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  • Menaces sur l’identité sexuelle : le sociétal au service du capital

    par Léon Saint-Quay

    Enfin ! Quelle libération ! C’est un moment historique que l’on acclame en cœur, le « mariage pour tous » arrive en France.

    Tous les médias nous font part d’une victoire, celle de l’imparable évolution des mœurs, une véritable volonté populaire, opprimée pendant de longues années par le carcan obscur et néfaste de nos traditions dépassées. Une lettre ouverte de psychanalystes [1] nous confirme cette marche irrémédiable vers la Justice : les milieux intellectuels avaient toujours supporté l’idée du mariage pour tous, bien avant que, « enfin », la France se mette au « diapason de neufs pays européens, treize dans le monde et neufs États américains ».

    Une dépêche de l’AFP présentant l’exemple espagnol [2] abonde dans ce sens, « les mentalités évoluent » nous dit-on, et ceci entraîne les changements législatifs adéquats : au moment même où la France adopte le mariage pour tous, l’Espagne finit d’entériner constitutionnellement la loi. Cette dernière existe cependant depuis 2005, et 30 000 unions ont été célébrées en 7 ans.

    Mais le mariage pour tous n’est qu’une composante d’une nébuleuse multidimensionnelle de libération des mœurs. Au-delà de la norme du genre, les normes du nombre ou de l’âge tendent aussi à être relativisées, au nom des principes universels de l’ « Amour » « et du « Plaisir ». Bien sûr, le débat sur l’IVG reste bien présent, mais l’actualité montre des nouveautés significatives : au Brésil, un mariage entre trois personnes a été célébré, en s’appuyant, en toute légalité, sur l’imprécision de la nouvelle loi du mariage pour tous. [3] La commission de l’ONU sur la population et le développement étudierait la possibilité de reconnaitre l’existence de droits sexuels dès l’âge de 10 ans, pour ouvrir à tous les portes de l’information, la contraception et l’IVG. [4] Voilà de vrais indicateurs d’un mouvement vers l’Amour pour tous, sans contraintes aucune. Celui qui apprécie surtout l’aspect « Plaisir » pourra éventuellement aller l’acheter dans le plus grand bordel qui sera construit bientôt en Autriche, symbole du « passage de l’épicerie au supermarché de l’industrie du tourisme sexuel », nous dit son créateur. [5]

    Pour les sceptiques qui ne croient pas en l’ovation générale et démocratique faite au mariage pour tous, les défenseurs de cette liberté répondront que même du côté des institutions religieuses, pourtant berceaux de l’obscurantisme, le changement, c’est maintenant. Deux exemples anecdotiques – mais très ébruités – nous le prouvent : la première Église protestante francophone, le Synode de l’Église protestante Vaudoise (Suisse) a accepté de marier des homosexuels. [6] Côté Islam, un article paru dans 20 minutes le 5 novembre nous apprend que, dans le cadre d’une initiative complètement individuelle, un musulman a pour projet d’ouvrir une mosquée progressiste qui mariera des couples homos, rejoignant ainsi des modèles existants aux États-Unis. [7]

    Il n’y a pas d’exemple connu pour l’instant en ce qui concerne la troisième religion abrahamique. Peut-être, qui sait, Vincent Peillon impulsera-t-il le changement par un soutien à l’entrée de la théorie des genres et de la sexualité libre dans les écoles rabbiniques, comme il l’a fait ou accompagné au sein de l’école républicaine. [8] Etrangement, cela demeure peu probable.

    Au sujet de l’éducation justement, il est important de faire tous les efforts nécessaires à ce niveau afin d’éradiquer la résistance au progrès. Après la campagne choc quelque peu agressive de 2010, « L’homosexualité, ca te pose un problème ? » [9], c’est à présent carrément la ministre des « Droits des femmes » Najat Vallaud-Belkacem qui se déplace dans les lycées pour apporter la bonne nouvelle : « C’est la même chose d’être homosexuel ou d’être hétérosexuel… ». [10] Comprenons que le genre n’existe pas, et tout manque d’allégeance à cette règle universelle dans la cour d’école, insiste la ministre, dois faire l’objet d’un lynchage immédiat.

