• Le programme vers la 3 troisième guerre mondiale

     


    Dans une lettre du 15 août 1871, un plan décrivant la "conquête" du monde par trois guerres mondiales pour ériger le Nouvel Ordre Mondial est décrit, que l'on peut résumer ainsi:

    La Première Guerre Mondiale devait être mise en scène pour que les Illuminés de Bavière aient un contrôle direct sur la Russie des tsars. A la suite de quoi la Russie pourrait être utilisée comme la bête noire qui servirait les desseins des Illuminés de Bavière à l'échelle mondiale.

    La Deuxième Guerre Mondiale serait créée de toute pièces en manipulant les divergences d'opinions régnant entre les nationalistes allemands et les sionistes politiquement engagés. Cela amènerait la Russie à étendre sa zone d'influence et entraînerait la création d'un État d'Israël en Palestine.

    La plan de la Troisième Guerre Mondiale serait basé sur les divergences d'opinions que les Illuminés auraient créées entre les sionistes et le peuple Arabe. On programmerait une extension du conflit à l'échelle mondiale. Une partie de la troisième guerre mondiale consisterait à confronter nihilistes et athées pour provoquer un renversement social qui verrait le jour après des affrontements d'une brutalité et d'une bestialité jamais vues"

    Illuminati: Du chaos, ils créeront l'ordre mondial, soyons vigilants

    Web-journal.fr


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  • Une "guerre des devises" saperait la reprise mondiale (FMI)

    Une "guerre des devises" saperait la reprise mondiale (FMI)
    Les gouvernements pourraient déclencher des "guerre des devises" s'ils utilisent le taux de change de leur monnaie comme une arme face à la crise économique, a estimé Dominique Strauss-Kahn, directeur général du Fonds monétaire international.

    "Il est évident que l'idée d'utiliser les devises comme arme politique commence à se propager", a déclaré le patron du FMI dans un entretien que le Financial Times a publié mercredi.

    Et de prévenir qu'une fois mise en pratique, cette idée constituerait une menace sérieuse pour la reprise de l'économie mondiale.

    "Une telle approche aurait inévitablement un impact négatif très préjudiciable à long terme", a indiqué M.Strauss-Kahn, cherchant à dissuader les gouvernements d'agir en ce sens.
       
    Ces derniers mois, l'instabilité monétaire s'est accrue sur fond de doutes quant à la stabilité de la reprise mondiale. De nombreux pays ont abaissé le cours de leur monnaie pour stimuler ainsi leurs exportations.

    "Certains pays émergents dont les économies sont confrontées à de grandes entrées de capitaux ont déclaré qu'il était peut-être temps d'utiliser leur monnaie pour obtenir des avantages, particulièrement dans le commerce", a constaté M.Strauss-Kahn.

    "Je ne pense pas que ce soit une bonne solution", a-t-il conclu.


    http://fr.rian.ru/ http://fr.rian.ru/

     

    Note Webrunner : s'il le dit, c'est qu'il faut faire l'inverse


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  • Kerviel : la Société générale ne savait pas. Impossible !

    "Nous, Société générale ne savions pas que Kerviel prenait des risques disproportionnés !".
     
    C’est ce que la justice vient d’ériger en vérité judiciaire, et décider de punir le jeune trader immature. Trois ans de prison ferme et 5 milliards d’euros de dommages et intérêts !
     Ce jugement est inique, incompréhensible et entaché de méconnaissance de l’état l’art en matière de système d’information bancaire.
     
    Nous affirmons ici, que la Société générale savait très bien ce que faisait Kerviel. Elle le savait, car, comme tout employé susceptible d’utiliser l’outil informatique − partie du système d’information bancaire − Kerviel était doté d’un code d’habilitation. Code d’habilitation qui sert à reconnaître quel salarié intervient à quel moment, sur quel poste de travail, pour y faire quelle opération, de quel montant, vers quel compte, etc. Et, si l’opération effectuée dépasse l’autorisation d’engagement associée à l’habilitation du collaborateur, un signal d’alerte est envoyé au responsable concerné dans toute la chaîne hiérarchique, jusqu’à la direction générale si le montant le justifie. De plus, cette alerte est "loggée" (enregistrée) puis archivée pour plusieurs années.
     
    Tel est rapidement énoncé le système d’habilitation / autorisation de toute banque. Rien ne peut lui échapper ! C’est un véritable mouchard logiciel.
     
    Il faut dire que les systèmes d’information d’une grande banque comme la Société générale contiennent plus d’une centaine de milliers de programmes informatiques totalisant des millions d’algorithmes (instructions en langage(s) de programmation). Chaque programme contient, d’une part un appel au système d’information dédié à la sécurité des opérations et d’autre part, sa propre piste d’audit qui organise la traçabilité de toute opération…
     
    Chaque année, une grande banque du type Société générale dépense plusieurs centaines de millions d’euros pour ses systèmes d’information.
     
    Faut-il rappeler que les activités bancaires sont les plus contrôlées au monde − la banque étant la principale source de création monétaire − avec celles des centrales nucléaires !
     
    Donc, la Société générale savait minute par minute, via ses systèmes d’information, ce que faisait Kerviel.
     
    Donc, la justice d’appel, doit le savoir et diligenter les enquêtes nécessaires à l’émergence de la vérité.
     
