• Thierry Meyssan : Géopolitique de l'Empire

     

    Initiateur de l’enquête sur les véritables auteurs des attentats du 11 septembre 2001, le journaliste et écrivain Thierry Meyssan, expatrié depuis l’arrivée au pouvoir de Sarkozy, nous donne une lecture des tensions internationales actuelles et une explication inédite des origines du sionisme. Cet entretien s’inscrit dans nos mises en ligne d’inédits de personnalités censurées par les médias officiels. Voir à ce sujet aussi nos documentaires « Etat de guerre » et « Après l’hégémonie : propositions pour un monde multipolaire ».

     

     


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  • Yes, we can , for the NWO

     


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  • CREDIT CARBONE

     


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  • Craintes d’un second krach financier de très forte intensité !!!

     

     

    Dans les hautes sphères du milieu politique allemand la crainte d’un second krach financier international dépassant en intensité et en impact celui de l’automne 2008 augmente de jour en jour.

    Ce week-end, la chancelière Angela Merkel et le ministre des Finances, Wolfgang Schäuble, (tous deux de l’Union chrétienne-démocrate, CDU) ont mis en garde que la crise économique était loin d’être terminée. « Nous avons tout d’abord réussi à limiter les effets de la crise sur les gens, mais le plus dur est à venir, » a dit Merkel au cours d’une réunion du CDU.

    Schäuble a comparé la présente crise financière à la chute du Mur de Berlin vingt ans plus tôt. « La crise financière changera le monde aussi profondément que le fit la chute du Mur [de Berlin]. L’équilibre entre les Etats-Unis, l’Asie et l’Europe est en train de se déplacer radicalement, » a-t-il déclaré au journal Bild am Sonntag. Il a également appelé les banquiers à faire preuve de retenue dans le versement des bonus.

    Jean-Claude Trichet, le président de la Banque centrale européenne, a émis des craintes quant à un effondrement social en cas d’une nouvelle série de faillites bancaires. « Il est certainement trop tôt pour dire que la crise est finie, » a-t-il déclaré lors d’un congrès bancaire à Francfort en ajoutant l’avertissement : « Nos démocraties n’accepteront pas une seconde fois de voler au secours de l’économie financière avec l’argent des contribuables. »

    L’énorme bulle spéculative qui s’est formée sur les marchés d’actions au cours de ces huit derniers mois est considérée être le plus gros facteur de risque d’un nouveau krach. Les indices boursiers les plus importants, le Dow Jones, le Nikkei japonais et le DAX allemand, ont grimpé de 50 à 60 pour cent depuis mars. Les cours du pétrole brut, du cuivre et d’autres matières premières ont plus que doublé. Ces énormes augmentations ne sont fondées sur aucune croissance économique correspondante. Au contraire : l’activité économique a chuté dans de nombreux pays et de nombreuses entreprises affichent encore des pertes.

    La montée des cours est due à la quantité énorme de liquidités que les gouvernements et les banques centrales ont injectée dans l’économie. Les institutions financières sont en mesure d’emprunter à taux d’intérêt quasi zéro des sommes d’argent illimitées auprès des banques centrales et de réaliser ainsi des gains spéculatifs considérables. De même, les milliers de milliards provenant de l’argent des contribuables et qui ont été dépensés pour renflouer l’économie ne sont pas utilisés pour des investissements mais sont destinés à des activités spéculatives, à l’octroi de dividendes élevés aux actionnaires et au versement de bonus exorbitants aux banquiers.

    « Les cours boursiers grimpent parce que l’argent doit aller quelque part, et non pas, parce que les actions en soi sont considérées comme attractives, » écrit l’hebdomadaire économique allemand Wirtschaftswoche, dans son analyse de l’actuel essor boursier. Selon le magazine, le price earning ratio (PER), le rapport du cours d’une action au bénéfice par action d’une entreprise d’un secteur donné, a atteint un maximum historique de 133. A partir d’un PER de 14 ou plus l’on estime que les actions sont surévaluées.

