• Finkytest : Pierre Lellouche, secrétaire d'état aux affaires européennes


    Pierre Lellouche(ump) "je vous ai amené un goy"


    votre commentaire
  • Alain Soral sur la rentrée politique, économique et sociale


    Alain Soral - entretien de septembre 2010
    L’essayiste et pamphlétaire Alain Soral dans son entretien mensuel auprès de son association Egalité & Réconciliation. Y sont traités : - l’affaire Sakineh en Iran : la pétition de BHL et l’implication de Dieudonné. - la question des roms : "mascarade" jouée par Sarkozy et "validée par la gauche". - la réforme des retraites : il lie la question des retraites à celle de la dette publique et des intérêts payés par la France auprès des marchés financiers depuis la loi Pompidou-Giscard de 1973 qui interdit à la France d’emprunter à la Banque de France et coïncide avec l’ère de la dette en France. - la scandaleuse affirmation de Michel Rocard (lors de l’université du Medef) selon laquelle : "les souverainetés nationales ont dépassées leur stade d’efficacité, elles entrent dans la période de la nuisance", ce qui constitue ni plus ni moins que la négation des démocraties au profit d’un pouvoir mondial délégué aux multinationales (d’où le discours au Medef et pas devant les militants du PS). Cette affirmation faite ouvertement en public témoigne plus que jamais que des transformations sont à l’œuvre, comme le décrit le docteur en science politique Pierre Hillard. Après avoir annulé la volonté du peuple prononcée par référendum en 2005 (non au Traité constitutionnel européen), la classe politique semble définitivement s’émanciper des contraintes de la démocratie. Une parfaite illustration de ce que le "nouvel ordre mondial", la "gouvernance mondiale" n’est rien d’autre que le déplacement de la souveraineté, des peuples aux multinationales. Évidemment Michel Rocard fait partie des grands promoteurs de la "construction" européenne. - la construction d’un centre islamique à Ground Zero

    votre commentaire
  •  

     

    JORETAPO : le jeux

     




    votre commentaire
  • L’éco-sémantique du tout à l’éco durable

    I. En ce moment, on peut entendre sur France Inter des « spots informatifs » émanant du ministère du développement durable. Les foudres du climat, que cela est bien dit, poétiquement, juste ce qu’il faut pour inquiéter les gens en prenant un ton badin. Voilà maintenant qu’un nouveau concept nous est présenté, l’éco-transport. Non seulement un substantif mais carrément un verbe. Faite-vous éco-transporter clame la bande annonce. C’est quoi l’éco-transport ? Le regretté Muray aurait sans doute vu dans ce néologisme la trace d’une communication officielle adressé à l’homo festivus. L’éco-transport est un mot inutile et c’est bien le mal de notre époque que cette création de néologismes en excès produits par des cerveaux d’énarques fort coûteux. Eco, ça résonne comme écologie mais aussi économie et des économies, dieux sait si l’Etat pourrait en faire en supprimant quelques bureaux du développement durable.

    L’éco-transport, ça a un nom, ça s’appelle la marche à pied ou bien le déplacement en vélo ou en roller. Les autres transports ne sont pas écologiques puisqu’ils utilisent de l’énergie. La voiture électrique est une ineptie. Certes, cela réduira les émissions de gaz en ville mais l’électricité produite est quand même polluante, que ce soit avec les centrales à gaz ou bien celles fonctionnant au nucléaire dont il faudra stocker les déchets. L’occasion de signaler un non dit dans le fonctionnement de l’écologie. Etre écolo, c’est aussi s’assurer de son bien être de riverain en n’hésitant pas à enfouir ses déchets chez le voisin proche ou lointain. Sans oublier de se faire éco-transporter. Rien n’assure que les immortels de l’académie discutent sur l’introduction dans le dictionnaire du mot éco-transport dont on est certain que Google le surveille de près. En effet, on peut accéder à un site spécialement dédié à l’éco-transport.

