour adhérer à une « mutuelle employeur obligatoire ». Ceux qui ont des enfants ont également été obligés d’inscrire ces derniers sur le nouveau contrat (sauf s’ils étaient déjà ayant-droits sur le compte du conjoint via une mutuelle employeur obligatoire). On peut appeler ça du passage en force. C’est une conséquence de la loi Fillon de 2003.

    Ce qui est encore plus étonnant, c’est de constater que c’est le même organisme qui a remporté les deux marchés. Je ne connais pas les modalités des appels d’offre mais je m’étonne de voir que c’est le groupe Malakoff-Médéric qui a raflé la mise, obtenant d’un coup, d’un seul, 170.000 adhérents supplémentaires, sans compter les ayant-droits. Ajoutez à cela les 800.000 salariés CHR (café-hôtellerie-restauration) qui rentreront dans le dispositif en janvier 2011… c’est encore Malakoff Médéric qui a emporté le marché. Revenons donc sur l’histoire de cette compagnie d’assurance et de prévoyance pour comprendre un peu mieux les enjeux.

    Pour vous donner une idée du poids de Malakoff-Médéric sur le marché français, c’est le n°1 des groupes paritaires de protection sociale, n°2 de la retrait e complémentaire et n°3 en santé collective (classement Argus de l’Assurance). Le groupe est né de la fusion de Malakoff et Médéric (d’où son nom) le 30 juin 2008, soit 6 mois avant la mise en place du dispositif « mutuelle obligatoire employeur » pour la Sécurité Sociale et le Pôle Emploi. Ainsi, dès le 1er Juillet, le président de Médéric cède sa place pour laisser seul au commande du groupe, le président de Malakoff : un certain Guillaume Sarkozy. Ce dernier est loin d’être un inconnu : au Medef de 2000 à 2006, il a aussi été le vice-président de la CNAM de 2004 à 2005. Guillaume Sarkozy, comme son nom l’indique, est le frère de Nicolas.

    Puisque j’évoque la fratrie Sarkozy, intéressons-nous maintenant au troisième larron : François Sarkozy. Pédiatre de formation, François a abandonné la pratique de la médecine pour se consacrer à l’industrie pharmaceutique (principalement orientée vers la gériatrie) depuis 2001. Ainsi, il siège au conseil de surveillance de Bio Alliance Pharma et est devenu le président d’AEC Partners dont une des missions est le conseil aux fonds d’investissement.

    Par ailleurs, François Sarkozy a également lancé une chaîne de télévision spécialisée dans la santé sur internet… financée par le laboratoire Sanofi. Ajoutons à cela ses relations avec le groupe Paris Biotech Santé, l’un des protagonistes de l’affaire de l’Arche de Zoé, et on l’aura compris, l’homme a tissé sa toile : il fait partie aujourd’hui des puissants lobbyistes de l’industrie pharmaceutique. D’ailleurs le grand plan Alzheimer lancé par le gouvernement est un joli cadeau de quelques centaines de millions d’euros, une aubaine pour le secteur dont il défend les intérêts.

    Et maintenant la cerise sur le gâteau, celui dont on ne parle jamais, le cerveau, l’éminence grise : Olivier Sarkozy (demi-frère de Nicolas Sarkozy), qui copilote depuis avril 2008 l’activité mondiale de services financiers de Carlyle Group (), probablement celui qui tire les ficelles. Le Groupe Carlyle est une société d’investissement américaine fondée en 1987. Basé à Washington D.C., il est présent dans de nombreux domaines d’activités, comme l’aéronautique, la défense, l’industrie automobile et des transports, l’énergie, les télécommunications et les médias. Ses investissements sont essentiellement situés en Amérique du Nord, en Europe et en Asie du Sud-Est. Le groupe possède 89,3 milliards de dollars de capitaux propres et il emploie plus de 515 professionnels de l’investissement dans 21 pays. Les différentes entreprises de son portefeuille emploient, quant à elles, plus de 286 000 personnes dans le monde et Carlyle a environ 1 100 investisseurs répartis dans 31 pays à travers le monde.

    Pour rappel, le groupe Carlyle a ou a eu parmi ses membres actifs l’ancien Premier ministre britannique John Major, James Baker, ancien secrétaire d’État américain, George Bush père, ancien directeur de la CIA et ancien président des États-Unis, Frank Carlucci, ancien directeur de la CIA et secrétaire à la Défense américain, Karl Otto Pöhl, ex-président de la Bundesbank, la famille Ben-Laden et plusieurs chef d’État et de gouvernement.

    Le groupe Carlyle n’est pas coté en Bourse, et n’est donc non tenu de communiquer à la Securities and Exchange Commission (la commission américaine chargée de veiller à la régularité des opérations boursières) le nom des associés, des actionnaires, pas plus que le nombre de leurs parts respectives.

    4 frères : Le cerveau qui copilote l’activité mondiale des services financiers d’une multinationale tentaculaire, l’un en charge de l’exécutif de la France, notre Président, l’un à la tête d’un des plus gros groupe d’assurance santé et le dernier qui sert les intérêts des laboratoires. Si ça ne s’appelle pas un conflit d’intérêt, je me demande ce que c’est… Pourtant les médias en parlent peu et préfèrent s’étendre sur les amis milliardaires de Nicolas Sarkozy. On peut légitimement nourrir des inquiétudes sur l’avenir de notre pays. Les réformes engagées depuis 2004 ne font que confirmer sa détérioration et l’on peut prédire le démantèlement de toutes nos structures sociales et services publiques d’ici quelques années.