    Les conséquences de la crise font que des centaines de milliers de travailleurs, rien qu’aux Etats-Unis perdent leur emploi tous les mois, que les travailleurs sont obligés de subir des pertes de salaires et que les programmes sociaux sont réduits à grande échelle. Dans le même temps, les orgies d’enrichissement en haut de l’échelle sociale ont atteint le même niveau qu’avant la crise, voire même un niveau bien supérieur.

    Les grandes banques d’investissement et les fonds spéculatifs débourseront cette année plus de 100 milliards de dollars de bonus à leur personnel. Goldman Sachs, la banque américaine a mis de côté 17 milliards de dollars à cette fin. En Allemagne, les 30 plus grandes entreprises cotées au DAX projettent de transférer au printemps 2010 plus 20 milliards d’euros à leurs actionnaires. Ce qui représente 71 pour cent de leurs bénéfices nets. Lors de l’année record précédente, en 2007, ce chiffre avait seulement été de 45 pour cent. En conséquence, il en restera d’autant moins pour de nouveaux investissements.

    Telle est la toile de fond des avertissements émis par Merkel, Schäuble et Trichet. Ils craignent que l’enrichissement impudent de l’oligarchie financière, en corrélation avec une nouvelle crise sur les marchés financiers, ne déclenche une rébellion sociale incontrôlable.

    De nombreux analystes considèrent qu’un autre krach financier est inévitable. Le numéro de l’hebdomadaire allemand Der Spiegel de cette semaine a annoncé en couverture en style bande dessinée un article intitulé: « La bombe à milliards ». L’article de douze pages commence en faisant remarquer que la question n’est pas de savoir si l’actuelle bulle boursière va éclater, mais plutôt quand cela va se produire…

    S’ensuit un tableau dévastateur de l’état actuel de la société capitaliste : « En plein milieu d’une économie mondiale encore frappée par la crise, l’élite financière est à nouveau en train d’engranger des milliards, » peut-on lire dans l’article. « La vieille cupidité est de retour et les vieux hybrides aussi. » Jamais auparavant dans l’histoire économique moderne, « l’industrie financière n’avait eu droit à un accès aussi libre aux finances de l’Etat. » Der Spiegel met en garde expressément contre le « risque d’une hyperinflation, une dépréciation ultra rapide de la monnaie, comme l’avait connue l’Allemagne au début des années 1920. »

    Parallèlement, en citant Adair Turner, le président de l’Autorité britannique des services financiers, l’article souligne les effets idéologiques de la crise. Il n’est pas seulement question d’une crise de banques individuelles, mais aussi d’une crise de « la pensée intellectuelle » : « Notre conception que les prix véhiculent d’importantes informations, que les marchés se comportent rationnellement en se corrigeant eux-mêmes en cas d’irrationalité, tout cela a été remis en question. » En d’autres termes, le capitalisme et l’économie de libre marché sont totalement discrédités.

    Der Spiegel dirige sa principale attaque contre le gouvernement américain. « L’industrie financière aux Etats-Unis est régulée par l’industrie financière, et pas par le ministre des Finances [secrétaire au trésor], » se plaint-il en énumérant de nombreuses personnalités dont les carrières ont commencé dans la haute hiérarchie de banques telles Goldman Sachs pour les mener à des postes dans la haute hiérarchie du secrétariat au trésor ou dans le proche entourage du président Barack Obama, pour ensuite faire le parcours inverse. « Si l’on regarde les Etats-Unis avec la même froideur analytique que la Russie, » observe l’article en citant l’économiste américain, James Galbraith, « l’on ne pourrait s’empêcher de parler du pouvoir d’un oligopole constitué de politiciens et de banquiers. Les puissants individus à Wall Street ou à Washington ne sont pas moins interconnectés que le sont le premier ministre Vladimir Poutine et les magnats industriels qui contrôlent l’empire russe des matières premières. »

    Der Spiegel parle au nom de cette section de l’élite dirigeante allemande qui veut mettre fin aussi vite que possible aux mesures inflationnistes du financement de l’Etat et de la politique de l’argent bon marché en plaidant au contraire pour une baisse de la taxe professionnelle et des économies budgétaires drastiques. Bien que ceci entraînerait un démantèlement substantiel des programmes sociaux et un accroissement à court terme du nombre de faillites bancaires et de licenciements, cela passe pour un moindre mal par rapport à un soudain effondrement de l’économie et ses conséquences sociales incalculables.