    Rien ne peut échapper aux logiciels de contrôle d’une banque, comme l’a rappelé récemment l’autorité de tutelle qu’est la Commission bancaire (composante de la Banque de France). Et nous rajouterons : surtout quand cette banque est la Société générale. En effet, cette banque est à la pointe de l’état de l’art logiciel de la Place française. Son informatique jouit sur le marché d’une très grande notoriété. Elle est de surcroît, sur les produits dérivés, ceux utilisés par Kerviel, l’une des plus performantes au monde.
     
    Alors, la Société générale, personne morale, savant tout ce que faisait Kerviel, la question est désormais la suivante : la Société générale, personne morale, peut-elle vraiment se prévaloir longtemps du fait qu’elle ne savait pas ?
     
    Non ! Car une personne morale est nécessairement placée sous l’autorité juridique d’une personne physique. En l’espèce et en dernier ressort, le Président de son conseil d’administration… qui est par ailleurs responsable pénalement des infractions commises par son organisation.
     
    Bien sûr, le jeune et immature Kerviel est responsable et coupable. Les deux, car lui n’est pas un politique. Il ne fuit d’ailleurs pas ses fautes. Mais sa structure de travail est aussi responsable, car elle savait pertinemment les sommes qu’il engageait (50 milliards en tout) et elle l’a laissé faire… durant deux ans. 
     
    Pourquoi nier l’évidence technique ? C’est ce que devra prouver la nouvelle défense de Kerviel.
     
    Peut-être un conseil : Kerviel devrait demander à Bernard Tapie comment faire quand la justice officielle du pays vous accable, pour sortir vainqueur d’un tribunal. Proposer à la Société générale un tribunal arbitral, comme l’a fait Tapie avec l’Etat dans l’affaire du Crédit lyonnais ! Nous sommes persuadés que là aussi, l’Elysée, qui s’occupe de tout, donnera son accord.
     
     

    par Aimé FAY jeudi 7 octobre 2010


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  • Marée Rouge en Hongrie

     

    La Marcal, dans laquelle se sont déversées les boues rouges toxiques, dues à l'accident industriel survenu lundi sur un site hongrois de fabrication de bauxite d'aluminium, est devenue une rivière morte. Son écosystème a été entièrement détruit, a annoncé jeudi le chef régional des services anticatastrophes.

    «Le taux alcalin très élevé a tout tué», a déclaré Tibor Dobson à l'agence de presse nationale MTI. «Tous les poissons sont morts et nous n'avons pas pu sauver la végétation non plus», a-t-il expliqué. Ses services ont deversé du plâtre et de l'acide afin de diminuer le taux alcalin de la Marcal, mais sans réussite. Tibor Dobson souligne que l'objectif était de ramener le taux alcalin sous 9 dans la Raab et le Danube pour sauver ces écosystèmes.

    Jeudi, le flux toxique a commencé à affecter aussi l'écosystème de la branche principale du Danube où plusieurs poissons morts ont été observés. «Les poissons morts ont été observés là où la rivière Raab se jette dans le Danube. Ils ne résistent pas au PH de 9,1», a expliqué Tibor Dobson. Le taux alcalin normal est de 8, sur une échelle allant jusqu'à 14. La vague rouge s'est répandue dans les rues et les champs et, comme les spécialistes sur place le craignaient, a finalement rejoint le fleuve. Elle est passé de la rivière Raab dans le Danube peu après 8h30, à Györ.

    Un million de mètres cubes de boue

    L'accident est survenu lundi après la rupture pour des raisons encore inconnues d'un réservoir d'une usine de fabrication de bauxite-aluminium à Ajka, une ville située à 160 km à l'ouest de Budapest. Plus d'un million de mètres cubes de boue rouge toxique mélangée à de l'eau se sont déversés sur les sept villages voisins d'Ajka (la production d'une tonne d'aluminium entraîne le rejet de près de trois tonnes de boue rouge). Cet accident industriel, pire catastrophe écologique qu'ait connue le pays, a déjà fait quatre morts, dont une petite fille de 14 mois, plus de 120 blessés, trois personnes étant toujours portées disparues.


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  • Comment l’empire du Milieu fait les yeux doux à la belle Hellène

    Note WR : Bientôt, nous serons les esclaves économiques des chinois

    La Chine a commencé son shopping en Europe. En plein sommet Europe-Asie. Priorité à la Grèce dans laquelle l’Empire du Milieu entend bien renforcer ses positions, dans la plupart des secteurs de l’économie. Avant de voir plus loin. Une stratégie d’infiltration par le maillon faible du continent déjà éprouvée en Afrique.

    Après l’Afrique, c’est désormais à la Grèce que la Chine a dévoilé ses charmes tout en yuans sonnants et trébuchants. Pas farouche, en ces temps difficiles, la belle Hellène a immédiatement succombé. L’empire du Milieu a largement éprouvé ses méthodes en Afrique, investissant le continent par ses pays les plus affaiblis, prioritairement des domaines abandonnés par les anciennes puissances coloniales, en particulier le secteur des infra-structures et des matières premières. Les échanges entre l’Afrique et la Chine ont été multipliés par dix depuis 2000, dépassant allègrement les 100 milliards de dollars. Face à la montée des mécontentements sociaux constatés (cf. les émeutes de Yaoundé en février 2008 où des magasins chinois avaient été pillés et des habitants agressés ou bien ceux survenus à Alger en janvier 2009) et surtout soucieux de ne pas mettre tous leurs œufs dans le même panier, les dirigeants chinois sont en quête de nouveaux investissements stratégiques.