    Publié sur Mecanopolis le 28 octobre 2010

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    Illustration issue de blogcpolitic


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  • Lagarde : la leçon aux grévistes qui "s'amusent" en affichant une garde-robe à 10 000 euros?

     
    Hier soir sur TF1, le ministre de l'économie et des finances, Christine Lagarde nous a offert un grand moment de communication politique emblématique de l'actuel régime.

    Or donc, la France étant angoissée, inquiète, jeunes et vieux confondus, sans essence, bientôt sans retraites dignes de ce nom, voici que paraît au journal de 20 heures l'intendante des finances de l'actuel régime.

    (Source: TF1 / Fred Lille)

    lien video

     

    Première constatation. Les conseillers en com' de la ministre (diplômée de l'IEP d'Aix et non de Sciences po Paris comme son CV tendrait à la faire croire) ont oublié de lui rappeler qu'en télévision (média du sentiment), le premier message délivré, c'est soi-même. Que le téléspectateur juge en tout premier lieu la tête de celui qui va causer dans le poste, son « look », sa posture. Et hier soir, Lagarde, dans le genre la « Pompadour comes back », a fait très fort. Écharpe en cachemire rose resplendissante, boucles d'oreilles reluisantes, broche scintillante, tailleur éclatant... Autant d'éléments permettant d'affirmer que la garde de robe de la ministre, compte tenu de son train de vie (et de son habitus de grande bourgeoise), devait représenter hier soir dans les 10 000 euros... Quand on vient parler des pauvres inquiets pour la retraite des vieux, cela vous pose.



    Seconde constatation : Lagarde a mis un soin particulier à faire en sorte que la forme rejoigne le fond. Évoquant les mouvements sociaux, les grèves, les blocages nés de l'illégitimité des actions du gouvernement actuel, elle a déclaré : « Et j'appelle vraiment à la responsabilité, en particulier ceux qui s'amusent à bloquer, qui s'amusent à casser, c'est grave pour notre pays ». Les grévistes « s'amusent », c'est bien connu, à perdre des journées de salaires, de l'argent. Et on admirera l'habile procédé qui consiste à considérer cet « amusement » au même niveau que celui des casseurs.


    Tout était dit. Entre l'affichage d'une garde robe évaluée à 10 000 euros (à vue de nez) et la leçon aux grévistes qui « s'amusent », voilà les Français fixés sur la nature profonde de ceux qui les gouvernent. C'est à la fois risible et odieux, comme d'habitude.
     

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    Par Bruno Roger-Petit


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  • Le FMI quadruple son bénéfice « grâce » à la crise

    Exercice 2009-2010 incroyablement bon pour le FMI. Le Fonds a vu son bénéfice multiplié par quatre avec la flambée de son activité de prêts – en pleine crise économique mondiale – ainsi que les revenus tirés de ses investissements. Et encore n’a-t-il pas tenu compte de ses ventes d’or aux Etats…

    Le Fonds monétaire international a annoncé mercredi avoir multiplié par plus de quatre son bénéfice, hors ventes d’or, lors de son exercice 2009-2010 (clos fin avril), le deuxième consécutif à être bénéficiaire. Selon des résultats provisoires, l’institution a affiché des revenus opérationnels nets de 534 millions de dollars, contre 126 millions de dollars lors de l’exercice précédent.

    Le FMI a bénéficié à la fois de la relance de son activité de prêts, qui a décollé avec la crise économique mondiale, des revenus tirés de ses investissements, et des retombées de mesures de restructuration prises entre 2007 et 2009. Parmi ces mesures, la vente de 403,3 tonnes d’or, soit un huitième de son stock, commencée en octobre, sera incorporée dans les résultats définitifs, attendus en juin.

    Le Fonds a indiqué que ces ventes devraient avoir rapporté un bénéfice (par rapport à la valeur comptable qui était inscrite au bilan) de 5,1 milliards de dollars, contre 4,5 milliards de dollars estimés en février, quand s’est achevée la période de vente exclusive aux Etats membres. Trois Etats membres (Inde, Ile Maurice et Sri Lanka) ont acheté des lingots au FMI en octobre et novembre, pour un total de 212 tonnes. Les 191,3 tonnes restantes sont depuis février écoulées sur le marché. Aucune transaction n’a été rendue publique.


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  • Guillaume Sarkozy, futur bénéficiaire de la réforme des retraites ?

    Selon Médiapart, le frère du président vise le pactole du marché de la retraite complémentaire privée. Et prépare pour cela une alliance avec des acteurs semi-publics.

    Guillaume Sarkozy  (AFP) Guillaume Sarkozy (AFP)

    Le site d'information Médiapart affirme jeudi 14 octobre que la réforme des retraites pourrait favoriser les intérêts du groupe Malakoff Médéric, dont le délégué général n'est autre que Guillaume Sarkozy, le frère du chef de l'Etat.

    Selon Médiapart, la réforme "va conduire à l'asphyxie financière des grands régimes par répartition" et sera donc "propice à l'éclosion de ces grands fonds de pension qui n'étaient pas encore parvenus à s'acclimater en France, à quelques rares exceptions près". Parmi les opérateurs privés d'ores et déjà sur les rangs, figure le groupe Malakoff Médéric.

