• La Chine se débarrasse de ses dollars US

    La Chine, qui aura été le premier acheteur de bons du trésor américain depuis près de 20 ans avec le Japon, commence petit à petit à vendre les dollars US en sa possession. Les énormes réserves de devises étrangères lui permettent d’investir dans de nombreux projets d’envergure partout dans le monde (Afrique, Asie, Grèce). Le déclenchement de la crise a été un accélérateur de tendance pour la Chine car elle craint que les fondamentaux économiques américains et sa politique monétaire ne déprécient chaque jour un peu plus ses réserves estimées autour de 2500 milliards de dollars US.

    La FED et le Quantitative Easing 2
    La Federal Reserve a confirmé mi-Novembre 2010 qu’elle injecterait d’ici l’été 2011 environ 600 milliards de dollars dans l’économie américaine. Le but est de soutenir les marchés boursiers, l’immobilier et de créer de nouveaux emplois aux Etats-Unis. La FED considère actuellement que sa principale mission est de protéger les travailleurs américains contre le chômage et cet afflux de liquidités va dans ce sens. Officiellement, l’inflation reste limitée et c’est la déflation qui inquiète le plus la FED.
     
     Les partenaires des Etats-Unis, notamment l’Allemagne et la Chine, se sont exprimé sur cette politique qualifiée d’inutile et de dangereuse puisqu’elle a déclenché une guerre des monnaies. Cette dépréciation du dollar a donc à la fois pour but d’augmenter la compétitivité des Etats-Unis vis-à-vis de ses partenaires et d’offrir plus de liquidités à tous les agents économiques. Néanmoins, ce sont essentiellement les institutions financières qui s’accaparent ces liquidités pour les réinvestir sur le marché financier international créant ainsi une volatilité très forte depuis plusieurs semaines. Dans le même temps, les banques prêtent de moins en moins aux particuliers et aux collectivités locales car elles considèrent que leur solvabilité est mise à mal (municipal bonds aux Etats-Unis, dette souveraine en Europe).
     
    Afflux de dollars dans les économies émergentes
    Ces dollars permettent aux agents économiques d’effectuer des achats d’actifs très rentables et à fort potentiel dans les pays émergents comme en Asie du Sud est, au Brésil et en Europe. Ce qui entraîne une appréciation des devises locales et donc mécaniquement une baisse de leur compétitivité relative. Parallèlement, ce mouvement créé une "dollarisation" des économies puisque des agents sont prêts à acheter du dollar bien que sa valeur se déprécie nettement par rapport aux autres monnaies.
     
    A moyen et long terme, les gouvernements s’inquiètent de cet afflux de dollars dans le monde puisque les perspectives de croissance américains ne paraissent pas optimistes. En effet, les faillites bancaires continuent leur rythme mensuel, taux de chômage élevé et les déficits commerciaux et budgétaires continuent de se creuser.Ces éléments mis côte à côte, on peut se demander si les Etats-Unis sont capables de payer leurs créanciers ? Où se trouvent les relais de croissance ? 
     
    Une réponse chinoise à la politique de planche à billets américaine
    Toujours selon la philosophie de Sun Tzu, la Chine opère un changement presque radical dans sa politique financière et monétaire depuis le début de la crise. Cette évolution dans le discours chinois s’est révélée fortement et progressivement depuis le G-20 à Toronto et à Séoul dans les actions. Evidemment, la Chine ne peut du jour au lendemain arrêter d’acheter des bons du trésor US sans risquer de mettre en péril l’économie mondiale et donc sa propre économie. Cette période de tension depuis le début de l’année 2010 s’est terminée finalement mi-Novembre par l’acceptation des Etats-Unis que la Chine achèterait moins de US T-Bonds. La politique monétaire Quantitative Easing 2 une réponse à cette situation caractérisée par un affaiblissement de l’économie US et de sa diplomatie économique. 
     