    Mais on pourrait même éviter par un travail en amont l’arrivée future dans les cours de récré de petits diables qui s’attacheraient aux obscurantismes d’antan. Ainsi, les supermarchés Super U lancent cette année un catalogue de jouets « unisexe ». La division filles/garçons disparaît, au profit de catégories thématiques. Super U confirme qu’il s’agit d’une adaptation à sa clientèle, et nous informe que cette nouveauté à « agréablement » surpris les parents. Si les fondements de cette affirmation ne sont pas présentés, on apprend par contre que cette tendance satisfait le comité Mix-Cité, une association qui milite depuis longtemps pour la transformation des catalogues de jouets qui refléteraient « une division archaïque des rôles sociaux ». Mais pour cette association, c’est seulement une bataille de gagnée. Elle a en effet des ambitions bien plus vastes : une vraie guerre au nom de la libération des mœurs. Leurs affiches de 2006 sont assez parlantes. On y apprend en outre qu’il faudrait enseigner aux filles qu’on peut se réaliser « garçon avec garçon, fille avec fille, à un, deux, trois ou plus, avec ou sans enfants »... [11]

    Cet aspect revendicatif des associations peut cependant nous amener à quelques questionnements. En l’occurrence, en quoi cette libération des mœurs est-elle une lutte « venue d’en bas » alors que l’opposition à leur avancée est absolument fictive ? Les médias ouvrent toutes leurs colonnes éditoriales et leurs plateaux télé à des organisations qu’on aurait d’ailleurs du mal à considérer comme représentatives. On est au-delà même du tartuffe, quand on sait que ces même associations « subversives et avant-gardistes » au nombre de militants pourtant famélique, sont financées par les institutions publiques, ou secondées dans leurs actions éducatives par une ministre en personne… Notons d’ailleurs que les revendications de ces associations sont les seuls points de programme « de gauche » que les gouvernements socialistes appliquent finalement une fois les élections conclues à leur avantage. Pour ce qui est des questions socio-économiques, l’actualité politique (TVA, TSCG…) et un rapide rappel de ces cinquante dernières années sont assez contrastantes. [12]

    Pourquoi cet acharnement à faire passer des reformes de société au mieux futiles, au pire abjectes, comme une vrai volonté populaire ? Pourquoi faire passer une marche forcée appuyée par des lobbys minoritaires pour une priorité nationale ?

    Pour répondre à cette question nous pouvons revenir sur la dernière fièvre de libéralisation des mœurs qu’ont été les années 70. Dans la filiation de Mai 68, un combat contre « l’autorité », le patriotisme traditionnel et l’oppression des femmes était alors mené. Quel a été le vrai bilan, en termes de permissivité sociale et électorale, de cette évolution des « mentalités » ? Un marché du travail complètement déséquilibré en faveur du capital suite à une immigration incontrôlée, la disparition de la souveraineté nationale dans les méandres d’une Europe libérale, et l’avènement d’une génération de femme « libres » et surtout consommatrices, c’est-à-dire des cohues hystériques se ruant sur les soldes [13], attirées par des publicités mettant en scène une de leurs semblables, comme un bout de viande, dans une posture plus que douteuse.

    Surprise ! Derrière « l’humain » se cachait l’économique, derrière le libertaire se cachait le libéral. Comme elle fonctionne, la méthode persiste. Aujourd’hui en particulier, en temps de difficulté du système monétaire mondial et d’accroissement des aberrations mondialistes, la carte joker de la « libéralisation des mœurs » est un bon support à l’oligarchie dominante. On nous vend donc grossièrement que tous les repères basiques qui ont structuré les familles et protégé les enfants depuis des siècles, dans différentes civilisations, ne sont que d’horribles jougs écrasant l’individu. Quelles que soient les évidentes conséquences désastreuses que cela amènera sur l’équilibre et le bien-être de tout un chacun, on continuera donc à grand pas la marche vers une société sans nation, sans tradition, sans passé, remplie bientôt d’individus sans genre et sans âge.

    Perdu dans ce meilleur des mondes dénué de sens, l’être humain pourra toujours remplir son existence névrotique de toutes les belles choses brillantes que la mode et la télévision lui ordonneront subtilement d’acheter. Un monde ou l’homme est réduit à l’état de consommateur nécessiteux. Un monde de division et de soumission. En bref, le monde rêvé par le capital apatride.

    [1] http://www.petitionpublique.fr/Peti...

    [2] http://www.courrierinternational.co...

    [3] http://24heuresactu.com/2012/10/28/...

    [4] http://www.egaliteetreconciliation....

    [5] http://french.ruvr.ru/2012_11_05/93...

    [6] http://www.romandie.com/news/n/Vaud...

    [7] http://www.20minutes.fr/societe/103...

    [8] http://www.lefigaro.fr/actualite-fr...

