• Le coût de la grippe A dépasse 1 milliard d'euros

    L'Expansion.com -  07/03/2010 12:13:00 
    REUTERS/Jean-Paul Pelissier
    Une femme se fait vacciner contre le virus de la grippe H1N1 à Marseille, novembre 2009
     

    Achat des vaccins et des masques, campagne de pub, envoi des convocations... La facture de la grippe A se monte à 1,02 milliard d'euros selon le Journal du Dimanche, qui a fait ses propres estimations. Le ministère de la Santé ne confirme pas.

    La facture pour lutter contre la grippe A/H1N1 s'élève à plus d'un milliard d'euros, indique le Journal du dimanche (JDD), qui a notamment compilé ses propres estimations du coût de paiement des vacataires et des dépenses liées aux consultations des généralistes.

    Interrogé par l'AFP, le ministère de la Santé a indiqué qu'il était "trop tôt pour valider la moindre estimation".

    "Nous sommes en train de traiter les différentes remontées chiffrées, l'objectif du ministère étant, dans un souci de transparence, de donner le coût constaté de la campagne de lutte contre la grippe", a-t-on précisé à l'AFP au ministère.

    Le JDD additionne le coût des doses de vaccins non annulées (370 millions d'euros), les 300 millions de masques (150 millions d'euros), l'achat des antiviraux (20 millions), les seringues et le coton (8,5 millions), la campagne de publicité (5,6 millions), le remboursement aux collectivités locales pour les locaux et les personnes mis à disposition (95 millions), le paiement des 10.000 vacataires (150 millions), l'envoi des 65 millions de convocations aux assurés sociaux (28 millions), l'achat du matériel pour la réanimation des cas les plus graves (5 millions), le traitement des déchets et acheminement des produits (41 millions) et les dépenses liées aux consultations de généralistes (145 millions). Total: 1,018 milliard d'euros.


    votre commentaire
  • Pour les Grecs, "trop c’est trop"

    Vendredi 5 mars, le Parlement grec a adopté de nouvelles mesures économiques, destinées à rétablir les finances du pays. Dans des témoignages adressés au Monde.fr, des internautes grecs racontent leurs difficultés à joindre les deux bouts depuis plusieurs mois. Certains remettent aussi en question l’efficacité de ce plan gouvernemental ainsi que la solidarité européenne.

    * Gueule de bois, par Daniel C.

    Au lendemain de l’annonce des mesures d’austérité, c’est la gueule de bois. Parmi les plus touchés, on retrouve entre autres ceux qui ont contracté des dettes auprès des banques. Un ami qui avait pris un emprunt immobilier et ne pouvait plus le rembourser a été contraint, il y a mois, de vendre son appartement et de retourner vivre chez ses parents (en Grèce, la solidarité familiale reste le meilleur amortisseur contre les effets de la crise).

    Je vis à Athènes depuis 2000, je paie un loyer de 400 euros, mon épouse est sans emploi. Je travaille pour le service de presse d’un organisme public et un petit journal privé. Mon salaire au journal a été réduit de 1 100 à 500 euros dès le mois de janvier, sous l’effet de la crise. Mon salaire en tant que contractuel du public s’élève à 1 100 euros auxquels il faut ajouter 454 euros de primes par mois. Le gouvernement a annoncé la réduction des 13e et 14e mois qui permettent traditionnellement de partir en vacances à Pâques ou en été, des congés auxquels les Grecs sont très attachés.

    Les prix flambent, notamment l’essence. Pour faire des économies, on peut acheter ses fruits et légumes dans les marchés en plein air ou encore faire ses courses au noir dans les petits commerces et chez les artisans. Malgré l’indignation des gens, l’intensité des mouvements sociaux et grèves reste (pour l’instant) modérée par rapport au passé. Mais en avril, tout le monde va recevoir des fiches de paie avec les diminutions de salaire effectives. A ce moment-là, la situation sociale risque de s’envenimer.

    * Pauvres et sans espoirs, par Katsirelou R.

    Je suis fonctionnaire à Athènes depuis 1981. En tant que chef de section, mon salaire est de 1 250 euros, plus 1 580 euros de primes, soit 2 830 par mois (la prime est une compensation des gouvernements qui ne voulaient pas augmenter les salaires !). Mon fils étudie à l’université, je dois payer 1 100 euros par mois pour sa scolarité. Avec ces nouvelles mesures, je vais perdre 760 euros par mois et payer des impôts supplémentaires. Je me demande ce qu’il faut faire pour continuer à vivre et payer les études de mon fils. Et pourquoi c’est toujours moi qui doit payer pour les fautes des politiciens ? Tout le monde ici est désespéré, nous sommes devenus pauvres et sans espoir.

    * Inadéquation des salaires et des prix, par Paul Bernardi

    Je vis en Grèce depuis le mois de décembre et peux témoigner sur la vie, ou plutôt la survie ici. Les salaires ne sont pas en adéquation avec les prix pratiqués. Hormis les produits frais du marché, les produits de consommation courante ou les habits sont au moins aussi chers qu’en France. Avec un salaire minimum de 700 euros, le Grec moyen a de réelles difficultés pour vivre et doit déjà "se serrer la ceinture".