    Parallèlement, la Chine continue d’investir dans le monde entier à travers ses gigantesques réserves. Sa présence s’est fortement accrue sur tout le continent africain. Elle investit énormément dans les matières premiers (bois, terres agricoles, pétrole soudanais, etc.). Bien sûr, la nature des contrats n’est jamais révélée puisque ce sont des accords entre Etats, mais il est assez évident de penser que la Chine règle ses factures en dollars US. Cela lui permet d’obtenir des matières premières dont son économie a tant besoin pour se développer et de se débarrasser d’une devise dont la valeur à long terme est à la dépréciation. 
     
    Dans cette même logique, la Chine et la Russie se sont mis d’accord pour effectuer leur commerce bilatéral dans tout autre monnaie que le dollar US. Ces deux pays ne sont pas les seuls à avoir publiquement abordé ce sujet. Les pays de l’OPEP avaient déjà discuté de la possibilité de libeller leurs ventes de pétrole et de gaz en euro. 
     
     

    par Mark Hitti (son site) jeudi 2 décembre 2010


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  • Malgré le plan de ce week-end pour aider l'Irlande, l'euro a continué de baisser lundi. Les dettes portugaise, espagnole, italienne et belge semblent sur la sellette. Angela Merkel ne veut pas sortir de l'euro. Mais elle peine à assumer le leadership qui lui revient en Europe et laisse prospérer à domicile le sentiment anti-monnaie unique.


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  • Le sombre avenir de l’Europe

    Article placé le 01 déc 2010, par Mecanopolis
     
    La crise économique entre dans sa troisième phase, la plus dévastatrice. Deux scénarios se dessinent : soit l’éclatement de la zone euro, soit la mise en place d’un gouvernement économique européen.

    Comme nous l’indiquions en juillet dernier (1) : « Une troisième phase de la crise nous atteindra d’ici octobre, novembre au plus tard, et ses effets seront bien plus dévastateurs que tout ce que nous avons subi durant ces deux dernières années. » Après la Grèce, la chute de l’Irlande et celles, devenues aujourd’hui inévitables, du Portugal et de l’Espagne, confirment nos pires prévisions.

    Premier scénario : la crise financière en Irlande s’est étendue au Portugal, puis à l’Espagne, obligeant l’Union européenne à épuiser le fonds de 750 milliards d’euros constitué pour soutenir les États de la zone euro en difficulté. Ses seize membres sont essorés par les mesures d’austérité, le soutien populaire à la monnaie unique s’effrite et les contribuables allemands manifestent leur agacement face à cette série de plans de sauvetage coûteux. Au final, un ou plusieurs pays décident ou sont contraints de renoncer à l’euro et de revenir à leur ancienne devise nationale.

    Jusqu’à présent, ce scénario était l’apanage des eurosceptiques et le souhait des souverainistes. Il fait maintenant son chemin chez un nombre croissant d’analystes, au cas où les dirigeants de l’UE ne parviendraient pas à s’unir autour d’une stratégie forte pour sauver l’euro et répondre aux inquiétudes des investisseurs. Cet été, l’économiste de Capital Economics, Christopher Smallwood, a produit une note de vingt pages intitulée « Pourquoi la zone euro doit éclater », et l’américain Nouriel Roubini a prédit la sortie forcée de certains pays de la zone.

    D’autres imaginent une division entre deux zones, Euro-Nord et Euro-Sud, si les divergences se creusent entre les membres stables de la zone et ceux qui sont affligés par la dette.

    Néanmoins, un éclatement de la zone euro semble pour l’heure peu vraisemblable, et cette crise pourrait bien servir à accélérer le processus de mise en place d’un gouvernement économique européen, ce qui a déjà été admis par Jean-Claude Juncker, patron de l’Eurogroupe et ancien directeur de la Banque Mondiale, en février dernier(2).

    Vers un unique gouvernement économique

    Nous expliquions il y a un mois(3) comment la Task Force sur la gouvernance économique, dirigée par le président du Conseil européen Herman van Rompuy, comptait passer en force une révision du Traité de Lisbonne, de sorte à établir une base juridique pour mettre en place une police des budgets gouvernementaux de la zone euro. C’est le second scénario. Le problème, c’est que cette procédure dite « simplifiée » est quand même jugée trop lente car, dans le meilleur des cas, elle ne pourrait s’achever avant le 30 juin 2013. La nécessaire recapitalisation de la dette du Portugal, et surtout celle de l’Espagne, qui devrait intervenir au plus tard en janvier prochain, permettra la mise en place d’une situation d’urgence propre à abolir tous les processus démocratiques des traités en vigueur.