    Des alliés puissants

    "Il ne s'agit pas que d'une coïncidence. Mais bien plutôt d'une stratégie concertée en famille", écrit Médiapart, "l'un assèche les régimes par répartition tandis que l'autre pose les fondements du système par capitalisation". Le site ajoute : "Guillaume Sarkozy a engagé son entreprise dans une politique visant à en faire un acteur majeur de la retraite complémentaire privée. Et il a trouvé des alliés autrement plus puissants que lui, en l'occurrence la Caisse des dépôts et consignations (CDC), le bras armé financier de l'Etat, et sa filiale la Caisse nationale de prévoyance (CNP). Ensemble, tous ces partenaires vont créer, le 1er janvier prochain, une société commune qui rêve de rafler une bonne part du marché qui se profile."

    "Cette société n'aurait jamais vu le jour sans l'appui de l'Elysée", écrit Médiapart. En effet, la Caisse des dépôts et consignations est une institution publique présidée par un parlementaire. Pour sa part, la Caisse nationale de prévoyance (CNP) est une filiale de la Caisse des dépôts et consignations, de la Banque postale et du groupe Caisses d'Epargne, lui-même présidé par François Pérol, ancien secrétaire général adjoint de l'Elysée.

    En outre, la Caisse des dépôts gère le Fonds de réserve des retraites. "Pourquoi la CDC se lance-t-elle dans pareille aventure pour faire le jeu du système adverse, celui par capitalisation?", demande Médiapart. "Et pourquoi, de surcroît, le faire avec une entreprise dont le patron est le frère du chef de l'Etat?"

    L'enjeu n'est pas mince. Le marché pourrait représenter "40 à 100 milliards d'euros" : en fonction de l'aspect final de la réforme, les Français connaîtront une baisse plus ou moins considérable du taux de remplacement, c'est-à-dire du montant de la pension rapporté au salaire, et donc se précipiteront sur les systèmes de retraite complémentaire. Médiapart publie notamment un "business plan" confidentiel, qui fixe pour objectif une part de marche de "17%" d'ici dix ans. 

    (Nouvelobs.com)


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  • Aide médicale d'Etat : ces vérités qui dérangent

    Par Sophie Roquelle
    08/10/2010 
    La France fait face à un afflux d'immigrants d'Europe de l'Est et du Caucase.
    La France fait face à un afflux d'immigrants d'Europe de l'Est et du Caucase. Crédits photo : OLIVIER LABAN-MATTEI/AFP

    Depuis dix ans, les étrangers en situation irrégulière peuvent se faire soigner gratuitement en France grâce à l'Aide médicale d'Etat (AME). Mais le coût du dispositif explose. Afin de comprendre pourquoi, Le Figaro Magazine a enquêté auprès des médecins, des hôpitaux et des pharmaciens. Et fait réagir les associations.

    Une enquête sur l'Aide médicale d'Etat? Sauve qui peut! Dans les ministères, les administrations, les associations humanitaires, la simple évocation de ce dispositif qui permet aux étrangers en situation irrégulière de se faire soigner gratuitement déclenche une poussée d'adrénaline. «Le sujet est explosif! s'étrangle un haut fonctionnaire qui connaît bien le dossier. Vous voulez vraiment envoyer tout le monde chez Marine Le Pen?» La ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, a pris la mesure de l'hypersensibilité du dossier lorsqu'elle a timidement évoqué devant les parlementaires, en juillet, l'idée de faire acquitter aux bénéficiaires de l'AME une contribution forfaitaire de 15 à 30 euros par an. Les associations ont aussitôt accusé Mme Bachelot de vouloir grappiller quelques euros sur le dos des damnés de la terre.

    Silence gêné à Bercy, où l'on prépare un tour de vis sans précédent sur le train de vie de la nation: «coup de rabot» sur les niches fiscales, suppressions de postes de fonctionnaires, déremboursements de médicaments... Mais toucher à l'AME n'est tout simplement pas prévu au programme de la rigueur. Le projet de budget pour 2011 prévoit même une augmentation de 10 % !

    Depuis deux ans, la facture de la couverture médicale des sans-papiers s'envole. Son rythme de progression est trois à quatre fois supérieur à celui des dépenses de santé de tout le pays: + 13 % en 2009 (530 millions d'euros pour 210.000 bénéficiaires) et encore + 17 % au début de cette année. De toute évidence, l'enveloppe de 535 millions d'euros prévue en 2010 sera largement dépassée. Pour l'an prochain, ce sont 588 millions d'euros que Bercy a mis de côté pour l'AME. Soit, à peu de chose près, le montant des recettes fiscales que le gouvernement veut récupérer sur les mariés/pacsés/divorcés, ou encore le coût global du bouclier fiscal, qui fait tant couler d'encre.

    Afin d'y voir plus clair, les ministères de la Santé et du Budget ont commandé un nouveau rapport à leurs services d'inspection. L'Inspection générale des affaires sociales (Igas) et l'Inspection générale des finances (IGF) ont déjà planché à deux reprises, en 2003 et en 2007, sur les nombreuses dérives de l'AME et ont émis des recommandations qui ont été partiellement suivies par les pouvoirs publics... des années plus tard. Ainsi, il a fallu attendre cette année pour que les attestations d'AME soient plastifiées et comportent la photo du titulaire.