    II. On ne saurait trop conseiller à Claude Hagège une enquête linguistique sur cette pratique visant à donner du bio, du vert et de l’éco à tous les mots. Pourquoi ? Pour conjurer les maux de notre civilisation sans doute. On pourrait y voir une novlangue, à la manière de la tristement célèbre LTI pratiquée par les nazis pour fasciner les foules en usant d’une terminologie raciste et guerrière. Mais pas d’amalgame. La dérive écolo actuelle ne peut pas être interprétée comme une régression barbare telle qu’on l’a connue en Allemagne dans les années 30. On est plus proche de Oui Oui ou de Casimir. La mode écolo s’adresse en effet à une génération qui a été élevé au son de l’île aux enfants. C’est la génération Goldorak et Dorothée qui est visée par cette régression infantile de l’éco-langue. On dirait même un univers magique où tout ce qui est éco est en quelque sorte touché par une grâce écologique. Autant dire qu’avec la génération Harry Potter, nous avons de sérieux clients pour pratiquer cet éco-langage. Maintenant, je vous prie de bien vouloir pénétrer dans cet éco-monde durable pour voir comment on y vit.

    III. Daniel est un adepte de l’écologisme. Il surfe régulièrement sur le site de l’éco-transport. Il passe ses soirées à envoyer des messages sur les éco-forums où il peut rencontrer des éco-citoyens avec lequel il échange ses idées pour composter. C’est un boute-en-train, notre Daniel qui bien évidemment vote pour un éco-parti et assiste aux réunions d’Europe écologie où il ne croisera pas une de ses connaissances, Germain, qui lui est aussi un éco-citoyen mais préfère l’UMP et son ministre Borloo. L’éco-politique a tout de même ses limites et Germain compte bien bénéficier des éco-niches fiscales et du bonus écologique pour s’offrir le prochain coupé hybride Audi qui développe ses 250 chevaux ! D’ailleurs, il vient de négocier un éco-prêt avec son banquier. Il fera des travaux d’isolation dans sa maison et avec les économies réalisées, il compte agrandir sa piscine où il invitera ses éco-amis mais pas Daniel. L’écologie ne soit pas être source de pollution dans un dîner préparé par le bio-traiteur du coin. Germain ne veut pas de disputes politiques chez lui. Quant à Daniel, il ne manque pas de prouver à chaque occasion que l’écologie n’est pas tristounette comme la discussion d’un ordre du jour chez les Verts, que l’écolo n’est pas l’ennemi du rigolo, et quand il croise Jean le soir au Biocop, il lui demande, alors, tu as composté hier soir ? Jean lui répond que bien sûr, il composté le titre d’éco-transport en prenant le tram mais Daniel pouffe de rire et lui rétorque, mais non, je parlais des épluchures de patates. Il faut en effet signaler que Jean et Daniel font tous les deux du compost qu’ils utilisent pour faire pousser quelques fleurs en utilisant l’eau récupérée par un collecteur de pluie offert par la mairie du coin sur les conseils du chargé au développement durable. Ce qui ne les empêche pas d’aller chercher leur mômes en voiture à l’école, mais en pratiquant l’éco-conduite en suivant les conseils dispenser sur le site éco-transport où on trouve également des éco-liens, des éco-alternatives. On peut aussi établir des éco-contacts, pratiquer l’éco-partage et se renseigner sur les éco-achats. Daniel est un habitué du Biocop et c’est avec fierté qu’il signe avec son éco-stylo un éco-chèque fait à partir de papier recyclé pour payer ses éco-courses qu’il place dans un éco-chariot avant de les mettre dans un éco-cabas. Daniel habite dans une éco-ville et chaque premier lundi du mois se tient un éco-conseil municipal pour faire le point sur les éco-services publiques.

    Après une journée d’éco-travail, Daniel s’assoie sur son éco-canapé, fatigué par une éco-journée, après avoir enlevé son éco-pull tissé en laine bio et son éco-ciré en plastique recyclé. Il faut dire qu’il a beaucoup plu. Le récupérateur d’éco-pluie est plein. Daniel savoure un éco-apéro à base de fruit cultivé dans des éco-champs, puis il allume son éco-téléviseur. Ensuite, il passe à l’éco-table, elle aussi en plastique recyclé, sur laquelle sont disposés des éco-gobelets fabriqués en verre de récupération. Claudette son épouse lui annonce que demain, c’est la rentrée pour les écoliers. Daniel est tout surpris et ne comprend pas. Eco-lier ? C’est quoi, un éco-lier ? Ah oui, merde, c’est vrai, demain, c’est la rentré à l’éco-le pour le petit dernier ! Je dois être éco-fatigué en ce moment et je devrais aller voir mon éco-médecin pour envisager un éco-arrêt de travail.