    [9] http://www.respectmag.com/homosexua...

    [10] http://www.egaliteetreconciliation....

    [11] http://www.mix-cite.org/images/joue...

    [12] http://www.egaliteetreconciliation....

    [13] http://www.youtube.com/watch?v=TlLP...


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  • Un cauchemar européen, encore un

    Publié le 14 novembre 2012 à 9:31 dans Monde

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    Espagne Grece

    Il n’y a pas la Grèce dans la vie, il y a aussi l’Espagne qui prend aimablement le chemin du cauchemar austéritaire. Deux faits divers viennent nous rappeler ce qui fait désormais le quotidien des Espagnols, soumis eux aussi à des plans de rigueur en rafale, plans qui ne règlent rien mais qui conditionnent les aides pour renflouer le secteur bancaire. Un secteur bancaire qui a joué au casino en finançant un boom immobilier totalement artificiel avec des produits plus toxiques qu’une décharge chinoise de composants électroniques usagés.

    Le premier de ces faits divers, au Pays basque, concerne une ancienne élue socialiste (on croyait pourtant que tous les politiques étaient corrompus) âgée de 53 ans. Elle s’est jetée du balcon de l’appartement qu’elle habitait. Elle est morte. On allait l’expulser. Des manifestations ont eu lieu à Madrid, aux cris de « Banquiers assassins ! ». Les gens sont d’un méchant. On va encore parler de chasse aux riches, de ressentiment, sans doute. Il faut dire que Amaya Egana n’est pas la seule à avoir répondu de cette manière à la vague d’expulsions qui sévit comme une épidémie de grippe (espagnole ?) ces temps-ci. Les morts s’empilent et il semblerait, ce lundi, que les banques aient décidé d’un moratoire de deux ans dans les expulsions de propriétaires surendettés qui sont surtout, de fait, propriétaires de leur surendettement.

    Les journaux devraient commencer à recenser dans une nouvelle rubrique ceux qui tombent désormais quotidiennement au champ d’horreur de la guerre économique contre les peuples. Des peuples pour qui, par la grâce d’instances supranationales, la nation n’est même plus une ultime tranchée. Il n’y aurait d’ailleurs pas que les suicides à comptabiliser.

    Nous en arrivons à notre second fait divers et d’Ibère. Une chômeuse espagnole menacée de se faire expulser de son logement avec sa fille propose à la vente tous les organes qui ne seraient pas indispensables à sa survie. Elle a même pris contact avec un médecin de Melilla pour voir comment s’y prendre. La loi espagnole pourrait la punir de douze ans de prison. Pourtant, elle ne fait qu’appliquer, sans le savoir sans doute, ce qui est préconisé par l’économiste libertarien Wheeler qui vit dans le monde merveilleux de la propriété et de l’échange contractuel : « Supposons que vous ayez besoin d’un rein et moi d’un bras. Vous disposez d’un bras dont vous pouvez vous passer et j’ai un rein disponible. Si nous avons tous deux un droit d’user de nos corps [...], il semble que nous puissions échanger une partie contre une autre, en utilisant un bras pour obtenir le rein et vice versa. » Bref, vendez aux banques ce qui n’est pas strictement nécessaire à votre survie pour rester chez vous. Votre cerveau, par exemple, là où siège en théorie le sens critique, celui de l’injustice et de la révolte.

    Pourtant, en l’occurrence, ce dont certains auraient besoin, à la Troïka ou dans les salles des marchés, c’est d’un coeur. Mais il n’y en pas actuellement en magasin.
    La crise, on vous dit, la crise

    http://www.causeur.fr


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  • Deux lesbiennes transforment leur fils adoptif en fille

     

    Un enfant de 11 ans va subir une opération chirurgicale pour se faire enlever son pénis après avoir pris des hormones depuis l’age de 8 ans. L’enfant, élevé par un couple de lesbiennes, se sentirait une fille depuis toujours, selon ses mamans, qui lui font subir tout cela pour sa santé… Quand le progressisme sociétal couplé à un consumérisme maladif utilisent la science pour mettre en place Le meilleur des mondes…

    Dans un avenir proche, nous serons enfin libérés de l’oppression homophobe de Dame nature et nous pourrons avoir fabriquer des enfants qui ressemblent à ce qu’on veut. Car enfin, vu ce que coutent les gamins, n’est-il pas normal qu’il correspondent exactement aux attentes de leurs parents consommateurs ?

