• Les obsèques d’un agriculteur victime des pesticides

    France Info - 09:23

    Il avait 45 ans, était atteint d’une leucémie, reconnue comme maladie professionnelle, était même devenu une figure du combat d’une poignée de cultivateurs contre l’usage des pesticides.
    Yannick Chenet est décédé vendredi dernier à Saujon, en Charente Maritime. Ses obsèques ont lieu aujourd’hui.

       
       
    France Info -

    © FOTOLIA/Sébastien Rabany

    Il lui avait fallu deux années de procédure pour obtenir enfin en 2006 que sa leucémie soit reconnue maladie professionnelle. Une bataille racontée dans le film documentaire de Jean-Paul Jaud, Severn, la voix de nos enfants , sorti en novembre dernier, après son premier volet Nos enfants nous accuseront.

    Yannick Cheney, céréalier, éleveur et viticulteur, travaillait la terre depuis ses 15 ans. Il aura donc passé presque 30 ans à déverser, comme les autres, des produits phytosanitaires bourrés de benzène, une substance nocive pour l’organisme.

     

    Son décès, selon Générations futures, le collectif de professionnels qu’il avait rejoint pour dénoncer la dangerosité de ces substances, n’est qu’un décès parmi les nombreux autres qui pourraient advenir. Ces maladies souffrent du déni de la profession agricole et des pouvoirs publics, affirme le collectif. Le ministère du Travail ne reconnaît que des troubles respiratoires consécutifs à l’exposition régulière des pesticides. Selon la MSA, la mutuelle agricole, seule une quarantaine d’agriculteurs ont vu leurs maux reconnus maladie professionnelle.

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  • Roulez, roulez, petits plastiques

    Au moment où le prix de l’essence atteint des sommets, l’ingéniosité de nos concitoyens fait des miracles.

    Elle trouve le moyen de carburer autrement, par exemple, en transformant les déchets de plastique en essence.

    L’Inde, comme on le sait, est un pays en pointe au niveau technologique.

    Avec ces 30% de taux de croissance dans le domaine des technologies de l’information, l’Inde est l’un des pays les plus prometteurs dans de nombreux domaines scientifiques.  lien

    Alka Zadgaonkar, responsable du département de chimie à Nagpur à trouvé en 1995 un moyen bon marché pour transformer des déchets de plastique en bon pétrole, sans pertes, et sans pollution.

    Chacun sait que la matière plastique provient de la transformation des hydrocarbures.

    La seule différence est que la chaine moléculaire du plastique est plus longue que celle des hydrocarbures.

    Pour parvenir à ces fins, cette scientifique a donc trouvé le moyen de casser cette chaine, afin d’obtenir des segments plus petits.

    Le résultat obtenu est pour 80% des hydrocarbures liquides, 15% de gaz, et 5% de résidus de charbon (coke).

    Ces derniers sont utilisés pour l’incinération, et les hydrocarbures vont servir de carburant.

    L’IOC ((Indian Oil Corporation) a évalué le processus, testé les produits, et présenté un rapport en mars 2003, suivi en juin suivant par un protocole d’entente entre l’administration et la professeure Alka Zadgaonkar.

    Selon Niranjan Raje, directeur de la branche recherche et développement de l’IOC, le procédé demande à être optimisé, mais çà marche.

    Alka a donc pris contact avec la plus grande banque de l’Inde (C.Slate Bank of India) et obtenu une aide financière qui va permettre de développer le procédé sur une grande échelle.

    C’est une bonne nouvelle pour sa ville de Nagpur qui produit 60 tonnes de matières plastiques par jour. lien

    C’est aussi une bonne nouvelle pour la planète, puisque les 150 millions de tonnes de plastique que nous produisons annuellement pourraient être transformés en carburant, à un prix plus que raisonnable.

    Quand l’on songe qu’en 2004, en Amérique du Nord, 28 milliards de bouteilles de plastique ont été utilisées, nécessitant 17 millions de barils de pétrole pour leur fabrication, on devine tout l’intérêt de cette invention. lien

    Alka Zadgaonkar a estimé que le cout total de la production avoisinerait les 20 cts d’euros le litre, en tenant compte de tous les frais.

    En France, on joue, comme souvent, la carte du scepticisme.

    Jean François Gruson, est directeur adjoint aux affaires économiques de l’IFP (institut français du pétrole).

    Après avoir épluché le brevet, il a déclaré avec dédain : « il s’agit d’un document plutôt pauvre en informations, qui décrit un appareil de laboratoire, une sorte de catalyseur- mais laisse en suspens tout un tas de questions : quels sont les bilans de matières employées, ou sont les descriptions thermiques ?...Bref, je ne vois pas comment on pourrait créer une unité de raffinage à partir d’un tel brevet (…) pour notre part, nous travaillons plus sur la façon de fabriquer des plastiques neufs à partir de matières usagées ». lien

    Fermez le ban.

    La France continue donc de nager à contre courant.

    Ailleurs, on a pris l’affaire au sérieux.

    Au Japon, par exemple, un chercheur, Akinori Ito de la Blest Corporation a inventé une petite machine qui transforme le plastique en pétrole.

    1 kilo de déchets plastiques devient 1 litre de pétrole, en utilisant 1 kilowatt d’électricité, et ceci sans émission de CO2.

    La machine qu’il a inventé utilise une chaleur contrôlée, sans flammes, et peut traiter du polyéthylène aussi bien que du polypropylène ou du polystyrène. vidéo

    L’intérêt de sa machine est sa petite taille, et le fait d’éviter la création d’une usine, ce qui lui permet d'être directement utilisée par le consommateur.

    En même temps, elle évite le problème lié à l’incinération du plastique, qui rappelons le, produit, sous certaines conditions, des dioxines dont on connait les conséquences sur notre santé. lien

    Et puis, pour la faire fonctionner, rien n’empêche d’utiliser l’énergie photovoltaïque, c'est-à-dire celle de la lumière,  qui permet de transformer celle-ci en électricité, d’autant que d’énormes progrès viennent d’être réalisés dans ce domaine, avec les panneaux Graetzel.

    Rappelons que ce nouveau procédé photovoltaïque, au lieu d’utiliser du silicium amorphe, s’inspire de la fonction chlorophyllienne des plantes, pour proposer des panneaux souples et transparents, en utilisant de l’oxyde de titane. lien

    Une équipe américaine, dirigée par le professeur Guozhong Cao vient d’améliorer encore plus ce procédé en doublant le rendement des cellules Graetzel, pour un prix de revient toujours plus bas. lien

    Mais revenons à nos plastiques.

    Malgré l’indifférence française à ces avancées indéniables, l’Europe semble à son tour être intéressée par ce choix.

    Une usine a ouvert ses portes à Berlin pour transformer les déchets plastiques en gasoil.

    Ce procédé, importé d’Australie, est développé par une société Hollandaise « EnvoSmart Technologie  »et repose sur le principe de la pyrolyse.

    Les plastiques sont brûlés, et dégagent des gaz qui sont condensés en liquide appelé par les inventeurs du procédé « Envofuel ». La partie solide restante peut être utilisée pour le revêtement des routes.

    Ce système permet de faire 1 litre de gasoil avec 1 kilo de plastique, alors qu’on se souvient qu’il faut plus de 2 litres de pétrole pour faire un kilo de polystyrène. lien

    La Suède, puis la Pologne se sont lancé à leur tour dans l’aventure, suivis par les Pays-Bas, le Luxembourg, la Belgique, l’Italie, le Danemark, la Norvège, la Slovaquie, la République Tchèque, la Lettonie, l’Estonie et la Lituanie. lien

    Une filiale de Suez Environnement, Sita UK, associée à Cynar Plc vient à son tour d’annoncer la possibilité de transformer à l’échelle commerciale le plastique en carburant pour diesel.

    Le communiqué de presse proposé par l’entreprise affirme que « Chaque usine est conçue pour assurer la conversion de quelque 6000 tonnes de déchets plastiques mixtes par an (…) chacune devrait produire plus de 4 millions de litres de combustible diesel (…) ce processus de valorisation des déchets plastiques devrait conduire à un coût inférieur à celui du diesel normal ». lien

    Ces inventions sont aussi une bonne nouvelle pour « the Pacific Trash Vortex ». vidéo

    Pour ceux qui l’ignoreraient encore, il existe en plein Pacifique, entre Hawaï et la Californie une ile grande comme la France constituée d’un assemblage improbable de déchets de plastique. vidéo

    Il est probable que d’autres iles du même type existent ailleurs.

    François Chartier, membre de l’association « Greenpeace  » raconte : « Ce sont les courants océaniques qui sont à l’origine de cette concentration de déchets  »

    Elle est constituée de plastiques et de plancton.

    Les études ont prouvé qu’il y a 6 kg de plastique pour 1 kilo de plancton, et qu’il s’agit en fait d’un continent de 3,5 millions de km2.

    Ce sont les membres de l’équipage de l’Algalita Fondation qui affirment avoir vu cette ile quasi synthétique. vidéo

    On imagine la quantité phénoménale de pétrole qui pourrait être tirée de cette masse de déchets de plastique.

    Encore faudrait-il pouvoir la récolter.

    En Méditerranée, une récente étude menée par plusieurs laboratoires universitaires européens, il y aurait environ 250 milliards de microplastiques flottants pour l’ensemble de la méditerranée.

    On peut trouver leur rapport sur ce lien.

    Bruno Dumontet, chef de l’expédition qui a fait les prélèvements affirme : « nous avons fait les premiers prélèvements sur une hauteur de 10 à 15 cm d’eau, et c’est donc une extrapolation sur des micros déchets flottants, ce n’est pas sur toute la colonne d’eau (…) mais c’est déjà particulièrement inquiétant ». lien

    Les scientifiques qui ont mené cette expédition ont lancé une pétition européenne que l’on peut signer sur ce lien.

    Pour que cette pétition aboutisse, il faudrait 1 million de signataires, soit 54 000 signatures pour la France.

    Depuis le jour où il a découvert 17 bouts de plastique dans le ventre d’un poisson qu’il venait d’ouvrir pour s’en nourrir, Marcus Eriksen, docteur en enseignement des sciences, et amateur de sushis, à fait un voyage original : avec son collègue Joël Paschal, ils ont construit un radeau à l’aide de 15 000 bouteilles de plastique vides, afin de relier, en 2008, Los Angeles à Hawaï. lien

    Façon pour lui de tenter de dénoncer l’utilisation du plastique dans les produits de consommation.

    Pas sûr que sa belle initiative ait changé grand-chose, mais il a eu le mérite d’essayer.

    Car comme dit mon vieil ami africain :

    « Celui qui n’essaye pas ne saura jamais s’il aurait pu réussir »

    .L’image illustrant l’article provient de : « synchro-blogue.com »

    par olivier cabanel (son site) lundi 10 janvier 2011


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  • Encore une vague de pluie d'oiseaux morts, cette fois en Louisiane.

    La catastrophe de BP suspect possible ?

     
    Deuxième vague de pluie d'oiseaux morts, cette fois en Louisiane. Tout le monde a oublié mais, il pleuvait du pétrole en Lousiane, en juin 2010.
    Et cela n'avait pas été chanté sur tous les toits. ni par les médias internationaux.

    Concernant les oiseaux de l'arkansas, ce qui était souvent rapporté par les médias officiels, c'était que les scientifiques privilégiaient une hypothèse : les animaux pourraient avoir été effrayés par la foudre ou des feux d’artifice, entraînant une folle envolée dans le noir, au cours de laquelle ils auraient percuté des arbres, des maisons…
    Les oiseaux morts de Louisiane va surement mettre à mal cette théorie. 
    Et une semaine après les oiseaux et les poissons, morts de l'Arkansas,
    toujours pas de publications des résultats des autopsies.

    Il faut souligner que ces deux groupes d'évenements liés à des oiseaux ne sont pas les seuls. Ils étaient seulement les plus médiatisés.