    * Asphyxiés, par Olivier Alexandre

    Je suis comptable, j’habite en Grèce depuis cinq ans et la vie a bien changé ici. Tout a augmenté, bientôt tout sera plus cher qu’en France avec un salaire bien moindre… Cela ne peut pas continuer ainsi, les mesures pour remettre à niveau les caisses de l’Etat ne peuvent pas être prises sur le dos du peuple, qui de toute façon ne tiendra pas le coup. En France, les prix ont augmenté progressivement (essence, tabac, loisirs). La Grèce les a augmentés beaucoup trop rapidement. En deux jours, l’essence est passée de 1,19 euro à 1,35 euro le litre. Quand je suis arrivé il y a cinq ans, le litre coûtait 75 centimes… Idem : en cinq jours, le prix du paquet de cigarettes va augmenter de plus d’un euro.

    Avec un salaire de base à 700 euros par mois, la population est asphyxiée par cette augmentation drastique. Je me demande si, à la fin du mois, j’aurai de l’argent pour mettre de l’essence dans ma voiture et aller au travail. Comment faire ?

    * Diminution drastique des dépenses, par Yannis C.

    Les dernières mesures annoncées par le gouvernement ont pratiquement terrorisé tout le monde. Les gens se préparent à une diminution drastique des dépenses familiales. Les petits commerçants, déjà sévèrement frappés par la crise, s’interrogent sur leur survie. Les gens de classe moyenne réduisent la consommation. Personnellement (je suis journaliste au chômage depuis quelques jours), ça fait un an que j’ai diminué toutes les dépenses non nécessaires. Mais la situation est vraiment grave pour les familles aux revenus faibles (moins de 20 000 euros par an). Elles représentent 20-25 % de la population. Signe de la gravité de la situation, les tribunaux de première instance sont submergés d’affaire de vols de comestibles, d’une valeur de quelques euros, dans les supermarchés des quartiers populaires.

    Dans ces conditions on peut se demander si les mesures prises atteindront leur but : l’augmentation des recettes de l’Etat. Car il est bien possible que la diminution de la consommation soit si drastique que l’augmentation de la TVA et des autres taxes ne serve à rien. En revanche, l’explosion sociale, sous forme de grèves ou de vandalismes, est à craindre.

    * La vie tourne au ralenti, par Hélène C.

    J’habite en Grèce sur l’île de Rhodes. Ici, on ressent un peu moins la crise que sur le continent. J’ai l’impression simplement que la vie tourne au ralenti. Je travaille dans une boutique de prêt-à-porter et je dois dire que notre chiffre d’affaires a baissé de moitié. Les Grecs essaient d’être un peu plus économes en ce qui concerne le superflu. Par contre, la vie nocturne est toujours aussi mouvementée, même en semaine. Il faut espérer que ces mesures portent leurs fruits et que l’on prenne conscience que le sport national n’est plus l’escroquerie.

    * Pas d’achats à Pâques, par Sardelli T.

    Avec les mesures d’austerité, mon salaire devrait diminuer de 1 000 euros par an, une somme assez importante, qui me permet par exemple de payer ma couverture de santé privée. Je suis fonctionnaire et mon salaire est déjà très bas, à 1 200 euros net par mois. Je soutiens tout de même ces mesures, absolument nécessaires dans une situation pareille. Mais leur impact sera immédiat, je ne pense pas faire d’achats à Pâques.

    * Mélancolie générale, par Sophia Z.

    J’ai 29 ans, j’habite encore chez mes parents, comme la plupart des jeunes de mon âge, et je suis très inquiète pour l’avenir. Je ne crois pas que l’obtention d’un doctorat en histoire de l’art va m’aider à trouver un boulot. La diminution des salaires et les mesures d’austérité ont un impact direct sur notre quotidien, mais la chose la plus dure est la mélancolie générale de la société. L’espoir est totalement perdu, surtout parmi les jeunes.

    Je ne vois pas comment on sortira de la crise si les salaires diminuent, le chômage augmente et le pouvoir d’achat est toujours en baisse… Les Grecs ont vraiment peur de la situation financière et je ne pense pas que les manifestations seront très grandes car, malheureusement, la société est déprimée.


    votre commentaire
  • Funérailles illuminati

     


    votre commentaire
  • Salade à la grèque

    Bientôt chez vous !!!!

     

     

     


    votre commentaire
  • Le commencement de la Fin

     

    La télé "d'avant"

     


    votre commentaire
  • A A A
    <script type="text/javascript">loadfontsize();</script>

    L’Allemagne a t-elle lancé une guerre de conquête en Méditerranée ?

    La chancelière allemande, Angela Merkel, a t-elle lancé une nouvelle forme de guerre de conquête ? C’est la questions qui se pose à l’énoncé des déclarations de plusieurs membres de sa coalition gouvernementale.

    On sait que l’Allemagne a utilisé à son profit les règles de l’Union européenne pour accroître ses exportations au sein de la zone euro au détriment de ses plus petits partenaires, principalement la Grèce et le Portugal. Cette attitude agressive, combinée à des problèmes de gestion, a d’ores et déjà conduit la Grèce à la faillite.

    Le député Frank Schäffler (FDP) a indiqué qu’en échange de l’aide allemande au maintien de la Grèce dans la zone euro et à l’assainissement de ses comptes, Athènes devrait céder quelques unes de ses îles inhabitées à Berlin.