    Mais il faut parfois cesser l’éco-nerie car l’éco-attitude a des limites. Germain vient de divorcer et ce n’est pas pour autant qu’il s’est trouvé une éco-femme. Germain ne veut surtout pas recycler une vieille ridée et botoxée. Il s’est trouvé une nouvelle épouse, une jeunette trentenaire pimpante qui a 20 ans de moins que lui. Il envisage d’ailleurs d’avoir un éco-enfant avec elle.

    par Bernard Dugué (son site) jeudi 16 septembre 2010


    votre commentaire
  • Quand Ramadan jouait au foot

    "Un Lyonnais de 22 ans, soupçonné d’avoir participé à l’agression, le 13 août à Lyon, d’un homme d’origine sénégalaise parce qu’il ne respectait pas le ramadan, a été interpellé et placé en garde à vue, a-t-on appris, jeudi, auprès de la police. (...) Le 13 août, alors qu’il était attablé dans la journée à une terrasse lyonnaise, Hamara Diarra avait été pris à partie par des "jeunes d’origine maghrébine", selon la police, qui lui reprochaient de boire un café alors que le ramadan n’autorise pas à s’alimenter avant le coucher du soleil. Il avait été violemment tabassé par le groupe et avait passé plusieurs jours dans le coma...."


    Cette dépêche est extraite du Point de cette semaine. Et elle pose quand même la question du respect de chacun à vivre comme bon lui semble, dans un lieu public.

    Ce qui me dérange dans ces actes, c’est la tendance qu’ils se multiplient de plus en plus et ce, qu’on veuille ou pas l’admettre.
     
    Ô bien sûr qu’il y a une belle part de propagande, censée servir les intérêts du roitelet, afin de piquer les voix du F.N. en vue de la prochaine échéance présidentielle.
    Bien sûr qu’il y a bien d’autres sujets prioritaires, telle la misère, le chômage, l’éducation, les retraites .... mais n’empêche, il ne faut pas faire telle l’autruche se mettre la tête dans le sable, pour ne pas voir une réalité qui d’actes d’incivisme en petits délits, tendent à pourrir la vie des concitoyens.

    Dans les années 80, cela (dans ma mémoire) n’existait pas. Sur une place publique tu pouvais jouer au foot ou au con en groupe avec Pedro l’espagnol, Manuel le portugais, Cyril feuj de son état, Robert aux parents italiens, Nasser d’Algérie, Jean-Philippe l’autochtone etc ...
    Il n’y avait pas de frontière, pas de différence, par de barrière ...juste un ensemble hétéroclite qui ne pensait qu’à s’amuser.

    Fallait pas moufter, de peur que les géniteurs te talochent. Mélange de crainte et de respect pour les anciens ... mais comme cela semble si loin désormais.

    Les filles n’étaient pas voilées, la religion était du ressort du privé et, Noel ne se battait pas contre Ramadam ou Kypour.

    Le véritable choc je l’ai eu l’an dernier, lorsque j’ai du pour des raisons professionnelles, prendre le train pendant environ une année. Parler de faune est au sens propre.
    Mélange de bêtise profonde et, de vulgarité ou s’ajoute la couche de l’irrespect le plus profond.
     
    Être jeune peut constituer une excuse ... mais pas de manière permanente.

    Il faut bien se rendre à l’évidence que la société est un radeau en perdition. Et paradoxalement les premiers responsables de cela, sont ceux qui nous gouvernent et financent les politiques.

    Cette situation est quelque part voulue, tout au moins il m’est difficile de ne pas l’envisager. On a retiré à l’Education sa raison d’être "éduquer", on a enlevé à la "Famille" sa valeur essentielle "d’élever", et on a ôté à la Société toute possibilité de "sociabiliser".
    Toute cela parce qu’il fallait concentrer plus d’argent dans quelques mains amies. Le partage oui ... mais entre eux seulement !

    Alors, vont fleurir encore et encore des faits divers dans beaucoup de "canards" ... car le communautarisme a pris le pas. Les gens ne veulent plus vraiment vivre ensemble et, il y aura de plus en plus de replis identitaires.

    Je maudis ce temps-là ... ou il faisait bon vivre et jouait au foot ensemble.