    Cela s'était également déroulé en amérique du sud, au Chili, au tout début janvier

    par un membre de l’équipe Sott : Environ 1500 oiseaux sont tombés ce matin (le 02/01/11) sur la côte, sur une zone de 10 km, entre les comtés de Mela et de Colmo Yao (Biobio). (voir la vidéo sur Youtube) Les oiseaux sont des puffins fuligineux, une espèce vulnérable de par le monde. La cause de ces morts reste inconnue, mais l’organisation civique Salvemos Cobquecura a menacé de sanctions les possibles responsables de cette situation. Les autorités conviennent qu’il s’agit d’un phénomène récurrent déjà rapporté auparavant, comme à Dichato l’année dernière. Le cas des puffins fuligineux de Cobquera fait l’objet d’une investigation par différentes associations. Ces dernières années, ce phénomène s’est produit - témoins à l’appui - dans la région s’étendant de Biobio à Los Lagos.

    La concentration de groupes d'animaux morts dans les alentours du Golfe du Mexique apparait comme importante si on en juge la carte que propose Google maps.
    (Merci à  Mad Jack d'avoir indiqué cette page plus bas)
    une copie d'écran de la zone ( à la date du 8 janvier 2011)


    Tous les points bleus correspondent aux cas répertoriés de fortes concentrations d'animaux morts,
    on y trouve des oiseaux, des poissons, des pélicans, des chauves souris
    des étoiles des mers etc ...

    Consulter ici la page avec le nom des espèces des animaux morts et leur nombre

    Et si ce qui c'est passé pas si loin de la Louisiane, l'été 2010 avec la catastrophe de la station de BP, y était pour quelque chose dans la mort de tous ces oiseaux ?

    Nuages et océans sont très intimement liés, quelque soit ce qui a pu s'accumuler comme "éléments toxiques" dans l'eau du Golfe du Mexique,
    entre (un) la "mixture" concoctée et déversée dans le secteur pour dissoudre les nappes huileuses qui se promenaient sur des kilomètres
    ou (deux) les émanation de Gaz toxiques dûes aux failles ouvertes sous la mer (visionner la vidéo publiée l'été 2010) par les forages irresponsables en très grande profondeur de BP et de la station deepwater (ou même le mélange et  l'intéraction potentiellement désastreuse des deux)

    Dans la même période, la biologiste Riki Ott, témoignait de l'apparition de certains symptômes physiques chez les habitants du Golfe du Mexique et surtout chez les membres des équipes de nettoyage. Kindra Arnesen une habitante pouvait témoigner des effets qu'elle avait pu constater. Une mission d'observation scientifique à la même époque avait permis également de se faire une idée de l'impact sous la mer des produits utilisés pour "réduire" la quantité de pétrole déversé.

    Et si qui était dans la mer dans le Golfe du Mexique s'était retrouvé dans l'air et les nuages, puis emportés au gré des vent "au petit bonheur la chance", ils se sont soit disséminés, dissous, soit "s'accrochés" à certains nuages, qui sont devenus des "serials killers" ?
    Je rappelle que de l'huile, du pétrole du golfe du Mexique était tombée en pluie des nuages en Juin, en Louisiane (voir la vidéo sur le lien en début d'article) .


    Dans un tout autre registre, la catastrophe a pu avoir également un autre type de conséquence. Même après plusieurs mois,  certains scientifiques évoquaient très sérieusement et avec inquiétude, des bouleversement climatiques basés sur la destabilisation du Gulf stream, voire sa dissolution dans cette zone (considéré déjà comme fragilisé depuis des années). Ils mettent en cause, la catastrophe de BP et l'influence de la marée noire ainsi que des produits déversés ensuite.

    Le Gulf stream, véritable artère du climat mondial, l'influence sur n'importe quel portion de celui-ci peut influencer le climat planétaire dans sa globalité, perturbant l'équilibre sous la mer entre courant froids et courants chauds. Pour avoir un aperçu de ces courants : 
    cliquez ici (animation) ou ici (courte vidéo explicative)

    L'ampleur des chutes de neige et des inondations en Europe, les froids rencontré aux USA et au Canada, les inondations apocalyptiques en Australie, les sècheresses en Israël qui ont causé leurs importants incendies,  pourraient-ils résulter de ce qui s'est passé dans le Golfe du Mexique l'été 2010 ? 

    Une réponse dans cette vidéo :
    Disparition du Gulf stream influencé par la catastrophe de la station de BP ?




    L'avidité de BP est-elle la clé du mystère de ces pluies d'oiseaux morts ?
    Si oui, il est probable que la "contamination du ciel" et celle averée des acéans risquent de provoquer d'autres décès en masse d'animaux ...
    On aura donc peut-être pas fini d'entendre parler de fortes concentrations de morts d'animaux.

    La question est quel impact possible sur les populations humaines ?
    BP est-elle responsable du climat chaotique vécu récemment en France, en Europe, en Australie, en Israel et tous les autres pays ... ?

    Nous faisons partie d'un même système, n'importe quel événement en perturbant profondément une partie, perturbe tout le système.

    Un lien entre ces événements sera-il prouvé un jour officiellement ?
    BP sera t-il rendu responsable et coupable ?
    Cette Multinationale sera-elle contrainte de dédommager les villes, états, pays pour les dégats occasionnés, ceux-ci seront-ils un jour, déclarés comme conséquences internationales et planétaires de la fuite du puit de la station Deepwater Horizon ?

    On peut, le temps d'un instant, le "réver" ...

    Les médias annonçaient en novembre 2010 que BP, pénalisée par la marée noire, voyait son bénéfice chuter de 63% , et en décembre, l'administration Obama a déposé une plainte contre BP pour que la responsabilité civile de la compagnie pétrolière soit établie dans la pire marée noire de l'histoire des Etats-Unis.

    hors exceptionnels, y compris l'ardoise de la marée noire, le bénéfice a augmenté de 18% à 5,53 milliards de dollars, ce qui dépasse largement le consensus Reuters qui donnait 4,60 milliards.


    MayaLila.


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  • Construire une éolienne à axe vertical

    article complet ici

    Une éolienne à vitesse constante

    Présentation

    Cette fiche contient les plans pour vous fabriquer une petite éolienne à vitesse constante. Le but est d'arriver à la faire avec du matériel de récupération. Elle est capable de faire débiter entre 600 et 700 watts à un alternateur par un vent de seulement 30 km/h. Peu importe d'où vient le vent, de part sa conception, elle est toujours au top. Un astucieux système de régulation automatique permet d'assurer une rotation à peu près constante quelle que soit la vitesse du vent. De plus, elle se bloque automatiquement en cas de forte tempête. Pour info, le principe de l'éolienne à axe vertical fut breveté par un ingénieur français nommé Georges Darrieus en 1931.


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  • Des milliers d'oiseaux pris au piège entre le froid et les chasseurs

    Dans un communiqué, que nous reproduisons ici, la Ligue de protection des oiseaux, met en garde contre ce qu'elle appelle un massacre : dans le nord de la France, des dizaines de milliers d'oiseaux, descendant vers le sud pour se nourrir, sont attendus par des chasseurs.

    Depuis la fin du mois de novembre 2010, le continent européen, et notre pays en particulier, subissent les assauts d'un hiver précoce et particulièrement rigoureux. Depuis plus d'un mois, températures négatives et chutes de neige se combinent pour créer des conditions atmosphériques particulièrement rudes, dignes des hivers les plus froids du XXe siècle. Des dizaines de milliers d'oies, de canards et de limicoles qui hivernent habituellement aux Pays-Bas et en Belgique ont été forcés de reprendre leur migration et de s'aventurer en France.

    Les oiseaux, déjà affaiblis par la difficulté à trouver les ressources alimentaires, sont chassés et dérangés nuit et jour. Près de 5.000 oies rieuses, 5.000 bernaches nonnettes, des dizaines de milliers de canards siffleurs et quelques bernaches à cou roux, espèce menacée à l'échelle mondiale, ont été observés sur le littoral de la Manche.

    Malheureusement les chasseurs sont à l'affût et les observations sur le terrain montrent qu'un véritable carnage est en cours. La présence de près de 5.000 canards siffleurs condamnés à rester posés en mer face à Sangatte, car empêchés par les chasseurs de s'alimenter dans les polders en témoigne.

    Dans le même temps les fédérations de chasse des départements du Nord, du Pas-de-Calais, de la Somme et de la Seine-Maritime demandent la fermeture de la chasse aux alouettes, aux merles et grives et aux petits échassiers en oubliant les oies et les canards, au motif que les oiseaux qui arrivent chez nous sont en bonne condition physique !

    Alors que l'on attend des températures glaciales pour dimanche et que les prévisions météorologiques annoncent la poursuite des conditions hivernales, la LPO demande la fermeture immédiate et totale de la chasse pour toute la durée de cet épisode météorologique sévère. Lors d'une rencontre avec Nathalie Kosciusko-Morizet jeudi Allain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue pour la protection des oiseaux, a souligné cette nécessité, mais cette disposition n'a visiblement pas été prise.


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  • Photovoltaïque : le moratoire brise l'élan de la filière

    Le gouvernement a suspendu pour trois mois l'obligation faite à EDF de racheter l'électricité solaire, plongeant la filière photovoltaïque dans l'indignation. La justification tient en deux arguments: la production de cette électricité verte serait trop coûteuse et profiterait presque exclusivement à l'industrie chinoise. Ces arguments sont-ils valables?


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  • Claude Bourguignon parle de la revitalisation biologique

     


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  • Une nouvelle réserve de gaz naturel, le « Shale Gas »

    Les naïfs pouvaient penser qu'avec les efforts proclamés de toutes parts pour limiter la production de gaz à effet de serre, les producteurs de gaz et de pétrole allaient ralentir leurs efforts de prospection. C'est évidemment le contraire qui se produit. Partout dans le monde, les forages en profondeur, les extractions de plus en plus polluantes et coûteuses en énergie se multiplient, au fur et à mesure que se rapproche la date estimée du début de l'épuisement des gisements actuels. De plus, de nouvelles sources, jusqu'ici peu connues du grand public, sont mises en exploitation.C'est le cas, à partir des Etats-Unis, pour ce qui concerne le « Shale gas ».


    On sait que le gaz naturel est un mélange d'hydrocarbures présent dans les roches poreuses sous forme gazeuse. Il est extrait par simple forage. Mais ces premiers gisements, bien que très abondants encore, ne suffisent pas aux industriels. Ceci d'autant plus qu'ils ne se trouvent pas toujours dans des régions où l'exploitation puisse se faire sans se mettre sous la dépendance politique du gouvernement attribuant des licences de forage ou de transport.

    Ce n'est pas le cas de gisements non conventionnels, ou la porosité, plus faible, ou encore la non perméabilité, empêchait l'extraction rentable du gaz. Aujourd'hui, grâce aux avancées technologique, il est désormais possible d'extraire de façon efficace le gaz issus des gisements actuels et ainsi, d'augmenter les réserves de ce type d'hydrocarbure. On désigne communément ce type de gaz par le nom de Shale Gas.

    Les Shales Gas sont des gisements de type non conventionnel qui se présentent sous la forme d'accumulations continues de gaz naturel réparties sur de larges volumes rocheux s'étendant à une échelle régionale. Le volume de roche est habituellement saturé en hydrocarbures et le contact entre le gaz et l'eau n'est pas un paramètre utile à la définition du gisement. Le gaz exploité dans ce type de gisement est contenu dans une séquence de roche à grains fins qui est dominée par des Shales (variété de schistes). L'origine du gaz peut être biogénique (par l'action de bactéries) ou thermogénique. Le gaz naturel est stocké dans la couche de roche de deux façons: le gaz adsorbé et le gaz libre. Le gaz adsorbé est fixé à la surface des molécules de roche. Le gaz libre est contenu dans la porosité de la matrice (couches de silt ou de grès insérées dans le schiste) et dans le réseau naturel de fractures.