    Entamant ce week-end une tournée européenne, ce n’est pas par hasard si le premier Ministre Chinois, Wen Jiabao, bien décidé à renforcer ses positions dans le pays, a choisi de poser son premier pied sur le sol grec. Dans ses bagages une délégation de onze entreprises privées et de deux entreprises d’état. En quelques mois, Pékin est devenu le troisième partenaire commercial de la Grèce.

    La ruée vers les ports

    C’est par ses ports d’attache que la Chine a investi la Grèce. Correspondant de Libération à Bruxelles, Jean Quatremer a fait l’inventaire des investissements chinois : « En novembre 2008, Cosco Pacific, la filiale de gestion portuaire du groupe chinois Cosco, a décroché la concession pour 35 ans de deux terminaux de conteneurs du port d’Athènes, Le Pirée, et l’autorisation d’en construire un troisième, pour un investissement total de 4,35 milliards d’euros. L’appétit de la Chine, qui veut faire de la Grèce sa porte d’entrée en Europe du Sud-est, ne s’arrête pas là : elle veut investir dans tous les ports grecs, mais aussi dans la chaine de transport, que ce soit les chemins de fer (OSE), dont la privatisation à hauteur de 49 % est en cours, ou le transport routier, dont la libéralisation est annoncée, afin d’assurer la circulation de leurs marchandises. La Chine a aussi mis un pied dans la téléphonie grecque, la télévision, la construction (avec un projet d’un complexe hôtelier au Pirée qui en est dramatiquement dépourvu) et même… l’exportation d’huile d’olive. »

    Plus récemment encore dans le bâtiment, le tourisme, l’importation de matières grecques comme le marbre, ou l’échange de technologies dans les télécoms. Et le « meilleur » reste à venir. Selon le Wall Street Journal, Cosco entend également se porter acquéreur d’un nouvel aéroport en Crète et d’installations portuaires en voie de privatisation à Thessalonique. Surnommé « Capitaine Wei » par la presse grecque lors de ses visites dans le pays, le président de Cosco envisagerait même de déplacer son siège européen de Hambourg à Athènes. Tout un symbole.

    Commentant les chiffres des investissements chinois en Grèce, le très sérieux journal Foreign Policy en venait même à se demander, non sans une certaine ironie : « Pourquoi les Chinois achètent-ils tant de ports grecs ? ». D’un point de vue purement pratique, les énormes bateaux chinois ne sont pas toujours adaptés aux ports européens et Pékin entend créer un « Hub » au Pirée pour redistribuer ses marchandises en Europe.

    La Chine fait le boulot que l’UE n’a pas su faire

    Une autre partie de la réponse se trouve actuellement à Bruxelles où se tenait les 4 et 5 octobre un sommet Asie-Europe pour déterminer les futurs rapports monétaires entre l’euro et le yuan. La question a dominé les débats laissant même affleurer quelques tensions : les Occidentaux soupçonnent, en effet, la Chine, de maintenir artificiellement leurs devises sous-évaluées. A court terme, l’apport de capitaux peut être appréciée pour la stabilité financière de la Grèce et donc de la zone euro. Mais outre que la garantie chinoise n’est pas, on l’a vu, altruiste, elle trahit en même temps le vide politique du projet européen : « l’UE est en train de louper une nouvelle phase de son intégration, celle de l’intégration par l’investissement » estime d’ailleurs François Godement, professeur à Sciences-Po.

    Papandreou exulte, on le comprend, accueillant à bras ouverts ses riches amis. Le quotidien grec de référence Kathimerini, marqué à droite et propriété d’un armateur grec, est plus circonspect, craignant l’accueil des syndicats de dockers : « Les Chinois ont déjà prouvé, avec leur énorme investissement dans un terminal de fret au port du Pirée, que leur intérêt pour la Grèce est à la fois durable et d’une importance stratégique pour le pays. Mais, l’Autorité portuaire du Pirée est une partie de l’appareil d’Etat, qui a fabriqué ses propres lois. Il n’y a qu’une seule solution à un problème comme celui-ci : le Premier ministre Georges Papandréou doit expliquer aux membres les plus réactionnaires du syndicat qu’il ne peut plus y avoir de jeux quand il s’agit de plans d’investissements chinois en Grèce ». Ambiance.

    La Grèce, l’Europe du Sud et après...

    Hâter la comparaison avec l’Afrique serait hasardeux. Quand les plus angéliques voient là une « aide désintéressée », les esprits avisés des marchés financiers filent la méthode guerrière, appelant Sun Tzu, ridiculement intronisé gourou du management moderne, à la rescousse de leur démonstration pour dénoncer déjà une « annexion » sournoise du pays. Plus simplement. La Chine fait ce que les Européens ont été incapables de faire. Le projet de construction d’un port à containers sur la côte sud de la Crète a bien provoqué des protestations des habitants, qui craignent « la perte d’un mode de vie », et des syndicats ont accusé le gouvernement socialiste de vendre une Grèce affaiblie à la Chine. De là à envisager un rejet massif des populations… Une éventualité que rejette l’exécutif : « Nous ne vendons pas le pays, nous lui donnons de la puissance car nous parlons ici d’investissements qui sont et seront productifs en Grèce ».

