• Qui gouverne le monde ?

    articles liés :La cour suprême Israelienne 

    Benjamin Netanyahou et Barack Obama se sont entretenus à huis clos

    NOUVELOBS.COM | 24.03.2010 | 07:29

    Aucune information n'a filtré. Peu avant, le Premier ministre israélien avait haussé le ton face aux critiques sur les constructions de logements à Jérusalem-est.

    Benjamin 
Netanyahou (AFP)

    Benjamin Netanyahou (AFP)

    Le président américain Barack Obama et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou se sont entretenus mardi 23 mars pendant plus d'une heure trente à la Maison Blanche. Le teneur de la rencontre, qui s'est déroulée en deux temps, n'a pas filtré. Le Premier ministre de l'Etat hébreu a rencontré Barack Obama pendant 90 minutes dans le Bureau ovale, trente minutes de plus que prévu. Puis le président américain s'est retiré dans sa résidence alors que Benjamin Netanyahou restait à la Maison Blanche pour consulter ses conseillers.
    Le chef du gouvernement israélien a alors sollicité un deuxième entretien avec Barack Obama qui a accepté de lui accorder une demi-heure de nouvelles discussions. A l'issue de ces deux heures, ni la Maison Blanche ni l'équipe de Benjamin Netanyahou n'ont souhaité faire de commentaire, une position inhabituelle.


    Nouvelles constructions annoncées


    Peu avant cette rencontre le Premier ministre israélien avait haussé le ton face aux critiques sur les constructions de logements à Jérusalem-est. "Si les Américains soutiennent les demandes déraisonnables présentées par les Palestiniens concernant un gel de la construction à Jérusalem, le processus politique risque d'être bloqué pendant un an", a-t-il lancé.
    Cette déclaration survient au moment où la radio publique israélienne a annoncé que la municipalité de Jérusalem a donné son accord à la destruction de l'hôtel Shepherd dans le quartier palestinien de Sheikh Jarrah pour permettre la construction de 20 logements destinés à des familles israéliennes.
    Ce projet a été lancé par le millionnaire juif Irving Moskowitz, qui finance plusieurs organisations ultra-nationalistes. Son but déclaré serait d'encourager l'installation d'israéliens dans des quartiers arabes de Jérusalem-est qu'Israël a annexé.
    Si cette annonce est confirmée elle résonnera comme un écho de l'incident qui a déclenché la crise diplomatique entre les Etats-Unis et Israël. Lors de sa visite à Jérusalem, le vice-président américain Joe Biden avait appris la construction de 1.600 nouveaux logements.
    Washington avait fermement condamné l'initiative, arguant qu'elle n'était pas seulement néfaste pour la paix, mais aussi pour la crédibilité des efforts américains afin de regagner la confiance du monde arabe, et isoler l'Iran.

    (Nouvelobs.com)

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  • OGM : Les ravages de Monsanto en Inde

     
    Les agriculteurs indiens ruinés par l’achat de semences OGM sensées être résistantes face aux ravageurs mais qui en on attiré de nouveaux, plus vorace. S’en est suivi un vague de suicides sans précédents.

    Du côté de Monsanto, on reste serein : "la résistance est naturelle et attendue" a déclaré - sans rire - la multinationale dans un communiqué. Curieux, jusqu’à présent, elle se refusait à évoquer cette possibilité. Et puis finalement, les paysans indiens ne récoltent-ils pas les fruits de leur incompétence ?

    Puisqu’ils ne respectent pas les "zones refuges" et qu’ils ont utilisé de façon "trop précoce des graines de coton Bt non approuvées", affirme la firme. Mais rassurez-vous, il n’y a pas de raison de paniquer pour autant, car Monsanto a trouvé la parade absolue : une nouvelle variété de coton OGM débarque ! De seconde génération, cette fois, c’est du solide : elle allie deux types d’insecticides. Ouf ! On est sauvé ! Et les charançons n’ont qu’à bien se tenir...

     


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  • Quand la flotte israélienne fait la loi en Méditerranée

    La flotte israélienne a le droit, comme tout autre flotte, de naviguer en Méditerranée en dehors des eaux territoriales des Etats riverains. Mais s’attaquer à des navires civils parfaitement identifiés, ce qu’elle a fait à quatre reprises au cours des derniers mois, c’est un acte de piraterie qui relève des tribunaux maritimes. Israël viole ouvertement la convention des Nations Unies disant que « les eaux internationales sont réservées à des buts pacifiques ».

    Dans la nuit de mercredi à jeudi, vers 3h du matin, le SPIRIT OF HUMANITY, un bateau se dirigeant vers Gaza avec des fournitures médicales pour les hôpitaux, a été encerclé par cinq navires de guerre israéliens à 100 miles de la côte. À son bord se trouvent des médecins, des journalistes, des militants des droits de l’homme et plusieurs membres de Parlements européens, au total 36 passagers de 17 nations différentes. Un navire lui a coupé la route et a exigé par radio qu’il fasse demi-tour, sinon a-t-il dit « Nous ouvrons le feu ». Le capitaine du bateau lui ayant demandé s’il avait conscience que le fait de tirer sur des civils sans défense est un crime de guerre, il a répondu qu’il était prêt à utiliser « tous les moyens » pour l’arrêter.