    Heureusement, les Californiens « sont en avance » sur nous, ils sont plus « tolérants » et comprennent que chacun doit pouvoir vivre sa vie comme il l’entend. Ainsi, non content d’avoir autorisé le mariage et l’adoption aux homosexuels, l’état permet aussi à des enfants de subir des opérations de changement de sexe.
    Un couple de lesbiennes traite donc son fils contre sa terrible condition de mâle. Depuis ses 8 ans, Thomas Lobel, un petit garçon adopté acheté par un couple de lesbiennes, et désormais rebaptisé Tammy, subit donc un traitement hormonal pour enfin devenir une fille. Pour ses 11 ans, ses deux super mamans vont même lui offrir un vagin et lui faire découper son pénis. Happy Birthday ! Mais ne soyons pas médisants : les deux mamans font cela pour la santé de leur enfant qui se sent fille depuis toujours et qui risquerait fortement de se suicider à l’adolescence s’il ne dispose pas d’un organe féminin.

    On imagine évidement qu’à 8 ans, vivant entre deux mamans lesbiennes, l’enfant aura eu tout le recul et le libre arbitre pour décider de subir des modifications hormonales et chirurgicales, dont aucun enfant au monde de cet age n’a connaissance…
    Pour justifier la loi inique sur l’homoparentalité et le mariage gay, les progressistes donneurs de leçons nous expliquent que plusieurs pays le font déjà. Ils oublient, du coup, les dizaines d’autres pays qui refuseront toujours cette aliénation. Ils oublient, surtout, les exemples répugnants qui prouvent qu’il n’y a plus de limite une fois cette barrière sociétale explosée (mariage à trois au brésil, enfant de 8 ans bourré aux hormones pour ressembler à maman et maman…).

    Mais chut ! Si vous osez poser la question des conséquences de l’ouverture du mariage et de l’adoption aux homosexuels, on considérera vos propos comme des « dérapages », vous serez considéré comme homophobe et plus personne ne vous prendra au sérieux. « On a le droit de ne pas être d’accord, mais il faut choisir ses arguments« , comme dirait Apathie…
    Les monstres, les situations les plus sordides et la fin de notre civilisation, c’est maintenant !

    Vive le progrès sociétal, vive les vaginoplasties pour des enfants de 11 ans adoptés par des couples de lesbiennes, et vive le Parti socialiste pour sa loi courageuse d’extermination de notre civilisation !

    source: http://www.dailymail.co.uk/news/article-2043345/The-California-boy-11-undergoing-hormone-blocking-treatment.html


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  • Attention, cette vidéo contient des scènes à caractère sexuel.


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  • La commission des Affaires sociales du Sénat vient d’adopter un amendement augmentant de 300 % la taxe sur l’huile de palme. En effet, pour les écolos, l’huile de Palme, — contenue dans un tiers de nos produits de consommation courante —, serait un véritable désastre sanitaire et environnemental : 50 % d’acide gras saturés et une culture entraînant la déforestation de l’Indonésie.

    L’objectif de tout cela est en particulier d’éradiquer le Nutella des tartines. Le Nutella dont l’huile de palme est un composant indispensable.

    Car les écolos, il faut le savoir, ne peuvent pas piffer le Nutella. A les entendre, les mères de famille qui ne tiennent pas le pot hors de portée des enfants comme si c’était de la mort-aux-rats ne sont rien que des Véronique Courjault.

    C’est que les écolos rêvent d’un monde meilleur diététiquement correct, où l’on ne mangerait que du son d’avoine, du quinoa, du tofu et des steaks de soja. Où (comme l’a recommandé Dukan, grand prêtre du régime protéiné qui donne une haleine de chacal) les écoliers auraient des points en plus au bac, non pas grâce au grec et au latin, mais par une option « poids équilibre ».
    Mais pour le dire vulgairement, comme le gender m’autorise désormais à le faire, leur pays merveilleux ne me fait pas triquer.
    Parce que j’aimerais bien que ces gens-là arrêtent de fliquer jusqu’au goûter de mes enfants, qui est une des rares choses que j’ai encore le droit de choisir en dehors de la couleur de ma brosse à dent.

    Parce que le Nutella, c’est trop bon, comme le prouve son gigantesque succès, malgré des campagnes télévisées Ferrero (« Vous nous avez gâtés, Monsieur l’ambassadeur ! », « Oh ! Un Mon chéri ! ») vraiment nazes.

    Parce que son effet anxiolytique vaut bien celui du Lexomil, les effets secondaires en moins.

    Parce que je n’ai pas envie que mes petiots aient l’air aussi malingres et tristounets qu’une botte de radis dans un magasin bio.