    D’ici à 2015, les échanges commerciaux pourraient se monter à 6 milliards d’euros. « Avec ses réserves de change, a déclaré Wen Jiabao, la Chine a déjà acheté et a l’intention d’acheter des nouveaux bons du trésor grecs ». L’opération pourrait être répétée en faveur de l’Espagne, du Portugal ou de l’Irlande. Avec l’Islande en ligne de mire. La Chine s’implante également dans les pays d’Europe centrale et orientale, en Hongrie et en Pologne notamment. Des pays baltes aux Balkans, en passant par l’Ukraine, la Biélorussie ou la Moldavie, des sociétés chinoises investissent dans l’immobilier, l’industrie électronique ou l’industrie chimique. S’affirmant comme investisseur providentiel, la Chine place ses pions en Europe. En attendant que les Grecs, et les autres Européens, découvrent que les banques chinoises détiennent, comme les banques occidentales, des dizaines milliards de créances pourries. Le mirifique scénario du renflouement chinois de l’Europe pourrait alors s’effondrer comme un vulgaire paquet de subprimes.


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  • A la poursuite d'Octobre Rouge

    Mai 68 reviendra-t-il tel un octobre rouge en 2010 ?

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    Le point d’interrogation s’impose, signalant par son apparition la nature prospective du billet dont le titre indique qu’il parle d’un futur possible en adoptant non pas le style prophétique mais la forme analytique. Les cheminots ont décidé d’un mouvement de grève reconductible à partir du 12 octobre. A Marseille, le secteur de la raffinerie et des zones portuaires s’est mis en grève. Les syndicats sont sur le « pied de guerre ». C’est habituel, avant chaque grand mouvement social. Les lycéens de gauche voudraient bien se lancer dans la fronde. Les lycéens de droite préfèrent étudier pour gérer leur avenir. Les gens de gauche parlent d’exaspération, de grand mouvement, de grève générale, d’être tous ensemble, solidaires, unis contre la retraite à 62ans, remontés contre le gouvernement et les faramineux profits des « capitalistes ». Les gens de droite disent que les cheminots sont des privilégiés et ne roulent que pour leurs propres intérêts, comptant sur la division des français et leur exaspération d’être coincés dans les bouchons et les franciliens, entassés comme des sardines pendant que ces s. de conducteurs font grève pour pouvoir partir se dorer dans les îles à 60 ans.

    La bataille, si elle a lieu, ne se fera pas uniquement dans la rue mais aussi dans les médias. Légitime ou pas légitime ce combat pour faire reculer le gouvernement et le mettre à la table des négociations afin de trouver des propositions pour contourner le recul de la retraite à 62 ans ? Les analystes et autres rhétoriciens de salles de rédaction ont sur le tarmac des argumentaires rationnels. Les personnages habilités à être invités dans les médias pour donner leur avis affûtent leurs raisonnements et façonnent les petites phrases pour trouver la formule choc capable de percer les défenses mentales des populations et pénétrer au cœur du système combinant passion et raison. On trouve en effet dans le cerveau une zone hégélienne, sensible aux passions raisonnées, aux contradictions irraisonnées. C’est cette zone qui est responsable de cette mystérieuse ruse de la raison qui fait l’Histoire et ses grands mouvements. Guerres mais aussi conflit sociaux dont le plus intense ce dernier siècle se déroula lors d’un printemps de mai 1968. Plus récemment, les souvenirs se portent sur les grandes manifestations contre le CPE, alors que Dominique de Villepin était à Matignon, ironisant sur le fonctionnaire accroché à son poste tel un coquillage arrimé au rocher. Il se trouve que la grande marée des manifestants à permis de découvrir ces coquilles de fonctionnaire lors du flux montant, non pas sur la plage abandonnée mais dans la rue. Le CPE, un élément de mécontentement éminemment symbolique, inscrit dans une défiance des Français face aux dirigeants, une fronde démocratique attestée par le non au référendum sur le TCE en 2005.