    Le député Marco Wanderwitz (CDU) a souligne qu’Athènes devrait payer pour toute aide allemande, qu’elle soit directe ou qu’elle transite par l’Union européenne. Il a son tour évoquer la cession de territoire comme monnaie d’échange,

    L’hebdomadaire à grand tirage Bild am Sonntag, évoque un troc « Notre argent contre Corfu ».

    L’Allemagne a déjà restauré son influence dans les Balkans en participant activement aux guerres de démantèlement de la Yougoslavie.

    Dans l’hypothèse d’une cession forcée par la Grèce de certaines de ses îles, il reste à déterminer si ce troc est compatible avec le droit international et les traités européens. En d’autres termes, la guerre financière permet-elle d’entreprendre légalement une conquête territoriale ?


    votre commentaire
  • François Mitterrand, homme de droite ou d’extrême droite ?

    Le père François est né en 1916 dans la petite bourgeoisie provinciale en charentaises. Celle-là même que Philippe Sollers appelle avec dégoût "la France rancie".
    Lorsque, à 18 ans, il vient étudier à Paris, il empeste encore l’encens, le cierge et la calotte. D’ailleurs, il crèche chez les pères maristes de la rue Vaugirard. Significatif.
    Entre 1934 et 1936, jusqu’à la dissolution des ligues factieuses, il adhère aux Croix de Feu du colonel De la Rocque. Un homme qui ferait passer Le Pen pour un gauchiste.
    Pour la petite histoire, en 1935, notre bon François défile avec les Camelots du roi, une organisation fascisante, en scandant "Mort aux métèques !" L’intéressé niera. Puis, obligé de se reconnaître sur une photo sans équivoque, face à un cordon de police, il prétendra avoir été là par simple curiosité...

    Mec mets ta cagoule !
     
    En avance sur les rappeurs, le père François copine avec la Cagoule dès 1935.
    Sans que son appartenance à ce groupe factieux interdit ait pu être formellement prouvée, il en fréquente les chefs qui résident, comme lui au 104 rue de Vaugirard. Chez les bons pères maristes. Des liens d’amitié se nouent qui dureront jusqu’à sa mort.
    Au cours de l’hiver 1936, Mitterrand qui rêve déjà de jouer un rôle important en politique, participe à des manifs de l’Action Française. De tout cela, il résulte qu’il a clairement fait ses choix.
    A droite toute !
     
    Bien qu’il ait prétendu par la suite être devenu socialiste avec le front populaire, il travaille à "L’écho de Paris", un journal clairement ancré à droite, jusqu’à son incorporation en 1938.
    Fait prisonnier en juin 40, il se lie d’amitié au stalag avec un "ouvrier communiste" (né à St Cloud) qui deviendra milliardaire (comment ?) Roger Patrice Pelat.
    Habitué à avancer masqué, on retrouve F.M en 1941 à Vichy (pas pour soigner son foie...) après une évasion controversée du stalag fin 1941. Immense culot ? Insouciance de jeunesse ? Il mène un vie publique et mondaine, sous sa véritable identité, alors qu’il est en principe recherché par les polices des deux côtés du Rhin.

    Il deviendra résistant plus tard, quand la faillite d’Adolf deviendra prévisible à la mi-43. Mais en attendant, il est un bon maréchaliste.
    D’après Pierre Péan, il écrit à sa frangine le 13 mars 1942 : "j’ai vu le maréchal au théâtre. Il est magnifique d’allure, son visage est celui d’une statue de marbre."
    Surtout, il demande, obtient, et reçoit fièrement la francisque en mai 1943, renouvelant son serment d’allégeance au maréchal.
     
    Double jeu ou seconde nature ?
     
    A la mi-43, tout en recevant la francisque, il profite de ses fonctions officielles pour fournir des vrais-faux papiers à d’anciens prisonniers de guerre évadés et à des réfractaires au STO. Un bon point. Enfin.
    Au cours de l’été 43, il tient des propos publics anti-nazis (pour se dédouaner ?) qui l’obligent à se cacher. En novembre, il a la gestapo aux trousses. Les nazis le soupçonnent d’être un agent double.
    Mais bien qu’il ait prétendu par la suite avoir effectué, dès le début 43, des navettes avec la France Libre, à bord de Lysanders, on a des doutes. Ainsi le group captain Hugh Verity chef de l’escadron 161 de la RAF affirmera ne pas se souvenir de lui.
    Or, à cette époque Verity vient juste d’être nommé à ce poste et tient un journal, qui deviendra après guerre un fameux livre : "We Landed by Moonlight"
     
    De Gaulle que Mitterrand rencontre fin 1943 à Alger est assez sceptique sur la crédibilité et l’efficacité de son réseau de patriotes. Les propos qu’il lui tient scellent d’emblée une future inimitié indéfectible : "Un mouvement de résistance d’anciens prisonniers de guerre ? Pourquoi pas aussi un mouvement d’épiciers ou de garçons coiffeurs ?"
     