    Pourquoi tant de gêne? Echaudé par la séquence «identité nationale» et l'affaire des Roms, le gouvernement n'a visiblement aucune envie d'exacerber le ras-le-bol d'une opinion publique déjà exaspérée par la montée de la délinquance. Inutile non plus d'agiter un nouveau chiffon rouge sous le nez des associations, déjà très énervées par le projet de loi Besson sur l'immigration.

    Ces dernières sont sur le pied de guerre, déterminées à défendre jusqu'au bout l'accès aux soins gratuit et sans restriction des sans-papiers. «Au nom d'une certaine idée de la France», martèle Pierre Henry, le président de France Terre d'asile, mais aussi parce qu'«il s'agit d'une question de santé publique» face à la recrudescence d'épidémies. Excédé qu'«on se serve de quelques cas particuliers pour faire des généralités» et jeter l'opprobre sur l'AME, Pierre Henry réfute toute idée de ticket modérateur: «Quand vous n'avez pas de ressources, chaque centime d'euro compte. Quand vous vivez dans une précarité extrême, il n'y a pas de médecine de confort.» La Cimade, association protestante très active auprès des sans-papiers, somme les pouvoirs publics de ne pas «stigmatiser encore un peu plus les étrangers».

    Il n'empêche, les députés de droite, plusieurs fois lâchés en rase campagne sur l'AME par les gouvernements en place, ont l'intention de revenir à la charge. Au front, comme souvent sur les questions d'immigration, les députés UMP Claude Goasguen et Thierry Mariani n'entendent pas céder au «terrorisme intellectuel autour de ce dossier». A l'occasion de la discussion budgétaire, ces jours-ci, ils veulent ferrailler pour obtenir une «redéfinition des soins» éligibles à l'AME. En clair, réserver le dispositif aux soins d'urgence. «Il y a une vraie exaspération sur le terrain. Chacun doit maintenant prendre ses responsabilités», préviennent ces deux élus.

    Pour la première fois, les parlementaires pourraient rencontrer le soutien de la communauté médicale. Car médecins, pharmaciens, infirmières et même certains militants associatifs commencent à dénoncer un système sans limite ni contrôle, parfois détourné de son objectif initial, voire carrément fraudé.

    C'est Laurent Lantieri qui, le premier, a mis les pieds dans le plat. Dans un entretien à L'Express publié début septembre, le grand spécialiste français de la greffe du visage a confié son agacement de voir les principes du service public «dévoyés» avec l'AME. «Soigner les étrangers en cas d'urgence ou pour des maladies contagieuses qui pourraient se propager me paraît légitime et nécessaire, prend-il soin de préciser. En revanche, je vois arriver à ma consultation des patients qui abusent du système.» Et de raconter l'histoire de cet Egyptien qui avait eu le doigt coupé bien avant de s'installer en France et demandait «une opération de reconstruction», prétextant qu'il n'avait pas confiance dans la médecine de son pays. «En réalité, poursuit le chirurgien, ce monsieur s'était d'abord rendu en Allemagne, mais il jugeait bien trop élevée la facture qu'on lui avait présentée là-bas. Une fois en France, il avait obtenu l'AME et il estimait avoir droit à l'opération!» Ce que Laurent Lantieri lui refusa.

    Du tourisme médical aux frais du contribuable? Claudine Blanchet-Bardon n'est pas loin de le penser. Cette éminente spécialiste des maladies génétiques de la peau voit parfois débarquer à sa consultation de l'hôpital Saint-Louis des patients AME venus du bout du monde exprès pour la voir. «Je vais vous dire comment ça se passe, confie-t-elle. Ils tapent le nom de leur maladie sur internet au fin fond de la Chine, tombent sur mon nom parmi d'autres et découvrent qu'en France, ils peuvent se faire soigner gratuitement. Ils arrivent clandestinement ici, restent tranquilles pendant trois mois et débarquent à ma consultation avec leur attestation AME, accompagnés d'un interprète. L'interprète, lui, ils le payent.» Le coût des traitements au long cours de ce type d'affection se chiffre en dizaines de milliers d'euros par an.

    Avec certains pays proches comme l'Algérie, l'affaire est encore plus simple. Un cancérologue raconte, sous le couvert d'anonymat : «Nous avons des patients qui vivent en Algérie et qui ont l'AME. Ils viennent en France régulièrement pour leur traitement, puis repartent chez eux. Ils ne payent que l'avion...»

    De plus en plus de médecins réclament un «véritable contrôle médical lors de l'attribution de l'AME». Ou, au moins, un accord de la Sécu avant d'engager certains soins. Car, à la différence de l'assuré social lambda, le bénéficiaire de l'AME n'a nul besoin d'obtenir une «entente préalable» avant d'engager des soins importants. C'est ainsi que des femmes sans-papiers peuvent faire valoir leurs droits à des traitements d'aide médicale à la procréation. «Pur fantasme!» s'insurgent les associations. «Elles ne sont pas très nombreuses, mais on en voit...» répond une infirmière d'une grande maternité de l'est de Paris, choquée que «la collectivité encourage des femmes vivant dans la clandestinité et la précarité à faire des enfants». Chaque tentative de fécondation in vitro (FIV) coûtant entre 8000 et 10.000 euros, la question mérite effectivement d'être posée.