    A peluche

    par Yvance77 (son site) jeudi 16 septembre 2010


    votre commentaire
  • La mort d’une illusion

    Chabrol après Corneau. Quand les cinéastes disparaissent, ou même les acteurs, ou encore les chanteurs populaires, eh bien ce sont les louanges, les petites phrases élogieuses des responsables politiques, président, premier ministre, première opposante, tout le monde y va de son éloge funèbre et on trouve cela naturel. Pourtant, le philosophe n’entend pas les choses d’une même oreille. Il interroge les faits. Pourquoi cette célébration médiatique lorsque des cinéastes de renom disparaissent. Comme s’ils avaient compté dans la société, autant que des chercheurs, des hommes d’Etats, des inventeurs, des bienfaiteurs. Mais en vérité, ils ont compté, ces réalisateurs. Le cinéma offre des émotions aux spectateurs des salles obscures et dieu sait si l’esprit humain est avide de sensations, de représentations, de peinture sociale, de miroir du monde. On comprend alors pourquoi la mort des cinéastes, des acteurs ou des chanteurs, suscite tant d’émotions publiques car ils sont les médiateurs de la conscience collective, bien plus qu’un chercheur découvrant un procédé inédit capable de changer le quotidien. Une belle découverte a permis de développer la capacité de mémoire des disques durs informatiques, rendant possible des tas d’applications et notamment, la possibilité de charger les systèmes d’exploitation permettant d’utiliser Internet. Mais cette découverte, comme la plupart, sont le fait de collaborations dans des laboratoires et même si une figure nobélisée endosse la paternité, même si cela change le quotidien, cela semble tellement banal, ordinaire et même un droit de l’homme dans un système du progrès, que les acteurs de ce progrès ne sont pas regrettés lorsqu’ils quittent ce monde. Car l’invention leur survit. Par contre, quand un cinéaste quitte le monde, c’est un regard singulier qui s’en va et qui ne reviendra plus, pas plus que la figure d’un acteur avec lequel l’émotion publique a entretenu un long compagnonnage.

    Mon idée de départ, c’était d’exprimer un ressentiment contre ces éloges funèbres et puis, la sagesse ayant repris son ascendant, pas de souci comme on dit. Même si je n’ai pas vu beaucoup de films tournés par Chabrol, je peux comprendre qu’une vision du monde qui se meurt soit considérée comme la bibliothèque symbolisant le décès d’un vieillard en Afrique. C’est une part de la vision du monde et donc de nous même qui s’en va quand un cinéaste nous quitte. Même si on peut s’agacer à tant d’attachement populaire vis-à-vis de personnes qui ne font que filmer, jouer, chanter. Nous sommes attachés à ceux qui manipulent notre esprit, notre conscience, nos émotions. Ils représentent le sang de l’esprit, cette vibration qui coule dans nos veines neuronales, agitant leur cortège de vision, de supervision, et même d’illusion. Le monde est fait aussi d’illusions et d’artifices mais nous sommes attachés à toutes ces illusions qui nous vont vivre tels des créatures en attente d’un supplément d’âme qui nous est fourni par ces maîtres de l’illusion et de la réalisation des scènes filmées, ersatz de nos vies non vécues, substances existentielles dealées un soir de pleine lune dans les salles obscures. Le cinéma nous vampirise avec notre complicité et nous sommes démunis quand le vampire s’éteint. Il n’y a plus de réalisateur pour pomper nos veines neuronales en les remplissant de cette drogue spirituelle qu’on appelle diffusion sur grand écran et que l’on sniffe face aux écrans tels des âmes tétanisées par le spectacle sublimé des existences non réalisées, sauf par le réalisateur.

    Cette émotion signifie donc que nous sommes drogués d’une vie que nous n’avons pas vécue et qui nous est offerte par procuration grâce aux magiciens de l’émotivité que sont les cinéastes, les acteurs, les chanteurs populaires dont on dit qu’ils interprètent des chanson à ou sans texte mais terriblement en phase avec le vécu ordinaire qui se trouve transfiguré par une voix, un scénario, une scène. La magie des saltimbanques de l’illusion produite à dose industrielle fait son effet. Mais il n’y a pas de junkies au réel puisque le réel de cette illusion s’en va finir au cimetière, remplacé par d’autres illusionnistes de talent. Ainsi va le monde. Les stars ont remplacé les saints. La différence étant qu’on prie les saints mais pas les stars. Preuve s’il en est que les gens ne sont pas dupes de l’illusion. Le monde du spectacle comme ectoplasme. Ainsi tranche l’ontologie des divines substances spirituelles. Les âmes éperdues pleurent les réalisateurs et c’est la loi sociologique, plus qu’anthropologique, qui s’exprime lorsque l’éloge d’un metteur en scène est elle aussi diligentée comme une mise en scène par les médias, preuve que le système des images peut tout récupérer et produire, sauf la vérité.