    Ces schistes à porosité très faibles contiennent de grandes quantités de gaz provenant de la décomposition de matière organique par des bactéries. Ils sont désormais exploitables grâce à la technique de fracturation hydrosiliceuse, qui consiste à envoyer du sable et de l'eau sous pression pour fracturer la roche et libérer le gaz piégé dans les pores. Cette technique est encore plus efficace lorsque elle est associée à des forages horizontaux allant chercher les réserves dans l'ensemble de la couche et pas seulement à la verticale des puits.

    C'est aux Etats-Unis que les Shale Gas ont actuellement le plus d'avenir. Si en effet en 1989 on comptait 47 puits de gaz en gisement non conventionnels, on en compte aujourd'hui prés de 6.200. Les experts prévoient qu'à l'horizon 2020, 50% de la production américaine (actuelle deuxième plus grosse production mondiale après celle de la Russie) proviendront des Shale gas, contre 4% actuellement.

    Si c'est en Amérique du Nord, USA et Canada, que l'augmentation des productions de Shale Gas est la plus sensible, le mouvement ne laisse pas les autres pays grands consommateurs indifférents, car beaucoup d'entre eux disposent de réserves. Partout, en Europe, en Asie et en Afrique du Nord, des prospecteurs, notamment italiens et norvégiens, formés aux méthodes des compagnies américaines installées au Texas, Oklahoma et Pennsylvanie se sont mis au travail.

    Perspectives pour l'Europe

    En ce qui concerne l'Europe, des réserves non négligeables semblent exister, bien que moins importantes que dans d'autres parties du monde. Elles ne dépasseraient pas la moitié des réserves américaines. Mais dans l'état de pauvreté en ressources gazières caractérisant actuellement l'Europe, les experts comptent sur le Shale gaz pour réduire la dépendance à l'égard du gaz naturel russe. La disponibilité du gaz sur place réduira aussi les besoins en gazoducs et méthaniers.

    Concernant le reste du monde, une étude du cabinet IHS Cambridge Energy Research Associates estime que le gaz récupérable hors Amérique du Nord pourrait équivaloir à 200 ans de la consommation actuelle des Etats-Unis, et peut-être à 700 ans. Les compagnies américaines,  telles Exxon Mobil,  Devon Energy,  ConocoPhillips ont négocié des accords minoritaires avec des compagnies locales afin d'obtenir des licences d'exploitations sur de vastes territoires. Total et ENI, pour leur part, semblent lentement s'intéresser à  ces nouvelles ressources, aussi bien aux Etats-Unis que dans les pays émergents.

    Tout ceci ne réjouira pas les environnementalistes. Il ne faut pas se dissimuler que si le gaz naturel est moins polluant que le charbon, il contribue cependant à la production de CO2, contrairement aux sources renouvelables. De plus, fournissant une énergie relativement bon marché, il n'incite pas à la diminution globale des consommations et contribue donc au réchauffement climatique. L'importance des gisements et l'abondance de gaz que leur exploitation va créer engendreront nécessairement un retour vers l'énergie ''sale'' au détriment des énergies dites propres.


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  • La catastrophe des OGM aux États-Unis, une leçon pour l’Union Européenne

    Dernièrement, à Bruxelles, les potentats non-élus de la Commission européenne ont cherché à passer outre à ce qui a été maintes fois démontré : l’opposition écrasante de la population de l’Union européenne à la propagation des organismes génétiquement modifiés (OGM) dans leur agriculture. Pour entériner sans discussion l’adoption des OGM, le président de la Commission de l’Union européenne dispose à présent d’un expert-comptable maltais en tant que commissaire à la santé et à l’environnement. Originaire de Grèce, l’ancien commissaire à l’environnement était un farouche adversaire des OGM. En outre, le gouvernement chinois a fait savoir qu’il pouvait approuver une variété de riz OGM. Avant que les choses n’aillent trop loin, ils seraient bien d’examiner de plus près le laboratoire de test mondial des OGM, les États-Unis. Là-bas, les cultures d’OGM sont loin d’être bénéfiques. C’est plutôt exactement le contraire.

     

    Ce qui est soigneusement resté en dehors de la propagande de Monsanto et des autres compagnies de l’agroalimentaire lors de leur promotion des cultures génétiquement manipulées comme alternatives aux cultures classiques, c’est le fait que, jusqu’ici, dans le monde entier, toutes les cultures d’OGM ont été manipulées et brevetées dans l’unique but de deux choses : être résistantes ou « tolérantes » à des produits chimiques brevetés hautement toxiques – au glyphosate herbicide que Monsanto et les autres obligent les agriculteurs d’acheter en condition d’acquisition de leurs OGM brevetés – et être résistantes à des insectes spécifiques. Contrairement aux mythes de relations publiques dispensés dans leur propre intérêt par les géants de l’agroalimentaire, il n’existe pas une seule semence d’OGM qui ne fournisse un rendement supérieur aux récoltes conventionnelles, ni qui n’ait besoin de moins d’herbicides chimiques toxiques. Pour cette simple raison, il n’y a aucun profit à en tirer.

    Le fléau des super-mauvaises herbes géantes

    Comme l’a fait remarquer le Dr Mae-Wan Ho, adversaire des OGM et biologiste éminente de l’Institut des sciences de Londres, les compagnies comme Monsanto incorporent dans leurs semences une tolérance aux herbicides grâce à la formule d’insensibilité au glyphosate du gène codant l’enzyme ciblée par l’herbicide. Cette enzyme est dérivée d’une bactérie du sol, l’agrobacterium tumefaciens. La résistance aux insectes est due à un ou plusieurs gènes de toxines provenant de la bactérie du sol Bt (bacillus thuringiensis). Vers 1997, les États-Unis ont inauguré les plantations commerciales à grande échelle de plantes génétiquement modifiées, surtout le soja, le maïs et le coton. À l’heure actuelle, aux États-Unis, les cultures génétiquement modifiées ont envahi entre 85 et 91 pour cent des surfaces de cultures de ces trois principales plantes, soja, maïs et coton, soit près de 171 millions d’acres (692.000 kilomètres carrés).

    Selon le Dr Ho, la bombe à retardement écologique associée aux OGM est sur le point d’éclater. Après plusieurs années d’application constante des herbicides au glyphosate brevetés, comme le très célèbre Roundup de Monsanto, la nature a réagi aux tentatives de l’homme de la violer en développant de nouvelles « super-mauvaises herbes » résistantes aux herbicides. Le contrôle de ces super-mauvaises herbes nécessite nettement plus, pas moins, d’herbicide.

    ABC Television, un grand réseau national des États-Unis, a produit un nouveau documentaire intitulé « Les super-mauvaises ne peuvent être détruites. » (1)

    Interviewés, les agriculteurs et les scientifiques de l’Arkansas décrivent des champs envahis de plants d’Amaranthus palmeri géants, capables de résister à toutes les pulvérisations de glyphosate que peuvent faire les agriculteurs. Un agriculteur interviewé a dépensé près de 400.000 euros en à peine trois mois dans une vaine tentative de destruction des nouvelles super-mauvaises herbes.

    Les nouvelles super-mauvaises herbes sont tellement robustes que les moissonneuses-batteuses sont dans l’impossibilité de moissonner les champs, et les outils à main se brisent en essayant de les couper. En Arkansas, au moins 400.000 hectares de soja et de coton ont été investis par ce nouveau fléau biologique mutant. Les données détaillées sur les autres régions agricoles sont indisponibles, mais on estime qu’elles sont similaires. Le ministère de l’Agriculture des États-Unis, pro-OGM et pro-agroalimentaire, a été signalé mentir sur l’état réel des récoltes, en partie pour masquer la triste réalité et prévenir une révolte explosive contre les OGM sur le plus grand marché mondial des organismes génétiquement modifiés.

    L’Amaranthus palmeri, une variété de super-mauvaises herbes, peut atteindre jusqu’à 2,4 mètres de hauteur, résister à la forte chaleur et à la sécheresse prolongée, et produit des milliers de graines avec un système racinaire qui épuise les nutriments des cultures. Quand rien n’est fait, elle envahit un champ entier en un an. Certains agriculteurs ont été contraints d’abandonner leurs terres. Jusqu’à présent, en plus de l’Arkansas, l’invasion d’Amaranthus palmeri dans les régions de cultures d’OGM a aussi été identifiée en Géorgie, Caroline du Sud, Caroline du Nord, au Tennessee, Kentucky, Nouveau-Mexique, dans le Mississippi, et plus récemment dans l’Alabama et au Missouri.

    Les spécialistes des mauvaises herbes de l’université de Géorgie estiment que seulement deux plants d’Amaranthus palmeri tous les 6 mètres dans les rangées de coton, sont capables de réduire le rendement d’au moins 23 pour cent. Un seul plant de mauvaise herbe peut produire 450.000 graines. (2)

    La dissimulation du danger toxique du Roundup

    Le glyphosate est l’herbicide le plus largement utilisé aux États-Unis et dans le monde entier. Breveté et vendu par Monsanto depuis les années 70 sous le nom commercial de Roundup, c’est un élément obligatoire de l’achat de semences d’OGM de Monsanto. Allez juste à votre magasin de jardinage local, demandez-le et lisez attentivement l’étiquette.

    Comme je l’ai exposé en détail dans mon livre, Seeds of Destruction,The Hidden Agenda of Genetic Manipulation (Semences de destruction : L’arme de la faim), les cultures d’OGM et les semences brevetées ont été développées dans les années 70, grâce à l’important soutien financier d’un organisme pro-eugéniste, la Fondation Rockefeller, essentiellement par des compagnies de produits chimiques : Monsanto Chemicals, DuPont et Dow Chemicals. Toutes trois ont été impliquées dans le scandale du hautement toxique agent orange, utilisé au Viêt-nam, et de la dioxine dans les années 70, et ont menti pour cacher la réalité des atteintes à leurs propres employés, ainsi qu’aux civils et militaires des populations exposées.

    Leurs semences d’OGM brevetées ont été envisagées comme un moyen intelligent pour forcer le renouvellement des achats de leurs produits chimiques agricoles du style Roundup. Les agriculteurs doivent signer avec Monsanto un contrat légal qui stipule que seul son pesticide Roundup peut être utilisé. Les agriculteurs sont ainsi piégés, obligés d’acheter à la fois de nouvelles semences de Monsanto à chaque récolte et du glyphosate toxique.

    À l’université de Caen, en France, dans une équipe dirigée par le biologiste moléculaire Gilles-Eric Séralini, une étude a montré que le Roundup contient un ingrédient inerte spécifique, l’huile de suif polyéthoxylés, ou POEA. L’équipe de Séralini a démontré que le POEA du Roundup est même plus mortel pour les embryons humains, les cellules du cordon ombilical et placentaires, que le glyphosate lui-même. Monsanto, qualifiant de « breveté » le contenu détaillé de son Roundup, à part le glyphosate, refuse de le communiquer.(3)

    L’étude de Séralini a constaté que les ingrédients inertes du Roundup amplifient l’effet toxique sur les cellules humaines – même à des concentrations beaucoup plus diluées que celles utilisées dans les fermes et sur les pelouses ! L’équipe française a étudié de multiples concentrations du Roundup, depuis la dose typique agricole ou sur pelouse, jusqu’à des concentrations 100.000 fois plus diluées que les produits vendus sur les rayons. Les chercheurs ont constaté des dommages cellulaires à toutes les concentrations.

    Dans une brochure de l’Institut de biotechnologie qui promeut les cultures OGM comme des « combattants de mauvaises herbes, » le glyphosate et le Roundup sont annoncés « moins toxiques pour nous que le sel de table. » Treize ans de cultures d’OGM aux États-Unis ont augmenté globalement le recours aux pesticides de 318 millions de livres, et non pas diminué comme l’ont promis les Quatre Cavaliers de l’Apocalypse OGM. La charge de morbidité supplémentaire due à uniquement cela est considérable sur la nation.