    Face à cette attitude menaçante, et dans la crainte que son bateau soit envoyé par le fond, le capitaine a décidé de faire demi-tour. Le SPIRIT OF HUMANITY vogue à nouveau vers Larnaca. Sa crainte était justifiée, car lors d’une tentative précédente, le DIGNITY, un autre bateau du mouvement Free Gaza qui transportait lui aussi des médecins et du matériel médical à destination de Gaza, avait subi une violente attaque de la flotte israélienne. À l’aube du mardi 30 décembre, un croiseur israélien avait éperonné son bateau, dans les eaux internationales. Ni le bateau ni ses passagers ni l’équipage ne constituaient un quelconque danger pour l’Etat d’Israël, dont le gouvernement israélien avait été averti la veille par les organisateurs. Le bateau a cependant été percuté violemment sans aucun avertissement, le but étant de le rendre inutilisable, sans aucun égard pour la vie des seize passagers qui se trouvaient à bord.

    Le gouvernement libanais a offert son assistance au DIGNITY et l’a autorisé à rejoindre le port de Tyr, ce qu’il a pu faire par ses propres moyens, malgré de sérieuses détériorations mécaniques. Le lendemain, l’inspection de la coque a montré que le bateau avait résisté au choc parce qu’il avait une solide charpente de bois. Un bateau en polyester aurait immédiatement coulé. Cette agression a beaucoup ému la population libanaise. Le premier janvier, les passagers du DIGNITY ont été reçus par le Président du Liban qui les a remerciés pour leur acte courageux.

    Trois journalistes de la chaîne Al Jazeera qui se trouvaient à bord ont transmis les images de l’expédition en direct depuis le départ de Larnaca jusqu’à l’arrivée dans le port de Tyr. Ils ont évidemment filmé l’abordage. On voit arriver ces gros navires de guerre à toute vitesse. On entend les Israéliens traiter les passagers de terroristes en les menaçant de mort s’ils ne faisaient pas immédiatement demi-tour. Si les trois journalistes n’avaient pas été là, les Israéliens auraient pu faire croire à un simple accident.

    Un autre journaliste se trouvait à bord : C’était l’Américain Karl Penhaul, de la chaîne CNN. Il a rendu compte de l’événement en direct, au moment même où les téléspectateurs entendaient les déclarations du porte-parole israélien, qui prétendait que le bateau avait été simplement éraflé parce que son capitaine avait fait une fausse manœuvre. Ce grossier mensonge a été mis en évidence.

    Peu avant le départ du SPIRIT OF HUMANITY, les autorités chypriotes ont informé le mouvement Free Gaza que le gouvernement israélien avait officiellement contacté leur ambassade de Tel Aviv, et ont prévenu qu’ils se sentaient « en droit d’utiliser tous les moyens disponibles » pour empêcher par la force le bateau d’arriver à Gaza. À la demande du capitaine du bateau, les autorités chypriotes ont inspecté le bateau avant son départ pour certifier qu’il ne transportait que des fournitures médicales. Depuis la Californie, Paul Larudee, responsable de Free Gaza, a téléphoné à Mark Regev, le porte-parole du Premier ministre israélien. Il lui a demandé : « Pouvez-vous m’assurer qu’Israël n’endommagera pas le bateau et ne l’empêchera pas d’arriver à Gaza ? » La réponse est : « Je peux vous assurer qu’Israël respectera les lois internationales ». Encore un mensonge.

    Les membres de l’Union pour la Méditerranée : France, Italie, Grèce, Algérie, Egypte, etc. accepteront-ils encore longtemps qu’Israël impose sa loi dans les eaux internationales dont ils sont riverains ?


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  • Un procès contre l’Etat hébreu devant un tribunal israélien

     

    Des parents américains poursuivent l’Etat hébreu pour le meurtre de leur fille Rachel le 16 mars 2003 par l’Armée israélienne dans la Bande de Gaza. Le procès s’est ouvert le 10 mars 2010 devant le tribunal d’Haïfa. 

    Rachel Corrie, 23 ans, était membre d’ISM, International Solidarity Movement, une organisation non violente qui s’oppose à l’occupation de Gaza et de la Cisjordanie par Israël. Elle est morte écrasée par un bulldozer de l’Armée israélienne alors qu’elle s’opposait avec ses camarades à la démolition d’une maison à Rafah. Ses parents et sa sœur, Sarah Corrie Simpson, assistent au procès, ainsi que le consul général des Etats-Unis. Plusieurs associations des droits de l’homme sont également représentées.<o:p></o:p>

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    La sœur de la victime parle<o:p></o:p>

    Akiva Eldar a interrogé Sarah Corrie Simpson pour le journal Haaretz. Dans ce reportage, elle dit que les autorités américaines ont encouragé sa famille à engager des poursuites contre l’Etat hébreu. Elle réfute l’affirmation de l’Armée israélienne selon laquelle Rachel et ses camarades étaient dans une zone de combat. Tous les témoins s’accordent sur le fait qu’aucun coup de feu n’a été tiré. Mais de toute façon, dit-elle, l’Armée doit protéger les civils.<o:p></o:p>