    L’idée centrale du « plan secret » d’Herman van Rompuy, publié par le quotidien britannique The Independant(4) est de mettre en place un mécanisme qui permette de mutualiser l’ensemble de la dette des États des pays de la zone euro et de l’élargir rapidement à l’ensemble de l’Union européenne(5). C’est-à-dire de transférer les dettes publiques ainsi que les ressources fiscales de ces pays à Bruxelles, afin de les placer définitivement sous contrôle en introduisant, par la force, un fédéralisme budgétaire. Cela ne permettra pas de régler le problème de la dette des États, mais de la vendre en émettant, sur le modèle US, des bons du Trésor européen, et de faire fonctionner la planche à billets. Économiquement, c’est une solution qui permettra de gagner du temps pendant la reconfiguration de l’économie mondiale et l’aboutissement d’une “société 20/80” – à savoir celle dans laquelle le travail de 20 % de la population mondiale sera suffisant pour soutenir la totalité de l’appareil économique de la planète(6) – et politiquement, c’est un moyen judicieux de mettre un point final à la souveraineté des pays membres de l’Union européenne.

    La mise en place de cette dictature économique nécessite de trouver un « équilibre » afin que les réformes imposées ne suscitent pas une trop grande agitation sociale qui demanderait à ramener l’ordre par la force, et les risques inhérent à une situation devenue incontrôlable. Mais il y a peu de chance pour les peuples, drogués à la consommation, se rebiffent. Sur la terre ravagée par mille catastrophes savamment provoquées, les masses ont été depuis trop longtemps abruties par les manipulations « démocratiques », entraînées aux sophismes de la résignation et aux consolations de l’impuissance pour ne pas rester impavides devant la destruction de leur vie qui se déroule devant elles pour qu’il soit encore nécessaire de faire régner l’ordre par les armes.

    Clovis CASADUE pour la revue FLASH

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    Publié  sur Mecanopolis avec l’aimable autorisation de Jean-Emile Néaumet, directeur de la rédaction.

    Reproduction libre avec indication des sources

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  • Un patron redressé pour avoir prêté de l'argent à ses salariés

    Par Laurent Mauriac | Rue89 | 27/11/2010 | 16H03

     

    Merci à notre riveraine Blanche qui nous signale par e-mail un article de l'Est Républicain et qui nous écrit :

    « Un patron de PME est dans le collimateur de l'Urssaf pour avoir avancé de l'argent sans intérêt a certains de ses employés en difficultés. Bel exemple de solidarité mis à mal par des gratte-papiers qui font du zèle. Il serait bon que Rue89 en parle. »

    Une fois l'article retrouvé, j'ai joint ce samedi Claude Goudron au téléphone pour qu'il nous raconte son histoire.

    Ce patron a créé son entreprise en 1972. Située à Giromagny, dans le Territoire de Belfort, Ultralu fabrique des échafaudages en aluminium, emploie 23 personnes et réalise 3 millions d'euros de chiffre d'affaires.

    « J'ai eu un contrôle en juillet, rien de spécial. Ils ont relevé que j'avais prêté de l'argent à certains salariés [via l'entreprise qu'il dirige, ndlr].

    L'un de mes employés s'était fait expulser de son logement avec deux enfants en bas âge parce qu'il ne pouvait plus payer son loyer. Je lui ai avancé 3 000 euros, qu'il rembourse pendant trente mois à raison de 100 euros par mois. »

    « Des prêts de 200 à 1 000 euros, pour quelques mois »

    Pour l'inspecteur de l'Urssaf (l'organisme qui assure le recouvrement des cotisations de sécurité sociale), l'absence d'intérêt sur les prêts est un avantage bénéficiant au salarié et doit figurer dans l'assiette des cotisations.

    Il calcule que les intérêts devraient se monter à 3 500 euros et réclame à l'entreprise 1 750 euros de cotisations supplémentaires.