    Quoi qu’il en soit, après l’introduction commerciale des semences d’OGM Monsanto aux États-Unis, l’utilisation de glyphosate a augmenté de plus de 1500% entre 1994 et 2005. Aux États-Unis, quelque 100 millions de livres de glyphosate sont utilisées sur les pelouses et les exploitations agricoles chaque année, et au cours des 13 dernières années, il a été appliqué sur plus d’un milliard d’acres (environ 4 millions de kilomètres carrés). Interrogé, le directeur du développement technique de Monsanto Rick Cole, aurait dit, les problèmes sont « gérables ». Il a conseillé aux agriculteurs d’autres cultures ainsi que l’utilisation de marques d’herbicides différents produits par Monsanto.

    Monsanto encourage les agriculteurs à mélanger le glyphosate avec ses plus anciens herbicides tels que le 2,4-D, interdit en Suède, au Danemark et en Norvège pour ses liens avec le cancer, la reproduction et des dommages neurologiques. Le 2,4-D est un composant de l’agent orange, produit par Monsanto pour être utilisé au Viêt-nam dans les années 60.

    Les agriculteurs étasuniens se tournent vers le biologique

    Partout aux États-Unis on signale que les agriculteurs reviennent aux cultures traditionnelles (non génétiquement modifiées). Selon un nouveau rapport du ministère de l’Agriculture, la vente au détail des aliments biologiques a bondi de 3,6 milliards de dollars en 1997 à 21,1 milliards de dollars en 2008.(4) Le marché est si florissant que les fermes biologiques se démènent parfois pour produire une offre suffisante, capable de suivre la montée rapide de la demande du consommateur qui amène des pénuries périodiques de produits biologiques.

    Au Royaume-Uni, le nouveau gouvernement de coalition libéral-conservateur soutient fortement la levée de l’interdit de facto des OGM dans leur pays. Le conseiller scientifique en chef du Royaume-Uni, le professeur John Beddington, a récemment écrit un article où il affirme de manière trompeuse : « La prochaine décennie verra le développement de combinaisons de caractères désirables et l’introduction de nouvelles caractéristiques comme la tolérance à la sécheresse. Au milieu du siècle, des options bien plus radicales, impliquant des traits hautement polygéniques, seront faisables. » Il a en outre promis « des animaux clonés, créés avec une immunité innée aux maladies, » et plus encore. Merci bien ! Je pense que nous pouvons décliner tout ça.

    Une récente étude, de l’université d’État de l’Iowa et du ministère de l’Agriculture, visant à évaluer la performance des exploitations agricoles pendant les trois années de transition nécessaires pour passer de la production classique à la certifiée biologique, a montré les avantages notables de l’agriculture biologique sur les OGM et même sur les plantes classiques non génétiquement modifié. Dans une expérience de quatre ans – trois ans de transition et la première année biologique – l’étude a montré que, bien que les rendements diminuaient d’abord, ils s’égalisaient dans la troisième année et, à partir de la quatrième année, les rendements biologiques devançaient les classiques pour à la fois le soja et le maïs.

    En outre, l’Évaluation internationale des connaissances agricoles de Science et technologie pour le développement (IAASTD) – le résultat de trois ans de délibération de 400 participants scientifiques et représentants non-gouvernementaux venant de 110 pays à travers le monde – a été publié récemment. On en a conclu que l’agriculture biologique à petite échelle est la voie à suivre pour faire face à la faim, aux inégalités sociales et aux catastrophes écologiques.(5) Comme le soutient le Dr Ho, un changement radical dans la pratique agricole est urgent, avant que le cataclysme agricole s’étende davantage en Allemagne et de l’Union européenne vers le reste du monde.(6)

    Notes

    [1] Super weed can’t be killed, abc news, 6 octobre 2009. See also,Jeff Hampton,  N.C. farmers battle herbicide-resistant weeds, The Virginian-Pilot, 19 July 2009, http://hamptonroads.com/2009/07/nc-farmers-battle-herbicideresistant-weeds

    [2] Clea Caulcutt, ‘Superweed’ explosion threatens Monsanto heartlands, Clea Caulcutt, 19 avril 2009, http://www.france24.com/en/20090418-superweed-explosion-threatens-monsanto-heartlands-genetically-modified-US-crops

    [3] N. Benachour and G-E. Seralini, Glyphosate Formulations Induce Apoptosis and Necrosis in Human Umbilical, Embryonic, and Placental Cells, Chem. Res. Toxicol., Article DOI: 10.1021/tx800218n Publication Date (Web): 23 décembre 2008.

    [4] Carolyn Dimitri and Lydia Oberholtzer, Marketing U.S. organic foods: recent trends from farms to consumers, USDA Economic Research Service, Septembre 2009, http://www.ers.usda.gov/Publications/EIB58/

    [5] International Assessment of Agricultural Knowledge, Science and Technology for Development, IAASTD, 2008, http://www.agassessment.org/index.cfm?Page=Press_Materials&ItemID=11

    [6] Ho MW.UK Food Standards Agency study proves organic food is better. Science in Society 44, 32-33, 2009.

    Vu sur http://www.mondialisation.ca

    Lien source : http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=20836

    Texte original en anglais, Genetically Manipulated Crops: The GMO Catastrophe in the USA. A Lesson for the World, publié le 18 août 2010.

    Auteur original : F. William Engdahl

    Traduction : Pétrus Lombard


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  • Marée Rouge en Hongrie

     

    La Marcal, dans laquelle se sont déversées les boues rouges toxiques, dues à l'accident industriel survenu lundi sur un site hongrois de fabrication de bauxite d'aluminium, est devenue une rivière morte. Son écosystème a été entièrement détruit, a annoncé jeudi le chef régional des services anticatastrophes.

    «Le taux alcalin très élevé a tout tué», a déclaré Tibor Dobson à l'agence de presse nationale MTI. «Tous les poissons sont morts et nous n'avons pas pu sauver la végétation non plus», a-t-il expliqué. Ses services ont deversé du plâtre et de l'acide afin de diminuer le taux alcalin de la Marcal, mais sans réussite. Tibor Dobson souligne que l'objectif était de ramener le taux alcalin sous 9 dans la Raab et le Danube pour sauver ces écosystèmes.

    Jeudi, le flux toxique a commencé à affecter aussi l'écosystème de la branche principale du Danube où plusieurs poissons morts ont été observés. «Les poissons morts ont été observés là où la rivière Raab se jette dans le Danube. Ils ne résistent pas au PH de 9,1», a expliqué Tibor Dobson. Le taux alcalin normal est de 8, sur une échelle allant jusqu'à 14. La vague rouge s'est répandue dans les rues et les champs et, comme les spécialistes sur place le craignaient, a finalement rejoint le fleuve. Elle est passé de la rivière Raab dans le Danube peu après 8h30, à Györ.

    Un million de mètres cubes de boue

    L'accident est survenu lundi après la rupture pour des raisons encore inconnues d'un réservoir d'une usine de fabrication de bauxite-aluminium à Ajka, une ville située à 160 km à l'ouest de Budapest. Plus d'un million de mètres cubes de boue rouge toxique mélangée à de l'eau se sont déversés sur les sept villages voisins d'Ajka (la production d'une tonne d'aluminium entraîne le rejet de près de trois tonnes de boue rouge). Cet accident industriel, pire catastrophe écologique qu'ait connue le pays, a déjà fait quatre morts, dont une petite fille de 14 mois, plus de 120 blessés, trois personnes étant toujours portées disparues.


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  • Les OGM laissent des traces dans l’eau

    Retrouvez toute l'actu de Futura-Sciences sur : Twitter Facebook Iphone et n'importe quel mobile à l'adresse http://m.futura-sciences.com/

    Par Claire Peltier, Futura-Sciences Partagez nos contenus

    Les protéines exprimées par les gènes insérés dans les plants de maïs OGM sont retrouvées dans les cours d’eau autour des champs cultivés, même 6 mois après la récolte. L'impact sur la faune et la flore n'a pas été analysé.

    Aux États-Unis, les OGM sont loin d’être exceptionnels : 85 % du maïs produit est génétiquement modifié. Il contient des gènes de résistance aux herbicides ou aux insectes qui pourraient endommager les cultures. L’une des modifications génétiques apportées les plus courantes est celle du gène de la bactérie Bacillus thuringiensis, donnant le maïs Bt. Ce micro-organisme sécrète naturellement une protéine aux propriétés pesticides, une endotoxine delta du nom de Cry1Ab. Exprimée dans la plante, elle confère une résistance face à la pyrale du maïs, un des principaux insectes dévastateurs. En 2009, 63 % du maïs cultivé dans le Middle West américain possédait cette modification génétique.

    Quelles conséquences pour l'environnement ?

    L’une des préoccupations des écologistes est de comprendre l’impact de telles cultures sur l’environnement. Le gène et son produit, la protéine Cry1Ab, sont-ils restreints à la plante vivante, ou au contraire peuvent-ils être retrouvés au voisinage des champs ?

    Des chercheurs du Cary Institute of Ecosystem Studies basé à Millbrook ont alors tenté d’analyser la possible présence des produits des gènes de résistance dans la nature. Six mois après la saison de la récolte du maïs, les scientifiques ont prélevé des échantillons dans 217 ruisseaux de l’État de l’Indiana, aux alentours des champs. Les résultats sont publiés dans le journal Pnas.

    Ils ont tout d’abord constaté la présence de déchets de plants de maïs (feuilles, épis, tiges…) dans 86 % des ruisseaux. Cette découverte n’est pas surprenante puisque certains modes de culture actuels préconisent de laisser les pieds de maïs sur place après récolte pour éviter l’érosion.

    La pyrale du maïs est le principal dévastateur du maïs. La protéine Cry1Ab issue de la bactérie Bacillus thuringiensis aide les cultures de maïs Bt à résister face à l'insecte.
    La pyrale du maïs est le principal dévastateur du maïs. La protéine Cry1Ab issue de la bactérie Bacillus thuringiensis aide les cultures de maïs Bt à résister face à l'insecte. © DR

    Cry1Ab est retrouvée dans l’eau

    Si les résidus de plantes ne sont plus vivants, des quantités détectables de protéine Cry1Ab ont néanmoins été retrouvées dans les déchets de maïs Bt sur 13 % des sites analysés. De plus, la recherche de la protéine directement dans l’eau a montré que près d’un quart des sites analysés (23 %) contient des traces de la protéine Cry1Ab dissoute. La protéine est donc capable de persister plusieurs mois dans la nature.

    Tous les sites possédant des quantités détectables de la protéine dans l’eau sont situés à moins de 500 mètres des champs. Or, d’après l’estimation des chercheurs, réalisée grâce aux données du Département de l’Agriculture américain, dans la Corn Belt (la région principale de culture du maïs aux États-Unis, composée essentiellement de l’Illinois, l’Indiana et de l’Iowa), 91 % des 256.446 kilomètres de cours d’eau sont situés à moins de 500 mètres des champs. Un grand nombre de ruisseaux supplémentaires risquent donc d'être contaminés par la protéine Cry1Ab.

    Si la présence de la protéine aux propriétés insecticides est avérée dans certains cours d’eau, l’étude en question ne va pas jusqu’à l’analyse des conséquences pour l’environnement. Les concentrations retrouvées semblent être bien faibles pour avoir un impact sur les insectes ou les populations des cours d’eau. De plus, la protéine peut être partiellement dégradée et perdre ses propriétés. Cependant, il semble nécessaire de poursuivre l’étude pour obtenir des réponses concrètes à ces questions, d'autant que des études préliminaires avaient déjà suspecté les débris du maïs Bt d'affecter la faune aquatique.


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    Conséquences de la marée noire ? des dispersants?


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  • OGM : Les pires craintes se confirment

    La culture de plantes transgéniques fait peur à beaucoup de monde depuis ses débuts. Pour les partisans des OGM, ces craintes ne seraient que des fantasmes de science-fiction. Pourtant, ces soi-disant fantasmes semblent concorder de plus en plus avec la réalité. Lorsque des chercheurs enquêtent sur le colza génétiquement modifié cultivé aux Etats-Unis, les conclusions ont de quoi inquiéter.
    La menace, rappelant étrangement l’histoire du monstre créé par Frankenstein, s’avère bien réelle. Les OGM ne sont pas des monstres fantasmés attendant le lecteur entre deux pages d’un livre, ils sont cultivés dans les champs sur les 5 continents et se retrouvent de plus en plus fréquemment dans nos assiettes.