    En essence, l’attitude de Der Spiegel correspond à celle du gouvernement de Berlin. La coalition sortante entre chrétiens-démocrates et sociaux-démocrates avait déjà fait inscrire un « frein à l’endettement » dans la constitution peu de temps avant les élections législatives de septembre et qui oblige à présent le nouveau gouvernement à suivre la voie d’une politique d’austérité draconienne. Le nouvel endettement de l’Etat qui s’élève actuellement à 86 milliards d’euros doit être réduit à 10 milliards d’ici 2016. Le ministre des Finance Schäuble a souligné à maintes reprises vouloir appliquer le frein à l’endettement et respecter le pacte de stabilité de l’Union européenne limitant la dette publique à trois pour cent du Produit intérieur brut.

    Mais, diverses pressions politiques intérieures et extérieures font que l’application de cette politique d’austérité sera retardée d’environ un an. La chancelière Merkel craint une érosion plus grande du soutien du CDU et la perte de sa majorité gouvernementale au Bundesrat (la chambre haute du parlement allemand) si elle appliquait immédiatement après les élections des coupes sociales. Au niveau international, il existe de sérieuses différences avec Washington et Londres en matière de politique financière et qui avaient déjà provoqué des conflits lors du sommet du G20 à Pittsburgh.

    Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne qui ont sacrifié une grande partie de leur base industrielle au secteur financier ont beaucoup moins intérêt à une politique monétaire restrictive que l’Allemagne dont l’économie d’exportation compte parmi les plus fortes du monde et qui redoute les effets d’un faible dollar sur sa compétitivité. La véhémence avec laquelle Der Spiegel attaque à présent le secteur financier américain révèle l’acuité des tensions mutuelles et qui sont rarement abordées ouvertement.

    La population laborieuse doit considérer tout ceci comme un avertissement. La crise mondiale du capitalisme a atteint un point où le compromis social et politique n’est plus possible. Les travailleurs doivent se préparer à des luttes sociales féroces.


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  • J’ai été expulsée d’Israël parce que mariée à un Palestinien…


    Dimanche 22 novembre 2009 à 5h00 du matin, j’ai été expulsée du territoire israélien. Anthropologue, Française, je devais intervenir à une conférence à Jérusalem à l’invitation du Consulat général de France. Le problème pour les Israéliens, c’est que je suis mariée avec un Palestinien.
    Je viens d’achever une thèse sur le patrimoine et l’identité locale à Naplouse, en Cisjordanie. Depuis 2004, j’y ai effectué des séjours de plusieurs mois, puis je revenais en France où je donne des cours à l’université.

    Comme il est impossible de se rendre dans les Territoires occupés sans passer par Israël, qui en contrôle toutes les frontières, aériennes (l’aéroport Ben Gourion) ou terrestres (le pont Allenby), c’est auprès de l’Etat israélien qu’il me fallait solliciter un visa de tourisme de trois mois pour aller à Naplouse poursuivre mes recherches et rejoindre mon mari.

    Depuis 2006, à chacun de mes passages, j’indiquais que je suis mariée avec un Palestinien, fournissant à la demande de la police son numéro de carte d’identité. J’ai souvent attendu des heures ; mais j’ai toujours obtenu un visa.

    « Pourquoi est-ce que vous entrez et sortez tout le temps ? »
    Samedi 21 novembre 2009, j’arrive par l’aéroport Ben Gourion de Tel Aviv vers 15 heures. En réponse à la question : « Quel est le motif de votre séjour en Israël ? », je présente ma lettre de mission. Quelques minutes plus tard, une policière arrive.

    Elle prend mon passeport et m’intime de me rendre au centre de police, où je m’assieds face à une autre policière. Celle-ci tient à la main un feuillet qui comporte les dates de mes entrées et sorties du territoire israélien depuis 2005. « Pourquoi est-ce que vous entrez et sortez tout le temps ? », me demande-t-elle sèchement.

    J’explique que je poursuis des recherches universitaires sur la région de Naplouse et que, par ailleurs, je suis mariée avec un Palestinien qui y habite. J’ajoute que ma visite a cette fois-ci des raisons professionnelles, même si je vais bien sûr voir mon mari.

