• Recréer les conditions du K.O économique

    Publié par seb musset on mercredi 31 mars 2010

    Libellés : economie, par l'absurde 

    L'équipe de "E = aime Fric" vous livre son enquête exclusive au cœur des secrets de fabrication de ceux qui vont faire de votre vie un "paradis fiscal'....

    En ce début de printemps 2010 règne un stress positif au TINA, centre européen de recherche scientifique "There Is No Alternative". Nous pénétrons dans le sanctuaire de l'avidité fondamentale.

    Ici, depuis quarante ans, les experts en sciences de l'accumulation et de l'exploitation des masses réfléchissent aux diverses possibilités d'enrichissement : Casino boursier, défiscalisations, produits dérivés, spéculations sauvages, ventes à découvert et prix de transfert... Grâce au CIP (Centrifugeuse Idéologique de Populace), nos chercheurs sont à l'aube d'une révolution scientifique d'envergure continentale appelée "choc d'austérité".

    Il s'agit de faire entrer en collision 27 pays (au moral enfoui à 100 m sous terre) avec le mur de la rigueur budgétaire. "- C’est un défi social européen des plus complexes. Il va falloir que les peuples se fassent à l'idée d'une baisse brusque de leurs standards de vie. Pour certains pays qui se la pètent un peu trop, ça va faire mal. Mais on ne leur laissera pas le choix, c'est toute la philosophie du "choc d'austérité"" Déclare un gouvernant que, pour d'évidentes raisons d'anonymat, nous désignerons par ses initiales, DSK.

    Dans la salle de contrôle, les banquiers retiennent leur souffle. La tension mêlée d'euphorie est comparable à celle précédant la fin des accords de Bretton-Woods ou, plus près de nous, à celle consécutive au plan de sauvetage des banques (phase test permettant de tester la souplesse et la docilité des états. Ce point se devait d'être acquis avant de poursuivre l’expérience.)

    Un scientifique du TINA se montre enthousiaste : "- Au regard du fabuleux travail accompli ces quinze dernières par nos équipes, je ne m'inquiète pas trop." Les chercheurs s'accordent pour avouer qu'ils sous-estimèrent la fonte du sentiment de classe chez leurs sujets (qu'ils nomment dans leur jargon technique les "particuliers"). "- Le gros de l'effort est fait : Le plus pauvre des particuliers rêve d'I-Phone et de Porsche !" Déclare cet agrégé en abdication morale."- On en est arrivé à ridiculiser l’idée même de lutte des classes ou de syndicalisme chez eux !" "- Il aura fallu deux générations de propagande intensive mais la patience paye !" "- Même avec deux revolving sur le dos, ils s'entretuent devant les boutiques au premier jour des soldes pour acheter des pulls à l'effigie de nos marques !" ¨Précise-t on à l'état major du marketing. "- Nous avons habillement manœuvré.

    En flattant avec constance leur individualisme, ils n'identifient désormais que moyennement "l'éducation gratuite pour tous" ou "la sécurité sociale" comme des signes extérieurs de richesse mais comme des sources internes de préjudice." Se plait à souligner, avec une pointe de cynisme, ce spécialiste en sociologie de l'égocentrisme. Nos spécialistes ont toutefois conscience qu'il faut agir vite : "- C'est un peu comme dans ce film où George Clooney meurt recouvert par une vague géante : nous sommes au cœur de "la tempête parfaite". Les éléments convergent : L’accumulation de minuscules renoncements sur fond de résignation des peuples, un conditionnement encore bien vivace au consumérisme parallèle à une atrophie du sens-critique, un niveau de précarité ambiant suffisant pour les apeurer mais sans les faire mourir de faim [Un de nos experts précise qu'il est primordial que le particulier dispose du minimum vital de superflu jusqu’à son dernier souffle d'exploitation], sans oublier le plus important : Des médias alignés." La joie de nos scientifiques se mâtine d'inquiétude : "