    Le point d’interrogation hante cette réflexion. Que va-t-il se passer ? La dernière fois où le pays fut bien bloqué, c’était lors des grèves de décembre 1995. C’était il y a quinze ans dans un contexte économique, social et politique sensiblement différent. L’hypothèse d’un grand mouvement social doit être envisagée, même s’il paraît incertain et même peu probable. Toutes les conditions sont réunies, sauf peut-être la plus importante, la détermination individuelle. Mais l’Histoire sait que les grandes révolutions n’avaient pas été prévues, ni par les dirigeants, ni les penseurs, et qu’elles n’avaient pas été anticipées par les populations. C’est après coup que les historiens tentent de reconstituer la vague montante des mécontentements et des amplifications de mouvement. En 1995, Chirac venait d’être élu et Juppé d’être nommé, dans un contexte de fracture sociale ayant fourni le thème de campagne d’un Chirac légitimement élu d’autant plus qu’il arrivait à l’Elysée après un second septennat calamiteux de Mitterrand. L’alternance, ce mythe démocratique. En 2010, Sarkozy a derrière lui plus de trois ans de gouvernance très spéciale, marquée par un style, une omniprésence médiatique et des réformes controversées, le tout agrémenté d’un récent discours qui eut le malheur d’altérer l’image de la France, tout en choquant quelques dignitaires de Bruxelles. En plus, contrairement à 1995, le pays est miné par quelques scandales ayant créé du buzz, non seulement l’affaire Clearstream mais aussi le feuilleton Woerth Bettencourt qui a montré le déni de réalité des conseillers du président. C’était jouer avec le jeu que de maintenir le lieutenant Woerth en poste, chaque semaine offrant son lot de révélation, martelant les esprits. Des motifs d’agacement, il y en a. Le chômage, la crise, le bouclier fiscal, les banquiers et ces profits faisant un retour marqué mais sans le retour de l’emploi, les niches fiscales et pas plus tard qu’aujourd’hui, la publication d’un rapport de la Cour des compte chiffrant à 150 milliards le coup des exonérations fiscales offertes aux entreprises. Même si ces niches fiscales sont quelque fois excusées au nom de la stratégie économique, le François moyen doit bien se dire que dans ces 150 milliards, on peut en récupérer une partie pour équilibrer les retraites et permettre aux caissières, routiers et autre manutentionnaire usé de pouvoir partir à 60 ans pour un repos bien mérité. Plus généralement, les travailleurs sont aussi excédés par une pression sur le travail et l’emploi qui n’a cessé de s’accentuer depuis quinze ans. Il suffit de voir quelques reportages bien réalisés ou d’entendre les murmures dans les conversations de rue. Si les élites et autres oligarques prennent leurs informations dans les dîners en ville, la France qui n’a pas les moyens de déjeuner dans un resto prend ses sources dans la rue, autre lieu de rencontre moins sélect mais tout aussi intéressant. Le grand soir révolutionnaire de 2010 opposera les gens de la rue aux convives des dîners en ville. Le grand soir n’est cependant qu’une phase improbable de l’Histoire écrite dans un des livres de l’infinie bibliothèque imaginée par Borges.

    La situation en 2010 est donc bien différente de 1995. Le mécontentement est au seuil maximum. Les conditions sont réunies pour un grand mouvement qui, et les syndicats le savent bien, dépassera le cadre de leur représentation, ratissant dans toutes les franges de la population mécontente. Et surtout, le mouvement sera incontrôlable, traduisant une connivence avec mai 68 dont le ressort fut le double mécontentement des étudiants et surtout des travailleurs à une époque où ils se sentaient aussi sous la pression et mal récompensés. On retrouve quelques motifs similaires en 2010. Une grande inconnue. Que va faire la jeunesse, si prompte à se réunir pour un apéro géant mais incertaine pour un grand soir. Pourtant, les motifs de mécontentement sont nombreux, notamment le prix des locations qui ampute leur budget, obligeant les uns à hypothéquer leurs études pour un job alimentaire et les autres de ponctionner les revenus de leurs parents. Maintenant, le contexte de peur régnant, la résignation liée à un confort matériel assez répandue, l’égoïsme, le souci d’entrer dans la lutte des classes, la peur des attentats, tous ces éléments s’opposent au grand soir. La conclusion sera se s’en remettre à l’effet papillon qui contrairement à ce qu’on pense ne joue pas sur la météo mais sur le climat social, étant entendu que le système est parvenu à un état de contradiction avéré, un peu comme le point critique d’un tas de sable prêt à s’effondrer lors du prochain grain lancé. Si le château de sable s’écroule, il y aura sur les pavés la plage sociale.

    par Bernard Dugué (son site) jeudi 7 octobre 2010 -


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  • Tout se dégrade à une vitesse vertigineuse

    Article placé le 06 oct 2010, par Mecanopolis

    Par Alain Soral

    En cette période d’accélération de l’Histoire, sous la double influence délétère du libéralisme anglo-saxon et du communautarisme sioniste, tout se dégrade à une vitesse vertigineuse : crise économique, scandales financiers, délinquance, tensions ethniques, délitement des institutions et surtout, le plus choquant pour l’esprit : vulgarité du pouvoir et grossièreté de la propagande médiatique…

    La multiplication des montages pour cacher les affaires

    En effet, que ce soit le montage de l’affaire Sakineh (Voir Flash n°48) par le milliardaire et agent sioniste multirécidiviste BHL ; affaire grotesque relayée jusqu’au sommet de l’État par Bernard Kouchner, notre ministre des Affaires étrangères pour le plus grand déshonneur du Quai d’Orsay, et le président Sarkozy pour notre ridicule planétaire.

    Que ce soit Al Quaïda Maghreb incorporeted, sorte de SMERSH islamiste, d’un niveau de sérieux digne de James Bond contre docteur No, menaçant à nouveau le Monde libre et la France le jour anniversaire des attentats du 11 septembre pour cacher aux masses abruties ses véritables commanditaires, à chercher probablement du côté de ses bénéficiaires…

    Que ce soit la régression sociale représentée par la réforme des retraites cachant, avec la complicité de toutes les forces de gauche, excepté Mélenchon, la responsabilité de la loi du 3 janvier 1973 – dite aussi loi Rothschild – dans ce déséquilibre comptable programmé sonnant le glas de nos politiques sociales…

    Que se soit la mascarade du pseudo-racisme anti-Roms et ses fausses reconduites à la frontières, en vérité voyages aller-retour organisés par l’État, mais payés par les contribuable ; mais encore le socialiste Rocard, payé lui par le Medef pour souhaiter la dictature mondiale des multinationales au-dessus des États qualifiés de “nuisibles” ; ou enfin l’addiction à la cocaïne du père la morale Delarue, ex-gendre idéal du service public…

    L’Occident atteint un tel niveau de déliquescence, de mensonge, de bêtise et de laideur qu’on en vient à considérer les années 60, celles du gaullo-communisme pourtant traversées des violents soubresauts de la décolonisation et de la Guerre froide, comme un âge d’or.