    Sarah explique au journaliste que Rachel était montée sur un tas de déblais pour être sûre que le conducteur du bulldozer la voyait. Mais comme il continuait d’avancer, elle a essayé de fuir, puis elle a trébuché et elle est tombée. « Le bulldozer a continué d’avancer, avec la lame en position basse, en poussant des décombres sur le corps de Rachel. Il ne s’est arrêté que lorsque le corps était sous la cabine. » <o:p></o:p>

    C’est l’attentat du 11 septembre 2001 qui a poussé Rachel dans l’action politique. Elle voulait savoir ce qui se passe dans le monde, spécialement au Moyen-Orient. Elle a étudié l’arabe et a commencé à rencontrer des activistes pour la paix, parmi lesquels d’anciens soldats israéliens. Elle voulait comprendre quel rôle jouait son pays au Moyen-Orient. <o:p></o:p>

    « Notre vie a changé aussitôt après la mort de Rachel » dit Sarah. Son père a quitté son travail ; elle-même a consacré tous ses efforts à faire reconnaître la responsabilité de l’armée israélienne dans la mort de sa sœur.Son but est de s’assurer « que rien de tel n’arrivera plus jamais à un civil, qu’il soit israélien, palestinien ou de tout autre nationalité ».<o:p></o:p>

    Les autorités américaines ne croient pas aux conclusions de l’enquête de la police militaire israélienne. Sarah dit que des preuves matérielles n’ont pas été communiquées à la famille. « Alors qu’ils avaient six heures d’enregistrement vidéo, ma famille n’a reçu que 14 minutes d’un enregistrement de mauvaise qualité en noir et blanc. »<o:p></o:p>

    Le journaliste lui demande enfin si elle voudrait rencontrer le conducteur du bulldozer. « Oui je le voudrais. Pour pouvoir revenir dans un état normal, j’ai besoin d’entendre directement de lui ce qui s’est passé ce jour-là, et ce qu’il ressent maintenant. Je voudrais aussi qu’il entende, et peut-être qu’il comprenne, l’impact que ce drame a eu sur ma vie et sur celle de ma famille. Il est important qu’il y ait une véritable investigation. Mais finalement, le plus important, ce serait une confrontation de ma famille avec l’homme qui a tué Rachel, bien que ce soit la chose la plus difficile et la plus douloureuse que je puisse imaginer. Mais le gouvernement israélien ne dévoilera pas son nom. » <o:p></o:p>

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    Des fautes graves du médecin légiste<o:p></o:p>

    Le 14 mars 2010, le tribunal a entendu le Dr. Yehuda Hiss, ancien directeur de l’institut médico-légal qui a pratiqué l’autopsie de Rachel Corrie sur la demande de l’Armée israélienne. Le Dr. Hiss a reconnu avoir violé une ordonnance du tribunal israélien qui exigeait qu’un représentant de l’Ambassade des Etats-Unis soit présent pendant l’autopsie. Il a déclaré aussi qu’il avait pour règle de n’admettre à une autopsie aucune personne qui ne serait pas médecin ou biologiste. Il a dit qu’il avait parlé par téléphone avec l’Ambassade des Etats-Unis après avoir reçu l’ordonnance du tribunal, que l’Ambassade lui avait dit qu’elle n’enverrait pas de représentant, et qu’elle lui avait dit que la famille Corrie était d’accord pour qu’on fasse l’autopsie. Le Dr. Hiss a reconnu qu’il n’y avait dans ses archives aucun enregistrement de cette conversation. L’ambassade des Etats-Unis a répété à la famille que ce n’était pas ce qui avait été dit au téléphone.<o:p></o:p>

    Le Dr. Hiss a révélé qu’il avait conservé des échantillons du corps de Rachel pour des examens histologiques sans en informer la famille. Il a admis qu’il n’avait pas demandé à la famille le droit d’inhumer ces échantillons, qu’ils avaient peut-être été inhumés avec le reste du corps, mais que ce n’était pas certain. C’était la première fois que la famille apprenait que des échantillons du corps de Rachel avaient été conservés à l’institut médico-légal. La famille engagera des poursuites contre le Dr. Hiss.<o:p></o:p>

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    Des pressions sur un témoin<o:p></o:p>

    Le 15 mars 2010, le tribunal a entendu Madame Alice Coy, infirmière, citoyenne britannique, témoin oculaire de la mort de Rachel Simpson. C’est seul témoignage au cours de cette audience. Auparavant, la défense avait essayé de prouver, contrairement à tous les témoignages oculaires, que l’Armée n’avait aucune intention de démolir des maisons dans la zone où Sarah a été tuée.<o:p></o:p>

    Quand Madame Coy avait été interrogée par l’Armée israélienne le 1er avril au sujet du meurtre de Rachel, le soldat qui conduisait l’interrogatoire avait refusé d’enregistrer son témoignage. Elle l’a répété au tribunal :<o:p></o:p>