    - Il faut rester vigilant : les gens s’informent et émettent de plus en plus de réserves sur la légitimité de leurs dirigeants et des dirigeants de leurs dirigeants." Confesse un observateur du secteur "prospective". Après le beta-test grec (nécessaire à la réaction en chaîne), les scientifiques du TINA sont à la veille de la phase d'élargissement aux autres pays européens. « - C’est une très grande avancée ! Avant nous tapions au portefeuille des particuliers pour mettre au pas les pays, maintenant nous visons directement les pays pour soumettre les particuliers. » Dans un entretien exclusif, ce professeur en synergie des arnaques nous explique les grandes lignes du "choc d'austérité" : "- L’intérêt du pays endetté, c'est son taux bien gras. De l'autre côté, grâce à un lancé massif de CDS, sous l'action conjointe des agences de notations, nous provoquons les conditions d'un chaos économique terrorisant le reste de l'Europe et courbant chacun des pays à la logique de l'austérité budgétaire." Question : Un choc trop rapide entre relative prospérité et franche précarité, ne vous expose t-il pas à des effets insurectionnels indésirables pouvant compromettre l'expérience ? " - C'est tout l'intérêt de notre accélérateur de particuliers. Nous y recréons les conditions du trou noir mental." Affirme le professeur. Question : Pouvez-vous nous en dire plus ? " - Il s'agit de concentrer nos particuliers dans un tunnel circulaire, pour les y faire tourner indéfiniment selon notre logique afin de les rendre, à demande, plus dociles ou productifs. Pour ce faire nous avons besoin de les alléger de toute autre considération morale ou éthique (ce que nous appelons "frottement") que celles assurant la bonne fin de l'expérience. Si cela ne suffit pas, nous recourrons à la force telle que nous l'avions fait inscrire dans la notice d'utilisation" Déclare ce chercheur en aérodynamisme comportemental. "

    - Le plus grand danger ? Que les particuliers s'agrègent entre eux, élaborent des alternatives et se fortifient. Jusqu'à présent, par accumulation de radiations télévisées, nous avons réussi à conditionner l'affect et le raisonnement des particuliers. Mais ce n'est pas tout, pour une bonne transmission générationnelle, il s'agit aussi de garantir les conditions d'une éducation déplorable (nos équipes y travaillent) et d'infantiliser les parents. [...] Une fois emprisonnés dans nos théories, les particuliers n’envisagent plus d'autre logique que la nôtre, nous les faisons s’entrechoquer dans les aberrations de système jusqu’à fusion complète de leurs résistances individuelles et collectives. Nous pouvons alors leur présenter une nouvelle solution à "leurs" problèmes : un précipité de synthèse, unique et indiscutable, à base de gel des salaires et des embauches chez les fonctionnaires, de baisse drastique des dépenses publiques, d'allongement de l’âge de départ à la retraite et de hausse vertigineuse de la fiscalité indirecte. Nous appelons cette solution "réformes obligatoires pour s'en sortir", l'autre nom du "choc d'austérité''" Question : Êtes-vous bien sur que l’accélérateur de particuliers ne fait pas courir un grand danger à l’humanité ? Certains parlent de "fin de l'europe" même de "fin du monde" ? "

    - Rien n'arrête le progrès ! On ne fait pas d'homme aisé sans casser des gueux. Et puis, il reste encore tant de misère sur cette planète. Comptez sur notre division "tous les arguments sont bons" pour culpabiliser nos européens et leur rappeler qu'il subsiste dans d'autres continents des gens humbles et travailleurs qui, eux, ne rechignent pas à l'effort. Non mais sans blague ! Notre priorité, c’est l’élite. Sans une misère crasse largement répandue point d’élite digne de ce nom. Grâce à nos composants allemands, le processus s’engage sous les meilleurs auspices. Nous sommes prêts, nous sommes confiants. Nous n'envisageons aucune autre alternative. " Notre équipe quitte les locaux impressionnée par la motivation des scientifiques. Ce sont des hommes de conviction. Inventifs et toujours sur la brèche, ils guettent dans l'ombre et sans relâche, la moindre des faiblesses humaines et économiques pour la fructifier à leur avantage. A nos atermoiements hiératiques et notre manque de cohésion sociale répond leur solidarité de classe et une inébranlable ligne de conduite au service d'une cupidité sans fin : Une leçon à méditer.

    La semaine prochaine dans "E = M Fric, spécial marge", nous nous pencherons sur ce combustible largement répandu, peu coûteux, malléable et 100% naturel : Le travailleur précaire. Un produit d'avenir.