    par Bernard Dugué (son site) mardi 14 septembre 2010


    votre commentaire
  • La Raison suicidée comme explication de la société exploitée

    La grande manifestation du 7 septembre 2010 a confirmé que les Français, une partie du moins, ne se résignent pas encore à accepter une réforme des retraites qu’ils jugent, à juste raison, comme étant injuste, notamment envers les salariés les plus exposés, que ce soit face à la pénibilité ou bien au chômage. C’est évident. Prenons le cas d’un salarié licencié à 58 ans. Il devra attendre deux ans de plus pour prétendre à une pension de retraite. De quoi vivra-t-il ? Quant à la pénibilité, on comprend aisément que des travailleurs usés à la tâche ne souhaitent pas s’abîmer deux ans de plus, aspirant à souffler et à prendre un repos bien mérité. Les Français sont attachés à leur « modèle social », de plus, ils ont hérité d’une culture des mouvements sociaux et ne comprennent pas pourquoi le pouvoir tente d’équilibrer le régime des retraites en rognant sur les situations les plus fragiles. Alors que d’un autre côté, des dizaines de milliards ont été injectés pour sauver le système financier et que les profits se portent très bien alors que les grandes fortunes ont augmenté leur patrimoine. Cette fronde marque une fois de plus la présence d’une conjoncture découverte par Marx. La contradiction entre les rapports de production et les revenus des « classes sociales » crée des tensions, ce qui fournit le ressort d’un mouvement de transformation sociale.

    La lutte des classes est pourtant derrière nous mais la conscience est toujours présente. Si bien qu’on se demande si cette défense de la retraite à 60 ans ne serait pas une partie émergente d’un iceberg de prise de conscience plus vaste. Et qui sait, un inconscient collectif pour l’instant refoulé car le citoyen est attaché au monde, aux objets, aux divertissements, à son confort matériel quand il en dispose. Les conspirationnistes pourront toujours y voir une opération d’enfumage orchestrée par les élites, mais nul besoin d’invoquer ni Dieu ni complot pour comprendre ce processus téléologique de fuite en avant économique. L’anthropologie de la nature humaine et la théorie des systèmes suffisent à comprendre comment l’homme est complice de son enfumage. La servitude volontaire concerne également le cerveau. Mais comme le dirait Hegel, ou plutôt Hartmann, la Raison peut parfois surgir de l’inconscient et créer un moment dialectique, autrement dit, un moment contradictoire.

    La contradiction, elle naît de cette conjoncture économique faisant que le système ne parvient plus à résorber les inégalités. C’est même pire, car ces inégalités s’accroissent. La machine financière continue son œuvre. Les politiques économiques sont dans une impasse car les équilibres financiers ne peuvent être rétablis. Ce qui, compte tenu de la structure du système productif, ne peut qu’aggraver les inégalités. Le débat sur les retraites a montré un simplisme comptable de la part de l’UMP. Présenter le seuil de départ à la retraite à 62 comme incontournable relève d’une obsession idéologique et même d’une stupidité comme l’histoire des gouvernants en a montré depuis des siècles. Que trouve-t-on dans l’inconscient collectif de la droite ? Un ressentiment face au monde du travail qui refuse d’être corvéable à souhait ? Vieille lutte des classes mal digérée ? Toujours est-il que le travail a pris un tournant drastique depuis une ou deux décennies. Nombres de documentaires ont été tournées, alors que la sociologie a largement décrit ces conditions nouvelles où le travailleur est pressé, jaugé, évalué, souvent jeté. Malgré toutes les réglementations, le code du travail, les syndicats, la situation s’aggrave. Le progrès industriel, au lieu de libérer l’homme, l’a contraint de plus en plus à s’exécuter, s’user, se déshumaniser, le tout, au service d’une surenchère consumériste doublée d’une captation des profits par une oligarchie mondiale, sans compter les dépenses souvent inutiles des Etats. Bref, l’impression d’absurdité, voire de stupidité, se dessine en constatant que le système use les hommes au service du luxe, du gaspillage, du superflu, du futile, de l’inutile. Le marché du luxe et des puissantes berlines se porte bien, augmentant en même temps que le chômage et la pauvreté.