    Au beau milieu de l’été, l’annonce édifiante n’a pas eu l’écho qu’elle méritait. Pourtant, la découverte effectuée par une équipe de scientifiques de l’Université de l’Arkansas, vient confirmer les pires craintes au sujet des OGM (Organisme génétiquement modifié) cultivés en plein champ. La menace mise en évidence concerne plus précisément le colza (Brassica napus L. (Brassicaceae)) manipulé génétiquement pour résister à un herbicide total. Il apparaît que ces colzas prolifèrent en pleine nature (en-dehors des zones cultivées) et, par croisement, se transmettent et cumulent leurs modifications génétiques, en créant dans la nature de nouveaux OGM. Ainsi, à la stupéfaction des scientifiques, des protéines de résistance à deux herbicides différents (glyphosate de Monsanto et glufosinate de Bayer, pour ne pas les citer), ont été retrouvées dans un seul et même plant de colza, en dehors d’une zone cultivée... 

    Il est donc indispensable de se pencher sur cette découverte, pour comprendre ce qu’elle implique, à l’heure où des firmes multinationales répandent, sans aucun scrupule, leurs organismes transgéniques, sur toute la planète.

     L’étude menée par Meredith G. Schafer (Biologiste) et Cynthia L. Sagers (Professeur en Sciences Biologiques à l’Université de l’Arkansas) a eu lieu aux Etats-Unis, dans l’Etat du Dakota du Nord (North Dakota), entre le 4 juin et le 23 juillet 2010. Elle consistait à parcourir des milliers de kilomètres (environ 5400 km) le long des routes de l’Etat (Interstate, State et County roads), pour y prélever des plants de colza « sauvage », et y chercher la présence de protéines à l’origine de la résistance à un herbicide ( protéine CP4 EPSPS pour la résistance à l’herbicide glyphosate, et la protéine PAT pour la résistance au glufosinate). Le protocole est le suivant : tous les 8 km (5 miles), une zone de 50 m de longueur sur 1 mètre de largeur est délimitée (des photos sont prises et les coordonnées GPS sont enregistrées). Si des plants de colza poussant à l’état sauvage sont présents, ils sont dénombrés et un de ces plants est collecté et analysé (TriatChek lateral flow test strips (SDIX, Newark, DE)).

     L’équipe de scientifiques a tout d’abord constaté que les plans de colza « sauvage » étaient très souvent présents en grand nombre (de 0 à 175 plants au m²), ne semblant pas souffrir de l’épandage d’herbicide le long des routes. L’étude des plants collectés (406 spécimens) va en donner tout de suite la raison : environ 86% des plants de colza contenaient la protéine CP4 EPSPS ou la protéine PAT (les protéines « signatures » des OGM commercialisés par Monsanto et Bayer).

    Colza le long d'une route de l'Etat du Dakota du nord

     A ce stade l’étude ne fait que confirmer ce que l’on savait déjà : Les OGM cultivés en plein champ ne se cantonnent pas, comme par magie, dans la parcelle où ils sont semés, et sont allègrement disséminés aux alentours. Le colza (environ 2 millions d’hectares cultivés aux USA) donne une graine petite et légère, facilement emportée par le vent et susceptible d’être dispersée au cours de son transport.

     Mais, c’est là qu’intervient cette surprenante et inquiétante découverte : deux plants de colza « sauvage » collectés, contenaient à la fois des protéines de résistance à un herbicide présent dans le Roundup de Monsanto (le glyphosate) et à un herbicide concocté par Bayer (le glufosinate, commercialisé sous le nom de Liberty ou Basta). Bien évidemment, aucun OGM n’a été commercialisé avec ces caractéristiques de résistance à deux herbicides « concurrents » (mais comparable dans l’action destructrice attendue) en même temps. Et donc, l’existence de cette « double résistance » dans un plant de colza n’a pu survenir qu’en raison d’un croisement naturel, entre deux colza GM (Génétiquement modifiés) bien distincts, issus de cultures en plein champ.

     « Ce constat nous porte à croire que ces populations sauvages sont devenues des populations bien établies. Techniquement parlant, ces plantes ne sont pas censées être en mesure de se développer dans la nature. », explique Meredith Schafer. Les colzas « sauvages » possèdent donc les traits caractéristiques des colzas GM et ils semblent pouvoir prospérer sans problème dans la nature. Plutôt inquiétant comme constat... 

     Pour couronner le tout, la faculté qu’a le colza de s’hybrider avec les « mauvaises herbes » (on connaît 40 espèces de plantes pouvant s’hybrider avec le colza, et plus de 10 sont présentes aux USA) qui l’entourent, va être à l’origine d’un problème majeur pour l’agriculture productiviste. Car ces herbes, dont les agriculteurs veulent se débarrasser dans leurs champs, vont acquérir les caractéristiques du colza transgénique : c’est-à-dire qu’elles deviendront elles-aussi insensibles aux épandages d’herbicide total. Donc, pour un gain temporaire et illusoire, ces agriculteurs foncent droit dans le mur, et peut-être plus rapidement qu’ils ne pourraient l’imaginer...

     En étant optimiste, on pourrait envisager une interdiction de la culture des OGM en plein champ et un retour vers une agriculture conventionnelles raisonnées, voire une agriculture biologique, pour ne pas en arriver au désastre qui s’annonce.

    Mais ces pratiques respectueuses sont directement menacées, en ce moment même, par l’extension des OGM et la contamination génétique qu’ils induisent.

    Et ainsi, en étant pessimiste, on pourrait en conclure que le mal est déjà fait, les OGM sont cultivés par millions d’hectares sur tous les continents, les firmes produisant les OGM sont toutes-puissantes et leur emprise néfaste est inéluctable.

    Vous préférez la première approche, n’est-ce pas ? 

    C’est une évidence, il n’y a pas de fatalité, et il y a forcément de nombreuses opportunités pour s’organiser et lutter contre cette menace qui est désormais identifiée...

    Pour résumer à ce stade  : 

    Les colzas GM cultivés en plein champ sont allègrement disséminés dans la nature environnante ; 

    On retrouve des colzas GM qui se développent assez facilement en-dehors des zones de culture (malgré la faible compétitivité du colza, constatée en temps normal) ; 

    Ces colzas peuvent se croiser et cumuler les traits caractéristiques de différents OGM. C’est-à-dire qu’un seul plant issu d’un croisement, produit 2 protéines différentes, résistant à 2 herbicides distincts, en créant ainsi une sorte de « monstre génétique » ayant échappé au contrôle de son créateur ; 

    Le colza ayant une capacité élevée à s’hybrider avec diverses « mauvaises herbes », il risque de transmettre ses modifications génétiques acquises (en laboratoire ou par croisement dans la nature) à des plantes sauvages, en créant d’autres « monstres », hors de tout contrôle ; 

    Ceci étant, un herbicide total perdra de son efficacité à « protéger » les cultures et n’aura plus vocation à être massivement répandu par les agriculteurs (ce qui n’est pas une mauvaise nouvelle compte tenu de la toxicité des produits...). Mais dans ce cas, au lieu d’un seul herbicide total, plusieurs herbicides seront employés et en plus grande quantité (ce qui n’est pas vraiment une bonne nouvelle non plus...).

     Néanmoins, comme on vient de le constater, le cas du colza GM confirme tout ce que l’on pouvait craindre sur les OGM cultivés en plein champ : dispersion dans la nature des OGM, prolifération quand ils rencontrent un terrain favorable, transmission du matériel génétiquement modifiés (à l’intérieur d’une même espèce et très probablement entre espèces différentes), et présence dans une même plante de caractéristiques génétiques d’OGM issus de firmes semencières distinctes, en créant ainsi une nouvelle combinaison (association) qui n’existe pas dans les OGM commercialisés...

     

    Sources :

    [Université de l’Arkansas : First Wild Canola Plants With Modified Genes Found in United States] - [Nature : Transgenic canola found growing freely in North Dakota] - [ESA : Evidence for the establishment and persistence of genetically modified canola populations in the U.S] - [The Huffington Post : Genetically Modified Gene Out of the Bottle and Running Wild ]

     Informations complémentaires sur les OGM : 

    - L’inquiétude face aux OGM est d’autant plus justifiée qu’ils se retrouvent de plus en plus dans nos assiettes, provenant de sources végétales (soja, maïs, riz, pomme de terre,...) et bientôt animales (saumon) :

     Des saumons OGM bientôt dans les assiettes américaines ? [Futura-Sciences 15/09/2010]

     Avis favorable pour un saumon transgénique [Sciences et Avenir 06/09/2010]

     - Reste à trouver des chercheurs compétents et indépendants qui étudieraient les conséquences des organismes génétiquement modifiés, déjà commercialisés ou en voie de l’être. Enorme tâche, qui pourrait s’avérer salutaire, mais qui n’attire pas grand monde... Christian Vélot nous en donne ici une explication (en prenant pour exemple le maïs MON810 de Monsanto) : 

     

     - « La France autorise discrètement la vente de semences d’un maïs OGM »
    En dépit de la suspension des cultures génétiquement modifiées en France depuis 2008, le ministère de l’agriculture a inscrit courant juillet un maïs OGM au catalogue officiel des semences, ont révélé lundi 2 août Greenpeace et la Confédération paysanne. Ce décret, daté du 20 juillet, est paru dans l’édition du Journal officiel datée du 25 juillet...Le Monde 04/08/2010 ] 

    - « Le Gers va saisir la Cour de justice de l’UE sur les maïs OGM  » 
    Le président PS du Conseil général du Gers Philippe Martin va saisir la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) pour faire annuler la décision de la Commission européenne d’autoriser la commercialisation dans l’UE de six variété de maïs OGM... [ Le Parisien 25/08/2010 ] 

    - « Riz OGM : Bayer recule au Brésil ! »
    Il aura fallu beaucoup de temps pour que le géant de l’agrochimie et de la pharmaceutique, comprenne enfin le message. 8 années se sont en effet écoulées depuis la première demande d’autorisation de Bayer pour la culture commerciale de son riz transgénique au Brésil et, hier, la firme a annoncé, via un communiqué de presse publié sur son site brésilien, avoir décidé de retirer sa demande... [Greenpeace 24/06/2010] 

    - «  Les OGM en France : vingt ans de controverse »
    Depuis que l’Union européenne s’est saisie du dossier des OGM en 1990, partisans et opposants de cette technique, qu’ils soient scientifiques, semenciers, agriculteurs ou citoyens s’affrontent sans répit. Rappel des principales dates... [ L’Express 02/08/2010 ]

    - Le livre et le documentaire de Marie-Monique Robin : Le monde selon Monsanto

     [ le livre ] [ présentation du documentaire par son auteur ]

    - Conférence sur les OGM, donnée par Christian Vélot en 2009 : [1ère partie] [2nde partie]

    Page de Greenpeace France sur les OGM

    - CRIIGEN : Comité de Recherche et d’Information Indépendantes sur le génie Génétique

    Article Wikipédia : Autorisation des OGM dans l’Union européenne

    Les principales firmes productrices d’OGM : 

    -  Monsanto [ Site de résistance à Monsanto : Combat Monsanto ]

    -  Bayer

    -  Syngenta

    -  BASF

    -  Pioneer Hi-Bred

     

    Comprendre, s’organiser et agir ! 


    Photos : Meredith G. Schafer dans un champ de colza - Colza poussant le long d’une route dans le Dakota du Nord [Newswire - University of Arkansas]

    par Naominoam lundi 20 septembre 2010


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  • Tchernobyl sur Seine


    A la lumière d’un documentaire de 90 minutes, qui sera diffusé le 26 septembre, il est peut-être temps de faire le point sur cette énergie dangereuse, et non irremplaçable qu’est le nucléaire

    Thomas Johnson a réalisé en 2006 ce documentaire très précis (la Bataille de Tchernobyl) sur ce qui s’est passé le 26 avril 1986 dans la centrale nucléaire Vladimirevitch Lénine à Tchernobyl.