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  • L'hélico de Big Brother

     


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  • "Ce soir ou jamais" sur la votation suisse


    Résumé de l’émission "Ce soir ou jamais" du 1/12/09 qui commente la votation suisse sur les minarets. Présents : Dounia Bouzan (dans le rôle de la musulmane modérée au regard furibard) Guy Sorman (dans le rôle du père de Joy...) Thierry Levy (dans le rôle de l’avocat "démocrate") Basile de Koch (dans le rôle du candide utile) Oxmo Puccino (dans le rôle du rappeur bouche bée...) Eliette Abecassis (belle... et transparente)
    J’ai ressenti fortement l’impression ce soir là d’être devant un "théatre".
    Il y a eu quelques "champ-contrechamp" particulièrement réussis.
    Un lorsque Basile de Koch fait son candide sous le regard impressionnant de Dounia Bouzan.
    L’autre lorsque Guy Sorman fait son démagogue sous le regard médusé du rappeur Oxmo Puccino.

    Note Webrunner : Le minaret, mot dérivé de l'arabe manara (phare) est un élément architectural des mosquées. Le terme s'appliqua d'abord aux tours à feu avant de désigner les tours près des mosquées. Il s'agit généralement d'une tour élevée dépassant tous les autres bâtiments. Son but est de fournir un point élevé au muezzin pour les 5 appels à la prière, un but identique à celui du clocher des églises chrétiennes qui appellent à la messe. Donc, il ne s'agit pas d'interdire la construction d'un lieu de culte.Personnellement, je n'ai pas envie d'être emmerdé 5 fois par jour par un gus qui hurle en haut d'une tour, alors que la plupart des églises ne font plus sonner leurs cloches, dans la plus grande indifférence.....

    Article lié :L'islamisme radical en France : stratégie


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  • Bobo-Bedos : le Résistant médiatique

     

     


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  • Mille euros : le prix d’une vie afghane

     
    La photo est à la une du New-York Times : celle d’Hajji Sharaf Udin, de Gardez, qui tient dans ses mains un paquet de billets dérisoires. La seconde est aussi du New-York Times, celle de la tombe de cinq personnes, trois femmes et deux enfants massacrés le 12 février dernier lors d’un raid aérien meurtrier. On vous avait dit ce que l’on pensait du général McChrystal, le remplaçant de Petraueus : cet ancien des forces spéciales s’appuierait, avais-je dit, sur son savoir-faire d’assassinats ciblés pour reprendre la main en Afghanistan. C’est chose faite aujourd’hui, où l’on vient de découvrir un énième scandale, celui de la dissimulation au Congrès d’une équipe de mercenaires assassins travaillant à la frontière pakistanaise, dirigée par Michael Furlong. Logiquement, selon McChrystal, les actions ciblées auraient dû faire baisser le nombre de victimes civiles. C’est loin d’être le cas, les chiffres démontrent le contraire, la faute à un service de renseignements défaillant et à des rivalités entre généraux, l’Air Force notamment détestant que les fameuses forces spéciales aient pris le dessus sur leurs actions traditionnelles. Quand ce n’est pas l’Otan, avec le "succès" que l’on sait. Mais aujourd’hui, point de bombardement : non un simple raid, qui a tourné à la boucherie habituelle. Un Haditha de plus. Encore un.
     

     

    En Afghanistan, on continue en effet à tuer tort et à travers, femmes, vieillards et enfants. En sortant le chéquier après selon le tarif en cours : pour chaque victime, des dollars en compensation de la bavure. Mais pas toujours au même taux : le croque-mort américain n’a pas toujours le même guichetier de banque. Revenons en arrière en 1999. Le 7 mai de cette année là, un B-52 se trompe de cible lors de la guerre du Kosovo et balance une volée de JDAM sur l’embassade chinoise. Bilan : trois journalistes tués et 27 blessés. Quatre mois plus tard, les Etats-Unis se confondent en courbettes et lâchent 4,5 millions de dollars en compensation pour les victimes, soit 150 000 dollars par tête de pipe chinoise. C’est ça où le grave incident diplomatique et des répercussions commerciales évidentes. A Gardez, ce n’est pas tout à fait le même tarif : les américains ont proposé 1500 dollars par victime à Hajji Sharaf Udin, le propriétaire de la maison où à eu lieu le raid du 12 février. Il les a renvoyés à l’administration de Karzaï. Le taux de remboursement, dans l’économie de guerre US est excessivement variable. Et on a appris bien après comment les événement s’étaient produits chez lui. Il ne s’agissait pas d’un bombardement, mais bien d’un raid sauvage de ces fameuses forces spéciales qu’affectionne tant McChrystal !