    L’action des politiques vise à réguler la machine, injecter des liquidités, établir des dispositifs comptables, voter des réformes, le tout dans une logique de calcul pour faire en sorte que le système continue sur sa lancée. Le réformisme, c’est la politique réduite au management et à la comptabilité. C’est de la technique appliquée aux machines et aux hommes pour rendre plus performant le système. Ce qui manque, c’est une politique adossé à la philosophie qui elle, manie le concept et la raison. Concevoir un autre modèle de société est possible mais même si cette éventualité se produit, l’inertie du monde ne pourra rien concéder ni céder. La machine désirante humaine est lancée à toute vitesse dans le mur téléologique sans qu’on sache les conséquences finales lorsque le mur sera fracassé. Mais la technique de gestion des hommes saura être efficace en repoussant sans cesse le mur de l’implosion sociale.

    Si on veut que les sociétés épousent d’autres contours, il faudra introduire la philosophie et le concept dans la politique. Le monde est volonté et concept (conscience représentation). Alors de la pensée peut jaillir un concept alternatif de société et la politique jouera son rôle conventionnel, à savoir servir de courroie de transmission entre un concept doué de finalité et la coordination des volontés publiques, politiques, populaires, citoyennes. C’est simple sur le papier mais encore faut-il concevoir un autre monde et convaincre une majorité d’individus de le mettre en place. Actuellement, le confort matériel généralisé semble s’opposer pas à une prise de conscience sur le caractère insupportable imposé à quelques secteurs du monde du travail et de la société. La politique menée depuis 1983 sous Mitterrand, conjuguée à celle des gouvernement successifs sous Chirac et Sarkozy à conduit à préserver le progrès et le niveau de classes moyennes en façonnant un troisième tiers social maintenu dans la précarité ou servant de ressource de travail faiblement rémunéré et de plus, précaire, ajustable aux besoins économiques conjoncturels. Les syndicats ont collaboré à cette politique en défendant quelques secteurs du travail tout en encadrant le virage vers la mobilité. Au final, un résultat illustré de quelques sigles. TUC, CES, RMI, RSA, CMU. Alors que l’idée d’une incapacité économique des gouvernements est bien ancrée, grâce notamment à quelques éditocrates. Ainsi peut-on lire sur le blog de Jean-Michel Aphatie « Nicolas Sarkozy, qui montre de plus en plus qu’il se prépare pour 2012, préfère visiblement être réélu que populaire. Son souci visible est au recentrage de son action. La sécurité d’abord, et d’autant plus que l’économie se dérobe à la décision des responsables politiques. » Voilà donc une vérité assénée comme infaillible, l’économie se dérobe à la décision des responsables politiques. Une vérité que je vais m’amuser à traduire par cette antiphrase : « les politiques se dérobent face aux responsabilités économiques »

    Aphorisme du jour : « on veut nous faire croire que l’économie se dérobe à la décision des responsables politiques, alors que ce sont les politiques qui se dérobent aux responsabilités économiques. »

    Le sort d’une partie de la société mérite d’être nommé. Asservissement, exploitation, aliénation, esclavage des temps modernes ? Le substantif exploitation est le mieux adapté, sous réserve qu’on précise ce qu’on entend par exploitation de l’homme. Cette notion pourrait être enrichie en évoquant une exploitation de la société, un asservissement des populations. Etant entendu que cette exploitation désigne autant le travail mal payé, le travail précaire et le chômage dont on pourrait dire qu’il est l’envers négatif de l’exploitation sociale. Le phénomène de l’exploitation humaine n’est pas une invention récente. Il remonte à quelques millénaires. Le néolithique est l’époque où l’homme a compris comment exploiter la nature, avec l’agriculture et la domestication de l’animal. Lorsque commence l’ère historique, avec l’ancienne Egypte et Sumer, l’exploitation de l’homme par l’homme se met en place. Les écrits bibliques parlent de l’esclavage du peuple hébreu en Egypte et de la fuite en terre promise. Cela trace une démarcation entre l’animal qui finit par être domestiqué ou dompté et l’homme dont la nature évolutive en fait un être ayant la possibilité de refuser d’être dominé.