    Parce qu’elle est quand même bizarre cette nouvelle morale qu’on leur inculque : La sodomie ? Super. Le cannabis ? Normal. Mais le Nutella, péché mortel ! Vous irez me réciter une dizaine de pactes écologiques au pied de la statue de Saint Nicolas Hulot.

    Parce que, si on les écoute, pour les tartines, il n’y aura bientôt plus de beurre non plus (65% d’acide gras saturés)… et même plus d’enfants pour les manger : souvenez-vous, c’était en avril 2009, le député vert Yves Cochet avait préconisé de taxer les familles nombreuses par une directive baptisée « grève du troisième ventre », un enfant européen ayant selon lui un « un coût écologique comparable à 620 trajets Paris-New York ».

    Gabrielle Cluzel, le 13 novembre 2012

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  •  con, Français et fier de l’être.

     
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    Journaliste et essayiste.

    Ce week-end s’est tenu à l’espace Champerret le salon du « made in France ».

    On pouvait y trouver des polos, des chaussettes, quelques produits alimentaires régionaux, et c’est à peu près tout. Pour les visiteurs, ce n’était guère plus riche. D’après Libération, il y en a eu un peu moins que de journalistes… Ces derniers s’étaient déplacés pour un autre produit « made in France » : Arnaud Montebourg. Le ministre du Redressement productif est en effet une rareté tout à fait introuvable ailleurs que chez nous. Il n’est ni exportable ni délocalisable : personne n’en veut!

    Passant devant un stand strasbourgeois où s’étalaient des chaussettes que le monde (et surtout l’Allemagne, qui mesure ce qu’elle a perdu en 1918) nous envie, le ministre eu ce cri sublime : « Bon vent aux chaussettes alsaciennes ! » Jamais, depuis Joseph Prudhomme (« Ce sabre est le plus beau jour de ma vie ! »), l’esprit français ne s’était manifesté avec une telle fraîcheur. Il nous plaît d’imaginer que Montebourg va remplacer la voile du frêle esquif de François Hollande par une bonne grosse chaussette française, française depuis des générations, peut-être même de souche. Il soufflera dedans comme un malade et, fluctuat nec mergitur, l’embarcation triomphera des vagues contraires, américaines, chinoises, japonaises, etc.

    Ni exportable ni délocalisable, avons-nous écrit à propos du ministre du Redressement productif. Tout bien réfléchi, c’est un peu court et sans doute injuste. Montebourg a en effet les moyens d’accéder aux marchés internationaux. Oui, Montebourg est vendable! Il lui suffit pour cela de compléter son attirail patriotique de petit gars à la redresse et bien de chez nous. Il porte déjà une marinière bretonne. Pour les chaussettes, on sait où il va s’achalander. Il ne manquera pas aussi d’étreindre un biniou et de remplir sa musette avec des galettes de Pont-Aven. Mais la France ne s’arrête pas à la Bretagne.

    Il choisira comme couvre-chef un béret basque (encore qu’avec les manifestations autonomistes de cette région…). Et il mettra à ses pieds d’authentiques sabots en bois limousins. Mais ce n’est pas suffisant. Car la France est un très très grand pays qui s’étend de l’Océan Indien (la Réunion), à l’Océan Atlantique (les Antilles). Usant de son influence auprès d’Audrey Pulvar, Montebourg demandera à sa compagne de revêtir robes et foulards en madras. Dans les foires internationales, ils feront fureur.

    Benoît Rayski, le 12 novembre 2012

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  • Une histoire, un « fait divers », une de ces « nouvelles en trois lignes » que Félix Fénéon aurait ciselé dans Le Matin où il a inventé le genre en 1905 1.

    Mohamed Chegenni, né à Tunis il y a cinquante ans, devenu prof de philosophie en France, s’était reconverti en vendeur de journaux et livres dans un quartier de Marseille. Il est mort, assassiné : trois coups de couteau, dont un dans le dos. Sans doute pour quelques billets et une poignée de bricoles à gratter de la Française des Jeux.

    La police marseillaise cherche des témoins.

    Elle les a : nous toutes et tous. Nous sommes témoins, pour l’heure impuissants sinon impassibles, du pourrissement général. Au XIXe siècle (et ça continue) on a beaucoup volé pour un pain (Ah ! Jean Valjean…). Signe d’un progrès fatal, désormais, on tue pour un ticket à deux balles, même pas gagnant.