    • Elle croyait que les bulldozers se préparaient à détruire des maisons de civils, parce que l’Armée, les semaines et les jours précédents, avait déjà détruit des maisons dans le corridor de Philadelphie, et qu’elle avait commencé le jour même à démolir une autre maison. <o:p></o:p>
    • Elle avait parlé avec de nombreuses familles palestiniennes habitant la zone où Rachel a été tuée, dont les maisons ont été démolies par l’Armée israélienne.<o:p></o:p>
    • Elle croyait que le conducteur du bulldozer qui a tué Rachel pouvait la voir.<o:p></o:p>
    • Elle lui a expliqué son travail avec ISM pour promouvoir la paix dans la région.<o:p></o:p>

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    En fait, la maison que Rachel protégeait, celle du Dr. Samir Nasrallah, a été détruite un peu plus tard la même année.<o:p></o:p>

    Entre 2000 et 2004, l’Armée israélienne a démoli 2 500 maisons dans la Bande de Gaza, dont les deux tiers à Rafah, et plus particulièrement près de la frontière égyptienne, dans le "Corridor Philadelphie", la zone où Rachel a été tuée. Cette opération a laissé 16 000 personnes sans abri. <o:p></o:p>

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    Des négligences de la police militaire<o:p></o:p>

    Le 17 mars, un membre de la police militaire israélienne ayant enquêté sur la mort de Rachel est venu à la barre des témoins. Il a déclaré qu’il n’avait jamais inspecté le lieu du meurtre, et qu’il ne s’était jamais assis à la place du conducteur du bulldozer afin de voir par lui-même quel était son champ de vision. Il a admis que le règlement de l’Armée dit expressément que le bulldozer D9 ne doit pas être utilisé avec des civils à proximité. Il n’a pas demandé au conducteur s’il connaissait cet article du règlement.<o:p></o:p>

    Il a déclaré qu’il avait reçu l’ordonnance autorisant l’autopsie de Rachel à condition qu’un officiel de l’Ambassade des Etats-Unis soit présent. Il a informé le tribunal ayant émis l’ordonnance que cette condition serait respectée, mais ensuite il n’a fait aucun effort pour s’en assurer. Il a dit qu’il ne savait pas si quelqu’un l’avait fait, car il ne considérait pas le suivi de l’affaire comme étant de sa responsabilité. Il a dit aussi qu’il avait omis de transmettre au tribunal le rapport final d’autopsie, bien que cette exigence ait été formulée. Son supérieur ne le lui avait pas demandé, mais lui avait simplement dit qu’il fallait « faire attention » à l’ordonnance du tribunal. <o:p></o:p>

    Gregory Schnabel, un Américain membre d’ISM, est le quatrième et dernier témoin oculaire à venir à la barre des témoins. Il a déclaré qu’il a vu Rachel monter au sommet du tas de déblais poussé par le bulldozer, et que le conducteur pouvait clairement la voir. Comme tous ses camarades, elle portait un gilet orange fluorescent. Il a aussi déclaré que cet après-midi-là un bulldozer D9 s’était approché de lui et d’un autre membre d’ISM, en s’arrêtant juste au point de les toucher, ce qui lui faisait penser que le conducteur pouvait voir les manifestants.<o:p></o:p>

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    Les auditions vont se poursuivre cette semaine.

    Leila


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  • Le dessous des cartes (à puce)

    Les effets cathartiques des gémonies saoutiennes (aussi bien les coups donnés que les coups reçus) n’ont laissé à la surface de la planète santé que des traces bien insignifiantes. Caractéristique des médias d’aujourd’hui : l’information s’éteint aussi vite qu’elle s’enflamme. Cet épisode aura-t-il tout au plus confirmé que les ecchymoses portées aux derniers dinosaures libéraux, croisés de l’« anti-tout », ont cette étonnante propriété étiologique d’irradier l’ensemble de la médecine de ville. Pour cette fois, elle a été unanime à vouloir « laver l’affront ». Autre constat : il n’est pas sûr que les patients se reconnaissent dans la vindicte, la provocation et l’établissement d’un pseudo rapport de force avec les médecins, les généralistes en particulier, redoutables concurrents, dans le secret de leur cabinet, des organisations kouchnériennes censées exprimer depuis 2002 l’opinion des patients.

    Car de quoi s’agit-il ? D’où l’étincelle est-elle partie ? D’un constat de la Cour des comptes, comme elle en fait des tonnes, sur les non-utilisateurs de la carte Vitale, constat qui, replacé dans son contexte technique et économique, mérite mieux qu’une bataille de chiffonniers comme en atteste le décryptage de l’histoire de la carte Vitale. Une chronologie qui recèle plusieurs erreurs stratégiques majeures dont la responsabilité reste aujourd’hui encore embrouillée.

    Petit flash back.
    1984. Orwell, l’inventeur de « Big Brother » est encore dans tous les esprits. La Cnil1 est née six ans avant en réaction à des tentatives malheureuses de rapprochement de fichiers (qui se souvient de l’expérience avortée de SAFARI, sommet de la maladresse technocratique, sur le système d’identification des personnes ?) En 1978, c’est le législateur qui a protégé le patient en votant la loi informatique et liberté.
    En 1984 donc, Roland Moréno, génial ingénieur français, vient de mettre au point une « puce » intelligente, un microprocesseur collé sur une carte en plastique, capable de contenir huit pages d’information.