    Ce jour-là, on fêtait la naissance d’un petit fils d’Hajji Sharaf Udin. Une fête avait été organisée. Sur renseignements, ou plutôt dirons-nous, sur dénonciation, les services secrets US soupçonnaient la présence de deux chefs talibans, parmi les invités. Et avaient décidé d’investir la place, alors que tout le monde dormait, une fois la fête finie. Réveillé en pleine nuit, Mohammed Daoud, le jeune fils d’Hajji Sharaf, sorti pour vérifier les bruits entendus est froidement abattu. Le second jeune fils, qui balbutie quelques mots d’américain, sort aussitôt pour tenter de parler et d’arrêter les tirs : il est abattu lui aussi. Les deux étaient effectivement non armés. La petite fille d’Hajji Sharaf, Gulalai ; âgée de 19 ans, sa fille de 37 ans, Saleha, mère de six enfants et sa belle-fille Shirin sont elles aussi abattues alors qu’elles portaient secours aux deux garçons tués. Les deux plus âgées sont enceintes. Tous ont remarqué que les gens qui ont tiré ne portaient aucun uniforme de l’armée américaine. Mais des habits de talibans. Des forces spéciales... ou des mercenaires, qui ne portent pas le béret vert ou rouge montré avec tant d’insistance par le pouvoir américain... parmi eux, ces fameux "contractants", à savoir les sbires de Blackwater recrutés pour effectuer les basses besognes. Ayant agi sans discernement, sans sommations et sans aucun scrupule. Sur place, il n’y avait effectivement aucun taliban de présent. Les renseignements étaient faux.

    Et dehors, derrière les sbires tueurs, les policiers afghans... alors en formation, en train d’apprendre comment se comporter avec les habitants ! Psychologiquement, c’est une évidence, ces actions délibérées et insensées fabriquent deux choses : de futurs talibans, c’est sûr qui n’auront de cesse de vouloir venger leurs familles, et des policiers afghans déserteurs écœurés par ce qu’il viennent de voir en "exemple". Le turn-over important des policiers afghans est en effet une des tares essentielles du retard pris par le gouvernement afghan de Karzaï pour redresser le pays. C’est le même problème en Irak. Or, dans ce pays, il faut savoir aussi que celui qui avait été envoyé par Georges Bush en personne pour superviser cette fameuse formation, un homme payé à un tarif exorbitant, n’était autre que Bernard Kerik, qui dort depuis quelques semaines en prison, aux USA, pour détournement de fonds publics. L’homme était l’ancien patron de la police de New York, fort présent lors des attentats du 11 septembre, et lui-même un ancien délinquant ! Ses formations ont été données bizarrement en Jordanie, entraînant des frais supplémentaires énormes ! Le 19 février dernier, il héritait de 4 années de prison. Le moins qu’on puisse dire, c’est que c’est bien un échec sur toute la ligne comme type d’action. La stratégie de McChystal est pire que celle de Petraeus. Elle était censée faire moins de victimes civiles. Ça n’est pas le cas : l’usage immodéré de "contractants" est une hérésie militaire. Il y en a trop de mêlés aux forces spéciales et leur comportement est douteux.

    L’équipe de sbires montée par Furlong a donc agi sans autorisation du Congrès, violant ainsi la loi établie en 1976 par la commission Church : mais à force de voir des gens tuer, en étant protégés, certains se sont enhardis. Et c’est là où ça coince aujourd’hui, en particulier sur l’usage de renseignements militaires en provenance de drones par une équipe de ce qu’il faut bien appeler des mercenaires. "Selon Robert Young Pelton, un sous-traitant de l’armée américaine, M. Furlong a outrepassé sa mission. "Nous fournissions des informations pour les aider à comprendre la situation en Afghanistan et cela a été utilisé pour tuer des gens", a-t-il expliqué" nous dit LeMonde. Pelton est plutôt fin connaisseur, laissons-lui la véracité de ses propos. Selon lui, donc, les mercenaires tueurs appuieraient leurs actions sur les renseignements purement militaires ? Pas exactement, quand on sait que les drones étaient armés par Blackwater. L’étaient, puisqu’Obama l’a interdit depuis. Mais il a de même multiplié les attaques ciblées de ces fameux drones !