    Finalement, ce n’est que le 12 mars 1944 que Mimi fonde un vrai réseau de résistance incontestable, et reconnu comme tel dans l’organigramme de la France combattante.
    Sans renier pour autant ses anciennes amours : en 1945, il apporte un témoignage disculpant Eugène Schueller, fondateur de L’Oréal, mais surtout financier de La Cagoule et dirigeant du RNP (Rassemblement National Populaire) de Marcel Déat.
    Un ancien leader socialiste partisan d’une collaboration totale avec les nazis, promu ministre du travail dans le gouvernement de Laval.
    Après la guerre, heureuse coïncidence, Mitterrand dirigera le magazine "Votre Beauté" qui appartient à Schueller... Il faut bien manger !
     
    Ce sont quand même de bons débuts pour un jeune homme si ambitieux et pas trop regardant.
    Maréchaliste, il a servi puis empapaouté les collabos. Résistant tardif, il a enfumé les vrais héros avec ses "exploits" et son prétendu "réseau". Opportuniste, il a protégé de riches traîtres susceptibles de lui renvoyer l’ascenseur.
    Plus tard, avec une égale aisance, il roulera dans la farine les socialos.
    Et embrassera les communistes dans une étreinte mortelle.
     
    L’ami Bousquet embusqué
     
    De son passé à Vichy, il restera à Tonton une amitié indéfectible avec l’ignoble René Bousquet, un jeune préfet qui en 1940 à l’inverse de Jean Moulin, choisira le deshonneur et la traîtrise.
    Secrétaire général à la police i.e vice-ministre de l’intérieur, avec délégation de signature permanente de Laval, Bousquet fera trucider et/ou déporter pas mal de Juifs et de Résistants. Sans pouvoir prétendre qu’il ne savait pas.
    Mais, bien planqué chez les curés à la Libération, il aura la chance de n’être jugé qu’en 1949, quand l’heure de la réconciliation avait sonné. Il s’en tirera avec une condamnation pour crime d’indignité nationale, dont il sera vite relevé.
     
    En 1974, Bousquet qui s’était refait une carrière enviable dans la banque, décida de faire bénéficier son ami Mitterrand de son aide financière. Les deux hommes s’étaient régulièrement revus quand Mitterrand occupait divers postes ministériels dans des gouvernements de la IVème république, échangeant informations, dossiers compromettants et petits services.
    Et Bousquet, aussi retors que son ami, avait réussi à faire oublier son passé au point d’obtenir un poste d’administrateur à UTA, présidé alors par Antoine Veil, le mari de Simone ! Une photo d’époque montre les compères René et François, festoyant en famille à Latché, le sourire épanoui.
     
    Après 1981, Bousquet sera reçu régulièrement à l’Elysée. Et malgré les poursuites engagées contre lui du fait de crime contre l’humanité, il ne sera jamais jugé.
    Mais si Tonton lui a permis d’esquiver les juges, il n’a pas pu lui éviter une rencontre fatale avec cinq balles de révolver en 1993.
     
    Colonialiste, le père François ?
     
    En 1954, ministre de l’intérieur, il s’oppose à l’indépendance de l’Algérie, vire un gouverneur général ouvert au dialogue avec les Maghrébins, et tente de se débarrasser du recteur de la mosquée de Paris.
    Le 5 novembre de cette même année, il déclare à la tribune de l’Assemblée nationale : "Les Algériens ne peuvent trouver qu’une seule réponse : la guerre !"
    A une époque où la rébellion vient juste de commencer et où il était tout à fait possible de négocier avec des élites algériennes réalistes un désengagement en douceur, comme les Anglais l’avaient fait avec la plupart de leurs anciennes colonies.
     
    En 1956, summum de l’opportunisme, il fait partie d’un gouvernement qui accorde l’indépendance à la Tunisie et au Maroc. Mais en même temps, en tant que garde des sceaux, il ne fait rien pour sauver de la guillotine des militants communistes qui ont frayé avec les fellaghas.
     
    Adroit et à droite, Tonton
     
    Au début des années 60, quand il est impliqué dans le vrai-faux attentat de l’Observatoire, organisé avec le concours d’un homme proche de l’extrême droite Robert Pesquet, il demande à Tixier-Vignancour d’assurer sa défense.
    Ce grand avocat d’extrême droite lui prouvera son amitié en invitant à voter pour "l’homme de gauche" Mitterrand à la présidentielle de 1965.
     
    Une fois devenu président de la gôchunie, il fera fleurir la tombe de Pétain à l’île d’Yeu, tous les ans de 1984 à 1992. Avec des roses ? Le détail ne manquerait pas de piquant ! Et il acceptera de recevoir des survivants de la division Charlemagne, les waffen SS français. Pour parler de quoi ? Nul ne le sait. Il y a un trou dans les "Verbatim" d’Attali, probablement tenu à l’écart.
    Qu’en disent les bien-pensants qui s’en prennent aujourd’hui à un maire rural dont le crime est d’avoir oublié de décrocher le portrait du maréchal de la salle des fêtes ?
     
    Enfin, cerise sur le gateau, d’après Franz-Olivier Giesbert, le président Tonton serait intervenu personnellement, dès 1982, auprès des directeurs de chaînes télé pour que Jean-Marie Le Pen, ancien bras droit de Tixier Vignancour, et alors peu connu du grand public, soit invité plus souvent et participe à des émissions de forte audience.
    Pas, comme on le dit souvent, pour embarrasser la droite classique car celle-ci s’associait volontiers au FN dans les élections locales jusqu’à l’affaire du "détail" fin 87.
    Chronologiquement, l’argument de la manipulation diabolique ne tient donc pas la route.
     