    Je tends une nouvelle fois ma lettre de mission. Oui, j’ai le numéro de téléphone de l’attaché culturel, oui, j’ai le numéro de carte d’identité de mon mari, oui, je reprends l’avion cinq jours plus tard, voilà le billet.

    Ils me traitent comme ils traitent les Palestiniens
    La policière m’annonce qu’on va vérifier mes dires. 20 minutes plus tard, elle revient me voir :

    « Comme vous êtes mariée avec un Palestinien, pour la sécurité d’Israël, nous ne pouvons vous laisser entrer. Vous devez faire demi-tour et revenir par le pont Allenby [la frontière terrestre avec la Jordanie]. Nous allons vous renvoyer en France. Vous prendrez l’avion à 5 h du matin. »

    Je reste sans voix. Je suis venue en mission pour le Consulat français. Tous mes collègues sont entrés. Sauf moi, parce que je suis mariée avec un Palestinien. Les Palestiniens n’ont pas le droit de passer par l’aéroport ni d’entrer en Israël. On me traite donc comme un Palestinien. C’est-à-dire comme un citoyen de deuxième catégorie.

    La fin de la journée et la nuit en ont été une triste confirmation. On m’autorise à téléphoner à la personne qui m’attend. Je lui explique que je suis expulsée. Je ne peux téléphoner ni à mon ambassade, ni à mon mari. Mes bagages sont repassés aux rayons X, je suis fouillée au corps.

    Autour de moi, dans la zone d’attente, des passagers d’origine arabe, turque, africaine. Des policières viennent les voir, leur passeport à la main. Parfois elles leur rendent, parfois elles partent avec eux. Je pense à mon mari que je ne peux pas prévenir, j’essaie de ne pas pleurer.

    Une Colombienne en rétention depuis 22 jours
    Vers 18h00, on me fait monter dans une fourgonnette de police grillagée. Nous descendons devant un petit centre de rétention, entouré de barbelés. On me fait déposer mes affaires, je ne peux garder que mon argent. Pas de téléphone, pas de livre. On me donne un sandwich et une petite bouteille d’eau, et on m’emmène dans ma cellule.

    Deux femmes (une Ukrainienne, une Colombienne) s’y trouvent déjà, installées sur deux lits superposés en métal. La Colombienne, qui tente de rejoindre son ami israélien, est là depuis 22 jours. Son ami a engagé un avocat pour la faire entrer sur le territoire israélien. Elle ignore pourquoi on lui interdit l’accès.

    Plus tard, une dame d’un peu plus de 50 ans est introduite dans la cellule. Réfugiée en Angleterre d’un pays d’Afrique, elle est venue avec un groupe de pèlerins. Elle ne possède pas de passeport britannique, mais seulement un document de voyage. Elle ne comprend pas ce qui lui arrive, de se retrouver là, dans cette cellule. « God bless them », marmonne-t-elle.

    Dans la cellule, nous ne pouvons pas éteindre la lumière. Quand le gardien passe, je lui demande une deuxième couverture, j’ai froid. Il me dit : « Je vais demander. » Mais il ne revient pas. Impossible de songer à dormir. Je finis par appeler en frappant de la main contre la porte, pour quémander un livre. Au bout d’une demi-heure de négociations, on me laisse en prendre un. Je me sens mieux, je me blottis sous mon unique couverture.

    « Rendez-vous dans dix ans »
    Vers 23h30, un coup de téléphone : c’est l’ambassade de France. Une dame me dit qu’elle va voir ce qu’elle peut faire. Je lui répète ce que l’on m’a dit : je vais prendre un avion à 5h00 du matin. Ensuite, plus de nouvelles.