    Le désir de dominer et d’exploiter appartient à l’essence de l’homme historique, tout comme l’aspiration à la libération et à l’affranchissement, ainsi qu’au plaisir, ou au bonheur. Les philosophes et autres idéologues ont toujours trouvé des justifications à l’exploitation. Aristote le premier, a séparé l’homme en deux classes ; le citoyen, possédant en propre l’usage de la raison active et donc, apte à la vie politique et la conduite de ses affaires ; l’esclave, homme qui n’a que la raison passive et donc, est destiné à obéir car il n’a pas en propre l’usage de son existence ; il ne s’appartient pas du point de vue de la raison et doit remettre son existence entre les mains rationnelles de son maître. Au Moyen Age, le servage était justifié par le pouvoir. L’esclavage moderne, pratiqué par l’Occident pendant la traite des esclaves, avait aussi ses justificateurs. Cette fois, c’était l’idéologie. Alors que Hegel tentait d’établir la peur comme ressort de cet esclavage moderne aboli en Occident au cours du 19ème siècle, et précisément par Lincoln aux Etats-Unis. En 2010, l’exploitation de la « matière humaine » se fait dans un cadre de droit, du moins dans la plupart des pays industrialisés. La bonne conscience refuse l’évolution actuelle des sociétés mais les politiques et autres spins doctors justifient la situation par la globalisation et l’impérieuse nécessité de rester compétitif, pour capter et produire plus de croissance.

    La conclusion n’en est que plus évidente. Le schème aristotélicien de l’esclavage peut sans problème être transposé à la situation de l’exploitation sociale contemporaine. Le dispositif démocratique devrait, moyennant philosophie et travail du concept, permettre de faire mieux que de corriger les choses. Carrément basculer dans un autre modèle de société. Mais si cela n’advient pas, c’est parce que ce qu’on nomme peuple citoyen, société civile ou volonté populaire, est une instance privée d’un usage de la « raison appliquée au concevoir ». Dans un tel contexte, chacun bataille pour ses intérêts et les gouvernants se contentent de réformes, autrement dit, de régulation sociale d’inspiration cybernétique. Le gouvernement actuel n’est pas réactionnaire, il est rétro-réactionniste. Un fait divers engendre une loi. Ainsi défilent les mesures rétro-actionnelles (à ne pas confondre avec le rétroactif) Quant à cette raison absente, on ne niera pas la complexité de la question avec le rôle des médias, du consumérisme, du divertissement, de l’absence d’éducation, de la léthargie des intellectuels, de l’obsession idéologique des gouvernants, de la démission des élites. En vérité, étant donné que la société fonctionne, l’action politique se résume à une série de corrections et autres réajustements. A l’image d’une automobile. On fait des réformes comme on change des pièces détachées. Tous les cinq ans, contrôle technique de l’équipe gouvernementale. Qui est maintenue ou non.

    Cette réflexion manquerait de saveur si elle ne s’achevait pas avec une courte glose sur la fin des temps. Peut-être sommes-nous à la fin de l’Histoire. Mais quelle fin ? Celle de Hegel avec l’Etat rationnel constitué de sujets reconnus ? Ou alors une fin un peu différente, liée à une forme de rationalité, celle de l’Etat de droit démocratique, lequel est intégré à une société se transformant dont le principe est l’accomplissement de la domestication humaine. Autrement dit, une fin anthropologique où se perpétue en s’achevant ce que l’Histoire a toujours connu, l’asservissement de la société au profit d’un secteur qui en tire le meilleur profit, que ce soit les oligarques antiques, les seigneurs féodaux, les nobles de l’Ancien Régime, les apparatchik de l’ancienne URSS, les bourgeois de la Troisième République, la noblesse d’Etat au 20ème siècle, les grands bourgeois et les grand propriétaires de capitaux et bien immobiliers, les nouveaux oligarques du 21ème siècle, les castes au pouvoir, en Inde, en Afrique, au Moyen Orient… bref, le monde global de l’asservissement.

    par Bernard Dugué (son site) mardi 14 septembre 2010


    votre commentaire
  • Les blablas de la Blanche.

    Si j'aurais su / N°63

    Il est beau, mon pays, tiens ! C'est devenu invivable. On ne peut plus rien faire sans se faire emmerder. T’es contrôlé sur tout, t'es surveillé tout le temps : une vraie dictature. En plus, comme aujourd’hui tout ce que tu fais laisse des traces, t’es fliqué en permanence.