    Cohabitations et maraboutages
     
    La première cohabitation fut une erreur de calcul.
    Mimi escomptait une majorité introuvable, renforçant son pouvoir, en rétablissant aux législatives de 1986 le scrutin proportionnel favorisant les petits partis à la marge.
    Néanmoins il s’accommoda assez bien du retour de la droite, et alors que rien ne l’y obligeait, il profita de l’occasion pour signer des textes supprimant l’autorisation administrative de licenciement, privatisant les banques ainsi que TF 1 et M 6, avant de fêter symboliquement le millénaire capétien dans la basilique de Saint Denis vouée aux rois de France. Tout un symbole.
     
    La deuxième cohabitation fut moins ambitieuse, mais le président très malade, souvent alité, n’était plus que l’ombre de lui même.
    Se disant agnostique, il avait toujours gardé une fascination de jeunesse pour les églises, les cathédrales et le clergé. Elargie ostensiblement aux synagogues et aux rabbins, pour capter le "vote juif".
    Il avait aussi un goût marqué pour les marabouts, une appétence partagée avec Chirac, d’après Giscard d’Estaing qui se croyait envoûté en 1980/81.
    "L’histoire secrète de la droite" de Eric Branca et Arnaud Folch paru chez un plon, fait froid dans le dos. Nous aurions été gouvernés par une bande de grands féticheurs !
     
    En juin 1986, le président laïc de gauche détourne un hélicoptère de la République laïque pour aller visiter en Creuse le philosophe catholique Jean Guitton, et discuter avec lui de dieu et de la foi pendant plusieurs heures.
    Le 17 novembre 1994, il retrouve Guitton à Paris pour demander à ce grand marabout blanc spécialiste de la métaphysique chrétienne ce qu’est la mort et s’il y a un au-delà.
    Mitterrand aura alors cette formule sibylline : "Je crois aux forces invisibles".
     
    Guitton écrira, sans être démenti : "François Mitterrand n’a jamais renié la foi de son enfance et en avait gardé un sens mystique."
    Sentant sa mort proche, à la fin de sa vie, François Mitterrand posera sur sa table de chevet une image de François d’Assise, le saint des pauvres et des nécessiteux. Un précurseur du socialisme à sa manière.
    Façon très florentine de brouiller les cartes pour l’histoire. En mélangeant sa religion d’origine à son affichage politique tardif.

    votre commentaire
  • Un an de répit entre deux fois vingt ans de guerres froides

    Lisa Sion 2

    Entre le 9 novembre 89 et le 15 janvier 91, durant ce court répit ayant vu tomber le plus lourd symbole de l’Europe écartelée, j’ai finalement décidé de mettre au monde un enfant dans ce climat qui me semblait enfin sorti de ce bras-de-mur-de-rideau-de-fer...J’avais trente sept ans. Nous l’avons conçue le 14 octobre 90 afin qu’elle naisse le soir du 14 juillet 91, lui offrant ainsi à chaque anniversaire une formidable salve de ce feu pacifique, et tout a fonctionné exactement comme nous l’avions prévu, à part le caractère pacifique de ce monde soumis au feu endiablé permanent.

     

    « Selon un sondage, publié début janvier 91, 75% des Français pensaient que rien ne pouvait justifier une guerre contre l’Irak. Par contre quelques jours plus tard, ces mêmes Français approuvaient à 80% l’offensive militaire des alliés. Entre les deux que s’était il passé ? Une couverture médiatique massive qui présentait une « guerre courte et propre », dans laquelle les Occidentaux risquaient peu de pertes… » .

    C’est une formidable histoire toute fraiche qui m’avait persuadé que l’humanité basculerait enfin tranquillement dans la grande paix mondiale aux confins de ce périlleux millénaire qui devait s’achever dix ans plus tard, et aborderait enfin le suivant sur un nuage de bonheur contagieux au point de décider d’accepter d’y engendrer notre progéniture :

    Deux jeunes allemands avaient entrepris de faire le tour du monde sur leur latitude en planche à voile. Ils partirent vers l’ouest et arrivèrent un jour à Vladivostok, Russie orientale, touchant la côte sous le regard médusé de deux plantons dans une guérite...Ceux ci prirent leur téléphone pour signaler à Moscou la présence de ces intrus afin d’obtenir l’autorisation d’entrée sur le territoire, et Moscou interpréta immédiatement comme un début d’invasion tellement la ligne devait être mauvaise. Ils envoyèrent instantanément deux gros porteurs bourrés d’hommes en armes, firent sonner toutes les alarmes et les feux rouges clignotants, et réveillèrent instantanément toutes les troupes en alertes rouge, ce qui est extrêmement révélateur du climat de vigilance stressante qui régnait pendant toute la durée de ladite guerre froide...