    Je lis, somnole un peu -j’ai vraiment froid. A 4h00 du matin, on vient me chercher pour m’amener directement sur le tarmac. On me donne ma carte d’embarquement, mon passeport est confié au personnel de bord. Lorsque je monte dans l’avion, le policier israélien me dit, un sourire en coin : « Rendez-vous dans dix ans. »

    J’ai un passeport français valide, une lettre de mission du Consulat. Ce qui ne va pas, c’est que je suis mariée avec un Palestinien. Je dois donc faire demi-tour, et revenir par le pont Allenby, paraît-il. Sauf que là-bas, c’est aussi à la police israélienne que je montrerai mon passeport. Libre à elle alors, si elle le souhaite, de me refouler à nouveau. Et personne ne lui dira rien.
    rue89

    Rien à dire de plus, Israél est en plein délire, on croirait les lois de nuremberg, renseignez vous sur les arabes israéliens qui se marient avec des palestiniennes, ce n’est pas possible, ils doivent obligatoirement vivre en Cisjordanie ou à Gaza.

    Comment pouvons nous soutenir ce pays hyper malsain ?


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  • Suppression de l’histoire-géo en terminale S ou comment créer des générations entières de débiles moyens


    On vient d’apprendre que le ministre de l’Éducation nationale, M. Luc Chatel, a décidé de supprimer l’histoire et la géographie comme matières obligatoires en terminale scientifique. Il se propose néanmoins de les maintenir dans un cadre optionnel. Ce nouvel épisode de la réformite aiguë de tout ministre de l’Éducation nationale laisse anéanti et scandalisé. Ceci d’autant plus que ce n’est pas trahir un secret que de révéler que le ministère avait commencé par reculer et par admettre que sa réforme n’était pas fondée, en rétablissant l’histoire et la géographie dans le cursus des disciplines obligatoires en terminale scientifique.

    On peut supposer que les pressions des associations de mathématiciens et de physiciens qui veulent à tout prix conserver à cette terminale son caractère de « pureté » ont dû être très fortes ces derniers jours. Cela aboutit à une décision qui privera plus de la moitié des lycéens de Terminale d’un enseignement tout à fait nécessaire. Cette question ne concerne pas que les historiens et géographes, même si l’on ne doit pas s’étonner que ces derniers protestent très vigoureusement. Ancien élève de ce que l’on appelle une terminale scientifique (une terminale C en l’occurrence), économiste et spécialiste en recherches stratégiques, je me suis senti personnellement interpellé par cette mesure.

    Une mesure démagogique et une politique schizophrène

    Tout le monde peut comprendre, au vu de ce qu’est un lycéen aujourd’hui, et plus particulièrement dans une section scientifique avec une spécialisation renforcée par la réforme, qu’une telle décision va aboutir à la suppression totale de cet enseignement. Très peu nombreux seront les élèves qui prendront une telle option. Nous ne devons donc nourrir aucune illusion. Le caractère démagogique de la mesure est évident dans la mesure où il fait reposer sur les élèves la décision de prendre ou de ne pas prendre les cours d’histoire et géographie à un moment où la spécialisation de la filière vient d’être réaffirmée.

    Alors que, aujourd’hui, plus de 50% des élèves ont choisi la terminale scientifique, ceci revient à enlever l’enseignement d’Histoire et Géographie à cette même proportion d’élèves. Quand bien même on arriverait dans le cours de la réforme à faire baisser ce nombre vers le 35%, ceci resterait absolument inacceptable. Seul le rétablissement de l’histoire et de la géographie dans le cadre de cours obligatoires peut garantir qu’elles seront suivies par les élèves des terminales scientifiques.

    Il faut souligner l’incohérence profonde de cette décision. Elle survient au moment même où, de la commémoration de l’anniversaire de la mort de Guy Môquet au grand débat sur « l’identité nationale » en passant par le projet d’un musée de l’Histoire de France, la question de l’histoire, mais aussi de la géographie (car la conscience nationale s’enracine dans des pays et des paysages) occupe une place centrale dans notre pays. Contrairement à d’autres, je ne pense pas que le débat sur l’identité nationale puisse être évité, mais je pense qu’il doit être soigneusement défini pour éviter les dérapages.

    On se souvient du livre de Fernand Braudel, L’Identité de la France, et de la place qu’il donnait à la fois aux paysages, à leur construction sociale, et à l’histoire dans la production d’un sentiment national. La définition de ce dernier ne saurait renier ce qu’il doit à ces deux disciplines. Dans l’identité nationale, il y a aussi l’histoire des luttes sociales qui permet de comprendre la spécificité de chaque culture politique. Ce n’est pourtant pas à un homme de gauche que nous devons de nous rappeler de ce que l’histoire du progrès de la civilisation est aussi celle de la lutte des classes. C’est à François Guizot que revient l’honneur de la formule, et Marx lui en avait donné crédit. Que penser d’une histoire qui serait réduite à sa plus simple instantanéité?