    Le réalisateur a survolé la centrale quelques secondes après la catastrophe et relate minute après minute ce qui s’est passé.

    Pour une des rares fois, on peut voir la première explosion à 1 heure et 23 minutes.

    Impressionnant.

    Cette catastrophe, dont nous n’avons pas encore pris la réelle mesure, à dégagé 100 fois plus de radioactivité que la bombe d’Hiroshima.

    Cette évidence est prouvée aujourd’hui par la prolifération de sangliers radioactifs dans toute l’Europe.

    On sait qu’ils peuvent parcourir 15 km par jour et qu’ils se nourrissent de baies sauvages, de truffes et autres champignons, souvent contaminés à la suite des retombées de Tchernobyl. lien

    Non seulement ils menacent l’équilibre des écosystèmes, mais ils sont impropres à la consommation du fait de leur contamination.

    Mais revenons au film.

    Le président Gorbatchev, que l’on voit témoigner dans ce documentaire, explique avoir été vaguement prévenu qu’un accident, un incendie avait eu lieu, et s’étonne qu’on ne lui ait pas dit qu’il y avait eu une explosion.

    Huit heures après l’explosion il n’est que partiellement informé de ce qui s’est passé.

    Pire, quelques heures après l’accident, les 45 000 habitants de la ville de Pripiat, vaquent tranquillement au soleil de leur ville, ignorant qu’ils sont en train d’être bombardés par les particules radioactives.

    Des rumeurs font seulement mention d’un incendie, et que deux morts seraient à déplorer.

    Des militaires sont plus ou moins discrètement envoyés sur place pour faire des mesures de la radioactivité contenue dans l’air.

    Ils découvrent qu’il y a dans l’air 15 000 fois la norme acceptée, et pendant ce temps, les enfants jouent dans les squares.

    Dans la soirée, la radioactivité est de 600 000 fois la norme.

    Au cours de cette première journée, les habitants de Pripiat absorbent donc 50 fois la quantité de radioactivité considérée comme radioactive.

    A ce rythme la dose mortelle sera atteinte en 4 jours.

    Le colonel Vladimir Grebeniouk envoie des hommes aux pieds de la centrale, et découvrira plus tard qu’il les a envoyé à une mort certaine, car avec les mesures qu’ils ont effectuées, ils reçoivent en un quart d’heure la dose mortelle.

    Gorbatchev envoie donc de toute urgence une équipe de scientifiques composées des meilleurs spécialistes dans le domaine nucléaire.

    Il espérait qu’ils pourraient rapidement évaluer la situation, mais pendant les deux premiers jours, aucune information n’a été transmise.

    20 heures après l’explosion, aucun habitant de Pripiat n’a été prévenu, et le taux de radioactivité ne cesse d’augmenter.

    Aucune consigne n’a été donnée : même pas celle de fermer les fenêtres, ou d’absorber des pastilles d’iode qui auraient pu limiter les effets de la radioactivité.

    On va finir par avertir les habitants, en leur donnant deux heures pour rassembler toutes leurs affaires.

    Les habitants de Pripiat laissent derrière eux tout ce qu’ils possèdent, le fruit d’une vie entière, perdue à jamais.

    Pendant les 7 mois qui vont suivre l’accident, le sacrifice des 500 000 liquidateurs aura empêché qu’une seconde explosion ait lieu, explosion qui aurait anéantie la moitié de l’Europe.

    La suite est à découvrir dans les 6 parties de ce film, et sur ces liens : (1) (2) (3) (4) (5) (6)

    Il sera diffusé le dimanche 26 septembre à 14h30 sur la Chaine Parlementaire.

    A la lumière de ce film, on s’interroge aujourd’hui sur la capacité de nos dirigeants à faire face à une pareille situation.

    Rappelons une fois pour toute que la technologie utilisée en URSS à l’époque n’a rien à voir avec l’accident, lequel est du seulement à une erreur humaine.

    Il faut lire avec intérêt les documents en rapport avec Tchernobyl qu’a publiés le physicien J.P. Petit sur son site. lien.

    Il publie la lettre du professeur Nesterenko, écrite en janvier 2005, et qui donne des détails terribles sur l’accident encore plus grand auquel nous avons échappé.

    Il a aussi mis en ligne l’interview d’un ingénieur qui raconte exactement ce qui s’est passé après l’explosion.

    Celui-ci donne des informations inédites, comme l’envoi de 1800 mineurs qui ont creusé une galerie sous le réacteur, pour y couler une énorme quantité de béton, et empêcher ainsi le réacteur de continuer à s’enfoncer dans le sol.

    On n’a plus jamais entendu parler de ces mineurs.

    Il raconte aussi que les Russes avaient envisagé de lâcher une bombe atomique sur le réacteur.

    On en imagine les conséquences pour l’Europe.

    En France, un accident est-il possible ? Et quelle serait la réactivité des services de sécurité ?

    Un réacteur EPR est en construction à Flamanville, et des militants hostiles au nucléaire, membre de trois associations (réseau sortir du nucléaire, l’observatoire du nucléaire, et le CRILAN) ont affirmé le 8 mars 2010, sur la base de documents internes au groupe EDF, que certains modes de pilotage de ce réacteur peuvent en provoquer l’explosion.

    Sur ce lien on peut découvrir les documents en question.

    Naturellement, EDF se veut rassurant, affirmant que « ces documents font partie d’un processus normal d’analyse des risques, et qu’aucune conclusion ne peut être tirée pour le moment  ».

    Fin 2010, un dossier sera adressé à l’autorité de sureté nucléaire, et elle seule décidera de la mise en service, ou non, du site. lien

    On sait que des exercices d’alerte sont régulièrement organisés, et ils ne sont pas rassurants.

    Le temps d’intervention idéal ne doit pas dépasser le quart d’heure, et régulièrement il frôle l’heure à l’exemple de l’exercice réalisé à la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine, aux portes de Paris, où il a fallu pas moins de 50 minutes aux services de sécurité pour intervenir. lien

    Quatre mois après, le même exercice s’est déroulé dans le même lieu, et il a fallu 45 longues minutes pour intervenir.

    Une question se pose : combien d’exercices d’alerte faudra-t-il pour atteindre enfin le ¼ d’heure exigé pour rendre une intervention efficace ?

    A la lumière de l’accident qui s’est passé au Tricastin, le 8 juillet 2008, on constate aussi les lenteurs administratives lorsqu’il s’agit de prévenir les populations.

    Un exercice d’alerte testé en novembre 2009 destiné manifestement à rassurer les populations, ne les a manifestement pas convaincues. lien

    Plus récemment, un exercice « Airnuc » a été testé dans le Sud-ouest.

    Il s’agissait de simuler un accident entre un avion transportant un missile nucléaire et un camion de pompiers, provoquant un dégagement de radioactivité.

    30 000 personnes étaient concernées, et à la lecture du compte rendu de l’opération, on est en droit d’être inquiets.

    Les trois coups de sirène n’ont pratiquement pas été entendus par les habitants concernés.

    Comme le dit l’un des porte-parole du réseau « sortir du nucléaire », de nombreuses questions sont restées sans réponse  : comment évacuer ? Pour combien de temps ? Combien de personnes ? Et qui serait « sacrifié » pour enrayer la catastrophe  ? lien

    Le 29 janvier 2009, l’ASN (autorité de sureté nucléaire) à organisé un exercice à Belleville (Cher) pour vérifier l’état de préparation des services de l’état en cas d’accident majeur.

    L’exercice a tourné à la pantalonnade, comme l’explique Claude-Marie Vadrot de « Médiapart  », dans un article paru le 7 février 2009.

    Les élus et habitants de la région ont constaté une incroyable pagaille.

    Sur les 16 « cobayes » impliqués dans la simulation, la plupart n’ont pas entendu la sirène annonçant le début de l’alerte,

    Bilan de cette opération : des centaines de victimes théoriquement irradiées.

    Pas étonnant aujourd’hui que les écologistes aient de plus en plus le « vent en poupe », comme en Allemagne ou un sondage récent les gratifient de 22% d’intention de vote pour les élections régionales prévues en 2011. lien

    Pas étonnant non plus que la France se trouve confrontée à l’enlèvement de 7 techniciens nucléaires d’AREVA, dont 5 français. lien

    La rébellion Touareg, dépossédée de son territoire par AREVA qui exploite là-bas l’uranium indispensable aux centrales nucléaires françaises et qui pollue durablement les nappes phréatiques, sans en dédommager les habitants locaux, a donc décidé de ne pas se laisser faire sans réagir. lien

    Pourquoi donc s’entêter à garder cette énergie dangereuse, polluante, sans solutions pour les déchets, et qui ne nous garanti pas l’indépendance énergétique ?

    Il est pourtant prouvé que nous pourrions dès maintenant nous passer du pétrole comme on peut le découvrir dans cet article récent,

    Alors, comme disait mon vieil ami africain :

    « La persévérance est un talisman pour la vie ».

    L’image illustrant l’article provient du site jjp-petit.org

    par olivier cabanel (son site) lundi 20 septembre 2010


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  • Deux éoliennes s'emballent et prennent feu dans la Drôme

    Deux éoliennes se sont emballées et ont pris feu ce dimanche matin dans le sud de la Drôme et l'une d'elle a «éclaté», provoquant un départ d'incendie de végétation alentour, ont indiqué les pompiers à l'AFP.

    Les deux appareils, hauts de 45 m et distants l'un de l'autre d'environ 3 km, sont situés sur la commune de Rochefort-en-Valdaine, dans une zone non habitée. La tête et les pales de l'une des deux machines ont été totalement détruits.

    «Visiblement, elles se sont emballées, suite à un fort coup vent sur le secteur», ont indiqué les pompiers.


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  • Des saumons OGM bientôt dans les assiettes américaines ?

    Retrouvez toute l'actu de Futura-Sciences sur :    et n'importe quel mobile à l'adresse http://m.futura-sciences.com/

    Par Claire Peltier, Futura-Sciences

    La FDA américaine devrait, dans les prochains jours, autoriser l’élevage de saumons transgéniques destinés aux assiettes des consommateurs américains. Le débat sur les OGM semble être perdu d’avance pour les opposants.

    Ce n’est pas encore fait, mais cela ne saurait tarder. La Food and drug administration (FDA), l’autorité suprême pour la nourriture et les médicaments sur le territoire américain, devrait très probablement annoncer l’autorisation d’élever, à des fins commerciales et alimentaires, des poissons OGM.

    Ces poissons sont des saumons d’Atlantique auxquels un gène a été ajouté. Il code pour une hormone de croissance provenant du saumon royal (ou chinook). Grâce à des séquences régulatrices particulières également ajoutées sur l’ADN, cette hormone est produite en permanence, même en hiver. Le saumon AquAdvantage (un nom commercial déposé) peut donc prendre du poids tout au long de l’année, alors qu’habituellement les saumons arrêtent leur croissance à la saison froide.

    Ils atteignent ainsi la taille et le poids adapté à leur commercialisation en deux fois moins de temps qu’un saumon sauvage, c'est-à-dire en un an et demi au lieu de trois. AquaBounty Technologies, l'entreprise de biotechnologie mère de ces poissons, n’a pas menti dans son slogan : « des solutions biotechnologiques pour des productivités améliorées en aquaculture ».

    Depuis près de 10 ans, cette entreprise bataille pour obtenir les autorisations nécessaires. L’année dernière, en 2009, une étape a déjà été franchie par la FDA, qui a décidé de considérer les gènes ajoutés aux animaux comme n’importe quel médicament vétérinaire. La décision laisse donc aux entreprises la liberté de cacher les informations sur leurs produits génétiquement modifiés.