    Le député Thierry Mariani n'en finit pas de citer cet article paru il y a deux ans et demi dans Libération* qui raconte l'histoire incroyable d'un couple de Camerounais sans-papiers qui voulait un enfant. Monsieur est «séropositif, il a deux autres femmes et sept enfants au Cameroun». Suivi en France pour son sida, il vient de se marier pour la troisième fois, mais sa jeune femme «n'arrive pas à être enceinte» et «s'est installée dans la banlieue parisienne depuis qu'elle a décidé de tenter une FIV. (...) Sans papiers, elle est en attente de l'Aide médicale d'Etat». Les médecins étaient, paraît-il, «perplexes» face à cette demande, mais ils finiront par y accéder.

    A l'heure où les hôpitaux croulent sous les déficits, «cette distribution aveugle de l'AME», selon le mot de Mme Blanchet-Bardon, finit par excéder les praticiens hospitaliers, «coincés entre leur devoir de soignant et les limites de la solidarité nationale».

    Pierre Henry, de France Terre d'asile, balaie les allégations de tricheries : «S'il y a des abus, les premiers coupables sont les médecins.» Mais le corps médical renvoie, lui, vers la Caisse primaire d'assurance-maladie (CPAM) qui délivre le précieux sésame. «Nous, on est là pour soigner, pas pour vérifier les attestations AME», souligne un médecin urgentiste.

    Le problème est que la CPAM ne fait elle-même qu'appliquer des textes d'une extrême légèreté, les seules conditions requises pour obtenir l'AME étant trois mois de résidence en France et des ressources inférieures à 634 euros par mois. Les demandeurs étant clandestins, le calcul des ressources relève de la fiction. «Nous prenons en compte les ressources au sens large: il s'agit plutôt des moyens de subsistance», explique un travailleur social, qui concède n'avoir aucun moyen de vérifier les dires du demandeur.

    En l'absence de données fiables, la situation des bénéficiaires de l'aide médicale est l'objet de vastes débats. Pour les associations, «l'extrême précarité» des immigrés clandestins justifie pleinement leur prise en charge totale par la solidarité nationale. Une affirmation qui doit être quelque peu nuancée. Selon une enquête réalisée en 2008 par la Direction des études du ministère des Affaires sociales (Drees) auprès des bénéficiaires de l'AME résidant en Ile-de-France, «près de 8hommes et 6femmes sur 10 travaillent ou ont travaillé en France». Il s'agit essentiellement d'emplois dans le bâtiment, la restauration et la manutention pour les hommes, de ménage et de garde d'enfants pour les femmes.

    L'hôpital représente un peu plus des deux tiers des dépenses AME, le solde relevant de la médecine de ville. Très souvent refusés par les praticiens libéraux en secteur II (honoraires libres), ces patients fréquentent assidûment les centres médicaux des grandes villes où toutes les spécialités sont regroupées. «Comme c'est gratuit, ils reviennent souvent», soupire une généraliste qui se souvient encore de la réaction indignée d'une de ses patientes, tout juste régularisée, à qui elle expliquait qu'«elle allait dorénavant payer un peu pour ses médicaments, et que pour (eux) aussi, c'était comme ça...».

    Aucun soignant - ni aucun élu d'ailleurs - ne remet en cause l'existence de l'AME ni sa vocation dans la lutte contre la propagation des épidémies, notamment de la tuberculose, en pleine recrudescence. Dans l'est de Paris, une épidémie de gale qui avait frappé un camp d'exilés afghans l'an dernier a pu être éradiquée efficacement grâce à l'aide médicale. Mais c'est la gratuité généralisée des soins qui choque un nombre croissant de médecins et de pharmaciens.

    Dans cette officine proche d'une gare parisienne, on voit défiler chaque jour une dizaine de clients avec une attestation AME. «Pour la plupart, c'est de la bobologie: aspirine, sirop...» raconte la pharmacienne, qui vérifie avec soin les documents présentés. «La paperasserie, c'est l'horreur. Les attestations papier sont tellement faciles à falsifier.»Parfois, la clientèle AME est plus nombreuse, comme dans ce quartier du Xe arrondissement de Paris où les bobos cohabitent avec une forte population immigrée. «Sur 60ordonnances par jour, je fais une vingtaine d'AME», raconte la gérante d'une pharmacie. Dans le lot figurent presque à chaque fois deux ou trois trithérapies (traitements anti-sida) et autant de Subutex (traitement de substitution à l'héroïne). «Le reste, poursuit-elle, ce sont généralement des traitements pour les petites maladies des enfants, des gouttes, des vitamines, car nous avons une forte communauté asiatique dans le quartier.»

    Les pharmaciens sont particulièrement vigilants sur le Subutex, objet de tous les trafics. Même si la Sécu veille au grain, il est bien difficile d'empêcher un patient muni de son ordonnance de faire la tournée des pharmacies pour se fournir en Subutex avant de le revendre. Le tout sans débourser un euro. Il y a deux ans, un vaste trafic de Subutex, via l'AME, a été démantelé entre la France et la Géorgie. «L'AME, c'est une pompe aspirante», insiste un autre pharmacien, las de distribuer toute la journée gratuitement des médicaments de confort et des traitements coûteux à «des gens qui n'ont en principe pas de papiers en France, alors que les petites dames âgées du quartier n'arrivent pas à se soigner».