    Arrivés surplace, et après observation soutenue de toutes les vues satellites de toute la zone, l’état major tenté au préalable de refouler ces deux envahisseurs dans les eaux froides du détroit de Bering, finit par accepter la poursuite de leur périple, mais pas sans les faire suivre par une patrouille de militaires. L’affaire fit si grand bruit que nos jeunes méritants arrivèrent sur la place rouge entre deux files de badauds applaudissant sur leur passage. Ils furent reçus au Kremlin par de hauts dignitaire du parti et j’avais pensé personnellement que ces petits hommes de bonne volonté allaient enfin réussir à eux seuls, à faire tomber les barrières et rompre les chaines de la scission européenne déjà nettement fragilisée. A peine rentrés chez eux, le mur de Berlin s’écroulait quelques semaines plus tard.

    J’ignorais qu’en fait, le mur finit par tomber pour une autre raison dont ne se vantaient pas les médias de l’époque : «  Depuis les années 1950, les hommes de la guerre froide en Allemagne de l’Ouest lancèrent une violente campagne de sabotage et de subversion contre l’Allemagne de l’Est en vue d’enrayer au maximum l’appareil économique et administratif de ce pays. La CIA et d’autres services de renseignement et de l’armée recrutèrent, équipèrent, entraînèrent et financèrent des groupes d’activistes et des individus de nationalité allemande, de l’Ouest comme de l’Est, pour qu’ils mènent des actions en tous genres, allant du terrorisme à la délinquance juvénile, en bref, tout ce qui pouvait rendre la vie pénible aux citoyens est-allemands et miner leur soutien au gouvernement ou donner la plus mauvaise image qui soit aux communistes. Ce fut une remarquable entreprise. Les États-Unis et leurs agents recouraient aux explosifs, provoquaient des incendies, des courts-circuits et usaient d’autres méthodes encore pour endommager centrales électriques, chantiers navals, canaux, docks, bâtiments publics, gazomètres, transports en commun, ponts, etc. Ils faisaient dérailler des trains de marchandises, blessant gravement des travailleurs ; un jour, ils incendièrent douze wagons d’un autre train de marchandises. Ils détruisaient des stations d’air liquide ou autres ; se servaient d’acides pour endommager les machines vitales de certaines usines, jetaient du sable dans la turbine d’une autre, la forçant à l’arrêt. Ils mirent le feu à une tuilerie. Ils encourageaient le ralentissement des cadences dans des ateliers. Ils tuèrent par le poison 7.000 vaches d’une laiterie coopérative. Ils ajoutaient du savon au lait en poudre destiné aux écoles est-allemandes. Quand on les arrêta, ils étaient en possession d’une quantité importante de cantharidine, à l’aide de laquelle ils avaient l’intention d’empoisonner des cigarettes destinées à tuer des Allemands de premier plan. Ou encore ils déclenchaient des bombes puantes pour semer la pagaille dans des meetings politiques. Un jour, ils tentèrent de perturber le Festival mondial de la jeunesse à Berlin-Est en envoyant de fausses invitations, de fausses promesses de gratuité du gîte et du couvert, de faux avis d’annulation, etc. Ils agressèrent même des participants au festival à l’explosif, à la bombe incendiaire ou en recourant à des dispositifs pour crever les pneus de voitures. Ils fabriquaient et distribuaient de fausses cartes de ravitaillement en vue de créer la confusion, de provoquer des pénuries et ainsi le mécontentement de la population. Ils envoyaient de faux avis de taxation et autres directives et documents de l’État pour stimuler la désorganisation et la foire d’empoigne dans l’industrie et les syndicats… Et la liste est loin d’être terminée. Tout au long des années 1950, les Allemands de l’Est et l’Union soviétique introduisirent un nombre incalculable de plaintes auprès des anciens alliés occidentaux de l’URSS ainsi qu’auprès des Nations unies à propos d’actes spécifiques de sabotage et d’activités d’espionnage ; ils réclamèrent également la fermeture des bureaux en Allemagne de l’Ouest qu’ils tenaient pour responsables, en fournissant même des noms et des adresses. Toutes ces plaintes furent lettres mortes. »Source, http://www.comite-valmy.org/spip.php?breve154

    Le mur a fini par tomber parce que ce n’était finalement qu’une odieuse mascarade politicienne.

    Vingt ans après, les services secrets étasuniens, qui avaient eux même armé les Allemands dans les années trente, fomenté eux même la dernière guerre mondiale, encouragé la construction du mur de Berlin, participé à la ruine programmée de l’Empire russe, et à la Mac Carthysation du communisme, arrivent aujourd’hui, dans leur longue campagne de déstabilisation du monde entier, jusqu’aux confins de l’Afghanistan. Il ne leur reste plus qu’un maillon manquant pour réunir leur chaine aux chevilles de tous les pays tranquilles du monde entier...Il ne leur reste plus qu’un élément à assembler pour finir le puzzle des plus belles pièces de leur Monopoly mondial des pays esclaves... Il leur faut absolument dans le filet de leur course infâme à travers les cinq continents soumis, alpaguer... l’IRAN.

    Ce dernier pays, entièrement autonome et non agressif, en dehors d’un franc parler redoutablement courageux et tellement vrai devant toutes les tribunes de chaque congrès international, et d’une politique de défense naturelle dénuée de toute paranoïa maladive, a le malheur de ne pas être cent pour cent juif et doit donc se plier sous le joug de la maquedoïsation de n’importe quelle musulmanière !