    Ou alors, mais on n’ose croire que tel soit le projet du gouvernement, cela reviendrait implicitement à faire reposer ce sentiment national, cette « identité française » sur une couleur de peau ou une religion. Ceci impliquerait pour le coup une rupture absolument radicale avec ce qui fait l’essence même du sentiment national en France.

    On peut alors s’interroger sur la logique d’une telle politique qui prétend faire de la conscience nationale une priorité, qui va même jusqu’à créer à cette fin un Ministère de l’Intégration, et qui projette de la retirer en réalité à la moitié des élèves de Terminale. Ce n’est plus de l’incohérence, c’est de la schizophrénie pure et simple.

    Quels citoyens voulons nous pour demain?

    Au-delà, les raisons sont nombreuses qui militent pour le maintien d’un enseignement d’histoire et de géographie pour les terminales scientifiques. Dans la formation du citoyen, ces disciplines ont un rôle absolument fondamental. La compréhension du monde contemporain, de ses crises économiques ou géostratégiques, des rapports de force qui se nouent et se dénouent en permanence entre les nations, implique la maîtrise de l’histoire et de la géographie. Est-ce à dire que, pour le ministère de l’Éducation nationale, les élèves des terminales scientifiques sont appelés à être des citoyens de seconde zone? N’attendrait-on plus d’un mathématicien ou d’un physicien qu’il soit aussi un citoyen?

    Ou bien voudrait-on promouvoir une France à deux vitesses, où d’un côté, on aurait de grands décideurs dont la science serait au prix de leur conscience, et de l’autre, le simple citoyen auquel on pourrait laisser ce savoir si nécessaire car devenu sans objet dans la mesure où ledit citoyen ne pourrait plus peser sur les décisions politiques? Il est vrai que l’on peut s’interroger aujourd’hui devant la réduction, sans cesse croissante, de la démocratie à ses simples formes, qui ont elles-mêmes été bafouées comme on l’a vu pour le vote du referendum de 2005.

    Par ailleurs, cette décision est en réalité autodestructrice pour notre économie dont on prétend cependant que l’on veut en pousser l’externalisation. Aujourd’hui, dans les formations de pointe, qu’il s’agisse de Polytechnique (chaire de management interculturel), des autres grandes écoles (École des Mines, École des Ponts et Chaussées) ou des écoles de commerce et de gestion (HEC, ESSEC, SupdeCo, etc…), qui toutes impliquent de la part de l’étudiant une terminale scientifique, l’accent est mis sur la compréhension du monde contemporain. Ceci nécessite une formation de base en géographie (humaine, économique et géopolitique) mais aussi une formation en histoire afin de fournir les bases de compréhension des évolutions du monde contemporain.

    Ceci correspond à une demande spécifique des entreprises françaises qui sont de plus en plus engagées dans un processus d’internationalisation de leurs activités. Qu’il s’agisse de la question des contrats, ou encore du développement d’activités à l’expatriation, la connaissance des fondements historiques, géographiques et culturels de ces sociétés, qui pour certaines sont très différentes de la nôtre, est absolument indispensable. L’absence de ces disciplines, ou la réduction de leurs horaires à la portion congrue, défavoriseraient considérablement ceux des élèves de terminale scientifique qui ne veulent pas s’orienter vers des activités strictement en liaison avec les sciences de la nature.

    L’Histoire, la Géographie et la double nature de la science économique

    Moi-même, en tant qu’économiste, je ne cesse de mesurer ce que ma discipline doit à l’histoire (pour l’histoire des crises économiques mais aussi des grandes institutions sociales et politiques dans lesquelles l’activité économique est insérée) mais aussi à la géographie, avec son étude des milieux naturels et humains, des phénomènes de densité tant démographique que sociale. Comment peut-on penser la crise actuelle sans la mémoire des crises précédentes? Comment peut-on penser le développement de l’économie russe hors de tout contexte, comme si ce pays n’avait pas sa spécificité de par son histoire mais aussi de par son territoire? Nous savons bien que les processus économiques ne sont pas les mêmes dans les capitales, à Moscou et à Saint-Pétersbourg, et dans les régions.