    Sur le terrain, l'explosion des dépenses a été ressentie par tous. Et chacun a son explication. Pour les associations, c'est le résultat de la politique anti-immigration du gouvernement. Le durcissement du droit d'asile aurait rejeté dans la clandestinité un nombre plus élevé d'exilés. En outre, les sans-papiers, craignant plus que jamais d'être interpellés, attendraient la dernière minute pour aller se faire soigner. «De plus en plus de patients arrivent chez nous dans un état de santé extrêmement délabré», souligne-t-on à l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), dont les 45 établissements ont vu leur facture AME grimper de 16 % l'an dernier (à plus de 113 millions d'euros). Des soins plus complexes et des durées de séjour plus longues font flamber les coûts.

    Les travailleurs sociaux ont aussi noté depuis le printemps 2009 un afflux d'immigrants d'Europe de l'Est et de l'ex-Union soviétique: des Roumains et des Bulgares (souvent des Roms), mais aussi des Tchétchènes, des Kirghiz, des Géorgiens, et même des Russes. Les associations sont débordées par ces arrivées de familles entières. «On ne va pas pouvoir accueillir tout le monde», soupire Geneviève, permanente dans un centre d'accueil pour étrangers, qui se souvient d'un Roumain arrivé en France il y a peu, avec pour seul bagage un petit bout de papier sur lequel son passeur avait écrit: «Ici boire manger dormir argent.»

    * Libération du 24 janvier 2008.


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  • Affaire Kerviel : la Société Générale déjà indemnisée de 1,6 milliard ?

    Grâce à un dispositif fiscal, la banque qui a perdu près de cinq milliards suite aux opérations de Jérôme Kerviel serait déjà rentrée dans ses frais pour plus d'un milliard et demi d'euros.

    Le siège de la Société Générale à Puteaux

    Le siège de la Société Générale à Puteaux

    Photo : Joel Saget/AFP

    Le mardi 5 octobre, en première instance le tribunal correctionnel de Nanterre a condamné l'ancien trader de la Société Générale, Jérôme Kerviel, à cinq ans de prison dont deux avec sursis et à payer à la banque 4,9 milliards d'euros de dommages et intérêts, soit le montant des pertes qu'il aurait engendrées, seul, en prenant des positions boursières pour des montants colossaux (lire "Kerviel très lourdement condamné").

    Mercredi, alors que l'ex-trader de 33 ans se disait "abattu" et espérait apporter la preuve en appel qu'il n'était "pas seul sur ce bateau-là", la Société Générale a indiqué qu'en tout état de cause elle ne lui réclamerait pas l'intégralité des dommages et intérêts.

    De fait, le préjudice subi par la banque en 2008 serait sensiblement inférieur aux quelque cinq milliards évoqués, ou du moins elle en aurait déjà recouvré une partie.

    En effet selon Europe 1, "la Société Générale n'a pas perdu 4,9 milliards d'euros dans l'affaire Kerviel. Grâce à un dispositif fiscal, elle a déjà récupéré plus d'un milliard et demi de déductions fiscales".

    Et la radio d'expliquer qu'une "société peut en effet déduire de ses impôts 33% d'une perte exceptionnelle dont elle n'est pas responsable et c'est ce qu'elle a déjà fait. En général, cela se produit sur de petites sommes, mais là dans l'affaire Kerviel cela représente 1,6 milliard d'euros déjà récupérés par la banque pour le seul exercice fiscal en 2008".

    Pour l'heure, la Société Générale, dont une partie des pertes constituerait finalement un manque à gagner pour le Trésor public, n'a pas commenté cette information.

    note Webrunner : au moins là, nous savons où passent nos impôts ! continuons à nous serrer la ceinture pour les bankters


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  • Kerviel : la Société générale ne savait pas. Impossible !

    "Nous, Société générale ne savions pas que Kerviel prenait des risques disproportionnés !".
     
    C’est ce que la justice vient d’ériger en vérité judiciaire, et décider de punir le jeune trader immature. Trois ans de prison ferme et 5 milliards d’euros de dommages et intérêts !
     Ce jugement est inique, incompréhensible et entaché de méconnaissance de l’état l’art en matière de système d’information bancaire.
     
    Nous affirmons ici, que la Société générale savait très bien ce que faisait Kerviel. Elle le savait, car, comme tout employé susceptible d’utiliser l’outil informatique − partie du système d’information bancaire − Kerviel était doté d’un code d’habilitation. Code d’habilitation qui sert à reconnaître quel salarié intervient à quel moment, sur quel poste de travail, pour y faire quelle opération, de quel montant, vers quel compte, etc. Et, si l’opération effectuée dépasse l’autorisation d’engagement associée à l’habilitation du collaborateur, un signal d’alerte est envoyé au responsable concerné dans toute la chaîne hiérarchique, jusqu’à la direction générale si le montant le justifie. De plus, cette alerte est "loggée" (enregistrée) puis archivée pour plusieurs années.
     
    Tel est rapidement énoncé le système d’habilitation / autorisation de toute banque. Rien ne peut lui échapper ! C’est un véritable mouchard logiciel.
     