    Il y a à l’époque moins de 300 millions de feuilles de soins par an et plus de 90 000 agents « liquidateurs » dans les caisses. L’idée naît dans la tête d’une poignée de techniciens de la Cnamts, pionniers et un peu aventuriers, d’utiliser la puce non pas pour transférer la charge de saisie sur les médecins comme on l’a si souvent entendu, mais pour contenir les droits et les données d’identité (justement pour éviter de les ressaisir).
    Le projet est soumis à Maurice Derlin, omnipotent président FO de la Cnamts, qui se montre séduit mais reste sur ses gardes : son patron Bergeron le réformiste, successeur d’un prix Nobel, adulé par le pouvoir, ménage paradoxalement ses troupes, les trotskistes parisiens abrités sous le toit de la confédération FO avenue du Maine, chatouilleux sur les effectifs et prompts à l’insurrection. Derlin confie à Jacques Tillard, un cacique du CNPF, le soin de calmer le prurit des syndicalistes.
    La carte Vitale est donc vue comme une broyeuse d’emplois. Mais pour faire passer la pilule auprès des syndicats FO, elle est aussi présentée comme un outil de « flicage » des actes médicaux, « bouffer du médecin » étant un antalgique universellement reconnu.
    Première erreur stratégique de la Cnamts : la carte à puce pouvait devenir un projet de consensus. Obtenu sur la carte CPS (l’Ordre des médecins n’a-t-il pas piloté le GIP-CPS créé en 1993), un accord est presque atteint sur la carte Vitale avec Gilles Johanet, la même année, lors de la création du GIE2 Sesam Vitale. Mais au départ de Johanet, les inamovibles seconds couteaux de la Cnamts reprendront le dessus transformant l’assurance maladie en Fort Knox informatique.

    Comme le précise une note confidentielle de 1993 adressée à Douste-Blazy, ministre délégué à la santé de l’époque, le GIE Sesam Vitale ne sera d’ailleurs jamais un organe « politique » mais un instrument aux seules mains des différents généraux mexicains de la caisse nationale, longtemps taxée d’hégémonie par les organismes complémentaires.
    Conséquence de la première, la deuxième erreur vient de l’industrie de l’édition informatique. A partir du moment où la Cnamts faisait de la carte Vitale « sa chose », aucune volonté, en particulier du ministère de l’industrie, ne s’est dégagée en faveur d’une authentique politique industrielle. Les gros cubes de l’époque (Bull, Schlumberger et autres) ont attendu la demande.
    Mais comment une demande pouvait-elle s’exprimer alors que seulement 5 % des médecins étaient réellement informatisés et possesseurs des premiers logiciels de gestion de cabinet ?
    Conséquence : un développement anarchique de logiciels sur un marché occupé par une myriade d’aventuriers dont le piètre argument de vente était paradoxalement la télétransmission Sesam Vitale !
    La situation, alors qu’aujourd’hui 80 à 90 % des médecins télétransmettent, s’est-elle améliorée ? Non, à en croire les magistrats de la cour des comptes. Mais, moins en raison du manque à gagner que d’une situation pagailleuse, avec plus de 300 logiciels et plus de 150 éditeurs.

    C’est bien là que se situe le problème. Car au fond, même si l’addition est salée (200 millions d’euros) il n’y a pas plus de « calculateurs », de « récalcitrants » ou de « prudents » (pour reprendre la terminologie de l’enquête de la CPAM de Paris) chez les médecins que dans la société française.

    Et que serait l’addition pour le contribuable si le 1,2 milliard de feuilles de soins d’aujourd’hui devait être traité sans la carte Vitale comme au temps des Trotskystes de Bergeron (selon l’UCANSS, le nombre de techniciens est tombé à 30 000).

    Le plus grave, redisons-le, c’est l’extrême hétérogénéité d’une situation génératrice « d’anomalies techniques et de captation de données confidentielles » comme le souligne le rapport de la Cour des Comptes. Croyez-vous que cela intéresse les patients ?

    1CNIL : Comission nationale de l’informatique et des libertés
    2GIE : Groupement d’interêt économique


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  • Les manipulateurs

     
    Les aveugles et les sourds qui chercheraient à cacher leur cécité ou surdité ne pourraient pas duper leur entourage bien longtemps. En revanche, les personnes n’éprouvant ni sentiments ni émotions (appelées pervers narcissiques, manipulateurs ou encore psychopathes) peuvent cacher leur déficience très facilement. N’importe qui, devant son miroir par exemple, peut s’amuser à mimer la peur, la joie, l’inquiétude, la tristesse, l’amour, la haine... sans ressentir ces états au moment de les mimer.
     
     Depuis quelques décennies, la psychologie, la médecine et la biologie étudient ces cas psychopathologiques qui représenteraient 1 à 5 % de la population. Malheureusement, ces études restent encore peu connues de l’opinion publique.
     Pour un non initié, un psychopathe est un être dont le comportement déviant est si évident qu’il n’échappe à personne. Il n’en est rien. D’après Robert HARE, grand spécialiste en psychopathie, seulement 10 % d’entre eux sont en prison (il les appelle les "psychopathes ratés"), les autres sont autour de nous et souvent à des postes de responsabilité.
     