    J’ai entendu une voix angoissée, révoltée, à bout, se demander s’il ne faudrait pas instaurer la « loi martiale » pour faire face à la criminalisation de la vie publique. Pour que les trafiquants et leurs parrains puissent dominer l’économie parallèle en paix à l’abri de « l’ordre » martial ?

    Disons-le brutalement : ceux-là se trompent, de bonne ou de mauvaise foi, qui croient ou font croire que la force, le knout, le quadrillage, les milices publiques ou privées feraient taire les kalachnikov et paralyseraient les lames.

    La question est de savoir pourquoi l’économie parallèle fait tenir la société, pourquoi les loyers sont payés en liquide dans certains quartiers, et comment sortir d’un monde où, aux deux bouts de la société, triomphent à coup d’arrogance l’égoïsme des veules riches (ceux qui ne veulent pas partager et vont manger des frites moins imposées en Belgique) et l’égoïsme des veules minables (ceux qui poignardent un prof de philo devenu marchand de papier imprimé, de mots).

    Oui, comment en sortir ? Réveillons-nous, témoins ! Et cherchons au delà du théâtre des postures habituelles : on n’est quand même pas des bêtes, bordel !

    Michel Cardoze, le 13 novembre 2012

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  • Espagne : une chômeuse met ses organes en vente

    Grégory Plesse | Publié le 13.11.2012, 07h28

    VALENCE (ESPAGNE), VENDREDI. En mettant ses organes en vente sur le Web afin de vivre dignement, cette Espagnole de 44 ans souhaite aussi attirer l’attention sur les femmes victimes de violences domestiques.

    VALENCE (ESPAGNE), VENDREDI. En mettant ses organes en vente sur le Web afin de vivre dignement, cette Espagnole de 44 ans souhaite aussi attirer l’attention sur les femmes victimes de violences domestiques. | (« EL MUNDO »/BENITO PAJARES.)

    Zoom
    Menacée d’expulsion, sans , une Espagnole de 44 ans a mis en vente il y a quelques jours ses organes sur . Poumon, cornée, un de ses reins ou poumons, un morceau de foie… elle est prête à se séparer de tout ce qui n’est pas vital pour pouvoir se payer — à elle et sa fille de 22 ans — un et de quoi vivre enfin dignement.
     


    Le geste désespéré de cette habitante de Valence, qui s’est confiée dimanche au quotidien « El Mundo », a suscité une immense vague d’émotion dans son pays, englué dans la crise. « Ce n’est pas juste ma situation personnelle que je veux mettre en lumière, c’est aussi celle de millions de femmes en Espagne, victimes de violences domestiques et qui ne sont pas prises au sérieux. »

    C’est justement ce qui lui est arrivé pendant dix-huit ans avant qu’elle ne divorce. Des mauvais traitements qui ont laissé cette femme invalide à 66%. Son ex-époux, avocat, est aussi propriétaire de « l’appartement très humble » dans lequel elle vit, mais les maigres aides sociales qu’elle perçoit (460 € par mois) ne lui permettent plus de payer le loyer.

    Aucun acheteur ne s’est manifesté

    A l’issue du procès qu’elle lui a intenté pour violences, son ancien mari a été relaxé malgré de nombreuses preuves apportées devant le juge. « En Espagne, certains maris tuent leur femme en toute impunité. Celles qui survivent sont laissées à l’abandon, sans rien. C’est comme si on les tuait aussi », se désole la quadragénaire.

    Faute d’avoir pu trouver de l’aide auprès des services sociaux, dont le champ d’action a été sérieusement réduit par la crise, dans l’impossibilité de trouver du travail (« qui embaucherait une invalide quand il y a 25% de chômage en Espagne? » s’interroge-t-elle), elle se prépare donc à accomplir un geste aussi extrême qu’illégal. Le don d’organes non autorisé est en effet passible de douze ans de prison en Espagne. « Je suis passée par l’impuissance et la terreur, et maintenant le désespoir. Je n’ai rien d’autre que mes organes pour aider ma fille. Si ce n’était pour elle, je ne serais plus de ce monde depuis longtemps », concède-t-elle. « On ne peut pas me rendre les années de cauchemar que j’ai vécues, mais j’ai le droit d’exiger que ma vie future soit meilleure. » Elle aurait déjà pris contact avec un médecin à Melilla, une ville espagnole autonome sur la côte nord du Maroc, qui pourrait à terme se charger des prélèvements. A ce jour, aucun acheteur ne s’est encore manifesté.

    AUDIO. Elle vend ses organes pour éviter l'expulsion

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