    Pourtant, j’ai fait ma scolarité dans une Terminale C, et je ne regrette ni les mathématiques ni la physique, qui m’ont été nécessaires justement pour faire de l’économie, pour me frotter à la modélisation, et en mesurer la force mais aussi les limites. Pour dire les choses simplement, si l’on trouve bien en économie des régularités, qui permettent le calcul, ces dernières ne sont que temporaires et en réalité elles n’ont de pertinence que dans un cadre institutionnel précis. Que ce cadre change, et ces régularités changeront aussi. L’économie ne sera jamais une science construite sur le modèle des sciences de la nature, comme les mathématiques ou la physique ou encore la mécanique. La raison fondamentale est que l’économie, activité humaine, dépend par trop de la subjectivité des acteurs et que cette subjectivité change suivant les contextes mais aussi suivant les changements dans la structure de la « dotation en facteur » que l’on reconnaît à chaque agent.

    Michal Kalecki, un grand économiste polonais qui fut l’égal de Keynes, disait qu’il y avait deux erreurs qu’un économiste pouvait un jour commettre. La première était de ne pas calculer, et la seconde était de croire en ce qu’il avait calculé! Ceci me semble bien résumer la double nature de la science économique. Les calculs que l’on peut faire n’ont de pertinence que temporaire et limité, pour tout dire contextuelle. Mais cela ne veut pas dire que dans un contexte donné ils n’aient pas de pertinence.

    On voit donc bien que si l’économie n’est pas bien sûr le simple prolongement de l’histoire et de la géographie, elle perd toute pertinence à ne pas se nourrir à ces deux disciplines, et ceci de plus sans que cela soit exclusif d’autres disciplines comme l’anthropologie ou la sociologie. L’économie est donc fondamentalement une science sociale, mais une science sociale impliquant le recours étendu à des calculs comme instruments et cela sans que jamais on puisse cependant y voir une « nature » propre de l’économie. À ce titre, ceux qui prétendent vouloir trouver dans les mathématiques la clé de la scientificité de la science économique errent gravement, à la fois en tant qu’économistes et en tant qu’épistémologues.

    Il faut donc retirer cette mesure avant qu’il ne soit trop tard, et pour cela susciter le mouvement de protestation le plus important et le plus large possible. Le ministère doit impérativement réintégrer l’histoire et la géographie parmi les matières obligatoires en terminale scientifique!

    Jacques Sapir, directeur d’études à l’EHESS.
    source

    Comment créer des générations de débiles, merci à ce gouvernement merdique, ou les ministres font des fautes d’orthographe , ne savent pas faire de produit en croix, Dati qui dit qu’il faut refroidir la terre de deux degrès ou sarko qui dit que le co2 fait des trous dans la couche d’ozone.En même temps avec des abrutis pareil, à quoi voulez vous vous attendre. Des hommes politiques qui ne comprennent rien à rien, sarko ne sachant pas que al qaida est sunnite par exemple, ces hommes politiques ne peuvent pas être à la hauteur d’une éducation de qualité.Quand on observe la chute du budget de l’éducation aux usa, on ne peut y voir autre chose qu’une réelle volonté politique, et c’est pareil chez nous.

    L’histoire géographie est d’une importance capitale, comment voulez vous comprendre le monde si vous ne savez pas vous situer dans le temps et dans l’espace.J’en reviens pas, honnêtement j’en reviens pas, former des élites sans enseigner l’histoire géo !!!!!! Il faut vraiment être taré pour saborder de manière intentionnelle les capacités des citoyens à appréhender le monde correctement. Tout est fait pour zombifier la population, un enseignement de mauvaise qualité et des divertissements intrusifs qui poussent les gens à singer les comportements les plus puérils et jouant sur les instincts les plus vils.