     Leur insensibilité sentimentale et émotionnelle (démontrée par l’imagerie médicale IRM) les rend incapables d’empathie, c’est pourquoi ils n’éprouvent aucun remords ni sentiment de culpabilité. Ils sont indifférents au mal qu’ils font et se croient dès lors tout permis.
     
     Lorsqu’ils prennent conscience de leur différence, ils cherchent à contrecarrer leur infériorité naturelle en dominant ceux qui, contrairement à eux, éprouvent des sentiments et émotions. Cette volonté de domination les conduit à développer (de façon plus instinctive que raisonnée) des techniques de manipulation qu’ils perfectionnent au fil de leurs expériences. Ils deviennent si doués en la matière qu’ils en paraissent diaboliques (alors que nous avons affaire à de grands enfants envieux de n’avoir pas les mêmes jouets que leurs copains).
     Pour asservir leur entourage proche, ils usent de l’intrigue et du harcèlement moral. Les plus ambitieux s’investissent dans la politique, les finances, dirigent des entreprises et s’entourent de gens choisis pour leur manque d’esprit critique, leur carriérisme... c’est-à-dire des gens qui se rendront aisément complices (faites le rapprochement avec l’expérience de MILGRAM).
     
     Pour des raisons stratégiques évidentes, ils cachent leur vraie personnalité derrière un masque de normalité (The mask of sanity, de H. CLECKLEY). Pourtant, un minimum de bon sens et de connaissances en la matière suffiraient à les reconnaître. Je vous propose quelques pistes :
     - Ils ne font pas preuve d’humilité, sauf par stratégie.
     - Leurs actes ne sont pas en adéquation avec leurs paroles. Ils promettent toujous la lune mais on ne voit jamais rien arriver exceptées quelques vélléités destinées à nous leurrer.
     - Ils nous demandent de faire le maximum alors qu’eux ne font rien ou presque (le presque étant là encore destiné à nous induire en erreur).
     - Ils mentent avec un aplomb déconcertant même lorsque leur mensonge est flagrant. Ex : "Nous avons signé des accords avec les banques, désormais il n’y a plus de paradis fiscaux !"
    - Ils se contredisent tout le temps.
    - Ils surjouent les émotions (comme vous faites devant la glace quand vous jouez au petit jeu dont j’ai parlé au premier paragraphe).
    - Bien qu’excellents stratèges, ils sont très souvent d’intelligence médiocre (c’est là l’un de leurs points faibles et donc, l’un de nos points forts). Ils peuvent dire des phrases qui ne veulent rien dire parce qu’ils ne s’en rendent pas compte.
     - Etant peu curieux, leur érudition est faible. Ils font fi des connaissances scientifiques. Ex : "Il faut rendre constructif les zones inondables !" ou "L’environnement, ça commence à bien faire !"
     
     Leur puissance et leur dangerosité sont proportionnelles à notre ignorance sur leur cas psychologique. Aussi, je vous invite à vous documenter en tapant "pervers narcissique" et "ponérologie" sur votre moteur de recherche, et vous propose cette liste non exhaustive de livres traitant du sujet : 
     - Echapper aux manipulateurs, de Christel PETITCOLLIN,
     - Les manipulateurs sont parmi nous, d’Isabelle NAZARE-AGA,
     - La ponérologie politique, d’Andrew M. LOBACZEWSKI,
     - Snakes in suits, de Paul BABIAK et de Robert HARE,
     - The mask of sanity, de Hervey CLECKLEY.
     
     Je vous renvoie aussi à cet article de Denis ARCAND "Dans le cerveau des méchants" qui constitue une bonne introduction. : lapresseaffaires.cyberpresse.ca/economie/200901/06/01-684925-dans-le-cerveau-des-mechants.php
     
     Au sujet de la corruption des cols blancs, je vous conseille les livres d’Eva JOLY que l’on trouve à des prix abordables dans la collection du Livre de poche.

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  • Des vignobles et des ignobles

    La France gémit dans la cage de fer de l’Union dite "européenne", qui la saccage.

    Car c’est de Maastricht

    Qu’au saint nom du Fric

    On apporte en France

    La désespérance.

    Sa sacro-sainte « concurrence libre et non faussée » engendre délocalisation, désertification, misère. Le 4 mai 2009, la Commission européenne avait annoncé s’attendre à une perte de dix millions et demi d’emplois en 2009 et 2010 dans l’union européenne ! Mais la manne d’or continuera de pleuvoir du ciel tous les jours pour les nantis : En Europe, capitalistes et spéculateurs ont d’ores et déjà empochés plus de 2100 milliards d’euros de la Banque centrale européenne. En France, le gouvernement a déjà versé plus 420 milliards d’euros dans les coffres des banquiers faillis.

    Mais d’où sortent ces sommes exorbitantes ?