    L’histoire nous apprend également que ces actions délibérées de ce type ont déjà eu lieu, et qu’elles ne sont pas l’apanage de McChrystal. En 2002, je vous l’ai déjà raconté, un AC-130 gunship et des A-10 avaient passé le village complet de Deh Rawud au canon : il y avait eu 60 morts et 120 blessés. Pour la totalité des victimes, les USA avaient versé 18 500 dollars seulement : 100 dollars en moyenne par individu touché. Il y a des vies qui ne valent rien dans ce bas monde. En février 2002, une autre bavure de la CIA à Hazar Qadam avait vu le versement de 1000 à 2000 dollars à chaque famille des 22 tués. On le voit ; il n’y aucune règle d’édictée aux compensations : seule semble jouer le degré de connaissance que le monde extérieur a eu de la bavure. Moins elle est connue, moins les familles touchent. L’auteur du texte relatant les faits faisant remarquer en prime que l’argent versé n’a certainement jamais atteint les familles : il l’avait été via les officiels de Karzaï, dont on connaît le degré de corruption !

    Le 21 févier, dans la province d’ Oruzgan, (ou est le e 21e RIMa, français !) encore une erreur manifeste des renseignements US : avertis d’une possible action talibane, il vont prendre pour objectifs des mini-bus emmenant des civils désarmés pour de possibles attaquants. Les Apaches diligentés sur place feront un vrai carnage. On relèvera 33 morts dans les trois véhicules massacrés à la mitrailleuse lourde, celle de 30 mm équipant l’avant de l’hélicoptère. C’est au même endroit que 5 enfants avaient été tués le 13 février 2009 lors d’un affrontement entre talibans et troupes australiennes. Le 16, 5 autres civils étaient morts bombardés, confondus avec des poseurs d’IEDs. Là encore, très certainement, à l’origine du problème une mauvaise interprétation d’images en provenance de drones. C’est au même endroit encore que le 5 décembre 2002, 21 soldats pro-Karzai et et leur commandant Qasim Jan avaient péri par erreur tués par des bombes d’une tonne. Le 22 février dernier, McChrystal s’était quand même fendu d’un communiqué, énonçant son "extrême tristesse pour la perte de vies innocentes". Sans prendre pour autant de sanctions au sein de ses troupes. Résultat, chez l’UNAMA Human Right on dénombre en 2009 près de 2400 victimes civiles en Afghanistan (contre 2118 en 2008). Au total, en moins de deux ans, les américains ont tué plus de civils qu’il n’y en avait eu au WTC ! Mais il ne pèsent pas pareil dans l’opinion mondiale, bien évidemment !

    Des forces spéciales, et des talibans "retournés". Avec un autre scandale à la clé : celui des "rubans jaunes". Là, la découverte est beaucoup plus récente : par un parfait hasard, en épluchant les directives données au soldats US, un journaliste curieux a soulevé un autre lièvre intéressant. Ces fameuses forces spéciales qui ressemblent comme deux gouttes d’eau aux talibans, ou les ex-talibans retournés à coup de dollars, comment donc les distinguer pour ne pas leur tirer dessus ? Ils n’ont pas d’uniforme et sont habillés comme des talibans ! Avec deux choses en fait : de nuit, avec le fameux petit émetteur décrit ici, qu’ils portent sur eux, et de jour, si leur pile est usée par un signe distinctif : un ruban jaune. Or le choix de ce colifichet, rappelle les journalistes tombés sur l’affaire, n’est pas anodin : c’est le même que les citoyens US accrochent aux arbres ou aux poteaux autour de leur maison en souvenir des soldats qui combattent ou ont été faits prisonniers, et ça a une origine historique évidente : c’est au mort de ce ruban que se reconnaissaient ceux qui luttaient contre l’occupation anglaise au XVII et au XVIII ème siècle ! On a bien affaire à une croisade : quand elle n’est pas religieuse, elle est nationaliste ! On pourra préciser que le ruban est également une réminiscence directe du foulard de la cavalerie US : du John Wayne  !

    Au moment même où je rédige ce texte, on apprend qu’un drône a fait dix morts "parmi les activistes" dans la région de Datta Kheil, au Nord-Waziristan. Ce n’est pas la première fois : le 21 août 2009 un missile censé viser Sirajuddin Haqqani avait tué 21 personnes, toutes civiles. Celui qui avait capturé le journaliste David S. Rohde, dont notre célèbre envoyé sur place Michael Yon avait bien soutenu qu’il avait été libéré après versement de millions de dollars à ...Sirajuddin Haqqani ! Le 2 févier dernier encore, on avait lancé une offensive contre lui après avoir déversé.... 12 millions de dollars aux tribus locales en échange de leur participation à la traque d’Haqqani ou de leur silence.... !!! On verse d’un côté, aux talibans, de véritables fortunes, et on peine à filer 100 dollars pour la mort d’un gamin innocent ? Mais c’est tout simplement répugnant !
     