    Il faut dire que les systèmes d’information d’une grande banque comme la Société générale contiennent plus d’une centaine de milliers de programmes informatiques totalisant des millions d’algorithmes (instructions en langage(s) de programmation). Chaque programme contient, d’une part un appel au système d’information dédié à la sécurité des opérations et d’autre part, sa propre piste d’audit qui organise la traçabilité de toute opération…
     
    Chaque année, une grande banque du type Société générale dépense plusieurs centaines de millions d’euros pour ses systèmes d’information.
     
    Faut-il rappeler que les activités bancaires sont les plus contrôlées au monde − la banque étant la principale source de création monétaire − avec celles des centrales nucléaires !
     
    Donc, la Société générale savait minute par minute, via ses systèmes d’information, ce que faisait Kerviel.
     
    Donc, la justice d’appel, doit le savoir et diligenter les enquêtes nécessaires à l’émergence de la vérité.
     
    Rien ne peut échapper aux logiciels de contrôle d’une banque, comme l’a rappelé récemment l’autorité de tutelle qu’est la Commission bancaire (composante de la Banque de France). Et nous rajouterons : surtout quand cette banque est la Société générale. En effet, cette banque est à la pointe de l’état de l’art logiciel de la Place française. Son informatique jouit sur le marché d’une très grande notoriété. Elle est de surcroît, sur les produits dérivés, ceux utilisés par Kerviel, l’une des plus performantes au monde.
     
    Alors, la Société générale, personne morale, savant tout ce que faisait Kerviel, la question est désormais la suivante : la Société générale, personne morale, peut-elle vraiment se prévaloir longtemps du fait qu’elle ne savait pas ?
     
    Non ! Car une personne morale est nécessairement placée sous l’autorité juridique d’une personne physique. En l’espèce et en dernier ressort, le Président de son conseil d’administration… qui est par ailleurs responsable pénalement des infractions commises par son organisation.
     
    Bien sûr, le jeune et immature Kerviel est responsable et coupable. Les deux, car lui n’est pas un politique. Il ne fuit d’ailleurs pas ses fautes. Mais sa structure de travail est aussi responsable, car elle savait pertinemment les sommes qu’il engageait (50 milliards en tout) et elle l’a laissé faire… durant deux ans. 
     
    Pourquoi nier l’évidence technique ? C’est ce que devra prouver la nouvelle défense de Kerviel.
     
    Peut-être un conseil : Kerviel devrait demander à Bernard Tapie comment faire quand la justice officielle du pays vous accable, pour sortir vainqueur d’un tribunal. Proposer à la Société générale un tribunal arbitral, comme l’a fait Tapie avec l’Etat dans l’affaire du Crédit lyonnais ! Nous sommes persuadés que là aussi, l’Elysée, qui s’occupe de tout, donnera son accord.
     
     

    par Aimé FAY jeudi 7 octobre 2010


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  • Il fallait le massacrer, ils l'ont fait !

    Autour du jeune homme, on se dit «écoeuré». «L'Europe sous la pression des marchés financiers, ce sont les titres que l'on lit dans les journaux, et les juges suivent les consignes : il fallait le massacrer, ils l'ont fait», a dénoncé René Coupa, le fondateur du comité breton de soutien à Jérôme Kerviel, créé dans sa ville natale de Pont L'Abbé. «Qu'il soit jugé pour faute professionnelle, d'accord, mais dire que dire que la Société générale n'était pas au courant, c'est lamentable», a-t-il ajouté.

    Même stupéfaction de son ancien professeur d'anglais : «J'ai franchement honte d'être Français, on ne peut plus faire confiance à la justice, quand on voit qu'un non-lieu a été requis contre Jacques Chirac et que parallèlement on demande des milliards d'euros à quelqu'un qui ne pourra jamais les payer».


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  • Kerviel punit par l'oligarchie de la finance

    source

    Par Hélène Favier (avec agences)

    Publié le 5 octobre 2010 à 11h18 Mis à jour le 5 octobre 2010 à 12h24

     
    Jérôme Kerviel le 5 octobre

    Jérôme Kerviel le 5 octobre © REUTERS

    L'ex-trader a été condamné à 5 ans de prison dont 3 ferme. Il devra aussi rembourser 4,9 milliards d'euros.

    Son avocat estime que le jugement est tout bonnement "déraisonnable", "inacceptable par son caractère totalement excessif". Mardi, Jérôme Kerviel a été condamné à cinq ans de prison, dont trois ferme, par le tribunal correctionnel de Paris. L'ex-trader devra également payer 4,9 milliards d'euros de dommages et intérêts à son ancien employeur, la Société Générale (Lire le jugement en intégralité).

    Ancre

    Reconnu coupable de trois délits

    "Abus de confiance", "faux et usage de faux", "introduction frauduleuse de données dans un système informatique" : le président de la 11e chambre, Dominique Pauthe, a déclaré Jérôme Kerviel coupable des trois chefs d'accusation retenus contre lui.

    Selon lui, l'ancien trader a "outrepassé le cadre de son mandat en prenant des positions spéculatives à l'insu de la banque, et dans des proportions gigantesques".

    De plus, il s'est "livré à un total renversement des rôles en se positionnant comme victime d'un système dont il se dit la créature", a jugé le président, évoquant "l'impassibilité trompeuse", le "sang-froid permanent", le "cynisme des agissements" de l'ancien trader.

    Ses actes ont "porté atteinte à l'ordre économique mondial", a poursuivi le tribunal, reprenant quasiment mot pour mot ce qu'avait dit le ministère public, qui avait requis contre lui cinq ans dont quatre ferme durant le procès, du 8 au 25 juin.