    Du consensus gaulo-communiste à la loi Rothschild

    Une période de prospérité et de consensus social – appelée d’ailleurs “Trente glorieuses” par ceux qui l’ont liquidée – inspirées sans doute aux acteurs de l’époque par les souvenirs de la Seconde guerre mondiale. Souvenirs de ses violences inouïes, mais aussi de ses causes toujours cachées aux peuples mais connues des élites, momentanément calmées dans leurs ardeurs par le prix du sang.

    Et la question qui vient immédiatement à l’esprit, lorsqu’on songe à l’abîme qui sépare désormais la présidence d’un de Gaulle, patriote cultivé s’efforçant d’incarner l’Histoire, et celle d’un Sarkozy, margoulin à l’ascendance incertaine collé à une demi-mondaine, c’est : que s’est-il passé ?

    Que s’est-il passé dans un pays de 1 500 d’histoire qui n’a pourtant connu, durant cette séquence d’un demi-siècle à peine, ni catastrophe naturelle, ni révolution, ni guerre ?

    Pour comprendre cette destruction en douce de tout ce qui faisait la grandeur de la France : peuple éduqué et patriote administré par des élites d’un niveau culturel et technique sans équivalent, nous devons nous pencher sur la destruction des piliers, des verrous qui, en détruisant un consensus politique, économique et social, a permis le retour de forces occultes qui manipulèrent, jusqu’à les faire crever, les classes populaires dans les années 30.

    Mai 68 et janvier 73

    Tout commence par l’éviction de de Gaulle pour son insoumission à l’Oligarchie ; insoumission clairement exprimée par son discours du 4 février 1965 sur sa volonté de retour à l’étalon or, et sa conférence de presse de novembre 67 pointant clairement du doigt un certain “peuple d’élite, sur de lui-même et dominateur”.

    Une éviction de de Gaulle pour son insoumission au dollar et à l’État d’Israël dans laquelle Daniel Cohn-Bendit joua un rôle moteur ; raison pour laquelle il est toujours en piste aujourd’hui.

    Mai 68 sans lequel il n’y aurait pas pu avoir janvier 73 ; soit, une fois de Gaulle chassé du pouvoir, la trahison de la Nation par la droite d’affaires incarnée par Georges Pompidou. Georges Pompidou, ex-directeur général de la banque Rothschild, qui fit passer en douce la réforme de la Banque de France interdisant désormais à l’État d’être maître de sa monnaie ; un article 25 de la loi 73-7 du 3 janvier de la même année signifiant notre entrée dans la logique structurale de la dette, ainsi que la fin programmée de nos politiques sociales.

    Une liquidation du consensus Capital/Travail issu du CNR qui, la colère sociale aidant, entrainera, après la transition de l’inexistant Giscard, l’arrivée de la gauche au pouvoir…

    10 mai 1981 : Mitterrand ou l’avènement de la gauche culturelle

    Mais pas n’importe quelle gauche, la gauche sociétale du PS signifiant à partir du gouvernement Fabius que, désormais, la gauche incarnée par Jack Lang, la culture de masse et les gays, ne toucherait plus à l’économie.

    Mitterrand, soit ce faux homme de gauche au passé vichyssois caché, président otage de toute une clique communautaire à l’opposé des hommes de la Résistance qu’avait su fédérer de Gaulle, afin de maintenir la France unie malgré ses déchirements. Une clique communautaire issue de nos ex-colonies du Maghreb et de l’Est humilié par la Collaboration qui, après la destruction du consensus économique et social du CNR, travaillera à la destruction de son consensus moral ; au remplacement dans l’esprit des Français de la France combattante de Jean Moulin par celle des Papon, Touvier et autres Bousquet ; soit, quarante ans après, la reprise de l’Épuration inaugurée par le procès Barbie.

    Le PCF remplacé par l’antiracisme

    Une liquidation économique et morale du CNR qui s’achèvera logiquement par la liquidation de son partenaire historique : ce PCF de Georges Marchais et sa logique de classe, liquidés eux aussi par la gauche après le discours de Montigny-les-Cormeilles, au profit de l’antiracisme…

    Un antiracisme désormais seul combat du PS en cette période de liquidation de l’industrie et de chômage de masse ; soit l’interdiction faite au peuple ouvrier de contester l’invasion du pays par un Tiers-monde hostile ; immigrés désormais sans travail mais élevés dans la haine de la France par la mythologie anticoloniale, avec cette fois à la manœuvre succédant à Cohn-Bendit, le trotskiste Julien Dray.