    Ces massacres, je les ai déjà évoqués ici : "En 2006, déjà, à Azizi, dans la province de Kandahar, c’étaient les "Phacochères" (des A-10 "Warthogs") qui avaient attaqué avec leur canon à barillet délivrant des obus à l’uranium capables de percer des blindages de chars. Il en crache 4200 à la minute, et son réservoir à munitions est dit-on "de la taille d’une Wolkswagen Coccinelle". Il n’y avait que des civils parmi les victimes, et 80 avaient été hachés menu par ces engins de mort. Les obus avaient traversé comme fétus de paille les murs en pisé. Ce qui avait frappé les esprits, outre l’extrême sauvagerie de l’attaque, et la disproportion du matériel utilisé, c’était le vocabulaire de dénégation utilisé par l’armée US : "L’armée américaine soutient maintenant que les troupes américaines et afghanes dans la région ont été attaquées par des combattants de la résistance dans le village ou dans ses environs. Dans la version des militaires, les gens ordinaires, hommes, femmes et enfants démembrés lors des frappes aériennes, s’appellent « bouclier humain », une bordée de mitrailles d’un A-10 s’appelle « autodéfense » et l’opération elle-même est une « victoire » contre « des combattants talibans endurcis »." Horrible détournement des faits. Et aucune image de disponible du massacre. A peine les murs de terre traversés par les obus de visible.
     
    Le 16 mars encore, nouvelle frappe de drone au Nord-Waziristan, à Miran Shah, cette fois. "Moins d’une heure plus tard, trois autres missiles ont été tirés contre un véhicule à Madakhel, à une quarantaine de km de Miran Shah, faisant trois morts," nous apprend Associated Press."Dans la première attaque, les drones ont tiré quatre missiles contre un véhicule et se sont écrasés sur une maison près de Miran Shah, la ville principale du Nord-Waziristan, tuant six militants." On notera l’usage appuyé du mot "militant". Selon la BBC, ce sont 8 victimes qui sont à déplorer. Chez les civils massacrés, l’étiquettage va toujours bon train. Personne pour aller le vérifier. Seul compte l’effet d’annonce. Et surtout pas de photos des corps déchiquetés : cette guerre est bien aussi une guerre de l’information et des communiqués.
     
    Au bout, deux billets pour la famille. Sa signification : contentez-vous donc de ça, misérables afghans. Nous sommes là pour votre bonheur, vous le savez pourtant bien.
     
    PS : pendant ce temps, en France, dans le Figaro, on glose sur le tarif de remboursement des victimes du Concorde (1,18 millions d’euros par personne en moyenne) ou le million d’euros annoncé à la famille d’une victime du vol AF447. Sur cette basse terre, il y a bien des gens qui valent 1000 fois d’autres... tout simplement révoltant !

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  • Il gifle son fils de 7 ans... et passe 10 heures en garde à vue


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    Cet enfant de 7 ans avait été puni par son institutrice.

    Il devait faire signer un mot à ses parents dans le cahier de correspondance, selon Le Pays Briard.

    Il a bien fait signer le mot à sa maman.

    Mais pas à son père, par crainte de sa colère.

    Alors ils a imité la signature de son papa, précise aussi Le Pays Briard.

    Il y a quelques jours, en arrivant devant l’école primaire de Citry-sur-Marne, en Seine-et-Marne, le père de l’enfant découvre sur le cahier de correspondance, la «fausse signature».

    Le père gronde son fils et lui donne une gifle pour le punir, toujours selon Le Pays Briard.

    L'enfant entre alors en classe, la joue toute rouge.

    Une joue qui alerte l’institutrice.

    Cette dernière prévient le médecin scolaire et la direction de l’école.

    Quelques jours plus tard, ce père de famille est convoqué à la gendarmerie, où aurait passé dix heures en garde à vue «pour violence sur mineur», toujours selon Le Pays Briard.