    Des bons filets provenant de saumons OGM AquAdvantage seront probablement bientôt dans les assiettes des consommateurs américains.
    Des bons filets provenant de saumons OGM AquAdvantage® seront probablement bientôt dans les assiettes des consommateurs américains. © AquaBounty

    Et si des saumons s’échappent ?

    Après de vives critiques, la FDA a finalement décidé d’être transparente vis-à-vis des saumons transgéniques. Les résultats de l’enquête effectuée par le Veterinary Medicine Advisory Committee, rattaché à la FDA, sont en effet visibles sur leur site. Les décisions finales qui seront prises par le Center for Veterinary Medicine, suite à l’enquête, seront elles aussi disponibles.

    Mais cela n’est pas suffisant pour les fervents défenseurs de l’environnement. En effet, les poissons d’élevage sont certes enfermés dans un enclos, mais le risque de s’en échapper (à l'image du colza OGM) et de s’accoupler avec un poisson sauvage n’est pourtant pas nul. D’après Ronald Stotish, le directeur exécutif d’AquaBounty, ces inquiétudes n’ont pas lieu d’être.

    Les poissons sont quasiment tous (99%) triploïdes, c'est-à-dire qu’ils n’ont pas deux jeux de chromosomes (un de leur père et un de leur mère) comme les poissons normaux, mais trois. Cette triploïdie les rend stériles. De plus, ils sont enfermés dans des bassins totalement hermétiques, empêchant non seulement les jeunes saumons de s’échapper, mais aussi les œufs. « La possibilité d’une échappée ou d’un événement permettant une interaction avec les saumons sauvages est infinitésimale » conclut Ronald Stotish.

    D’après Mark Abrahams, un biologiste du Memorial University à Saint-Jean au Canada, le métabolisme des saumons OGM ne serait pas adapté à leur vie en eaux sauvages : leur grand besoin de nourriture leur confèrerait un comportement à risque, et ils deviendraient des proies faciles.

    Les arguments en faveur de la non-dangerosité des saumons AquAdvantage pour l'environnement ne manquent donc pas. Toutefois, un modèle mathématique élaboré à l’Université Purdue et publié dans le journal Pnas indique que la présence de 60 poissons transgéniques au sein d’une population de 60.000 poissons sauvages serait suffisante pour menacer la survie de l’espèce sauvage et même l'éradiquer, et ce en 20 générations... Par ailleurs, la consommation de ces poissons OGM est-elle sans danger ? Seul l'avenir nous le dira.

    Le saumon sauvage, au premier plan, ne fait pas le poids face au saumon AquAdvantage, qui a pourtant le même âge. © <em>AquaBounty Technologies</em>
    Le saumon sauvage, au premier plan, ne fait pas le poids face au saumon AquAdvantage, qui a pourtant le même âge. 

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  • La bataille pour l’Arctique a commencé
    Geneviève Beduneau

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    Les 9 et 10 novembre derniers, une conférence internationale s'est tenue à Monaco. Il s'agissait d'une conférence de travail réunissant des ministres et des personnalités de l'Union Européenne, des pays du Conseil Arctique (Danemark pour le Groenland et les îles Féroé, Finlande, Islande, Norvège, Suède, Russie, Canada, Etats-Unis, auxquels s'ajoutent des représentants de communautés indigènes telles que les Aléoutes, les peuples sibériens, les Inuit, etc.) et des représentants des institutions internationales.

    Titre original : La bataille feutrée dans le grand nord
    Paru dans le numéro de janvier 2009 de la revue B-I
    http://www.b-i-infos.com/

    Officiellement, la conférence avait pour but l’observation scientifique et les questions environnementales : changement climatique, pollution, biodiversité. Toutefois, il est rare que des questions purement scientifiques se traitent au niveau ministériel. Les accords sur la recherche et les vertueuses protestations de bonne volonté écologique fournissent en fait une des rares possibilités de négociations discrètes alors que l’évolution climatique actuelle réveille des appétits et des tensions internationales parmi les plus pé-rilleuses de notre temps. Il ne s’agit plus de conflits locaux et limités : autour du pôle nord, on ne trouve que les grandes puissances et leurs alliés directs. Tout affrontement signifierait l’entrée immédiate dans une guerre mondiale.
    Ce même mois de novembre 2008 a vu changer le statut du Groenland. Le 25, les habitants de l’île étaient appelés à s’exprimer dans un référendum permettant un nouveau pas vers l’indépendance. Possession danoise depuis plus de trois siècles, le Groenland jouit déjà d’un statut d’autonomie assez large, renforcé par la politique militaire des Etats-Unis qui y entretiennent la base de Thulé, un ensemble de radars, et poussent leurs pions pour l’exploitation des richesses minières et pétrolières.
    Depuis la fin novembre, après un oui à 75,5 % au référendum, le groenlandais est devenu la langue officielle et le gouvernement local est désormais habilité à négocier seul les contrats d’exploitation des richesses du sous-sol : outre le pétrole et le gaz, rappelons qu’il s’agit de diamants (sa production dépasse désormais celle de l’Afrique australe), d’uranium, d’or, de zinc et de plomb. Toutefois, Jens Frederiksen, chef de l’opposition groenlandaise, rappelle que le territoire autonome n’a pas “les moyens financiers d’assumer les responsabilités rétrocédées par le Danemark”. Il ajoute : “Et c’est une illusion de croire que les ressources du sous-sol, encore hypothétiques, vont asseoir les bases de notre économie afin de réaliser notre indépendance”, ce qui suggère que d’autres pourraient être tentés de s’en emparer avec des contrats plus propices à leurs intérêts qu’à ceux de l’île. Ce référendum marque l’aboutissement d’un très long travail de la diplomatie américaine, ouverte ou discrète, depuis les débuts de la Guerre froide, afin de détacher le Groenland de l’orbite danoise pour le rattacher à la zone d’influence directe des USA, conformément à la doctrine Monroe.
    L’année universitaire 2007-2008 qui vient de s’achever était une Année polaire internationale, marquée par plusieurs recherches scientifiques financées par des gouvernements aux arrières-pensées moins désintéressées. Les expéditions canadienne et européenne, de retour, commencent à publier leurs rapports. L’estimation qui fixait vers 2050 la fonte totale des glaces de la banquise est revue de manière drastique. Au rythme actuel, c’est vers 2015 que l’océan Arc-tique pourrait devenir une mer libre, au moins l’été. Jean Claude Gascard, océanographe, coordinateur du programme européen Damoclès, apporte une précision importante : “L’effet de serre n’est plus le seul responsable du réchauffement climatique. Il est désormais secondé, voire dépassé par l’effet Albédo, qui mesure le rapport de l’énergie solaire réfléchie par une surface sur l’énergie solaire incidente.”
    Si ces perspectives effraient les écologistes ainsi que les pays aux plaines côtières basses qui redoutent une montée dramatique du niveau des mers, elles réjouissent de nombreux acteurs de l’économie mondiale. En effet, un océan arctique libre de gla-ces, au moins près des côtes, navigable mê-me de manière saisonnière, réduirait de manière drastique les distances et les coûts de transports des échanges entre Chine, Russie, Etats-Unis, Europe et Canada. Le my-thique passage du nord-ouest redevient d’actualité, ainsi que son jumeau russe, le passage du nord-est vers le détroit de Béring.
    L’Allemagne vient d’annoncer, le 5 décem-bre, la construction du brise-glace “le plus puissant du monde”, capable de circuler même en hiver. “Aurora Boréalis” mesurera 199 m de long et sera capable de briser des cou-ches de glace de 15 mètres d’épaisseur et de forer jusqu’à 1.000 mètres dans les sols marins situés à 5.000 mètres de profondeur, y compris dans des glaces en mouvement. De plus, il sera capable de naviguer dans les eaux houleuses de l’Atlantique ou de la Baltique, contrairement aux autres navires de ce type. Le projet vient d’entrer dans sa phase de financement et, pour trouver les 650 millions d’euros nécessaires, fait appel à un consortium international où l’Union européenne et la Russie seront partie prenante. Mais le 17 octobre déjà, l’institut allemand Alfred Wegener annonçait que son propre bateau de recherches, le “Polar-stern”, avait pu traverser les passages du nord-est et du nord-ouest sans avoir à briser la glace, ce qui signifie que les porte-containers pourraient d’ores et déjà utiliser ces routes maritimes pendant les mois d’été.
    Cela pose le problème de la propriété de ces chenaux. En ce qui concerne le passage du nord-ouest qui sinue entre les îles canadiennes, deux doctrines s’affrontent. Le Canada affirme sa pleine souveraineté sur ces chenaux et le 3 décembre, le ministre des Transports, John Baird, a présenté les dispositions votées par la chambre qui, selon le groupe CNW Telbec, “permettront au Canada d’exercer un contrôle accru et plus efficace des activités maritimes dans l’Arctique canadien tout en mettant l’accent sur la protection environnementale dans le Nord canadien.” Le ministre a ajouté : “Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour protéger le patrimoine et la souveraineté de l’Arctique canadien. Les mesures annoncées aujourd’hui contribueront à appuyer le mouvement sécuritaire et écologique des navires dans les eaux arctiques du Canada.” La nouvelle loi porte de 100 à 200 milles nautiques la limite des eaux territoriales afin de faire respecter la réglementation canadienne anti-pollution, plus stricte que celle de l’OMI. Accessoirement, la souveraineté sur ces eaux et sur le passage entre les îles permettrait au Canada d’exiger un droit de péage. Face à ces revendications, les USA et l’Union européenne plaident pour un statut international analogue à celui du canal de Suez, du canal de Panama ou du Danube.
    Outre les économies substantielles que permettrait le passage du commerce international par l’Arctique, les richesses propres de cette région réveillent toutes les convoitises. Rappelons qu’il s’agit d’un océan, soumis seulement au droit de la mer et pour lequel n’existe pas de statut spécifique comme pour le continent antarctique. Or ce droit permet aujourd’hui d’étendre la zone d’exploitation privilégiée jusqu’à 200 milles des côtes, voire davantage si l’on peut prouver que des roches sous marines prolongent le plateau continental. Cette règle parfaite pour la plupart des océans s’applique très mal aux mers fermées où ces zones peuvent se recouvrir, ce qui est le cas ici.