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  • Publié le 03/12/2009 à 18:55 Reuters

    Les suspects de Tarnac refusent le contrôle judiciaire

    Les suspects de Tarnac refusent le contrôle judiciaire

    Les dix personnes mises en examen dans l'enquête sur le sabotage de lignes de TGV en novembre 2008 annoncent qu'ils refuseront désormais de se plier aux obligations de leur contrôle judiciaire. /Photo d'archives/REUTERS/Charles Platiau

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    Les dix personnes mises en examen dans l'enquête sur le sabotage de lignes de TGV en novembre 2008 annoncent qu'ils refuseront désormais de se plier aux obligations de leur contrôle judiciaire.

    Cette décision que les suspects de l'affaire dite "de Tarnac" exposent dans une tribune publiée par le journal Le Monde daté de vendredi mettrait le juge d'instruction devant l'alternative de les renvoyer en détention ou d'abandonner le contrôle judiciaire s'ils mettaient leur menace à exécution.

    Ils refusent en particulier l'obligation de ne passe rencontrer entre eux et de se rendre régulièrement pour "pointer" à la police ou la gendarmerie.

    "Nous désertons, nous ne pointerons plus, et nous comptons bien nous retrouver, comme nous l'avons fait, déjà, pour écrire ce texte", écrivent-ils.

    "Nous désertons le juge Fragnoli et les cent petites rumeurs, les mille aigreurs misérables qu'il répand sur notre compte devant tel ou tel journaliste", ajoutent-ils.

    Les suspects sont mis en examen depuis fin 2008 pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste" notamment.

    Le supposé groupe se voit imputer les sabotages commis par le placement de fers à béton sur des caténaires SNCF dans la nuit du 7 au 8 novembre 2008, ainsi que le 26 octobre 2008.

    Les suspects, qui habitaient plupart le village de Tarnac (Corrèze), appartiendraient selon le parquet et la police à une groupuscule militant "d'ultragauche".

    Incarcérés pour certains d'entre eux au début de la procédure, avant une remise en liberté sous contrôle judiciaire, ils nient leurs accusations et leurs avocats mettent en cause la police, estimant que des soupçons de falsification pesaient sur certaines pièces importantes du dossier.

    Thierry Lévêque, édité par Yves Clarisse


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  • Faut-il vacciner vos enfants ? (par le Dr Girard)

     

    Mathématicien de formation mais déjà très préoccupé par la médicalisation de la société, le Dr Girard est devenu médecin tout en menant des recherches sur la modélisation mathématique en biologie. ...

     


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  • Message Webrunner:

    Le 2 septembre 2009 j'avais posté ceci :Le brevet du vaccin contre le H1N1 a été déposé en 2007      Vous pourrez constater  que le lien qui renvoie sur la copie pdf du brevet renvoie maintenant sur un autre....je ne sais pas si c'est normal mais je ne crois plus depuis longtemps aux coïncidences. Pour ceux qui veulent la copie du brevet, je l'ai enegistrée et peux l'envoyer à qui me la demande.


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  • Israël recevra 14 millions d’euros de la communauté européenne
    Selon des sources provenant de l’Union européenne : "L’UE et Israël se sont engagés dans un partenariat visant à instaurer des relations politiques étroites et des relations de commerce et d’investissement mutuellement bénéfiques, ainsi qu’une coopération dans les domaines économique, social, financier, civil, scientifique, technologique et culturel.

    Le plan d’action a pour but d’intégrer progressivement ­Israël dans les
    politiques et programmes européens. Ce plan est adapté afin de refléter les intérêts et les priorités d’Israël, ainsi que son niveau de développement".

    La coopération UE-­Israël prévoit pour la première fois un volet d’aide financière, Israël devant recevoir 14 millions d’euros au titre de la coopération financière de la communauté européenne.

    Depuis Jérusalem, où il se trouvait à l’occasion d’une conférence sur « Israël et l’élargissement de l’UE », le vice-président de la Commission européenne, Günter Verheugen, a expliqué qu’« Israël est un partenaire naturel », c’est un « pays atypique, qui mérite un statut spécial car il est proche de l’UE en ce qui concerne le développement économique et la stabilité de sa démocratie et de ses institutions ». « Les relations à développer seront peaufinées afin qu’elles soient aussi proches et semblables que possible de celles avec la Norvège et l’Islande, qui sont membres de la zone économique européenne. »
    voir aussi  Le 3eme pilier

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