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  • The French "Doctor"

    Pourquoi Bernard Kouchner a-t-il menacé Michel Collon d'un procès avant de reculer ? Que vaut son image humanitaire ? Y a-t-il, y aura-t-il d'autres Bernard Kouchner ? Une interview vidéo pour approfondir le débat. En deux morceaux qui forment un tout, avec à la fin quelques références de livres et de vidéos liées au sujet.


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  • Casse-tête


    1- Le FMI va intervenir pour sauver la Grèce.
    2- Une opération de sauvetage de la Grèce ne sera déclenchée qu’à l’unanimité des pays de la zone euro. Un seul pays pourra l’empêcher en votant contre.
    3- Chaque Etat membre ne sera pas obligé d’accorder un prêt à la Grèce. Seul les Etats volontaires prêteront quelques milliards d’euros à la Grèce: ce ne sera pas obligatoire.
    4- A partir de là, la répartition prévue ne pourra pas avoir lieu dans la réalité. Selon la répartition prévue par l'accord signé le jeudi 25 mars, deux tiers des prêts seront accordés par les Etats européens. Un tiers des prêts sera accordé par le FMI. Mais dans la réalité, quels seront les Etats européens volontaires pour prêter à la Grèce ? Tous les Etats européens sont endettés, et même surendettés.
    5- En 2014, la dette publique de l’Allemagne sera de 91,4 % du PIB. La dette publique de la France sera de 95,5 % du PIB. La dette publique du Royaume-Uni sera de 99,7 % du PIB. La dette publique de la Belgique sera de 111,1 % du PIB. La dette publique de l’Italie sera de 132,2 % du PIB. La dette publique de la Grèce sera de 133,7 % du PIB (calculs du FMI ici le PDF).
    Quel Etat européen pourra accorder un prêt à la Grèce ? Et, surtout, avec quel argent ? Cela impliquerait qu’un Etat européen volontaire emprunte quelques milliards d’euros sur les marchés, et ensuite il les reprêterait à la Grèce ! Par exemple : la France a déjà une dette publique de 84 % du PIB aujourd’hui, soit 1 500 milliards d’euros. La France devrait donc s’endetter encore plus, pour pouvoir ensuite prêter à la Grèce , et la France ne serait même pas sûre d’être remboursée par la Grèce ! Conclusion : presque aucun Etat européen ne pourra prêter de l'argent à la Grèce. Seuls deux ou trois Etats européens accepteront de prêter à la Grèce. L ’écrasante majorité des prêts sera fournie par le FMI. La question n'est même plus de savoir si la zone euro va exploser. La question est de savoir quand la zone euro va exploser
    "


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  • Propagande : il suffit de bien regarder l'affiche pour déjà se faire une idée du contenu du film...

     

    Deux films viennent de se succéder à l’affiche des salles françaises qui racontent la seconde guerre mondiale sous un jour inédit. Avec Liberté, Tony Gatlif raconte la persécution dont le peuple rom à été la victime pendant cet épisode sombre de l’histoire. La démarche était autant sincère que nécessaire tant les roms sont des victimes presque snobées par les historiens. Roselyne Bosch raconte elle un fait historique qui appartient à la mémoire collective de la France, qui est raconté dans les manuels d’Histoire à l’école. La Rafle du Vélodrome d’Hiver, si de nombreux témoignages ont été collectés, elle était jusqu’ici invisible, dans le sens où aucune image d’archive n’existe ou n’a été montrée. La sincérité de la démarche de la réalisatrice ne fait pas le moindre doute non plus, sauf que les bons sentiments l’emportent et détournent tous les enjeux présupposés par l’existence de ce film.

    L’ex-journaliste livre un scénario très largement documenté, s’est appuyé sur les récits de quelques survivants de cette rafle. Si cet effort est heureux et louable, le fait qu’il ne soit qu’au bénéfice d’une dramatisation excessive et impudique, confine au gâchis. Roselyne Bosch, n’est pas historienne, sans doute pas très proche des faits qu’elle raconte, mais seulement intéressée. C’est là une chose que de s’intéresser à un évènement historique sensible, c’en est une autre de chercher à en comprendre les ressorts, à prendre un recul qui est attendu plus de 60 ans après les faits. Au lieu de ça, Roselyne Bosch caricature l’Histoire avec des personnages qui sont tous des stéréotypes, que ce soit dans sa manière de représenter les personnages historiques (Hitler, Pétain etc.), ou dans sa façon de caractériser des héros et anti-héros typiques, voir schématiques (la famille juive idéale, fière et courageuse, la nationaliste antisémite, le juif communiste etc., la liste est longue).