     

    Question ? Ne serait-ce pas finalement les deux guerres froides et toutes ces interventions violentes et récurrentes qui participeraient le plus au réchauffement de la planète, qui pèse le plus lourd auprès de ceux qui cultivent avec désespoir le sol poussiéreux de pays ravagés où vivent 1,4-milliard-de-pauvres ? Et ne serait-ce pas encore un nouveau millénaire de guerre froide qui nous pend au nez... ?

     

    Voilà, ma fille a dix huit ans, et je ne suis pas fier du monde dans lequel j’ai eu le béat optimisme de croire au point de l’y inviter à naitre. Après vingt ans de guerre froide qui ont conditionné toute ma jeunesse, cette courte pause ayant réveillé ma graine d’espoir, et ces vingt nouvelles années de guerre froide que la couverture médiatique massive présentait comme une « guerre courte et propre », toutes ces guerres d’un autre age commencent à me chauffer les oreilles.

    Le moment n’est-il pas venu d’une savante frappe chirurgicale ?


    votre commentaire
  • Le talon d’Achille de l’Europe

     

    Il ne fait aucun doute que la Grèce sortira de l’euro à brève échéance. Les solutions qui pourraient permettre de l’y maintenir sont toutes exclues.

    La première serait que l’Europe garantisse la dette d’Etat grecque qui ainsi deviendrait une dette de toute l’Europe. Le règlement de l’euro ne le permet pas et cela pour des raisons évidentes : le précédent serait inacceptable. La Grèce n’a pas demandé à l’Europe la permission de faire des déficits, bien au contraire, elle en a fait une partie dans son dos.

    Si chaque pays pouvait ainsi tirer des chèques sur l’ensemble européen, on irait vite au laxisme généralisé. Et d’ailleurs même si cette pris en charge était possible, l’opinion allemande ne la permettrait pas sachant qu’à la fin, c’est l‘Allemagne qui devrait payer.

    Les limites de la solidarité européenne

    L’autre solution serait d’accroître les transferts financiers nets de l’Europe (celle de Bruxelles, pas de celle Francfort) en direction de la Grèce. Si l’aide budgétaire proprement dite n’est pas non plus permise, il serait en théorie possible d’accroître le montant des aides régionales que, à l’instar de tous les pays en retard, perçoit la Grèce.

    De cela non plus il n’est pas question. Pour les mêmes raisons : le précédent serait là aussi dangereux et les réticences allemandes insurmontables. On sait d’ailleurs que si aujourd’hui il faut mettre 100, ce sera demain 200, puis 3000 et à la fin, les Grecs ne seraient plus que des assistés de l’Union européenne.

    On mesure là les limites de la solidarité européenne, corollaire pourtant nécessaire de l’euro selon tous les économistes. Une étude passionnante de Laurent Davezies a montré que les flux de solidarité européenne, via le budget de l’Union ne représentaient qu’environ le dixième des flux nationaux ( par exemple de Ile de France vers le Limousin, à travers les retraites, les administrations etc.). Cela ne suffit pas pour compenser les effets dévastateurs de l’euro sur les économies les plus faibles.

    Un plan de déflation ?

    La troisième solution est d’imposer au peuple grec un plan de déflation drastique analogue à celui que le gouvernement Laval tenta d’imposer aux Français en 1934 ; réduction du nombre des fonctionnaires et de leurs salaires, réduction des retraites, coupes sombres sur les dépenses publiques. Soit le contraire de ce qu’a promis le nouveau gouvernement conduit par le socialiste Papandréou, fraichement élu.

    Au vu de l’état d’esprit de l’opinion grecque, en particulier du succès des dernières grèves et de ce qu’on sait du tempérament rebelle des Grecs (sans que cela ait de notre part rien de péjoratif), il y a peu de chances qu’un tel plan aboutisse .Personne n’aime les plans de rigueur, à plus forte raison s’ils sont imposés de l’extérieur. Et même si ce plan réussissait, 5 ou 10 % de déflation ne suffiraient pas ; c’est 30 % au moins qu’il faut pour rétablir la compétitivité de l’économie grecque.

    Il est bien évident que ces 30% de rééquilibrage ne pourront être obtenus que par une dévaluation et donc par la sortie de l’euro. C’est ce qui est sans doute nécessaire pour rétablir sinon l’équilibre du budget, du moins celui des comptes extérieurs. Pendant quelque temps après cette dévaluation, la Grèce deviendra la destination touristique la moins chère du monde. L’afflux des touristes devrait alors relancer l’ économie du pays.

    Le cas grec n’illustre pas seulement l’absence de solidarité économique et financière au sein de la zone euro mais aussi l’absence de solidarité militaire, Les commentateurs n’ont pas manqué de souligner qu’une des causes du déficit grec était le montant anormalement élevé - pour l’Europe - de ses dépenses militaires ( 4,5 % du PIB) .

    Le problème turc

    La raison est que la Grèce fait face à un ennemi traditionnel , la Turquie, dix fois plus peuplé et avec lequel les relations demeurent tendues. Si la défense européenne n’était pas un vain mot, la Grèce n’aurait pas à s’en faire : elle saurait qu’en cas de problèmes avec la Turquie , elle pourrait compter sur la solidarité de tout le bloc des 26. Or c’est me contraire qu’elle doit envisager. Toute la machine européenne vit aujourd’hui dans une turcomania qui explique la poussée vers l’adhésion d’Ankara.