    Elles ne sont pas crées ex-nihilo. Elle proviennent de la destruction des conditions d’existence de l’ouvrier, du paysan, du petit employeur, de l’ingénieur, du médecin, du viticulteur, de l’instituteur, de tous les producteurs de la richesse réelle, vivante. On va payer la pourriture bancaire avec l’argent public, argent réputé introuvable pour l’école, les hôpitaux, les salaires ! La Banque centrale européenne ordonne de tailler à la hache dans les budgets de la Sécurité sociale et tous les autres budgets publics, aboutissant en France à la destruction de centaines de milliers d’emplois dans les secteurs publics, comme les hôpitaux (loi Bachelot), les universités (loi Pécresse).

    Les soi-disant régions sont les ergastules où les départements liés, sont pliés à la loi de la jungle du Capital, où chacun des anciens "pays", sous le fouet des garde-chiourmes de Bruxelles, crèvent.

    Choisir nous mêmes, parmi les membres divers et avariés de la camarilla, notre chiourme, telle est la vocation de ces élections régionales.

    Prenons pour exemple le département de l’Hérault en la région Languedoc-Roussillon.

    Dix huit ans de Maastricht, relayé par des gouvernements tant de droite que de gauche, ont rayé de la carte près de 50.000 exploitations viticoles ! Au sein du plus grand vignoble au monde. D’ignobles parasites de ce récent cénacle, l’U.E, ont déclaré, ont osé dire : "Vouloir en finir avec la culture millénaire de la vigne." Sans doute ces gens là lui préfèrent le haschich marocain, ou l’opium Afghan. Cultures choisies, dont ils sont en France, les serviteurs à gages. Des dizaines de milliers de vignerons ont été chassés de leur terre, la rage au cœur et versant des larmes de sang. L’étang de Thau, véritable petite mer intérieure, a été déclassé, par les bureaucrates de Bruxelles, de "zone alimentaire" en zone seulement "navigable", brisant ainsi la conchyliculture de Bouzigues et par ricochet la pêche, qui faisait de Sète le premier port français en méditerranée. L’U.E ordonnera la destruction les bateaux de pêche ! Sur les Hauts Cantons de l’Hérault le vent du désert hurle et souffle mairies, postes, écoles, trésoreries, maternités qui s’envolent tour à tour aux quatres vents du malheur, au vent noir de la misère et de la ruine. Béziers, antique cité, 2700 ans d’Histoire, cœur vivant de la Celtique méditerranéenne, pays naguère riche du sang de la vigne, du travail des mines, miné, lentement mais sûrement, va cesser de battre.

    Là, comme partout ailleurs en ex-France, l’antique bleu du travail des hommes délave et rétrécit comme un ciel de chagrin. Misère ! Que va-t-il rester à la longue de notre Vieux Pays ? Un champ de ruines et un chant de malheurs, si nous ne brisons avant, ce carcan maudit de l’U.E qui l’étouffe. Le premier pas, c’est le refus de vote.


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  • Netanyahou va demander à Obama des bombes à charge pénétrante

    Netanyahou va demander à Obama des bombes à charge pénétrante

    Le Premier ministre Benyamin Netanyahou profitera de sa visite à Washington cette semaine pour demander aux Etats-Unis de lui fournir des armes de pointe nécessaires à une d’éventuelles frappes sur les sites nucléaires de l'Iran, rapporte le Sunday Times (1).  
     
     Avant son départ, dimanche soir, M. Netanyahu s’est plié aux exigences américaines et promis à l'administration du président américain Barack Obama qu'Israël ferait plusieurs gestes de bonne volonté envers les Palestiniens.  
     
     Selon l'hebdomadaire londonien, Netanyahou demandera une contre-partie à ces concessions, en exigeant du plus proche allié d'Israël de fournir à l’armée israélienne des bombes sophistiquées de type "bunker-buster » [ndt : bombe à charge pénétrante], nécessaires pour atteindre les installations nucléaires de l'Iran, dont beaucoup sont enfouies sous terre.  
     
     Le prédécesseur d'Obama, George W. Bush, est présumé avoir refusé de précédentes demandes israéliennes concernant des bombes GBU-28, ainsi que la mise à niveau d'avions ravitailleurs qui permettraient un raid aérien à longue portée sur l'Iran.  
     Mais Netanyahou risque d’avoir une tâche difficile devant lui pour persuader Obama d’armer Israël pour des frappes préventives car la stratégie américaine actuelle semble favorable à une mission diplomatique, plutôt que militaire, dans la solution au différent entre l'Iran et l'Occident.
     
     Toutefois, les informations indiquant samedi que les États-Unis étaient en train d’acheminer 387 bombes de type « bunker-buster » sur sa base aérienne sur l'île de Diego Garcia dans l'Océan Indien semblent indiquer que, malgré ses efforts diplomatiques, Obama n'a pas exclu une frappe américaine en Iran (2).


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  • Des voitures électriques capables de servir d’unité de stockage pour le réseau électrique

     

    La technologie V2G risque de faire parler d’elle. Ce concept, le « vehicle-to-grid », que l’on pourrait traduire par « de la voiture au réseau [électrique] », permettrait aux propriétaires de voitures électriques de gagner de l’argent en stockant de l’énergie pour le réseau électrique. On le sait, la thématique du stockage de l’énergie nécessite des innovations dans la gestion (comme le stockage par pompage-turbinage). L’électricité étant un flux, on parvient peu (voire pas) à la stocker, d’où des pics de production aux heures « de pointe » (en soirée, en hiver), et des usines en sous-production le reste du temps.