     GuerreDesBoutons1.jpgJe suis comme tout le monde, moi : j’ai besoin d’air. Laissez-moi vivre, un peu, les gens. C’est ici le pays de la liberté ? Des droits de l'homme ? J'ai honte de mon pays - et je vais même vous faire une confidence : si j’aurais su, j’aurais jamais fait président de la république. Ou alors dans un autre pays, tiens !

    T’organises une petite collecte à la bonne franquette (Woerth) pour un pot de départ ou une petite campagne présidentielle ? Pas le droit : financement illégal.

    T’essayes de donner un petit coup de main à des potes pour qu’ils se fassent  moins niquer par les impôts (Wildenstein, Bettencourt) ? Interdit : évasion fiscale. Qu’est-ce que ça peut bien leur foutre à ces cons de journalistes, hein ? C’est pas leur thune, merde, c’est la mienne : c’est l’argent de l’Etat. On peut plus faire ce qu’on veut avec sa thune, dans ce pays ?

    Et c’est pas fini : T’essayes de savoir qui est le f*** de p*** qui colporte des ragots sur Woerth   ? Interdit : violation du secret des sources. Même plus le droit de se renseigner. On est où, là ? C’est ça, être président ? J’en peux plus.

    Je donne des avantages fiscaux aux riches ; ça, j’ai le droit, quand même, non, je suis président ? Et bien quand j’essaie de récupérer l’argent avec ma grande réforme des retraites, paf ! Presque 3 millions de gens dans les rues ! Ils veulent que je laisse filer les déficits ou quoi ?

    livre-de-la-jungle.jpgLes Français grognent ? Je leur jette un os en tapant sur les Romanos que tout le monde déteste ? Encore non ! Là c’est carrément l’Onu, l’Europe, le pape et toute la presse internationale qui me tombent sur le dos. Tout ça pour quelques milliers de clodos.

    Je propose de déchoir deux ou trois racailles de leur nationalité  ? Interdit : anticonstitutionnel ! Mais qu'est-ce qu'on s'en fout de la constitution ? C'était juste pour faire plaisir aux Vieux. Vous aimez pas les Vieux, ou quoi ?

    Même quand j’organise une mise en scène avec des immigrés pour faire croire aux gens que je suis cool, mon bal masqué tombe à plat... alors je fais ouvrir les grottes de Lascaux qui sont interdites au public pour montrer que je suis cultivé mais là, non plus, ça ne va pas. Et en plus, on se fout de ma gueule parce que je me goure sur les hommes préhistoriques. M'en branle de leurs conneries de dinosaures, moi !

    Et tout ça rien que pour les deux dernières semaines !

    Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ?

     

    Si j'aurais su, j'aurais pas venu.


    votre commentaire
  • Reding «regrette» la comparaison avec la Shoah, Paris «prend acte»

    Les menaces de sanctions de Bruxelles contre la France sur les renvois de Roms demeurent, mais la Commission européenne a cherché à calmer le jeu, après son parallèle avec la déportation des Tziganes pendant la guerre.


     

    Viviane Reding  le 14 septembre à Bruxelles

    Viviane Reding le 14 septembre à Bruxelles (© AFP photo AFP)

    Les menaces de sanctions de Bruxelles contre la France sur les renvois de Roms demeurent, mais la Commission européenne a cherché, ce mercredi, à apaiser les tensions avec Paris. Viviane Reding exprimant ses «regrets» après avoir dressé un parallèle avec la Seconde Guerre mondiale.

    La commissaire européenne à la Justice et aux Droits fondamentaux des citoyens, a donc fait un prudent mea culpa à la suite de ses propos, la veille, dressant un parallèle, jugé scandaleux par Paris, avec la déportation des Tziganes par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale.


    votre commentaire
  • FUEGO !

    par Simon mercredi 15 septembre 2010

     

     

    Selon le site Eteignez votre ordinateur, "la commission européenne vient d’annoncer la cessation des subventions en 2014 pour les mines de charbon déficitaires…

     
    Ce qui en définitive signifie la fermeture de celles-ci. L’annonce vient aussi ébranler la Roumanie et l’Allemagne, mais c’est principalement l’Espagne qui devrait trinquer, les mines du pays survivent notamment grâce aux subventions.
     
    En signe de protestation, des mineurs se sont enfermés dans leur mine à 500 mètres de profondeur dans la région de Vellila, tandis que les mineurs de la ville de Leoneses ont en début de semaine bloqué un axe routier de façon musclé"

    votre commentaire