    20 septembre 1992 : la fin de la France acceptée par son peuple à Maastricht

    Une destruction méthodique des piliers qui faisaient la France économique, morale et sociale d’après-guerre qui s’achèvera par le référendum de Maastricht et la victoire du “Oui”, le renoncement à la France par son peuple travaillé au corps depuis vingt ans par le jeunisme, le féminisme, la “rigueur économique”, le métissage et l’antiracisme ; l’argent roi se jouant des minorités sexuelles et ethniques au-dessus des nations, afin que plus aucune force, venue de la droite morale ou de la gauche sociale, ne vienne désormais s’opposer au rouleau compresseur mondialiste.

    15 mars 2004 : de l’antiracisme à l’anti-islamisme ou le retournement

    Le dernier apport à ce travail de destruction sera la loi anti-foulard – aggravée récemment en loi anti-burqa ; soit ces mêmes immigrés, devenus entre temps “islamistes”, désignés au peuple de souche comme bouc émissaire par ceux là même qui les ont fait venir et poussés à la radicalisation antifrançaise, afin que les luttes sociales légitimes se transforment en guerre civile interethnique.

    Un changement de cap qui se traduira, sur le plan politico-médiatique, par l’éviction d’un Julien Dray rattrapé par les affaires, au profit d’Alain Finkielkraut pour le discours d’élite, puis d’Éric Zemmour dans sa version grand public.

    Échéance 2012

    Ainsi, de l’affaire Sakineh à l’addiction d’un Delarue, en passant par le 11 septembre, les Roms et les retraites, nous vivons aujourd’hui l’acmé d’un processus de destruction commencé dès 1969.

    La question restant de savoir si 2012 sera la ratification finale de cet abandon ou le premier acte de la révolte.

    Quant à savoir quels candidats incarneront le mieux la schlague ou le refus, nous avons encore plus d’une année pour y réfléchir…

    Chronique d’Alain Soral publiée dans la revue Flash n°49

    Reprise sur Mecanopolis avec l’aimable autorisation de Jean-Emile Néaumet, directeur de la publication


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  • Le Portugal et l’Irlande pris au piège du surendettement

    par Ambrose Evans-Pritchard

    Le Portugal et l’Irlande sont désormais pris au piège d’un surendettement et d’une austérité qui se renforcent mutuellement, en une spirale menant à la dépression, écrit Evans-Pritchard.

    Pour des pays privés des mécanismes d’ajustement monétaires, les coupes budgétaires amplifient la récession et le besoin de refinancement. La sortie de crise, suggère-t-il à la suite de Simon Johnson, pourrait requérir une renégociation de la dette. En refusant d’envisager cette possibilité, le FMI et l’Union européenne les condamnent à se saigner pour payer leurs créanciers rubis sur l’ongle.

    Vus ainsi, les fonds de soutiens accordés bénéficieront in fine aux seuls créanciers, absouts de toute responsabilité, protégés contre toute perte, note-t-il. En d’autres termes, on exige de ces nations de se sacrifier pour préserver la rente. --- La thèse de la restructuration (puisque la solution inflationniste semble hors de portée) commence à gagner du terrain. L’article de Martin Wolf signalé en brève ces jours derniers explique fort bien quels sont les différents paramètres du problème.

    Il préconise la poursuite des déficits publics, mais également une restructuration de la dette privée au détriment des créanciers. Cela paraît inévitable, au vu de la masse de créances fictives (au sens de capital fictif) qui se sont accumulées, et tout spécialement depuis l’emballement financier qui a débuté en 2002. Tant que ce papier surnuméraire n’aura pas été détruit d’une manière ou d’une autre, l’économie réelle restera plombée. Contre Info.

    Le Portugal s’est rapproché de la ligne fatidique vendredi, lorsque le quotidien Diario de Noticias a rapporté les propos de trois anciens ministres des Finances avertissant que le pays devrait faire appel au Fonds monétaire international (FMI).

    L’un d’entre eux a parlé d’une « imprudente dépendance à la dette extérieure », et un autre d’une « dérive des dépenses publiques ». Peu importe que tous aient été impliqués dans le processus d’adhésion du Portugal à l’euro, un choix politique qui a préparé cette crise et qui enferme aujourd’hui le Portugal dans le piège de la dépression.

    Le Portugal avait un solde créditeur net vis-à-vis de l’étranger au milieu des années 1990. L’Union Monétaire en a fait un débiteur net, à hauteur de 109 % du PIB. Voila ce qui advient lorsqu’on réduit subitement les taux d’intérêt de 16 % à 3 %.

    Quoi qu’il en soit, ces déclarations ont touché une corde sensible. Les rendements sur la dette portugaise à 10 ans ont bondi à 6,15 %, retrouvant le niveau atteint durant la crise du mois de mai, lorsque l’UE fit face à son « moment Lehman-Brother » et a lancé un plan de sauvetage de 750 milliards d’euros.

    António de Sousa, le patron du syndicat des banques portugaises, a déclaré que ses membres sont dans une situation désespérée. Les banques ne peuvent lever de fonds à l’étranger, demeurent « extrêmement fragiles », et n’auront « tout simplement » plus rien à prêter tant que les capitaux étrangers ne seront pas de retour.