    On retrouve là un peu le scénario yougoslave : l’Europe occidentale préfère les musulmans aux orthodoxes, couve d’un oeil doux les Turcs, dont on s’obstine à ne pas voir les retards en matière de droits de l’homme et, depuis le début, méprise les Grecs , alors même que ces derniers sont dans l’Europe et les autres non.

    Quelles explications pour cette étrange attitude ? L’oubli de l’histoire et du rôle majeur joué par les Grecs à l’orée de l’Europe, la véritable, pas celle des bureaucrates ? La haine de soi qu’au gré de certains entretiendrait l’Europe ? Ou tout simplement l’influence diffuse de l’Amérique sur les esprits , une Amérique qui soutient la Turquie et s’est toujours méfiée des Grecs, trop proches des Russes ? On ne sait pas.voir Grèce : le joker venu de l'Est

    Le talon d’Achille de l’Europe

    Qu’adviendra-t-il quand la Grèce sortira de l’euro ? Sur le plan économique, rien. Si les marchés étaient rationnels, l’euro devrait être renforcé comme une cordée l’est quand elle a largué ses poids morts. S’ils ne le sont pas et que l’euro baisse, ce serait tant mieux pour toute l’économie européenne.

    Mais sur le plan financier, il y a peu de doute que la spéculation s’attaquerait alors à des pays plus importants que la Grèce et presque autant en difficultés, comme l’Espagne ou l’Italie. Leur situation serait la même que celle de la Grèce aujourd’hui : faute qu’une solidarité véritable soit possible et dans l’impossibilité de faire les réformes douloureuses que même les Français ne font pas, la sortie de l’euro serait inévitable.

    A la fin, l’euro redeviendrait ce qu’il n’a jamais cessé d’être, le mark, c’est-à-dire une monnaie adaptée au tempérament du peuple allemand mais pas à celui du peuple grec, ni même à celui du peuple français ou du peuple italien.

    Si les conséquences économiques d’un tel scénario sont parfaitement gérables, il aurait, sur le plan politique, l’effet d’un cataclysme : l’euro est le second étage de la construction européenne ; le marché unique es le premier. Se retrouvant à nu, ce dernier serait aussi fragilisé. Si Francfort chute, combien de temps tiendra encore Bruxelles ? Il est trop tôt pour le dire.

    Il est une vieille expression grecque qui nous est familière : celle du talon d’Achille. La Grèce est bien le talon d’Achille de l’Europe. Il ne s’agit que d’une petite partie du corps mais c’est la survie de tout le corps qui est en jeu.


    votre commentaire
  • Violentes manifestations en Grèce

    Des grèves et de violentes manifestations ont entraîné une quasi-paralysie de la Grèce alors que le Parlement s'apprête à adopter les mesures d'austérité destinées à rétablir les finances du pays.

    Des manifestants face aux forces de l'ordre, le 5 mars à Athènes

    Des manifestants face aux forces de l'ordre, le 5 mars à Athènes

    Photo : Louisa Gouliamaki/AFP

    Décidément, le plan d'austérité annoncé mercredi en Grèce ne passe pas. Ce vendredi, de nombreuses manifestations se sont tenues dans plusieurs villes, entraînant une quasi-paralysie du pays. En marge de ce mouvement, plusieurs actes de violence ont été commis. Jeudi soir, environ 10 000 personnes avaient déjà défilé à Athènes et Salonique.

    Ce midi, plusieurs milliers de personnes ont répondu à l'appel des syndicats de fonctionnaires (Adedy) et du secteur privé (GSEE) pour un meeting organisé dans le centre d'Athènes. "Non aux mesures antipopulaires, aux taxes et aux coupes du 14ème mois", indiquait une banderole déployée en face du Parlement. Dans une série d'entreprises, dont un hôtel de luxe du centre de la capitale, une douzaine de piquets de grèves ont été installés par ce front syndical.

    "Survie nationale"
    La série de mesures prévoyant 4,8 milliards d'économies aura donc eu pour effet immédiat de provoquer de fortes perturbations des trafics aérien et ferroviaire, de gigantesques embouteillages et une paralysie de l'ensemble du secteur public. Y compris les médias étatiques, dont la chaîne de télévision Net et l'agence de presse Ana, qui ont cessé d'émettre pendant 24 heures. Une grève générale qui touche également les écoles, les transports en commun et les forces de police.

    Cette journée de mobilisation a déjà donné lieu à de violents heurts. La manifestation dans le centre d'Athènes a vu plusieurs affrontements se dérouler entre des groupes de jeunes et des policiers, qui ont tiré des gaz lacrymogènes. Le chef du GSEE a aussi été pris à parti, puis roué de coups de poing par des manifestants alors qu'il donnait un discours devant le Parlement.

    Le fameux plan d'austérité, sans surprise, a tout de même été voté dans la journée, le gouvernement socialiste disposant d'une large majorité de 160 sièges sur 300 députés. Pendant les débats, le ministre des Finances a affirmé que ces mesures "sont une question de survie nationale". Avant de promettre : "Nous appliquerons ce plan avec le soutien de toute la société grecque."


    votre commentaire