    Roselyne Bosch organise un véritable chantage à l’émotion. Les situations, les rapports entre les personnages, sont mièvres et racoleurs. Roselyne Bosch s’est certes documenté, mais son film n’a qu’une ambition émotionnelle. Il s’agit pour elle d’agiter la corde sensible pour émouvoir. Le film est conçu pour faire pleurer dans les chaumières, et certainement pas dans un objectif de témoignage. Qu’apprend t’on en regardant La Rafle ? Que la France étaient jolie avant la Guerre ? Que les Allemands étaient méchants ? Que des français étaient complaisants et d’autres courageux ? Que les juifs étaient gentils et fiers ? Que des personnes humbles et ordinaires avaient de la compassion pour les opprimés ?

    Et quel est l’intérêt par ailleurs ? Roselyne Bosch cherche t’elle à comprendre ce qui a conduit les uns et les autres à se comporter comme ils l’ont fait ? Non, elle préfère verser dans le drame moraliste et manichéen, où il est facile de se prendre de compassion pour les gentils persécutés. Avec La Rafle, Roselyne Bosch raconte l’histoire sans prendre de risque, en l’édulcorant comme il faut pour que rien ne soit compliqué et soit sujet à discussion et réflexion. Elle livre clé en main un film où tout est cadré, où les bons sont bons, les méchants très méchants, et où il n’y a pas de place pour les questions, l’introspection et l’intelligence.
    Certes la reconstitution est spectaculaire, d’autant qu’elle est inédite, mais il y a aussi une gêne à considérer La Rafle comme un spectacle. Il y a de la gêne à faire preuve de démagogie, de complaisance, de simplifier l’Histoire, au profit de larmes que l’on nous force à tirer. Le film est détestable pour toutes ces raisons.

    La Rafle est un film pour se donner bonne conscience, dont l’intérêt pédagogique est inférieur aux leçons d’Histoire selon Alain Decaux. Rien ne légitime l’idée que ce film soit défendable car il serait nécessaire. Il serait une oeuvre importante s’il était réfléchit et honnête alors qu’il s’agit surtout d’un film calibré. La faute incombe vraiment à Roselyne Bosch, car c’est elle qui se montre coupable de tous ces excès et incompétente dans sa représentation de l’Histoire. La réalisatrice est incapable de mesure et de justesse, quand d’autres, de Spielberg à Benigni dont les démarches ont pu être discutées aussi, ont eux trouvé un équilibre dans leurs révérences à l’Histoire.

    Quelques semaines avant La Rafle, Tony Gatlif sortait donc sur les écrans Liberté, et lui aussi a trouvé un équilibre dans son hommage. Son film exploite pourtant quelques ficelles semblables, s’appuie lui aussi sur un casting prestigieux qui donne du poids à chaque personnage. Mais dans Liberté, Tony Gatlif n’insiste jamais lourdement sur chacune de ses intentions, montre des personnages plus complexes qu’ils ne laissent paraître. Son film est beau, plein de vie, digne et bien plus nécessaire que cette Rafle bien pensante et pitoyable.

    Benoît Thevenin

    PS : Il y a quand même quelque chose de bien dans La Rafle, ou plutôt quelqu’un, un visage nouveau qu’il sera intéressant de revoir. Raphaëlle Agogué fait très bonne impression et arrive à voler la vedette aux vedettes…


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  • Présence de fragments d'ADN viral dans certains lots de vaccin Rotarix

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    Les laboratoires GlaxoSmithKline Biologicals ont informé l'Agence européenne du médicament (EMA) de la présence de fragments d'ADN d'un virus porcin de type 1 dans des lots de vaccin Rotarix distribués en Europe. Si ce virus ne présente aucun danger pour la de l'Homme, l''EMA recommande néanmoins "à titre de précaution" de ne pas réaliser de vaccination avec Rotarix jusqu'à ce que le comité scientifique européen ait réalisé un complément d'évaluation.

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    Le vaccin Rotarix est utilisé pour protéger les nourrissons à partir de six semaines contre les gastro-entérites causées par des infections à rotavirus. L'Agence européenne du médicament rappelle qu'un autre vaccin, le Rotateq, est disponible "dans la même indication".


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