    Les banques portugaises ne peuvent survivre en comptant sur l’épargne locale. Elles dépendent des financements étrangers à hauteur de 40 % de leurs actifs, selon les chiffres du FMI. C’est la raison pour laquelle une réunion d’urgence a eu lieu vendredi entre le gouverneur de la banque centrale et le président Cavaco Silva. Le gouverneur a déclaré que les flux de financement de l’étranger en direction du Portugal étaient en train de se tarir. Les marchés n’acceptent plus le rythme trop lent des mesures d’austérité budgétaire au Portugal.

    Quelques heures plus tard, les dirigeants portugais se sont accordés sur le principe d’un durcissement du nouveau budget 2011, abandonnant l’espoir qu’ils pourraient à la fois éviter des coupes budgétaires et réduire le déficit de 9,3 % du PIB en 2009 à 7,3 %. La première victime pourrait être le train à grande vitesse vers Madrid.

    Que peut on attendre de cette austérité budgétaire ? Le total de la dette publique et privée combinée équivaut à 325 % du PIB, contre 247 % pour la Grèce, de sorte que le pays risque déjà d’être entraîné dans une spirale de surendettement. Lisbonne a supprimé des emplois publics depuis plusieurs années. Cela a certainement entravé la croissance, mais pas résolu le problème. La productivité du pays reste bloquée à 64 % de la moyenne de l’UE.

    La vérité dérangeante, c’est que le Portugal a perdu une grande partie de sa compétitivité depuis son adhésion à l’Union monétaire, et n’a jamais été en mesure de la retrouver. La « convergence » n’a pas eu lieu.

    L’Irlande illustre ce qui arrive lorsqu’on recourt à la purge budgétaire, en réduisant les salaires du secteur public de 13 % - sous les applaudissements de l’élite de l’UE - sans qu’elle soit compensée par une relance des exportations et la politique monétaire. Les obligations irlandaises ont grimpé encore plus haut, à 6, 38 %, un record depuis l’entrée dans la zone Euro.

    Cet envol des taux a été déclenché par la publication de deux notes de conjoncture publiées par les banques : La Barclays prévoit que l’Irlande aura peut-être besoin de l’aide du FMI et Willem Buiter, de la Citigroup, estime que l’Irlande « pourrait ne pas être en mesure d’honorer » en même temps les créanciers de la dette souveraine et les créanciers des banques. Le Dr Buiter a également déclaré qu’un défaut de paiement de la Grèce est « un événement de forte probabilité ».

    Deux ans après sa purge, l’Irlande enregistre un déficit budgétaire atteignant près de 20 % du PIB. Mais ce chiffre est réduit à 12 % si l’on exclut le sauvetage des banques. La raison pour laquelle le volume de créances douteuses de la banque Anglo Irish continue à augmenter, c’est que l’économie continue de s’enfoncer. Les prix des logements ont chuté 35 %. Le PIB nominal s’est contracté de 19 %.

    « La dette de l’Irlande monte comme une montgolfière sans pilote, alors que sa capacité à payer s’est effondrée », avertit Simon Johnson, ex-économiste en chef au FMI. Il estime que le pays a signé un pacte faustien avec l’Union Européenne, l’autorisant à emprunter jusqu’à hauteur de 75 % du PIB auprès de la BCE, tant que les contribuables irlandais serviront de bouclier pour les créanciers européens.

    Quoi qu’il en soit, le FMI lui-même est devenu un problème, en agissant comme le bras armé de l’idéologie de l’UE sous la conduite de Dominique Strauss-Kahn. Il n’offre pas de recours car il acquiesce à l’interdiction de l’UE de restructurer la dette.

    En Grèce, il soutient une politique qui laissera le pays chargé d’une dette publique atteignant 150 % du PIB au sortir de l’épreuve - permettant ainsi aux créanciers français et allemands de transférer une grande partie du risque vers les contribuables d’Asie via le FMI, et vers les contribuables de l’UE grâce au système de soutien de la zone euro .

    M. Strauss-Kahn a engagé à hauteur de 250 milliards d’euros les fonds du FMI pour « sauver » l’Union Européenne, sans l’approbation préalable du Conseil du FMI, provoquant la fureur de ses membres asiatiques. Il a promu la doctrine spécieuse qui affirme que les défauts sur la dette souveraine sont « inutiles, indésirables, et peu probables ».

    Disons-le clairement : le Fonds Monétaire International est devenu le promoteur d’une politique incohérente et de l’aléa moral. En août, il a aboli son plafond de crédit et a créé un nouvel outil pour précipiter dans de nouvelles dettes les États qui ont autant besoin que de se tirer une balle dans le pied.

    Simon Johnson indique que la solution, pour les parents pauvres de l’Union monétaire, serait un mécanisme de réduction de la dette semblable à celui des « obligations Brady », mis en œuvre en Amérique latine dans les années 1980, qui obligeait les créanciers à partager les difficultés des débiteurs, comme c’était le cas par le passé, et donnait aux débiteurs un moyen de sortir du bourbier.

    Pour être juste envers les responsables européens, il faut cependant reconnaitre que le problème auquel ils font face est peut-être tellement énorme que, s’ils laissaient la Grèce, le Portugal et l’Irlande restructurer leur dette, ils risqueraient une contagion instantanée à l’Espagne, et de là à l’Italie. Peut-être n’ont-ils pas vraiment le choix. Si c’est le cas, l’union monétaire a créé un monstre.


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