    D’énormes richesses minières

    L’agence gouvernementale américaine de recherche géologique (USGS) a récemment estimé à 412 milliards de barils les ressources inexploitées de pétrole et de gaz dans l’ensemble de l’Arctique, dont 84 % au large. Le gouvernement canadien vient de décider à la mi-novembre d’encourager l’extraction gazière en Arctique et d’assouplir la réglementation en vigueur afin d’étendre le réseau de gazoducs. La Norvège a demandé que sa zone d’exploitation exclusive de 200 milles soit calculée à partir de l’archipel du Spitzberg. L’Union Européenne, riveraine au travers du Danemark tant qu’il garde la souveraineté sur le Groenland et les îles Féroé, plaide pour une convention internationale. La Russie, depuis 2007, réclame l’extension de sa propre zone jusqu’au pôle nord, affirmant que la dorsale de Lomonossov prolonge son plateau continental. Le Groenland y voit le prolongement du sien. Il faut dire que cette dorsale regorge de minerais : argent, plomb, zinc, or, uranium et diamant. S’il est encore utopique de songer à les exploiter aujourd’hui, la perspective de la fonte des glaces vers 2015 et les progrès techniques, tels que les bathyscaphes russes qui ont atteint le sol marin en 2007 à la verticale du pôle ou le projet Aurora Boréalis, suggèrent que la prospection pourrait commencer dans les dix ans.
    Outre les minerais, l’océan arctique recèle d’autres richesses. Des chercheurs norvégiens de l’université de Tromso ont lancé une bioprospection systématique qui a déjà permis la mise au point de nouveaux médicaments comme le Prialt, un antalgique efficace contre les douleurs chroniques tiré du cône mage, un escargot de mer qui se sert de ce venin pour paralyser les poissons. L’équipe norvégienne du MARBIO collabore dans cette recherche avec un institut de Mourmansk, en Russie.
    Le 3 décembre, le Dr Jeannette Andersen, directrice de recherches, a présenté les premiers résultats : les 200 composés moléculaires de leur base de données, dont 9 sont particulièrement prometteurs. Elle a conclu : “Nous allons sans doute découvrir des quantités de nouvelles molécules qui nous permettront non seulement de concevoir de nouveaux médicaments, mais également de consolider nos diagnostics. Certaines pourraient même servir d’aliment fonctionnel.” Quand on sait les sommes pharaoniques que brasse l’industrie pharmaceutique, on voit que les enjeux arctiques, en ce domaine aussi, sont déterminants pour l’économie du siècle à venir.
    Face à l’ouverture climatique d’un tel coffre aux trésors, les inquiétudes des écologistes pèsent peu. Toutefois, ce même 3 décembre, une cour d’appel fédérale a jugé illégale la décision de l’administration Bush de permettre à Shell d’exploiter le pétrole de la mer arctique de Beaufort, à proximité d’une zone protégée. Une coalition d’associations s’est lancée dans la guerre juridique, ajoutant les tensions intérieures aux rivalités internationales. Par delà cette victoire fragile et probablement sans lendemain, une inquiétude écologique plus réelle vient de se faire jour. L’équipe suédoise de l’université de Lund, dirigée par Torben Christensen, a profité de l’année polaire pour laisser sa station ouverte deux mois de plus. Les chercheurs ont alors constaté qu’au début de l’automne, quand la toundra commence à geler, les échappées de méthane constatées jusqu’ici uniquement au moment du dégel atteignent des pics jamais encore enregistrés. Ce constat réveille une incertitude, la possibilité que les variations de pression liées à la fonte de la banquise libère des quantités de méthane suffisantes pour transformer la composition de l’atmosphère terrestre. Pour l’instant rien ne permet d’affirmer ou d’infirmer ce risque potentiel mais il est probable que l’argument sera utilisé et médiatisé si les rivalités des pays riverains s’exacerbent.

    B. I. n° 139, janvier 2009.

    Bibliographie conseillée pour approfondir la question : Richard Labévière et François Thual, “La bataille du grand nord a commencé”, Perrin, 2008.
    Les auteurs s’attachent à replacer les tensions arctiques dans le contexte géopolitique global depuis la Seconde guerre mondiale.


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  • La victoire d’une tribu sur un géant minier

    par Survival (son site) jeudi 26 août 2010

    Une tribu en Inde a remporté une éclatante victoire sur l’une des plus importantes compagnies minières au monde. Dans un geste extraordinaire, le ministre indien de l’Environnement, Jairam Ramesh, a gelé le projet controversé de Vedanta Resources d’exploitation de bauxite sur les collines sacrées des Dongria Kondh.

    M. Ramesh a déclaré que Vedanta avait fait preuve d’un ‘choquant’ et ‘flagrant mépris pour les droits des groupes tribaux’. Le ministre a également mis en doute la légalité de l’énorme raffinerie que Vedanta a déjà construite au pied des collines.

    Cette décision représente une écrasante défaite pour le milliardaire indien Anil Agarwal, fondateur et actionnaire majoritaire de Vedanta.

    Depuis quelques années, le projet a été l’objet d’attaques sans précédent. Les gouvernements norvégien et britannique, l’Église d’Angleterre, des organisations telles que Survival International, jusqu’au géant des assurances Aviva ont unanimement critiqué la compagnie et son éthique.

    Survival International est à la tête de la campagne mondiale contre la mine depuis plusieurs années. L’organisation a mobilisé des personnalités telles que Michael Palin et Joanna Lumley pour défendre la cause de la tribu, ses sympathisants ont écrit plus de 10 000 lettres de protestation au gouvernement indien et plus de 600 000 personnes ont visionné le film de Survival ‘Mine’. La situation désespérée de la tribu a même été portée à l’attention de James Cameron, le réalisateur d’‘Avatar’, et les Dongria sont désormais connus comme la ‘réelle tribu d’Avatar’.

    La lutte a opposé la tribu de 8 000 personnes, dont la quasi-totalité est analphabète, à la puissance d’une compagnie pesant 8 milliards de dollars et à son fondateur, lui-même à la tête d’une fortune de quelque 6 milliards de dollars. Les Dongria Kondh ont organisé de nombreuses manifestations, et deux de leurs leaders ont récemment été enlevés et frappés avant d’être libérés, le tout dans un climat de violence croissante.

    Une commission d’enquête, récemment mise en place par le ministre Ramesh, a recommandé l’arrêt du projet minier, affirmant que Vedanta avait agi illégalement et avec un ‘total mépris de la loi’.

    Jo Woodman, chargée de campagne à Survival, qui a personnellement vécu le climat d’intimidation que fait régner la compagnie dans les collines des Dongria, a déclaré : ‘C’est une victoire que personne ne croyait possible. La campagne Dongria était devenue un test décisif pour savoir si une petite tribu marginalisée pouvait résister à une énorme compagnie multinationale avec une armée de lobbyistes, des cabinets de relations publiques et l’appui du gouvernement. Le courage et la ténacité des Dongria, alliés au soutien de nombreuses personnes en Inde et des sympathisants de Survival dans le monde entier, ont heureusement triomphé.

    Stephen Corry, directeur de Survival International, a ajouté aujourd’hui : ‘L’époque où les compagnies minières pouvaient détruire en toute impunité ceux qui se trouvent sur leur chemin se termine, mais il reste significatif que Vedanta se soit battue pour arriver à ses fins, au mépris constant des Dongria Kondh. Nous devons rester vigilants sur ces projets dits de développement – nous ne pouvons tout simplement pas faire confiance aux entreprises pour respecter de leur plein gré les droits de l’homme, en particulier lorsqu’il s’agit de peuples indigènes qui ne peuvent généralement pas savoir ce qui se trame contre eux’.

     
     

    par Survival (son site) jeudi 26 août 2010


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  •  ADN modifié chez des participants au nettoyage

    MADRID — Les pêcheurs ayant participé aux opérations de nettoyage de la pire marée noire de l'histoire espagnole fin 2002, après le naufrage du pétrolier Prestige, présentent des modifications de leur ADN et des problèmes pulmonaires, selon une étude publiée mardi.

    L'étude, menée par des chercheurs espagnols entre septembre 2004 et février 2005 auprès de 501 marins-pêcheurs ayant participé au nettoyage et 177 ne l'ayant pas fait, a été publiée dans la revue américaine Annals of Internal Medicine.

    Elle montre que "les pêcheurs espagnols ayant participé au nettoyage de la marée noire sur les côtes ont une plus grande fréquence de symptômes respiratoires (...) et des altérations chromosomiques dans les lymphocytes, par comparaison avec ceux qui n'ont pas participé au nettoyage".

    Les "dommages" observés sur les lymphocytes sont susceptibles d'entraîner un "risque accru de cancer", selon l'étude.

    Néanmoins, "l'étude ne prouve pas que l'exposition (aux nappes de) pétrole a causé ces anomalies", préviennent les chercheurs.

    "Ses conclusions ne peuvent donc prédire les effets que pourraient avoir d'autres marées noires, comme celle du Golfe du Mexique (où une marée noire a été provoquée par l'explosion le 20 avril de la plate-forme de BP Deepwater Horizon au large des Etats-Unis, ndlr), sur les individus qui y seraient exposés", poursuivent-ils.

    L'étude estime toutefois que "l'exposition aux sédiments de pétrole, même sur une courte période, peut avoir des effets négatifs sur la santé".

    "Comme, malheureusement, des marées noires vont très certainement se produire encore, il est crucial que les autorités responsables des opérations de nettoyage prennent des mesures appropriées pour garantir la protection sanitaire de ceux qui participent à ces opérations", concluent les chercheurs, qui appellent à un "suivi systématique" de la santé des participants après le nettoyage.

    Le pétrolier libérien Prestige, battant pavillon des Bahamas et chargé de 70.000 tonnes de fuel, avait coulé le 19 novembre 2002 au large de la Galice (nord-ouest).

    Quelque 50.000 tonnes d'hydrocarbures s'étaient échappées de la coque, polluant les côtes atlantiques espagnoles et dans une moindre mesure les côtes françaises et portugaises, sur des milliers de kilomètres. Plus de 300.000 volontaires, venus de toute l'Europe, avaient participé aux opérations de nettoyage.


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  • Faucheurs de vigne OGM: «Ils se sont tiré une balle dans le pied»

     

    Créé le 25.08.10 à 17h45 -- Mis à jour le 25.08.10 à 17h45
    Olivier Lemaire, chercheur biologiste de l'INRA de Colmar présente, le 07 septembre 2005, un plan de vigne génétiquement modifié.

    Olivier Lemaire, chercheur biologiste de l'INRA de Colmar présente, le 07 septembre 2005, un plan de vigne génétiquement modifié. AFP PHOTO FREDERICK FLORIN

    INTERVIEW - Après le fauchage de vignes expérimentales, Olivier Lemaire, chercheur à l'Inra de Colmar, répond aux questions de 20minutes.fr...

    A 5 heures du matin le 15 août dernier, des années de recherche sur les vignes transgéniques ont été anéanties par des faucheurs volontaires. La visite ce mardi du ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire, et de la ministre de la Recherche, Valérie Pécresse, à l’Inra de Colmar, a confirmé la volonté du gouvernement de soutenir les recherches sur les OGM. 20minutes.fr a interrogé Olivier Lemaire, chercheur à l’Inra de Colmar, sur ces expérimentations qui font débat.

    Pourquoi utiliser des OGM pour lutter contre la maladie du court-noué?

    Le virus du court-noué est la maladie la plus grave et la plus ancienne étudiée à l’Inra. On la connaît depuis une soixantaine d’années et on a exploré plusieurs stratégies. On a notamment recherché des gènes de résistance naturelle au virus et on a utilisé la prémunition, qui est une forme de vaccination. Le problème, c’est que nous ne travaillons pas avec un seul virus, mais avec un mélange de variants viraux qui rendent la prémunition inefficace à terme. Nous nous sommes donc orientés vers la transgénèse. Celle pratiquée à Colmar s’apparente à de la thérapie génique.

    En quoi consistent ces expérimentations?

    On ne modifie génétiquement que la racine de la vigne, appelée porte-greffes, pour qu’elle s’oppose au virus qui vient du sol. Le greffon, toute la partie aérienne qui produit le raisin, n’est pas transgénique. Le greffon n’est pas contaminé par le porte-greffe transgénique: on a suivi ces risques et les résultats se sont avérés négatifs. Quant aux risques de contamination des cultures environnantes par les fuites de pollen, on s’est engagé à éliminer toutes les inflorescences, qui de toute façon étaient sur la partie non OGM de la vigne.

    Quel est votre état d’esprit après le saccage des vignes d’expérimentation?

    Nous sommes en colère et très déçus. Les OGM arriveront un jour ou l’autre en France, il faut que nous ayons les connaissances pour les refuser ou les accepter. Les gens qui ont fauché se sont tiré une balle dans le pied car nous étions prêts à répondre point par point à leurs interrogations. Aujourd’hui, les plantes sont définitivement perdues mais il nous reste le sol dans lequel on a le virus et la microflore, ce qui nous permettra de continuer à travailler sur l’impact environnemental des OGM. Mais quand bien même nous continuerions, ce serait dans quelles conditions? Serait-ce pour que des extrémistes reviennent labourer ce champ? Il faut arrêter les amalgames, les OGM sont une technologie à réfléchir au cas par cas, et surtout il faut dialoguer. La violence n’a jamais élevé le débat, et s’attaquer ainsi au travail d’autrui est d’une violence extrême: ce matériel vivant a été haché menu par des outils tranchants, la vigne a été coupée en tous petits morceaux, elle saignait littéralement et mourait. Nous sommes avant tout des biologistes qui aiment le vivant, et c’était douloureux pour nous.

    Note WR : Il y a OGM et OGM ; il ne faut pas tout mettre tout dans le même sac.

                lien d'information sur les OGM :    Christian Velot et les OGM


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