    170.000 ans pour payer les dommages et intérêts

    Jérôme Kerviel a également été condamné à verser à la Société Générale les 4,9 milliards d'euros de dommages et intérêts que la banque réclamait pour la perte subie début 2008.

    Compte tenu de ses revenus aujourd'hui, il lui faudrait 170.000 ans pour rembourser cette somme. Qu'importe, la Société Générale se dit satisfaite.

    Ce jugement "constitue une espèce de réparation morale" pour la banque, estime, en effet, Me Jean Veil, l'un des avocats de SocGen. "Cela confirme ce que la Société Générale a toujours dit à ses actionnaires, à ses salariés qui ont subi un très grave préjudice du fait des agissements frauduleux de Jérôme Kerviel", assène-t-il.

     

    Note Webrunner : à combien d'années il faut condamner les banksters alors ?


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  • Domenech s’est présenté à Pôle emploi

     

    Licencié par la française de début septembre, a été aperçu, jeudi après-midi, dans une agence de Pôle emploi du XVe arrondissement de Paris, selon une information révélée par Europe 1. Nicolas, un auditeur de la station, a livré quelques détails : « J’ai eu mon rendez-vous dans l’après-midi hier (jeudi) au Pôle emploi ANPE, et qui je vois arriver? Je vois arriver Raymond Domenech pour demander un rendez-vous avec un conseiller et certainement pour avoir droit à ses indemnisations.

     

    Il était naturel. Les conseillers se sont jetés sur lui pour l’emmener dans un coin discret. S’il remplit toutes les conditions fixées par Pôle emploi, Raymond Domenech peut espérer être indemnisé pendant trente-six mois, ayant plus de 50 ans (57 ans). Son allocation chômage sera, comme pour un chômeur lambda, de toute façon plafonné à 5 600 € net par mois. A la Direction technique nationale, Domenech touchait 12000 € sur quatorze mois. Par ailleurs, interrogé sur les raisons de sa présence hier matin au siège de la FFF, l’ancien sélectionneur a simplement lâché : « Je ne parlerai pas. Ni maintenant ni jamais... »


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  • La Halde aurait reçu l'ordre de ne plus s'occuper des Roms

    Depuis l'arrivée de sa nouvelle présidente, la Halde n'a rendu aucune délibération sur les Roms. Bakchich.info affirme que Jeannette Bougrab aurait reçu des consignes du gouvernement.

     
    Jeannette Bougrab sort du ministère du Travail le 28 juillet dernier (AFP) Jeannette Bougrab sort du ministère du Travail le 28 juillet dernier (AFP)

    Peu après son arrivée à la tête de la Halde, Jeannette Bougrab aurait reçu des consignes du gouvernement pour que la Haute autorité ne traite plus les discriminations de Roms.

    Sur le même sujet

    "J'ai eu le cabinet de Fillon, ils ne veulent pas qu'on parle des Roms et des gens du voyage" : c'est ce qu'aurait déclaré la présidente de la Halde au mois de mai, propos rapportés par Bakchich.info mercredi 22 septembre.

    De fait, selon les informations du site, depuis l'arrivée de Jeannette Bougrab, la Halde n'aurait plus rendu aucune délibération sur les Roms ou les gens du voyage alors qu'il y en a eu 6 pour le seul premier trimestre 2010. Les cas étudiés portaient notamment sur l'accès au logement, l'accès à la scolarisation ou le droit de vote des gens du voyage.

    Pour Bakchich, les consignes reçues par la présidente de la Halde révèlent que le gouvernement s'intéressait à la question rom depuis longtemps et qu'un plan sur ce sujet était à l'étude avant les évènements de Saint-Aignan. Les violences provoquées après la mort d'un gitan lors d'un contrôle routier le 16 juillet dernier n'auraient été que l'élément déclencheur.


    Embarras de la Halde 

    La circulaire du 5 août désignant précisément les Roms dans les expulsions de camps illégaux a provoqué une telle polémique que la Halde a finalement été saisie. Cette saisine doit maintenant faire l'objet d'une étude. Avant une nouvelle délibération ?

    Embarrassée, la Halde précise sur son site que "sur la question des Roms et des gens du voyages, plusieurs délibérations ont déjà" été prises au cours des derniers années (2006, 2007, 2008, 2009, 2010)", sans préciser que plus aucune n'a été prise depuis l'arrivée de Jeannette Bougrab.

    Dans cette même note, face à la polémique, la Halde rappelle aussi que "ces délibérations concernent le règlement de situations individuelles, mais portent également sur des recommandations aux pouvoirs publics, notamment en matière de scolarisation des enfants, et d’entrave de la liberté de circulation, et d’accès au droit de vote."

    Membre du bureau consultatif de la Halde, mais aussi président de la Fédération nationale des associations solidaires d'action avec les Tziganes et les gens du voyage, Laurent El Ghozi a déclaré à Bakchich qu'il n'avait pas eu connaissance de consignes reçues par la Halde au sujet des Roms. Il n'a pour le moment pas répondu aux questions de Nouvelobs.com.

    L'embarras est effectivement palpable au siège de la Halde où, chargé de la communication, Mickael Bardet ne semble, lui non plus, pas pressé de répondre à nos questions.

     (Nouvelobs.com)


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