    Claude Goudron conteste le calcul :

    « J'ai prêté en tout 10 000 euros, mais la plupart des prêts sont compris entre 200 et 1 000 euros et pour des durées de quelques mois.

    Le taux d'intérêt légal a été appliqué par mois et non par an. Ça donne un résultat ahurissant, au-delà du taux d'usure qui est punissable par la loi. »

    Pour le patron, payer quoi que ce soi à l'Urssaf serait « une façon d'admettre qu'ils ont raison » et il s'y refuse. Du coup, en octobre, il reçoit de l'Urssaf une mise en demeure assortie d'une majoration de 10%.

    « Une grande partie des salariés sont des amis »

    Si les salariés d'Ultralu ont besoin de se faire prêter de l'argent, on peut se demander si leurs salaires ne sont pas trop faibles. Claude Goudron s'en défend :

    « On est dans la moyenne des salaires de la région. Une grande partie des salariés sont des amis. Ils savent que quand ils ont un problème, ma porte est ouverte et je les dépanne. On est une PME. On n'a pas besoin de lois sociales pour faire du social. »

    Joint au téléphone par l'Est Républicain, le directeur de l'Urssaf Belfort-Montbéliard explique que « la procédure est respectée » et annonce que « la Commission des recours examinera ce dossier au cours du premier trimestre 2011 ».


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  • Que la fête commence !

    Des mesures "tauromachiques"

    "Paquet de mesures" économiques annoncées en Espagne

    LEMONDE.FR avec AFP | 01.12.10 | 13h25

     

     

    "Nous allons donner accès au capital privé pour la gestion des aéroports à hauteur de 49 % et la gestion des aéroports de Madrid et de Barcelone deviendra privée", a annoncé mercredi Jose Luis Zapatero.

    "Nous allons donner accès au capital privé pour la gestion des aéroports à hauteur de 49 % et la gestion des aéroports de Madrid et de Barcelone deviendra privée", a annoncé mercredi Jose Luis Zapatero. AFP/DOMINIQUE FAGET

    José Luis Rodriguez Zapatero a annoncé mercredi la fin d'une allocation pour les chômeurs en fin de droits dans le cadre d'un nouveau "paquet de mesures" économiques, que "le gouvernement va adopter vendredi prochain pour favoriser l'investissement et l'emploi".

     

    L'allocation de 426 euros, adoptée en août 2009 pour aider le nombre grandissant des chômeurs de longue durée dans un pays durement touché par la crise économique, ne sera pas renouvelée à son échéance en février, a indiqué le chef du gouvernement socialiste.

    "Nous allons privatiser 30 % de la société publique des loteries et paris", a-t-il poursuivi. "Nous allons donner accès au capital privé pour la gestion des aéroports à hauteur de 49 % et la gestion des aéroports de Madrid et de Barcelone deviendra privée à travers un régime de concession", a-t-il également annoncé.

    BAISSE DES IMPÔTS POUR LES PME

    Le chef du gouvernement a parallèlement annoncé une baisse des impôts pour les petites et moyennes entreprises (PME) à travers l'assouplissement des critères pour l'attribution du taux d'imposition réduit, une mesure qui bénéficiera à 40 000 PME.

    L'Espagne peine à sortir de la profonde crise économique qui l'affecte depuis fin 2008, avec une croissance atone et un taux de chômage à 20 %, le double de moyenne de la zone euro. La Commission européenne a émis, cette semaine, des doutes sur l'objectif du gouvernement espagnol de réduction à 6 % du PIB pour le déficit public en 2011, et a indiqué qu'elle tablait pour sa part sur un déficit espagnol à 6,4 % du PIB pour 2011, après 9,3 % cette année.

    Des tensions sont réapparues ces derniers jours sur les marchés obligataires européens, concernant en particulier la dette espagnole, les opérateurs se mettant à douter à nouveau de la solidité financière du pays après la crise irlandaise.

    Note WR  : la criminalité risque d'augmenter  rapidement en Espagne ! sans allocation chômage et sans boulot, comment les gens vont bouffer ?


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  • Conférence de Pierre Hillard à Toulon

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                            COUR SUPRÊME DE JERUSALEM


    Rencontre avec Pierre Hillard à Toulon
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