    Selon AltDotEnergy, ces fluctuations pourraient donc être amoindries par un jeu de compensation avec les batteries des véhicules électriques. Le premier système V2G a été testé par l’Université du Delaware, avec 3 voitures électriques connectées au réseau de distribution d’électricité lorsqu’elles n’étaient pas utilisées. « Elles rapportent entre 5 et 10 dollars par jours en étant simplement branchées », précise Kenneth Huber, directeur technique de PJM grid, le distributeur d’électricité d’une bonne partie des Etats de la façade Atlantique des Etats-Unis.




    Les véhicules « V2G compatibles » fonctionnent comme des éponges électriques. Elles peuvent absorber l’excédent d’énergie en période creuse, et en dégager sur le réseau en heure de pointe. Ceci est d’autant plus important que plus la part des énergies renouvelables augmentera, plus ces fluctuations seront importantes : l’énergie solaire et éolienne, par exemple, sont structurellement irrégulières (à cause des nuages, des vents variables). Jusqu’ici, à part le pompage-turbinage et cet ingénieux système de stockage de glace, on ne savait pas trop comment gérer ces montagnes russes.

    Et côté utilisateur, l’investissement dans une voiture électrique V2G se révèle intéressant puisque selon les estimations de l’Université, ce seraient près de 3 000 dollars qui pourraient être générés par ce contrat de rachat d’électricité. Évidemment, il faudra concevoir les automobiles avec un système V2G intégré. Mais avec des prévisions de l’ordre de un million de voitures électriques en service aux États-Unis d’ici 5 ans, et à raison d’une production de 10KW par voiture, 1 million de voitures de ce type seraient capable de fournir un « stock » de plusieurs gigawatts, de quoi également éviter la construction de nouvelles centrales électriques.

    TechnoPropres

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  • L’euro incite à flinguer le pouvoir d’achat !

    La rigidité de la monnaie unique profite à l’Allemagne qui a bien compris l’intérêt de limiter la hausse des salaires pour dynamiser sa balance commerciale. Un modèle de développement dénoncé par le blogueur Laurent Pinsolle.

    Je ne suis pas le plus grand fan de Christine Lagarde, loin de là. Néanmoins, elle vient juste de poser une très bonne question en mettant en cause le modèle de développement non coopératif que suit l’Allemagne depuis une quinzaine d’années.

    LE MODÈLE DU « PASSAGER CLANDESTIN »

    Au début des années 90, les coûts salariaux de l’Allemagne étaient 25% plus élevés que le reste de l’Union Européenne. L’arrivée de la monnaie unique fixant irrévocablement les parités monétaires au sein de la zone, Gerhard Schröder a compris que son pays risquait de grandement souffrir de ce différentiel de coûts. Le pays a donc choisi sa compétitivité contre les salaires, qui stagnent depuis 15 ans. Le Figaro rapporte ainsi que les coûts salariaux auraient progressé de 5% en Allemagne de 1996 à 2009 contre 35% en France, 45% en Espagne et 65% en Grèce.

    Mécaniquement, les exportateurs Allemands ont fortement gagné en compétitivité au sein de la zone euro, ce qui a permis à l’Allemagne de considérablement augmenter son excédent commercial dans la zone car les autres pays ne peuvent plus dévaluer pour remettre les compteurs à zéro. Cette politique a une autre conséquence, une stagnation des salaires qui déprime la demande et la croissance (l’Allemagne a eu la plus faible croissance de la zone euro après l’Italie) et donc ses importations puisque la demande intérieure est atone, ce qui renforce plus encore l’excédent commercial.

    UN CERCLE VICIEUX

    C’est que l’euro a mis en place un cercle vicieux où celui dont les coûts salariaux évoluent le moins vite, limite ses importations tout en dynamisant ses exportations au sein de la zone, du fait de la croissance plus vive de ses voisins qui ne compriment pas autant leur demande intérieure. En clair, il y a une immense prime à la compression du pouvoir d’achat et au moins-disant social du fait de la rigidité de la monnaie unique. Celui qui limite le plus les gains de pouvoir d’achat profite de ceux de ses voisins et empoche des excédents commerciaux grandissants, comme le montre l’Allemagne aujourd’hui.

    C’est cela qui a fait dire à Christine Lagarde qu’elle n’est « pas sûre que ce soit un modèle viable à long terme pour l’ensemble du groupe ». Notre ministre de l’économie a bien raison car si chaque pays suit ce raisonnement, les pays européens vont faire une course à la désinflation salariale qui aura un puissant effet dépressif sur les économies européennes. Loin de promouvoir la croissance, l’euro promeut une déflation sans fin et une compétition féroce sur les coûts qui a été et sera un frein majeur sur la croissance du continent pour les prochaines années.

    Christine Lagarde a raison de dire que le modèle Allemand n’est pas viable pour la zone euro mais elle oublie de dire que l’euro est la cause première de ce comportement. Le ver est dans le fruit : c’est l’euro qui pousse à des comportements non coopératifs et prédateurs.


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